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Spicilège

Ce que la télévision peut faire aux arbitres

Une analyse du traitement médiatique des arbitres à la télévision
What the TV Can Do for Sport Officials. An analysis of the Media Treatment for Referees on TV
Grégoire Duvant et Williams Nuytens

Résumés

Les arbitres eux-mêmes, les institutions sportives et les chercheurs dénoncent régulièrement le traitement réservé aux officiels à la télévision. Critiqués, dénigrés, remis en cause pour leur incompétence supposée, les officiels demeurent vulnérables et sont particulièrement exposés. Les journalistes et commentateurs sportifs jettent le discrédit sur les directeurs de jeu, en exerçant leur activité professionnelle à la télévision. En dépit de ces affirmations, peu de travaux scientifiques se sont intéressés au traitement télévisuel des arbitres lors des rencontres sportives. Cet article propose d’examiner les commentaires réservés aux arbitres pour observer s’ils contiennent les preuves d’un mauvais traitement. Nous émettons l’hypothèse que deux types de travail journalistique peuvent être observés : celui qui conduit les commentateurs sportifs à établir la critique des prestations arbitrales, à les évaluer et donc à porter un jugement ; et celui conduisant à développer des propos systématiquement à charge en direction de la corporation des arbitres, un journalisme des « coups ». La thèse défendue ici fait le pari d’un traitement médiatique évoluant en fonction de l’activité sportive, de la fréquence de sa médiatisation, des commentateurs et des propriétés de la mise en spectacle. Nous proposons ainsi d’analyser le traitement des arbitres à la télévision dans trois sports : le football pour sa forte médiatisation, le hockey-sur-glace dont la diffusion croît et le water-polo pour le faible nombre de retransmissions télévisuelles et sa confidentialité. Nous nous sommes intéressés à ce que disaient les commentateurs à propos des arbitres ou de leurs décisions. Le discours produit a fait l’objet d’un double traitement fondé sur un examen lexical fréquentiel permettant d’évaluer la régularité supposée d’un discours catégorisé et sur une analyse contextualisée au type de pratique favorisant une posture plus qualitative. Ainsi l’analyse de contenu et l’analyse de discours ont éclairé les versants quantitatif et qualitatif des productions discursives, et leur articulation a favorisé la poursuite de quatre objectifs : décrire « de quoi » le journaliste ou le consultant parle ; revenir sur « comment » il en parle ; représenter ce qui structure sa pensée et « interpréter » le contenu de ses interventions (Fallery, Rodhain, 2007). Cette méthodologie est mobilisée pour rendre compte de ce que la télévision peut faire aux arbitres.

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Texte intégral

Introduction

1Les officiels sont souvent critiqués et leurs décisions remises en cause par les journalistes et commentateurs spécialisés. Ils apparaissent comme des boucs émissaires. Les commentateurs jettent-ils en permanence du discrédit sur les arbitres et sur leur activité ou savent-ils reconnaître une activité arbitrale conforme aux attendus des acteurs du terrain ? Comment deviennent-ils les passeurs d’une activité qu’ils ne connaissent ou ne maîtrisent pas nécessairement ? Comment analysent-ils et évaluent-ils l’activité arbitrale alors qu’ils n’ont ni la « licence » ou le « mandat » pour le faire (Hughes, 1996) ? Pour le savoir nous avons examiné des matériaux discursifs produits dans des situations différentes mais relevant tous de la médiatisation du sport, un domaine populaire et parfois perturbant.

  • 1 Le dopage, « déviance positive » (Brissonneau, Aubel & Ohl, 2008), est un bel exemple de conduites (...)
  • 2 Le monde des ultras est constitué de groupes de supporters soucieux de leur autonomie, de leur iden (...)

2En effet certains sports comme le football occupent une place majeure à la télévision, un média puissant grâce à son audience et la variété de ses publics (Pierre Leroux et Philippe Riutort, 2017). Une finale de Ligue des Champions rassemble ainsi à travers le monde près de 180 millions de téléspectateurs, quand l’ultime match de la Coupe du Monde de 2018 est suivi par plus de 20 millions de Français et plus de 3 milliards de personnes à travers la planète en audience cumulée. Quels promoteurs et autres entrepreneurs de spectacles peuvent se targuer d’atteindre de tels résultats ? Cette situation contribue à enrichir les sports les plus médiatisés, leurs organisations et leurs joueurs parmi lesquels certains bénéficient à plein de l’effet superstar (Rosen 1981 & 1986 ; Bourg 2008). D’autres catégories d’acteurs tirent un profit de la médiatisation à succès comme les passionnés recevant d’abondantes informations, les médias eux-mêmes dans l’interaction doublement avantageuse qui les lie aux annonceurs et aux publics. Évidemment la manne financière – correspondant à plus d’un milliard d’euros de droits de diffusion télévisée dans le cas du football professionnel en France – engendre son lot d’inconvénients et d’effets pervers. On pense ici à la déviance positive que constitue le dopage1, à certains débordements de supporters soucieux de se rendre visibles y compris à l’intérieur du monde des ultras (Mignon, 1998 ; Nuytens, 2005)2. Les arbitres semblent aussi impactés négativement par une situation qui les fragilisent, peut-être à cause d’une coopération entre les journalistes sportifs et les joueurs voire les dirigeants. On peut effectivement s’autoriser à penser que l’hypermédiatisation du football a modifié la division du travail journalistique, précisément en favorisant l’émergence de deux types de travail causée par l’éloignement des joueurs et donc de l’information de première main (Souanef, 2015). Il y aurait ainsi d’un côté des journalistes sportifs suivant possiblement une stratégie fondée sur la critique d’un arbitrage contesté par les joueurs, les dirigeants et les entraîneurs. Et d’un autre côté on trouverait un journalisme de coups, cultivant par exemple des commentaires à charge en direction des arbitres.

  • 3 Le travail présenté dans cet article a été réalisé à partir d’une recherche doctorale financée (uni (...)

3La vérification de ces propositions nécessite deux chantiers. Le premier oblige le chercheur à examiner si le traitement médiatique réservé aux arbitres contient effectivement les traces d’une telle division du travail journalistique, des preuves d’un mauvais traitement : c’est ce dont nous nous préoccuperons dans cet article3. Le second, plus complexe et spécialisé, pourrait amener le chercheur à enquêter au plus près de la fabrique journalistique notamment pour falsifier l’hypothèse des associés-rivaux perçues en politique (Legavre, 2011). Avant d’en arriver à ce stade nous souhaitons ici contribuer au premier chantier en examinant la manière dont les arbitres sont perçus et comment l’activité arbitrale est décrite, analysée et soumise au débat ou à la critique par les commentateurs (journalistes et/ou consultants).

4Si un travail consacré au traitement médiatique des arbitres dans la presse écrite conclut que les répliques des journalistes prêtent à discréditer la figure de l’arbitre et l’autorité qu’il incarne par des « discours dépréciatifs » (Terfous, Rix-Lièvre, 2015), c’est donc que les journalistes de la presse écrite sportive participent à la présentation d’une activité arbitrale faillible, critiquable voire défaillante. Mais qu’en est-il à la télévision c’est-à-dire dans le premier des médias là où se côtoient journalistes et consultants chez les commentateurs ? Par ailleurs si une autre enquête montre que les journalistes construisent des représentations du réel qui conditionnent la façon dont les arbitres sont perçus par les consommateurs de spectacle sportif (Borel-Hanni, 2015), peut-on imaginer qu’une telle construction varie d’une discipline sportive à une autre ? La proposition soumise dans ces lignes fait le pari que le traitement médiatique varie en fonction de l’activité sportive analysée, de la fréquence de la médiatisation et du média, et peut-être des caractéristiques des commentateurs et des propriétés de la pratique mise en spectacle. Nous proposons ainsi d’analyser le traitement médiatique des arbitres à la télévision et ce dans trois sports : le football pour sa forte médiatisation, le hockey-sur-glace dont la diffusion croît et le water-polo pour le faible nombre de retransmissions télévisuelles et sa confidentialité. Ainsi le sport retenu, son niveau de médiatisation, les caractéristiques des commentateurs, les propriétés de la pratique induiraient des différences de traitement médiatique des arbitres et expliqueraient de façons différenciées la division du travail des commentateurs de sports.

Démarche et posture de recherche

Tenter de se tenir à bonne distance du discours verbal

5Notre enquête repose sur l’analyse de rencontres sportives diffusées en direct, et porte sur le discours télévisuel produit à l’égard des arbitres et de leurs décisions. Si le parti pris d’examiner uniquement ce discours verbal des programmes réduit le discours télévisuel, il contribue cependant à en appréhender la complexité puisque la télévision ne peut être comprise comme une simple courroie de transmission du réel. En effet celle-ci repose sur des ingrédients plus nombreux que les seuls propos produits par les journalistes et commentateurs. On pense à la combinaison simultanément émise des mots et des images, à sa variation selon les temps du spectacle, au décalage entre ce qui se déroule effectivement sur le terrain et ce qu’en dit la reconfiguration audiovisuelle.

  • 4 On trouvera le détail de ces retransmissions en annexe pour chacun des corpus (types d’émission, po (...)
  • 5 On en compte trois avec « l’équipe arbitrale et son contexte » (incluant entre autres la caractéris (...)
  • 6 Il s’agit des commentaires mélioratifs et appréciatifs ; des commentaires neutres et sans jugement (...)

6Ceci explique que notre corpus soit constitué de 112 matches de haut-niveau joués lors de la saison 2017-2018 (50 de football, 50 de hockey-sur-glace et 12 de water-polo)4. Nous nous sommes intéressés à ce que disaient les commentateurs à propos des arbitres ou de leurs décisions, que la référence aux officiels soit directe (à partir de la mention aux noms de famille, de l’utilisation du terme arbitre) ou indirecte voire implicite. Une fois le corpus médiatique constitué, nous avons mené une analyse thématisée des commentaires érigés à l’endroit des arbitres. Ces commentaires qui visent les officiels constituent les éléments de l’analyse et du travail d’enquête. Nous avons essayé de répartir ces commentaires en fonction de grands thèmes, de catégories (Derèze 2009). Cette analyse thématique a été combinée à une analyse catégorielle pour quantifier les fréquences d’apparition de certains mots, éléments ou occurrences (Bardin, 1977). Ainsi le discours produit a fait l’objet d’un double traitement fondé sur un examen lexical fréquentiel permettant d’évaluer la régularité supposée d’un discours catégorisé (de neutre, de négatif ou de positif), et sur une analyse contextualisée au type de pratique favorisant une posture plus qualitative. L’analyse de contenu et l’analyse de discours ont éclairé les versants quantitatif et qualitatif des productions discursives, et leur articulation a favorisé la poursuite de quatre objectifs : décrire « de quoi » le journaliste ou le consultant parle ; revenir sur « comment » il en parle ; représenter ce qui structure sa pensée et « interpréter » le contenu de ses interventions (Fallery, Rodhain, 2007). Les matches ont été visionnés dans leur intégralité, a posteriori du déroulement des rencontres pour éviter d’enquêter dans l’immédiateté, ce qui aurait pu induire des ratés dans le relevé des commentaires. Une fiche de relevé a été réalisée pour chaque rencontre sportive. Les relevés ont été ensuite analysés « manuellement », regroupés en thématiques5 et en catégories6, puis une analyse de contenu et de discours a été réalisée. Le visionnage et le relevé des interventions ont nécessité un temps égal à trois fois la durée d’une rencontre : le corpus des commentaires des 50 rencontres de football a été réalisée en près de 240 heures, le travail consacré au hockey-sur-glace en environ 150 heures, alors que le water-polo a nécessité près de 20 heures de visionnage. Si une telle préparation ne garantit rien, elle a pourtant servi à contrôler les biais liés au caractère limité de notre corpus de rencontres et à la distance entre elles et nous (un travail à bonne distance des commentateurs, durant leurs temps professionnels, aurait sans aucun doute apporté beaucoup). Celle-ci a d’ailleurs nécessité de comparer plusieurs spectacles sportifs.

Des contextes variés et comparés pour signifier les commentaires comme des discours

7Le football, le hockey-sur-glace et le water-polo ont été choisis en raison de médiatisations distinctes susceptibles de multiplier les conditions de production du discours des commentateurs sportifs, la proposition de sens faite au téléspectateur ainsi que la réception du contenu par ce dernier c’est-à-dire l’usage et l’interprétation du discours. Marlène Coulomb-Gully (2002) dans sa tentative de définition d’une méthode d’analyse du discours télévisuel a avancé que celui-ci ne pouvait être appréhendé en dehors d’éléments qui le structurent de part en part : il n’y aurait donc de discours – médiatique/télévisuel – que contextualisé. Ainsi une modification de ce contexte influencerait la nature et la fréquence du discours des commentateurs sportifs tenus à l’égard des arbitres avant, pendant et après une rencontre sportive. La variété des contextes au sein desquels les discours des commentateurs sportifs sont produits s’impose donc aux chercheurs, tout comme l’usage d’une comparaison et la prise en compte de plusieurs dimensions.

  • 7 Les désignations de médias et de personnes ont été modifiées pour préserver l’anonymat. Par ailleur (...)

8L’une d’elles revient à définir la variété des commentateurs produisant les discours à l’égard des arbitres et de l’activité. Ici la position sociale occupée au sein de la hiérarchie professionnelle, le degré de professionnalisation de l’activité de commentateur sportif au sein de la discipline, la trajectoire professionnelle sportive et personnelle antérieure du commentateur, son rôle et sa fonction au sein de l’équipe (journaliste, reporter en bord de terrain, consultant) représentent autant d’ingrédients d’une variété par ailleurs conditionnée par le choix de plusieurs disciplines sportives. Dans le cas des rencontres de football travaillées, l’équipe de commentateurs est composée de trois personnes : un journaliste de métier qui possède déjà une expérience dans le domaine, un consultant jouant le rôle d’expert en raison de son passé sportif, le « reporter » de terrain utilisé pour faire vivre la rencontre de l’intérieur (ancien joueur d’élite ou journaliste, il est la troisième voix du commentaire sportif). Prenons l’exemple du trio de commentateurs sur la chaîne Live TV7, soit une chaîne généraliste nationale française privée à péage axée sur le sport et le cinéma. Mathieu est le journaliste de métier. Il est titulaire d’une licence d’Histoire et d’une Maîtrise de Sciences Politiques dans une grande Université française. Correspondant local pour la presse écrite de 1988 à 1995, il devient ensuite reporter radio dans une station régionale. À partir de 1997, il entre à Live TV en tant que pigiste au service des sports, avant d’intégrer ce service dans des émissions spécialisées. Il commente des rencontres sportives depuis 2007 et les compétitions d’athlétisme diffusées sur la chaîne. À ses côtés, Rémi est le consultant. Il est un ancien joueur professionnel de Ligue 1 en France. Il a joué dans de grands clubs français : le Football Club de 1996 à 2001, l’Olympique de 2001 à 2004, le Racing de 2004 à 2008 ou encore le Sporting Club de 2008 à 2010. Il a pris part à plus de 400 rencontres de championnat. La troisième voix dans le trio de commentateurs est celle de Michael. Ancien joueur professionnel du championnat de France entre 1978 et 1991. Michael est chargé de faire vivre la rencontre de l’intérieur, en recueillant à chauds les réactions des acteurs du terrain. Le trio est composé d’hommes d’expérience âgés d’une cinquantaine d’années. Si les trios de commentateurs rassemblent souvent des profils similaires, ce n’est pas le cas pour d’autres disciplines. Si le championnat de France de football est principalement diffusé sur Live TV et sur Sport Live un groupe de chaînes sportives à péage, le championnat de France de hockey-sur-glace est relayé via d’autres médias. Les rencontres sont diffusées sur Fan Channel un site de streaming payant qui diffuse des rencontres sportives de sports plus confidentiels en l’échange d’abonnements. Le hockey-sur-glace est commenté par des duos proposés par les clubs hôtes. Les commentateurs sont plus jeunes et âgés d’une trentaine d’années. Ils ne sont pas professionnels et le commentaire sportif est une activité de complément voire bénévole. Par exemple, le duo de commentateurs en place pour l’équipe des Harlequins est composé d’un jeune employé d’un grand établissement bancaire, l’autre est étudiant. Ils sont avant tout des passionnés du hockey-sur-glace et même des supporters de l’équipe évoluant à domicile. S’agissant du water-polo, seuls les matches de la phase finale de la Coupe de la ligue sont diffusés via Fan Channel. Les matches sont commentés par un duo composé de techniciens, des représentants de la LPWP – la Ligue Professionnelle de Water-Polo. Même s’il est difficile de dresser un profil type des commentateurs (compte tenu du faible nombre de retransmissions), on peut affirmer que les commentateurs de water-polo sont des experts de l’activité. Ils ne sont pas des professionnels ou rémunérés pour cette activité comme dans le football et ne sont pas non plus des supporters d’équipes chargés de faire vivre la rencontre à d’autres supporters. Les commentateurs en football, hockey-sur-glace et water-polo ne présentent pas les mêmes caractéristiques et dispositions. Finalement, seul le football est en partie commenté par des journalistes professionnels dans notre terrain d’investigation.

Ce que la télévision fait aux arbitres

Des usages et des interprétations variés du discours verbal à la télévision

9Le choix des sports retenus s’explique aussi par une volonté de faire varier les usages et interprétations qui peuvent être faits du discours verbal produit par les commentateurs. En effet, le média utilisé, qu’il s’agisse d’une chaîne généraliste, d’une chaîne sportive spécialisée, ou d’un site de streaming payant, modifie le type d’usages du discours. Il en est de même pour l’heure de diffusion qui fait évoluer la nature du public ciblé. Il serait difficile d’analyser le traitement médiatique des arbitres à la télévision comme de n’importe quelle autre figure si l’on devait faire abstraction des horaires de diffusion, de ce qu’ils impliquent ou du média qui produit le discours verbal. Deux chaînes diffusent les compétitions de football. Les jours et horaires de diffusion changent d’une chaîne à l’autre comme ce qui relève de l’attractivité des affiches, de la taille et de la nature du public visé. On peut donc penser que le discours verbal produit à la télévision évolue en fonction de ces éléments, comme du profil et du recrutement social des téléspectateurs en tant que cibles idéales. La chaîne Live TV diffuse la grande affiche de Ligue 1, le dimanche soir. Les affiches rassemblent en moyenne 2 millions de téléspectateurs, soit environ 8 % du public potentiel et près de 40 % de part d’audience des abonnés. Si la cible de Live TV reste constituée des personnes des catégories supérieures et plus âgées que les téléspectateurs de Sport Live, la chaîne cherche à élargir son audience par les rencontres de football du dimanche soir. À l’inverse, la chaîne Sport Live est la première chaîne sport des 15-24 et des 25-34 ans. L’audience est plus restreinte à un public plus spécialisé, plus jeune, et qui suit le football plus régulièrement. Ce public paie pour suivre notamment les rencontres du championnat, et peut être considéré comme spécialiste de l’activité football. Cinq rencontres de Ligue 1 sont diffusées le samedi soir, et deux autres remplissent la grille du dimanche après-midi. Le public-cible diffère, tout comme la nature des affiches proposées, ce qui peut provoquer des différences dans le traitement médiatique de l’arbitre et des arbitres au sein des rencontres diffusées à la télévision. Si les rendez-vous footballistiques sont hebdomadaires, les diffusions de matches de hockey-sur-glace sont encore plus fréquentes ce qui impacte la nature du public intéressé. Avec une saison régulière de Ligue Magnus composée de 44 journées, des rencontres se jouent tous les deux-trois jours pour chaque équipe. Bien qu’il soit difficile d’estimer le nombre de téléspectateurs réguliers, le public est beaucoup plus confidentiel et les abonnés souvent fidèles à une équipe. Quant au water-polo, il nous est difficile de déterminer le profil du public notamment parce que cette pratique reste confidentielle (13 000 licenciés en France). Si la chaîne et le public-cible permettent de mieux comprendre la nature et la portée du discours télévisuel produit, il faut aussi comprendre que ce discours fonctionne comme une proposition de sens, ce qui implique des choix méthodologiques dans le cadre de son analyse.

10Le discours télévisuel est effectivement construit comme une proposition de sens dépendante du contexte qui l’environne, d’une mise en scène faite de contraintes qui conduisent à produire plusieurs significations ou « textes construits » (Odin, 2011) : comme pour les journaux télévisés, il existe ici un contrat de communication bâti sur un impératif de crédibilité (Coulomb-Gully, 2002). Le discours des commentateurs essaie de s’organiser autour d’un imaginaire de la vérité (d’où le recours obsessionnel aux ralentis lorsqu’un avis doit être donné sur une action) où le rôle du direct, la complémentarité des points de vue (celui du journaliste, du consultant, du reporter en bord de terrain qui va directement recueillir l’avis des acteurs sur le terrain, même pendant la rencontre) comptent. En conséquence le discours télévisuel ne peut être analysé sans son contexte, et sans que l’on s’intéresse aux logiques de production de ce discours. Ainsi on peut légitimement dire que notre montage méthodologique constitue un outil imparfait pour comprendre les logiques singulières de production de commentaires. Il a pourtant donné quelques résultats.

Une première appréciation du discours télévisuel consacré à l’arbitre

11On commencera ici par donner un panorama chiffré du traitement médiatique des arbitres à la télévision à partir des relevés des interventions des journalistes et/ou consultants. Sur les 50 matches de football analysés, 833 situations font référence aux arbitres ou à leur activité. En ramenant le nombre de situations au nombre de matches, les commentateurs parlent 17 fois des arbitres au cours d’une rencontre soit une intervention toutes les 5 minutes 30 environ. À titre de comparaison, sur les 50 matches analysés en hockey-sur-glace on dénombre 909 interventions faisant référence aux arbitres (ce qui correspond à une moyenne de 18 commentaires, soit une fréquence d’un commentaire toutes les 3 minutes 20). En ce qui concerne le water-polo, on relève 206 commentaires pour 12 rencontres, soit une intervention toutes les 2 minutes. Avec le détail des interventions c’est-à-dire en partant de l’analyse du sens des propos tenus et en classant les commentaires en trois catégories (« positifs », « neutres » et « négatifs »), on remarque une différence de traitement de la figure de l’arbitre en fonction de la discipline sportive. Les commentateurs de football ont émis sur l’ensemble des matches 171 commentaires « positifs » à l’égard des arbitres, ce qui représente 20,5 % des interventions analysées. 217 sont « neutres » (26,0 %) alors que 410 interventions « négatives » ont été relevées, soit 49,2 % de l’échantillon. En moyenne, lors d’une rencontre, on relève trois commentaires « positifs », quatre « neutres », et une majorité de jugements négatifs, avec huit interventions : les qualifications relatives aux arbitres sont majoritairement négatives (38 rencontres sur les 50 matches de football analysés). Les interventions « positives » ne sont majoritaires que lors de 4 matches, alors que 8 comptent plus de commentaires « neutres ». En conséquence si les commentateurs de football parlent assez peu de l’arbitre et d’arbitrage, leurs interventions émettent fréquemment un jugement négatif. À titre de comparaison les commentateurs de hockey-sur-glace parlent davantage d’arbitrage, mais développent plus de commentaires positifs (précisément 244 interventions, soit 26,8 % de l’échantillon). Les autres types de commentaires sont stabilisés par rapport au football : 255 commentaires « neutres » (28,0 %) pour 410 interventions « négatives » qui restent majoritaires dans 45,1 % des cas (à l’échelle d’un match on aboutit à cinq interventions « positives », cinq « neutres » et huit « négatives »). Si on observe l’ensemble des matches analysés en hockey-sur-glace, 29 font l’objet de commentaires majoritairement « négatifs », 9 d’interventions « neutres ». La différence se fait au niveau des matches au sein desquels on parle davantage des arbitres « positivement », avec 12 rencontres au lieu de 4 pour le football. En ce qui concerne le water-polo, la part des commentaires positifs est majoritaire. On relève 104 commentaires « positifs », 62 « neutres », et seulement 40 commentaires « négatifs ». Au cours d’une rencontre de water-polo, les commentateurs parlent à neuf reprises des arbitres et de leur activité de manière « positive » contre cinq fois de façon neutre et trois fois de manière « négative ». L’appréciation de ces traitements médiatiques différenciés nécessite maintenant de distinguer ce qui se déroule dans chacune des disciplines de notre échantillon.

L’arbitre de football mis en spectacle : objet de doutes, de litiges et de polémiques

12L’arbitre de football fait partie du spectacle. Les commentateurs en font un objet de litiges, de doutes et de polémiques pour alimenter l’incertitude, un ingrédient majeur du spectacle sportif et du discours verbal à la télévision. Intégré dans des stratégies plus ou moins conscientes de la part des commentateurs et rédactions, l’arbitre apparaît lui aussi comme un moyen de fabriquer du « buzz » surtout si les critiques qu’on lui adresse restent faciles à partager comme celles qui relèvent des vidéos de sports (Neveu, Wille & Bouchet, 2016). C’est particulièrement le cas lorsque les commentaires touchent aux actions dans la surface de réparation, celles qui ont des conséquences directes sur le déroulement d’une rencontre. Les commentateurs créent en permanence de l’incertitude en cas de duel attaquant/défenseur dans la surface de réparation. On revoit les images, on analyse la situation sous différents angles et c’est ce qui fait du discours verbal une production combinant commentaires et images. Le journaliste et le consultant donnent leurs avis, parfois divergents. Tout ceci crée des désaccords, du doute, fait parler et consacre l’arbitrage comme un élément du spectacle sportif. Au cours d’une rencontre, trois ou quatre situations sont débattues comme l’illustrent les commentaires d’un match de Ligue 1 diffusé sur Live TV : « Et K. qui va déborder et qui entre dans la surface de réparation. Et il s’écroule. Est-ce qu’il y a faute ? Est-ce qu’il y a contact ? Y’avait peut-être penalty là-dessus, on va revoir les images. L’arbitre va voir K. et l’avertit verbalement pour simulation. Je ne suis vraiment pas sûr que ce soit la bonne décision, il faudrait qu’on revoit tout cela au ralenti (A) Je pense que l’arbitre s’est trompé, il y avait faute (B). Oh là là, çà risque de faire parler tout cela (A)… ». Ce commentaire montre que la question « penalty » ou « pas penalty » est immédiatement posée. Les images ou ralentis sont convoqués pour alimenter la polémique, créer le débat et nourrir l’incertitude que renforce encore un ajout du type « ça risque de faire parler tout cela… ». Les arbitres font le lien entre le débat que suscite la décision et la polémique naissante, celle qu’ils ont contribuée à créer et à alimenter. Un autre exemple permet de montrer que l’objectif n’est pas tant de dire si l’arbitre a raison ou tort que de laisser penser qu’il y a un doute, qu’il faut débattre de la situation : « Oh il avait peut-être faute là… Il y avait peut-être contact. Et oui, il y a contact en revoyant les images. Il aurait pu siffler là-dessus, çà se siffle. C’est un contact qui n’est pas énorme mais c’est un contact quand même. C’est une situation qui aurait pu donner quelque chose. On ne peut pas dire que l’arbitre ait pris la mauvaise décision, mais sa décision aurait pu être différente. Ça risque de beaucoup débattre quand même… ». Ce commentaire montre que si parfois les commentateurs donnent leur sentiment, leur avis et jugent par eux-mêmes la situation, ils ne le font pas toujours. Discourir des actions litigieuses, ou créer du litige à propos de situations simples, se fait parfois en soulignant le manque de clarté d’une situation. Les commentateurs installent le doute, ce qui finit par mettre en cause la décision de l’arbitre de manière indirecte et alimente la polémique. Les situations de hors-jeu, qui ont des conséquences directes sur le déroulement et le score d’une rencontre, fourniraient d’autres illustrations de la fabrique de polémiques.

13Une autre technique de verbalisation de la rencontre entraîne le discrédit sur les arbitres, et renforce les arguments d’un procès en incompétences. Les commentateurs décrivent la réaction négative des acteurs du terrain (joueur et entraîneur) pour souligner la mauvaise décision supposée de l’arbitre. Ce commentaire produit lors d’un match de Ligue 1 l’illustre : « L’arbitre ne signale pas de faute. Oui, c’est bizarre. Pourtant il estimait avoir été bousculé dans le dos et il avait raison. ». Ici on se sert de la réaction des acteurs du terrain pour renforcer le jugement qu’ils se font de la situation. Ici, les commentateurs pensent qu’il y a faute, et utilisent la réaction du joueur pour donner du crédit à leur opinion. Cet effet rhétorique permet d’illustrer et/ou de renforcer l’incompétence supposée des arbitres, de les reléguer au second rang des acteurs du spectacle au profit des techniciens et des joueurs. Ces commentaires ne disent pas autre chose : « PG estime que son joueur est mis en danger. Il y aurait pu avoir un carton effectivement, mais ce n’est pas si évident… Et finalement, on passe de pas de carton, à un rouge, G. estime que c’est de la compensation. Il va y avoir du boulot pour le corps arbitral » et « l’arbitre qui a pas dû voir l’action mais S. qui se tort de douleur, et s’il se tort de douleur c’est qu’il doit bien y avoir contact, même si ce n’est pas volontaire (A). Oui, il me semble bien qu’il y ait contact mais l’arbitre tournait le dos à la situation ». Ce qui importe ici ce n’est plus le jeu qui se déroule effectivement, mais la production d’un discours verbal stigmatisant les arbitres. Notre échantillon montre que le traitement médiatique de l’arbitrage fragilise fréquemment les directeurs de jeu, et l’interprétation qu’ils proposent des situations. Toutefois l’action des commentateurs dépasse parfois la seule défiance et notre enquête montre qu’ils livrent des discours emprunts d’incohérences, d’imprécisions, d’incompréhensions et de désaccords. Invités à tenir les téléspectateurs en haleine tout au long d’une rencontre et d’une compétition, les commentateurs du football font de la télévision une arène où les arbitres subissent de vives et nombreuses critiques. Qu’en est-il dans le cadre du hockey-sur-glace et du water-polo ?

Discours de fans, discours d’experts

14Le cadre de notre enquête a montré que les matches de hockey se commentent avec passion : la chose est réalisée par des fans, des supporters de l’équipe locale comme si une autre division du travail de commentateur s’imposait. Moins professionnalisée. Les propos tenus à l’endroit des arbitres varient donc en fonction du résultat de l’équipe hôte. En cas de défaites ces derniers restent tenus pour responsables, directement, dans une offre de discours où les rôles se confondent aux identités personnelles. Sans limite. Nous avons ainsi relevé des mises en cause directes et personnelles parfois même nominatives, des insultes, des attaques, des invectives plus que de la discussion sur les décisions, et des polémiques ou des critiques fondées sur l’analyse des situations de jeu. Le commentaire de trois situations consécutives d’un match de Ligue Magnus permet de montrer que lorsque l’équipe locale commence à perdre, ou à être malmenée, les commentaires sur les arbitres deviennent plus négatifs, directs, et dépréciatifs : « C’est dommage parce que c’est un match qui était plutôt bien sifflé et là, sur la dernière action, je pense que le responsable des arbitres ne va pas être très content. » (Troisième tiers-temps, score 1-1, reste 6’35 à jouer) ; « Oh là, là, la pénalité appelée par les arbitres, là c’est de la compensation, clairement, les arbitres essaient de se rattraper. Ils ont donné une mauvaise image tout à l’heure et là, ils sifflent n’importe quoi. En espérant que sur la glace çà ne deviennent pas … et que les joueurs restent concentrés sur le jeu, parce que là du côté de l’arbitrage c’est du grand n’importe quoi » (Troisième tiers-temps, score 1-2, reste 5’24 à jouer) ; « Là, franchement, il va falloir faire quelque chose du côté des arbitres, qu’ils visionnent tout cela et qu’ils se remettent en question parce que là ce n’est pas possible d’être aussi mauvais (A). Oui, et malheureusement on les connait bien ces numéros-là, et ce n’est pas le genre de la maison que de se remettre en question. Enfin, bref, le match est peut-être compliqué, ce n’est pas facile à arbitrer, mais bon, les arbitres on les connait, on va pas les plaindre non plus » (Troisième tiers-temps, score 1-2, reste 4’34 à jouer). Le commentaire de ce match indique comment leur partialité s’exprime par le discours produit, et que la performance de l’équipe hôte comme le score, déterminent la nature et la teneur des propos tenus à l’encontre des arbitres.

15Une autre caractéristique relevée au cours de l’enquête place les commentateurs français au rang de premiers utilisateurs d’un arbitrage d’excellence en cours dans les compétitions nord-américaines. Avoir recours à l’arbitrage des ligues majeures aux États-Unis donne aux commentateurs cette ressource assurant le discrédit porté sur la performance des arbitres français. La référence aux États-Unis, érigée en modèle du hockey mondial, s’accomplit toutefois sans que les différences de niveau de jeu, de contextes et de règlements soient prises en compte. Qu’importe puisque l’essentiel reste de dégrader l’arbitrage en stigmatisant sa lenteur, sa sévérité : « Clairement on ne voit cela qu’en France, il est impensable qu’aux États-Unis, l’arbitre fasse semblant de jeter le palet sur la glace, là, cela énerve tout le monde, les joueurs, tout le monde, il viendrait pas à l’idée d’un arbitre américain de pourrir le match comme cela. On ne sait pas à quoi jouent les arbitres en France » et « non, mais çà y’a bien qu’ici qu’on peut voir cela, parce qu’aux États Unis ça ne se passerait pas comme cela, il aurait même pas été sanctionné. Là c’est du n’importe quoi, clairement un excès de zèle du côté des arbitres. ». Le traitement médiatique réservé aux arbitres de hockey-sur-glace souffre de la comparaison avec ce qu’on adresse aux arbitres de football. Il contribue à construire l’image d’un arbitrage incompétent, malhonnête et foncièrement mauvais. Pour le commentateur de hockey-sur-glace, tout est à jeter chez un arbitre à qui on reproche finalement de « gâcher la fête » ou le spectacle. Cela tient peut-être au caractère bénévole des commentateurs, un statut qui n’empêche pas la présence de passionnés incapables de contrôler leurs affects (il arrive même que les arbitres soient insultés ou attaqués violemment).

16Les situations diffèrent dans un monde de pratiques et de spectacles sportifs relativement confidentielles comme peut l’être celui du water-polo. Sans doute est-ce lié à cette confidentialité, les rencontres de notre corpus sont commentées par des techniciens de l’activité plus exactement des spécialistes voire des experts. Quelle serait la portée d’un discours alimentant la polémique ou l’incertitude d’un sport méconnu et à l’intelligence –de fait- difficile d’accès ? On ne peut se résoudre effectivement à commenter le water-polo comme on commente des spectacles sportifs joués par des professionnels, qui plus est parfois très médiatisés. Ici le commentaire est produit dans le but de faire connaître le règlement aux téléspectateurs et de les sensibiliser au water-polo. Contrairement aux commentateurs de football et de hockey-sur-glace, on discute ici de l’ensemble des décisions prises par les arbitres y compris celles qui n’engagent aucune espèce de doute. Ceci crée de nombreux jugements et évaluations positifs : « Carton jaune pour l’entraîneur. L’arbitre pense que l’entraîneur a mis trop de temps pour faire ses changements et il a raison, c’est une faute technique de l’entraîneur » ; « Là, on a le joueur qui bloque volontairement le retour défensif et donc l’arbitre sanctionne logiquement le joueur » ; « l’arbitre inverse la possession puisqu’il estime que l’attaquant s’est aidé de l’adversaire en prenant appui sur lui, c’est logique comme décision ». Ces commentaires illustrent un traitement médiatique plus favorable aux arbitres, où la présomption d’erreur reste limitée notamment parce que l’arbitre de water-polo incarne l’expertise du jugement sportif (en raison par exemple d’un placement idéal dans l’espace au bord du bassin).

Conclusion

17En dépit du caractère restreint de notre échantillon d’enquête et de la seule analyse du discours verbal, quelques hypothèses interprétatives se dégagent de ce travail dont l’ambition première consistait à situer le traitement médiatique réservé aux arbitres. Il apparaît surtout que la cotation des commentaires adressés aux arbitres -sans distinction de statut entre les journalistes et les consultants du spectacle sportif télévisé- dépend des sports commentés. Une telle variation découle sans doute des propriétés des spectacles sportifs, de leur médiatisation, de l’état et des valeurs des pratiques sportives elles-mêmes, de l’audience d’une discipline et de son spectacle. On peut effectivement supposer que les audiences des disciplines, et de leurs mises en spectacle, induisent des régimes différenciés de compréhension de ce qui est effectivement commenté. Avec 13 000 licenciés pour de rares téléspectateurs dont le nombre reste impossible à déterminer en raison de l’absence de diffuseur, le water-polo conduit à des discours spécialisés et respectueux à l’égard des arbitres : ici tout se passe comme si l’arbitre représentait une ressource permettant l’accès à l’intelligence du jeu. Les situations du hockey-sur-glace et du football se distinguent d’une telle configuration, sans doute en raison de leur popularité. Certes le football écrase tout sur son passage avec ses deux millions de licenciés et ses audiences de plusieurs millions de téléspectateurs, loin devant un sport de glace aux 20 000 licenciés mais aux audiences de fans intéressantes lorsqu’il est question des matches de la National Hockey League (l’audience TV de ces rencontres aux États-Unis atteint plusieurs millions de téléspectateurs). Ces différences n’empêchent pas les commentaires dirigés vers les arbitres et l’arbitrage de se ressembler : critiques, négatifs ou dépréciatifs, parfois outranciers, les discours ne ménagent pas les officiels. Tout s’y passe comme si les commentateurs redoublaient une segmentation des cadres de la pratique sportive elle-même (Nuytens, 2011), c’est-à-dire une structuration qui sépare et distingue toujours plus les joueurs et entraîneurs des arbitres. Pour quels motifs ces commentaires stigmatisent l’arbitre et l’activité à partir de catégories d’appréciation proches du joueur ? Dotés de compétences techniques et stratégiques à propos du sport, les commentateurs de notre échantillon détiennent de réelles ressources pour accomplir leurs tâches. Bâties sur des expériences personnelles et professionnelles, fondées sur des formations académiques ou sur le tas, les capacités des commentateurs observés n’ont pas encore intégré cette consistance autorisant un commentaire ajusté à l’arbitrage. Pourquoi par exemple la dimension collective du travail arbitral n’y est-elle quasiment jamais mobilisée (Rix-Lièvre, Boyer, Terfous, Coutarel & Lièvre, 2015) ? Est-ce lié à une formation journalistique incomplète en la matière ? Notre travail ne permet pas de répondre à ces questions ni à beaucoup d’autres d’ailleurs. Nous n’avons pas questionné l’influence de la variable associée aux modalités de réception du spectacle télévisé et donc aux téléspectateurs eux-mêmes, et nous avons passé sous silence la division effective du travail des commentateurs. Mais en distinguant les variations d’un type de spectacle à l’autre et en émettant des hypothèses susceptibles de les interpréter, notre contribution a peut-être identifié des « distanciations imparfaites » déjà mises en évidence à propos des journalistes politiques à la télévision (Lemieux, 2000, chapitre 6) c’est-à-dire des procédures tout à fait conscientes visant peut-être à conforter une hiérarchie en place entre journalistes, chaînes de télévision, émissions.

CORPUS DES MATCHES DE FOOTBALL

Journée de championnat

Type d’émission sportive

Équipe n° 1

Équipe n° 2

Canal de diffusion

Équipe de commentateurs

J1

Ouverture de la journée, l’affiche du Vendredi soir (20h45)

Top 5

Équipe classée 16-20e

Live TV

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J1

L’affiche avancée du Samedi (17h)

Top 5

Équipe classée 11-15e

Live TV

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J1

Les matches des "seconds choix" du Samedi (20h, une affiche parmi les cinq en simultané)

Top 5

Équipe classée 11-15e

Sport Live

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J2

L’affiche avancée du Samedi (17h)

Top 6

Équipe classée 6-10e

Live TV

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J2

L’affiche du Dimanche après-midi (15h)

Équipe classée 11-15e

Équipe classée 16-20e

Sport Live

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J3

La grande affiche de la journée, Dimanche 21h

Top 5

Équipe classée 16-20e

Live TV

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J4

Ouverture de la journée, l’affiche du Vendredi soir (20h45)

Top 5

Équipe classée 6-10e

Live TV

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J4

Les matches des "seconds choix" du Samedi (20h, une affiche parmi les cinq en simultané)

Équipe classée 16-20e

Équipe classée 16-20e

Sport Live

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J4

L’affiche du Dimanche après-midi (17h)

Équipe classée 11-15e

Équipe classée 16-20e

Sport Live

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J4

La grande affiche de la journée, Dimanche 21h

Top 5

Top 5

Live TV

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J5

Les matches des "seconds choix" du Samedi (20h, une affiche parmi les cinq en simultané)

Équipe classée 11-15e

Équipe classée 16-20e

Sport Live

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J5

L’affiche du Dimanche après-midi (17h)

Top 5

Équipe classée 11-15e

Sport Live

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J6

La grande affiche de la journée, Dimanche 21h

Top 5

Top 5

Live TV

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J7

Ouverture de la journée, l’affiche du Vendredi soir (20h45)

Équipe classée 16-20e

Top 5

Live TV

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J7

Les matches des "seconds choix" du Samedi (20h, une affiche parmi les cinq en simultané)

Équipe classée 6-10e

Équipe classée 11-15e

Sport Live

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J7

L’affiche du Dimanche après-midi (17h)

Équipe classée 6-10e

Équipe classée 11-15e

Sport Live

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J8

Les matches des "seconds choix" du Samedi (20h, une affiche parmi les cinq en simultané)

Top 5

Équipe classée 16-20e

Sport Live

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J9

Ouverture de la journée, l’affiche du Vendredi soir (20h45)

Top 5

Top 5

Live TV

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J10

La grande affiche de la journée, Dimanche 21h

Top 5

Top 5

Live TV

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J11

L’affiche du Dimanche après-midi (15h)

Top 5

Équipe classée 16-20e

Sport Live

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J11

L’affiche du Dimanche après-midi (17h)

Équipe classée 16-20e

Équipe classée 6-10e

Sport Live

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J11

La grande affiche de la journée, Dimanche 21h

Équipe classée 16-20e

Top 5

Live TV

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J12

Les matches des "seconds choix" du Samedi (20h, une affiche parmi les cinq en simultané)

Équipe classée 16-20e

Équipe classée 11-15e

Sport Live

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J13

Ouverture de la journée, l’affiche du Vendredi soir (20h45)

Équipe classée 16-20e

Équipe classée 6-10e

Live TV

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J13

L’affiche avancée du Samedi (17h)

Top 5

Équipe classée 6-10e

Live TV

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J13

La grande affiche de la journée, Dimanche 21h

Équipe classée 6-10e

Top 5

Live TV

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J14

L’affiche du Dimanche après-midi (15h)

Équipe classée 6-10e

Top 5

Sport Live

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J14

L’affiche du Dimanche après-midi (17h)

Top 5

Équipe classée 11-15e

Sport Live

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J16

Les matches des "seconds choix" du Samedi (20h, une affiche parmi les cinq en simultané)

Top 5

Équipe classée 11-15e

Sport Live

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J16

L’affiche du Dimanche après-midi (15h)

Équipe classée 6-10e

Équipe classée 6-10e

Sport Live

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J16

L’affiche du Dimanche après-midi (17h)

Équipe classée 11-15e

Top 5

Sport Live

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J17

La grande affiche de la journée, Dimanche 21h

Top 5

Équipe classée 6-10e

Live TV

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J20

Ouverture de la journée, l’affiche du Vendredi soir (20h45)

Équipe classée 11-15e

Équipe classée 11-15e

Live TV

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J22

Ouverture de la journée, l’affiche du Vendredi soir (20h45)

Équipe classée 11-15e

Top 5

Live TV

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J22

L’affiche du Dimanche après-midi (15h)

Équipe classée 6-10e

Équipe classée 6-10e

Sport Live

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J22

L’affiche du Dimanche après-midi (17h)

Top 5

Équipe classée 16-20e

Sport Live

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J24

L’affiche avancée du Samedi (17h)

Équipe classée 16-20e

Top 5

Live TV

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J24

Les matches des "seconds choix" du Samedi (20h, une affiche parmi les cinq en simultané)

Équipe classée 6-10e

Équipe classée 16-20e

Sport Live

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J25

Ouverture de la journée, l’affiche du Vendredi soir (20h45)

Équipe classée 6-10e

Top 5

Live TV

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J26

L’affiche avancée du Samedi (17h)

Top 5

Équipe classée 11-15e

Live TV

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J29

Les matches des "seconds choix" du Samedi (20h, une affiche parmi les cinq en simultané)

Équipe classée 16-20e

Équipe classée 11-15e

Sport Live

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J30

L’affiche avancée du Samedi (17h)

Équipe classée 6-10e

Top 5

Live TV

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J30

L’affiche du Dimanche après-midi (15h)

Équipe classée 16-20e

Équipe classée 6-10e

Sport Live

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J31

La grande affiche de la journée, Dimanche 21h

Top 5

Équipe classée 16-20e

Live TV

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J32

Ouverture de la journée, l’affiche du Vendredi soir (20h45)

Équipe classée 6-10e

Top 5

Live TV

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J34

Les matches des "seconds choix" du Samedi (20h, une affiche parmi les cinq en simultané)

Équipe classée 11-15e

Équipe classée 11-15e

Sport Live

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J34

L’affiche du Dimanche après-midi (17h)

Équipe classée 6-10e

Équipe classée 16-20e

Sport Live

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J35

La grande affiche de la journée, Dimanche 21h

Top 5

Équipe classée 11-15e

Live TV

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J36

Ouverture de la journée, l’affiche du Vendredi soir (20h45)

Équipe classée 11-15e

Top 5

Live TV

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

J36

Ouverture de la journée, l’affiche du Vendredi soir (20h45)

Équipe classée 11-15e

Top 5

Live TV

Journaliste de métier, ancien joueur de haut-niveau

CORPUS DES MATCHES DE HOCKEY SUR GLACE

Journée de championnat

Type d’émission sportive

Équipe n° 1

Équipe n° 2

Canal de diffusion

Équipe de commentateurs

J1

Diffusion de la saison régulière du Mardi soir - 20h

Équipe classée 9-12e

Équipe classée 9-12e

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J2

Diffusion de la saison régulière du Vendredi soir - 20h

Équipe classée 5-8e

Équipe classée 5-8e

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J3

Diffusion de la saison régulière du Dimanche 20h

Équipe classée 5-8e

Top 4

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J4

Diffusion de la saison régulière du Mardi soir - 20h

Top 4

Top 4

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Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J5

Diffusion de la saison régulière du Vendredi soir - 20h

Équipe classée 9-12e

Équipe classée 9-12e

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J6

Diffusion de la saison régulière du Dimanche 20h

Équipe classée 9-12e

Top 4

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J7

Diffusion de la saison régulière du Mardi soir - 20h

Équipe classée 5-8e

Équipe classée 9-12e

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J8

Diffusion de la saison régulière du Vendredi soir - 20h

Top 4

Top 4

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J9

Diffusion de la saison régulière du Dimanche 20h

Équipe classée 5-8e

Équipe classée 9-12e

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J11

Diffusion de la saison régulière du Mardi soir - 20h

Équipe classée 5-8e

Équipe classée 5-8e

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J12

Diffusion de la saison régulière du Vendredi soir - 20h

Top 4

Top 4

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J13

Diffusion de la saison régulière du Dimanche 20h

Équipe classée 9-12e

Équipe classée 5-8e

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J14

Diffusion de la saison régulière du Mardi soir - 20h

Équipe classée 5-8e

Top 4

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J14

Diffusion de la saison régulière du Vendredi soir - 20h

Top 4

Équipe classée 9-12e

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J15

Diffusion de la saison régulière du Dimanche 20h

Équipe classée 5-8e

Top 4

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J16

Diffusion de la saison régulière du Mardi soir - 20h

Top 4

Équipe classée 5-8e

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J17

Diffusion de la saison régulière du Vendredi soir - 20h

Équipe classée 5-8e

Top 4

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J18

Diffusion de la saison régulière du Dimanche 20h

Équipe classée 5-8e

Équipe classée 9-12e

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J19

Diffusion de la saison régulière du Mardi soir - 20h

Top 4

Équipe classée 5-8e

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J20

Diffusion de la saison régulière du Vendredi soir - 20h

Équipe classée 9-12e

Top 4

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Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J21

Diffusion de la saison régulière du Dimanche 20h

Équipe classée 9-12e

Top 4

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J22

Diffusion de la saison régulière du Mardi soir - 20h

Top 4

Équipe classée 9-12e

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J23

Diffusion de la saison régulière du Vendredi soir - 20h

Équipe classée 9-12e

Équipe classée 9-12e

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J24

Diffusion de la saison régulière du Dimanche 20h

Équipe classée 5-8e

Top 4

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J25

Diffusion de la saison régulière du Mardi soir - 20h

Top 4

Équipe classée 9-12e

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J26

Diffusion de la saison régulière du Vendredi soir - 20h

Top 4

Équipe classée 9-12e

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J27

Diffusion de la saison régulière du Dimanche 20h

Équipe classée 9-12e

Équipe classée 9-12e

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J28

Diffusion de la saison régulière du Mardi soir - 20h

Équipe classée 5-8e

Top 4

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J29

Diffusion de la saison régulière du Vendredi soir - 20h

Équipe classée 9-12e

Top 4

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J30

Diffusion de la saison régulière du Dimanche 20h

Top 4

Équipe classée 9-12e

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J31

Diffusion de la saison régulière du Mardi soir - 20h

Équipe classée 5-8e

Top 4

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J32

Diffusion de la saison régulière du Vendredi soir - 20h

Équipe classée 9-12e

Équipe classée 9-12e

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J33

Diffusion de la saison régulière du Dimanche 20h

Équipe classée 5-8e

Top 4

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J34

Diffusion de la saison régulière du Mardi soir - 20h

Top 4

Équipe classée 9-12e

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J35

Diffusion de la saison régulière du Vendredi soir - 20h

Équipe classée 5-8e

Équipe classée 9-12e

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J36

Diffusion de la saison régulière du Dimanche 20h

Top 4

Équipe classée 5-8e

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J37

Diffusion de la saison régulière du Mardi soir - 20h

Top 4

Top 4

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J38

Diffusion de la saison régulière du Vendredi soir - 20h

Équipe classée 9-12e

Top 4

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J39

Diffusion de la saison régulière du Dimanche 20h

Équipe classée 5-8e

Équipe classée 5-8e

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J40

Diffusion de la saison régulière du Mardi soir - 20h

Équipe classée 5-8e

Top 4

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J41

Diffusion de la saison régulière du Vendredi soir - 20h

Top 4

Top 4

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J42

Diffusion de la saison régulière du Dimanche 20h

Équipe classée 5-8e

Équipe classée 5-8e

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J43

Diffusion de la saison régulière du Mardi soir - 20h

Équipe classée 9-12e

Équipe classée 5-8e

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

J44

Diffusion de la saison régulière du Vendredi soir - 20h

Top 4

Top 4

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

Séries - Quarts de finale

Premier match de la série des quarts de finale (au meilleur des sept matches) Vendredi 20h

Leader de la saison régulière

Équipe classée 8e de la saison régulière

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

Séries - Quarts de finale

Deuxième match de la série des quarts de finale (au meilleur des sept matches) Samedi 20h

Équipe classée 2e de la saison régulière

Équipe classée 7e de la saison régulière

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

Séries - Quarts de finale

Troisième match de la série des quarts de finale (au meilleur des sept matches) Mardi 20h

Équipe classée 6e de la saison régulière

Équipe classée 3e de la saison régulière

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

Séries - Quarts de finale

Cinquième match de la série des quarts de finale (au meilleur des sept matches) Vendredi 20h

Équipe classée 4e de la saison régulière

Équipe classée 5e de la saison régulière

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

Séries - Demi finales

Premier match de la série des demies finales (au meilleur des sept matches) Vendredi 20h

Leader de la saison régulière

Équipe classée 6e de la saison régulière

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

Séries - Demi finales

Troisième match de la série des demies finales (au meilleur des sept matches) Mardi 20h

Équipe classée 4e de la saison régulière

Équipe classée 2e de la saison régulière

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, supporters de l’équipe locale

CORPUS DES MATCHES DE WATER-POLO

Journée de championnat

Type d’émission sportive

Équipe n° 1

Équipe n° 2

Canal de diffusion

Équipe de commentateurs

Phase finale de coupe de la Ligue - Trophée Ducher

1ère affiche des quarts de finale - Vendredi 14h45

Leader de la phase régulière de PRO A

Pensionnaire de PRO B

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, techniciens de l’activité

Phase finale de coupe de la Ligue - Trophée Ducher

2ème affiche des quarts de finale - Vendredi 16h30

2ème de la phase régulière de PRO A

5ème de la phase régulière de PRO A

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, techniciens de l’activité

Phase finale de coupe de la Ligue - Trophée Ducher

3ème affiche des quarts de finale - Vendredi 18h15

3ème de la phase régulière de PRO A

4ème de la phase régulière de PRO A

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, techniciens de l’activité

Phase finale de coupe de la Ligue - Trophée Ducher

4ème affiche des quarts de finale - Vendredi 20h

6ème de la phase régulière de PRO A

7ème de la phase régulière de PRO A

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, techniciens de l’activité

Phase finale de coupe de la Ligue - Trophée Ducher

1er Match de barrage des perdants pour l’accession aux matches de classement 5-8ème - Samedi 14h

Pensionnaire de PRO B

5ème de la phase régulière de PRO A

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, techniciens de l’activité

Phase finale de coupe de la Ligue – Trophée Ducher

2ème Match de barrage des perdants pour l’accession aux matches de classement 5-8ème - Samedi 15h45

3ème de la phase régulière de PRO A

7ème de la phase régulière de PRO A

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, techniciens de l’activité

Phase finale de coupe de la Ligue - Trophée Ducher

1ère affiche des demi-finales - Samedi 17h30

Leader de la phase régulière de PRO A

2ème de la phase régulière de PRO A

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, techniciens de l’activité

Phase finale de coupe de la Ligue - Trophée Ducher

2ème affiche des demi-finales - Samedi 19h15

6ème de la phase régulière de PRO A

4ème de la phase régulière de PRO A

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, techniciens de l’activité

Phase finale de coupe de la Ligue - Trophée Ducher

Match de classement pour la 7-8ème place - Dimanche 10h

Pensionnaire de PRO B

7ème de la phase régulière de PRO A

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, techniciens de l’activité

Phase finale de coupe de la Ligue - Trophée Ducher

Match de classement pour la 5-6ème place - Dimanche 12h

5ème de la phase régulière de PRO A

3ème de la phase régulière de PRO A

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, techniciens de l’activité

Phase finale de coupe de la Ligue - Trophée Ducher

Finale pour la médaille de bronze - Dimanche 13h45

Leader de la phase régulière de PRO A

6ème de la phase régulière de PRO A

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, techniciens de l’activité

Phase finale de coupe de la Ligue - Trophée Ducher

Finale de la Coupe de la Ligue - Dimanche 15h30

4ème de la phase régulière de PRO A

2ème de la phase régulière de PRO A

Fan Channel

Duo de commentateurs amateurs, techniciens

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Bibliographie

BARDIN Laurence, L’analyse de contenu, Paris, PUF, Collection Quadrige, 2013, 296 p.

BOREL-HANNI François, « La responsabilité sociale des journalistes à l’épreuve du terrain sportif : l’exemple de l’arbitre de football », Questions de communication, 2015, 27(1), p. 279-299.

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NUYTENS Williams, « Le supporter de football et la règle : entre la faire et la défaire », Déviance et Société, 2, 2005, p. 155-167.

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ROSEN Sherwin, « The Economics of Superstars», American Economic Review, vol. 71, n° 5, 1981, p. 845-858.

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SOUANEF Karim, « Écrire sur les footballeurs d’un club professionnel. Contribution à l’analyse des logiques de production de l’information sportive », Actes de la recherche en sciences sociales, 4, 209, 72-85. 2015/4 (N° 209), 2015, p. 72-85

TERFOUS Fatia, RIX-LIEVRE Géraldine, « Mauvaise réputation ? A propos des arbitres dans la presse écrite française », Communication – Information, médias, théories, pratiques, Université Laval, 2015, 33(2), http://communication.revues.org/5813, DOI : 10.400/communication.5813.

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Notes

1 Le dopage, « déviance positive » (Brissonneau, Aubel & Ohl, 2008), est un bel exemple de conduites ayant un double statut normatif : il est ainsi non autorisé par les entrepreneurs des courses sportives et par les pouvoirs publics, mais toléré (et en partie intégrateur) au sein du corps des cyclistes professionnels (à condition de reposer sur certains usages et substances)

2 Le monde des ultras est constitué de groupes de supporters soucieux de leur autonomie, de leur identité et de leur attachement à des formes d’engagement d’inspiration italienne. On y chante des compositions originales, on y revendique son territoire, on y défend son indépendance, on y critique parfois la financiarisation du football et ses conséquences. On y use aussi parfois de violences.

3 Le travail présenté dans cet article a été réalisé à partir d’une recherche doctorale financée (université d’Artois/Région des Hauts-de-France/FIFA), précisément au cours d’une phase visant à situer la place des arbitres dans les représentations des publics et de quelques médias.

4 On trouvera le détail de ces retransmissions en annexe pour chacun des corpus (types d’émission, positions des équipes sportives, canaux de diffusion, compositions des équipes de commentateurs).

5 On en compte trois avec « l’équipe arbitrale et son contexte » (incluant entre autres la caractérisation et l’identification des arbitres, un retour sur les expériences des arbitres lors des matchs précédents, un autre sur la réputation), « la rencontre sportive et l’activité arbitrale en situation » (incluant la caractérisation de la confrontation sportive, la qualification de la gestion du match, les échanges à propos des déplacements et placements), « l’activité décisionnelle » (incluant les caractérisations des prises de décision, des sanctions…).

6 Il s’agit des commentaires mélioratifs et appréciatifs ; des commentaires neutres et sans jugement de valeur ; des commentaires péjoratifs et dépréciatifs.

7 Les désignations de médias et de personnes ont été modifiées pour préserver l’anonymat. Par ailleurs et bien que nous ayons décidé de nous concentrer sur le discours verbal, quelques informations biographiques ont été intégrées pour situer les commentateurs. Il semblait opportun d’exploiter ces données notamment parce que, dans le football surtout, certains commentateurs bénéficient d’identités médiatiques plus ou moins connues des téléspectateurs.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Grégoire Duvant et Williams Nuytens, « Ce que la télévision peut faire aux arbitres »Revue française des sciences de l’information et de la communication [En ligne], 17 | 2019, mis en ligne le 01 septembre 2019, consulté le 24 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/rfsic/7546 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/rfsic.7546

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Auteurs

Grégoire Duvant

Grégoire Duvant est doctorant contractuel en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives (région des Hauts-de-France/université d’Artois). Il est membre de l’atelier Sherpas (équipe3 de l’URePSSS).

Williams Nuytens

Williams Nuytens est sociologue, Professeur des Universités en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives (université d’Artois). Il dirige le laboratoire Sherpas.

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Droits d’auteur

CC-BY-NC-SA-4.0

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