Éditorial
Texte intégral
1Ce second semestre 2023 a vu la sortie de l’ouvrage collectif Théorie de la régulation, un nouvel état des savoirs, coordonné par Robert Boyer, Jean-Pierre Chanteau, Agnès Labrousse et Thomas Lamarche publié aux éditions Dunod. Si vous ne l’avez pas encore acheté, il va de soi que nous ne pouvons que vous encourager de le faire, en cela qu’il propose un panorama exhaustif de la recherche régulationniste sur 76 chapitres et autant de thèmes abordés. Qu’il s’agisse des concepts fondamentaux jusqu’aux différentes trajectoires nationales en passant par les analyses méso-économiques ou les « nouveaux terrains » comme les communs ou l’écologie, l’état de l’art est ici des plus larges. Un tour de France de présentation de l’ouvrage a commencé à Paris puis Lyon, et d’autres étapes sont prévues prochainement : à Lille le 18 janvier, puis à des dates ultérieures à l’EHESS (campus Condorcet), à Reims, à Montpellier, à Grenoble et à Bordeaux notamment.
2Si la réalisation d’un tel ouvrage couvrant autant d’objets différents présentés par autant de collègues a été possible, c’est sans doute parce que (1) la TR a su maintenir sa vitalité, continuant à produire et accumuler des savoirs sur des horizons anciens comme nouveaux via les outils et concepts développés au sein du paradigme, (2) que la communauté ou le réseau de recherche sous-jacent est institutionnalisé, capable de dialoguer avec d’autres institutionnalismes et fonctionne bien. Ces deux facteurs s’entretiennent l’un l’autre, bien entendu, mais cela permet de mieux souligner le rôle fédérateur voire mobilisateur de la Revue de la régulation dans cette entreprise collective.
3En assurant la publication de travaux régulationnistes, mais aussi institutionnalistes ou ouvrant à des perspectives voisines, la Revue de la régulation a ainsi permis de faire vivre et de renouveler la recherche, fonctionnant comme médiation, et donc comme institution importante, sinon centrale, dans la structuration du champ. On doit ici rendre hommage aux coordinateurs de l’ouvrage qui ont été aussi à la fondation de la revue, auxquels nous pouvons notamment ajouter Sandrine Michel, Pierre Alary et Julien Vercueil, ainsi que celles et ceux qui travaillent à faire fonctionner quotidiennement la revue.
4Justement, il nous faut évoquer ici qu’à compter de janvier prochain Jonathan Marie prendra à son tour la rédaction en chef de la revue après les deux ans passés par Matthieu Montalban. Ajoutons enfin que le fait que la revue ait choisi un modèle ouvert et gratuit (la voie diamant de l’accès ouvert) a sans doute aussi contribué à accroître sa diffusion et à assurer que les collègues continuent de la lire, alors que pendant ce temps, le paiement pour publication se développe largement comme nouveau modèle économique promu par les grands éditeurs scientifiques.
5Renouvellement des thématiques et des objets disions-nous, le dossier de ce no 35 porte sur l’économie politique de l’écologie, dossier coordonné par Gaël Plumecocq, Lousion Cahen-Fourot et Franck-Dominique Vivien. Le dossier comporte, outre son introduction, quatre articles originaux et deux entretiens. À cela doit s’ajouter également, pour faire un numéro réellement aux couleurs de l’écologie, les notes de lecture d’Agnès Labrousse sur l’ouvrage de Franck Aggeri, Innover à l’heure de l’anthropocène et ainsi deux présentations de thèse de jeunes collègues sur des thématiques liées à l’environnement, Sylvain Maechler et Alban Pellegris. Seules la note de lecture de Léo Malherbe sur l’ouvrage de Christian Bessy sur la propriété intellectuelle ainsi que les thèses d’Hector Labat Moles et Simona Bozhinovska, s’écartent de cette thématique écologie pour s’intéresser pour l’une à la thématique de l’innovation centrale également dans l’ouvrage d’Aggeri, et pour les autres à des problématiques de macroéconomie monétaire et financière.
6Nous vous souhaitons une excellente lecture et ne pouvons aussi que vous encourager à faire vivre encore longtemps la revue et le réseau régulationniste, en continuant à la lire mais aussi à y soumettre des articles issus de vos recherches. À ce titre, nous signalons que la Revue vient de lancer un Appel à Articles intitulé « Rapport salarial : redécouvrir la centralité de ses enjeux ». Cet appel vise à recueillir des propositions émanant d’analyses institutionnalistes (notamment influencées par la TR ou l’analyse PK) qui éclairent les mutations du rapport salarial ou les transformations du travail, comme leurs conséquences. Et nous rappelons enfin que « faire vivre une revue », c’est aussi accepter d’évaluer les articles quand vous êtes sollicité. Ce travail quasi invisible est clé dans la réussite d’une revue ; c’est l’occasion de remercier toutes celles et tous ceux qui ont accepté de fournir des rapports.
Pour citer cet article
Référence électronique
« Éditorial », Revue de la régulation [En ligne], 35 | 2nd semestre|Autumn 2023, mis en ligne le 21 décembre 2023, consulté le 13 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/regulation/23641 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/regulation.23641
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