Introduction
Texte intégral
1La rubrique spicilège recueille ces contributions qui, traitant d’objets singuliers, font le pari de problématiques originales, de questionnements de recherche émergents susceptibles d’interpeller les chercheurs de nos disciplines. Les auteurs ont vérifié, chacun dans leur spécialité, l’ancrage empirique de leur objet et largement anticipé les suites théoriques. Des débats, des croisements problématiques sont possibles. Nous les encouragerons.
2Odile Contat et Anne Solweig Grémillet présentent les travaux du groupe de la Bibliothèque Scientifique Numérique dédié à l’édition. Sont commentés les résultats d’une enquête sur les coûts de publications en SHS. Cette étude est d’importance lorsqu’on prend la mesure des enjeux, à savoir le développement de bonnes pratiques favorisant les usages, la diffusion et la construction à terme de bases communes européennes de bonnes pratiques éditoriales.
3Benoît Cordelier introduit la notion d’ethnoconsumérisme pour rendre compte du comportement d’achat des consommateurs attachés à la valeur symbolique de produits haut de gamme, et en particulier au pays d’origine de production. S’appuyant sur l’exemple de guitares électriques prestigieuses, tel qu’il est débattu au sein de forums de discussion, il annonce des perspectives de recherche nouvelles portant sur le développement des communautés de marque en ligne dans des contextes mondialisés.
4En quoi le documentaire est-il un espace de liberté pour une nouvelle communauté ? Natacha Cyrulnik s’interroge sur la fonction de catalyseur social de la caméra ou, plus généralement, du reportage au sein de territoires que stigmatisent les clichés : entre « banlieues », « ghettos », « zones de non- droit » ou de « cités ». Pour l’auteur, le documentaire est une forme artistique qui participe d’une construction identitaire. « Le film s’articulerait socialement entre l’imaginaire et l’altérité », dit-elle. « Il devient alors le prétexte pour tisser de nouveaux liens, pour fédérer l’ensemble des spectateurs dans la salle, pour créer une nouvelle communauté ».
5À propos du soft power, Stéphanie M. L. Heng signale un nouvel objet en communication politique à l’échelle mondiale. La mise en place, par la Chine, l’Inde ou la Russie d’agences de presse contrôlées par l’État, suscite des interrogations nouvelles sur le statut de ce « nouveau pouvoir médiatique », hésitant encore entre propagande et gestion symbolique de la réputation d’État.
6Mariana De Souza Gomes s’interroge sur le concept de télé-solidarité, sur les mises en scène de la solidarité à la télévision brésilienne. Par ses programmes, ses formats, ses mondes (le réel, le fictif et le ludique), ce médium contribue, par l’hybridation des genres, à monter un spectacle de masse sur la solidarité dans lequel le spectateur est prioritairement spectateur. La solidarité, dans ce contexte médiatique, deviendrait-elle alors le prétexte et l’enjeu d’une forme nouvelle d’engagement politique ?
Pour citer cet article
Référence électronique
Gino Gramaccia, « Introduction », Revue française des sciences de l’information et de la communication [En ligne], 7 | 2015, mis en ligne le 01 octobre 2015, consulté le 20 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/rfsic/1715 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/rfsic.1715
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