1Les travaux d’études et de formation au sein d’un établissement sont le principal levier de développement professionnel des enseignants. Ils permettent de mener des réflexions et de résoudre des problèmes communs en matière d’éducation et d’enseignement, ainsi que d’améliorer le professionnalisme des enseignants, principalement en constituant des équipes enseignantes pour conduire ensemble ces travaux de recherche. Cependant, l’augmentation, d’une année sur l’autre, de la proportion des nouveaux enseignants, l’insuffisance des séminaires d’étude et de formation au sein des nouveaux établissements, des établissements du secondaire inférieur des anciens quartiers et des écoles en zone rurale à la périphérie de la ville ont constitué un obstacle au développement professionnel des enseignants.
- 1 Sont désignés ainsi les établissements aux résultats considérés comme peu satisfaisants, et qui so (...)
2Ces dernières années, le nombre de nouveaux enseignants à Shanghai a augmenté d’environ six mille par an. Dans certains nouveaux établissements, les enseignants ayant moins de cinq ans d’expérience représentent 83 % des effectifs. Afin de garantir la qualité de l’enseignement en classe, les travaux collectifs d’enseignement et de recherche ont tendance à être axés sur la préparation collective des contenus pédagogiques, constituant des programmes d’enseignement standardisés, modulaires et avec une progression uniforme. Le format d’enseignement et de recherche est unique et porte davantage sur l’analyse du comportement des enseignants que sur les questions générales d’enseignement ou les règles en matière d’enseignement. Dans le même temps, dans certains établissements dits « faibles1 » les enseignants seniors ne représentant que 4 % des effectifs, et ne sont pas en mesure de diriger des formations au sein d’un établissement de haut niveau ni d’apporter leur soutien à leurs collègues en jouant un rôle d’experts titulaires. En raison de l’absence d’un dispositif construit et efficace de formation dans les écoles, la motivation des enseignants en matière de développement professionnel est insuffisante. La perte des bons enseignants et les départs des jeunes enseignants de ces établissements sont importants. Cette situation doit rapidement être améliorée.
3Avec l’augmentation de la population totale de la municipalité de Shanghai, la taille et le nombre d’écoles augmentent également : ainsi, cent cinquante écoles maternelles et quarante-sept écoles primaires et secondaires ont été ouvertes à Shanghai pour la seule année 2021. Afin de parvenir à un développement équilibré et de qualité de l’enseignement obligatoire, Shanghai s’est fixé comme priorité d’élever le niveau de base de l’enseignement et a lancé une série de réformes intégrant l’enseignement obligatoire dans les zones urbaines et rurales. Il s’agit notamment de mesures telles que le regroupement des écoles par district, le développement de nouvelles écoles de haute qualité et d’un projet de renforcement de cent collèges publics, qui vise à faire jouer l’effet des écoles réputées, à développer la coopération entre les établissements et à associer les forts et les faibles pour créer ensemble de « bonnes écoles à la maison » et développer des ressources éducatives de haute qualité.
- 2 Le 14 octobre 2021, le ministère de l’éducation a publié un avis qui précise que des zones pilotes (...)
- 3 Qui sont situés en tête des classements (NdlR).
4En tant que zone expérimentale pour la réforme globale de l’éducation de base en Chine2, les établissements scolaires de Shanghai doivent non seulement assurer la formation au sein d’un établissement, mais aussi établir des jumelages avec les établissements voisins, des « partenariats » avec des établissements de même niveau et s’associer à de « bons » établissements3 afin de mener des travaux de recherches et d’études inter-établissements, et cela en vue de résoudre les divers problèmes rencontrés dans le cadre de l’édification d’un système éducatif de haute qualité, présentant une garantie de haute performance.
5Il s’agit d’équipes inter-établissements d’enseignants tuteurs adaptées aux besoins des participants à la formation et des formations standardisées des enseignants stagiaires de Shanghai.
6Les formations standardisées des enseignants stagiaires de Shanghai sont un système d’entrée pour les nouveaux enseignants. Pendant leur période de stage d’un an, les nouveaux enseignants suivent une formation en immersion dans les établissements de référence, où ils apprennent les normes en matière d’enseignement, et découvrent la culture d’équipe ainsi que le système scolaire avec leurs tuteurs. Parallèlement, ils sont tenus de suivre une formation d’observation auprès de tuteurs en poste dans les établissements d’affectation, de mettre en pratique les normes en matière d’éducation, afin d’avoir suffisamment d’assurance face aux élèves.
- 4 Parmi les critères d’évaluation figurent : 1) la composition du personnel enseignant (âge, proport (...)
- 5 Les établissements dits de référence de Shanghai sont soumis chaque année à une évaluation, qui po (...)
7Les écoles de référence sont essentiellement constituées d’établissements au niveau municipal ou dans les arrondissements en charge du développement professionnel des enseignants. Les bureaux municipaux et d’arrondissement en charge de l’éducation sélectionnent les écoles de chaque district qui répondent aux critères suivants : disposer d’un personnel enseignant d’exception, être en tête dans les classements en matière d’éducation et d’enseignement dans leur catégorie4, proposer un système de formation des enseignants rationalisé et complet au niveau de l’établissement et une expérience particulière en matière de développement professionnel des enseignants, etc. Après avoir été désignée comme « établissement municipal (d’arrondissement) en charge du développement professionnel des enseignants », l’école sera soumise chaque année à une évaluation menée par les services en charge de l’éducation. Parmi les critères retenus, outre le développement de caractéristiques distinctes5, 25 % de l’évaluation porte sur les capacités à « servir de modèles à diffuser et à faire preuve de leadership », y compris en adoptant des mesures visant à guider et accompagner d’autres établissements similaires en matière de développement, de qualité et d’efficacité des formations standardisées pour les enseignants stagiaires, en proposant deux à trois cours de formation partagés avec l’ensemble des établissements de la ville, en présentant des modèles et faisant la promotion de mécanismes opérationnels efficaces auprès d’établissements voisins ainsi que de leurs expériences propres. Grâce à ce système, les établissements de référence et les établissements d’affectation ont élargi la coopération inter-établissements aux formations des enseignants stagiaires.
- 6 En anglais : Strengths, Weaknesses, Opportunities, and Threats – SWOT : système d’analyse des forc (...)
8En raison des différences en matière de caractéristiques des établissements, des élèves et des conditions d’enseignement, les enseignants stagiaires éprouvent souvent des difficultés à adapter les concepts et les stratégies d’enseignement qu’ils ont appris au sein des établissements de référence à l’environnement spécifique de leur établissement d’affectation. Les enseignants tuteurs recrutés au sein de l’établissement d’affectation partagent leur expérience, laquelle ne correspond pas toujours à la vision des enseignants tuteurs des établissements de référence, ce qui perturbe les enseignants stagiaires. Pour y remédier, les deux établissements doivent mettre en place un mécanisme de formation inter-établissements. Des réunions conjointes entre les directeurs d’établissement et les enseignants tuteurs sont organisées avant, pendant et après le trimestre ou le semestre, afin d’appliquer les accords de tutorat des enseignants, de favoriser les analyses SWOT6 des enseignants stagiaires, de concevoir les objectifs de formation et de discuter des programmes d’évaluation en matière de développement professionnel des enseignants stagiaires. Des sessions de consultation régulières sont organisées pour évoquer les problèmes rencontrés en classe par les enseignants stagiaires en matière d’enseignement. Les établissements organisent mutuellement des séminaires d’étude et d’enseignement des disciplines. Enfin, les enseignants tuteurs établissements de référence se déplacent pour délivrer leur enseignement sur site, et cela contribue aux évolutions en matière de réflexion et de sensibilisation des enseignants stagiaires aux contenus pédagogiques, aux concepts d’enseignement, aux modes d’enseignement, aux concepts académiques, aux concepts d’apprentissage, aux modes d’interaction et de communication avec les élèves, aux compétences et connaissances de base en matière didactique, à la responsabilisation du travail d’enseignement et aux pratiques pédagogiques.
9De tels projets de coopération stimulent le développement professionnel des enseignants de chaque établissement. D’une part, les meilleurs enseignants, les cours de formation de qualité, la culture de l’établissement et les résultats des séminaires d’étude et d’enseignement des écoles de référence contribuent à améliorer progressivement la qualité de la formation au sein de l’établissement d’affectation. D’autre part, le travail de mise en pratique par l’école d’affectation enrichit l’expérience de l’école de référence en matière d’explorations et d’expérience relatives à l’enseignement des disciplines, de recherche sur les sujets, de formation et d’évaluation des enseignants, créant ainsi une nouvelle base de connaissances pour le développement professionnel des enseignants tuteurs.
10Il s’agit de la coopération inter-établissements à l’initiative des enseignants et des établissements de référence, et de regroupements d’établissements d’éducation de base en fonction de la carte scolaire.
11Depuis 2014, Shanghai a mis en œuvre une politique de « regroupement d’établissements en fonction de la carte scolaire » dans le but d’assurer une éducation équitable.
12À la différence de certaines écoles internationales et écoles privées qui souvent se regroupent seulement pour peser davantage, les regroupements d’écoles publiques de Shanghai poursuivent des buts différents, entre autres le développement interne, le renouvellement d’une éducation de qualité et la promotion du développement équilibré d’une éducation de base de qualité. Ce type de coopération inter-établissements se forme selon diverses approches sous la direction des administrations ou de façon libre, en encourageant les établissements réputés et de haut niveau à tirer parti de leur rayonnement et à constituer des groupements scolaires avec les nouvelles écoles, les écoles privées, les écoles rurales et autres établissements défavorisés. Cela vise à renforcer leur capacité de renouvellement des effectifs enseignants et à créer un nouveau modèle de gestion scolaire avec des ressources partagées, un développement collectif et une innovation intégrée.
13Par exemple, la Shanghai World Foreign Language Primary School est l’une des meilleures écoles de la ville. Elle est à la pointe en matière d’exploration des modèles d’éducation Internet+, et des modèles d’éducation intégrant les nouvelles technologies et l’intelligence artificielle, selon des normes internationales. La municipalité lui a confié la tutelle d’une école publique défavorisée située dans la même zone au sein du Shanghai World Foreign Language Education Group, où l’école est elle-même hébergée. La Shanghai World Foreign Language Primary School partage son programme avec cette école, enseigne et mène conjointement des travaux de recherche, partage les ressources et envoie plusieurs enseignants réputés à l’école pour conseiller de jeunes collègues. L’établissement placé sous tutelle en profite pour entreprendre le projet pilote d’intégration des programmes internationaux, et se lancer dans l’exploration de pistes de développement international pour les écoles primaires publiques. Actuellement, le World Foreign Language Education Group a mis en place une assistance éducative inter-arrondissements/districts, ce qui a favorisé l’amélioration de la qualité de l’éducation dans les zones à développer.
14La gestion des écoles selon la carte scolaire, quant à elle, implique la formation de regroupements d’établissements, qu’ils soient de même niveau ou de niveaux différents, selon un principe de proximité géographique relative. Par exemple, un arrondissement scolaire commun dans l’arrondissement Xuhui de Shanghai a tenté de mettre en place un système de formation unique pour les écoles primaires et secondaires du district, fondé sur un programme combinant sport et éducation intitulé « deux balles et une carte » (basket-ball, volley-ball et bridge) ; l’arrondissement de Huangpu a créé un modèle d’arrondissement s’appuyant sur la carte scolaire dans lequel les meilleurs lycées municipaux (labellisés), les collèges et les écoles primaires ordinaires sont représentés. Une telle coopération au niveau des établissements scolaires fait tomber les barrières entre les différentes catégories d’écoles, créant un écosystème où les établissements de niveau différent sont reliés entre eux verticalement, se complètent et mettent en valeur leurs caractéristiques.
15Pourtant, cette approche unidirectionnelle, promue par l’administration, peut facilement se heurter à une forme de coopération négative (un manque de bonne volonté) entre les enseignants et à une dilution des ressources éducatives des écoles prestigieuses. Actuellement, la coopération inter-établissements dans les regroupements d’écoles de Shanghai se concentre moins sur les mécanismes de gestion et de répartition des ressources que sur une formation d’excellence des enseignants. La formation des enseignants, quant à elle, a évolué, passant de l’affectation à sens unique d’enseignants à une mobilité des enseignants dans les deux sens. Les modes de soutien sont passés d’une application à sens unique des résultats obtenus en matière d’enseignement et de recherche à la création d’organisations ou de groupes d’études pour les enseignants et à la mise en valeur des résultats obtenus. L’évaluation de l’efficacité en matière de gestion des établissements a réduit également l’évaluation du nombre et de la fréquence des coopérations inter-établissements, et a mis davantage l’accent sur l’évaluation des résultats en matière de développement professionnel des enseignants. Ce type de coopération inter-établissements, centré sur le développement des équipes pédagogiques dans les deux sens, est devenu en quelque sorte un « réservoir » pour le développement professionnel des enseignants des établissements concernés.
16Il s’agit d’une coopération axée sur la résolution de problèmes rencontrés par les enseignants dans le cadre des travaux d’étude et de formation et des regroupements d’établissements à des fins d’enseignement et de recherche.
17La coopération inter-établissements dans le cadre de regroupements d’écoles en matière d’enseignement et de recherche pour la formation des enseignants fait l’objet de beaucoup d’attention à Shanghai, ces dernières années. Bien qu’il s’agisse toujours d’un dispositif dans lequel plusieurs écoles travaillent ensemble sur des pistes d’exploration et conduisent des études, il diffère des coopérations inter-établissements sous la houlette de l’administration. Ces coopérations entre écoles sont motivées par des problèmes et des projets communs, et reposent sur une gestion autonome permettant le partage des résultats ainsi que le développement des équipes d’enseignants.
18Il existe deux types de sources de problèmes : d’une part, ce sont les sujets ou projets de recherche en éducation promulgués par les instituts de recherche et d’enseignement et de recherche en éducation de niveau municipal (ou d’arrondissement), et d’autre part les problèmes pratiques découlant du développement des établissements, des enseignants ou encore des élèves. Le premier type de problèmes traités dépend principalement des organisations de chercheurs en éducation et de spécialistes de la recherche pour le lancement de travaux de recherche, assurant le financement pour des sujets ou des projets spécifiques ; le second nécessite que les écoles faisant preuve de leadership et de capacités en matière d’enseignement et de recherche prennent l’initiative de les organiser, les écoles membres se partageant équitablement le financement et les lieux des travaux d’enseignement et de recherche inter-établissements, etc.
19Les regroupements inter-établissements en matière d’enseignement et de recherche organisent régulièrement des séminaires d’enseignement et de recherche entre les établissements, et ces événements sont accueillis par les écoles membres à tour de rôle. Ces écoles membres sélectionnent souvent des équipes d’enseignement et de recherche plutôt que des enseignants individuels pour participer aux travaux, et bien que chaque école ait un nombre différent de tâches et d’objectifs à remplir, elles doivent toutes assurer des travaux de recherche, sans hiérarchie entre elles. Les formats les plus courants sont la publication des résultats des travaux en matière d’enseignement et de recherche, les débats d’idées nouvelles, les expériences d’enseignement en classe, l’élaboration de cours de formation, etc.
20Outre leurs travaux de recherche autour des questions d’enseignement par matière, les regroupements inter-établissements d’enseignement et de recherche travaillant sur les matières s’intéressent également à l’augmentation du nombre d’enseignants dans les matières enseignées. Par exemple, le regroupement pour l’enseignement et la recherche en mathématiques des cinq districts et des cinq écoles de Shanghai aborde également la question des caractéristiques et des voies de développement professionnel des jeunes enseignants de mathématiques, dans le cadre de la thématique de la « formation des jeunes enseignants de mathématiques ».
- 7 Le plus souvent, l’école primaire, le secondaire inférieur et le secondaire supérieur sont séparés (...)
21Les regroupements d’établissements en matière d’enseignement et de recherche comprennent également des travaux d’enseignement et de recherche interdisciplinaires et inter-académiques. Les ateliers pluridisciplinaires portent souvent sur des questions générales d’actualité, telles que la manière dont les écoles peuvent améliorer l’efficacité de l’enseignement et de l’apprentissage, tout en réduisant la charge de travail des élèves. Les travaux d’enseignement et de recherche transversaux sont souvent menés dans les établissements préscolaires (jardin d’enfants et école maternelle – en Chine, l’école maternelle est considérée comme établissement préscolaire et n’est pas obligatoire), les établissements couvrant les neuf années d’enseignement obligatoire (cinq années d’école primaire et quatre années de secondaire inférieur, dans le même établissement), et les établissements d’enseignement secondaire (quatre années de secondaire inférieur et trois années de secondaire supérieur dans le même établissement7).
22Dans le cas de l’alliance éducative transversale entre les écoles maternelles, primaires et secondaires du district de Chongming à Shanghai, une école dirige les travaux et huit autres établissements travaillent de concert pour discuter de sujets tels que la continuité entre l’enseignement primaire et secondaire.
23Qu’elle soit fondée sur la promotion de projets, l’intervention de l’administration ou la coopération inter-établissements mise en place de façon spontanée, la coopération doit avoir pour objectif de résoudre les problèmes rencontrés par les enseignants, de favoriser l’épanouissement professionnel des enseignants et d’améliorer la qualité de l’enseignement. Pour être efficace, la coopération inter-établissements doit s’appuyer sur les points forts des uns et compléter les points faibles des autres, et les différences et caractéristiques de chaque établissement sont à la base de la coopération mutuelle. En outre, elle nécessite d’identifier les problèmes spécifiques en matière de développement professionnel des enseignants de l’école et d’appliquer des mesures précises pour y remédier.
24L’exploration de pistes de développement professionnel des enseignants dans le cadre des coopérations inter-établissements à Shanghai a entraîné plusieurs changements.
- 8 Les candidats à la qualification de directeur d’établissement et d’enseignant de renom sont sélect (...)
- 9 Le 3 juillet 2018, la commission municipale de l’éducation de Shanghai a publié les « Avis sur la (...)
25La coopération en matière d’accompagnement des enseignants entre les établissements permet à un enseignant ayant reçu une formation d’en faire profiter un groupe d’enseignants. La coopération inter-établissements est issue des programmes de développement professionnel des enseignants, initialement axés sur la formation de groupes d’enseignants individuels. Cependant, à mesure que les coopérations se sont approfondies, les formations ont concerné des enseignants à différents stades de leur développement professionnel. Au cours des dix années qui ont suivi le lancement des formations standardisées pour les enseignants stagiaires, le nombre total d’enseignants formés a atteint près d’un tiers du corps enseignant de Shanghai, et les mécanismes de formation conjointe inter-établissements ont bénéficié aux enseignants de toutes les écoles primaires et secondaires de la ville. Outre la formation des nouveaux enseignants, le tutorat inter-établissements et les performances de collaboration sont aussi devenus des indicateurs fiables en matière de formation des enseignants de haut niveau et d’avancement dans leurs carrières8. La quatrième phase du projet de formation des directeurs d’établissements et d’enseignants de renom de Shanghai a été combinée avec le projet de renforcement des cent collèges publics de Shanghai9. Cent cinq animateurs issus des établissements de référence de formation ont été sélectionnés pour le projet de formation des directeurs d’établissements et des maîtres enseignants de renom afin de travailler dans cent seize (cent vingt-huit par la suite) écoles expérimentales, à savoir des établissements du secondaire inférieur dont la qualité de l’enseignement et les équipes d’enseignants étaient relativement faibles, en assurant un tutorat régulier d’établissement à établissement, et en faisant de l’amélioration des écoles expérimentales une condition pour être nommé directeur d’établissement ou enseignant de renom à Shanghai.
26Cette mesure d’évaluation de la valeur ajoutée favorise la capacité des enseignants de haut niveau à traduire l’enseignement de leur matière et la gestion de l’éducation en conseils pratiques, et favorise également le développement professionnel des enseignants des écoles expérimentales : au minimum ce sont 5 % des enseignants de chaque école expérimentale qui ont été inclus dans le « programme de formation des jeunes pousses » de chaque arrondissement, mettant l’accent sur la formation des meilleurs jeunes enseignants ; plus de 97 % d’écoles expérimentales reconnaissent et apprécient le travail des animateurs ; cinq établissements sur les cent vingt-huit que compte le projet de renforcement des écoles expérimentales sont devenus des établissements « de qualité » grâce à cette coopération inter-établissements ; les cent vingt-trois écoles expérimentales restantes ont pour l’essentiel atteint leurs objectifs à mi-parcours.
27Les projets de regroupements d’établissements ainsi que les projets de renforcement des établissements, par exemple, sont des formes de coopération entre des établissements de niveau différent soutenues par les autorités compétentes. Au départ, ces projets de coopération ont également rencontré des problèmes tels que le manque de volonté de certains enseignants à coopérer ainsi qu’une mobilité entravée des enseignants. Cependant, à mesure que la qualité de la coopération s’est améliorée, la coopération inter-établissements a également apporté des avantages aux deux parties. Par exemple, le nombre d’élèves inscrits dans les écoles hébergées par le Shanghai World Education Group a augmenté de 40 % en 2013, ce qui a permis de résoudre dans un premier temps la question du « choix de l’école » pour le public. Le système de mobilité des enseignants a stimulé leur enthousiasme en matière de développement professionnel, leur permettant de jouer à la fois un rôle de « vecteur » et de « sujet » dans les formations au sein d’un établissement. En février 2022, Shanghai a créé 191 regroupements d’établissements recensant 1 143 écoles et constitué 82 districts scolaires couvrant 63 établissements ; plus de 75 % des établissements d’enseignement obligatoire font partie de regroupements d’établissements constitués sur la base des districts scolaires. L’introduction des meilleurs enseignants et d’équipes d’orientation en matière de gestion scolaire a amélioré la structure des équipes pédagogiques des écoles défavorisées ainsi que le niveau général de l’éducation dans la zone concernée, favorisant une répartition plus équilibrée des ressources éducatives à Shanghai.
28Les coopérations inter-établissements sont devenues un élément important de la planification scolaire pour les écoles primaires et secondaires de Shanghai, et la capacité des directeurs d’école à inviter et partager leurs ressources pour la formation pédagogique témoigne également d’un certain leadership en matière d’éducation. L’enseignement et la recherche inter-établissements se déroulent non seulement entre les écoles voisines d’un district scolaire, mais aussi à l’échelle de la ville de Shanghai, en vue d’une collaboration plus large. La création d’alliances pour le développement de l’éducation avec des écoles maternelles, primaires et secondaires de la région du delta du Yangtsé, comme dans les provinces du Zhejiang et du Jiangsu, la promotion de projets de développement de jumelage avec des établissements de tous niveaux dans des régions plus éloignées, comme dans la province du Yunnan, ou encore l’établissement de relations d’amitié avec des écoles primaires et secondaires à l’étranger ont élargi le champ de la coopération inter-établissements et élargi le caractère inclusif et ouvert de l’éducation à Shanghai.
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