La collecte et l’utilisation des data constituent le fer de lance d’un capitalisme contemporain dominé par les géants de l’Internet — les célèbres GAFAM — et régi par la marchandisation de nos données personnelles et de nos usages des technologies numériques. L’hégémonie de ce « capitalisme de données » est fondée sur l’exploitation du travail gracieux invisible des utilisateurs et sur une panoplie de discours d’escorte encourageant ces derniers à s’exprimer sur les réseaux. Tout ce que nous produisons en ligne à travers nos publications, nos interactions ou nos évaluations — autrement dit toutes les traces que nous laissons au fil de nos pérégrinations numériques — constituent potentiellement la matière première d’une proliférante économie à laquelle nous contribuons, sans toutefois toujours y souscrire, ni pleinement en percevoir les tenants et les aboutissants.
La fétichisation des données, nouveau « trésor » et nouvel avatar formulaire de la « révolution numérique », perpétue à ...