Dans les campagnes : silence quotidien et silence coutumier
Résumés
Dans les campagnes, même si ici où là on entend le bruit des " fâcheries " entre ouvriers agricoles et employeurs, le silence des champs semble régner. Et pourtant à y regarder de plus près, les campagnes française ne sont pas immobiles et " sans voix ". Dès 1866, les grands propriétaires regrettent le temps où les ouvriers dociles se tenaient à leur place. À côté d'un silence supposé se manifeste un silence qui " a force de loi ", celui des communautés taisibles. Ces dernières se formaient " autrement que par le mariage et sans écrit, entre certaines personnes, par une habitation et une vie commune pendant un an et un jour... ". L'intention marquée de vivre en communauté était essentielle. Le silence qui préside à leur constitution puis à leur désagrégation explique le peu d'informations les concernant. Dans un autre registre le renouvellement des louées illustre le poids du silence dans les usages. Lorsqu'un maître et un ouvrier agricole avait conclu un accord au sujet du travail de ce dernier, trois cas de figure se présentaient : le nécessaire avertissement ; la tacite reconduction et le congé tacite. Le non-dit joue donc un rôle majeur dans les relations sociales. Reste que le silence dissimule bien souvent un arrière monde de rancoeurs.
Pour citer cet article
Référence électronique
Yvonne Crebouw, « Dans les campagnes : silence quotidien et silence coutumier », Revue d'histoire du XIXe siècle [En ligne], 10 | 1994, mis en ligne le 09 septembre 2008, consulté le 20 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/rh19/75 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/rh19.75
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