Giovanna Valenti Nigrini (dir.), Una aproximación a la equidad educativa en México a través de las escuelas públicas eficaces de nivel primaria
Giovanna Valenti Nigrini (dir.), Una aproximación a la equidad educativa en México a través de las escuelas públicas eficaces de nivel primaria, Bonilla Artigas Editores, 2022, 382 p.
Texte intégral
- 1 Ornelas C. (ed.) (2005). Buenas prácticas de educación básica en América Latina. Consejo Empresari (...)
1Bien que Giovanna Valenti et moi soyons collègues à l’Universidad Autónoma Metropolitana Xochimilco à Mexico, ma recension de son ouvrage est légitime, car elle publie ici un livre de grande valeur sur plusieurs plans : académique, social et politique. Les auteurs poursuivent les mêmes objectifs que ceux que mes collègues et moi avons exposés dans deux anthologies1 mais – différence significative – ils utilisent un appareil analytique rempli de concepts et de rebondissements. Ils ont privilégié l’analyse et l’évaluation alors que nous avions mis l’accent sur la diffusion.
2Il s’agit ici d’une analyse approfondie, amicale et engagée de la promotion de la qualité et de l’équité dans l’éducation. Ce véritable feu de joie peut servir de guide pour d’autres expériences. Les auteurs expliquent les aléas d’un système éducatif mexicain centralisé, de mauvaise qualité, inéquitable et reproduisant des pratiques scolaires où règne l’inefficacité. Ils ont choisi le modèle de l’analyse des écoles efficaces pour montrer que, malgré les problèmes (et la politique), il existe des écoles où acteurs et agents s’appliquent à faire briller les écoles. Les élèves issus de milieux défavorisés (donc des personnes en situation de pauvreté) surmontent des barrières d’origine sociale et économique et réalisent des changements significatifs dans leurs vies. Cet ouvrage montre que « oui, cela peut se faire », même si ces écoles sont des exceptions et non la règle.
3En préambule, Valenti souligne que les inégalités règnent au Mexique, que les écoles sont habituées à ce contexte et que l’équité éducative est loin d’être atteinte. Pourtant, les auteurs soulignent que rien n’est inéluctable.
4Lorsque les écoles parviennent à surmonter les effets des inégalités et à avoir un impact favorable sur les apprentissages, elles sont dites « efficaces » ou « équitables ».
5De plus, se demandent-ils, les écoles peuvent-elles contrecarrer les effets des inégalités au Mexique ? Il n’y a pas de réponse définitive, mais ils soulignent que certaines écoles parviennent à être des espaces permettant aux élèves qui affrontent des limitations socio-économiques, familiales et personnelles de remédier à ces désavantages. Pour que l’apprentissage soit réalisé de manière équitable, les auteurs affirment – sur la base d’une vaste revue de la littérature – que la coopération entre les enseignants, la direction des établissements et la participation des familles (qu’ils appellent implication) sont nécessaires.
6Vient ensuite le cœur du livre : les cas d’écoles efficaces qui, grâce à la ténacité de leurs directeurs, au travail inlassable des enseignants, en particulier des enseignantes, et au soutien des familles (même si toutes ces conditions ne sont parfois pas réunies), les élèves parviennent à des résultats positifs dans l’apprentissage, malgré un environnement défavorable. À El Escuelón, communauté rurale de Tabasco, le directeur est l’acteur clé. En même temps, à l’école Achoapan de Las Choapas, Veracruz, et à l’école Xochipila de Xicotepec, Puebla, les connaissances, l’enracinement et l’expérience des enseignants, accompagnés d’un leadership efficace, ont généré la confiance dans les familles. Ensemble, ils se sont engagés à améliorer l’école.
7Les auteurs montrent de la sympathie pour une école dans la Valle de Santiago, où l’équité dans l’apprentissage des élèves repose sur la confiance bâtie par le groupe d’enseignants (collégialité et engagement). En outre, des méthodes différentes sont utilisées pour motiver les élèves en difficulté et ceux qui sont plus à l’aise. Cela se conjugue à une collaboration des familles et à une gestion scolaire efficace.
8Les cas des écoles d’El Cerrito, El Mezquite et El Mirador, dans des contextes différents, présentent des caractéristiques similaires : réussite des apprentissages des élèves, directeur expérimenté et très engagé envers l’école, ses enseignants et ses élèves. Dans les trois cas, les familles soutiennent leurs enfants et influencent la gestion de l’école.
9Un aspect décisif, qui confère à ce livre sa valeur académique exceptionnelle, est la comparaison d’écoles où se produisent de bonnes pratiques éducatives avec un groupe témoin de cinq écoles, que les auteurs qualifient – avec une certaine diplomatie – d’écoles non efficaces. Ils préviennent cependant que les échecs de ces écoles sont plutôt dus à des facteurs institutionnels, au financement, au contexte et à une certaine apathie des parents.
10Les heures de travail, les nuits blanches et la lutte intellectuelle endurées par les auteurs pour construire l’appareil analytique de leur ouvrage sont évidentes. L’école efficace est un courant théorique qui a peu de sympathisants au Mexique, mais qui est important dans l’éducation comparée et internationale. C’est pourquoi il faut apprécier les recherches qu’ils ont menées et le point de vue qu’ils nous offrent !
11Il me semble cependant que ce livre de Giovanna Valenti, Laura Patricia Briceño Fabian, Carlos Acevedo Rodríguez, José María Duarte Cruz, Eduardo Pérez Chavarría et al. aurait encore gagné en intérêt s’ils n’avaient pas mis autant l’accent sur la méthode (deux chapitres), ce qui entraîne de nombreuses répétitions. Je comprends les raisons pour lesquelles ils ont donné des noms fictifs aux écoles du groupe témoin des écoles « non efficaces » : il n’y avait aucune raison de les exposer. Mais ils l’ont fait aussi pour les écoles qui réussissent, dont les acteurs et agents sont pourtant, assurément, fiers de leur travail.
12Je ne prétends pas avoir découvert l’utopie en lisant cet ouvrage. Mais la richesse des études de cas, des conclusions et des réflexions pour de futurs travaux est remarquable. Il faut saluer les auteurs, pour leur engagement en faveur de la qualité et de l’équité.
Notes
1 Ornelas C. (ed.) (2005). Buenas prácticas de educación básica en América Latina. Consejo Empresario de América Latina Instituto Latinoamericano de la Comunicación Educativa ; Ornelas C., Yáñez Rivas G. et Sánchez Rodríguez L.I. (eds) (2022). Arrojos contra el vendaval: Buenas prácticas de educación en México. Universidad Autónoma de Tamaulipas y Colofón. Lire la recension de cet ouvrage par M. Raveaud, publiée dans le n° 93 (2023) : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/ries.14113
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Référence papier
Carlos Ornelas, « Giovanna Valenti Nigrini (dir.), Una aproximación a la equidad educativa en México a través de las escuelas públicas eficaces de nivel primaria », Revue internationale d’éducation de Sèvres, 94 | 2023, 35-36.
Référence électronique
Carlos Ornelas, « Giovanna Valenti Nigrini (dir.), Una aproximación a la equidad educativa en México a través de las escuelas públicas eficaces de nivel primaria », Revue internationale d’éducation de Sèvres [En ligne], 94 | décembre 2023, mis en ligne le 01 décembre 2023, consulté le 01 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ries/14523 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/ries.14523
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