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15 | 2012
Légiférer sur la contestation des génocides : débats et enjeux

Ce dernier numéro de la Revue arménienne des questions contemporaines, publié en décembre 2012, est revenu sur les nombreux débats et controverses suscités par le vote de la loi dite Boyer du 23 janvier 2012, tendant à pénaliser la négation des génocides, et son invalidation par le Conseil constitutionnel, le 28 février 2012. En France, ces controverses s'inscrivent dans un débat plus ancien et plus profond sur la nature des liens entre la loi et l'histoire, ou même plus généralement entre le politique et le passé. Aussi comprendre les débats et les enjeux actuels nécessite non seulement de prendre du recul, mais aussi de distinguer les différents aspects de ces enjeux: dans cette optique, ce dossier distingue le débat des historiens, celui des juristes et les enjeux plus proprement politiques. Boris Adjemian retrace le débat inachevé des historiens français sur les "lois mémorielles" en remontant au début des années 2000 et en interrogeant au passage la pertinence de ce concept apparu en pleine controverse. Mettant en évidence le lien entre l'histoire-mémoire (par opposition à une histoire-science ou une histoire-problème) et l'actuel débat sur les "lois mémorielles", Gérard Noiriel livre une réflexion élargie sur les usages publics de l'histoire en France depuis l'affermissement du régime républicain au XIXe siècle. Dans une seconde partie, Sévane Garibian analyse les rapports entre droit, histoire et mémoire sur le plan juridique, en mettant à plat la question de l'impunité du négationnisme dans une société démocratique. Dans une troisième partie, Raymond Kévorkian revient sur les enjeux diplomatiques et les répercussions internationales d'une loi pénalisant le déni de génocide en France, tandis que Jean-Pierre Chrétien, évoquant le cas du génocide de 1994 au Rwanda, plaide pour le droit à la recherche sur les génocides et sur les négationnismes en soulignant les problèmes posés par l'absence d'un positionnement politique officiel et clair à ce sujet en France. Enfin, dans une dernière partie de ce dossier, nous avons demandé à Ahmet Insel et Michel Marian de poursuivre le dialogue qu'ils avaient entamé en 2009, en évoquant cette fois-ci les retombées du vote de la loi Boyer, et de son invalidation, pour le dialogue turco-arménien vu depuis la France et la Turquie.

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