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Éric ANCEAU, Yves BRULEY, Jean GARRIGUES, Jean TULARD, La Première élection présidentielle de l’Histoire, 1848

Paris, Éditions SPM, coll. « Kronos », 2022
Christophe Voilliot
p. 223-224
Référence(s) :

Éric ANCEAU, Yves BRULEY, Jean GARRIGUES, Jean TULARD, La Première élection présidentielle de l’Histoire, 1848, Paris, Éditions SPM, coll. « Kronos », 2022, 116 p., 13 euros.

Texte intégral

  • 1 André-Jean Tudesq, L’Élection présidentielle de Louis-Napoléon Bonaparte (10 décembre 1848), Paris, (...)
  • 2 Robert Pimienta, La Propagande bonapartiste en 1848, Paris, E. Cornély, 1911.

1La bibliographie sur l’élection présidentielle de 1848 qui a vu le triomphe de Louis-Napoléon Bonaparte est assez squelettique ; en ce sens, la publication de cet ouvrage est une initiative à saluer car une telle synthèse faisait incontestablement défaut. Les sources archivistiques sur cette élection sont en effet assez lacunaires et les historiens contemporains sont encore parfois contraints de s’en remettre à un ouvrage ancien1 ou, comme l’avait fait en son temps André-Jean Tudesq, à l’étude de la presse de l’époque2.

  • 3 Christophe Voilliot, Le Département de l’Yonne en 1848. Analyse d’une séquence électorale, Vulaines (...)

2Outre un dossier d’annexes assez fourni (17 pages) et par conséquent très utile, l’ouvrage comprend un exercice de style de Jean Tulard imaginant une rencontre entre Adolphe Thiers et Alexis de Tocqueville et trois chapitres qui se présentent comme des études séparées. La synthèse attendue sur cette « grande première » (p. 15) est exposée dans le premier chapitre par Éric Anceau qui considère, tout compte fait, que cette élection s’avère d’une « grande modernité » (p. 88). Il n’y a pas grand-chose à dire sur la mise en contexte qui est parfaitement maîtrisée. Le paragraphe consacré à l’explication du verdict de l’élection est plus décevant par sa brièveté et surtout parce que l’auteur – ayant affirmé préalablement de manière un peu péremptoire que l’historiographie sur le sujet était « tantôt paresseuse, tantôt partisane, toujours suiviste » (p. 15) –, néglige les travaux qui ont récemment tenté de rouvrir ce dossier3.

3Le deuxième chapitre que l’on doit à Yves Bruley propose une analyse des réactions des différents gouvernements européens à partir de l’étude des archives et des correspondances diplomatiques françaises. Ce décentrement par rapport à la campagne électorale est intéressant : il souligne à quel point les chancelleries européennes furent attentives au résultat de cette élection et, globalement, considéraient que Cavaignac était le plus à même de leur donner les « gages de stabilité » qu’ils attendaient de la part d’un pays dont l’histoire récente leur avait montré la capacité à bouleverser l’équilibre des puissances sur le continent. L’auteur conclut son analyse par une présentation des prémices de la politique extérieure du nouveau président et de son ministre des Affaires étrangères, le diplomate de carrière Édouard Drouyn de Lhuys.

  • 4 Jean Guarrigues, Les Hommes providentiels. Histoire d’une fascination française, Paris, Le Seuil, 2 (...)

4Bien que stimulant, le troisième et dernier chapitre sera d’un intérêt moindre pour les dix-neuvièmistes. Jean Garrigues y reprend ses analyses désormais bien connues sur la thématique de « l’homme providentiel4 » en l’appliquant à la figure de Louis-Napoléon Bonaparte, considérant ainsi comme une évidence « que le système de l’élection présidentielle, inauguré en France par la Constitution de novembre 1848 est propice à l’activation de cette mythologie » (p. 67). L’élection de Louis-Napoléon Bonaparte, qui est pour lui un sauveur par « délégation » (p. 68), n’est dans cette étude que le point de départ d’un passage en revue qui nous conduit en quelques pages jusqu’à Barack Obama et à Emmanuel Macron en passant par le maréchal von Hindenburg. « Vaste programme » en aurait certainement conclu le général de Gaulle !

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Notes

1 André-Jean Tudesq, L’Élection présidentielle de Louis-Napoléon Bonaparte (10 décembre 1848), Paris, Armand Colin, coll. « Kiosque », 1965.

2 Robert Pimienta, La Propagande bonapartiste en 1848, Paris, E. Cornély, 1911.

3 Christophe Voilliot, Le Département de l’Yonne en 1848. Analyse d’une séquence électorale, Vulaines-sur-Seine, Éditions du Croquant, 2017, chap. 4 « L’envol électoral de Louis-Napoléon Bonaparte ».

4 Jean Guarrigues, Les Hommes providentiels. Histoire d’une fascination française, Paris, Le Seuil, 2012 ; Jean Garrigues, La République incarnée, de Léon Gambetta à Emmanuel Macron, Paris, Perrin, 2019.

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Pour citer cet article

Référence papier

Christophe Voilliot, « Éric ANCEAU, Yves BRULEY, Jean GARRIGUES, Jean TULARD, La Première élection présidentielle de l’Histoire, 1848 »Revue d'histoire du XIXe siècle, 65 | 2022, 223-224.

Référence électronique

Christophe Voilliot, « Éric ANCEAU, Yves BRULEY, Jean GARRIGUES, Jean TULARD, La Première élection présidentielle de l’Histoire, 1848 »Revue d'histoire du XIXe siècle [En ligne], 65 | 2022, mis en ligne le 03 février 2023, consulté le 03 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/rh19/8716 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/rh19.8716

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Auteur

Christophe Voilliot

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