Les avancées scientifiques et techniques en biomédecine génèrent des débats sociétaux qui semblent s’être intensifiés au tournant des années 1980-1990, avec l’essor des sciences du cerveau, des sciences cognitives et des neurosciences, et le lancement du grand projet international de cartographie du génome humain, le HGP (acronyme anglais pour Human Genome Project, soit le Projet Génome Humain). En témoignent les « NBIC », porteuses de fortes controverses, et exemplaires des profonds espoirs et inquiétudes que génèrent ces innovations.
Les sciences sociales sont profondément partagées face à cet essor, d’autant qu’elles l’interpellent souvent à partir de leurs propres fondements épistémiques : critiques du réductionnisme et du « biologisme » (Lemerle, 2014), ou à l’inverse compagnonnage, voire fascination pour les potentialités de l’hybridation technoscientifique (Haraway, 2007). Pour éclairer leurs participations à ces débats, arrêtons-nous plus spécifiquement sur la génétique. Leu...