- 1 De manière explicite dans le chapitre 3, par exemple p. 108, et de façon implicite dans d’autres ch (...)
1Les récentes crises financières ont été l’occasion d’interroger la capacité d’interprétation et de prospective de la science économique sur les pratiques financières contemporaines. L’ouvrage collectif, La finance autrement ? Réflexions critiques et perspectives sur la finance moderne, dirigé par Bernard Paranque et Roland Perez s’inscrit dans cette perspective. Réalisé dans le cadre d’un programme de recherche international, “Finance and Sustunability”, l’ambition de cet ouvrage est double : d’une part, proposer un nouveau paradigme pour comprendre la finance, d’autre part, étudier des formes alternatives de financement (investissement social responsable, microfinance, banque islamique). Les auteurs critiquent la théorie financière standard, car cette dernière ne prend pas en considération les dimensions sociales de la finance. Les auteurs ancrent leur approche dans la continuité institutionnaliste de la théorie économique. Cette approche institutionnaliste s’appuie sur l’utilisation d’une perspective historique dans plusieurs chapitres, sur la prise en compte des normes et des conventions, à l’image des comportements mimétiques et autoréférentiels (en particulier sur les travaux d’Orléan cités dans le chapitre 31), et sur l’encastrement de la finance dans les rapports sociaux. L’ancrage de la finance comme institution est présent tout au long de l’ouvrage, dont l’originalité réside dans la mobilisation d’un cadre d’analyse particulier - celui de la théorie d’Elinor Ostrom sur les Communs – pour construire les outils d’analyse nécessaires à la compréhension de la finance moderne. Les Communs sont des objets-frontières entre les paradigmes de la théorie économique (Chanteau et al., 2013 ; Chanteau et Labrousse, 2013) et sont à la source, aujourd’hui, d’un renouvellement de l’analyse de l’action collective dans plusieurs champs : d’abord celui des ressources naturelles (Ostrom, 1990), puis des biens et des services informationnels (Coriat, 2013).
2Les apports de cet ouvrage sont multiples :
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L’argumentation s’appuie sur une discussion théorique, maitrisée et précise, des articles fondateurs en théorie financière avec une présentation pédagogique de leurs apports et faiblesses ;
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Les auteurs exposent plusieurs cas d’étude fondés sur des pratiques professionnelles (voir p. 161), nourris par des analyses qualitatives (voir p. 203) et quantitatives (voir p. 280). Ces cas d’études concernent des pratiques marginales dans la finance moderne, mais ces dernières questionnent le fonctionnement même du système financier. À plusieurs reprises, les auteurs proposent également des préconisations plus pragmatiques mais pourtant essentielles comme la formation des financiers et le pluralisme des approches dans ces formations (ex. p. 124)
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Les auteurs préconisent un renouvellement des théories financières face à un double constat. D’une part, la mathématisation des théories financières a évincé les approches qualitatives et interdisciplinaires en finance ; d’autre part, les approches mainstream ne permettent pas de comprendre la récurrence des crises. L’ambition de cette contribution est de proposer un paradigme institutionnaliste en théorie financière : plusieurs contributions de l’ouvrage font référence à l’encastrement selon Polanyi, ou aux processus autoréférentiels d’Orléan. L’originalité de l’ouvrage est de compléter ce corpus théorique par la théorie des Communs selon Ostrom ;
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- 2 Comme le souligne Schumpeter, le banquier rend « possible l’exécution de nouvelles combinaisons, ét (...)
La proximité entre la finance et les Communs est justifiée au regard de l’utilité de la finance dans nos économies2 ; elle est d’ailleurs déjà soulignée dans d’autres travaux (voir Guérin et al.). Cependant la démonstration des auteurs reste inachevée : lequel de la finance, de la monnaie ou de l’entreprise est le Commun ?
3L’architecture de l’ouvrage offre une progression pédagogique en trois parties :
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- 3 Nous reprenons ici la terminologie des auteurs.
la première partie « Analyse critique du paradigme dominant en finance » questionne les fondements épistémologiques de la théorie financière standard3 et propose un paradigme alternatif (chapitres 1, 2, 3) ;
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la deuxième partie « L’investissement socialement responsable, le micro-crédit et la gestion des ressources » propose trois cas d’application pour une finance autrement (l’investissement socialement responsable (chapitre 4 et 5), le micro-crédit (chapitre 6) et les systèmes d’échanges locaux (chapitre 7)) ;
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la troisième partie « Finance, éthique et société » (chapitres 8, 9 et 10) discute des règles et des principes de justification éthique de pratiques financières alternatives comme la finance islamique.
4La première partie de cet ouvrage collectif regroupe trois chapitres qui posent les fondements de la critique de la théorie financière contemporaine et l’apport d’une approche renouvelée, ancrant la finance au cœur des sciences sociales dans la perspective d’un pluralisme scientifique. Les critiques des théories orthodoxes se complètent, malgré certaines redites.
5Dans le premier chapitre, Bernard Paranque défend la thèse d’une redéfinition de l’entreprise pour mieux comprendre l’action collective et la finance moderne. À travers l’exemple des « communautés de marque » (p. 38) et des « coopératives » (p. 40), l’auteur met en lumière l’existence de l’action collective, au-delà de la somme des intérêts individuels, et la diversité des règles d’échange et d’usage. Il propose une nouvelle matrice explicative de l’action collective combinant la théorie des Communs selon Ostrom et l’approche de Polanyi sur les formes de socialisation de l’échange. Cette grille interprétative est appliquée à trois exemples d’actions collectives (Ethomed, Fralib, Banque Palmas). À travers ces illustrations (coopératives, communautés de marques, Ethomed, Fralib, Palmas), Bernard Paranque souligne les ruptures existant dans la constitution de la valeur et la mise en lumière de l’usage comme dynamique à l’action collective. Ce chapitre, dense en références théoriques, porte parfois à confusion, laissant le lecteur perplexe sur l’articulation de ces cadres théoriques (de Polanyi à Ostrom). Malheureusement, les cas ne sont pas exposés de façon systématique et peu d’éléments sont fournis sur la méthode de collecte et de traitement des données de façon générale.
6Le deuxième chapitre, écrit par Thomas Lagoarde-Segot, constitue à la fois une analyse critique de la théorie financière standard et une ébauche de programme de recherche en faveur d’une « diversification de la recherche financière » (p. 85). Dans la première partie de l’article, l’auteur critique la « neutralité, objectivité et scientificité » de la théorie financière (p. 94), le paradoxe entre le positivisme affirmé et les jugements de valeur implicites (p. 91), et l’existence de normes sociales complètement évincées des théories (p. 93). Il met en lumière « la performativité de la finance » (p. 92) du fait de l’enchevêtrement des réseaux de production du savoir, de la participation des producteurs de ce savoir aux activités financières et donc la participation de cette science à la réalité qu’elle observe (p. 94). Il présente les quatre références qui selon lui constituent les fondements de l’approche moderne de la finance :
la définition de la notion de rendement financier à une catégorie statistique dénuée de fondements économique et moraux (Markowitz), la détermination une norme de retour sur investissement pour les actionnaires (Sharpe) […], conférer au marché financier la capacité théorique de mesurer la valeur fondamentale des actifs réels (Fama), réduire la notion de création de valeur à la seule mesure de la richesse actionnariale. (Jensen et Meckling, p. 98)
7Dans la deuxième partie de l’article, l’auteur défend l’idée selon laquelle la finance « demeure une science sociale » (P. 93) en opposition à la dynamique amorcée depuis plusieurs décennies pour laquelle « la finance moderne ou scientifique, portée par son souci de devenir une vraie science, s’est débarrassée de ces facteurs de contingence pour tenter d’aboutir à une discipline universelle, comme son modèle, la physique » (P. 107). L’auteur esquisse les objectifs d’un programme de recherche en faveur d’un pluralisme théorique pour la finance, tout en restant très ouvert sur les fondements épistémologiques et méthodologiques de celui-ci. Les fondements de la théorie financière standard sont exposés avec clarté en soulignant leur force et leur limite, mais les conjectures pour le renouvellement théorique manque de précision et de robustesse, comme dans plusieurs parties de l’ouvrage.
8Dans le chapitre 3, Roland Perez souligne les limites de la mathématisation de la théorie financière standard et propose des pistes de réflexion en faveur d’un programme de recherche alternatif. L’auteur démontre comment l’utilisation accrue des mathématiques a favorisé des pratiques autoréférentielles et mimétiques entre les chercheurs, les experts et les acteurs financiers. Il illustre son point de vue par l’exemple de la crise des subprimes. À partir de ce constat, l’auteur rappelle l’importance de l’imbrication entre la finance, la politique et l’éthique. Il propose de resituer la finance dans les sciences sociales de façon globale, d’élargir les variables explicatives (le risque, mais aussi les prix, les taux par exemple) et d’utiliser autant de méthodes quantitatives et qualitatives élargies. Perez termine sur l’enjeu d’une réforme de la formation des financiers comme facteur de changement. Annoncé dès les premières lignes, ce chapitre expose une réflexion encore en construction et expose des pistes de changement plus pragmatiques que conceptuelles.
9Après cette première partie, qui présente de façon globale la théorie financière standard, ses limites et des perspectives nouvelles, la deuxième partie se concentre sur des cas particuliers de pratiques financières, laissant apparaître une ambiguïté présente dans tout l’ouvrage sur la nature de l’altérité de la finance. L’ouvrage oscille entre la présentation d’analyses conceptuelles mobilisant des théories non utilisées dans la théorie financière mainstream et l’analyse, avec des outils conventionnels, de formes de financement marginales comme l’investissement socialement responsable, le microcrédit ou la finance islamique.
10Les chapitres 4 et 5 abordent l’investissement socialement responsable (ISR) de façon complémentaire. Dans un premier temps, Christophe Revelli analyse la manière dont la dimension éthique de l’ISR s’est amoindrie au profit de la relation entre performance sociale et performance financière qui favorise des stratégies opaques de filtrage et de sélection des entreprises. Il illustre son propos par l’étude des apports et limites des critères environnementaux, sociaux ou de gouvernance (ESG) intégrés dans l’ISR. L’auteur défend la thèse d’un repositionnement de l’ISR centré sur l’éthique et plaçant l’investisseur individuel au cœur du dispositif financier. Il préconise aussi de développer des critères d’analyse extra-financiers tout en s’émancipant de la comparaison avec les performances des produits d’investissements dits classiques. Il souligne les difficultés méthodologiques et propose le cas pratique d’un processus de filtrage ISR renouvelé. Le chapitre 5, rédigé par Jacques Nivet, complète l’analyse précédente : l’auteur décrit l’évolution historique de l’ISR en lien avec la responsabilité sociale des entreprises et le développement durable. Il s’appuie sur le partenariat entre un opérateur financier et un centre d’études de conseils pour développer une stratégie novatrice (stratégies avancées d’investissement) permettant de résoudre les imperfections de l’ISR tout en conservant ses ambitions en termes de développement durables. L’utilisation de notions sans un réel effort de définition (développement durable, responsabilité sociale des entreprises par exemple) affaiblit la démonstration.
11Le chapitre 6 traite du microcrédit et des conditions nécessaires pour que le celui-ci atteigne son objectif d’inclusion financière positive. Après avoir rappelé les polémiques circulant autour du microcrédit et sa promesse de réduction de la pauvreté, Jean Michel Servet énonce six conditions micro-économiques au niveau des emprunteurs, de leur utilisation du crédit et de la gestion de leur budget indispensables pour que le microcrédit soit facteur d’amélioration socio-économique. Chaque condition est largement documentée par des études empiriques menées en Afrique Subsaharienne. Par exemple, une des conditions est que l’utilisation du crédit par les emprunteurs soit exclusivement dédiée « à accroître leurs capacités productives et non leur consommation » (p. 183). Jean Michel Servet ajoute deux conditions de niveau méso-économique sur les gains des bénéficiaires du microcrédit et sur le rendement moyen des activités financées. Il finit par deux conditions macro-économiques : l’une concerne l’utilisation des ressources nouvelles en faveur de biens locaux, l’autre vise à prémunir de la fuite des ressources créées hors du pays. À la première lecture, ces conditions semblent évidentes car elles sont la reformulation des principes théoriques du microcrédit. Dès lors l’auteur insiste sur la condition de réalisation simultanée de ces dix conditions et sur leur difficulté d’exécution du fait de l’imbrication de dimensions individuelles et collectives, de facteurs économiques, politiques et sociaux et de tensions possibles entre ces différents axes.
12Le dernier chapitre de cette partie traite des systèmes d’échanges locaux en Kabylie, analysés grâce aux apports de Polanyi. Après avoir distingué commerce et marchés, Belaid Abrika, Bernard Paranque et Cécile Perret s’attachent à décrire les pratiques d’échanges et les différents degrés d’encastrement. Afin de montrer la cohabitation de différentes formes d’échanges et les différents niveaux d’encastrement, les auteurs nourrissent leur propos d’exemples issus des marchés traditionnels kabyles, particulier d’un marché dominical exclusivement géré et fréquenté par des femmes. Mais le chapitre s’achève sur la description du cas d’étude sans approfondir son analyse et ne permet pas de répondre à la question de la cohérence avec le reste de l’ouvrage.
13Cette partie examine un vaste spectre de pratiques financières qui complètent la première partie théorique Cependant, la cohérence et l’articulation de ces pratiques sont peu explicitées. Autrement dit, comment articuler les principes d’encastrement des échanges dans des marchés physiques à la confection de critères d’évaluation de la performance de produits financiers ? Sommes-nous, dans les deux cas, dans une autre finance ?
14La troisième et dernière partie de l’ouvrage, « Finance, éthique et société », regroupe un chapitre sur la pleine conscience et la philosophie bouddhiste en finance et deux chapitres sur la finance islamique.
15Le chapitre 8 interroge le lien entre la compassion des banquiers et des financiers et la performance de leurs décisions, autant pour éviter les mauvaises que pour favoriser les bonnes. Mobilisant les principes de la tradition bouddhiste, Christophe Faugère interprète le comportement et les choix stratégiques de figures de la haute finance selon ces préceptes. Le chapitre intègre un entretien avec Solomon Halpern, président d’une société américaine de gestion d’actifs (Higlander Wealth Services) pratiquant la pleine conscience dans son management et son activité financière, et présentant cette technique comme un avantage concurrentiel. L’auteur conclut que la mise en place d’une régulation forte en finance ne permet pas de limiter les comportements contraires à l’éthique des individus, il plaide en faveur de la valorisation de la compassion dans la formation des banquiers et des financiers. Nourris d’exemples célèbres issus du monde de la finance, ce chapitre confirme par une grille analytique philosophique l’importance de la dimension relationnelle dans la finance, comme cela a été largement démontré (Lobez et Vilanova, 2006). Toutefois, comme dans d’autres contributions de cet ouvrage, seules la composante individuelle et celle de lien social sont prises en considération, laissant sous silence la question des normes et des règles collectives.
16Les deux derniers chapitres concernent la finance islamique : le premier montre comment les précurseurs de la finance islamique ont favorisé la compatibilité entre les actions financières contemporaines et les principes de la Charia en matière de finance. Abdel-Maoula Chaar propose d’analyser la finance islamique comme une pratique financière alternative. Il décrit le processus historique d’adaptation des principes islamiques aux pratiques de la finance moderne tout en soulignant de nombreuses contradictions. L’auteur présente avec clarté les différents instruments de la finance islamique. Ces derniers reposent sur le choix de financer des entreprises sociales en utilisant des donations, des prêts sans intérêt et de l’investissement en capital afin de répondre aux impératifs de la finance islamique. L’auteur propose une adaptation du fonds Yunus pour l’entrepreneuriat social aux principes de la finance islamique. À partir de ce modèle, l’auteur préconise le retour sur le concept d’intermédiation économique et la valorisation de l’utilité socio-économique, en opposition à la focalisation sur le profit financier. L’auteur conclut sur l’articulation entre la technicité de la finance conventionnelle et les valeurs éthiques de la finance islamique pour favoriser une finance alternative. Le chapitre 10 complète l’étude de la finance islamique par une étude des performances de la finance islamique selon les critères environnementaux, sociaux ou de gouvernance (ESG). Elias Erragragui et Bernard Paranque débutent leur propos par une mise en parallèle historique des fondements de l’ISR et de la finance islamique, tout en soulignant des divergences en termes d’objectifs entre ces deux pratiques d’investissement : l’une se focalise sur la maximisation de la performance financière et la performance sociale (p. 273), l’autre concerne la mise en place d’outils financiers compatibles avec les préceptes religieux. Cependant, des proximités sont observées dans les pratiques de ces formes d’investissements, les intérêts sociaux préconisés par les principes religieux trouvent écho dans les préoccupations environnementales et sociales du développement durable. Dès lors, les auteurs testent la performance de la finance islamique au regard de critères d’évaluation propres à l’ISR, à partir du filtrage des entreprises financées. Le modèle choisi mesure la performance à la lumière du risque, du rendement de marché, de la taille de l’entreprise, de la valeur comptable et de marché principalement. Le principal résultat de l’étude est de privilégier une sélection et un filtrage positif des entreprises pour améliorer et développer les performances de la finance islamique.
17La conclusion de l’ouvrage propose une perspective théorique en discutant de la « finance comme Commun ». Bernard Paranque souligne que la finance est essentielle à une économie monétaire, mais on observe des situations de rivalité forte entre agents économiques et de rareté des fonds disponibles. Comme c’est le cas pour les ressources naturelles, la question d’une gestion partagée et socialement équitable s’impose. L’auteur propose alors de définir une institution qui garantisse un système de règles d’usages, de propriété et de gouvernance permettant de qualifier la finance comme un Commun, faisant ainsi le lien avec les travaux récents sur les Communs (Chanteau & Labrousse, 2013 ; Coriat, 2015). Pour expliquer cette extension, l’auteur questionne la dimension sociale et politique de la finance dans nos économies ; malheureusement l’argumentation présente des incohérences dans l’utilisation des théories monétaires. En effet, l’auteur assimile des caractéristiques de la monnaie – « liquidité et crédit » (p. 295) à des « fonctions de la finance » (p. 295). De même, l’auteur est confus sur sa conception du processus de création monétaire qui oscille entre la théorie classique de monnaie exogène et la monnaie endogène keynésienne : l’accès au crédit « ne peut être assuré que par la capacité d’épargne » (p. 295) ; tandis que les monnaies locales constituent une forme de création monétaire (p. 296). L’argumentation présente un deuxième écueil dans l’usage du mot « institution », qui tantôt peut être compris comme un système organisant les rapports sociaux (p. 296), tantôt semble se limiter à une organisation collective « une institution commune de gestion de cette ressource » (p. 298). À plusieurs reprises au cours de la lecture, on s’interroge sur la définition et le périmètre de l’expression utilisée par les auteurs, la « finance autrement » : est-elle simplement une pratique financière non conventionnelle étudiée à la lumière de la théorie financière standard, ou l’expression d’un paradigme analytique distinct de la théorie financière standard ? Cet ouvrage constitue une contribution originale dans la construction d’un paradigme alternatif en théorie financière, suggérant de nombreux chantiers et ouvrant la voie pour un renouvèlement des analyses.