76 | 2010
Écrire en temps de détresse : le roman maghrébin francophone
« À quoi bon des poètes en temps de détresse ? » : cette célèbre question posée par Hölderlin traduit souvent le désarroi des écrivains (y compris dramaturges et romanciers) confrontés aux horreurs de l’histoire. Que peuvent les mots — et principalement les mots de la littérature — dans un monde saigné par la colonisation ou le terrorisme ? La « décennie noire » que connaît l’Algérie à la fin du XXe siècle correspond au développement d’une importante littérature, principalement narrative, écrite en français, dans une langue réappropriée, renouvelée par rapport à l’ancienne métropole et aux écrivains maghrébins de la génération précédente. Face à l’islamisme meurtrier, en marge des formes héritées de l’engagement, ces créateurs inventent une littérature malgré tout. Si le récit correspond à la manière dont les hommes donnent forme et sens à leur action, les nouveaux romanciers des années 1990 croient en une écriture du sursaut : sans s’illusionner sur la capacité des mots à changer le monde, ils inventent un espace de survie, créent une distance salutaire qui mise sur le carnavalesque, la dérision et la poésie.
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Présentation [Texte intégral]
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Écrire en temps de détresse : autour du roman maghrébin francophone
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