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Comptes rendus

Lutte antiérosive. Réhabilitation des sols tropicaux et protection contre les pluies exceptionnelles, sous la direction d'Éric ROOSE, Hervé DUCHAUFOUR et Georges DE NONI, 2012

Claude Martin
p. 5-6
Référence(s) :

Lutte antiérosive. Réhabilitation des sols tropicaux et protection contre les pluies exceptionnelles, CD-Rom, IRD Éditions, 2012 (http://www.editions.ird.fr/catalogue/resultats.php?titr=Lutte+anti%E9rosive&isbn=&aute=&collecti=0&Submit=Valider)

Texte intégral

1À l'initiative du Réseau Érosion-GCES, un colloque traitant de l'influence de la lutte antiérosive (LAE) sur la restauration de la productivité des sols et la protection contre les pluies surabondantes devait se tenir en 2010 en Haïti. Le dramatique tremblement de terre qui a touché ce pays en janvier de la même année a conduit à l'annulation de cette manifestation. Mais les organisateurs ont voulu, comme un hommage rendu à Haïti, publier les actes de ce qu'aurait été ce colloque.

2Le CD-Rom produit par l'IRD regroupe ainsi 56 articles et 8 résumés portant sur Haïti bien sûr, mais aussi sur bien d'autres pays, d'Amérique Latine, d'Afrique subsaharienne, d'Asie du Sud-Est, du Maghreb...

3Le document proposé, au format PDF, est fort de 758 pages. Les communications sont organisées en six parties :
1 : Efficacité de la LAE sur la restauration de la productivité des sols [13 communications].
2 : Influence de la LAE sur la dynamique des eaux, de la parcelle au bassin versant [10 communications].
3 : Aspects agronomiques de la gestion durable de l'eau, de la biomasse et de la fertilité des sols (GCES) [9 communications].
4 : Rôles des arbres dans la CGES [8 communications].
5 : Spatialisation des risques d'érosion (SIG, indicateurs, simulation) [5 communications].
6 : Aspects socio-économiques de la LAE [11 communications].

4Il est impossible de détailler ici le contenu de ces contributions. Et il serait prétentieux de discuter l'attribution des textes à telle ou telle partie, d'autant que certains sont à cheval entre deux thématiques au moins. Il suffit de souligner la variété et l'intérêt des exemples présentés, qui nous font découvrit 1/ les problèmes posés par une exploitation de plus en plus poussée de milieux fragiles soumis à des conditions climatiques difficiles, 2/ les méthodes mises en œuvre pour améliorer la situation ou au moins limiter sa dégradation, 3/ les résultats positifs obtenus et 4/ les limites de la lutte anti érosive et de la gestion conservatoire des eaux et des sols.

5À une époque où, en matière de quantification et de cartographie de l'érosion, le contact physique avec le terrain ne semble plus nécessaire à beaucoup, pour qui l'application d'une équation ou la mise en œuvre d'un SIG fait figure de "vérité", il faut tout particulièrement se réjouir que cette publication réhabilite les mesures sous simulateur de pluie, sur parcelle expérimentale ou sur bassin versant. Dix articles, répartis entre plusieurs parties, ce qui illustre la difficulté à définir la place de certains articles, présentent des observations de ce type : trois dans la première partie (C. PRAT et al. – Mexique ; D. DIALLO et al. – Mali ; C. RAZAFINDRAMANA et al. – Madagascar), deux dans la deuxième (N. ROCLE et al. – Martinique ; B. KAHMSOUK et al. – Martinique), deux dans la quatrième (D. KÖNIG – Rwanda ; A. CHEGGOUR – Maroc), deux dans la cinquième (T. NGUYEN VAN – Vietnam ; H. DUCHAUFOUR et C. MIKOKORO – Burundi) et une dans la sixième (S.R. RATSIVALAKA – Madagascar). Cependant cela ne donne pas vraiment à espérer la persistance d'une approche réaliste des phénomènes d'érosion, beaucoup des données reproduites étant déjà assez anciennes.

6Certes, l'incontournable équation de W.H. WISCHMEIER et D.D. SMITH se retrouve dans deux articles, dans un cas en association avec des mesures sur parcelles (H. DUCHAUFOUR et C. MIKOKORO – Burundi), dans l'autre pour dresser une cartographie des pertes en terres (O. LEUMBE et al. – Cameroun). Les SIG sont à l'honneur dans un autre article consacré à la cartographie du risque (M. BOUGHALEM et al. – Algérie), mais les auteurs ont le bon réflexe de valider la carte obtenue par des observations de terrain sur le ravinement.

7Mettre en exergue la mesure des phénomènes d'érosion est évidemment très réducteur pour un document dans lequel il est question des cyclones, d'événements hydro-climatologiques exceptionnels, d'aménagements hydro-agricoles, de pratiques culturales, de fertilité des sols, de reboisement… Les observations qualitatives sur l'érosion sont très nombreuses et les hommes sont le plus souvent au cœur du propos, à travers les difficultés qu'ils rencontrent et les conséquences de leur emprise sur les milieux.

8Pour rester sur les phénomènes d'érosion, leur localisation et leur correction, une approche m'a particulièrement intéressé : la cartographie participative, qui fait directement intervenir les populations (F. DELERUE, Haïti). Cette reconnaissance des savoirs et des savoir-faire de ceux qui vivent sur le terrain d'étude et qui l'exploitent, même si elle n'est pas suffisante, constitue certainement un gage de réussite pour les programmes visant à la préservation des eaux et des sols.

9L'intérêt de ces "actes" est accru par la longue conclusion générale (15 pages) écrite par Éric ROOSE et Hervé DUCHAUFOUR. Pour chaque partie, ils établissent une synthèse, enrichie d'une mise en perspective appuyée sur la grande connaissance que les deux auteurs ont des sujets traités. Au total, ce sont ainsi 25 points particuliers qui sont ici abordés, depuis la dégradation de la productivité des sols (1.4) jusqu'à l'évolution historique des stratégies de lutte antiérosive (6.4), en passant par les influences de l'aménagement des bassins versants (2.2), les amendements et la fumure minérale (3.3), l'élevage et les risques d'érosion (3.6), la richesse des sols sous forêt (4.1), les systèmes agro-forestiers (4.4), la définition des techniques de gestion de l'eau et de la productivité des sols (5.2) ou la perception paysanne des solutions aux problèmes d'érosion (6.2), pour ne donner que quelques exemples.

10Le fichier des "actes" est accompagné d'un dossier bibliographique regroupant 17 documents (des rapports techniques, des articles et une thèse), essentiellement sur Haïti et la plupart des quelques autres sur la Martinique.

11En définitive, ce CD-Rom apparaît très intéressant, et cela d'autant plus que le support choisi permet à l'IRD de livrer une masse énorme d'informations et de réflexions, sur la lutte antiérosive et la gestion conservatoire des eaux et des sols, à un prix attractif (12 euros).

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Pour citer cet article

Référence papier

Claude Martin, « Lutte antiérosive. Réhabilitation des sols tropicaux et protection contre les pluies exceptionnelles, sous la direction d'Éric ROOSE, Hervé DUCHAUFOUR et Georges DE NONI, 2012 »Physio-Géo, Volume 7 | -1, 5-6.

Référence électronique

Claude Martin, « Lutte antiérosive. Réhabilitation des sols tropicaux et protection contre les pluies exceptionnelles, sous la direction d'Éric ROOSE, Hervé DUCHAUFOUR et Georges DE NONI, 2012 »Physio-Géo [En ligne], Volume 7 | 2013, mis en ligne le 21 mai 2013, consulté le 06 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/physio-geo/3411 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/physio-geo.3411

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Auteur

Claude Martin

Honoraire CNRS.
Courriel : claude.martin0156@orange.fr

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