1Que leur a-t-elle fait, la mer ? Des digues, des digues partout. Ils la chassent comme la mort, alors qu'elle les fait vivre (Gaston COMPÈRE, 2000, p. 256).
2Les polders conquis sur les rivages de la mer sont particulièrement nombreux en Europe du Nord-Ouest. Les digues qui les protègent peuvent être classées selon leur position géographique. Les digues de mer sont celles qui sont en contact direct avec la mer ou les eaux estuariennes soumises à la marée. Selon qu'elles bordent ou non des étiers, elles sont dites digues de rebras ou digues de front de mer (Fig. 1).
Figure 1 - Schéma des différentes catégories de digues des polders littoraux.
3Les anciennes digues de mer peuvent perdre le contact avec celle-ci lorsque de nouveaux endiguements les ont isolées de la mer. Ce sont des digues intérieures, appelées aussi digues de retraite ou, par les hollandais, digues dormantes (slaperdijk).
4Ces ouvrages peuvent être constitués de matériaux variés. La terre est le matériel le plus fréquemment employé, avec ou sans revêtement. D'autres matériaux peuvent être utilisés : les pierres et le béton. Le profil des digues présente deux pentes opposées : la façade et le revers. La façade des digues de mer est soumise à l'attaque des vagues, alors que les revers sont exposés à l'érosion provoquée par le ruissellement en cas de submersion de la digue. Dans certains cas, un replat appelé berme peut interrompre la pente de la digue pour permettre la circulation ou briser la violence des vagues.
5L'inondation Xynthia fournit des exemples de détérioration de digue riches d'enseignement. Elle doit susciter une réflexion méthodologique d'autant plus opportune que l'élévation probable du niveau de la mer risque de poser de nouvelles fois des problèmes de gestion de ces polders vulnérables.
6Lors de cette tempête exceptionnelle, des polders de Vendée, qu'on appelle localement des prises (prises sur lais de mer) dans le marais Poitevin, ont été inondés. Leur inondation a été provoquée par un niveau exceptionnellement élevé de la pleine mer dans la nuit du 27 au 28 février 2010 par suite de la conjugaison de plusieurs facteurs. Tout d'abord, le coefficient de marée de cette nuit-là était très fort : 102, valeur qui n'est dépassée que par moins de 7 % des marées. Cela implique un niveau très élevé de la pleine mer, même si les coefficients des marées suivantes étaient encore plus grands. D'après les prévisions du Service Hydrographique et Océanographique de la Marine, qui tiennent compte de la montée contemporaine du niveau de la mer, la pleine mer devait atteindre 3 m au-dessus du zéro IGN 1969 à La Rochelle-La Pallice.
7De plus, une dépression barométrique très accusée et dont l'intensité maximale a eu lieu pendant la pleine mer, a eu une trajectoire parcourant le sud vendéen. Elle a causé une élévation du niveau de la mer : une pression comprise entre 963 et 973 hectopascals provoque une élévation de 50 à 40 centimètres du niveau de la mer.
8En outre, cette dépression a engendré des vents violents qui ont atteint une vitesse de 140 km/h à Rochefort à 2 heures 45 et peut-être plus sur le littoral du sud vendéen. Ces vents provoquent des vagues déferlantes qui facilitent un premier franchissement des digues. La dépression a induit un afflux d'eaux marines à la côte, auquel il conviendrait sans doute d'ajouter un effet d'entonnoir dans l'estuaire du Lay et dans celui de la Sèvre Niortaise, qui a pu surélever encore le niveau de la pleine mer.
9C'est à la conjonction de tous ces facteurs qu'est due la hauteur exceptionnelle de la mer, attestée notamment par le nombre de bateaux qui ont pu franchir les digues avant de s'échouer sur certaines d'entre elles (Photo 1).
Photo 1 - Bateau de mytiliculteur échoué sur la digue de l'Épine (commune de Sainte-Radégonde-des-Noyers). [cliché : Réserve Naturelle de la Baie de l'Aiguillon]
Cette digue qui supporte une route goudronnée est une digue intérieure et le bateau a dû franchir la digue de mer pour parvenir sur cette digue dont le sommet se situe à 3,90 m IGN 69. Une tranche d'une cinquantaine de centimètres d'eau au-dessus de la digue a été nécessaire pour permettre l'accès du bateau à cette position, c'est-à-dire un niveau de l'eau atteignant 4,40 m IGN 69.
10Cette élévation du niveau de la mer a provoqué la submersion de presque toutes les digues (Fig. 2).
Figure 2 - Carte de l'inondation de Xynthia dans le marais Poitevin.
11Cette inondation concerne non seulement les derniers polders conquis, mais aussi de nombreux anciens polders et montrent que les digues internes dormantes n'ont nulle part pu limiter l'extension de l'inondation. Dans le cas où une route avait été établie sur la digue, la submersion s'est aussi produite (voir Photo 1), mais le revêtement de la route a empêché la formation de brèche.
12L'eau franchissant la digue se déverse avec une grande vitesse sur le revers de l'ouvrage en y exerçant une érosion considérable par suite de la forte pente du revers. En outre, le matériel argileux et sodique de la digue est responsable d'une structure columnaire de l'ouvrage, qui engendre de nombreuses fentes de dessiccation facilitant l'arrachement de pans entiers du revers des digues (Photo 2).
Photo 2 - Érosion du revers de la digue d'en bas (localisée sur la figure 4), digue de front de mer du polder de 1874 dans la commune de Puyravault, sur la rive vendéenne de l'anse de l'Aiguillon. [cliché : F. VERGER]
Le profil initial de la digue a été conservé au second plan. Un pan entier de la digue s'est détaché selon un plan sub-vertical correspondant à des fentes de dessiccation. Des herbes sèches apportées par la laisse d'inondation jonchent le sommet de la digue.
13La submersion a entraîné dans de nombreux cas la création de brèches. Les brèches permettent la pénétration des eaux de mer même lors de la baissée du niveau de la mer, alors que la pénétration de la mer par simple submersion s'interrompt dès que le niveau de la mer s'abaisse au-dessous de celui de la crête des digues.
14L'extrémité de la pointe de l'Aiguillon elle-même, faite de dunes de faible hauteur, a été franchie en plusieurs endroits par la mer qui y a entaillé les dunes en falaises avant de se déverser dans le dernier polder conquis en 1965.
15La tempête Xynthia provoqua ainsi l'inondation de la quasi-totalité des polders conquis depuis la fin du XVIIIème siècle dans la partie vendéenne du marais Poitevin, sans que les anciennes digues aient pu faire obstacle à la progression des eaux. Beaucoup de ces anciennes digues avaient été construites au XIXème siècle alors que le niveau moyen de la mer tel qu'il a été mesuré à Brest par exemple était plus bas que le niveau actuel d'une vingtaine de centimètres et l'on ignore encore malheureusement toutes les variations locales de cette hausse générale du niveau moyen. D'autre part, certaines digues avaient été dégradées sous l'action des agents météoriques et l'action des animaux. D'autres avaient même été détruites pour être mises en culture après des labours profonds. La comparaison des éditions successives de la carte topographique au 1/25000 de l'Institut Géographique National est démonstrative à cet égard. De nombreuses digues dormantes qui figuraient dans l'édition de 1998, comme celle de Gros Jonc édifiée en 1838 dans la commune de Saint-Michel-en-L'Herm, ont disparu dans celle de 2008. Celles qui se sont le mieux conservées sont celles qui ont servi de support à l'établissement d'une route. Le réseau des digues dormantes – de niveau insuffisant et en outre aujourd'hui discontinu – a été tout à fait incapable de limiter l'extension de l'inondation. Aucune stratégie de retrait sur une ligne de défense contre l'inondation appuyée sur une ligne continue d'anciennes digues, n'a jamais été mise en place dans le marais Poitevin.
16L'eau de mer a envahi tous ces polders, essentiellement consacrés à une céréaliculture à très haut rendement (Photo 3).
Photo 3 -Polder céréalier de Saint-Michel-en-l'Herm. [cliché : F. VERGER]
Ce polder conquis en 1822 est séparé de la mer par plusieurs polders plus récents. Il est encore inondé d'eau salée vingt jours après la tempête. La présence de sel est d'autant plus dommageable qu'elle se prolonge.
17L'eau salée qui les a recouverts a été plus ou moins vite évacuée, d'autant moins vite d'ailleurs que nombre de pompes ont été rendues inutilisables par l'inondation. Les dégâts provoqués par l'eau salée à l'agriculture sont d'autant plus importants que l'eau salée a demeuré longtemps sur le sol. Une observation de la végétation quelques mois après l'inondation illustre l'importance de la durée de l'inondation. Dans des polders en pente et ensemencés en tournesol, l'eau de mer est demeurée plus longtemps dans les parties basses et l'on constate que les tournesols qui ont levé sont plus grands et beaucoup plus denses dans les parties hautes que dans les parties basses dont le drainage a été plus tardif.
18Le dessalement des terres est nécessaire pour retrouver des rendements comparables aux rendements antérieurs. Outre les précipitations naturelles, l'épandage de gypse (7 à 10 t/ha) peut contribuer au dessalement des terres, mais son coût est relativement élevé.
19Bordant immédiatement la rive droite de la Sèvre Niortaise, au fond de l'Anse de l'Aiguillon, le polder de la Prée Mizottière, propriété du Conservatoire du Littoral, avait déjà été inondé en 1999. Il a subi lors de Xynthia une véritable submersion, puisque la route d'accès aux bâtiments établie sur une ancienne digue dont la crête se situe à 3 m IGN 69 a été submergée par un mètre d'eau au plus fort de la tempête. Les bâtiments de la Prée Mizottière comprennent une maison à étage où l'exploitant, sa femme et ses deux enfants ont pu trouver refuge lors de l'inondation. Le rez-de-chaussée, qui abrite le siège de l'administration de la Réserve Naturelle de la Baie de l'Aiguillon, a été complètement inondé, puisque l'eau y atteignait le haut des portes. Les veaux furent noyés, contrairement aux vaches qui, plus grandes, ne le furent pas. L'exploitation comprenait en outre une bergerie dont les six cents brebis périrent noyées, comme le furent en 1738 les 300 moutons de la ferme de Ribandon ainsi que leur berger dont parle Louis CHEVALIER (1983).
20Une possibilité pourrait être envisagée, celle de la transformation des polders en polders d'été. Les polders d'été, appelés Zommerkoog en Allemagne du Nord et zomer polder aux Pays-Bas où ils sont assez nombreux, sont des endiguements situés en avant des polders complets et dont la digue demeure submersible lors des tempêtes. Les polders d'été, évidemment dépourvus d'habitation, ont généralement une utilisation pastorale. Leurs digues présentent des cotes sommitales relativement basses, n'empêchant pas leur submersion lors de tempêtes exceptionnelles. Elles sont bien entretenues, afin que leur submersion n'entraîne pas la formation de brèche. Leur hauteur relativement faible rend moins coûteux l'établissement de revers de digue en pente modérée. Ces polders d'été sont munis d'un système de drainage efficace, permettant habituellement l'évacuation des eaux de pluie et exceptionnellement, lors des submersions, celle des eaux de mer (Fig. 3).
Figure 3 - Polder d'été en Frise néerlandaise.
Le Ferwerderadeelsbuitendijkspolder fournit un bon exemple de petit polder d'été sur le littoral de la mer des Wadden. Ces polders sont compris entre une digue d'été et une puissante digue de mer. Des vannes et un réseau de fossés permettent l'évacuation rapide des eaux d'inondation après les tempêtes. Croquis d'après la carte topographique des Pays-Bas au 1/50000 et Google Earth.
21Une politique d'aménagement est envisagée depuis quelques années, celle de la dépoldérisation. Cette politique est déterminée par la reconnaissance de la valeur écologique des espaces intertidaux et tout particulièrement des schorres. Elle est également justifiée par la prise en considération de la difficulté de la défense contre la montée du niveau de la mer. Elle se pratique en acceptant des brèches ouvertes par une tempête comme l'a fait le Conservatoire du Littoral pour le polder de Mortagne-sur-Gironde, envahi par les eaux lors de la tempête de 1999, ou en ouvrant volontairement les digues, comme cela s'est pratiqué par exemple à Freiston sur les rivages de la baie du Wash dans le Lincolnshire. Elle connaît de nombreuses applications, notamment en Grande Bretagne, aux Pays-Bas et en Allemagne (M. WOLTERS, 2006 ; L. GOELDNER-GIANELLA, 2007). La dépoldérisation des polders Prosper et Hedwige, à cheval sur Flandre belge et Flandre zélandaise, décidée pour compenser les atteintes à l'environnement engendrées par les dragages de l'Escaut exécutés pour faciliter l'accès des porte-conteneurs au port d'Anvers (F. VERGER, 2010) devrait être achevée en 2015 malgré les fortes oppositions qu’elle suscite encore en juin 2011 aux Pays-Bas. Cette politique n'a guère été envisagée en Vendée après Xynthia (A. ANZIANI, 2010) et lorsqu'elle a été simplement évoquée, elle a été vivement repoussée (Assemblée Nationale, 2010).
22Face aux choix décisionnels qu'il convient de faire pour déterminer s'il convient de conquérir de nouveaux polders ou d'en rendre à la mer, il paraîtrait souhaitable de disposer d'indices permettant d'aider à la décision. J'avais proposé en 1968 un indice exprimant le rapport entre la superficie S exprimée en hectares d'un polder et la longueur L exprimée en hectomètres de la digue qu'il avait été nécessaire de construire pour le conquérir (F. VERGER, 1968). Cet indice, appelé indice d'aire, s'exprime ainsi : Ia = S/L .
23Il est faible pour les polders insulaires (valeur de 2 pour l'île Nouvelle, dans l'estuaire de la Gironde) et pour les polders construits de façon saillante par rapport au littoral antérieur à leur construction, ainsi que pour les petits polders. Au contraire, il s'accroît dans les polders logés dans des rentrants du littoral, ainsi qu'avec la taille des polders. Deux polders inondés par Xynthia peuvent servir d'exemples : le polder de La Bosse situé sur la rive droite de la Sèvre Niortaise et le polder de 1965 à Saint-Michel-en-l'Herm. Le premier adossé au polder de 1874 est protégé par une digue de 2 km de long (Photo 4). Sa superficie étant de 60 hectares, son indice d'aire est de : 60/20, soit 3. Le second, protégé par une digue de 4,3 km de longueur (y compris la digue de rebras le long de la rive gauche du chenal de la Raque), a une superficie de 260 ha, son indice est donc de 260/43, soit 6 (Fig. 4).
Photo 4 - La digue du polder de La Bosse, sur la rive droite de la Sèvre Niortaise, quatre jours après Xynthia. [cliché : Réserve Naturelle de la Baie de l'Aiguillon]
À gauche : la Sèvre Niortaise sur laquelle on distingue des bateaux de mytiliculteurs ; au centre : la digue de La Bosse, érodée sur son revers ; à droite : le polder encore inondé, ainsi que des brèches dans la digue, au fond. On constate l'importante érosion du revers de la digue. Pour la réparer, de la terre sera empruntée dans une bande large de 20 m à l'intérieur du polder dont la superficie cultivable sera ainsi diminuée d'environ 4 ha.
Figure 4 - L'indice d'aire de deux polders riverains de l'anse de l'Aiguillon : le polder de La Bosse (commune de Puyravault) et le polder de 1965 (commune de Saint-Michel-en-l'Herm).
24Cet indice avait été essentiellement proposé pour montrer l'évolution historique des prises sur la mer en fonction des progrès techniques de la conquête. Il peut présenter cependant un nouvel intérêt pour étudier les conditions de restauration des digues ruinées lors d'une tempête. L'étude des travaux à réaliser après la tempête Xynthia aurait mérité de s'appuyer sur des indices permettant de quantifier les enjeux économiques de ces opérations. L'indice d'aire pourrait être utilement complété par un indice intégrant des évaluations économiques.
25Ce nouvel indice devrait tenir compte de la valeur foncière des polders (Vf). Celle-ci est relativement facile à évaluer. Elle est souvent affectée par les réparations des digues ; les matériaux destinés au confortement des digues sont en général empruntés au polder lui-même, dont la superficie utile est ainsi diminuée. Le nouvel indice devrait aussi tenir compte de la valeur des schorres qui ont été supprimés lors de la construction du polder ou qui ne pourraient se reformer qu'en cas de dépoldérisation. L'évaluation de la valeur des services écosystémiques (Vé) est évidemment beaucoup plus délicate. De nombreux travaux récents s'efforcent de la cerner et vont jusqu'à évaluer la valeur écosystémique des zones humides en dollars par hectare et par an. C'est aux États-Unis que les recherches dans ce domaine sont les plus nombreuses (B. CHEVASSUS-AU-LOUIS, 2009). En France, quelques travaux sur cette question ont été menés, en particulier sur les zones humides de l'estuaire de la Seine (O. BEAUMAIS et al., 2006).
26Dans le cas de l'anse de l'Aiguillon, l'évaluation de la valeur écosystémique doit principalement tenir compte de la haute productivité des schorres. Ces formations exportent en effet dans les eaux littorales de grandes quantités de matière organique qui sont à la base d'une chaîne trophique très abondante, associant un tapis de diatomées, des mollusques, des crustacées, des poissons (gobies, mulets, juvéniles de soles…) et une avifaune particulièrement fournie. Elle doit aussi tenir compte de l'équilibre hydrologique de l'ensemble de l'anse, du rôle des schorres dans la biodiversité, de leur valeur paysagère et récréative. En l'absence d'études précises d'estimation de la valeur des services des zones humides de l'anse de l'Aiguillon, il est impossible de quantifier l'intérêt économique de la conservation ou de la restauration des schorres.
27L'indice qu'il serait souhaitable d'établir devrait prendre en compte, d'une part, la valeur foncière des terres conquises diminuée de la valeur écologique et, d'autre part, le coût des opérations de conquête ou de restauration des polders (C). Il pourrait être établi ainsi : Ié = (Vf-Vé) / C. Cet indice Ié pourrait en effet éclairer les décisions de restauration après une tempête dévastatrice, aussi bien que justifier des opérations de dépoldérisation.
28Ainsi la tempête Xynthia permet de poser la question de savoir s’il convient de reconstruire à l’identique ou si une évolution est nécessaire dans la conception des polders littoraux. Elle devrait ainsi susciter une recherche économique et technique d'autant plus utile que l'évolution climatique risque de poser la question de la gestion des polders littoraux avec plus d'acuité au cours du XXIème siècle. Au coût actuel des travaux, risquent de s'ajouter les coûts ultérieurs rendus nécessaires par la poursuite de la montée du niveau de la mer. Une surélévation d'un mètre de la cote supérieure des digues (6 m IGN 69) est envisagée sur le pourtour de l'anse de l'Aiguillon. Les décisions de protection des polders littoraux et de financement des travaux doivent être prises en fonction d'une prospective à long terme et au cas par cas.