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Un littoral sableux en progradation : le lido entre Leucate et Port-la-Nouvelle (Aude, Golfe du Lion, France)

Jean-Pierre Larue, Mostafa Bouabdallah et Robert Étienne
p. 151-173

Résumés

L'étude multichronique de photographies aériennes révèle que le lido entre Leucate et Port-la-Nouvelle (Aude) a progradé d'environ 15 % en largeur, entre 1952 et 2008. L'analyse sédimentologique permet de montrer que cette progradation exceptionnelle en période d'élévation du niveau marin est due à la présence de barres pré-littorales volumineuses et bien alimentées par la dérive littorale et le transport éolien effectué par les vents de terre. Cependant, du fait de la montée actuelle du niveau marin (2,5 à 3 mm/an) et malgré la poursuite de l'accrétion, le lido subit des inondations de plus en plus fréquentes entre le cordon actuel et l'ancien cordon romain.

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Texte intégral

I - Introduction

1Dans un contexte de montée récente du niveau marin (A. CAZENAVE et al., 2008), l'accrétion des littoraux sableux est un phénomène plutôt rare dans le monde : selon E.C. BIRD et M.L. SCHWARTZ (1985), 70 % du linéaire côtier recule, 20 % est en relative stabilité et seulement 10 % est en accrétion. Pour le Golfe du Lion, une comparaison des traits de côte entre 1945 et 1996, effectuée pour le Service maritime et de navigation du Languedoc-Roussillon, révèle une grande mobilité des côtes sableuses. Le continent a perdu 552 ha et gagné 292 ha, ce qui se traduit par une érosion nette de 260 ha en 50 ans (D. FRAYSSINET, 2000). Mais de fortes différences spatiales apparaissent : le recul est important aux deux extrémités, à l'est du cap d'Agde et au sud de l'embouchure du Tech, alors que dans la partie centrale dominent l'accrétion ou la stabilité. Le secteur étudié, entre Port-la-Nouvelle au nord et le plateau de Leucate au sud, se situe dans cette dernière partie.

2Le but de cet article est d'analyser les processus morphodynamiques, de montrer et d'expliquer les étapes de l'accrétion. Pour cela, nous avons réalisé une étude multichronique de photographies aériennes et effectué l'analyse sédimentologique des sables du lido et des matériaux détritiques susceptibles d'alimenter ce dernier.

II - Cadre de l'étude

3Entre Port-la-Nouvelle et le plateau de Leucate, le littoral sableux, rectiligne sur 9 km, comprend plusieurs unités de la mer vers l'intérieur (Photo 1, Fig. 1). L'avant-côte présente une pente faible (0,75 %) et comprend trois barres pré-littorales modelées dans l'USU (upper sand unit, unité supérieure de sable mobile), limitée à la base par des beach-rocks datés de 6000 à 1700 BP en d'autres parties du Golfe du Lion et entrant en contact avec les sédiments vaseux vers 30 m de profondeur (J.P. BARUSSEAU et B. SAINT-GUILY, 1981 ; R. CERTAIN et al., 2005 ; B. FERRÉ et al., 2005). Cela donne un caractère dissipatif très prononcé (J.P. BARUSSEAU et al., 1991). Le cordon littoral actuel, ici peu élevé (50 à 100 m de largeur et 1 à 1,50 m de hauteur), isole de la mer une étendue plane, inondée fréquemment soit par l'eau de mer en cas de vent marin, soit par le débordement de la lagune de Lapalme par vent de terre, la tramontane. Des dunes peu élevées et des restes d'anciens cordons littoraux accidentent cette zone plane tapissée d'une fine couche de vase grise et de sel. Face à la mer, le cordon présente une pente forte façonnée par les processus liés au jet de rive et à la nappe de retrait. À l'arrière, l'île des Coussoules, formée de plusieurs cordons couronnés de dunes fixées dont la flore est très riche en espèces rares (comme la lavande de mer et le caucalis maritime), est séparée de cette zone par une falaise sableuse de 2 m de hauteur qui peut être atteinte par la mer lors de tempêtes exceptionnelles. La lagune de Lapalme, qui a été exploitée en marais salants dans sa partie nord-est jusqu'en 2005, sépare l'île des Coussoules du plateau de Leucate et communique avec la mer par le grau temporaire de La Franqui. Au nord, le cap Romarin est une falaise morte qui a conservé une encoche marine pléistocène, correspondant sans doute au dernier haut niveau marin interglaciaire (J.C. ALOÏSI et al., 1978 ; J. LABOREL et al., 1998).

Photo 1 - Vus du plateau de Leucate en direction de Port-la-Nouvelle, le lido et le grau de La Franqui. [cliché : J.P. LARUE, le 19 avril 2006]

Photo 1 - Vus du plateau de Leucate en direction de Port-la-Nouvelle, le lido et le grau de La Franqui. [cliché : J.P. LARUE, le 19 avril 2006]

1 : voie ferrée. 2 : falaise morte. 3 : falaise vive. 4 : cordon de galets. 5 : cordons sableux et dunes. 6 : argile sableuse grise et croûte salée. 7 : cordon romain des Coussoules. 8 : rivage aux XVIIème et XVIIIème siècles. 9 : cordon actuel. 10 : ancien grau. 11 : lagunes et salines de Lapalme. 12 : barres d'avant-côte. 13 : échantillon.

Figure 1 - Carte de localisation (d'après M. GUY, 1987, G.M. BERGER et al.,1997, et travail de terrain). [Réalisation : J.P. LARUE]

Figure 1 - Carte de localisation (d'après M. GUY, 1987, G.M. BERGER et al.,1997, et travail de terrain). [Réalisation : J.P. LARUE]

4Les conditions hydrodynamiques auxquelles est soumis le littoral ont été dégagées par P. DURAND (1999) à partir du traitement de séries statistiques sur les vents et les houles durant cinquante ans (1949 à 1998). Le régime de houle et de dérive littorale est lié à l'antagonisme entre vents de terre dominants (tramontane et mistral) et vents marins (Fig. 2).

Figure 2 - Vents (A), houles (B) et courants (C) à Port-la-Nouvelle (d'après P.M. CLIQUE et al., 1984).

Figure 2 - Vents (A), houles (B) et courants (C) à Port-la-Nouvelle (d'après P.M. CLIQUE et al., 1984).

5La houle engendrée par les vents de terre est la plus fréquente, mais ce n'est pas la plus efficace en raison de son fetch limité. La houle créée par les vents marins, essentiellement de SE, est beaucoup plus agressive, car son fetch est plus long. Elle accompagne toutes les tempêtes qui affectent le littoral. L'hiver, les vagues sont constructives (les tempêtes apportent des sédiments provenant de l'avant-plage), alors que l'été, l'érosion favorisée par les vents de terre souvent violents l'emporte, contrairement à ce qui se passe en général ailleurs (P. DURAND, 1999).

6La houle a le plus souvent des hauteurs moyennes inférieures à 2 m, un tiers des valeurs étant inférieures ou égales à 1 m, principalement en juillet et août, période estivale calme (P.M. CLIQUE et al., 1984). Les épisodes où la houle est supérieure à 4 m sont rares et ont lieu entre septembre et mars. En décembre 1997, un pic exceptionnel a atteint presque 7 m. On note aussi une extrême variabilité interannuelle avec, par exemple, des années plus calmes (1990, 1993) et des années où les tempêtes ont été plus fréquentes (1994, 1997, 1999, 2003). Les fortes houles mettent en suspension les sédiments fins de la plateforme : ainsi la tempête du 12 novembre 1999, qui a généré une houle de 7 m, avec une période de 10 s, a-t-elle remanié les dépôts jusqu'à 34 m de profondeur, soit au delà du contact entre les sédiments sableux et les sédiments vaseux, situé à environ 30 m de profondeur (C.F. JAGO et J.P. BARUSSEAU, 1981 ; B. FERRÉ et al., 2005). Cette tempête a aussi provoqué la submersion du front de mer à La Franqui et l'échouage d'un cargo sur le lido au sud de Port-la-Nouvelle.

7Les transferts longitudinaux, effectués par les dérives littorales qui en résultent, s'organisent depuis le littoral roussillonnais et le littoral languedocien (entre le Cap d'Agde et Saint-Pierre) en direction des rivages du Narbonnais, avec une convergence des deux dérives littorales aux environs du grau de Vieille-Nouvelle (Fig. 3).

Figure 3 - Cellules sédimentaires, dérives littorales et flux de minéraux lourds.[Réalisation : J.P. LARUE]

Figure 3 - Cellules sédimentaires, dérives littorales et flux de minéraux lourds.[Réalisation : J.P. LARUE]

1 : ancien cours de l'Aude. 2 : dérive littorale. 3 : minéraux lourds dominants. 4 : échantillon analysé. 5 : localité. 6 : cellule sédimentaire (d'après R. CERTAIN et al., 2005).

III - Méthodes

8Pour comparer des photographies aériennes prises à des dates différentes, la définition d'une ligne de référence du trait de côte est un problème essentiel (M. CROWELL et al., 1991 ; P. DURAND, 1998 ; M. BOUABDALLAH et J.P. LARUE, 2009). Vu le faible marnage (30 cm), nous considérons ici que le trait de côte est le contact visible entre le plan d'eau et le sable. La carte topographique de référence est la carte IGN (Institut Géographique National) de Durban-Corbières-Leucate, au 1/25000. Les six photographies aériennes IGN utilisées dont l'échelle varie entre 1/30000 et 1/32000 (1974, 1999 et 2008) et la carte topographique ont été numérisées. Le traitement des documents a été effectué par informatique. La correction et le géo-référencement des photographies ont été réalisés grâce aux logiciels ERDAS imagine et Arc GIS 9.1. Les marges d'erreur liées à la précision des documents et au processus de correction des photographies sont évaluées à ± 6 m pour la variation du trait de côte entre deux photographies (M. BOUABDALLAH et J.P. LARUE, 2009).

9Des analyses sédimentologiques ont été effectuées sur les sables littoraux des Coussoules, afin de caractériser les différents cordons successifs, mais aussi sur les sédiments-sources qui ont pu les alimenter, à savoir les alluvions des principaux cours d'eau et les formations du plateau de Leucate attaquées par la mer. Les 43 échantillons sableux localisés sur les figures 1 et 3 et présentés dans le tableau I ont subi une analyse granulométrique et la détermination de leurs minéraux lourds dans le but de déterminer les processus de mise en place, l'origine des matériaux et le sens des transits dus aux mouvements de la mer, principalement les dérives littorales. Le granulomètre laser Coulter LS 230 du Laboratoire de Géographie Physique Pierre BIROT à Meudon permet de classer les particules comprises entre 0,375 µm et 2000 µm, ce qui couvre la totalité des fractions sableuses, limoneuses et argileuses (S.J. BLOTT et al., 2004). La médiane des sables qui traduit bien le sens de la résultante des dérives littorales, les quartiles et les indices de classement et d'asymétrie sont donnés dans le tableau II. Pour des raisons de simplicité, on a utilisé les indices de P.D. TRASK (1932).

Tableau I - Localisation et lithostratigraphie des échantillons prélevés.

Tableau I - Localisation et lithostratigraphie des échantillons prélevés.

BV : bassin versant. * : salines de Lapalme. prof. : indication d'une profondeur de prélèvement.

Tableau II - Caractéristiques granulométriques des sables littoraux.

Tableau II - Caractéristiques granulométriques des sables littoraux.

Q3 : troisième quartile. Q1 : premier quartile. < 50 µm : limons et argile. So : indice de classement de TRASK [= (Q3 / Q1)0,5]. As : indice d'asymétrie de TRASK [= (Q1 Q3) / Médiane2]. La moyenne arithmétique de la distribution et le mode (taille la plus représentée dans la courbe de fréquence) sont directement calculés par le logiciel du granulomètre Coulter (selon FOLK et WARD), mais les données sont manquantes pour les analyses les plus anciennes. Valeurs surlignées en jaune : sables mal classés.

10Concentrés selon la méthode densimétrique de séparation au bromoforme (S. DUPLAIX, 1958 ; A. PARFENOFF et al., 1970), les minéraux lourds des sables du lido actuel, des cordons anciens et des matériaux sources (alluvions des principaux cours d'eau et formations du Cap Leucate) ont été déterminés au microscope optique. Les pourcentages de minéraux transparents (Tab. III, IV et V) ont été calculés à partir de l'analyse d'environ 200 grains. Puis les résultats chiffrés ont été soumis à l'analyse factorielle des correspondances, afin de réaliser une discrimination objective des échantillons. En ne retenant que les minéraux les plus représentés, la figure 4 permet de mieux visualiser les variations spatio-temporelles de leurs teneurs. La composition en minéraux lourds donne des indications sur les sources des sables littoraux et révèle les secteurs en accrétion et ceux en recul. En effet, les secteurs en érosion enregistrent une concentration en minéraux lourds de fortes densités, alors que les zones d'accrétion comportent surtout des minéraux moins denses (O.E. FRIHY et al., 1995). La densité moyenne des minéraux lourds étudiés figure sur le tableau VI.

Tableau III - Composition en minéraux lourds (%) des sables déposés par le jet de rive (juillet 2008) de Narbonne-Plage (1) à Port-Leucate (11). [Déterminations :R. ÉTIENNE]

Tableau III - Composition en minéraux lourds (%) des sables déposés par le jet de rive (juillet 2008) de Narbonne-Plage (1) à Port-Leucate (11). [Déterminations :R. ÉTIENNE]

ML : minéraux lourds. Valeurs surlignées en jaune : minéraux indicateurs fortement représentés.

Tableau IV - Composition en minéraux lourds des sables des anciens cordons littoraux. [Déterminations :R. ÉTIENNE] 

Tableau IV - Composition en minéraux lourds des sables des anciens cordons littoraux. [Déterminations :R. ÉTIENNE] 

Tableau V - Sources des minéraux lourds des sables littoraux.

Tableau V - Sources des minéraux lourds des sables littoraux.

IV - Résultats

1) Progradation du littoral et fonctionnement du grau

11La comparaison des photographies aériennes de 1974, 1999 et 2008 révèle une nette progradation du littoral sableux et une migration du grau de La Franqui (Fig. 4). Le trait de côte de 1952 est considéré comme repère et les mesures faites perpendiculairement à ce trait de côte indiquent pour le premier profil une avancée de 99 ± 6 m jusqu'en 1974, de 241 ± 6 m jusqu'en 1999 et de 390 ± 6 m jusqu'en 2008. Le second profil donne une progression un peu moindre : 55 ± 6 m jusqu'en 1974, 208 ± 6 m jusqu'en 1999 et 322 ± 6 m jusqu'en 2008. Depuis 1952, la vitesse de l'accrétion augmente : pour le profil 2, elle est d'environ 2,5 m/an de 1952 à 1974, 6,5 m/an de 1974 à 1999 et 12,6 m/an de 1999 à 2008. La largeur du cordon actuel a ainsi augmenté d'environ 15 % et le grau, qui a migré tantôt vers le nord, comme en 1999, tantôt vers le sud, comme en 2008, n'est plus ouvert qu'exceptionnellement.Le suivi de son fonctionnement depuis 1998 montre que la durée de son ouverture, principalement hivernale, varie beaucoup d'une année à l'autre (Fig. 5). Resté fermé durant toute la saison froide 2003-2004, le grau a été ouvert artificiellement en mai 2004, puis à nouveau en avril 2007. Des travaux de curage de la partie sud-est de l'étang de Lapalme ont été effectués en septembre 2007 dans le but de favoriser l'ouverture du grau par une meilleure évacuation des eaux de la lagune. Les digues de Port-la-Nouvelle ont constitué un obstacle au transit sud-nord et provoqué une accrétion plus forte au sud qu'au nord ainsi que l'atteste le décrochement actuel du rivage.

Figure 4 - Évolution du trait de côte de 1952 à 2008. [Réalisation : M. BOUABDALLAH, d'après des photographies aériennes]

Figure 4 - Évolution du trait de côte de 1952 à 2008. [Réalisation : M. BOUABDALLAH, d'après des photographies aériennes]

Figure 5 - Suivi du fonctionnement du grau de La Franqui (d'après un dossier technique du Parc Naturel régional de la Narbonnaise – juin 2007 – et des observations personnelles).

Figure 5 - Suivi du fonctionnement du grau de La Franqui (d'après un dossier technique du Parc Naturel régional de la Narbonnaise – juin 2007 – et des observations personnelles).

12Entre 1974 et 2008, on peut aussi noter la forte dégradation du couvert végétal des dunes résiduelles situées entre le cordon du XVIIIème siècle et le rebord de l'Ile des Coussoules : elle est due au piétinement et aux passages répétés de véhicules.

2 ) Granulométrie des sables littoraux

13Le tableau II donne les caractéristiques de sables moyens mis en place par la mer. La taille moyenne diminue globalement du sud vers le nord (Fig. 6), ce qui est en accord avec la résultante vers le nord des dérives littorales. La médiane passe de 632 µm pour l'échantillon 6 (Fig. 1), face aux Coussoules, à 420 µm pour le 4, au droit des salines et 250 µm pour le 1, à Narbonne-Plage. On enregistre toutefois une diminution du nord vers le sud pour la plage de La Franqui : 632 µm en 6 et 409 µm en 9, près de la falaise.

Figure 6 - Courbes granulométriques montrant la diminution de taille des sables littoraux, du sud (échantillon 6) vers le nord (échantillon 4) et du cordon actuel (échantillon 6) vers les cordons plus anciens (échantillon 24). [Analyses : M. BOUABDALLAH]

Figure 6 - Courbes granulométriques montrant la diminution de taille des sables littoraux, du sud (échantillon 6) vers le nord (échantillon 4) et du cordon actuel (échantillon 6) vers les cordons plus anciens (échantillon 24). [Analyses : M. BOUABDALLAH]

14Sur un même transect, la taille médiane diminue aussi en s'éloignant du trait de côte actuel : 632 µm en 6 et 316 µm en 24, au nord du grau de La Franqui ; 420 µm en 4 et 197 µm en 16, au droit des salines. En revanche, le cordon grossier intérieur (27) atteint une médiane forte de 1100 µm pour la matrice sableuse. La médiane est toujours supérieure à la moyenne. Les matériaux sont bien classés (So < 1,5), sauf les sables des échantillons 16 et 23 qui renferment aussi un plus fort pourcentage de fractions < 50 µm. Les sédiments accumulés dans la partie aval de la lagune de Lapalme sont des sables moyens bien classés (médiane : 370 µm et So : 1,29 pour l'échantillon 26). Les dépôts éoliens piégés dans les ganivelles de Port-la-Nouvelle (14) apparaissent très bien classés, mais un peu plus fins (médiane : 323 µm).

3 ) Composition en minéraux lourds

a. Les sources des minéraux lourds

15Elles sont à rechercher dans les apports fluviaux et dans les formations du Cap Leucate attaquées par la mer (Tab. V et Fig. 7-C).

Figure 7 - Variations spatio-temporelles de la composition en minéraux lourds en ne retenant que les espèces les plus fréquentes. A : lido actuel ; B : cordons anciens ; C : sources.

Figure 7 - Variations spatio-temporelles de la composition en minéraux lourds en ne retenant que les espèces les plus fréquentes. A : lido actuel ; B : cordons anciens ; C : sources.

16Comme l'avait remarqué A. MONACO (1971), la composition en minéraux lourds des alluvions actuelles des cours d'eau principaux est assez bien différenciée. Au nord, l'Orb et le Libron fournissent de la staurotide et des minéraux volcaniques (olivine et augite principalement). L'Aude présente un cortège plus diversifié, marqué par la prédominance de la hornblende verte et du grenat ; le corindon ne provient d'ailleurs que de ce fleuve. Lors des crues, les petits affluents de l'étang de Lapalme apportent du grenat, de l'andalousite et un peu de hornblende verte. L'Agly, qui prend sa source au nord du pic de Bugarach, traverse les roches sédimentaires principalement calcaires de la zone nord-pyrénéenne, mais aussi les granites et les gneiss du massif de l'Agly : il fournit à la mer surtout du grenat, un peu de hornblende verte et de l'olivine qui peut provenir des coulées de basalte situées dans le Carbonifère noté h5b3 sur la carte géologique de Tuchan (G.M. BERGER et al., 1997) et entaillées par un affluent du Verdouble, lui-même affluent de l'Agly. La Têt apporte surtout de l'andalousite provenant des gneiss du massif du Canigou. Le Tech transporte jusqu' à la mer des alluvions plus grossières et plus pauvres en minéraux lourds, on y trouve de la hornblende verte, de l'andalousite, de la tourmaline et de l'augite (A. MONACO, 1971).

17Les falaises du Cap Leucate peuvent fournir du grenat, de l'andalousite, du zircon, de la tourmaline et de l'épidote, elles sont en revanche pauvres en hornblende verte et en minéraux volcaniques.

b. Le cordon littoral actuel

18Le tableau III montre que les sables du cordon actuel contiennent surtout des minéraux d'origine métamorphique : grenat, andalousite, hornblende verte et staurotide, auxquels s'ajoutent des minéraux d'origine volcanique en proportions variables. Les minéraux ubiquistes : zircon, tourmaline et rutile sont très peu abondants. Du nord au sud, on peut observer la diminution de la staurotide et des minéraux volcaniques et la progression de l'andalousite et du grenat (Fig. 7-A). Les sables déposés par le jet de rive enregistrent un mélange d'apports : l'andalousite et le grenat traduisent une alimentation méridionale par le Tech, la Têt et l'Agly (le Cap Leucate pourrait en fournir, mais l'absence de zircon exclut cette origine), alors que la staurotide et les minéraux volcaniques proviennent des cours d'eau septentrionaux (Aude, Orb et Libron). La hornblende verte, pour sa part, peut résulter aussi bien de l'influence de l'Aude que de celle du Tech, du Têt et de l'Agly. Au total, ce sont les apports méridionaux qui prédominent, ce qui témoigne de la résultante vers le nord de la dérive littorale et confirme les résultats obtenus avec la granulométrie. À Narbonne-plage, le fort pourcentage d'éléments volcaniques et de staurotide (échantillon 1) atteste des apports prépondérants de l'Orb et du Libron.

c. Les anciens cordons littoraux

19Le tableau IV révèle qu'à latitude égale, les cordons anciens se distinguent du cordon actuel par une plus grande richesse en andalousite et en hornblende verte. Sur un même transect, près du grau de La Franqui, on peut aussi noter une augmentation de la hornblende verte et une diminution des minéraux volcaniques du plus ancien à l'actuel. Le corindon, qui est un bon indicateur des apports de l'Aude, voit sa part augmenter avec l'ancienneté des dépôts. Le cordon à galets (échantillon 27) s'individualise par sa richesse en zircon, grenat, sphène et minéraux d'origine volcanique : cette composition témoigne d'apports provenant du Cap Leucate, mais aussi des cours d'eau septentrionaux.

20Le cordon limitant à l'est l'ancienne île des Coussoules a une composition peu différente du lido actuel, avec cependant un peu plus de grenat et d'éléments volcaniques. Le cordon plus ancien (romain selon M. GUY, 1987) situé à l'ouest de l'île des Coussoules comprend de la staurotide et des minéraux d'origine volcanique qui attestent d'apports septentrionaux. Les sables qui ont été remodelés en dunes (Fig. 1, échantillons 18, 19 et 25) indiquent un mélange plus équilibré avec 26 % de grenat, 23 % de hornblende et 13 % d'andalousite, et les minéraux lourds de faible densité deviennent dominants.

21Toutefois les fluctuations du grenat et de l'andalousite (Fig. 7-B) témoignent probablement davantage des conditions de mise en place que de sources différentes. En effet, le grenat, qui a une forte densité (Tab. VI), se concentre dans les secteurs soumis à une forte agitation et à une érosion, alors que l'andalousite, moins dense, domine dans les secteurs où l'accrétion rapide protège les sables du remaniement marin. Globalement, les minéraux lourds de densité < 3,5 dominent sur le lido actuel, ce qui rend compte d'une accrétion rapide. En revanche, les cordons anciens plus riches en minéraux denses (échantillons 18 et 27) ont dû être mis en place dans des conditions plus agitées. Toutefois des différences peuvent localement se manifester, du fait de la variété des conditions morphodynamiques.

Tableau VI - Densité des minéraux lourds analysés.

Tableau VI - Densité des minéraux lourds analysés.

Les données surlignées en bleu moyen distinguent les densités égales ou supérieures à 4 et celles surlignées en turquoise clair, les densités entre 3,5 et 4.

V - Interprétations

1 ) Causes de l'accélération de l'accrétion

a. Des barres pré-littorales bien alimentées

22Contrairement au lido de l'étang de Thau qui démaigrit (J.P. BARUSSEAU et al., 1996), le lido entre Leucate et Port-la-Nouvelle prograde à une vitesse croissante, comme l'a révélé l'analyse multichronique de photographies aériennes entre 1952 et 2008. R. CERTAIN et al. (2005) ont montré que la dynamique actuelle du lido était liée au volume de l'USU (unité supérieure de sable mobile, limitée à la base par des beach-rocks ou toute autre formation dure créant un substratum) qui inclut les barres pré-littorales : l'accrétion se produit entre l'embouchure de l'Aude et le cap Leucate, là où le volume des barres est important (2000 m3 par mètre linéaire), et le recul se développe de part et d'autre, là où ce volume est réduit (< 200 m3/ml). Dans ce secteur, les profils bathymétriques montrent que la profondeur de fermeture des profils, c'est-à-dire la limite sous-marine à partir de laquelle on n'enregistre plus de variations significatives des profils actuels, est située vers -6 m (O. SAMAT, 2007). Cependant, lors des tempêtes exceptionnelles, comme celles de décembre 1997, novembre 1999 et décembre 2000, la houle qui dépasse 5 m de hauteur a pu mettre en suspension des sédiments jusqu'à 34 m de profondeur, soit près du contact sédiments sableux / sédiments vaseux situé à 30 m de profondeur (B. FERRÉ et al., 2005). Ces sédiments sableux sont ensuite pris en charge et accumulés par la dérive littorale.

23Les festons des barres pré-littorales, bien visibles sur les photographies aériennes, sont expliquées par deux théories : soit celle des ondes de bord, soit celle d'auto-organisation (B. CASTELLE et al., 2006). R. CERTAIN et J.P. BARUSSEAU (2004) ont montré sur le littoral sétois que l'évolution morphologique des barres sédimentaires peut être synthétisée selon deux modèles conceptuels en réaction à la variabilité météo-marine. Le modèle "oscillation autour d'une position d'équilibre" (O.P.E) traduit le régime ordinaire du comportement des barres, avec des reculs et des avancées successifs. Ponctuellement, cet équilibre dynamique peut être fortement déstabilisé par un ou plusieurs coups de mer d'une vigueur exceptionnelle. On entre alors dans un épisode "net offshore migration" (N.O.M) de rapide migration vers le large, puis de dégénérescence et de remplacement de la barre externe. Quelques années après l'événement déclencheur, la disposition standard est restaurée. Dans le secteur étudié, les migrations apparaissent réduites car les barres pré-littorales sont volumineuses et bien alimentées.

24Elles sont approvisionnées par les dérives littorales qui convergent vers le Narbonnais. Les transferts sont particulièrement actifs le long du littoral roussillonnais, bien alimenté par les apports des trois petits fleuves côtiers, notamment par le Tech (18300 m3 d'apports par an au maximum, dont 14000 m3 redistribués vers le nord selon P.M. CLIQUE et al., 1984). La poursuite de ces transferts vers le nord, par delà le cap de Leucate (environ 40000 m3 par an selon P.M. CLIQUE et al., 1984), explique l'accrétion importante enregistrée par la partie méridionale du secteur narbonnais, entre La Franqui et Port-la-Nouvelle. Les apports des cours d'eau méditerranéens sont importants mais très variables dans le temps (P. SERRAT et C. DEPRAETERE, 1997 ; P. SERRAT, 1999 ; W. LUDWIG et al., 2004). Par exemple, au cours de la période 1980-1999, le bassin versant de la Têt a fourni à l'exutoire (module de 10,4 m3/s) un débit solide estimé à 53546 t/an, soit un flux spécifique de 40 t/km2/an environ (P. SERRAT et al., 2001). L'essentiel du transfert des matières en suspension (MES) se produit au cours de crues-éclairs, qui surviennent généralement en automne. La variabilité saisonnière se double d'une très grande irrégularité annuelle (rapport de 1 à plus de 100), mais W. LUDWIG et al. (2004) montrent que la fréquence et l'intensité des crues augmentent depuis les années 1980 en liaison avec le réchauffement climatique.

b. L'efficacité des vents de terre

25Les vents de NO jouent un grand rôle dans l'alimentation du cordon actuel. Les sables fins enlevés par déflation à l'arrière plage sont transportés vers le SE et bloqués par la falaise du plateau de Leucate. Ils s'accumulent à l'extrémité de la plage de La Franqui et en mer. La déflation explique la vaste surface plane entre le cordon actuel et cordon romain des Coussoules : les cordons intermédiaires ont été arasés jusqu'au niveau des sables restant toujours humides. L'accrétion au sud de la plage de La Franqui est due aux apports éoliens déposés et surtout ramenés par la houle et le jet de rive sur la berme qui présente une granulométrie anormalement fine (Tab. I, échantillons 8 et 9). Ces apports annulent la sous-alimentation de ce secteur provoquée par l'avancée du plateau de Leucate, lequel réfracte la houle et repousse vers le large la dérive littorale dirigée vers le nord. Selon F. SABATIER et al. (2004), les mesures in situ (pièges et profils) révèlent que la participation des sables transportés par le vent de terre à l'accrétion de la berme est de 45 % en moyenne. Mais cette valeur masque d'importantes variations.

c. Rôle des aménagements

26Les aménagements réalisés sur le lido et dans l'étang de Lapalme ont eu des impacts importants. Les digues de Port-la-Nouvelle ont perturbé les transits sédimentaires des dérives littorales, provoquant une accumulation sableuse plus importante au sud qu'au nord. Le développement des salines et la construction de la ligne de chemin de fer en 1850 ont abouti à la suppression de trois graus sur les quatre reliant la lagune de Lapalme à la mer. Seul celui de La Franqui a été maintenu, grâce à une ouverture de 10 m dans le remblai de la voie ferrée, permettant la circulation des eaux. Dans les années 1980, la mise en place de la route et du pont des Coussoules va ralentir les échanges entre l'étang et la mer, et donc favoriser le développement de bancs de sable qui allongent et freinent encore plus le parcours des eaux. D'après leur granulométrie et leur composition en minéraux lourds, ces dépôts ont une origine essentiellement marine : ils peuvent provenir d'apports directs par washovers (dépôts de tempête) depuis le cordon actif lors des tempêtes ou alors être issus de cordons reliques en partie submergés et détruits. Cet ensablement de la partie sud de la lagune explique que les périodes d'ouverture du grau se soient progressivement réduites, la force des courants devenant insuffisante pour percer le lido et maintenir un chenal ouvert suffisamment longtemps pour permettre un bon renouvellement des eaux de la lagune. Ce blocage sédimentaire est aussi responsable du confinement de la partie nord de l'étang qui subit à partir de 2003 des débuts d'eutrophisation.

2 ) Des dynamiques différentes au cours du temps

27Les résultats obtenus soulignent des variations spatio-temporelles des sources sédimentaires pour les cordons successifs des Coussoules. L'amenuisement granulométrique des dépôts du cordon actuel vers les cordons plus anciens et la modification de la composition en minéraux lourds suggèrent des changements dans la résultante des dérives littorales. L'augmentation du pourcentage des minéraux d'origine volcanique et du corindon avec l'ancienneté pourrait être expliquée par une plus forte influence de la dérive venant du nord à l'époque romaine et antérieurement, comme lors du haut niveau de l'interglaciaire Riss-Würm. Un changement du régime des vents serait certainement à envisager depuis la période romaine. Depuis le milieu du XXème siècle, A. ULLMANN et P.A. PIRAZZOLI (2007) et A. ULLMANN (2009) ont montré que la fréquence des vents de sud-est associés à des surcotes exceptionnelles augmentent significativement dans le Golfe du Lion. De plus, l'accroissement de la part des apports provenant des cours d'eau pyrénéens pourrait coïncider avec l'apparition de crises érosives d'origine anthropique. Les défrichements des terroirs pyrénéens à forte pente stimulent l'érosion des sols et les alluvions sableuses parviennent d'autant mieux jusqu'à la mer que l'intensité des crues est en augmentation (W. LUDWIG et al., 2004), alors que les pentes plus faibles dans les bassins des cours d'eau septentrionaux font que l'accumulation s'effectue pour l'essentiel dans les plaines alluviales qui enregistrent d'ailleurs un exhaussement rapide (P. VERDEIL, 1970).

28La formation de la côte à lido, qui résulte d'une régularisation du trait de côte par la houle, apparaît très récente puisque la fermeture complète de la lagune de Leucate plus au sud intervient autour de 2000 BP (R. CERTAIN et al., 2004). La phase de recul généralisée, attestée par la présence d'un système de barres d'avant-côte situé dans le secteur de l'étang de Thau à 400 ± 100 m au large du système actuel vers 2000 ± 100 BP (J.P. BARUSSEAU et al., 1996), ne semble pas s'être produite pour le lido entre Leucate et Port-la-Nouvelle. Ici, les périodes de forte accrétion accompagnant la mise en place des cordons successifs semblent correspondre aux phases de crises érosives bien enregistrées dans les remblaiements de vallées, à savoir celles de Antiquité tardive et du début du Moyen-Âge, du Petit Âge Glaciaire et de la Période actuelle (M. JORDA et M. PROVANSAL, 1996 ; A.T. GROVE, 2001 ; B. DEVILLERS et M. PROVANSAL, 2003). Les cordons sableux se développent rapidement quand les cours d'eau rejettent en mer d'abondants sédiments sableux qui sont ensuite redistribués par la dérive littorale. En Languedoc, malgré une forte anthropisation dès le Néolithique, la véritable déstabilisation des versants n'apparaît qu'au cours de l'Antiquité tardive (B. DEVILLERS et M. PROVANSAL, 2003). En effet, les recherches anthracologiques n'ont révélé qu'un mode d'exploitation des versants peu agressif durant le Néolithique final (L. CHABAL, 1997). Les sables grossiers produits par l'érosion des sols et acheminés à la mer par les cours d'eau pyrénéens ont fourni l'essentiel des matériaux lors de la mise en place des cordons des XVIIème et XVIIIème siècles (M. GUY, 1987) et du cordon actuel.

VI - Conclusion

29L'analyse multichronique de photographies aériennes permet de montrer l'évolution séculaire des lidos si on dispose d'une base de données suffisamment ancienne. Ensuite, l'analyse sédimentologique, principalement la granulométrie et la minéralogie des sables, fournit des indications sur la morphodynamique littorale et les sources des matériaux. Les résultats obtenus suggèrent que des modifications dans la morphodynamique littorale se sont produites au cours du temps. Pour les cordons des Coussoules, les apports septentrionaux ont été plus importants jusqu'au Moyen-Âge, ensuite les apports méridionaux sont devenus prédominants suite à une résultante vers le nord des dérives littorales et à la déstabilisation des versants pyrénéens par l'anthropisation. Cependant, des prélèvements plus nombreux dans les cordons anciens et des datations absolues seraient utiles pour obtenir une reconstitution plus précise de l'évolution morphodynamique pour cette portion de littoral.

30Longé par d'importantes barres pré-littorales et soumis à des dérives littorales puissantes ainsi qu'à des vents de terre efficaces, le lido entre Leucate et Port-la-Nouvelle enregistre une progradation qui s'accélère. Mais du fait de la montée actuelle du niveau marin (environ 3 mm/an) et des surcotes temporaires dont la fréquence augmente significativement, et malgré la poursuite de l'accrétion, le lido subit des inondations de plus en plus fréquentes entre le cordon actuel et l'ancien cordon romain (B. ANSELME et al., 2008). Par ailleurs, la fixation des dunes à l'aide de ganivelles, comme cela est réalisé au sud de Port-la-Nouvelle, diminue les transports éoliens de sable, mais risque aussi de supprimer l'alimentation principale de la plage de La Franqui située au SE du lido, et ainsi de ralentir sa progradation ou même de favoriser son recul.

Remerciements : Nous remercions François BÉTARD, cartographe à l'Université Paris 12, pour la mise au net des figures, Raphaël CERTAIN et les quatre relecteurs anonymes pour leurs critiques et suggestions qui ont contribué à l'amélioration du manuscrit.

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Table des illustrations

Titre Photo 1 - Vus du plateau de Leucate en direction de Port-la-Nouvelle, le lido et le grau de La Franqui. [cliché : J.P. LARUE, le 19 avril 2006]
Légende 1 : voie ferrée. 2 : falaise morte. 3 : falaise vive. 4 : cordon de galets. 5 : cordons sableux et dunes. 6 : argile sableuse grise et croûte salée. 7 : cordon romain des Coussoules. 8 : rivage aux XVIIème et XVIIIème siècles. 9 : cordon actuel. 10 : ancien grau. 11 : lagunes et salines de Lapalme. 12 : barres d'avant-côte. 13 : échantillon.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/docannexe/image/915/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 68k
Titre Figure 1 - Carte de localisation (d'après M. GUY, 1987, G.M. BERGER et al.,1997, et travail de terrain). [Réalisation : J.P. LARUE]
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/docannexe/image/915/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 172k
Titre Figure 2 - Vents (A), houles (B) et courants (C) à Port-la-Nouvelle (d'après P.M. CLIQUE et al., 1984).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/docannexe/image/915/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 84k
Titre Figure 3 - Cellules sédimentaires, dérives littorales et flux de minéraux lourds.[Réalisation : J.P. LARUE]
Légende 1 : ancien cours de l'Aude. 2 : dérive littorale. 3 : minéraux lourds dominants. 4 : échantillon analysé. 5 : localité. 6 : cellule sédimentaire (d'après R. CERTAIN et al., 2005).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/docannexe/image/915/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 188k
Titre Tableau I - Localisation et lithostratigraphie des échantillons prélevés.
Légende BV : bassin versant. * : salines de Lapalme. prof. : indication d'une profondeur de prélèvement.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/docannexe/image/915/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 576k
Titre Tableau II - Caractéristiques granulométriques des sables littoraux.
Légende Q3 : troisième quartile. Q1 : premier quartile. < 50 µm : limons et argile. So : indice de classement de TRASK [= (Q3 / Q1)0,5]. As : indice d'asymétrie de TRASK [= (Q1  Q3) / Médiane2]. La moyenne arithmétique de la distribution et le mode (taille la plus représentée dans la courbe de fréquence) sont directement calculés par le logiciel du granulomètre Coulter (selon FOLK et WARD), mais les données sont manquantes pour les analyses les plus anciennes. Valeurs surlignées en jaune : sables mal classés.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/docannexe/image/915/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 212k
Titre Tableau III - Composition en minéraux lourds (%) des sables déposés par le jet de rive (juillet 2008) de Narbonne-Plage (1) à Port-Leucate (11). [Déterminations :R. ÉTIENNE]
Légende ML : minéraux lourds. Valeurs surlignées en jaune : minéraux indicateurs fortement représentés.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/docannexe/image/915/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 204k
Titre Tableau IV - Composition en minéraux lourds des sables des anciens cordons littoraux. [Déterminations :R. ÉTIENNE] 
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/docannexe/image/915/img-8.jpg
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Titre Tableau V - Sources des minéraux lourds des sables littoraux.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/docannexe/image/915/img-9.jpg
Fichier image/jpeg, 328k
Titre Figure 4 - Évolution du trait de côte de 1952 à 2008. [Réalisation : M. BOUABDALLAH, d'après des photographies aériennes]
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/docannexe/image/915/img-10.jpg
Fichier image/jpeg, 108k
Titre Figure 5 - Suivi du fonctionnement du grau de La Franqui (d'après un dossier technique du Parc Naturel régional de la Narbonnaise – juin 2007 – et des observations personnelles).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/docannexe/image/915/img-11.jpg
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Titre Figure 6 - Courbes granulométriques montrant la diminution de taille des sables littoraux, du sud (échantillon 6) vers le nord (échantillon 4) et du cordon actuel (échantillon 6) vers les cordons plus anciens (échantillon 24). [Analyses : M. BOUABDALLAH]
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/docannexe/image/915/img-12.jpg
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Titre Figure 7 - Variations spatio-temporelles de la composition en minéraux lourds en ne retenant que les espèces les plus fréquentes. A : lido actuel ; B : cordons anciens ; C : sources.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/docannexe/image/915/img-13.jpg
Fichier image/jpeg, 196k
Titre Tableau VI - Densité des minéraux lourds analysés.
Légende Les données surlignées en bleu moyen distinguent les densités égales ou supérieures à 4 et celles surlignées en turquoise clair, les densités entre 3,5 et 4.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/docannexe/image/915/img-14.jpg
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Pour citer cet article

Référence papier

Jean-Pierre Larue, Mostafa Bouabdallah et Robert Étienne, « Un littoral sableux en progradation : le lido entre Leucate et Port-la-Nouvelle (Aude, Golfe du Lion, France) »Physio-Géo, Volume 3 | -1, 151-173.

Référence électronique

Jean-Pierre Larue, Mostafa Bouabdallah et Robert Étienne, « Un littoral sableux en progradation : le lido entre Leucate et Port-la-Nouvelle (Aude, Golfe du Lion, France) »Physio-Géo [En ligne], Volume 3 | 2009, mis en ligne le 28 novembre 2009, consulté le 11 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/915 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/physio-geo.915

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Auteurs

Jean-Pierre Larue

Géodynamique des milieux naturels et de l'environnement. Université de Paris XII-Val de Marne, 94010 CRÉTEIL cedex.
Courriel : larue@univ-paris12.fr

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Mostafa Bouabdallah

Géodynamique des milieux naturels et de l'environnement. Université de Paris XII-Val de Marne, 94010 CRÉTEIL cedex.
Courriel : mostafa.bouabdallah@laposte.net

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Robert Étienne

Géodynamique des milieux naturels et de l'environnement. Université de Paris XII-Val de Marne, 94010 CRÉTEIL cedex.
Courriel : robert.etienne9@wanadoo.fr

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