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Analyse des changements d'occupation du sol et des transformations socio-économiques au cours du XXème siècle dans les marges arides du Tell oriental (Dorsale centrale, environs d'Es Srassif, Tunisie)

Hédi Abdallah et Houda Souilmi
p. 81-109

Résumés

Le couvert végétal des environs d'Es Srassif, sur les marges arides du Tell oriental, a été modifié par les défrichements et se trouve menacé par la steppisation.
La comparaison des cartes représentant l'occupation du sol en 1893 et 1956 montre un net recul de la végétation forestière au profit des terres agricoles et des steppes. Cette évolution a pour cause la croissance démographique provoquée par la sédentarisation des anciens pasteurs. Les recherches bibliographiques, le dépouillement des procès-verbaux des compagnies forestières, des enquêtes et des entretiens avec les personnes âgées de la région permettent d'expliquer le recul de la végétation forestière et pré-forestière par le développement de diverses activités surexploitant la ressource : bois de chauffage, bois de construction, bois d'outillage, élevage, défrichements agricoles…
Toutefois, dans l'ouest montagneux moins peuplé, on observe une reconquête forestière entre 1956 et 2000, en lien avec l'abandon des prélèvements de bois. Cette évolution accentue le contraste paysager entre les reliefs orientaux, qui reçoivent les précipitations les plus fortes, et les steppes orientales.

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Texte intégral

I - Introduction

1Sur les marges arides du Tell oriental tunisien, et plus particulièrement sur le flanc sud des reliefs de la Dorsale Tunisienne, la végétation forestière a reculé au profit des terres agricoles et des steppes au cours du XXème siècle. L'hypothèse de l'origine climatique de ces changements a été abandonnée par plusieurs auteurs (par exemple, H.N. LE HOUÉROU, 1969). Le réchauffement climatique en cours, facteur probable de dégradation du couvert végétal, remet cette hypothèse en honneur. Mais il est certain que la plus grande partie du XXème, n'a pas été marquée par une tendance significative à l'aridification du climat (A. BOUSNINA, 1986 ; L. HÉNIA, 1986, 1993), alors qu'elle a vu une accélération de la dynamique de déboisement et de steppisation.

2Une deuxième hypothèse considère la dégradation du couvert végétal comme un processus d'origine anthropique. Les auteurs qui adoptent cette position dans les années 1960, incriminent la dynamique des types de végétation, l'augmentation de la population et l'intensification de la pression humaine sur le couvert végétal (M. GOUNOT et A. SCHOENENBERGER, 1967 ; H.N. LE HOUÉROU, 1969, 1995).

3La dynamique des espaces forestiers et ruraux des versants sud de la Dorsale centrale sera étudiée par une approche diachronique de l'occupation du sol et par la prise en compte des interventions humaines destructrices du couvert végétal (incendies, défrichements, pacage en forêt, exploitation abusive des boisements), leurs causes et leur succession dans le temps (cf. M. BENCHETRIT, 1966).

II - Présentation de la zone d'étude

4Située au nord-ouest de la ville de Kairouan, la zone d'étude fait partie du bassin versant de l'oued Nabhana, sur le flanc sud de la Dorsale tunisienne (Fig. 1). En position intermédiaire entre le Tell et les Basses Steppes tunisiennes, elle est bordée à l'ouest par les terres de céréaliculture du Haut Tell friguien, et à l'est par les périmètres irrigués et les terres de grande culture des plaines de Jebibina et de Kairouan.

Figure 1 - Localisation de la zone d'étude.

Figure 1 - Localisation de la zone d'étude.

Sources : Google Earth, image de 2013.
Coordonnées de l'exutoire du lac Nabhana  36°03'40" N, 9°52'38" E.

1 ) Un relief varié

5Les djebels les plus élevées se trouvent au centre-ouest et au nord-ouest. Constitués de calcaires crétacés, ils culminent à 985 m d'altitude dans le djebel Fkirine.

6Une seconde ligne de hauteurs, parallèle à la première, se trouve à l'est. Armée par des grès oligocènes, elle atteint 370 m d'altitude dans le djebel Bouslam.

7Les marnes éocènes, dans lesquelles sont développées des dépressions, sont bien représentées, à l'extrême ouest, au sud-ouest, mais surtout entre les deux alignements de djebels.

2 ) Un fort gradient bioclimatique

8Les précipitations suivent un rythme bimodal, marqué par la prédominance des pluies d'automne et de printemps (régime pluviométrique de type APHE) (A.M. GAMMAR et M. BEN SALEM, 2004).

9La figure 2 confirme la diminution des précipitations du nord-ouest vers le sud-est déjà mise en évidence par d'autres auteurs (A.M. GAMMAR, 1999 ; A.M. GAMMAR et M. BEN SALEM, 2004).

Figure 2 - Précipitations moyennes annuelles (1980-2008).

Figure 2 - Précipitations moyennes annuelles (1980-2008).

Sources : stations pluviométriques de la Direction de l'Exploitation des Barrages (Nabhana, Hendi Ezzitouna, Nadhour et Aïn Zeras).

10Du fait de son exposition aux vents humides venant du nord-ouest, l'alignement des djebels les plus orientaux (Jhaff, Fartout, Touijine et Fkirine) bénéficie de pluies supérieures à 400 mm/an en moyenne, tout particulièrement à l'extrémité nord-ouest de la zone d'étude (450 mm à Aïn Zeras et 500 mm à Jouggar). En allant vers l'est, les précipitations tombent à 350 mm/an à Nadhour, en peu en dehors du terrain d'étude. Sur l'oued Nabhana, près du barrage, les précipitations annuelles moyennes avoisinent 290 mm seulement, à 200 m d'altitude (A.M. GAMMAR, 1993).

11Ainsi la zone d'étude connaît-elle des conditions allant du semi-aride supérieur à l'aride supérieur selon la classification de L. EMBERGER (1955).

3 ) Une population tardivement sédentarisée

12Pour déterminer le nombre d'habitants, nous avons utilisé les données de l'Institut National de la Statistique (INS, 2004). Deux secteurs administratifs (Soughas et Souar) sont intégralement circonscrits dans la zone d'étude, dont ils constituent la plus grande partie. En revanche, cinq secteurs (Ouled Zouabi, Dghafla Ouest, Aïn El Battoum, et Sidi Messaoud) n'y sont que partiellement inclus. Pour ceux-là, nous avons estimé la population sur le terrain d'étude au prorata de la superficie.

13En 2004, la zone d'étude compte près de 12000 habitants regroupés en 1470 ménages environ et répartis dans 30 douars (Fig. 3). Le peuplement rural est assez dense à l'est du secteur, avec une concentration particulière autour du djebel Soughas et du djebel Golea.

Figure 3 - La répartition des noyaux de peuplement (douars).

Figure 3 - La répartition des noyaux de peuplement (douars).

Source : INS (2004).

14Cette population des marges arides du Tell oriental, est essentiellement issue de la fixation, au milieu du XXème siècle, des anciennes fractions tribales bédouines d'origine Ourazla, Hmama, Zlass et Riah. Les paysans pratiquent actuellement un élevage extensif, essentiellement ovin, et une agriculture pluviale extensive de faible rendement. Les revenus agricoles modestes sont complétés par des ressources diverses, notamment le travail saisonnier en dehors de la région (H. ATTIA, 1977 ; H. ABDALLAH et A.M. GAMMAR, 2010).

III - Méthodologie

1 ) Exploitation des cartes et photographies aériennes

15La démarche adoptée est analytique et diachronique (M. HOTYAT, 1999 ; D.B. JOHNSON, 2003). Les documents existants sont :

  • la carte topographique de Djebibina au 1/100000, levée en 1893 et publiée en 1897 par le Service Géographique de l'Armée Française ;

  • les cartes topographiques de Djebibina et de Fkirine au 1/50000 réalisées en 1956 par l'Office de la Topographie et de la Cartographie de Tunisie ;

  • les photographies aériennes au 1/20000 des missions 1989 et 2000 publiées par le Centre National de la Cartographie et de la Télédétection (CNCT) ;

  • L'image Google Earth 2015.

16La mise en place d'une base de données comportant des documents multi-sources (cartes, photographies aériennes…) nécessite d'harmoniser l'échelle des documents, afin de disposer de références spatiales (DGF, 1995). L'opération de géoréférencement a été menée à l'aide du logiciel ENVI 4.2. Les données géo-référencées ont ensuite été intégrées dans un SIG (logiciel Arcview 3.2). Une vectorisation des contours des différentes occupations du sol suit ces opérations. Aux différentes dates, un type d'occupation est associé à chaque tache homogène.

17La comparaison des données provenant de diverses sources nécessite en outre une harmonisation thématique de l'information contenue dans les documents (M.N. OMRANE, 1999). Ainsi a-t-il fallu regrouper toutes les formations arboricoles sous l'appellation "bois", alors que tous les matorrals l'ont été sous celle de "broussailles". De même, les terres céréalières, les parcours non ligneux, les terres récemment incendiées, les bad-lands, les jachères, les affleurements rocheux et les plans d'eau (sauf lac de retenue) ont dû être agrégés dans un seul thème, celui des terres nues. Les trois catégories distinguées correspondent à la nomenclature de la carte topographique de 1897.

18Pour affiner l'analyse diachronique le long du gradient bioclimatique, nous avons fragmenté la zone d'étude en huit unités sur les cartes d'occupation du sol (Tab. I).

Tableau I - Caractéristiques topographiques, lithologiques, bioclimatiques et floristiques des unités distinguées dans la zone d'étude.

Tableau I - Caractéristiques topographiques, lithologiques, bioclimatiques et floristiques des unités distinguées dans la zone d'étude.

* : d'après les cartes géologiques au 1/50000 Djebibina (M.R. KARRAY et al., 2002) et Djebel Fkirine (H. BESBES, 1974). ** : d'après M. GOUNOT et A. SCHOENENBERGER (1966). *** : d'après la carte bioclimatique de la Tunisie au (M.A. NABLI, 1981).

19Le SIG permet d'analyser et de comparer les éléments descriptifs ainsi obtenus aux différentes dates pour lesquelles nous disposons d'informations.

2 ) Enquêtes auprès de la population

20En 2005, nous avons réalisé une enquête orale auprès de 50 chefs de ménage au sujet de l'utilisation passée et actuelle du bois. Dans cette perspective, nous avons distingué trois ensembles de douars : ceux de l'ouest montagnard, ceux de la zone centrale et ceux de l'est steppique. À l'intérieur de chacun de ces ensembles, les conditions d'accessibilité ont influencé le choix des personnes enquêtées.

21Au cours de cette même enquête, nous avons demandé aux personnes âgées (> 60 ans) des ménages enquêtés de décrire leur habitat à des dates marquantes de l'histoire de la Tunisie, donc bien mémorisées. L'enquête a été élargie à des personnes âgées rencontrées au hasard de nos déplacements. Au total, nous avons interrogé 63 personnes âgées.

22En 2008, nous avons participé à une enquête, dirigée par les Professeurs A.M. GAMMAR et M. BEN SALEM, au sujet des prélèvements de bois pour les différents usages (bois de feu, fabrication du charbon du bois, bois de construction…). 157 chefs de ménage ont été interrogés (soit 10,68 % de l'ensemble des chefs de ménage), répartis dans tous les douars de la zone d'étude.

23Les paysans refusent systématiquement de parler des quantités de charbon de bois destinées à la commercialisation. Ces quantités ont été déduites des déclarations des marchands de charbon, qui arrivent à estimer grossièrement le rapport entre les quantités commercialisées en dehors de la zone d'étude et celles consommées par la population locale. Notons que dans ce texte, nous insisterons surtout sur le cas des coupes de bois, la question de l'évolution et de l'impact aussi important de l'activité pastorale ayant fait l'objet d'une précédente publication (H. ABDALLAH, 2007).

IV - Mise en évidence des changements d'occupation du sol au cours du XXème siècle

24L'objectif est ici de mettre en évidence les grands changements de l'occupation du sol au cours du XXème siècle, à la fois en les quantifiant, et en les spatialisant. Nous évoquerons bien sûr les éléments d'explication, mais certains seront développés dans le chapitre suivant.

1 ) Observations de reliques forestières témoins d'une dynamique intense

25Malgré l'absence presque totale de formations ligneuses à l'est de la zone d'étude, il subsiste des espèces et des formations reliques, souvent en voie de disparition, qui contrastent étonnamment avec la végétation actuelle environnante (Photo 1). Ce sont des arbres isolés ou groupés au creux des roches, au pied des falaises et aux environs des marabouts (A. AUBRÉVILLE, 1939). Les études de paléoécologie et de phylogéographie confirment que les zones refuges forment des territoires-clés pour expliquer l'organisation et l'originalité de la biodiversité méditerranéenne. Ces refuges abritent des espèces reliques et des lignées végétales anciennes (F. MÉDAIL et K. DIADEMA, 2009). Parfois certains arbres bénéficient du respect et de la protection de la population (E. BERNUS, 1993).

Photo 1 - Steppe à alfa sur cailloutis à Sidi Boutiour , secteur de Boumerra (étage bioclimatique aride supérieur). [cliché : Hédi ABDALLAH]

Photo 1 - Steppe à alfa sur cailloutis à Sidi Boutiour , secteur de Boumerra (étage bioclimatique aride supérieur). [cliché : Hédi ABDALLAH]

Localisation ici sur pente forte et sol très caillouteux, dans des conditions édaphiques défavorables.

26Les reliques arbustives témoignent de l'extension passée des formations ligneuses dans les steppes de Soughas. À l'est du djebel Soughas, des arbres du cortège forestier semi-aride sont isolés ou en petits groupes au milieu du paysage steppique : genévrier de Phénicie (Photo 2), caroubier (Photo 3), oléastre, pistachier de l'Atlas, sumac… À l'exception des oléastres conservés dans les champs et greffés, ces arbres se trouvent généralement au voisinage des marabouts et des cimetières ou au milieu des haies et des plantations de cactus (Photo 3). La conservation de ces arbres contre les coupes et les dents des bêtes est à relier au respect populaire traditionnel de ces lieux sacrés dans les premiers cas et aux fourrés épineux formés par le cactus dans le deuxième cas. En dehors de ces lieux, les coupes et le parcours sont libres, ce qui expliquerait la disparition des espèces ligneuses et l'arrêt de leur régénération. Une régénération importante, avec des arbustes et des arbrisseaux de genévrier de Phénicie et des fourrés de sumac, est visible localement à l'intérieur des périmètres des plantations mises en défens, notamment aux environs du marabout de Sidi Bel Aidoudi et du djebel Goléa (Photo 4). Enfin, dans ces périmètres, des pins d'Alep plantés depuis une vingtaine d'années montrent une réussite certaine (Photo 5).

Photo 2 - Deux arbres âgés de genévrier de Phénicie autour du Marabout de Sidi Bel Aidoudi. Au second plan, un pied de sumac en forme de fourré fermé (étage bioclimatique aride supérieur). [cliché : Hédi ABDALLAH]

Photo 2 - Deux arbres âgés de genévrier de Phénicie autour du Marabout de Sidi Bel Aidoudi. Au second plan, un pied de sumac en forme de fourré fermé (étage bioclimatique aride supérieur). [cliché : Hédi ABDALLAH]

Ces sujets poussent dans une zone topographiquement plane, où les conditions sont peut-être relativement favorables.

Photo 3 - Jeune pied de caroubier spontané implanté dans une haie de cactus d'Ain Batoum (étage bioclimatique aride supérieur). [cliché : Hédi ABDALLAH]

Photo 3 - Jeune pied de caroubier spontané implanté dans une haie de cactus d'Ain Batoum (étage bioclimatique aride supérieur). [cliché : Hédi ABDALLAH]

Le caroubier, très utile à l'homme, a été étendu au delà de son aire naturelle par l'action des sociétés.

Photo 4 - Rejet de souche du genévrier de Phénicie sur le djebel Hamama, à la faveur de la mise en défens qui accompagne une plantation d'amélioration pastorale de cactus inerme (étage bioclimatique aride supérieur). [cliché : Hédi ABDALLAH]

Photo 4 - Rejet de souche du genévrier de Phénicie sur le djebel Hamama, à la faveur de la mise en défens qui accompagne une plantation d'amélioration pastorale de cactus inerme (étage bioclimatique aride supérieur). [cliché : Hédi ABDALLAH]

Photo 5 - Jeune plantation de pin d'Alep dans une steppe à Atractylis serratuloides et Hyparrhenia hirta sur le djebel Golea (étage bioclimatique aride supérieur). [cliché : Hédi ABDALLAH]

Photo 5 - Jeune plantation de pin d'Alep dans une steppe à Atractylis serratuloides et Hyparrhenia hirta sur le djebel Golea (étage bioclimatique aride supérieur). [cliché : Hédi ABDALLAH]

27L'ensemble des observations tend à prouver l'adaptation des espèces arbustives observées en milieu semi-aride supérieur de l'est du secteur de Soughas et leur capacité à se maintenir ou à se réinstaller spontanément à la faveur de conditions de protection et de mise en défens.

28Les vieux arbres isolés pourraient être des reliques, témoins de l'ancienne extension des formations ligneuses, dont il se maintiendrait quelques individus grâce à des conditions édaphiques localement favorables. À la fin du XIXème siècle, l'est steppique était encore en partie couvert par des ilots de matorrals, notamment dans les djebels Golea et Hmama. Les fours à goudron qui ont fonctionné dans ces djebels jusqu'à la fin des années 1960 (voir infra) prouvent la présence des espèces productrices (genévrier de Phénicie et pin d'Alep).

29Les jeunes sujets, en particulier ceux associés aux fourrés de cactus et aux périmètres de reboisement témoigneraient des possibilités de régénération spontanée de ces espèces au milieu des steppes actuelles et d'une éventuelle dynamique forestière progressive dans les aires bénéficiant d'une protection effective. Ainsi les steppes du secteur de Soughas pourraient avoir une origine secondaire liée à la forte pression humaine. Les documents cartographiques et photographiques permettent de reconstituer la disparition des dernières unités de broussailles méditerranéennes à l'est de Soughas au profit des steppes et des cultures, comme nous le verrons dans le paragraphe suivant.

2 ) Analyse des changements d'occupation du sol à partir de données cartographiques multi-sources

30L'espace était jadis essentiellement couvert de broussailles et de terres nues. Sous l'effet de la pression humaine, la situation a bien changé depuis la fin du XIXème siècle (Tab. II). Ce changement est marqué par l'extension des terres nues (terres cultivées ou de pacage), des oliveraies et des plans d'eau. Les surfaces en bois (avec des arbres groupés de plus de 5 m de haut), qui ont diminué pendant la première moitié du XXème siècle, occupent en 2000 près du double de leur superficie de 1893. Les surfaces en broussailles ont diminué de moitié pendant la période d'étude, sur un rythme particulièrement soutenu au cours de la deuxième moitié du XXème siècle.

Tableau II - Occupation du sol (en ha et en %) en 1893, 1956 et 2000.

Tableau II - Occupation du sol (en ha et en %) en 1893, 1956 et 2000.

Les pourcentages par rapport à la superficie totale sont donnés entre parenthèses.

3 ) La situation en 1893 (Tab. III ; Fig. 4)

Tableau III - Évolution des surfaces boisées entre 1893 et 2000.

Tableau III - Évolution des surfaces boisées entre 1893 et 2000.

Les pourcentages sont donnés par rapport à la superficie du secteur considéré.
Sous-zones de la partie ouest montagnarde : 4, 5, 6 (en italique). Sous-zone de la partie est steppique : 8.

Figure 4 - Occupation du sol en 1893.

Figure 4 - Occupation du sol en 1893.

Source : carte topographique de Djebibina au 1/100000.
Notons que l'orthographe de certains noms peut varier d'une carte à l'autre de cet article : ainsi Zeras est ici écrit Zrass, et d'autres fois Zras.

a. Les bois en 1893

31Dès le début du protectorat (1881), les défrichements ont fait reculer les surfaces boisées. Les bois représentent 11,3 % de la superficie totale de la zone, soit 2935 ha. Ils sont localisés essentiellement dans la sous-zone de Jhaff-Fartout (4), dont la pluviométrie moyenne est supérieure à 400 mm, mais où les pentes fortes et les sols pauvres ne permettent pas l'agriculture. Dans la partie sud du djebel Fkirine (5), les bois occupent une plus faible superficie et se présentent de manière fragmentée, malgré un contexte climatique là aussi favorable.

b. Les broussailles en 1893

32Elles couvrent 41,1 % de la zone (10916 ha). Elles sont réparties en deux secteurs : le premier s'étend dans la trouée de Belassoued (6), dans les environs du djebel Jhaff (4) et sur le versant sud du djebel Fkirine (5) ; le second au nord du djebel Boumorra (7), sur le djebel Es Srassif (3) et sur le djebel Bouslam (1).

c. Les terres nues en 1893

33Avec 11512 ha, elles représentent 44,4 % de la superficie totale. Elles occupent les clairières forestières, les terrasses des oueds et les zones les moins accidentées, en particulier sur les affleurements marneux.

d. Les massifs de cactus en 1893

34Leur partest de 3,5 % (904 ha). Ils occupent des surfaces étendues dans le sud-est du terrain d'étude : nord du djebel Boumorra (7) et sous zone d'Es Srassif (3).

35Les massifs de cactus épineux sub-spontanés proviennent de plantations effectuées à la fin du XIXème siècle et qui se sont régénérées et développées spontanément ensuite.

4 ) La situation en 1956 (Tab. III ; Fig. 5)

Figure 5 - Occupation du sol en 1956.

Figure 5 - Occupation du sol en 1956.

Source : cartes topographiques de Djebibina et du djebel Fkirine au 1/50000.

a. Les bois en 1956

36Ils couvrent 9,6 % de la zone d'étude (2512 ha). Leur superficie a reculé de 14,4 % par rapport à 1893. Ils forment encore une grande tache, quoique fragmentée, dans la sous-zone de Jhaff-Fartout (4). Dans ce secteur, de larges clairières ont été ouvertes (Photo 6) par les colons dès les années 1920 (A.M. GAMMAR et M. BEN SALEM, 2004). Mais les défrichements pour les besoins de l'agriculture ont finalement été le fait des fellahs comme de la grande exploitation. L'exploitation des ressources en bois est également une autre cause du recul des surfaces boisées au bénéfice des broussailles (voir paragraphe b, ci-dessous).

Photo 6 - Exemple de l'une des clairières créées par les colons français dès les années 1920 dans la partie occidentale de la zone d'étude. [cliché : Hédi ABDALLAH]

Photo 6 - Exemple de l'une des clairières créées par les colons français dès les années 1920 dans la partie occidentale de la zone d'étude. [cliché : Hédi ABDALLAH]

La dépression mise en culture est celle d'Henchir Aïn Zeras, dans la partie amont de l'oued Saadine. La vue est prise depuis un versant du djebel Fkirine, en regardant vers le sud-ouest. Orientée grossièrement NE-SO, la dépression est encadrée, outre par le djebel Fkirine, par les djebels Touijine (en haut à gauche), Jhaff (en haut au centre) et Zeras (en haut à droite).

b. Les broussailles en 1956

37Elles ont également régressé depuis 1893 (9699 ha) et n'occupent plus que 37,2 % de la superficie totale. Elles sont localisées dans la trouée de Belassoued (6), les environs du djebel Jhaff (4), le versant sud du djebel Fkirine (5), le secteur nord du djebel Boumorra (7), le djebel Es Srassif (3) et le djebel Bouslam (1) (Tab. IV).

Tableau IV - Évolution des surfaces en broussailles entre 1893 et 2000.

Tableau IV - Évolution des surfaces en broussailles entre 1893 et 2000.

Les pourcentages sont donnés par rapport à la superficie du secteur considéré.
Sous-zones de la partie ouest montagnarde : 4, 5, 6 (en italique). Sous-zones de la partie est steppique : 1, 2, 3, 7, 8.

38Dans l'ouest montagnard, les broussailles ont progressé, essentiellement aux dépens des surfaces boisées, du fait de la fréquence des coupes forestières pour satisfaire les besoins de la population en bois d'énergie, de construction et d'outillage dans la trouée de Belassoued (6) et le versant sud du djebel Fkirine (5), mais surtout dans les djebels Jhaff-Fartout (4). Dans l'est steppique, en particulier dans la sous-zone du djebel Bouslam (1), une diminution et une fragmentation des massifs de broussailles sont observées, conséquence de la demande en bois pour l'énergie et la construction (voir infra), les besoins en bois étant satisfaits dans ce secteur moins pluvieux par les buissons constitutifs des "broussailles".

c. Les terres "nues" en 1956

39Avec 13196 ha couverts, leur part s'élève à 50,6 % (contre 44,2 % en 1893). Elles forment un grand ensemble continu dans la partie centrale (2) de la zone d'étude. Elles ont progressé dans la plupart des sous-zones, sauf dans les djebels Jhaff-Fartout (4) et dans la trouée de Belassoued (6) (Tab. V). Dans ces deux secteurs restés enclavés et sans équipements de base (écoles, centres de santé), l'arrêt des activités forestières (bûcheronnage, goudron végétal, charbon de bois) s'est traduite par un exode précoce de la population. Les clairières familiales abandonnées ont été envahies de ligneux.

Tableau V - Évolution des surfaces en terres nues entre 1893 et 2000.

Tableau V - Évolution des surfaces en terres nues entre 1893 et 2000.

Les pourcentages sont donnés par rapport à la superficie de la sous-zone considérée.
Sous-zones de la partie ouest montagnarde : 4, 5, 6 (en italique). Sous-zones de la partie est steppique : 1, 2, 3, 7, 8.

d. Cactus et oliveraies en 1956

40Les massifs de cactus spontanés ou sub-spontanés (326 ha) et les oliveraies (335 ha) ne représentent, ensemble, que 2,6 % de la superficie totale. Les cactus, qui ont beaucoup régressé restent concentrés dans le sud-est de la zone d'étude (Tab. VI). Les oliveraies sont plus disséminées, mais avec une certaine concentration dans le secteur de Boumerra (7) (Tab. VII).

41Tableau VI - Évolution des surfaces en cactus entre 1893 et 2000.

Les pourcentages sont donnés par rapport à la superficie de la sous-zone considérée.
Toutes les sous-zones appartiennent à la partie est steppique : 1, 2, 3, 7, 8.

Tableau VII - Évolution des surfaces en oliveraies entre 1893 et 2000.

Tableau VII - Évolution des surfaces en oliveraies entre 1893 et 2000.

Les pourcentages sont donnés par rapport à la superficie de la sous-zone considérée.
Toutes les sous-zones appartiennent à la partie est steppique : 1, 2, 3, 7, 8.

5 ) La situation en 2000 (Tab. III ; Fig. 10)

Figure 6 - Occupation du sol en 2000.

Figure 6 - Occupation du sol en 2000.

Sources : photographies aériennes de la mission 2000.

a. Les bois en 2000

42Ils occupent maintenant 18,5 % de la zone d'étude (4811 ha). Leur progression a été spectaculaire depuis 1956 (+91,5 %). La superposition de la carte topographique de 1956 et des photographies aériennes de 2000 (voir Tab. III) montre l'extension des bois, à partir de la sous-zone de Jhaff-Fartout (4), vers l'ouest et vers le sud, dans la trouée de Belassoued (6), par un peuplement spontané de pin d'Alep (1037 ha), et dans la sous-zone de Soughas-Golea-Hmame (8), par reboisement (388 ha). Cette progression, spontanée ou artificielle, s'est faite essentiellement aux dépens des broussailles.

b. Les broussailles en 2000

43Elles ne couvrent plus que 5094 ha (soit 19,5 % de la zone), ce qui représente une diminution de 4600 ha depuis 1956. En 2000, on les trouve surtout dans la zone la plus pluvieuse, où elles sont associées en mosaïque avec les bois, dans la Trouée de Belassoued (6), le secteur au nord du djebel Boumorra (7) et le djebel Bouslam (1). Les broussailles ont régressé au bénéfice des bois spontanés et plantés.

44Dans la sous-zone d'Es Srasif (3), on observe une tendance inverse au reste de la région d'étude (voir Tab. IV). Dans ce secteur, les broussailles ont constitué la source d'alimentation en bois de consommation domestique pour plusieurs noyaux de peuplement suite à une vague de sédentarisation. La régression s'y est faite au profit des clairières et des parcours.

c. Les terres "nues" en 2000

45En légère progression (13928 ha), elles représentent 53,4 % de la superficie totale (voir Tab. V). L'augmentation de la surface est surtout spectaculaire dans le djebel Es Srassif (passage de 1761 à 3108 ha depuis 1956, aux dépens des broussailles). La superficie est relativement stable dans la partie centrale (4811 ha, contre 5062 ha en 1956). En revanche, le recul s'accentue dans la trouée de Belassoued, tandis que la superficie revient à une valeur proche de celle de 1893 au nord du djebel Boumorra, grâce à la reconquête forestière ou aux plantations de pins d'Alep. Ainsi les évolutions apparaissent-elles assez contrastées.

d. Les cactus en 2000

46La part des massifs de cactus tombe à 0,4 % (93 ha).

47Le recul des massifs de cactus épineux sub-spontanés résulte de l'augmentation de la demande en raquettes de cactus, qui sont consommées par le bétail pendant les périodes de soudure.

e. Les oliveraies en 2000

48Avec1862 ha (contre 335 ha en 1956), elles représentent 7,1 % de la superficie totale de la zone. Cette culture a progressé dans toutes les sous-zones (voir Tab. VII), au détriment des broussailles.

f. Les plans d'eau en 2000

49Après la construction du barrage de Nabhana (inauguré en 1969) et la mise en place de retenues collinaires, les plans d'eau occupent 1,1 % de la superficie totale de la zone.

V - Éléments de compréhension de l'évolution du couvert végétal : la pression des activités de coupe et de cueillette au cours du XXème siècle

50À la faveur de la reconquête forestière et des plantations entre 1956 et 2000 dans l'ouest montagnard, alors que le recul des broussailles se poursuivait dans l'est steppique, s'est créé dans la zone d'étude un fort contraste paysager entre les formations méditerranéennes telliennes et les paysages ouverts à dominante steppique. Nous tenterons ci-après de reconstituer l'historique des activités de coupe et de cueillette au cours du XXème siècle et d'établir les liens avec les changements d'occupation du sol mis en évidence à partir des connaissances sur l'occupation du sol en 1893, 1956 et 2000.

51Dès le début du XXème siècle, le mode de vie nomade s'est heurté aux intérêts des colons français, ce qui a accéléré le passage de la société pastorale à une société paysanne (H. ATTIA, 1977).

52À partir des années 1920, l'impact de la population sur le couvert végétal s'aggrave nettement, la sédentarisation s'accentuant sous l'effet de la colonisation des terres (H. ABDALLAH et A.M. GAMMAR, 2010). La fixation des populations nomades a entraîné une modification profonde de leurs rapports à la terre (K. ABAZA, 1996). Les perspectives de privatisation leur ont fait attribuer à la terre une valeur pour elle-même, alors qu'elle n'en avait auparavant que comme support à l'alimentation du bétail.

53La prédominance de l'activité pastorale aurait constitué un facteur de dégradation de la végétation par le surpâturage, les incendies pastoraux, le charbonnage et les cultures sporadiques (A.M. GAMMAR et M. BEN SALEM, 2004).

54Depuis l'indépendance en 1956, la population de la zone d'étude connaît une croissance régulière et importante. Cela s'est traduit par la multiplication des douars et de l'habitat dispersé, avec des populations très variables selon les localités (voir Fig. 3).

55L'échec de l'expérience de collectivisation tentée en 1960 a provoqué le retour à l'attribution privative des terres collectives (loi de 1971). La gestion des anciennes exploitations coloniales est confiée, à titre privé, aux ingénieurs et techniciens diplômés de l'Institut National Agronomique de Tunisie (INAT).

56D'après l'enquête de 2008, pour améliorer leurs conditions de vie, les paysans sont obligés de développer et d'intensifier des activités, ce qui se traduit par des prélèvements importants sur la végétation ligneuse (défrichements agricoles, élevage et exploitation du bois).

1 ) L'exploitation du bois

57Les différents usages du bois sont classables en trois catégories : le bois de construction, le bois d'énergie sous forme de charbon de bois ou de bois de feu, et le bois d'équipement et d'outillage. Les prélèvements d'autres végétaux, la cueillette de l'alfa et du romarin ont un impact moins déterminant sur la dynamique de la végétation.

a. Les changements de mode d'habitat et les prélèvements de bois de construction

58Les prélèvements de bois de construction ont évolué au cours du XXème siècle en fonction des changements du mode d'habitat. Trois types d'habitat se sont succédé, à savoir la tente, le gourbi et la maison (Fig. 7). Dans sa thèse publiée en 1955, J. DESPOIS indiquait "tentes noires et gourbis dominent encore presque exclusivement chez les Ourazla" (habitants du terrain d'étude). La demande locale en bois de construction au cours de la période des tentes était globalement modeste. D'une part, les habitants étaient peu nombreux et d'autre part la tente consomme peu de bois pour son édification. Durant la période des tentes, la forte demande en bois concernait surtout les branchages des espèces épineuses servant à renouveler la zriba, ces enclos qui rassemblaient le cheptel. La mobilité des habitants demandait de reconstruire ces enclos et de prélever le bois à chaque déplacement. Pendant la période des gourbis, la demande en bois pour la construction touchait presque toutes les espèces végétales de la zone d'étude. À côté de l'emploi des espèces épineuses pour la zriba, des troncs, des perches et des branchages étaient utilisés pour la construction et l'entretien des toits des gourbis. La hausse de la demande de bois destiné à la construction des gourbis a débuté vers les années 1940, avec l'affirmation de la sédentarisation dans la zone d'étude. Puis elle a atteint son maximum entre 1950 et 1970. Cela a été dicté par la sédentarisation d'un grand nombre de pasteurs. À partir des années 1980, le Programme National de Dégourbification lancé par l'ancien président BOURGUIBA, a entraîné une baisse de la demande locale sur le bois et les branchages destinés à la construction des habitations humaines. Les gourbis abandonnés par les hommes au cours de cette période ont été utilisés comme des abris pour le bétail, ce qui a contribué au développement des abris en semi-dur. Ces transformations dans le mode d'abri du cheptel ont abouti à l'abaissement de la demande sur les espèces épineuses comme le sumac, le jujubier, le genêt épineux...

Figure 7 - Les transformations du mode d'habitat au cours du XXème siècle.

Figure 7 - Les transformations du mode d'habitat au cours du XXème siècle.

Source : enquête personnelle de 2005 auprès des personnes âgées. Les dates ont été choisies de manière à constituer des repères fiables dans la mémoire des gens (1924 : enfance ; 1942 : bataille de la Seconde Guerre mondiale ; 1956 : indépendance ; 1969 : grandes inondations ; 1986 : lancement du programme de dégourbification ; 2005 : habitat actuel). La situation en 1893 est donnée par la carte topographique au 1/100000.

b. Les prélèvements de bois de charbonnage

59Selon les charbonniers du secteur de Soughas, le charbon de bois le plus apprécié est tiré de l'oléastre (l'olivier sauvage), du sumac (Jederi) et du lentisque. En revanche, le genévrier de Phénicie qui est assez abondant dans les djebels étudiés donne un charbon de moins bonne qualité. La fabrication du charbon de bois est un métier pratiqué depuis longtemps par la population forestière du djebel Soughas. Jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale, la fabrication du charbon du bois n'a intéressé qu'un nombre très limité de ses habitants et l'activité du charbonnage était en situation de marasme. P. BARDIN (1944) signale que le quintal de charbon valait 30 à 40 francs en 1939, ce qui ne permettait pas aux charbonniers d'en tirer des revenus suffisants pour couvrir les besoins de leur famille.

60Selon les données des archives du garde forestier du secteur de Zeras et les entretiens avec les personnes âgées, la pression sur la forêt dictée par la demande sur le charbon a été de faible intensité jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale. Puis elle a suivi un rythme accéléré pendant la période 1920-1960. Par la suite, la promulgation du code forestier en 1958 et la migration temporaire des chefs de ménage pour travailler dans les grandes villes environnantes (Tunis, Sous, Nabeul) ont atténué la pression humaine sur les produits ligneux.

La production de charbon de la Deuxième Guerre mondiale à 1958

61Au cours de la Deuxième Guerre mondiale, les prix du charbon de bois grimpent de 40 à 200 francs le quintal en 1942 (P. BARDIN, 1944). La réduction des importations énergétiques (charbon et carburants) explique cette évolution qui a contribué à l'accélération du rythme d'exploitation et de défrichement des forêts. Les quantités de bois prélevées dans toute la Tunisie auraient été multipliées par huit selon les chiffres du Service Forestier (A.M. GAMMAR, 1984). De la Deuxième Guerre mondiale à 1958, le charbonnage a occupé une place importante dans l'économie des communautés paysannes locales. Mais cette situation tolérée par les services forestiers de l'époque a eu des conséquences néfastes sur le milieu (M. BOURGOU, 1993). En l'absence de surveillance, le charbonnier effectuait les coupes de façon libre et irrationnelle. L'intensité de cette activité paysanne sur la végétation donna naissance à des clairières à l'intérieur de la forêt. Plusieurs sites d'anciennes grandes charbonnières s'observent sur les djebels Touijine, Tebaga, Soughas et Diour, à l'intérieur des terres agricoles, témoignant de l'origine de leur défrichement. Les procès-verbaux des gardes forestiers relatifs aux délits de prélèvement de bois entre 1949 et 1954 nous ont servi pour cartographier l'intensité de l'usage du bois (Fig. 8).

Figure 8 - Quantités moyennes annuelles des prélèvements de bois enregistrés par les délits forestiers au cours de la période 1949-1954.

Figure 8 - Quantités moyennes annuelles des prélèvements de bois enregistrés par les délits forestiers au cours de la période 1949-1954.

Pour estimer les quantités réelles des prélèvements illicites de bois, il faudrait vraisemblablement multiplier les quantités enregistrées par les délits par 50 à 100.

La production de charbon après 1958

62L'un des objectifs visés par la règlementation forestière promulguée en 1958 est de préserver le patrimoine forestier contre l'exploitation paysanne jugée irrationnelle. Cette règlementation n'était pas accompagnée par des projets de compensation dans les zones où la production de charbon de bois constituait l'essentiel du revenu de la population (L. AUCLAIR et M.R. SAÏDI, 2002). Cela a posé un problème vital pour de nombreuses familles qui ne disposaient pas d'autre ressource et les a placées en conflit avec l'administration forestière. Les paysans ont continué à exploiter illégalement la forêt, profitant de l'incapacité de l'administration forestière à faire respecter strictement la nouvelle règlementation. Du début des années 1960 jusqu'au milieu des années 1990, la collecte du bois destiné à la fabrication du charbon se faisait de façon clandestine, pendant la nuit, dans des zones peu accessibles, éloignées des voies de communication.

63Les déclarations des gardes forestiers montrent que dès le milieu des années 1990, les délits forestiers ont nettement diminué. Cette évolution s'explique par le recours croissant des habitants à un produit industriel pour la cuisson des aliments, le gaz butane.

Les prélèvements actuels liés au charbonnage

64Selon les enquêtes de 2005 et 2008, les habitants de la région utilisent souvent le charbon de bois pour la préparation du thé et pour le chauffage domestique pendant la période hivernale. Les besoins moyens annuels totaux pour la zone d'étude sont de l'ordre de 268 tonnes/an (soit 0,5 kg/jour/ménage en moyenne).

c. Les prélèvements de bois de feu

65Ce combustible est formé essentiellement des branchages et du bois de petit calibre rejeté par les charbonniers. Il comprend aussi les branchages desséchés sur pied des arbustes et des touffes buissonnantes.

Les prélèvements domestiques

66Les besoins domestiques en bois de feu sont satisfaits principalement par le bois de petit calibre, produit de la taille et de l'élagage des oliviers, mais aussi broussailles et bois mort.

67Le prélèvement du bois de feu présente un impact moins important sur le couvert végétal que le charbonnage, car une part importante des besoins peut être satisfaite par le ramassage de bois mort dans le cadre des droits d'usage. Toutefois les produits les plus appréciés sont tirés du romarin, de la globulaire et du genet épineux. Cela a contribué à la disparition d'une grande partie des surfaces broussailleuses dans la partie est de la zone d'étude (sous-zones 1, 3, 7 et 8) et à l'extension des clairières dans l'ouest montagnard (sous-zones 4, 5 et 6) au cours de la première moitié du XXème siècle.

68Jusqu'à la fin des années 1980, le bois de feu était fortement utilisé par les paysans pour la cuisson du pain (Tabouna, Tajine), la cuisson des repas, le chauffage de l'eau et des foyers pendant l'hiver. L'enquête de 2005 a montré que dans ces conditions de vie, la consommation moyenne d'une famille était de l'ordre de 11,5 kg de bois par jour (H. ABDALLAH, 2007). Les besoins moyens annuels en combustible d'une famille étaient donc proches de 4,2 tonnes par an. Selon les déclarations des anciens commerçants du bois, en dehors des besoins de la population locale, le commerce du bois de feu trouvait un important débouché dans les villes voisines (Kairouan, Djebibina, Sebikha), en raison des besoins en bois de chauffage domestique pendant l'hiver.

69Sur le plan social, la commercialisation du bois de feu a constitué un apport financier important pour les familles des douars exploitant la forêt alentour, surtout pendant les mauvaises années agricoles.

70Au cours des années 1960 et pendant les pics saisonniers de forte consommation de bois, le prix de la charge d'un âne passait de 0,5 à 0,9 DT (dinar tunisien), celle d'un chameau passait de 0,8 à 1,2 DT et l'effectif des bûcherons doublait. Les autorisations de ramassage du bois ne couvraient pas cette hausse saisonnière de consommation. De ce fait, les bûcherons avaient recours, le plus souvent, à la coupe illicite de feuillus et de conifères (genévrier de Phénicie, lentisque et oléastre), laissant le bois sur place pour le ramasser ensuite séché, échappant ainsi à la vigilance des gardes forestiers.

71Au cours des trois dernières décennies, la consommation du bois de feu a nettement diminué. Le recours au gaz butane a certainement conduit à une diminution de la pression humaine sur les ressources ligneuses. Des enquêtes personnelles (H. ABDALLAH, 2007) ont montré que les usages domestiques de bois de feu les plus importants restent le four à pain, le chauffage de l'eau et le chauffage de l'habitation en hiver (Tab. VIII).

Tableau VIII - Consommation moyenne annuelle en bois de feu par famille sans et avec l'utilisation du gaz depuis le début des années 1990 (d'après H. ABDALLAH, 2007).

Tableau VIII - Consommation moyenne annuelle en bois de feu par famille sans et avec l'utilisation du gaz depuis le début des années 1990 (d'après H. ABDALLAH, 2007).

72Dans le sud-est de la zone d'étude, où les noyaux d'habitat sont nombreux et importants, les villageois les moins aisés continuent à exploiter le combustible bois, ce qui explique le recul des broussailles entre 1956 et 2000. Toutefois une grande partie des besoins domestiques des habitants de ce secteur est satisfaite par des prélèvements de bois effectués dans l'ouest montagnard, les fagots étant transportés soit à dos d'âne, soit par des tracteurs ou des camionnettes.

73Les prélèvements varient de 0,017 à 0,985 tonne/ha/an de bois de feu. Dans les communautés montagnardes peu nombreuses, comme Ouled Naoui et Ouled Essid (sous-zone 6 : Trouée de Belassoued), le taux de prélèvement est faible. Il ne dépasse pas 0,02 t/ha/an. En revanche, dans les unités forestières caractérisées par des communautés nombreuses, notamment celles de Faid el Bennte et Kef er Rakhma (6), les taux sont plus élevés (0,881 et 0,985 tonne/ha/an).

74L'ampleur des prélèvements de bois de feu explique la régression des surfaces boisées et broussailleuses dans les sous-zones de la Trouée de Belassoued (6) et des djebels Soughas-Golea-Hmame (8) entre 1893 et 1956.

Les prélèvements liés au goudronnage et à la production de la chaux

75Le goudronnage et la production artisanale de la chaux pour la construction ont totalement disparu dans le cadre de l'économie moderne qui a remplacé ces produits par divers composés chimiques et par le ciment. Cependant les témoignages des personnes âgées soulignent l'importance que ces activités à l'origine de prélèvements intensifs de bois ont gardé jusqu'à des périodes récentes du XXème siècle. Des vestiges de ces activités sont présents en de nombreux lieux du terrain d'étude.

76Les anciens producteurs de goudron mentionnent que la demande de goudron, soutenue sur le marché local et régional jusqu'aux années 1970, était liée à l'élevage du dromadaire, utilisé comme animal de trait et de labour. Depuis une vingtaine d'année, l'activité du goudronnage est entrée dans une phase de crise conditionnée par la disparition des troupeaux camelins, suite aux progrès des moyens de transport et de la mécanisation agricole.

77Les vestiges de plusieurs fours à chaux (environ une quinzaine) s'observent au sud du djebel Hamama (dans la sous-zone 8). Les personnes âgées, habitant les piémonts de ce djebel, mentionnent que ces fours ont fonctionné durant les années 1960-1980 (marquées par l'apparition des premières maisons en dur). Cette activité était encouragée par l'État. Elle était donc tolérée par l'administration forestière dans le but d'améliorer les conditions de vie et de l'habitat et de fournir les bourgs voisins en matériaux de construction. L'approvisionnement de ces fours en bois de feu provenait principalement de la couverture broussailleuse voisine, indiquée sur la carte topographique éditée en 1956.

d. Les prélèvements pastoraux

78Au cours des dernières décennies, une nette diminution de la demande sur les produits de la coupe et de la cueillette s'est produite dans la région d'étude. En revanche, l'impact de l'élevage a été croissant depuis les années 1950. Pendant la période des tentes, les troupeaux respectaient des calendriers de pâturage adaptés aux conditions climatiques de la région, afin d'exploiter le plus rationnellement possible la ressource fourragère en fonction des secteurs, des saisons et de l'altitude. À cette époque, la gestion de la ressource était optimale grâce à la mobilité des troupeaux. Mais après la Deuxième Guerre mondiale, les marges arides du Tell oriental ont connu d'importantes transformations socio-économiques qui ont abouti à l'effondrement de la société pastorale. Ces changements ont été encouragés par les autorités coloniales puis par l'administration tunisienne. Le passage de la société pastorale à la société paysanne a contribué à l'éclatement des grands troupeaux, remplacés par un grand nombre de petits (H. ATTIA, 1977). La sédentarisation de la population dans des noyaux de peuplement (douars), l'extension des terres de culture au dépens des formations boisées et broussailleuses, ont entrainé le développement d'un élevage de type sédentaire (J. DESPOIS, 1959). En effet, la privatisation des terres collectives et l'extension des zones céréalières suite à l'emploi des tracteurs ont sensiblement réduit les superficies réservées aux parcours. Les données de l'enquête que nous avons effectuée sur ce sujet, montrent que seulement 12 % des éleveurs pratiquent actuellement l'achaba. Ce fort recul de la transhumance dans la région au cours des dernières décennies a provoqué une forte pression pastorale autour des douars. L'importance du cheptel varie d'une année à l'autre en fonction des conditions climatiques. Toutefois, en équivalent ovin, l'effectif total est passé de 4526 têtes en 1881 à6916 têtes en 1957, puis il a été multiplié par plus de six au cours des dernières décennies du XXème siècle (Fig. 9). La spécialisation ovine de la zone d'étude s'explique par la sédentarisation de fractions tribales d'origine Hamama, qui sont connues par leur pratique de l'élevage ovin. Le cheptel est en grande partie concentré dans le sud de la zone d'étude (étage bioclimatique aride supérieur), mais cela n'exclut pas la présence d'un important effectif de bétail à dominance caprine dans l'ouest montagnard.

Figure 9 - Évolution des effectifs de bétail entre 1881et 2005.

Figure 9 - Évolution des effectifs de bétail entre 1881et 2005.

Sources : Archives du Cheikha de l'Ourazla (de 1881 à 1938), Centres de vaccinations (1957 à 1995) et inventaire personnel (2005).

79Dans la sous-zone d'Es Srassif, la plus peuplée, la pression croissante des troupeaux ovins (Fig. 9) a certainement contribué au recul des broussailles observé entre 1956 et 2000. En revanche, dans l'ouest montagnard, l'augmentation très modérée du cheptel caprin n'a pas empêché la reconquête forestière.

2 ) La politique forestière (plantations) et l'amélioration pastorale

80Depuis les délimitations forestières réalisées de 1903 à 1912, toutes les terres forestières qu'elles soient, domaniales ou privées, sont soumises au régime forestier pour assurer la conservation et l'exploitation rationnelle de la propriété forestière, et pour garantir aux usagers, l'exercice légal de leurs droits (article I du code forestier). À partir des années 1920 et surtout depuis les années 1950, un grand effort a été consenti par le pouvoir central en vue de restaurer et d'améliorer les forêts et les parcours de la Tunisie (A.M. GAMMAR et al., 2005). Les reboisements intéressent des terrains de statuts juridiques différents. Il s'agit dans la majorité des cas de terrains nus relevant du domaine forestier (S. ROUCHICHE et H. ABID, 2003).

81Depuis l'indépendance, les espaces naturels à végétation spontanée sont protégés par leur statut de terres domaniales forestières. Cela ne doit pas cacher les conflits permanents entre le Service Forestier et les paysans à propos des délimitations du domaine de chacun de ces deux partenaires (M. BOURGOU, 1993).

82Au cours des deux dernières décennies, les parties domaniales de la zone d'étude ont fait l'objet d'un plan d'aménagement qui vise trois objectifs : l'éclaircissement des forêts denses de pin d'Alep, la restauration des pinèdes dégradées par de nouvelles plantations et l'amélioration pastorale des parcours par des espèces fourragères (cactus et acacia).

a. La restauration des pinèdes

83Les plantations couvrent de faibles superficies dans les zones montagneuses et les clairières forestières, à l'exception d'un reboisement plus important à proximité de Soughas (Tab. IX, Fig. 10).

Tableau IX - Les essais de restauration forestière et d'amélioration pastorale : la situation en 2015.

Tableau IX - Les essais de restauration forestière et d'amélioration pastorale : la situation en 2015.

D'après une image Google Earth de 2015 et des observations personnelles de la fin des années 2000.

Figure 10 - Restauration forestière et amélioration pastorale : situation en 2015.

Figure 10 - Restauration forestière et amélioration pastorale : situation en 2015.

Sources : image Google Earth 2015 et travaux personnels de terrain.

84L'essentiel des plantations de pin d'Alep a été réalisé dans la partie occidentale montagneuse, entièrement rattachée au Domaine Forestier depuis le Code Forestier de 1988. En 2015, l'ensemble des plantations de pin d'Alep couvre ici une superficie de l'ordre de 524 ha. Dans l'est du terrain d'étude, elles occupent seulement 28 ha.

b. Les plantations à vocation pastorale

85Les plantations pastorales représentent une superficie totale de 592 ha. Elles sont composées essentiellement d'Acacia cyanophylla et de cactus inerme (Opuntia ficus indica). L'Acacia cyanophylla, comptabilisé avec les bois en 2000, couvre 440 ha en 2015. Les plantations de cactus couvrent 152 ha, dont 74 ha se trouvent dans la sous zone de Soughas-Golea-Hamame (8) et 42 ha dans celle de djebel Bouslam (1) (Fig. 10). Le cactus est planté soit entre les arbres dans les zones forestières, soit en ligne perpendiculairement au sens de la pente dans les terrains cultivés.

VI - Conclusion

86De 1893 à 2000, le couvert végétal s'est transformé en fonction de l'augmentation de la population, mais aussi du développement ou du recul d'activités spécifiques (charbonnage, goudronnage, fours à chaux). Le besoin de terres, pour les cultures et le pacage, et l'utilisation du bois pour l'habitat ou comme combustible ont eu pour conséquence l'ouverture de clairières dans la partie ouest boisée, refermées ou réduites au cours de la deuxième moitié du XXème siècle, et la généralisation de la steppe dans la partie est.

87Dans le Tell, comme dans d'autres régions de Tunisie, la genèse d'une paysannerie précaire trouve son origine dans les mutations initiées par le régime du Protectorat, qui ont détruit les bases de la vie pastorale traditionnelle des anciennes fractions tribales. Les structures traditionnelles se sont désintégrées avec la réduction de leurs territoires, la limitation de leurs mouvements et l'appauvrissement de leurs ressources. Cette évolution s'est trouvée accentuée par la mécanisation de la grande exploitation coloniale à partir des années 1920. Les populations n'ont eu d'autre choix que de se fixer localement, tout en alimentant un exode de plus en plus intense vers les villes. Ces mutations ont appelé de nouveaux moyens de subsistance : cultures céréalières, petit élevage et activités forestières.

88Toutefois les habitants de la zone d'étude ont été les derniers à quitter la tente pour se fixer dans des douars de gourbis. Cette évolution tardive s'explique par l'enclavement du secteur, son peuplement lâche et l'absence de grandes exploitations modernes jusqu'à la construction du barrage de Nabhana et de la route qui y conduit.

89Les coupes de bois, les prélèvements pastoraux et les pratiques agricoles sont à l'origine de dynamiques spatiales divergentes, opposant les sous-zones montagnardes, parsemées de clairières cultivées de tailles variables, à celles situées à l'est, dominées par des paysages ouverts.

90Entre 1893 et 1956, la zone d'étude a connu une forte régression des surfaces boisées et broussailleuses et une extension des terres nues. Cette dynamique spatiale a été dictée, d'une part, par une demande croissante en bois d'énergie et de construction et, d'autre part, par les besoins des colons et des fellahs en terres de culture.

91Au cours de la deuxième moitié du XXème, le recul des activités jugées néfastes à la forêt (goudronnage, fabrication de la chaux, charbonnage…), l'amélioration des conditions de vie (dégourbification) et la réussite des projets de reboisement ont contribué à la progression des surfaces boisées dans l'ouest montagnard. Dans l'est steppique, on a assisté à l'extension des oliveraies, des zones de culture et de parcours, et les peuplements ligneux ont continué de régresser Ces évolutions divergentes ont renforcé le contraste paysager entre l'ouest montagneux et l'est steppique.

Remerciements : Nous sommes reconnaissants à Marianne COHEN et Claude MARTIN de leurs encouragements et de leur aide précieuse.

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Table des illustrations

Titre Figure 1 - Localisation de la zone d'étude.
Légende Sources : Google Earth, image de 2013.Coordonnées de l'exutoire du lac Nabhana  36°03'40" N, 9°52'38" E.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/docannexe/image/4472/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 900k
Titre Figure 2 - Précipitations moyennes annuelles (1980-2008).
Légende Sources : stations pluviométriques de la Direction de l'Exploitation des Barrages (Nabhana, Hendi Ezzitouna, Nadhour et Aïn Zeras).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/docannexe/image/4472/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 812k
Titre Figure 3 - La répartition des noyaux de peuplement (douars).
Légende Source : INS (2004).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/docannexe/image/4472/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 356k
Titre Tableau I - Caractéristiques topographiques, lithologiques, bioclimatiques et floristiques des unités distinguées dans la zone d'étude.
Légende * : d'après les cartes géologiques au 1/50000 Djebibina (M.R. KARRAY et al., 2002) et Djebel Fkirine (H. BESBES, 1974). ** : d'après M. GOUNOT et A. SCHOENENBERGER (1966). *** : d'après la carte bioclimatique de la Tunisie au (M.A. NABLI, 1981).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/docannexe/image/4472/img-4.jpg
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Titre Photo 1 - Steppe à alfa sur cailloutis à Sidi Boutiour , secteur de Boumerra (étage bioclimatique aride supérieur). [cliché : Hédi ABDALLAH]
Légende Localisation ici sur pente forte et sol très caillouteux, dans des conditions édaphiques défavorables.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/docannexe/image/4472/img-5.jpg
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Titre Photo 2 - Deux arbres âgés de genévrier de Phénicie autour du Marabout de Sidi Bel Aidoudi. Au second plan, un pied de sumac en forme de fourré fermé (étage bioclimatique aride supérieur). [cliché : Hédi ABDALLAH]
Légende Ces sujets poussent dans une zone topographiquement plane, où les conditions sont peut-être relativement favorables.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/docannexe/image/4472/img-6.jpg
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Titre Photo 3 - Jeune pied de caroubier spontané implanté dans une haie de cactus d'Ain Batoum (étage bioclimatique aride supérieur). [cliché : Hédi ABDALLAH]
Légende Le caroubier, très utile à l'homme, a été étendu au delà de son aire naturelle par l'action des sociétés.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/docannexe/image/4472/img-7.jpg
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Titre Photo 4 - Rejet de souche du genévrier de Phénicie sur le djebel Hamama, à la faveur de la mise en défens qui accompagne une plantation d'amélioration pastorale de cactus inerme (étage bioclimatique aride supérieur). [cliché : Hédi ABDALLAH]
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/docannexe/image/4472/img-8.jpg
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Titre Photo 5 - Jeune plantation de pin d'Alep dans une steppe à Atractylis serratuloides et Hyparrhenia hirta sur le djebel Golea (étage bioclimatique aride supérieur). [cliché : Hédi ABDALLAH]
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/docannexe/image/4472/img-9.jpg
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Titre Tableau II - Occupation du sol (en ha et en %) en 1893, 1956 et 2000.
Légende Les pourcentages par rapport à la superficie totale sont donnés entre parenthèses.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/docannexe/image/4472/img-10.jpg
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Titre Tableau III - Évolution des surfaces boisées entre 1893 et 2000.
Légende Les pourcentages sont donnés par rapport à la superficie du secteur considéré.Sous-zones de la partie ouest montagnarde : 4, 5, 6 (en italique). Sous-zone de la partie est steppique : 8.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/docannexe/image/4472/img-11.jpg
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Titre Figure 4 - Occupation du sol en 1893.
Légende Source : carte topographique de Djebibina au 1/100000.Notons que l'orthographe de certains noms peut varier d'une carte à l'autre de cet article : ainsi Zeras est ici écrit Zrass, et d'autres fois Zras.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/docannexe/image/4472/img-12.jpg
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Titre Figure 5 - Occupation du sol en 1956.
Légende Source : cartes topographiques de Djebibina et du djebel Fkirine au 1/50000.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/docannexe/image/4472/img-13.jpg
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Titre Photo 6 - Exemple de l'une des clairières créées par les colons français dès les années 1920 dans la partie occidentale de la zone d'étude. [cliché : Hédi ABDALLAH]
Légende La dépression mise en culture est celle d'Henchir Aïn Zeras, dans la partie amont de l'oued Saadine. La vue est prise depuis un versant du djebel Fkirine, en regardant vers le sud-ouest. Orientée grossièrement NE-SO, la dépression est encadrée, outre par le djebel Fkirine, par les djebels Touijine (en haut à gauche), Jhaff (en haut au centre) et Zeras (en haut à droite).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/docannexe/image/4472/img-14.jpg
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Titre Tableau IV - Évolution des surfaces en broussailles entre 1893 et 2000.
Légende Les pourcentages sont donnés par rapport à la superficie du secteur considéré.Sous-zones de la partie ouest montagnarde : 4, 5, 6 (en italique). Sous-zones de la partie est steppique : 1, 2, 3, 7, 8.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/docannexe/image/4472/img-15.jpg
Fichier image/jpeg, 396k
Titre Tableau V - Évolution des surfaces en terres nues entre 1893 et 2000.
Légende Les pourcentages sont donnés par rapport à la superficie de la sous-zone considérée.Sous-zones de la partie ouest montagnarde : 4, 5, 6 (en italique). Sous-zones de la partie est steppique : 1, 2, 3, 7, 8.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/docannexe/image/4472/img-16.jpg
Fichier image/jpeg, 304k
Légende Les pourcentages sont donnés par rapport à la superficie de la sous-zone considérée.Toutes les sous-zones appartiennent à la partie est steppique : 1, 2, 3, 7, 8.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/docannexe/image/4472/img-17.jpg
Fichier image/jpeg, 204k
Titre Tableau VII - Évolution des surfaces en oliveraies entre 1893 et 2000.
Légende Les pourcentages sont donnés par rapport à la superficie de la sous-zone considérée.Toutes les sous-zones appartiennent à la partie est steppique : 1, 2, 3, 7, 8.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/docannexe/image/4472/img-18.jpg
Fichier image/jpeg, 284k
Titre Figure 6 - Occupation du sol en 2000.
Légende Sources : photographies aériennes de la mission 2000.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/docannexe/image/4472/img-19.jpg
Fichier image/jpeg, 960k
Titre Figure 7 - Les transformations du mode d'habitat au cours du XXème siècle.
Légende Source : enquête personnelle de 2005 auprès des personnes âgées. Les dates ont été choisies de manière à constituer des repères fiables dans la mémoire des gens (1924 : enfance ; 1942 : bataille de la Seconde Guerre mondiale ; 1956 : indépendance ; 1969 : grandes inondations ; 1986 : lancement du programme de dégourbification ; 2005 : habitat actuel). La situation en 1893 est donnée par la carte topographique au 1/100000.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/docannexe/image/4472/img-20.jpg
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Titre Figure 8 - Quantités moyennes annuelles des prélèvements de bois enregistrés par les délits forestiers au cours de la période 1949-1954.
Légende Pour estimer les quantités réelles des prélèvements illicites de bois, il faudrait vraisemblablement multiplier les quantités enregistrées par les délits par 50 à 100.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/docannexe/image/4472/img-21.jpg
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Titre Tableau VIII - Consommation moyenne annuelle en bois de feu par famille sans et avec l'utilisation du gaz depuis le début des années 1990 (d'après H. ABDALLAH, 2007).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/docannexe/image/4472/img-22.jpg
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Titre Figure 9 - Évolution des effectifs de bétail entre 1881et 2005.
Légende Sources : Archives du Cheikha de l'Ourazla (de 1881 à 1938), Centres de vaccinations (1957 à 1995) et inventaire personnel (2005).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/docannexe/image/4472/img-23.jpg
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Titre Tableau IX - Les essais de restauration forestière et d'amélioration pastorale : la situation en 2015.
Légende D'après une image Google Earth de 2015 et des observations personnelles de la fin des années 2000.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/docannexe/image/4472/img-24.jpg
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Titre Figure 10 - Restauration forestière et amélioration pastorale : situation en 2015.
Légende Sources : image Google Earth 2015 et travaux personnels de terrain.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/docannexe/image/4472/img-25.jpg
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Pour citer cet article

Référence papier

Hédi Abdallah et Houda Souilmi, « Analyse des changements d'occupation du sol et des transformations socio-économiques au cours du XXème siècle dans les marges arides du Tell oriental (Dorsale centrale, environs d'Es Srassif, Tunisie) »Physio-Géo, Volume 9 | -1, 81-109.

Référence électronique

Hédi Abdallah et Houda Souilmi, « Analyse des changements d'occupation du sol et des transformations socio-économiques au cours du XXème siècle dans les marges arides du Tell oriental (Dorsale centrale, environs d'Es Srassif, Tunisie) »Physio-Géo [En ligne], Volume 9 | 2015, mis en ligne le 25 avril 2015, consulté le 12 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/4472 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/physio-geo.4472

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Auteurs

Hédi Abdallah

Unité de Recherche BiCADE (Biogéographie, Climatologie Appliquée et Dynamique Érosive), Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités, Université de la Manouba.
Courriel : hdi_abda@yahoo.fr

Houda Souilmi

Unité de Recherche BiCADE (Biogéographie, Climatologie Appliquée et Dynamique Érosive), Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités, Université de la Manouba.
Courriel : houda_souilmi@yahoo.fr

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Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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