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Dossier

La neutralité carbone au prisme de la communication organisationnelle

Éloïse Vanderlinden, Elizabeth Gardère et Valérie Carayol

Résumés

La neutralité carbone a pour enjeux et objectifs d’arriver à l’équilibre entre les émissions de gaz à effet de serre et leur absorption. Derrière cette volonté institutionnelle et collective pour le bien commun, se cache une multitude de paramètres où études scientifiques et négociations internationales s’entremêlent. Ce contexte complexifie la définition de la neutralité carbone et par conséquent l’action autour de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cet article montre l’intérêt de la communication organisationnelle comme approche pour penser la mise en œuvre de la neutralité carbone.

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Texte intégral

Introduction

1La prise en compte de l’environnement dans les organisations a d’abord pris la forme d’un intérêt pour le « développement durable », les normes environnementales, le reporting et les « Agendas 21 ». La communication comme levier de transition avait pour rôle d’informer, de diffuser de nouveaux récits, voire d’aider au changement de comportement avec le concept de communication engageante développé par Françoise Bernard (2010, 2011). Après l’Accord de Paris de 2015, la notion technique de neutralité carbone devient incontournable comme principe d’action pour assurer une élévation maîtrisée de la température.

2En partant d’une observation participante dans une collectivité territoriale, cet article démontre en quoi la neutralité carbone, notion à la fois issue des sciences de la matière et mobilisée dans les négociations internationales, peut constituer un objet de recherche via l’approche de la communication organisationnelle. En effet, arriver à la neutralité carbone implique des transformations dans les activités des organisations. Or, la comptabilisation des émissions carbone demande déjà de nouvelles coopérations et coordinations bousculant les modes de travail établis. Notre argumentation s’appuiera sur une observation participante de deux ans dans une collectivité territoriale au moment de l’élaboration de sa stratégie de neutralité carbone.

3Définir la neutralité carbone et certains termes du champ sémantique qui l’accompagnent, permet de comparer cette notion avec celle du développement durable et de la transition écologique. Avant de considérer les outils législatifs mis à disposition des organisations pour intégrer la neutralité carbone dans leurs activités et notamment le Bilan des Émissions de Gaz à Effet de Serre (BEGES). L’analyse de la réalisation du BEGES nous permettra de mieux comprendre les questions de communication organisationnelles qui émergent lors de la mise en œuvre de pratiques qui peuvent paraître, au départ, d’ordre essentiellement administratives ou gestionnaires.

La neutralité carbone : un concept à l’équilibre entre logique scientifique et politique

4Si la neutralité carbone est présentée comme un principe simple, celui de l’équilibre entre les émissions de gaz à effet de serre et leurs absorptions, sa conceptualisation suscite de nombreux débats entre experts et sa mise en application révèle une réalité complexe. Dans cette première partie, nous définirons les contours de la neutralité carbone. Les termes de carbone et de CO2 (dioxyde de carbone) sont utilisés de manière interchangeable.

5La neutralité carbone est un terme mis sur le devant de la scène par l’Accord de Paris de 2015 qui introduit pour la première fois la notion dans un accord international en l’envisageant comme objectif global (Vallejo et al., 2018). Elle s’accompagne d’un langage technique faisant référence à la « compensation carbone », à nos systèmes de production d’énergie et à l’économie. L’utilisation de ces termes relève d’une appropriation de la thématique de la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans une perspective politique et publique mais s’éloigne de leur sens scientifique. Il est alors nécessaire de revenir sur les phénomènes en jeu et la définition scientifique des termes.

6L’origine anthropique du changement climatique provient de l’émission de gaz renforçant l’effet de serre. Ces gaz sont appelés « gaz à effet de serre » (GES). Le phénomène naturel d’effet de serre est responsable de la température à la surface de la terre : c’est un des facteurs essentiels à la vie sur terre et notamment à celle de l’homme. Parmi les différents GES (la vapeur d’eau, le méthane, l’ozone…), le dioxyde de carbone est mis en avant car l’augmentation de sa concentration dans l’atmosphère est proportionnelle à l’augmentation de la température (Rogelj et al., 2015). De plus, sa durée de vie de 100 ans participe à son accumulation quand d’autres GES au « pouvoir de réchauffement global » plus fort restent moins longtemps dans l’atmosphère, ce qui limite leur impact.

7En parallèle, certains écosystèmes sont appelés des « puits carbone » pour leur capacité à stocker ces gaz. Il peut s’agir par exemple des forêts (surtout celles avec des arbres en croissance) qui consomment du dioxyde de carbone pour la photosynthèse ou des zones humides qui vont le « dégrader ».

8En développant ses moyens de production et de transport, l’homme a petit à petit émis de plus en plus de GES, saturant les capacités d’absorption naturelles. En effet, toute consommation correspond à une production qui dépend de ressources naturelles et d’énergie pour les transformer. C’est la combustion de cette énergie qui produit les GES, notamment celle des énergies fossiles.

9La neutralité carbone se trouve ainsi au carrefour entre modes de vie et phénomènes naturels. Elle cherche à quantifier ces derniers pour mieux les appréhender et définir les actions qui sont pertinentes pour limiter l’impact de l’homme sur le climat que ce soit dans la gestion de l’environnement ou plus généralement de l’organisation des sociétés. Reprise dans les négociations internationales, elle reste un terme générique réinterprété en fonction des acteurs. Dès lors, qu’implique la neutralité carbone ?

10En nous appuyant sur l’article de Rogelj et al. de 2015 nous proposons de clarifier les termes de « zéro émission carbone nette », « zéro émission de GES » et « décarbonation ou décarbonisation » pour mieux appréhender le concept de neutralité carbone.

11En partant du principe que le CO2 s’accumule et que le réchauffement de la température est proportionnel à sa concentration, il est nécessaire de stopper cette accumulation pour limiter le réchauffement. Cet arrêt des émissions va permettre de « désaturer » lentement l’environnement de concentrations trop importantes de CO2. Cela signifie que les émissions doivent théoriquement arriver à zéro à un moment donné. On parle alors de « zéro émission carbone nette », ces émissions étant généralement estimées annuellement. Dans la mesure où parler de « zéro émission résiduelle » semble assez hypothétique et n’apparaît dans aucun des scénarios du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC), le qualificatif « nette » est toujours plus précis scientifiquement que le terme de « neutralité ». Parler d’émissions « nettes » intègre aussi l’idée de compensation que nous aborderons un peu plus loin.

12Le moment où ce « zéro » est atteint déterminera ainsi la température qui se stabilisera dans l’atmosphère. Autrement dit, un objectif de + 2 °C détermine également une trajectoire temporelle pour la baisse des émissions. Un retard sur une trajectoire donnée implique plus de pression à venir pour atteindre l’objectif fixé, et l’on sait que ce choix n’est pas anodin, le GIEC a largement informé du fait que chaque demi-degré a de fortes conséquences sur le climat.

13De fait, le CO2 n’est pas le seul GES. Dès lors, « zéro émission de GES » réfère à l’atteinte du zéro pour l’ensemble des gaz à effet de serre. Cependant, certains auteurs (Rogelj et al., 2015 ; Vallejo et al., 2018) estiment qu’il est préférable de distinguer le CO2 des autres GES dans la mesure où le traitement des différentes durées de vie complique les calculs. En effet, plusieurs métriques existent pour la mise en équivalence, c’est-à-dire le calcul de l’unité « équivalent carbone » qui s’exprime en kilos ou tonnes par exemple (Perrier, Guivarch et Boucher, 2018).

14Enfin, les termes de décarbonisation ou de décarbonation sont issus d’un glissement de la langue française de son usage scientifique vers un usage public centré sur le « carbone ». Ces termes sont donc équivalents mais ne doivent pas être confondus avec le troisième terme de « décarbonatation » qui renvoie à l’élimination de carbonates dans l’eau ou les sols. À l’origine, la décarbonisation était spécifiquement utilisée pour parler de la réduction des émissions carbone dans les processus industriels et de production d’énergie. Le terme de « décarbonation profonde » (en lien avec les termes full et deep decarbonisation en anglais) reviendrait alors à un objectif de « zéro émission nette ». Aujourd’hui, l’emploi du terme tend à se généraliser pour parler de réduction des émissions carbone sans distinction sectorielle.

15Arriver au « zéro émission nette » ne signifie donc pas de ne plus émettre du tout mais de compenser les émissions résiduelles. La compensation apporte de nouveaux termes à clarifier.

16Différencions tout d’abord compensation et séquestration. Cette dernière est une action de compensation réalisable par l’homme qui va consister à « enlever » du CO2 de l’atmosphère. Deux moyens sont envisageables : la gestion des écosystèmes qui sont des « puits carbone » (c’est ce que recouvre le terme « élimination » du carbone dans les négociations internationales) et le développement des technologies à émissions négatives (TEN). Ici aussi, la manière d’aborder ces moyens n’est pas neutre.

17En effet, les « puits carbone » posent la question de leur pérennité (par exemple une forêt peut arriver à un « équilibre » en matière d’absorption du carbone et peut également brûler), on parlera alors de « non-permanence ».

18« Du fait du risque de non-permanence associé à la séquestration in situ, « séquestrer une tonne de carbone dans un écosystème » n’est pas équivalent à « éviter l’émission d’une tonne de carbone de plus dans l’atmosphère à partir de combustibles fossiles ». » (Kervinio et Rais Assa, 2019).

19Les technologies à émissions négatives posent quant à elles la question de la prévision de leur disponibilité et du coût de leur diffusion.

20Enfin, la compensation renvoie également au marché carbone pour les émissions autorisées et au financement d’actions de réduction des émissions de GES à l’international. La notion de « prix du carbone » ne correspond pas à un prix à payer pour l’achat d’un produit (ici le carbone) mais au paiement d’un droit à émettre du carbone. Selon Dambrine et Valérian (2017) il s’agit donc d’un prélèvement. À l’heure actuelle, le marché européen (Emission Trading System ou ETS) couvre 45 % des émissions des 31 pays participants (UE 28 + Islande, Liechtenstein et Norvège) et 22 % des GES français (Boutang et Tuddenham, 2018). Son utilisation pose la question de la compétitivité économique et du réinvestissement des montants dans l’économie.

21À noter que les analyses économiques mobilisent également les termes de « neutralité carbone » ou de « compensation » pour des définitions complètement différentes : on définira par exemple la neutralité carbone comme « le différentiel de prix qui rend indifférent la production soit à base de charbon, soit à base de gaz » ou encore la compensation par rapport à l’effet positif que pourrait avoir le réinvestissement du prélèvement.

22Dans l’Accord de Paris, la neutralité carbone est évoquée dans l’article 4.1 comme : « un équilibre entre les émissions anthropiques par les sources et les absorptions anthropiques par les puits de gaz à effet de serre au cours de la deuxième moitié du siècle ». Chaque pays est ensuite libre de choisir ses moyens d’arriver à la neutralité carbone. Les éléments brièvement évoqués ci-dessus montrent la pluralité des approches possibles, la définition de la neutralité carbone devenant un challenge politique, technique et méthodologique. Pour de nombreux auteurs (Rogelj et al., 2015 ; Vallejo et al., 2018 ; Tozer et Klenk, 2018), si la neutralité carbone n’est pas le meilleur concept pour être un guide efficace de l’action au niveau national, elle permet cependant un langage commun et une vision à un horizon à la fois assez lointain pour être ambitieux et proche pour permettre sa traduction dans des mesures opérationnelles. Bien que certains expriment leur crainte que le concept soit utilisé pour réduire l’ambition des mesures de mitigation, il semblerait cependant que la notion vienne plutôt appuyer une volonté de renforcer l’ambition climatique au sein des pays. Néanmoins, il est difficile de ne pas faire le lien entre son succès grandissant et son potentiel d’interprétation. La neutralité carbone serait-elle un nouveau « développement durable » ?

« Développement durable », « transition écologique » et « neutralité carbone » : une suite logique ?

23La définition de la neutralité carbone comme un équilibre est l’aboutissement des négociations politiques internationales et crée une plasticité sémantique autour du terme, comme « bas carbone » ou « neutre en carbone », qui n’est pas sans rappeler l’idée de « formule » utilisée par Alice Krieg-Planque pour parler de « développement durable » : « un ensemble de formulations qui, du fait de leurs emplois à un moment donné et dans un espace public donné, cristallisent des enjeux politiques et sociaux que ces formulations contribuent dans le même temps à construire » (Krieg-Planque, 2010).

24Les deux termes sont également apparus suite à l’alerte de scientifiques que ce soit le rapport Meadows en 1972 ou le rapport spécial du GIEC sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C de 2018. Néanmoins, si l’Accord de Paris fonctionne comme texte fondateur de la neutralité carbone, à l’instar du Rapport Brundtland pour le développement durable, et s’il représente une source légitime de définition, cette dernière est plus ancrée dans des notions scientifiques. Les experts eux-mêmes tentent de clarifier les expressions utilisées comme « émissions anthropiques » (Perrier, Guivarch et Boucher, 2018). En effet si l’idée est facilement compréhensible, le calcul spécifique des émissions anthropiques est, lui, difficile à concrétiser. On y retrouve de manière plus forte encore que le développement durable une référence à l’expertise et à l’action où la neutralité carbone « s’affirme comme théorie, expertise et science » tout en exigeant la justification (Jeanneret, 2010). Le rôle des scientifiques comme experts assurant la « makeability » ou opérationnalisation est ainsi exacerbé.

25S’il est toujours possible d’intégrer des futurs très différents dans la « neutralité carbone », Kamilla Karhunmaa (2019) parle ainsi d’« imaginaire socio-technique unifiant », le terme paraît moins malléable que celui de « développement durable » souvent repris pour du greenwashing. En effet, la dimension de réduction des émissions est un objectif indépassable pour cette notion. Dès lors, il n’est plus tant question de compromis partagé comme pour le développement durable (Villalba, 2009) mais de laisser chacun mettre en place sa définition de la neutralité carbone, l’importance semblant être mise sur l’urgence de tous à agir à sa manière plutôt que d’agir de façon coordonnée. La neutralité carbone pourrait être considérée comme la continuité du développement durable dans la mesure où elle poursuit son travail d’esquisse d’un nouveau projet politique d’ampleur mondiale, à la fois par le récit et l’objectivisation (op. cit. ; Rumpala, 2009a) tout en donnant plus à voir « le monde derrière le produit » (Rumpala, 2009b) car elle force à regarder les systèmes de production dans leur ensemble.

26Les débats autour du développement durable et de la neutralité carbone posent la question du « comment » et renvoient à la question de la transition écologique. Si l’utilisation de la notion de « transition » n’est pas nouvelle et qu’elle porte en elle des significations connexes héritées d’un passé marqué par « la recherche désespérée de croissance économique et la poursuite effrénée de l’innovation technologique » (Mattern, 2015), la transition écologique se présente comme une volonté de changer de paradigmes et de modes de vie en révisant la relation écologie-société (Salvador, 2011). Elle englobe la « transition énergétique » et la « transition économique » et amène avec elle les notions d’adaptation, de vulnérabilité et de résilience. Selon l’approche de Rob Hopkins, il s’agit de trouver de nouvelles manières de faire société notamment par l’usage de la citoyenneté en s’écartant « d’une vision normalisatrice et réformatrice » (Laigle, 2013), quand d’autres, au contraire, posent la question de la planification de la transition écologique (Grandjean, 2012).

Comment la France s’est-elle emparée de la neutralité carbone ?

La définition française de la neutralité carbone

27La France a choisi une approche territoriale qui se distingue de la notion d’empreinte carbone (Michel et Deslot, 2019 ; Boutang et Tuddenham, 2018). En effet, elle tient compte des GES émis et absorbés sur le territoire français (métropole et outre-mer), ce qui exclue les transports internationaux aériens et maritimes (aussi appelés « soutes internationales ») et les émissions liées aux importations et exportations de biens et services. La définition française de la neutralité carbone correspond ainsi à 50 % de l’empreinte carbone d’un français. Deux arguments défendent cette approche : la somme des émissions territoriales correspond aux émissions mondiales et le calcul des émissions directes permet une qualité dite « MRV » (Mesure – Reporting – Vérification), assurant un traitement mesurable, notifiable et vérifiable par des tiers. D’autres arguments (Vallejo et al., 2018) estiment aussi que la neutralité carbone n’a pas de raison d’être atteinte au niveau national au vu des spécificités de production des pays qui entraînent de toute façon des exportations et importations qu’il faudra compenser artificiellement.

28Pour atteindre les objectifs de neutralité carbone à l’horizon 2050 qu’elle s’est fixée, la France entend utiliser l’ensemble des moyens disponibles : les mesures de mitigation, les technologies d’atténuation des émissions, la maximisation des absorptions par les forêts et les terres agricoles et l’achat de crédit carbone sur les marchés carbone internationaux pour les émissions autorisées. La modélisation des potentiels de ces moyens et les études d’impacts sont alors des guides importants pour la décision politique (Guilbaud, 2019). Outre la complexité des facteurs pris en compte et la forte mobilisation des experts en Sciences de la Matière et Sciences Économiques, on voit ici un fort besoin de planification et d’anticipation pour arriver aux objectifs ambitieux que la France affiche. Nous détaillerons maintenant les outils créés par la France pour mener sa transition sur son territoire.

Les outils pour la neutralité carbone française

29La Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) est le texte emblématique de la France pour réduire ses émissions de GES. Fondée sur le travail de modélisation abordé précédemment, elle définit une trajectoire pour atteindre la neutralité carbone. Pour cela, elle établit des « budgets carbone » par secteur d’activité et détermine des cibles indicatives (Boutang et Tuddenham, 2018).

30Le scénario choisi est dit « AMS », Avec Mesures Supplémentaires, en comparaison d’un scénario « AME », Avec les Mesures Existantes. Cela signifie que des améliorations successives pourront être apportées pour préciser la trajectoire. La SNBC est couplée à la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) qui est le seul texte devant lui être compatible. Pour le reste, la SNBC doit simplement être « prise en compte ».

31C’est la Loi de Transition Énergétique pour la Croissance Verte (LTECV) qui constitue l’outil d’application de la Stratégie Nationale Bas Carbone en 2015. Cette dernière renforce de nombreuses mesures issues des Grenelles de l’Environnement de 2008 et 2009. Par la suite, le Plan Climat de 2017 vise notamment à rendre irréversible la mise en œuvre de l’Accord de Paris. Plus récemment, la loi « Énergie-Climat » est venue compléter cet ensemble pour répondre à l’urgence climatique reconnue par le Sénat en juillet 2019. Comment ces différents outils contribuent-ils à la mise en œuvre de la neutralité carbone ?

La neutralité carbone, une question de communication organisationnelle ?

32C’est à l’échelon local que s’applique la loi si les acteurs locaux peuvent s’en emparer. Or, rien n’est moins évident comme le prouve une résolution du CESE adoptée en mars 2020, rappelant le besoin de cohérence et de moyens pour le respect de la SNBC. Nous proposons d’aborder ici la déclinaison d’un outil d’application de la neutralité carbone au niveau organisationnel : le Bilan des Émissions de Gaz à Effet de Serre (BEGES).

33Issue de la loi Grenelle II du 12 juillet 2010 et renforcée par la LTECV et la loi Énergie-Climat, la réalisation des BEGES tous les 3 ans est une obligation pour les collectivités territoriales de plus de 50 000 habitants. En reprenant le guide méthodologique fourni par le Ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer en 2016, nous définirons le BEGES comme « l’évaluation du volume total de GES émis dans l’atmosphère sur une année par les activités de la personne morale sur le territoire national et exprimé en équivalent tonnes de dioxyde de carbone ». Trois niveaux de comptabilisation des émissions, appelés SCOPE 1, 2 et 3, sont possibles : la quantification des émissions directes provenant des sources fixes ou mobiles, les émissions indirectes liées à la production d’électricité, de chaleur ou de vapeur (par exemple le chauffage), et enfin les autres émissions indirectes (par exemple celles des transports des salariés ou usagers, de l’achat de matières premières ou la gestion des déchets générés par l’organisme). Les exemples d’émissions donnés sont des « postes » d’émissions. Si les SCOPE 1 et 2 sont obligatoires, le troisième, qui contient le plus de postes (16 sur 23), est recommandé. Les institutions volontaires choisissent alors les postes traités. Notons que le BEGES n’est pas un diagnostic territorial qui, lui, « vise à estimer l’émission de GES de l’ensemble des activités qui se déroulent sur le territoire ».

34La réalisation du BEGES peut faire l’objet d’une publication sur le site « bilan-GES » administré par l’Agence de la Transition Écologique (ancienne ADEME). Sa non-réalisation peut entraîner des sanctions s’élevant jusqu’à 10 000 €.

35Enfin, en plus des résultats quantitatifs du bilan des émissions, le BEGES, en tant que rapport rendu aux services de l’État, inclut un plan d’actions (récemment appelé « plan de transition ») devant mener à la réduction des émissions de GES. La neutralité carbone a ainsi un outil touchant directement la réalité de l’organisation.

36La réalisation d’un BEGES demande la collecte de données correspondant aux postes obligatoires et aux postes recommandés choisis. Elle peut se faire par une personne interne à la collectivité territoriale ou faire l’objet d’un contrat avec un bureau d’étude voire d’un stage. C’est un exercice itératif qui peut être en partie automatisé. Dans tous les cas, elle demande de se pencher sur l’activité d’une organisation sous un angle qui n’est pas directement opérationnel par rapport à l’activité elle-même, c’est-à-dire que les données ne sont pas forcément celles utilisées par les services pour leur travail. De plus, si les premiers SCOPEs sont directement liés à la question de la consommation énergétique, le dernier étend le périmètre d’évaluation à des secteurs très divers, amplifiant ainsi les destinataires de la demande de collecte d’informations.

37Comment considérer les dimensions organisationnelles de cette collecte de données quantitatives et techniques ? Et quel angle d’approche particulier de ce phénomène nous permet l’approche en sciences de l’information et de la communication et particulièrement en communication organisationnelle ?

38La communication organisationnelle est un champ d’analyse académique au sein des Sciences de l’Information et de la Communication (SIC). Nous nous intéressons ici à la « dimension organisée et organisante de la communication, qui « fait » l’organisation » (D’Almeida et Carayol, 2014). Une approche de l’organisation sous un angle communicationnel permet ainsi d’étudier la dimension qualitative de l’intégration de la neutralité carbone. En nous fondant sur une observation participante de deux ans dans une collectivité territoriale et trente entretiens semi-directifs avec des agents liés aux actions de réduction des émissions de GES (que ce soit en tant que spécialistes de la maitrise de l’énergie ou d’achats responsables par exemple), nous développons les dimensions organisationnelles et communicationnelles de la collecte de données du BEGES.

39Notre analyse révèle tout d’abord des enjeux de mémorisation des activités et d’archivage. En effet, entre 2019 et 2021, le BEGES a déjà été réalisé trois fois par des services différents. La réactualisation par un nouveau service questionne la mémoire organisationnelle de la réalisation du bilan en tant que telle et montre un traitement différent en fonction des situations budgétaires et des ambitions avancées : alternance d’une réalisation en interne entre deux prestations externes, choix du découpage des catégories d’émissions, précisions des données choisies, … en parallèle, certaines données en apparence simples, peuvent faire émerger une partie de l’histoire de l’administration. C’est le cas des données relatives aux dates de construction des bâtiments qui, bien qu’obligatoires, peuvent subir les aléas des changements de compétences et donc des transferts de dossiers, tributaires des situations organisationnelles (gestion logistique, résistance…).

40La précision des données disponibles constitue ainsi un enjeu structurel montrant l’éclatement des services et la difficulté à consolider les données. La collecte des données de consommations énergétiques des bâtiments l’illustre bien. Ce type de données fait intervenir deux directions différentes (l’une dédiée au patrimoine pour la collectivité et l’autre au patrimoine pour le scolaire) et deux méthodes de relevé différentes (automatique ou via une facture annuelle). L’amélioration des données demande alors différents niveaux d’interventions en fonction des avancées des services et surtout une réponse ramenant directement au budget, par exemple pour la mise en place d’un système technologique ou la mise à disposition de moyens humains (temps de travail sur un poste, création d’emploi…). Or, la précision devient cruciale dès lors qu’il s’agit de mettre en place, et donc de justifier, une action de réduction des GES.

41Les dimensions managériales sont aussi apparues comme cruciales dans la réalisation du BEGES qui nécessite une coopération et une coordination transversales peu courantes au sein de la collectivité. En effet, l’administration publique est caractérisée par des voies hiérarchiques descendantes et ascendantes très présentes. Par le biais de notes de direction à direction (voire de Direction Générale des Services vers les Directions), ces voies formelles peuvent être mobilisées pour assurer une collecte de données la plus exhaustive possible. Elles assurent l’information et la prise au sérieux de la démarche mais ne sont pas synonymes de succès garanti. Car bien qu’en principe, toute activité génère des gaz à effet de serre, les directions marquées par une activité de service ont du mal à interpréter leurs actions dans ce sens : le côté « matériel » de la donnée occultant souvent les impacts liés aux conséquences des choix d’activités de service (il s’agira par exemple des actions territoriales).

42Cette méthode met donc en avant l’usage de la prescription qui rappelle l’aspect réglementaire de l’étude. Ce côté prescriptif nous semble provenir de l’omniprésence de la question de savoir si la préoccupation de la collecte de données en vue d’une action de réduction des GES est comprise et partagée car elle nécessite une mobilisation forte. Au-delà de cette méthode formelle, on retrouve aussi un besoin de ceux qui réalisent le BEGES d’être mobilisés par leurs collègues pour être à leur service et répondre à leurs attentes, bien que, paradoxalement, le lien avec les objectifs de direction soit rarement abordé. Ce besoin n’est pas sans rappeler le risque d’isolement dont parle Philippe Zarifian (2006), « celui [où] la communauté d’action n’arrive pas à prendre consistance, celui [où] l’individu se trouve livré à lui-même, fragilisé, n’arrive pas à édifier des appartenances professionnelles qui pourraient avoir sens ».

43Enfin, notre analyse fait ressurgir les difficultés stratégiques dues au rapport au politique au sein de la collectivité et à la multitude des horizons temporels qui se confrontent lors de la définition des objectifs. C’est le cas de certaines données qui posent question par rapport à leur unité de mesure. En effet, certaines unités ne sont pas de simples mesures de quantité mais donnent un indice de performance. La consommation énergétique d’un bâtiment s’exprime ainsi en kWh/m2, unité qui peut être ensuite traduite en kgCO2/m2. Or, ce mode d’équivalence ne met pas forcément en avant la politique énergétique de la collectivité territoriale en fonction du type d’énergie qu’elle choisit, notamment parce qu’en France l’électricité nucléaire est très peu carbonée. On retrouve ici la complexité de la réalité derrière la production énergétique à laquelle s’ajoute la réalité organisationnelle : peut-on faire un choix environnemental qui ne sera pas mis en valeur par les chiffres ? Qui portera ces enjeux ? La question du portage politique se révèle ainsi dès le stade de la collecte des données jusqu’à la valorisation des actions de réduction de GES.

44De même, la présentation des résultats et l’élaboration du plan d’actions mettent en lumière les différentes temporalités entre la réalité organisationnelle et la neutralité carbone. Tout d’abord, l’idée d’un horizon à 2050, s’il est jugé efficace pour mettre en action, peut aussi dépasser le temps d’action d’un professionnel et sembler inaccessible. C’est ainsi qu’un agent, suite à la présentation de la stratégie de neutralité carbone de la collectivité, s’exclame en prenant à partie le collègue d’à côté : « 2050 ? Où est-ce qu’on sera en 2050 ? On sera à l’EHPAD ! ». Cette réaction questionne la temporalité de l’étude même. Réalisée sur près d’un an, la collecte des données, abordée comme un événement ponctuel, est suivie d’un plan d’action sur plusieurs années. Quel temps, quels moyens, sont-ils laissés aux professionnels concernés pour s’approprier ces actions ? Dès lors, comment intégrer le BEGES dans le temps du travail de chacun ?

45La réactualisation du BEGES, à faire tous les 3 ans, peut être considérée comme un outil temporel qui permet de rappeler le sujet au sein des organisations. Ce temps légalisé renvoie à celui de la loi. Comme nous l’avons vu, ce dernier s’intensifie autour de la neutralité carbone ces dernières années. Il crée un contexte incitatif qui demande cependant une veille pour les acteurs désireux de s’en emparer.

46Le temps politique est le dernier paramètre temporel mis en avant par l’application de la neutralité carbone. Il concerne à la fois les niveaux nationaux et locaux, questionne le « courage politique », la « radicalité » nécessaire. Le temps de la politique nationale qui fixe les objectifs globaux s’empile ainsi au temps de la politique locale (mandats, règles de conduite en période électorale, …).

47Ces résultats montrent que les trois grands enjeux relatifs au système de comptabilité carbone, que sont la précision, la cohérence et la reconnaissance d’une incertitude légitime (Bowen et Wittneben, 2011), se retrouvent au niveau organisationnel. La réalité organisationnelle mise en avant dans cet article corrobore les conclusions de Bui et de Villiers (2017) : la réduction effective des GES nécessite à la fois des mesures opérationnelles et stratégiques.

48Ces mouvements mettent en avant l’aspect co-produit du fait organisationnel autour de la question de la neutralité carbone et placent la communication comme un « élément central dans la construction de l’action individuelle et collective » (D’Almeida et Carayol, 2014).

Conclusion

49On retrouve autour du BEGES un savoir « “situé dans des systèmes d’activités et de pratiques en déroulement continu” […] essentiellement social, “relationnel et médiatisé par des artefacts” » (Giroux, 2006). Il nécessite la mobilisation d’acteurs aux métiers et représentations très différents et les regroupe autour d’une coproduction cognitive devant aboutir à un plan de réduction des émissions. En s’intéressant à la neutralité carbone, cet article prolonge les travaux réalisés en communication environnementale et pour le changement social (Servaes et Lie, 2015) en s’inscrivant dans la ligne des travaux révélant les processus communicationnels d’activités techniques (Bouzon, 2002). Le cas du BEGES est alors un bon exemple pour montrer comment un sujet dominé par ses aspects techniques devient une question d’organisation pouvant être approché par la communication organisationnelle.

50L’application de la neutralité carbone s’inscrit aussi dans le cadre plus général d’une reconfiguration de l’institution publique entre « administration de missions » et « administration de gestion » (Gardère, 2012), et pose la question du nouveau management public de l’impact environnemental d’une collectivité et des compte-rendus à l’État.

51Rappelons enfin brièvement que la question de la communication comme diffusion d’un message est également très présente. En effet, les questions d’image, de sensibilisation, d’adhésion de l’ensemble des agents de la collectivité se retrouvent au moment du choix de catégorisation des postes d’émissions (angle politique, division budgétaire, par type d’activité, …), lors de la construction du plan d’action pouvant faire l’objet d’une démarche de concertation, lors de la diffusion et présentation des résultats et lors du suivi du plan d’action.

52La neutralité carbone se positionne ainsi comme un objet de recherche riche pour les SIC. La réalisation du BEGES étant obligatoire pour nombre de collectivités, mais aussi d’entreprises, d’établissements publics et de services de l’état, l’étude de la neutralité carbone offre une multitude de terrains potentiels. Dans la mesure où il est maintenant reconnu que la transition écologique est avant tout une question d’humains et non pas d’innovation technologique, les SIC ont un fort rôle à jouer pour l’étude de la transformation des modes de travail et de vie.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Éloïse Vanderlinden, Elizabeth Gardère et Valérie Carayol, « La neutralité carbone au prisme de la communication organisationnelle »Revue française des sciences de l’information et de la communication [En ligne], 21 | 2021, mis en ligne le 01 janvier 2021, consulté le 19 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/rfsic/10261 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/rfsic.10261

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Auteurs

Éloïse Vanderlinden

Éloïse Vanderlinden est doctorante en Sciences de l’Information et de la Communication au laboratoire Médiation Information Communication et Arts de l’Université de Bordeaux Montaigne Après une licence de biologie, elle s’oriente vers les SIC pour travailler sur la transition écologique des organisations. Elle réalise une thèse CIFRE dans une collectivité territoriale autour du Bilan des Émissions de Gaz à Effet de Serre. eloise.vanderlinden@etu.u-bordeaux-montaigne.fr

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Elizabeth Gardère

Elizabeth Gardère est Professeur des Universités (Université de Bordeaux) et chercheur au MICA (Université Bordeaux Montaigne), et membre de la chaire Unesco 769. Ses recherches en communication publique et politique analysent les organisations face à la migration des modèles entrepreneuriaux du service public vers l’action publique. L’expression démocratique, les logiques de travail collaboratif, l’acteur-réseau en mode projet, la normalisation et régulation, les stratégies institutionnelles et numériques avec les citoyens et la sphère économique sont les axes de ses publications. elizabeth.gardere(at)u-bordeaux.fr

Valérie Carayol

Valérie Carayol est professeur des universités à l’Université de Bordeaux Montaigne, et responsable de l’axe Communication, organisation et société (COS) du Laboratoire de recherche MICA. Ses recherches portent sur les théories et l’épistémologie des sciences de l’information et de la communication, les théories de la communication organisationnelle, les environnements numériques organisationnels et les Humanités digitales. valerie.carayol(at)u-bordeaux-montaigne.fr

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