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Débats, chantiers et livres

D’un renouveau de l’historiographie de la sociologie germanophone : le Handbuch Geschichte der deutschsprachigen Soziologie

Stephan Moebius et Andrea Ploder (dir.), Handbuch Geschichte der deutschsprachigen Soziologie. Band 1: Geschichte der Soziologie im deutschsprachigen Raum, Wiesbaden, Springer VS (Springer Reference Sozialwissenschaften), 2018, 1 122 pages | Stephan Moebius et Andrea Ploder (dir.), Handbuch Geschichte der deutschsprachigen Soziologie. Band 2: Forschungsdesign, Theorien und Methoden, Wiesbaden, Springer VS (Springer Reference Sozialwissenschaften), 2017, 412 pages | Nicole Holzhauser, Andrea Ploder, Stephan Moebius et Oliver Römer, Handbuch Geschichte der deutschsprachigen Soziologie. Band 3: Zeittafel, Wiesbaden, Springer VS (Springer Reference Sozialwissenschaften), 2019, 106 pages
Martin Strauss
p. 319-329

Texte intégral

Le travail sur ce texte a été rendu possible par une bourse « Marietta Blau » de l’Agence autrichienne pour la coopération internationale en éducation et en recherche (OeAD). L’auteur remercie Johan Heilbron et Elisabeth Nemeth ainsi que Sébastien Zerilli, Aube Richebourg, Tangi Audinet et Matthias Fringant pour leurs commentaires et relectures.

Baliser le champ de l’historiographie de la sociologie germanophone

  • 1 Voir Chambost, 2016.
  • 2 Nous suivons ici la distinction terminologique entre « histoire de sociologie » comme domaine d’ob (...)
  • 3 Les références entre parenthèses renvoient au Manuel, les chiffres romains aux tomes, les chiffres (...)
  • 4 Pour une contextualisation de l’entreprise du Manuel et une présentation de ce mouvement de recher (...)

1Si l’histoire des sciences humaines et sociales peut s’écrire par le biais des manuels1, la publication des trois tomes du Handbuch Geschichte der deutschsprachigen Soziologie (Manuel Histoire de la sociologie germanophone) constitue un événement majeur pour les recherches portant sur l’histoire de la sociologie germanophone et pour l’historiographie de la sociologie en général. D’un côté, le Manuel propose un ouvrage de référence sur la sociologie germanophone qui permet de s’informer sur des épisodes historiques et des aspects centraux caractérisant la sociologie en Allemagne, en Autriche et en Suisse (tome I). De plus, en rassemblant un grand nombre d’approches théoriques, de méthodes et de sources disponibles en vue d’une historiographie sociologique de la sociologie (tome II), il fournit aussi un outil de travail inédit, qui ne connaît pas d’équivalent dans d’autres langues. Il permet, enfin, de dégager une nouvelle perspective chronologique, à la fois globale et détaillée, sur les institutions, les acteurs et les publications de la sociologie germanophone (tome III). Par cette structure originale, Stephan Moebius et Andrea Ploder, les éditeurs du Manuel, entendent œuvrer à la professionnalisation académique de l’historiographie de la sociologie (Soziologiegeschichte2) et à son établissement au sein de la discipline sociologique (I, 1-83). Cette entreprise s’inscrit dans un mouvement de recherche en matière d’historiographie de la sociologie germanophone qui a pris son essor au cours des dix dernières années. Le Manuel marque un premier point d’aboutissement de ce renouveau4.

  • 5 Voir Gieryn, 1983 ; Prietl et Ziegler, 2017. Ce même travail de délimitation s’observe au moment o (...)

2Un résumé de l’intégralité des quelque quatre-vingts contributions de cet ouvrage monumental de plus de 1 500 pages est ici hors de portée. Nous nous focaliserons donc sur la structure du Manuel et sur le travail de balisage et de systématisation qu’il accomplit. Ce « travail des frontières » (boundary work) – au sens à la fois de la délimitation vis-à-vis d’autres disciplines et de la classification des problématiques propres à un certain domaine d’études – apparaît primordial pour la construction, l’établissement et la rationalisation d’un nouveau champ de recherches tel que l’historiographie de la sociologie5. Dans le plan du Manuel se conjuguent donc enjeux éditoriaux, organisationnels et intellectuels.

  • 6 On trouvera dans ces sections thématiques des contributions sur les controverses scientifiques en (...)
  • 7 Peter, 2018.
  • 8 Pour ce triptyque sur les débuts de la sociologie germanophone, voir Lichtblau, 2018 ; Mozetič, 20 (...)
  • 9 La construction de la référence à une « sociologie allemande » en France serait à soumettre au mêm (...)

3Le tome premier du Manuel est un ouvrage de référence de type classique ayant vocation à renseigner de manière concise sur l’histoire de la sociologie de langue allemande. Il se divise en huit parties de taille inégale – de 70 à 280 pages – qui s’organisent de deux façons. Dans un premier temps, les sections suivent un fil chronologique. On pourra donc s’informer sur différentes périodes historiques : les débuts de la sociologie, de 1871 jusqu’à la Première Guerre mondiale, son développement pendant l’entre-deux-guerres, sous le régime national-socialiste et dans la période post-1945. Dans un deuxième temps, les parties explorent des thématiques qui recoupent la chronologie. Se succèdent ainsi des sections sur les paradigmes et les controverses théoriques, la réception de courants et d’auteurs étrangers, l’histoire des méthodes sociologiques ou encore sur l’institutionnalisation de la sociologie dans des sociétés savantes, des revues scientifiques et des institutions de recherche extra-universitaires6. À ces deux axes chronologique et thématique s’ajoute un troisième angle qui sous-tend toute l’entreprise du Manuel et en fait l’originalité, à savoir l’axe national ou géographique. Dans la plupart des parties, les trois pays germanophones, l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse, sont traités de manière séparée (selon le modèle « La sociologie en Allemagne entre 1871 et 1918 », « La sociologie en Autriche après 1945 », etc.). De plus, l’ouvrage compte une contribution sur la République démocratique allemande7. Cette juxtaposition de trajectoires nationales à l’intérieur de l’espace germanophone permet d’apercevoir d’importantes différences dans l’évolution de la sociologie de langue allemande, que ce soit au niveau chronologique, organisationnel ou théorique. Les débuts de la discipline dans les trois pays, par exemple, montrent bien ces asynchronies. Alors que la première chaire et la première formation doctorale en « sociologie » sont instaurées en Suisse romande dès la fin du xixe siècle, dans un climat politique libéral et internationaliste, la première société de sociologie est fondée en Autriche en 1907, portée par un mouvement de réforme sociale et pédagogique. Au même moment, on observe en Allemagne des réserves persistantes à l’égard du label « sociologie », liées aux enjeux de « géopolitique épistémologique », surtout vis-à-vis de la France et du Royaume-Uni8. Le premier tome du Manuel invite ainsi à passer de l’image d’une « sociologie allemande » homogène à celle d’une multiplicité de sociologies germanophones, avec leurs traditions nationales et locales propres9.

  • 10 Moebius, 2017.
  • 11 Voir par exemple Fleck, 1999, Peter, 2001, Endreß, 2001.

4Le deuxième tome, intitulé Plan de recherche, théories et méthodes, a pour objectif de fournir une « boîte à outils » (II, v) pour les recherches en histoire de la sociologie. Il se décline en cinq parties qui peuvent être conçues comme autant d’aspects d’une étude empirique en la matière. Une première section sur le plan de recherche (Forschungsdesign) explore les combinaisons possibles entre différentes méthodologies, notamment entre l’historiographie de la sociologie et l’histoire des idées10. Une autre est consacrée à l’application à l’histoire de la sociologie de concepts et théories venant de l’histoire et de la sociologie des sciences, qu’il s’agisse de la conceptualisation de collectifs intellectuels, du boundary work ou d’approches venant des études de genre. Un troisième groupe de contributions porte ensuite sur les différents « types de données » (Datensorten) susceptibles d’alimenter les enquêtes, telles les correspondances, les bases de données numériques ou les documents relatifs aux nominations sur les chaires universitaires. Suit une quatrième partie sur l’emploi de différentes méthodes sociologiques en historiographie de la sociologie comme l’analyse des réseaux, la « qualitative comparative analysis » ou les diverses approches quantitatives issues de la scientométrie. La dernière section présente, enfin, un certain nombre de fonds d’archives à exploiter au sujet de la sociologie germanophone, par exemple le Sozialwissenschaftliches Archiv à Constance qui contient les documents de la Deutsche Gesellschaft für Soziologie (DGS), l’Archiv für die Geschichte der Soziologie in Österreich à Graz ou encore des fonds importants à Chicago. Avec cette structure le deuxième tome insiste sur le fait que l’historiographie de la sociologie est un domaine de recherche autonome, avec ses concepts, ses théories, ses méthodes, ses données spécifiques et ses matériaux empiriques. Même si les exemples abordés sont majoritairement tirés de l’espace germanophone, l’intérêt des contributions dépasse le périmètre de la sociologie de langue allemande. En effet, ce deuxième tome peut se lire comme un plan de construction général pour une histoire sociologique de la sociologie, c’est-à-dire une historiographie qui étudie la sociologie et son histoire avec les moyens propres à la sociologie même11.

5Le troisième tome, rédigé avec Nicole Holzhauser et Oliver Römer, présente enfin une table chronologique de la sociologie germanophone qui couvre la période de 1603 – date de la publication de la Politica methodice digesta de Johannes Althusius – à 2018. En pratique, les entrées se concentrent sur les années allant de 1871 à 2018 et augmentent en s’approchant du présent immédiat. Fondée sur les contributions du premier tome, la table se divise en trois colonnes – institutions, personnages et publications – qui suivent le fil chronologique. La catégorie « institutions » inclut non seulement la fondation et l’évolution d’institutions au sens strict – bureaux de statistiques, sociétés savantes et associations professionnelles comme la DGS – mais aussi les controverses scientifiques majeures. La colonne « personnages » présente les informations biographiques des professeurs de sociologie (ou d’une dénomination similaire) nommés avant 1970 et y ajoute systématiquement celles des premières femmes sociologues (III, 3). Elle tient aussi compte du mouvement complexe d’émigrations et de retours déclenché par l’arrivée au pouvoir des nationaux-socialistes. La catégorie « publications » renseigne quant à elle non seulement sur les monographies, mais aussi sur les revues scientifiques et les collections éditoriales. De cette manière se dresse un catalogue limité, mais complet des différents éléments qui constituent la sociologie dans l’espace germanophone. Ce premier état des lieux pourra être d’une grande utilité pour les recherches futures. Enfin, si la table peut apparaître à première vue comme un simple complément au tome premier, elle repose sur un travail important de construction de l’objet « sociologie (germanophone) » explicitant des décisions méthodologiques qui, trop souvent, restent implicites (III, 1-4).

Vers une sociologie historique des traditions nationales en sociologie

  • 12 Voir respectivement Zürcher, 2018a ; Papcke, 2018 ; Fleck, 2018a ; Römer, 2018 ; Schögler, 2018 ; (...)

6L’ensemble des trois tomes du Manuel fournit ainsi à la fois un panorama impressionnant de l’histoire de la sociologie dans les pays de langue allemande et souligne aussi le potentiel d’une historiographie sociologique de la sociologie. Du grand nombre d’apports de cette entreprise, nous ne retiendrons ici que les plus importants. D’abord, et même si dans un projet d’une telle ampleur la qualité des contributions est inévitablement variable, plusieurs d’entre elles fournissent à la fois des informations nouvelles et des synthèses inédites. Dès lors, on pourra par exemple se renseigner succinctement sur des objets aussi divers que les débuts de la sociologie en Suisse, l’exil de sociologues germanophones pendant le nazisme, l’histoire éditoriale de la sociologie germanophone après 1945, les traductions internationales de la sociologie de langue allemande, l’histoire des « enquêtes qualitatives » (qualitative Forschung), la Soziologische Gesellschaft in Wien, la Kölner Zeitschrift für Soziologie und Sozialpsychologie ou encore sur l’Institut für Höhere Studien à Vienne12.

  • 13 Heilbron, Guilhot et Jeanpierre, 2008.

7De plus, en prenant comme unité d’analyse la sociologie dans l’espace germanophone, le Manuel révèle l’imbrication qui peut exister entre traditions nationales et linguistiques, les deux ne se recouvrant pas automatiquement. D’une part, la sociologie germanophone ne coïncide pas avec la sociologie en Allemagne ; d’autre part, les sociologies sur le territoire de la Suisse et de l’Autriche d’avant 1918 ne se développent pas forcément en langue allemande. L’entreprise soulève donc et permet d’approfondir la question des rapports entre sciences sociales, États-nations et traditions linguistiques telle qu’elle se pose dans le cadre d’une histoire transnationale des sciences sociales13.

8Enfin il ressort, surtout du second tome, une sorte de combinatoire qui articule périodes historiques, objets d’études, approches théoriques, méthodes, types de sources et matériaux empiriques. Ce croisement est le produit de l’important travail de systématisation que propose le Manuel. Les contributions du premier tome en fournissent, par ailleurs, des exemples parlants. Cette combinatoire constitue non seulement un instrument d’orientation au sein de l’historiographie de la sociologie et peut contribuer à la rationalisation des recherches dans ce domaine. Elle pourra aussi fonctionner comme une matrice pour la production de nouvelles études historiques et sociologiques sur la sociologie et sur d’autres sciences humaines et sociales, même au-delà de la sphère germanophone. Ici réside peut-être la contribution la plus originale et la plus utile du Manuel.

  • 14 Dahms, 2018 ; Zürcher, 2018b ; Dörk, 2018.
  • 15 Pour la réception de Comte dans les pays germanophones, voir Fedi, 2014. Pour Durkheim, voir par e (...)
  • 16 Pour cette approche, voir par exemple Heilbron, Lenoir et Sapiro, 2004 ; Heilbron, 2020 [2015]. Un (...)
  • 17 Pour l’importance des comptes-rendus, voir Müller, 1994 ; Béra, 2012 ; pour un usage systématique (...)
  • 18 Sur les possibilités d’une augmentation ultérieure du Manuel dans le cadre de la collection de man (...)

9Il n’est guère surprenant qu’une entreprise pionnière d’une telle ampleur accuse aussi quelques lacunes. On regrettera par exemple le nombre relativement faible de contributions portant sur l’entre-deux-guerres14 alors que c’est pendant cette période que la sociologie s’institutionnalise en Allemagne avec les premières chaires universitaires (I, 31). Une section du plan, spécifiquement consacrée à cet intervalle nous aurait semblé utile. Le fait que la période post-1945 domine quantitativement le premier tome n’est pas non plus sans effets sur les autres rubriques. S’agissant des revues, on cherchera par exemple en vain une contribution sur l’important Archiv für Sozialwissenschaft und Sozialpolitik. De même, l’histoire des réceptions internationales ne commence qu’après 1945. Elle exclut donc des transferts pourtant primordiaux pour comprendre l’usage même du label « sociologie » dans l’espace germanophone, comme la réception de Comte ou de Durkheim15. Quant aux théories et méthodes, les lecteurs et lectrices français seront sans doute frappés par l’absence de contribution sur la théorie des champs de production culturelle de Bourdieu et son application à l’histoire des sciences sociales16. Enfin, la liste des types de données mobilisables serait susceptible de compléments, notamment concernant les recensions ou les collections éditoriales17. Cependant, il est vrai, comme les éditeurs l’affirment, que c’est l’approche systématique du Manuel elle-même qui rend possible l’identification de ces lacunes (I, 5). Derrière ces faiblesses se cache donc un apport précieux de l’entreprise. Les quelques angles morts sont dans un premier temps d’autant plus acceptables que le système des rubriques apparaît largement complet et solide et que le format du Manuel se prête à des compléments ultérieurs18.

  • 19 Voir surtout Moebius, 2017 qui propose une combinaison de plusieurs orientations théoriques et mét (...)

10De plus, on pourrait reprocher au Manuel, par moments, un éclectisme théorique peut-être excessif : l’effort de réunir différentes approches méthodologiques et de démontrer leur compatibilité gomme parfois les tensions irréductibles, par exemple entre l’analyse des discours, la sémantique historique et la théorie des champs intellectuels19. Pour expliciter les différences entre ces positions et pour les rendre productrices de nouvelles considérations méthodologiques, il aurait été fécond d’insister davantage sur les implications des unes ou des autres sur le plan de la sociologie générale et de l’épistémologie sous-jacente. Mais ici encore on doit prendre en compte le caractère pionnier du Manuel. Il s’agit, en effet, d’un œcuménisme théorique qui est, pour l’instant, sans doute nécessaire et permet de réunir diverses orientations intellectuelles autour d’un consensus minimal : produire des recherches sur l’histoire de la sociologie avec les moyens de la sociologie même.

  • 20 Pour une tentative d’identification de quelques tendances communes à l’historiographie récente por (...)
  • 21 Pour ne citer ici que les travaux français qui correspondent aux contributions dans le Manuel, voi (...)
  • 22 Voir respectivement Heilbron, Guilhot et Jeanpierre, 2008 ; Heilbron, 2020 [2015] ; Mosbah-Natanso (...)
  • 23 Voir respectivement Boutier, Passeron et Revel, 2006 ; Topalov, 2015 ; Laferté, Pasquali et Renahy (...)
  • 24 Pour une entreprise allant dans ce sens, voir le projet « International Cooperation in the Social (...)

11Enfin, on ne peut manquer de constater certains parallèles et complémentarités avec l’historiographie de la sociologie française des dernières années20. Ici et là on observe une discussion sur les différents types de données, telles les correspondances, les ressources (auto-)biographiques, les revues ou les traductions21. On s’aperçoit aussi de tendances communes qui considèrent l’histoire transnationale, l’histoire éditoriale ou encore l’histoire des collectifs intellectuels22. La contribution principale de l’historiographie française consiste peut-être dans la focalisation sur les rapports disciplinaires, l’histoire des enquêtes et l’intérêt porté à la matérialité des pratiques savantes23. En revanche, les recherches germanophones apparaissent – le second tome du Manuel le montre – plus avancées dans la réflexion méthodologique sur la pratique de l’historiographie de la sociologie. Combiner les apports de ces deux historiographies en termes d’objets, de problématiques, de sources et de considérations méthodologiques ne peut être que stimulant. Il serait non seulement souhaitable de disposer d’un manuel comparable portant sur le contexte français, mais aussi d’impulser une collaboration au niveau international qui permettrait d’entreprendre des comparaisons et des généralisations inédites24.

12Les imperfections inévitables dans toute entreprise pionnière n’enlèvent toutefois rien à la vigueur avec laquelle le Manuel défend une sociologie historique de la sociologie et de ses traditions nationales. La réflexivité que cette dernière implique n’est pas seulement proclamée ; elle est assumée, articulée et opérationnalisée dans le cadre d’études empiriques et de réflexions méthodologiques. Ainsi, on ne peut que se réjouir de cette première tentative de baliser à nouveaux frais le champ de l’historiographie de la sociologie. Le Manuel pose, en effet, les jalons pour le futur épanouissement de ce domaine de recherches, dans l’espace germanophone et ailleurs.

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Reichmann, W., 2018, « Geschichte der Österreichischen Zeitschrift für Soziologie », dans Moebius, S. et Ploder, A. (éd.), Handbuch Geschichte der deutschsprachigen Soziologie. Band 1, Wiesbaden, Springer VS, p. 961-974.

Römer, O., 2018, « Die Entwicklung der deutschsprachigen Soziologie im Spiegel des wissenschaftlichen Verlagswesens », dans Moebius, S. et Ploder, A. (éd.), Handbuch Geschichte der deutschsprachigen Soziologie. Band 1, Wiesbaden, Springer VS, p. 477-502.

Sapiro, G. et Bustamante, M., 2009, « Translation as a Measure of International Consecration. Mapping the World Distribution of Bourdieu’s Books in Translation », Sociologica, 2/3, p. 1-45.

Sapiro, G., Santoro, M. et Baert, P. (éd.), 2020, Ideas on the Move in the Social Sciences and Humanities. The International Circulation of Paradigms and Theorists, Londres, Palgrave Macmillan (Socio-Historical Studies of the Social and Human Sciences).

Schögler, R., 2018, « Die Rolle von Übersetzungen für die internationale Rezeption der deutschsprachigen Soziologie », dans Moebius, S. et Ploder, A. (éd.), Handbuch Geschichte der deutschsprachigen Soziologie. Band 1, Wiesbaden, Springer VS, p. 533-552.

Strauss, M., à paraître, « Towards a Reflexive Intelligence of Emerging Sociology in France around 1900 », Revue de synthèse, 140, 3-4.

Topalov, C., 2015, Histoires d’enquêtes. Londres, Paris, Chicago (1880-1930), Paris, Classiques Garnier (Bibliothèque des sciences sociales).

Vannier, P. (éd.), 2020, La sociologie en toutes lettres. L’histoire de la discipline à travers les correspondances, Toulouse, Presses universitaires du Midi (Socio-Logiques).

Weischer, C., 2018, « Quantifizierende Sozialforschung nach 1945 », dans Moebius, S. et Ploder, A. (éd.), Handbuch Geschichte der deutschsprachigen Soziologie. Band 1, Wiesbaden, Springer VS, p. 721-733.

Zürcher, M., 2018a, « Anfänge der Soziologie in der Schweiz », dans Moebius, S. et Ploder, A. (éd.), Handbuch Geschichte der deutschsprachigen Soziologie. Band 1, Wiesbaden, Springer VS, p. 65-85.

Zürcher, M., 2018b, « Soziologie in der Schweiz 1918-1945 », dans Moebius, S. et Ploder, A. (éd.), Handbuch Geschichte der deutschsprachigen Soziologie. Band 1, Wiesbaden, Springer VS, p. 207-227.

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Notes

1 Voir Chambost, 2016.

2 Nous suivons ici la distinction terminologique entre « histoire de sociologie » comme domaine d’objets (Geschichte der Soziologie) et « historiographie de la sociologie » comme domaine de connaissances sur l’histoire de la sociologie (Soziologiegeschichte). Voir Peter, 2001, 2015 et l’entretien avec Stephan Moebius dans le présent numéro.

3 Les références entre parenthèses renvoient au Manuel, les chiffres romains aux tomes, les chiffres arabes aux pages.

4 Pour une contextualisation de l’entreprise du Manuel et une présentation de ce mouvement de recherche en historiographie de la sociologie germanophone, voir l’entretien avec Stephan Moebius.

5 Voir Gieryn, 1983 ; Prietl et Ziegler, 2017. Ce même travail de délimitation s’observe au moment où la sociologie commence à s’autonomiser dans l’espace académique français, par exemple dans les discussions autour de l’organisation des rubriques de L’Année sociologique : « Ces questions de classification sont importantes ; car c’est la sociologie qui s’organise ainsi. Ce n’est pas rien que de mettre un peu d’ordre dans cette masse informe. Peut-être est-ce là une des choses qui resteront de l’Année. Peu à peu, nous nous rapprochons d’une classification rationnelle. » (Lettre d’Émile Durkheim à Célestin Bouglé, 6 juillet 1900, dans Durkheim, 1976, 176)

6 On trouvera dans ces sections thématiques des contributions sur les controverses scientifiques en sociologie après 1945 (Moebius, 2018), sur la réception de Bourdieu dans l’espace germanophone (Rehbein, 2018), sur l’histoire des méthodes quantitatives (Weischer, 2018), sur le Verein für Sozialpolitik (Gorges, 2018), sur la revue Österreichische Zeitschrift für Soziologie (Reichmann, 2018) ou bien sur le Max-Planck-Institut zur Erforschung der Lebensbedingungen der wissenschaftlich-technischen Welt à Starnberg (Leendertz, 2018).

7 Peter, 2018.

8 Pour ce triptyque sur les débuts de la sociologie germanophone, voir Lichtblau, 2018 ; Mozetič, 2018 ; Zürcher, 2018a. Pour l’expression « géopolitique épistémologique », voir Feuerhahn, 2015.

9 La construction de la référence à une « sociologie allemande » en France serait à soumettre au même type d’analyse que celle à une « philosophie allemande » (Pinto, 2009), en étudiant par exemple certains travaux de Raymond Aron (Aron, 2007 [1935]).

10 Moebius, 2017.

11 Voir par exemple Fleck, 1999, Peter, 2001, Endreß, 2001.

12 Voir respectivement Zürcher, 2018a ; Papcke, 2018 ; Fleck, 2018a ; Römer, 2018 ; Schögler, 2018 ; Ploder, 2018 ; Müller, 2018 ; Dreier, 2018 ; Fleck, 2018b.

13 Heilbron, Guilhot et Jeanpierre, 2008.

14 Dahms, 2018 ; Zürcher, 2018b ; Dörk, 2018.

15 Pour la réception de Comte dans les pays germanophones, voir Fedi, 2014. Pour Durkheim, voir par exemple Keim, 2013. Pour quelques éléments sur le débat autour du label « sociologie » en Allemagne, voir la contribution de Lichtblau, 2018 ; et aussi Feuerhahn, 2014.

16 Pour cette approche, voir par exemple Heilbron, Lenoir et Sapiro, 2004 ; Heilbron, 2020 [2015]. Une contribution sur ce sujet était prévue (II, 57), mais n’a visiblement pas abouti. Voir aussi Moebius, 2017 qui marie la théorie bourdieusienne à d’autres approches.

17 Pour l’importance des comptes-rendus, voir Müller, 1994 ; Béra, 2012 ; pour un usage systématique de ce type de sources, voir Hirsch, 2016. Au sujet des collections éditoriales, voir Römer, 2018.

18 Sur les possibilités d’une augmentation ultérieure du Manuel dans le cadre de la collection de manuels Springer Reference Sozialwissenschaften, voir encore l’entretien avec Stephan Moebius.

19 Voir surtout Moebius, 2017 qui propose une combinaison de plusieurs orientations théoriques et méthodologiques dans l’optique de l’élaboration d’une méthodologie générale de l’historiographie de la sociologie.

20 Pour une tentative d’identification de quelques tendances communes à l’historiographie récente portant sur les débuts de la sociologie en France autour de 1900, je me permets de renvoyer à Strauss, à paraître.

21 Pour ne citer ici que les travaux français qui correspondent aux contributions dans le Manuel, voir respectivement Béra, 2014 ; Vannier, 2020 ; Joly, 2017 ; Béra, Marcel et Mosbah-Natanson, 2019 ; Heilbron et Sapiro, 2007 ; Sapiro et Bustamante, 2009.

22 Voir respectivement Heilbron, Guilhot et Jeanpierre, 2008 ; Heilbron, 2020 [2015] ; Mosbah-Natanson, 2017 ; Orain et Marcel, 2018.

23 Voir respectivement Boutier, Passeron et Revel, 2006 ; Topalov, 2015 ; Laferté, Pasquali et Renahy, 2018 ; Bert, 2012.

24 Pour une entreprise allant dans ce sens, voir le projet « International Cooperation in the Social Sciences and Humanities » (INTERCO-SSH) sur l’institutionnalisation des sciences sociales en Europe après 1945 (2013-2017) : http://interco-ssh.eu/en/ (consulté le 18 juin 2020). Voir aussi les publications qui en sont issues : Heilbron, Sorá et Boncourt, 2018 ; Fleck, Duller et Karady, 2019 ; Sapiro, Santoro et Baert, 2020.

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Pour citer cet article

Référence papier

Martin Strauss, « D’un renouveau de l’historiographie de la sociologie germanophone : le Handbuch Geschichte der deutschsprachigen Soziologie »Revue d’histoire des sciences humaines, 37 | 2020, 319-329.

Référence électronique

Martin Strauss, « D’un renouveau de l’historiographie de la sociologie germanophone : le Handbuch Geschichte der deutschsprachigen Soziologie »Revue d’histoire des sciences humaines [En ligne], 37 | 2020, mis en ligne le 01 avril 2021, consulté le 12 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/rhsh/5518 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/rhsh.5518

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Auteur

Martin Strauss

Université de Vienne / École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Centre Maurice-Halbwachs (CNRS/EHESS/ENS)

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