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Dossier

Introduction

Questionner l’éthique depuis les SIC en contexte numérique
Jean-Claude Domenget, Carsten Wilhelm, Béatrice Arruabarrena, Camille Alloing, Christine Barats, Orélie Desfriches, Fanny Georges, Gérald Kembellec, Mariannig Le Béchec, Franck Renucci, Marta Severo, Brigitte Simonnot et Samuel Szoniecky
Traduction(s) :
Ethics in a digital context questioned by information and communication sciences [en]

Notes de la rédaction

Parmi les membres du Groupe sur l’Éthique et le Numérique en Information-Communication, ont collaboré à la rédaction de cette introduction : Jean-Claude Domenget et Carsten Wilhelm (coordonnateurs du GER) ainsi que Béatrice Arruabarrena, Camille Alloing, Christine Barats, Orélie Desfriches Doria, Fanny Georges, Gérald Kembellec, Mariannig Le Béchec, Franck Renucci, Marta Severo, Brigitte Simonnot et Samuel Szoniecky.

Texte intégral

1Depuis 2018, le groupe GENIC (Groupe sur l’Éthique et le Numérique en Information-Communication), désormais GER (Groupe d’études et de Recherche) de la SFSIC, a entamé un travail de réflexion sur l’éthique questionnée par les SIC en contexte numérique. Les questionnements qui nourrissent ce travail touchent l’ensemble des processus étudiés en information-communication, dans un contexte marqué par la présence grandissante des technologies numériques dans l’analyse des phénomènes, pratiques, interactions sociales sur lesquels porte la recherche. En effet, tous les champs de recherche (nous référons le lecteur, la lectrice à l’ouvrage Dynamiques des recherches en SIC) sont traversés par un questionnement éthique. Nous pouvons prendre pour exemple les questions ou terrains liés aux domaines médiatique, juridique, communicationnel, organisationnel, scientifique ou encore le rôle et la place et l’influence des technologies dans les méthodes de recherche à travers la conception d’algorithmes et le traitement des données ou lors de publications scientifiques.

2Bien au-delà d’une analyse réduite aux pratiques des chercheuses, des chercheurs et de leur déontologie, les travaux en SIC sur l’éthique ne peuvent faire l’économie d’une prise en compte des logiques d’acteurs et de leurs productions discursives ainsi que des réalités socio-économiques, culturelles, politiques et régulatoires des pratiques numériques et communicationnelles (Balicco Laurence, Broudoux Evelyne, Chartron Ghislaine, Clavier Viviane et Paillart, 2018). Face à une généralisation des controverses sociales, qu’elles soient liées à la crise sanitaire, à la crise environnementale, aux questions de santé publique, ou autres, il apparaît en effet indispensable aujourd’hui que les chercheuses et les chercheurs en SIC participent aux débats publics autour de l’éthique et préparent ceux sur les questions à venir.

3L’objectif de ce numéro est de questionner de manière large l’éthique depuis les SIC, en contexte numérique. Ainsi, si les questions et enjeux éthiques ne datent pas du numérique, ce dossier se propose de mettre l’accent sur les spécificités liées au numérique. Il se fonde également sur trois positionnements qui traversent l’ensemble du questionnement :

  • L’éthique sous le prisme info-communicationnel. Les questions éthiques posées par le numérique traversent l’ensemble de la société. Ces dernières années, de nombreux organismes (dont le Comité National Pilote d’Éthique du Numérique) questionnent l’éthique du numérique, à partir du respect de la personne humaine. En cela, l’éthique n’est pas simplement une nécessité mais elle relève également d’un désir de régulation des pratiques numériques, de développement d’un esprit critique et de dialogue visant à interroger autrement certains principes fondamentaux de recherche. Ces questionnements se situent dans le champ particulier des SIC. En effet, qu’est-ce qu’une éthique du numérique ? Quelles questions éthiques soulève le numérique du point de vue de l’information et de la communication humaine ?

  • L’éthique comme pratique située. L’éthique n’est ni de nature juridique, ni une expertise, mais une forme de questionnement sur des situations problématiques concrètes qui s’exprime dans l’action, en deçà des cadres juridiques ou réglementaires, lorsque des logiques de valeurs contradictoires sont à l’œuvre. Selon l’approche de l’éthique située, l’éthique est d’abord un questionnement qui s’exerce en référence à un système de valeurs telles que la justice sociale, la responsabilité, etc. Cette approche, basée sur le pragmatisme de Dewey (1908), promeut une éthique qui ne sépare pas les valeurs des faits, dans la mesure où c’est la valeur elle-même construite par l’expérience qui est constitutive des normes et des faits sociaux. Les Comités d’éthique de la recherche (CER) sont encore peu outillés pour penser les enjeux sociaux des protocoles de recherche en sciences sociales. En effet, les réglementations prises en compte dans les CER concernent (1) les questions de la conformité au RGPD et (2) une conception de l’intégrité humaine telle que définie par la loi Jardé (RIPH 1 2 3) relative aux recherches « interventionnelles sur la personne humaine ». La question des enjeux sociaux éthiques est classée par extension dans le « RIPH3 » rassemblant « les recherches non interventionnelles qui sont des recherches impliquant certes la personne humaine mais qui ne comportent aucun risque ni contrainte et dans lesquelles tous les actes sont pratiqués de manière habituelle » et dont l’examen porte essentiellement sur les publics dits « sensibles » (mineurs, femmes enceintes, personnes handicapées…). Une réflexion sur les enjeux sociaux et éthiques des pratiques et protocoles de recherche pourrait contribuer à mettre en évidence cet impensé des protocoles d’évaluation des enjeux éthiques de la recherche, pensés initialement pour les recherches en sciences du vivant, et dont le domaine d’application a été récemment élargi aux sciences sociales. Ainsi, en partant de terrains de recherche, d’expérimentations, il s’agira d’établir un questionnement éthique sur les pratiques de recherche, sur les pratiques professionnelles, sur les usages numériques et plus largement sur leur inscription dans la société. Si l’éthique précède la loi, de quoi l’éthique procède-t-elle ? Comment se construit-elle, et comment vient-elle à faire normes, voire réglementation dans le cas du RGPD ?

  • L’éthique sous la focale internationale. Bien que principe universel, les compréhensions de l’éthique et sa mise en œuvre sont tributaires de contextes situés, localisés, qui sont également culturellement et socialement divers quand le regard se porte à l’international (Franzke et al., 2020). Une comparaison des approches des communautés scientifiques à l’international, prioritairement dans le domaine de la communication et du numérique, s’avère être très riche en questionnements. Quels enjeux sont mis en avant par les documents et les pratiques instituées ? Comment contribuent-ils à l’effort des chercheuses et des chercheurs de se situer voire se légitimer par rapport aux demandes sociales, elles-mêmes dépendantes en grande partie d’un contexte socio-historique donné, voire de modèles démocratiques et socio-économiques de la recherche ? Par quels mécanismes la communauté de chercheurs organise-t-elle ses délibérations et prises de décisions ? Jusqu’à quel point les démarches éthiques collectives sont-elles imbriquées dans des configurations politiques et enjeux de pouvoir, notamment en fournissant un outil supplémentaire pour l’encadrement du métier de chercheur suscitant à son tour des résistances ? Nous introduisons d’ailleurs ce dossier par un échange (en anglais) avec Lars Rinsdorf, ancien président de l’association allemande DGPuK, équivalent de notre SFSIC, et qui partagera avec nous un retour sur les discussions autour de l’éthique en sciences de la communication dans la communauté outre-rhin.

4Éclairant ces trois positionnements, le dossier réuni pour ce numéro de la RFSIC est structuré autour de deux axes complémentaires de questionnement : les transformations des objets de recherche et des problématiques liés à l’éthique, induites par le développement du numérique ainsi que divers retours d’expériences interrogeant à nouveau frais l’éthique de la recherche que ce soit sous un angle épistémologique ou méthodologique, autour des données, des corpus, des observables, etc. Il nous semble que la structuration de ce dossier est symptomatique d’un état du questionnement éthique en SIC, lequel reste en grande partie à construire. Il donne lieu actuellement à des questionnements généraux liés à la numérisation de la société et interroge les chercheurs en SIC quant à leurs pratiques d’éthique de la recherche. Nous ouvrirons notre réflexion sur deux autres axes qui restent à approfondir, l’un concernant les pratiques professionnelles dans les métiers liés à l’information-communication et le second, très lié au constat de maturité relative de la question, portant sur la nécessaire formation aux questionnements éthiques depuis les SIC en contexte numérique.

Questionner l’éthique en SIC : nouveaux objets, nouvelles problématiques ?

5Ce premier axe s’intéresse aux nouvelles problématiques posées par le numérique. La numérisation de la société a conduit à un bouleversement des relations à l’information et à la communication, opérant ainsi des transformations sociales à tous les niveaux. Les nouveaux objets que produit le numérique (données, algorithmes, plateformes, etc.), en s’insérant dans toutes les pratiques info-communicationnelles, ont généré des innovations et des usages permettant de créer de nouvelles connaissances, de mettre en relation, de partager des savoirs. Ils ont aussi fait apparaître de nouveaux phénomènes tels que les biais algorithmiques, l’automatisation des processus avec l’intelligence artificielle, ou encore la circulation virale des fake news. En effet, en contexte numérique, de nombreux questionnements éthiques réactualisent une réflexion ancienne sur la régulation des conditions d’accès, de production et de circulation de connaissances, mais aussi sur la construction des modalités de mise en débat et de délibération qui mettent en tension la volonté de diffusion des savoirs et les normes médiatiques dans un contexte de plateformatisation de l’économie par les GAFAM (voir par exemple, la controverse autour de la fermeture des comptes de l’ex-président Trump sur Facebook et Twitter, en janvier 2021). Dans ces conditions, comment accéder aux « boîtes noires » des interfaces numériques pour mettre au jour les logiques sociotechniques, culturelles, économiques et politiques à l’œuvre dans l’encadrement des pratiques info-communicationnelles, dans la production des algorithmes, dans la production des contenus et la dynamique de leur circulation ? Quel rôle peut jouer la loi dans une régulation des savoirs ? Quelle légitimité ont les médias « mainstream » pour endosser ce rôle de régulateur ? De quelles règles procède la décision des rédactions médiatiques pour contrôler l’information par fact checking ? Comment peuvent-ils soutenir les controverses nécessaires à l’émergence de consensus ? De quels procédés éditoriaux et de quels paradigmes de la quantification relèvent les publications médiatiques ? De même, comme l’a montré l’affaire Cambridge Analytica (Calabrese, Pérez Lagos, 2022), en quoi les concepteurs peuvent-ils instrumentaliser les contenus en vue de générer du trafic ? Cette question se pose y compris du point de la recherche en termes de publication scientifique, de formats et de mise en visibilité qui y sont associés ce que montrent assez nettement les polémiques autour de la science en train de se faire concernant la pandémie de COVID.

6Plus largement dans les sociétés contemporaines, les dispositifs numériques ont engendré des possibilités inédites de captation et de traçage des données qui renvoient nécessairement aux problématiques juridiques de protection des données personnelles, mais également aux conséquences anthropologiques concernant la protection de la personne humaine, en particulier sur les effets du numérique sur l’attention, les comportements et les décisions individuelles et collectives. Il s’agit de s’interroger notamment sur les effets que produisent les dispositifs info-communicationnels sur le comportement des individus. Quel impact de l’automatisation sur la prise de décision ? Quels rôles jouent les applications telles que Stop Covid présentées comme solutions mais également appréhendées dans les discours comme relevant d’un certain solutionnisme (Morozov, 2014) numérique face à la pandémie de COVID dans l’acceptabilité sociale des politiques publiques ?

7Le questionnement éthique apparaît souvent face à des dilemmes, des cas aux limites, qui remettent en cause ses frontières et réinterrogent ses principes et sa portée, à travers une actualisation continue. De quelle manière s’inscrit-il dans le numérique au travers des pratiques de chercheurs, de professionnels et des citoyens ? Quelle forme prend-il : déontologie, code éthique, y compris dans l’élaboration des traductions juridiques de ces objets ? Face aux logiques algorithmiques, aux nouveaux dispositifs numériques et applications (Balbo et al., 2018), quels sont les apports des SIC pour renouveler la réflexion éthique dans la construction des problématiques et la production des connaissances sur les pratiques info-communicationnelles ?

8Dans ce dossier, quatre articles ont été sélectionnés pour proposer des réponses à cette série de questionnements. L’article de Manuel Zacklad et Antoinette Rouvroy, portant sur l’éthique de l’IA et ses controverses, permet d’avancer dans la réflexion sur l’éthique de l’IA. Les deux auteurs proposent un regard original à l’aide d’une éthique située et développent six controverses pertinentes. Se distinguant d’une éthique de la technologie ou éthique externe, laquelle sépare la question des valeurs de celles des faits et vise à réduire les impacts des technologies sans remettre en cause leurs présupposés, les auteurs positionnent la démarche d’une éthique située dans la perspective des travaux de Dewey pour souligner l’importance de la prise en compte de la question de la participation des acteurs, constitués en publics, dans la définition même des problèmes à traiter. Leur réflexion conduit à analyser six espaces de controverses de l’éthique du numérique et de l’IA connexionniste :

  1. Controverses liées aux enjeux de culture numérique et de croyances liées à l’autonomie des IA et à l’objectivité des données ;

  2. Controverse relative aux impacts sur l’emploi et aux transformations sociétales associées ;

  3. Controverses liées au travail et aux modalités d’organisation du travail ;

  4. Controverses liées à la citoyenneté, à la diversité, à l’égalité des chances et la transparence ;

  5. Controverses liées aux modalités de participation des usagers (et non usagers) aux choix techniques qui les impactent ;

  6. Controverses liées à la neutralité carbone du numérique et à l’aménagement du territoire.

9C’est une approche similaire d’une éthique située qui est conduite par Thomas Hoang, Sandra Mellot et Magali Prodhomme afin de questionner les rapports entre écologie et numérique. Dans leur article « Le numérique questionné par l’éthique située des écologies politiques », les auteurs proposent un éclairage de l’émergence de questionnements écologiques du numérique dans l’espace public français. Considérant le concept de « paradigme écologique », comme « d’une part, la dimension écologique à l’épreuve de laquelle est soumis désormais le numérique  ; de l’autre, l’approche des SIC appréhendée comme une épistémologie de nature écologique », ils analysent la construction d’une éthique de l’écologie numérique dans deux espaces différenciés, l’un médiatique et l’autre artistique. Cette approche originale permet de saisir la valeur écologique contemporaine qui est un objet flottant, en cours de stabilisation. Elle permet surtout de mettre en évidence le paradigme écologique de la médiation numérique opéré par les SIC par la contribution du concept communicationnel et philosophique d’hyperbien écologique et l’analyse socio-discursive des dispositifs de médiatisation. Ainsi, cette analyse montre la possibilité de penser conjointement éthique, numérique et écologie dans une approche graduée de la valeur écologique comme de l’usage du numérique. Cet examen des enjeux sociaux de la médiation, de la médiatisation et de la remédiation des problématiques écologiques du numérique, attentif à la diversité des points de vue, souligne l’existence de différentes façons d’appréhender et de définir l’éthique.

10Très ancrée dans l’actualité de la recherche, en lien avec la promotion et la mise en œuvre de la science ouverte (SO), l’article de Joachim Schöpfel et Otmane Azeroual porte sur « Les systèmes d’information recherche : un nouvel objet du questionnement éthique ». Les systèmes d’information (SI) recherche concernent ces dispositifs (base de données et/ou outils d’aide à la décision) produisant des indicateurs et des évaluations pour la gestion de la recherche. L’analyse de ces SI recherche pose des enjeux éthiques de la recherche (transparence, ouverture, intégrité), en lien direct avec les critères et les procédures de l’évaluation de la recherche. L’état de l’art mobilisé par les auteurs prend en compte des travaux portant sur les questions éthiques posées par ces dispositifs numériques, issus des champs disciplinaires des SIC, de l’éthique, des sciences et technologies de l’information et de la communication (STIC) et des science and technology studies (STS) pour appuyer une éthique appliquée aux SI recherche. L’article présente également les résultats d’une enquête auprès des développeurs, chefs de projets et usagers de ces SI recherche, autour de deux aspects : l’éthique comme objet du modèle de données de ces systèmes (métriques), et l’aspect éthique de la mise en place et de l’utilisation de ces systèmes. Il s’ouvre autour de quelques perspectives concernant le futur développement des SI recherche et leur indispensable accompagnement par les communautés des SIC et des STIC.

11L’article d’Alexandre Sbabo apporte un éclairage différent en analysant les interactions entre l’éthique et l’identité dans un environnement numérique par une approche « sémio-énonciative ». Il explore comment les interactions avec l’environnement numérique renvoient à des problématiques concernant l’identité des sujets et la logique économique. L’auteur explore ce vaste sujet en s’appuyant sur la sémiologie pour montrer avec des exemples simples comment l’usage de dispositif numérique change les approches interactionnelles et par là même crée une problématique éthique qu’il rapproche de la notion de confiance. Il insiste notamment sur la différence entre l’éthique et la morale en adoptant le point de vue de Ricœur (1990) et l’importance du processus de « co-énonciation » qui conditionne l’effacement de l’identité de l’usager et par la même pose la question de la confiance dans un dispositif numérique où prédomine les « lois du marché ». Les dispositifs apportent en premier lieu une interactivité potentielle plus forte dans les pratiques et usages. En convoquant une approche « sémio-énonciative », Alexandre Sbabo explore deux types d’interactions posant problème sur le plan éthique, celle entre chercheur et enquêté médiée par un média numérique et celle entre humain et machine. Situant ces contextes sous la bannière le co-énonciation et problématisant la distinction entre déontologie et morale, l’auteur explore des problématiques particulières de « l’instauration du sujet complexe » qui met au défi une définition de l’éthique liée à l’individu.

12Le deuxième ensemble de contributions à ce numéro adopte une posture réflexive. Les contributions examinent l’éthique au regard des retours d’expérience, c’est-à-dire de ses incidences sur les choix méthodologiques, la construction de la problématique, la définition du terrain, la collecte et le stockage des données.

Éthique de la recherche et retours d’expérience : épistémologie, méthodologie, données, corpus, observables

13L’éthique de la recherche dispose d’un cadre juridique très riche, dans le domaine du RGPD et de la recherche en bioéthique, pour autant les recherches sur et avec le numérique renouvellent les questionnements épistémologiques et méthodologiques, en particulier au regard des enjeux éthiques, que ce soit dans les choix des approches théoriques, des méthodes, les modalités de collecte, de traitement et de visualisation des données, tout autant que leur conservation, leur anonymisation et leur ouverture (stockage pérenne, open access, open data, etc.). Dans ce but, nous proposons d’examiner des retours d’expérience qui abordent les questionnements et les choix des chercheuses et des chercheurs avant, pendant et après la mise en place du protocole de recherche. Loin d’une idéalisation de la confrontation au terrain, il s’agit de rendre compte des solutions, des contraintes, des difficultés, des limites inhérentes à la confrontation au terrain. Ainsi, en amont d’une recherche, le choix des théories, des méthodes, des postures et de la définition du protocole nécessite-t-il la prise en compte des enjeux éthiques, que la recherche soit financée ou non. Par exemple, lors de la collecte des données, les enjeux éthiques peuvent conduire à effectuer des choix qui peuvent réorienter la recherche si la question du consentement est correctement posée (Latzko-Toth et Pastinelli, 2013).

14Il s’agit de questionner par là même les épistémologies et les méthodes comme autant d’opportunités et de risques sur le plan éthique, au-delà des textes réglementaires existants. Existe-t-il des paradigmes théoriques et des méthodes plus facilement mobilisables dans une approche priorisant l’éthique ? Quels sont les choix menés en amont dans la définition et la sélection des données de la recherche ? Quelles méthodes utilisées dans la constitution des corpus, dans le cas de la collecte de données sur le web ou d’observation en ligne par exemple ? Quels sont les protocoles et les modalités d’information et de recueil du consentement auprès des participants ? Comment l’intervention et plus largement les méthodes de recherche interventionnelle et participative de production des connaissances (sciences participatives, dispositifs délibératifs en ligne, etc.) sont-elles prises en compte en SIC ? Quelles sont les modalités de traitement, d’analyse et de restitution des résultats ? Comment les processus de validation de la recherche par des pairs mettent en œuvre des règles éthiques visant à produire des résultats probants ? Quelles autorités compétentes sont mises en place au titre de la régulation éthique (comité d’éthique, charte de déontologie, guide pour la recherche) ? Sur le plan éthique et juridique, quels sont les apports méthodologiques du RGPD, du délégué à la protection des données (DPD) et du référent intégrité scientifique, notamment avec la mise en place de plan de gestion des données (PGD) ? Quelles solutions pour le stockage et la conservation des données en SIC ? Ces questions sont d’autant plus importantes que dans certains pays, l’aval d’un comité d’éthique conditionne de plus en plus souvent l’obtention de financements pour la recherche. Le risque étant ici de substituer la protection des publics participants à la recherche, à celle des chercheurs et des institutions de recherches. 

15Dans une analyse plus réflexive de la publication scientifique, quelles sont les frictions qui interrogent l’éthique de la recherche ? Les nouveaux outils diffusionnels du numérique, ne risquent-ils pas de conditionner la production scientifique pour faire face à des injonctions de mise en visibilité empruntées au marketing ? Comment concilier les stratégies professionnelles des chercheurs et les injonctions de performance de l’économie de marché ? Comment sont construites les métriques - parfois alternatives - d’évaluations de la recherche ? Introduisent-elles des biais éthiques ? En effet, les chercheuses et les chercheurs peuvent adopter un regard de distanciation afin de faire valider par la communauté des pairs leurs résultats. Comment prendre en compte la réception par les publics (objet de la recherche) de cette distanciation inhérente au travail de validation des résultats par les pairs ? La publication nécessite-t-elle également l’implication des publics concernés par la recherche ?

16Dans ce dossier, quatre articles ont été sélectionnés pour proposer un ensemble diversifié de retours d’expériences de terrain, que ce soit au regard de la diversité des plateformes abordées ou bien des niveaux de sensibilité du terrain. Dans leur article portant sur « Le travail éthique invisible sur les plateformes numériques » Camille Alloing et Mariannig Le Béchec s’appuient sur l’analyse menée lors d’un projet qui les a conduits à collecter des données issues de plusieurs types de plateformes numériques, l’une dédiée au financement participatif et d’autres de réseaux socio-numériques. Ils expliquent comment leurs réflexions les ont amenés à modifier non seulement leurs méthodes – allant jusqu’à construire leur propre logiciel d’extraction plutôt que de recourir aux API des plateformes pour ne pas être soumis à leurs « fenêtres d’observation » particulières – mais également certains aspects de leurs recherches. Ils résument leurs trois préoccupations éthiques principales : l’anonymisation des données collectées, la gestion du (manque de) consentement éclairé et l’adaptation des pratiques de recherche au contexte. Par exemple dans le projet mentionné, ils ont finalement choisi d’éliminer délibérément certaines variables sociodémographiques des personnes dont les messages et publications ont été collectés pour procéder à une véritable anonymisation, afin d’empêcher de lever l’anonymat par des croisements de données. Ils évoquent un « bricolage » où les chercheur·es doivent adapter en permanence leur dispositif méthodologique à un contexte muable, d’une plateforme numérique à une autre et face aux modifications intempestives de leurs modalités de fonctionnement. Une telle réflexion éthique des chercheurs contribue à mettre en visibilité des aspects qui ne le sont guère autrement, sauf en cas d’incident ou de dysfonctionnement. Documenter la démarche pas à pas répond ainsi à la nécessaire transparence pour rendre compte des choix réalisés.

17L’observation distante, en ligne, de communautés de pratiques, épistémiques ou d’intérêt sont parmi les tout premiers terrains des chercheurs sur Internet. Les articles suivants prennent leur expérience comme toile de fond pour expliciter les démarches éthiques multiples nécessaires tout au long du processus de construction du projet de recherche et particulièrement quand l’objet et le contexte sont de nature sensible. Ainsi, l’article collectif de Victor Piaia, Eurico Matos, Tatiana Dourado, Polyana Barboza et Sabrina Almeida « Ethical issues in WhatsApp research: notes on political communication studies in Brazil » (article en langue anglaise) s’intéresse aux échanges au sein de groupes WhatsApp au Brésil, dans le cas de la communication politique. Après un état de l’art sur les recherches académiques menées au Brésil, les auteur.es discutent des « procédures, des lignes directrices et des risques » pour la recherche quand il s’agit de communication politique et que l’on souhaite concevoir une méthode pour collecter des données en ligne en respectant un cadre éthique. Ils interrogent également les enjeux autour de la position du chercheur en contexte numérique.

18Louis Bachaud va encore plus loin dans son article (en langue anglaise) « Navigating grey areas: ethical issues in studying online antifeminist communities ». Dans ce texte, l’auteur propose de mettre la lumière sur les contraintes particulières de ce type d’enquête afin d’armer les jeunes chercheurs dans un contexte juridique et technologique complexe. Se basant sur un cas pratique, l’étude de communautés anti-feministes en ligne, il propose une démarche qui vise à « réconcilier les multiples injonctions légales et institutionnelles, les recommandations des sociétés savantes », et les pratiques des chercheurs, parcourant le processus complet depuis la conception de l’étude jusqu’à la publication des résultats.

19Stéphane Djahanchahi présente également dans sa contribution ses pratiques de chercheur. Il analyse des enjeux de recherche quand celle-ci s’intéresse à un terrain ou l’on peut observer une pratique illégale ou des échanges la concernant. Analysant les discussions sur des forums en ligne consacrés à la production et à l’usage du cannabis, notamment à des fins thérapeutiques, mais en dehors des cadres institutionnels et légaux, cette contribution se concentre sur les processus de légitimation de « savoir-faire pratiques » illégaux. Échangeant dans une zone grise et à la marge de la légalité, les communautés observées nécessitent un positionnement particulier du chercheur et sont ici à l’origine d’une réflexion méthodologique intégrant entre autres l’impossibilité de citer des verbatims. Face à ces contraintes, l’auteur préconise une éthique inductive, s’adaptant aux variables des terrains complexes. Cette approche soulève des questions importantes. Sur ces terrains minés, l’éthique serait-elle alors une éthique malléable ? Que reste-t-il des universaux, s’il y en a, pour orienter les travaux des jeunes chercheurs ?

20Ces quatre retours d’expérience illustrent la diversité des questionnements éthiques posés, de nature épistémologique comme méthodologique, liés notamment au niveau de « sensibilité » des terrains analysés. Cette dimension réflexive autour des pratiques de recherche peut venir nourrir utilement les interrogations concernant les données de la recherche, traitées dans la précédente livraison de la RFSIC consacrée aux data papers.

Perspectives complémentaires autour des pratiques professionnelles et de la formation dans le domaine de l’information-communication

21La richesse du questionnement éthique confronté au numérique invite à examiner deux perspectives complémentaires : l’une concerne les pratiques professionnelles des métiers liés à l’information-communication et l’autre, la formation des chercheurs. Que ce soit du côté du journalisme, des métiers de l’information et du document ou des métiers de la communication, les questionnements éthiques sont au cœur même de ces pratiques professionnelles et vont bien au-delà de la rédaction des codes déontologiques. L’autre perspective concerne la formation à l’éthique et la nécessaire acquisition d’une littératie numérique par les chercheurs. Cet enjeu de la formation à l’éthique relève naturellement des deux axes traités dans ce dossier, le questionnement autour du numérique et les retours d’expériences issus de terrains qui posent problème aux chercheurs. Il constitue une perspective très riche et interroge une société savante comme la SFSIC quant aux dispositifs de formation et aux pratiques pédagogiques à développer notamment auprès des jeunes chercheurs.

Éthique et transformations des pratiques professionnelles des métiers liés à l’information-communication

22Dans l’optique de travaux menés il y a quelques années au sein du Resiproc (Catellani, Domenget, Maas, 2017), il s’agit de partir des pratiques professionnelles dans différents secteurs d’activité liés à l’information et à la communication, d’analyser leurs transformations et d’interroger l’impact d’une prise de recul éthique sur lesdites transformations. Il existe en effet nombre de principes, de règles, de questions éthiques que les praticiens se posent lors de l’exercice de leur métier, lesquels, lorsqu’ils font débat, peuvent être inscrits dans des codes, des chartes, etc., élaborés comme des outils d’encadrement et de reconnaissance des pratiques professionnelles. Les transformations des métiers sont marquées notamment par un outillage, une généralisation de l’usage de dispositifs numériques de communication pris en compte en partie dans les réglementations, comme le RGPD. Les transformations comme les médiations de pratiques professionnelles par des algorithmes, voire de l’IA, interrogent directement l’éthique des métiers. Face à l’hégémonie et aux potentielles dérives des GAFAM ou autres géants du Web, dans la capacité de stockage et de traitement des données, de nouveaux métiers ou de nouvelles fonctions sont apparus au sein des entreprises nécessitant une dimension éthique. Dans ce contexte, quel est le vrai rôle, les stratégies et les tactiques, du responsable de traitements des données, du délégué à la protection des données, de l’analyste de données, du community manager, du traffic manager, etc. ? Plus largement encore, quelles sont les interactions d’un point de vue éthique entre le monde professionnel et la réglementation (notamment le RGPD) ? En effet, si depuis la prise de conscience de la fuite des données et de la puissance commerciale engendrée, nous assistons à une levée - littérale - de bouclier de l’Europe (privacy shield) face aux « pure players » américains et aux géants de l’informatique domestique, comment se traduisent les nouvelles préoccupations sur le droit de l’information et la valeur de la vie privée ? Quelle régulation éthique des pratiques professionnelles est-elle possible ? Quel bilan peut-on faire des nombreuses chartes et codes éthiques professionnels ?

Éthique et littératie : dispositifs de formation et pratiques pédagogiques

23Les dispositifs d’information-communication nécessitent de nouvelles compétences d’analyse et de décryptage, constituant le socle d’une littératie numérique. En effet, plusieurs polémiques récentes ont révélé comment les technologies de deep fake produisent des informations très convaincantes qui nécessitent de s’interroger sur le renouvellement des compétences d’évaluation de l’information. De même, concernant la manipulation des individus, les médias sociaux et leurs résonances médiatiques ont des conséquences sociologiques, politiques, personnelles et épistémologiques de grande ampleur. La dimension individuelle du rapport entre éthique et pratique réflexive pourra s’étendre aux approches cognitives et à des dimensions sociales, notamment en termes de processus de régulation. Cette réflexion porte aussi sur les pratiques pédagogiques individualisées et situées d’enseignants-chercheurs du supérieur visant l’acquisition d’une posture critique via la maîtrise des outils de manipulation de l’information et des opinions. Plus largement, il s’agit d’ouvrir la réflexion à la transformation du questionnement éthique en dispositifs de formation organisés et structurants (formations doctorales, ateliers méthodologiques, etc.) et d’analyser des situations concrètes d’apprentissage. Comment se structure la formation doctorale quand elle vise la formation à l’éthique de la recherche ? Quels dispositifs existent et quels sont leurs effets ? Comment mettre en œuvre un apprentissage de l’éthique par le sensible et le concret ? Comment les approches critiques de plus en plus nombreuses (critical digital studies, critical literacy, critical privacy studies, empowerment, etc.) mobilisent-elles la relation à l’éducation et à la pratique pédagogique ?

24Autant de questions qui pourront faire l’objet de futurs travaux et de contributions à réunir dans un prochain numéro de la revue ou d’un ouvrage collectif. Pour l’automne 2022, le GER GENIC travaille également à l’animation d’un séminaire portant sur les partages d’expérience de questionnements éthiques en contexte numérique, lequel sera particulièrement orienté en direction des jeunes chercheurs. Cette projection vers l’avenir pose également la question du rôle de la Société française des sciences de l’information et de la communication (SFSIC) comme acteur accompagnant notre communauté sur ces questions, en proposant des espaces réflexifs et d’échanges. Le présent numéro est in fine le fruit d’un processus au cours duquel nous avons sondé la communauté des enseignant‧e-chercheur‧es en SIC et esquissé des domaines d’interventions légitimes de notre société savante nationale (Domenget et Wilhelm, 2018). Conseil, garant d’un cadre de réflexion collective, porteuse d’un dialogue avec les instances et institutions nationales et internationales concernées, la SFSIC travaille également sur le cadre de la formation, autant des étudiants que de jeunes chercheur‧es et à ce titre doit se saisir de cette thématique très concrètement. Parmi les pistes repérées dans l’enquête de 2017, la modalité privilégiée est celle d’une concertation, par démarche ascendante, relevant des pratiques de terrain pour mieux accompagner la communauté scientifique. C’est dans cette lignée que s’inscrivent les travaux passés et à venir du groupe GENIC.

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Bibliographie

Balicco L., Broudoux E., Chartron G., Clavier V. et Paillart I. (dir.) (2018). L’éthique en contexte info-communicationnel numérique. Déontologie, régulation, algorithme, espace public. Louvain-la-Neuve : De Boeck Supérieur, 158 p.

Balbo F., Berreby F., Boissier O., Bonnemains, V., Bonnet G., Bourgne G., Ganascia J.-G., Mermet B., Simon G., de Swarte T., Tessier C. et Voyer R. (2018). Éthique et agents autonomes. ANR-13-CORD-0006, URL : https://ethicaa.greyc.fr/media/files/ethicaa.white.paper.pdf.

Calabrese L. et Pérez Lagos C. (2022). « L’affaire Cambridge Analytica sur Twitter : résignation ou résistance face à la surveillance numérique ? », Terminal, 132-133, URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/terminal/8251.

Catellani A., Domenget J.-C. et Le Moing-Maas E. (dir.) (2017). « Professionnalisation et éthique de la communication (1) : des principes à la formation », Communication et professionnalisation, (5). URL : https://wh4.uclouvain.be/ojstest/ojs3/index.php/comprof/issue/view/93.

Dewey John, « What does pragmatism mean by practical? », The Journal of Philosophy, Psychology and Scientific Methods, 1908, 5(4), 85–99.

Domenget J.-C. et Wilhelm C. (2018). « L’éthique des pratiques de recherche liées au numérique en SIC : le rôle de la Société Française des Sciences de l’Information et de la Communication ». Dans Balicco L., Broudoux E., Chartron G., Clavier V. et Paillart I. (dir.). L’éthique en contexte info-communicationnel numérique (p. 101-111). Louvain-la-neuve : De Boeck.

Dynamiques des recherches en SIC, URL : http://cpdirsic.fr/wp-content/uploads/2019/08/dyresic-web-08-2019.pdf

Franzke Aline Shakti, Anja Bechmann, Michael Zimmer, Charles Ess and the Association of Internet Researchers avec Carsten Wilhelm (2020). Internet Research: Ethical Guidelines 3.0. URL : https://aoir.org/reports/ethics3.pdf

Latzko-Toth G. et Pastinelli M., « Par-delà la dichotomie public-privé : la mise en visibilité des pratiques numériques et ses enjeux éthiques », tic&société, vol. 7, n° 2, 2013.

Morozov E., Pour tout résoudre, cliquez ici, Éditions fyp, 2014.

Ricœur P. (1990) « Éthique et morale », in Revista Portuguesa de Filosofia, T. 46, Fasc. 1, (janvier-mars), pp. 5-17.

Références bibliographiques pour comprendre le cadrage des problématiques prises en charge par les comités d’éthique institutionnels de la recherche :

Loi Jardé : Décret n° 2017-884 du 9 mai 2017. Décret n° 2017-884 du 9 mai 2017 modifiant certaines dispositions réglementaires relatives aux recherches impliquant la personne humaine ; voir également la page de synthèse du dispositif institutionnel : Universal Medica. « Réforme des recherches biomédicales : la loi Jardé », 6 novembre 2017. https://www.universalmedica.com/fr/reforme-recherches-biomedicales-loi-jarde/

La fédération nationale des Comités d’Éthique de la recherche, qui fédère l’ensemble des comités d’éthique de la recherche académique et hospitalière : Fédération des CER https://www.federation-cer.fr/ ; définition de l’éthique avec présentation de l’histoire des comités de bioéthique : Fédération des CER « Qu’est-ce que l’éthique ? » https://www.federation-cer.fr/qu-est-ce-que-l-ethique/regards-sur-l-ethique,24563,40661.html

La circulation d’une demande d’examen d’un dossier à un CER « Comment savoir si on doit demander un avis éthique à un CER ou à un CPP ? » https://www.federation-cer.fr/comment-savoir-si-on-doit-demander-un-avis-ethique-a-un-cer-ou-a-un-cpp/comment-savoir-si-on-doit-demander-un-avis-ethique-a-un-cer-ou-a-un-cpp,24565,40663.html

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Pour citer cet article

Référence électronique

Jean-Claude Domenget, Carsten Wilhelm, Béatrice Arruabarrena, Camille Alloing, Christine Barats, Orélie Desfriches, Fanny Georges, Gérald Kembellec, Mariannig Le Béchec, Franck Renucci, Marta Severo, Brigitte Simonnot et Samuel Szoniecky, « Introduction »Revue française des sciences de l’information et de la communication [En ligne], 25 | 2022, mis en ligne le 01 septembre 2022, consulté le 11 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/rfsic/13164 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/rfsic.13164

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Auteurs

Jean-Claude Domenget

Jean-Claude Domenget est maître de conférences HDR en SIC à l’Université de Franche-Comté et responsable du pôle Conception, Création, Médiations au sein du laboratoire ELLIADD. Ses thématiques de recherche concernent les transformations des dispositifs socio-numériques d’information-communication, des pratiques professionnelles notamment dans les métiers de l’information-communication, des temporalités en jeu et des enjeux éthiques (éthique professionnelle et éthique de la recherche). Courriel : jean-claude.domenget@univ-fcomte.fr

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Carsten Wilhelm

Carsten Wilhelm est maître de conférences en SIC à l’Université de Haute-Alsace. Ses travaux mettent en regard les enjeux sociaux et politiques des usages des médias numériques, les dynamiques transculturelles de la circulation du savoir et des pratiques ainsi que l’influence des médiations technologiques sur ces mêmes processus dans une perspective comparative. Courriel : carsten.wilhelm@uha.fr

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Béatrice Arruabarrena

Béatrice Arruabarrena est maître de conférences au CNAM INTD-EPN 15 Stratégies et chercheuse au laboratoire DICEN-IDF. Elle a écrit sa thèse sur “Le Soi augmenté : Les pratiques numériques de quantification de soi comme dispositif de médiation pour l’action” et travaille sur la coopération médiatisée, la publication et communication scientifique et les data, la médiation et valorisation Courriel : beatrice.arruabarrena@lecnam.net

Camille Alloing

Camille Alloing est professeur en relations publiques à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Il est directeur du Laboratoire sur l’influence et la communication (LabFluens), et chercheur au Laboratoire sur la communication et le numérique (LabCMO). Ses travaux s’intéressent aux mécanismes de production et de circulation de l’information dans les environnements numériques. Courriel : alloing.camille@uqam.ca

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Christine Barats

Christine Barats est professeure des universités, en sciences de l’information et de la communication, à l’université Paris Cité et membre du Cerlis (UMR 8070). Ses travaux mobilisent l’analyse de discours pour examiner des processus de communication et de médiatisation. Elle mène une réflexion sur les enjeux méthodologiques liés à l’analyse de corpus issus du web et aux outils de statistique textuelle. Courriel : christine.barats@parisdescartes.fr

Orélie Desfriches

Orélie Desfriches Doria est Maître de Conférences en Sciences de l’Information et de la Communication, au département Information-documentation de l’Université Paris 8, et chercheur au laboratoire Paragraphe (EA 349). Ses recherches portent sur l’analyse et la cartographie de controverses, la modélisation de l’argumentation, et sur les pratiques informationnelles et la maîtrise de l’information dans les espaces numériques.

Fanny Georges

Fanny Georges est sémiologue, Maître de conférences en Sciences de l’information et de la communication au Laboratoire Communication, Information, Médias (CIM, EA 1484) de l’Université Sorbonne Nouvelle. Ses travaux portent sur la médiation sociotechnique des technologies socionumériques dans la conduite de l’existence : représentation de soi et identité numérique, relation à la mort médiée par le numérique. Elle est membre du bureau (vice-présidente) du Comité d’Ethique de la recherche de l’Université Sorbonne Nouvelle. Courriel : fanny.georges@sorbonne-nouvelle.fr

Gérald Kembellec

Gérald Kembellec est maître de conférences au Cnam et coordonne la thématique de recherche Data, médiation, valorisation au sein du laboratoire Dicen-Idf (EA 7339). Ses travaux mettent en relation les besoins des acteurs de la publication scientifique avec les avancées conceptuelles et techniques d’Internet : en particulier le semantic publishing. Il s’intéresse également à l’exercice interdisciplinaire des humanités numériques sur le terrain du GLAM (galleries, libraries, archives and museums). Courriel : gerald.kembellec@lecnam.net

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Mariannig Le Béchec

Mariannig Le Béchec est maîtresse de conférences HDR à l’Université Claude Bernard Lyon 1, membre de l’UR ELICO et responsable de l’URFIST de Lyon. Ses thématiques de recherche se situent dans le domaine de la communication numérique autour de la circulation de l’information, notamment scientifique et des pratiques ordinaires de lecture, d’écriture et de conversation. Elle développe des méthodes mixtes et en analyse de réseaux. Courriel : mariannig.le-bechec@univ-lyon1.fr

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Franck Renucci

Franck Renucci est maître de conférences HDR en SIC au laboratoire IMSIC de l’Université de Toulon. Ses travaux portent d’une part sur les organisations culturelles, cadres propices à la création, lieux de rencontres féconds pour des individus et des territoires transformés par le numérique et d’autre part sur les figures de continuité et de discontinuité créatives inhérentes aux expériences vécues par le corps humain dans sa communication avec l’autre. Courriel : franck.renucci@univ-tln.fr

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Marta Severo

Marta Severo est professeure des universités à l’Université Paris Nanterre et membre junior de l’Institut Universitaire de France. Elle est membre et directrice adjointe du laboratoire Dicen-IDF. Les pratiques participatives et contributives en ligne figurent parmi les thématiques de recherche qu’elle développe. En 2019, elle rejoint le conseil scientifique d’Open Edition. Courriel : marta.severo@parisnanterre.fr

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Brigitte Simonnot

Brigitte Simonnot est professeure des universités émérite, membre du Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine). Ses recherches portent principalement sur les pratiques informationnelles dans différents domaines dont la vie quotidienne, sur l’analyse des dispositifs d’accès à l’information en ligne, ainsi que sur l’épistémologie des sciences de l’information et de la communication. Courriel : brigitte.simonnot@univ-lorraine.fr

Samuel Szoniecky

Samuel Szoniecky est maître de conférences au département Humanités numériques de l’université Paris 8 et chercheur au laboratoire Paragraphe. Il explore des méthodes éthiques de design des connaissances, centrées sur la modélisation des pouvoirs de discerner, raisonner et agir, afin de développer des intelligences collectives par la stimulation, l’expression et le partage des sensibilités individuelles. Courriel : samuel.szoniecky@univ-paris8.fr

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