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Entretien

De la représentation à l’écheveau des narrations : la part photographique de l’archéologie des réseaux

Un entretien avec Nicole Starosielski1. Propos recueillis, traduits et introduits par Marie Durand et Laureline Meizel
Nicole Starosielski, Marie Durand et Laureline Meizel
p. 155-167

Texte intégral

  • 1 Réalisé par courriels entre janvier et mai 2021.
  • 2 Nicole Starosielski, The Undersea Network, Durham (N. C.)/Londres : Duke University Press, 2015, p (...)

1En 2015, Nicole Starosielski publiait un ouvrage essentiel pour la compréhension des processus qui sous-tendent les phénomènes de globalisation. Intitulé The Undersea Network, ce livre propose une archéologie des réseaux de câbles sous-marins, qui transportent actuellement 99 % du trafic internet entre les continents2. À l’échelle de la planète, ces câbles permettent une transmission de nos courriels, appels téléphoniques, mais aussi vidéos et images numériques, plus rapide que celle effectuée par satellites. Cette prépondérance dans la répartition et le bon fonctionnement des télécommunications mondiales leur confère donc un statut d’infrastructures critiques, faisant l’objet d’enjeux géopolitiques, socio-économiques et environnementaux importants.

  • 3 Voir Nicole Starosielski, « “Warning : Do Not Dig” : Negotiating the Visibility of Critical Infras (...)

2Pour réaliser cette archéologie, Nicole Starosielski met en œuvre une méthode originale qui mêle recherches historiques, enquêtes ethnographiques et créations photographiques. Par ce biais, elle analyse notamment les négociations qui ont façonné les « visibilités existantes3 » de ces systèmes (panneaux, signes tracés au sol, schémas, photographies), à différentes échelles et à certains points critiques de leur architecture (zones d’émergence des câbles sous-marins, stations qui les relient). En étudiant leur matérialité, elle met au jour la dimension historique, politique et culturelle de ces infrastructures, qui, sans que nous en ayons généralement conscience, constituent depuis le xixe siècle le soubassement de nos sociétés interconnectées.

3La perspective critique adoptée par Nicole Starosielski pour analyser les récits iconotextuels qui ont soutenu le développement des systèmes de télécommunications sous-marins la conduit en outre à proposer de nouvelles écritures multiscalaires pour en rendre compte. À l’heure où la création de réseaux câblés se poursuit, par exemple en Arctique, l’enjeu de ces écritures est de permettre à qui le souhaite de pouvoir être acteur des décisions qui président à l’implantation et à la gestion de ces infrastructures, dans l’optique d’une communication mieux répartie, plus équitable et plus écologique.

  • 4 Conçu par Nicole Starosielski, avec Erik Loyer et Shane Brennan ; design et programmation par Erik (...)

4Mis en ligne en parallèle à son ouvrage académique, le site internet Surfacing s’offre comme une contribution essentielle à cette démarche4. Il se présente sous la forme d’une carte numérique des réseaux de câbles en fibre optique sous-marins dans le Pacifique, associée à une base de données multimédias et géographiques. Cette carte est structurée en plusieurs niveaux d’interfaces correspondant à différentes échelles de récits (locale, régionale ou transcontinentale, par lieux, par zones, par images ou par thèmes), qui mettent chacune en relation de courts textes, des documents d’archives, des photographies anciennes et contemporaines. Endossant le rôle d’un signal se déplaçant d’une zone géographique à une autre par le biais des câbles qui les relient, l’utilisateur navigue parmi ces interfaces, en se documentant sur le passé et le présent des infrastructures que leur feuilletage représente.

  • 5 Nicole Starosielski, Braxton Soderman, cris cheek [minuscules de l’auteur] (eds), Amodern 2 : Netw (...)

5En écho à la thématique de ce numéro de Photographica, nous avons proposé à Nicole Starosielski de porter un regard rétrospectif sur cette double réalisation, non seulement parce qu’elle éclaire de façon inédite l’histoire connectée de la circulation des images photographiques à différentes échelles, et notamment mondiale, mais aussi parce qu’elle présente des usages particulièrement originaux du médium, à la fois dans la constitution d’une branche très stimulante des études médiatiques à laquelle Nicole Starosielski a contribué – l’archéologie des réseaux5 –, et dans la formalisation et la valorisation des résultats de la recherche en direction de différents publics. Contenant de nombreuses pistes réflexives pour l’histoire et la théorie de la photographie, elle pourrait ainsi inspirer celles et ceux qui l’étudient, en particulier les chercheur.se.s occupé.e.s à travailler sur des phénomènes doublement complexes : spatialisés et sédimentés.

Présentation de l’invitée

6Nicole Starosielski est Assistant Professor au département Media, Culture, and Communication à la New York University Steinhardt. Spécialiste de l’histoire et de la théorie des infrastructures médiatiques, et plus généralement des relations entre technologies, sociétés et environnements, elle a été récompensée par le prix du meilleur premier livre de la Society of Cinema and Media Studies en 2016, pour le travail en question dans cet entretien. Parallèlement, elle a publié de très nombreux chapitres d’ouvrages et articles scientifiques dans des revues telles que le Journal of Visual Culture et l’International Journal of Communication. Elle est aussi la codirectrice de deux collectifs (Signal Traffic : Critical Studies of Media Infrastructures, avec Lisa Parks, University of Illinois Press, 2015 et Sustainable Media : Critical Approaches to Media and Environment, avec Janet Walker, Routledge, 2016). Depuis 2016, elle codirige avec Stacy Alaimo la série « Elements » aux Duke University Press, destinée à publier des recherches interdisciplinaires sur les matériaux qui constituent et imprègnent la vie humaine et son environnement (terre, eau, air, produits chimiques, minéraux, carburants, plastiques…), articulés aux processus sociaux qui les modèlent et sont façonnés par eux. À l’instar de son nouveau livre (Media Hot and Cold, à paraître dans cette série à la fin 2021), ses derniers travaux s’inscrivent dans cette perspective, continuant à défricher de nouvelles pistes pour penser la dimension environnementale des études médiatiques.

Démontages

La démarche que vous avez mise en place dans votre travail sur la matérialité des infrastructures et la dimension physique de la circulation des informations semble avoir été, au moins jusque récemment, très originale dans le champ des études sur les médias et la communication. En effet, vous accordez une grande importance au travail de terrain et à la pratique photographique dans vos recherches. The Undersea Network s’ouvre ainsi sur la description d’une de vos séances de prise de vues, grâce à laquelle vous soumettez votre position d’observatrice d’environnements socioculturels spécifiques et parfois très éloignés du vôtre à un questionnement critique (p. ix et suiv.). Dans l’introduction, vous indiquez par ailleurs que la réalisation de photographies a été pour vous un moyen de remédier à ce que vous considériez « comme la visibilité fondamentalement limitée des systèmes de câbles » (p. 22). Quelles étaient les critiques que vous formuliez à l’égard des représentations visuelles existantes, et en particulier des images photographiques, concernant les infrastructures médiatiques que vous avez étudiées ?

Les représentations des infrastructures de télécommunications tendent à les transformer en systèmes mondialisés qui transcendent l’espace et le temps. Les cartes figurant les réseaux câblés les dépeignent comme des fils franchissant les océans pour relier le monde entier. Les récits qui leur sont consacrés célèbrent leur triomphe sur la distance qui sépare les différentes parties du globe. Quant aux images, elles focalisent l’attention sur le moment où les câbles sous-marins émergent pour être connectés aux réseaux continentaux ; elles représentent un événement très court sur l’échelle temporelle de ces réseaux, celui qui voit deux extrémités être reliées [Fig. 1]. Ces façons de raconter et de visualiser les infrastructures de télécommunications nous rendent souvent aveugles au câble lui-même, à sa matérialité. Nous avons tendance à ne pas voir les images qui montrent des câbles vrombissant imperceptiblement sur les fonds sous-marins, comme à ne pas penser aux gens qui les exploitent et interagissent avec eux quotidiennement. Nous avons cette tendance, même lorsqu’ils traversent notre voisinage et se déploient sous nos plages.

Fig. 1 Photographe inconnu, Le navire câblier Colonia porte un câble à terre à Porthcurno en Grande-Bretagne, 1906.

Fig. 1 Photographe inconnu, Le navire câblier Colonia porte un câble à terre à Porthcurno en Grande-Bretagne, 1906.

© Cable & Wireless Communications 2013. Reproduit dans Nicole Starosielski, « Signal Tracks », Media–N : Journal of the New Media Caucus, vol. 10, no 1, « Art & Infrastructures : Hardware », printemps 2014, en ligne : <http://median.newmediacaucus.org/​art-infrastructures-hardware/​signal-tracks/​> (consulté le 5 avril 2021). © PK Porthcurno 2021.

  • 6 Lewis Mumford, The City in History : Its Origins, Its Transformations, and Its Prospects, Orlando (...)

Les théoriciens des infrastructures ont avancé l’idée que ce phénomène n’est en fait qu’une partie d’un problème plus vaste : celui de l’invisibilité infrastructurelle. Quand les infrastructures demeurent invisibles, nous sommes enclins à négliger leur dimension politique ou à ne pas percevoir les enjeux de leur organisation. Récemment, les chercheurs travaillant sur ces questions ont souligné que cette invisibilité elle-même est culturellement constituée, en pointant notamment que la possibilité de ne pas voir relève d’un privilège. Les gens peuvent prendre les infrastructures pour acquises uniquement lorsqu’ils ne souffrent pas de leur défaillance, qu’ils n’ont pas à lutter contre leur installation ou à attendre leur réparation6.

Depuis longtemps, la photographie a constitué un outil critique dans le projet de visibiliser les infrastructures. Pour les câbles sous-marins en particulier, qui sont souvent représentés comme transcendant le temps et l’espace, je pense qu’il est nécessaire de développer des approches empiriques et matérialistes, qui montrent comment les réseaux de la digitalisation sont intégrés à notre environnement. Nous avons besoin d’un changement fondamental dans la visualité des câbles : de l’épique et du global au quotidien, à la routine et aux fragments de réseaux que nous pouvons non seulement voir, mais aussi toucher [Fig. 2]. Potentiellement, la photographie peut permettre de créer de nouvelles relations incarnées et intimes avec les infrastructures qui nous entourent – pour nous aider à voir les réseaux de la globalisation (et les systèmes plus généralement) comme des sites que nous pouvons investir.

Fig. 2 Nicole Starosielski, Un câble émerge à Muriwai Beach, Nouvelle-Zélande.

Fig. 2 Nicole Starosielski, Un câble émerge à Muriwai Beach, Nouvelle-Zélande.

Reproduit dans Nicole Starosielski, The Undersea Network, Durham (N. C.)/Londres : Duke University Press, 2015, p. 227.

  • 7 La graphie est de Nicole Starosielski.

Dans mes propres travaux, j’ai utilisé l’appareil photographique non seulement comme un outil pour capturer quelque chose qui serait sinon resté invisible, mais également comme un moyen de me re-positionner7 dans mon environnement. J’arrive sur le terrain avec un appareil, et cela même change ma perception du paysage. En marchant le long des côtes où les câbles émergent, je me suis retrouvée à chercher plus que des signes de ces câbles eux-mêmes : des traces visuelles des conflits sociaux et culturels avec lesquels je savais qu’ils seraient inévitablement enchevêtrés [Fig. 3]. Même après avoir réussi à pénétrer dans les stations d’atterrage des câbles sous-marins et dans les centres d’opérations de réseaux, j’ai continué à penser que certaines des photographies qui produisaient le plus d’échos – pas seulement esthétiquement mais aussi socialement et politiquement – étaient celles qui avaient été prises du point de vue des câbles, du réseau vers l’extérieur [Fig. 4]. La photographie m’a aidée à expérimenter la sensation d’être à l’intérieur du réseau, pas pour anthropomorphiser l’infrastructure, mais pour créer une vision matérialiste de la façon dont elle existe au sein des écologies qui l’environnent.

Fig. 3 Nicole Starosielski, Station d’atterrage de Mā’ili, île O’ahu, archipel d’Hawaï, États-Unis.

Fig. 3 Nicole Starosielski, Station d’atterrage de Mā’ili, île O’ahu, archipel d’Hawaï, États-Unis.

Reproduit dans Nicole Starosielski, « “Warning : Do Not Dig” : Negotiating the Visibility of Critical Infrastructures », Journal of Visual Culture, vol. 11, no 1, 2012, p. 52.

Fig. 4 Nicole Starosielski, Site d’émergence du câble, côté ouest de l’île O’ahu, archipel d’Hawaï, États-Unis.

Fig. 4 Nicole Starosielski, Site d’émergence du câble, côté ouest de l’île O’ahu, archipel d’Hawaï, États-Unis.

Reproduit dans Nicole Starosielski, The Undersea Network, Durham (N. C.)/Londres : Duke University Press, 2015, p. x.

Recadrages

  • 8 Quoique Nicole Starosielski ait toujours pris ses photographies en couleurs, nous les avons découv (...)

Vos photographies témoignent non seulement d’une réflexion sur le potentiel heuristique du médium photographique, mais ce sont aussi de très belles images [Fig. 5] ; elles sont toujours bien cadrées et composées. Dans The Undersea Network, vos remerciements s’achèvent en outre par quelques mots pour votre père, « un photographe et un plongeur, qui [vous] a appris à regarder le monde à travers un objectif » (p. xvii). Quelle était votre culture photographique au moment d’amorcer vos travaux ? Celle-ci a-t-elle informé vos pratiques et vos choix formels dans le cadre de votre travail sur les infrastructures médiatiques – par exemple celui de la couleur8 [Fig. 6] ou encore votre gestion des lumières naturelles ? Finalement, comment la photographie est-elle devenue un outil de travail pour vous ?

Fig. 5 Nicole Starosielski, Station d’atterrage, Californie.

Fig. 5 Nicole Starosielski, Station d’atterrage, Californie.

Reproduit dans Nicole Starosielski, « “Warning : Do Not Dig” : Negotiating the Visibility of Critical Infrastructures », Journal of Visual Culture, vol. 11, no 1, 2012, p. 44.

Fig. 6 Nicole Starosielski, Plage de Narrabeen, Sydney, Australie.

Fig. 6 Nicole Starosielski, Plage de Narrabeen, Sydney, Australie.

Reproduit dans Nicole Starosielski, « Signal Tracks », Media–N : Journal of the New Media Caucus, vol. 10, no 1, « Art & Infrastructures : Hardware », printemps 2014, en ligne : <http://median.newmediacaucus.org/​art-infrastructures-hardware/​signal-tracks/​> (consulté le 5 avril 2021).

Mon père était photographe professionnel et, d’aussi loin que je me souvienne, j’ai vécu entourée d’appareils photographiques et dans des studios. Enfant, on me donnait le bain dans l’évier du laboratoire et, quand j’ai été en âge d’aider au studio, je me rappelle transporter les batteries et déclencher les lumières pendant que mon père actionnait le posemètre. Quand il est passé au numérique, j’ai commencé à retoucher des images à l’ordinateur, passant des heures à silhouetter des objets avec les toutes premières versions d’Adobe Photoshop. Par bien des côtés, mes choix formels et ma pratique de la photographie se sont constitués en réaction à ce contexte du studio. Au lieu de manipuler l’éclairage, je passe du temps sur le terrain à me positionner dans des endroits qui me permettent de photographier un sujet en tenant compte des contraintes de la lumière naturelle. À l’image de mon approche plus globale des infrastructures, je pense qu’il est important de travailler avec ce que l’on a à disposition, de ne pas chercher à tout montrer, pour laisser plutôt l’environnement guider la perspective et la sensibilité photographique. De cette façon, l’image capture le corps, le mouvement et les possibilités du photographe, tout autant que le paysage.

  • 9 Il s’agit de « Transatlantic Sub-marine Cables Reaching Land VSNL International Avon, New Jersey » (...)
  • 10 Voir par exemple Nicole Starosielski, « Signal Tracks », MediaN : Journal of the New Media Caucus(...)

Dans le chapitre 2 de The Undersea Network, vous analysez longuement une photographie extraite d’une série de Taryn Simon9 (p. 68, et p. 82 et suiv.), dont vous faites le paradigme d’un type de récit alternatif à ceux traditionnellement proposés, en particulier par les compagnies de télécommunications pour protéger ou étendre leurs réseaux. Cette photographie n’est reproduite dans l’ouvrage que sous la forme d’une traduction dessinée (p. 64) [Fig. 7]. Vous-même avez publié vos images sous licence Creative Commons10, afin qu’elles puissent être employées par d’autres. Dès lors, pour prolonger le questionnement sur les influences et les enjeux de vos images, comment votre culture photographique a-t-elle pu nourrir vos analyses et vos propositions de récits alternatifs et émancipateurs sur les infrastructures médiatiques ?

Fig. 7 Cartographie conceptuelle dessinée par Cameron Rains pour illustrer le chapitre 2 du livre de Nicole Starosielski, The Undersea Network.

Fig. 7 Cartographie conceptuelle dessinée par Cameron Rains pour illustrer le chapitre 2 du livre de Nicole Starosielski, The Undersea Network.

Dans la bulle inférieure, traduction dessinée de la photographie « Transatlantic Sub-marine Cables Reaching Land VSNL International Avon, New Jersey » de Taryn Simon. Nicole Starosielski, The Undersea Network, Durham (N. C.)/Londres : Duke University Press, 2015, p. 64.

J’aime beaucoup l’image de Taryn Simon, mais je n’ai pas réussi à obtenir les droits pour pouvoir l’utiliser. Cela m’a obligé à concevoir des solutions alternatives et créatives, qui ont en fait, je pense, amélioré le livre. Comme avec les environnements et les systèmes que je photographie, beaucoup de choses ont émergé pour moi de la confrontation avec les limites. Je veux que le plus grand nombre possible de personnes voient les images que j’ai prises, apprennent à connaître les systèmes de câbles sous-marins et s’intéressent à ce type d’explorations incarnées. Diffuser mes images sous licence Creative Commons est le meilleur moyen d’atteindre ce but. Mais c’est aussi possible parce que, en tant que professeure d’université, je ne compte pas sur ces images pour mes revenus, ce qui me donne une liberté que beaucoup d’autres photographes n’ont pas.

Agencements

En relation à votre travail sur les réseaux de câbles sous-marins du Pacifique, vous avez également développé avec vos collègues un projet numérique, le site Surfacing, à travers lequel le visiteur se voit offrir la possibilité d’explorer cette infrastructure, qui reste autrement très largement invisibilisée. Comment l’idée de ce projet numérique a-t-elle émergé et comment avez-vous pensé le rôle du contenu visuel dans sa conception, comparé par exemple à celui de The Undersea Network ? Dans Surfacing, les images sont notamment recadrées et sans légendes. Pouvez-vous nous en dire plus sur ces choix ?

  • 11 Voir en ligne : <http://vectors.usc.edu/journal/index.php?page=Introduction> (consulté le 3 mars 2021).
  • 12 Les italiques sont de Nicole Starosielski.

Avec Erik Loyer et Craig Dietrich, nous avons commencé à conceptualiser Surfacing à l’université de Southern California, pendant une école d’été qui se tenait conjointement avec le journal Vectors11. Je voulais créer une vision alternative du réseau de câbles sous-marins, qui ne privilégierait pas une vue surplombante mais entraînerait plutôt le spectateur au cœur des écologies précaires de ce système. Dès le début, les images ont été fondamentales pour ce projet. À ce moment-là, je conduisais mes recherches pour The Undersea Network et je photographiais les installations et les points d’atterrage des câbles dans tout le Pacifique. Alors que je rassemblais ces photographies, j’ai senti qu’elles étaient tout autant signifiantes, sinon plus, que le récit que j’étais en train d’élaborer avec le texte. Je voulais rendre un sentiment contradictoire que j’avais en travaillant dans les environnements du réseau câblé : d’un côté, je ressentais que j’avais là, devant moi, les endroits réels où se trouve l’Internet global12 ; de l’autre, je reconnaissais qu’il y avait là, dans ces sites, toute une histoire et des ensembles de relations sociales à travers lesquelles l’existence même d’Internet avait pu émerger, qui resteraient invisibles. Autrement dit, je pouvais sentir à la fois la matérialité tangible du système de câbles et percevoir l’éventail complexe de forces globales qui le rendaient possible. C’est cela que je voulais rendre sensible.

Dans le design final, nous avons essayé de traduire cela à la fois par un jeu sur les logiques scalaires de la carte – de manière à ce que des échelles multiples y soient représentées avec la possibilité de passer verticalement de l’une à l’autre – et par le cadrage et le recadrage des images sur la base du niveau où se trouve l’utilisateur. L’orientation des images elles-mêmes change en fonction de l’échelle que l’utilisateur occupe. Au niveau le plus large, celui dédié au « Thème », il n’y a pas d’images du tout, non plus que de câbles. À la place, apparaissent seulement les noms des grandes forces culturelles et historiques (par exemple l’écologie, les conflits ou les sciences) qui ont donné forme au réseau [Fig. 8]. À chaque fois que l’utilisateur zoome à partir de ces forces culturelles larges, il doit le faire vers un lieu précis. L’image de ce lieu spécifique devient alors celle du fond de la carte [Fig. 9]. Quand l’utilisateur zoome complètement, la carte elle-même disparaît pour être remplacée par une histoire à propos du lieu. Les images ne sont jamais « libres ». Il y a toujours des cartes, des lignes câblées, des récits et des histoires qui les recouvrent. Mais en même temps, ces cartes, lignes câblées, récits et histoires sont aussi toujours connectés à une image, typiquement une photographie. C’était important pour moi de refuser d’utiliser simplement une image comme illustration ou comme preuve objective du système technique. Je voulais plutôt montrer comment les images de ce réseau participent elles-mêmes de ces forces et offrent des orientations pour le mouvement.

Fig. 8 Capture d’écran du site Surfacing. Niveau « Thème » avec sélection du thème « Marine Science ».

Fig. 8 Capture d’écran du site Surfacing. Niveau « Thème » avec sélection du thème « Marine Science ».

En ligne : <http://surfacing.in/​?theme=marinescience> (consulté le 5 avril 2021).

Fig. 9 Capture d’écran du site Surfacing. Niveau « Lieu ».

Fig. 9 Capture d’écran du site Surfacing. Niveau « Lieu ».

En ligne : <http://surfacing.in/​?place=deep-water-bay-hong-kong> (consulté le 5 avril 2021).

C’est pour atteindre cet objectif que nous avons délibérément pensé le projet sans ensembles fixés de légendes pour les images. À la place, le matériau contextuel et les commentaires changent en fonction de l’échelle et de la position de l’utilisateur. Dans la vue éloignée du niveau « Carte », il n’y a pas d’annotation spécifique pour l’image ; dans la vue intermédiaire de la couche « Lieu » [Fig. 9], il y a une description du site, qui peut être connectée directement au visuel ou non ; dans la vue rapprochée du niveau « Image » [Fig. 10], la description du site est accompagnée de quelques unités de textes, petites et mobiles, qui peuvent également éventuellement être connectées à l’image directement. Enfin, dans la vue de la couche « Récit », la relation est inversée et les images deviennent plus petites et forment des unités mobiles. Cette organisation a pour objectif de permettre à tout ce texte (les descriptions des câbles, des sites, des histoires) de fonctionner comme des légendes et d’inscrire les images dans différentes formes de relationnalité. J’ai fait ce choix au niveau formel parce que c’est ce que j’espérais transmettre en termes d’expérience pour l’utilisateur, mais je sais que cela s’est fait probablement au prix d’une plus large intelligibilité du projet lui-même. J’ai passé beaucoup plus de temps à construire Surfacing qu’à écrire The Undersea Network – et cela a été beaucoup plus difficile à développer. Le livre porte plus ses fruits parce qu’il correspond à un genre existant et à un ensemble de pratiques stylistiques pour la narration académique. J’espère néanmoins que Surfacing, avec ses dimensions formelles et visuelles, offre une manière différente de connaître et de vivre avec les infrastructures.

Fig. 10 Capture d’écran du site Surfacing. Niveau « Image ».

Fig. 10 Capture d’écran du site Surfacing. Niveau « Image ».

En ligne : <http://surfacing.in/​?image=deep-water-bay-station-interior> (consulté le 5 avril 2021).

Le site Surfacing évoque en effet des histoires que l’on pourrait qualifier de « feuilletées », qui s’étendent dans l’espace et dans le temps. De manière très stimulante, cela déplace le regard à la fois des perspectives centrées sur l’humain et d’une vision contemporaine synchronique. Dès la page d’accueil du site, l’utilisateur peut, par exemple, se trouver sur l’île de Guam et y découvrir une photographie du point d’émergence de la conduite pour le passage des câbles [Fig. 11], accompagnée d’un texte qui évoque diverses coprésences : celles des touristes contemporains mais aussi celles des restes de la Seconde Guerre mondiale, des rochers, du sable et des courants atmosphériques et géologiques. La photographie est-elle un outil permettant particulièrement de telles perspectives multivalentes ?

Fig. 11 Capture d’écran du site Surfacing. Exemple de page d’accueil (correspondant au niveau « Image »).

Fig. 11 Capture d’écran du site Surfacing. Exemple de page d’accueil (correspondant au niveau « Image »).

Tumon Bay, Guam, point d’émergence des conduites contenant les câbles. En ligne : <http://surfacing.in/​?image=tumon-bay-cable-landing> (consulté le 5 avril 2021).

Pour moi, l’un des aspects importants de Surfacing était que l’ancien réseau de câbles télégraphiques ne soit pas séparé des systèmes de câbles contemporains. Tant de représentations tendent à situer les câbles dans une chronologie intégrant une orientation téléologique. Je voulais capturer les manières dont l’histoire imprègne le présent et l’ampleur des enchevêtrements entre les êtres humains et leurs environnements. Lors des prises de vues, je savais que je voulais mettre ces enchevêtrements au premier plan, donc je cherchais les traces visuelles et les contours qui offriraient des perspectives multivalentes. J’ai trouvé cela beaucoup plus simple à faire avec la photographie qu’avec la vidéo. Avec cette dernière en effet, les chances que quelqu’un entre dans le champ ou produise du bruit – au sens d’une information parasite – étaient plus grandes, ce qui aurait perturbé l’idée que le lieu aurait pu être photographié n’importe quand. En outre, le mouvement de la vidéo donne plus de poids au dynamisme interne à l’image, ce que je trouvais peu propice au fait de pousser l’utilisateur à réfléchir en termes de mouvement, pour compléter lui-même les écarts spatiaux et temporels.

Perspectives

Surfacing existe depuis plusieurs années déjà et rend disponible votre recherche pour un large public. Est-ce que ce site a évolué depuis son lancement, ou pensez-vous le faire évoluer dans le futur ? Pour le dire autrement, comment imaginez-vous l’avenir de ce travail collaboratif ? Est-ce qu’il pourrait être réinvesti dans le cadre d’un projet similaire accompagnant votre prochain livre ?

À bien des égards, Surfacing fait écho à la culture photographique et à l’esthétique digitale de la période pendant laquelle il a été développé. Toute évolution devrait être itérative – un nouveau projet qui se construirait sur celui-ci mais prendrait des formes et des orientations résonnant avec le moment présent. J’espère que les gens seront inspirés et produiront leurs propres visualisations des systèmes de câbles sous-marins, en dialogue avec Surfacing.

En guise de conclusion, pourriez-vous nous dire quelques mots de vos travaux plus récents sur la dimension environnementale des médias, comme sur la place qu’y occupe la photographie ?

  • 13 Nicole Starosielski, Media Hot and Cold, Durham (N. C.)/Londres : Duke University Press, série « E (...)

Récemment, je me suis penchée sur la perception et la représentation du chaud et du froid, un sujet sur lequel je publie un nouveau livre cet automne : Media Hot and Cold13. Bien que je ne réalise pas de photographies pour ce texte, je retrace le développement de la photographie infrarouge dans un chapitre, en particulier son rôle dans la gestion environnementale. L’un des aspects critiques des images du chaud et du froid aujourd’hui, qu’elles soient infrarouges ou non, est qu’elles ont récemment été investies du potentiel d’atténuer le changement climatique. Ainsi, on suppose souvent que les visualisations de la température affectent directement le sens de la thermoception de leurs spectateurs. Elles permettent donc d’altérer la perception de la variabilité croissante des environnements thermiques.

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Notes

1 Réalisé par courriels entre janvier et mai 2021.

2 Nicole Starosielski, The Undersea Network, Durham (N. C.)/Londres : Duke University Press, 2015, p. 1. Les auteures tiennent à remercier très chaleureusement Nicole Starosielski pour sa disponibilité et sa générosité.

3 Voir Nicole Starosielski, « “Warning : Do Not Dig” : Negotiating the Visibility of Critical Infrastructures », Journal of Visual Culture, vol. 11, no 1, 2012, p. 38-57.

4 Conçu par Nicole Starosielski, avec Erik Loyer et Shane Brennan ; design et programmation par Erik Loyer ; prototype développé par Craig Dietrich ; textes additionnels par Jessica Feldman et Anne Pasek. En ligne : <http://surfacing.in/?image=reunion-coast> (consulté le 13 janvier 2021).

5 Nicole Starosielski, Braxton Soderman, cris cheek [minuscules de l’auteur] (eds), Amodern 2 : Network Archaeology, 2013, en ligne : <https://amodern.net/article/network-archaeology/> (consulté le 13 janvier 2021).

6 Lewis Mumford, The City in History : Its Origins, Its Transformations, and Its Prospects, Orlando (Fla.) : Harcourt, 1961 ; Susan Leigh Star et Karen Ruhleder, « Steps toward an Ecology of Infrastructure : Design and Access for Large Information Spaces », Information Systems Research, vol. 7, no 1, 1996, p. 111-134 ; Kazys Varnelis, « Invisible City : Telecommunication », dans Kazys Varnelis (ed.), The Infrastructural City : Networked Ecologies in Los Angeles, New York (N. Y.) : Actar Barcelona, 2008.

7 La graphie est de Nicole Starosielski.

8 Quoique Nicole Starosielski ait toujours pris ses photographies en couleurs, nous les avons découvertes pour la plupart en noir et blanc, car ses éditeurs n’avaient pas le budget pour les imprimer autrement. Dans ce cas, la perception s’en trouve changée. Elles rappellent notamment les œuvres rassemblées en 1975 à la George Eastman House, lors de l’exposition « New Topographics : Photographs of a Man-Altered Landscape ». Pour cet entretien, nous avons choisi de les imprimer en couleurs, parce que nous y traitons des choix de photographe de Nicole Starosielski.

9 Il s’agit de « Transatlantic Sub-marine Cables Reaching Land VSNL International Avon, New Jersey », de la série An American Index of the Hidden and Unfamiliar (2007), que l’on peut voir sur le site de la Tate Modern : <https://www.tate.org.uk/art/artworks/simon-transatlantic-sub-marine-cables-reaching-land-vsnl-international-avon-new-jersey-p79737> (consulté le 15 janvier 2021).

10 Voir par exemple Nicole Starosielski, « Signal Tracks », MediaN : Journal of the New Media Caucus, vol. 10, no 1, « Art & Infrastructures : Hardware », printemps 2014, en ligne : <http://median.newmediacaucus.org/art-infrastructures-hardware/signal-tracks/> (consulté le 15 janvier 2021). Avant les notes, il est indiqué que les images de l’auteure sont licenciées sous le régime « Creative Commons Attribution-NonCommercial-ShareAlike 4.0 International License. (Used with permission.) ».

11 Voir en ligne : <http://vectors.usc.edu/journal/index.php?page=Introduction> (consulté le 3 mars 2021).

12 Les italiques sont de Nicole Starosielski.

13 Nicole Starosielski, Media Hot and Cold, Durham (N. C.)/Londres : Duke University Press, série « Elements », 2021.

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Titre Fig. 1 Photographe inconnu, Le navire câblier Colonia porte un câble à terre à Porthcurno en Grande-Bretagne, 1906.
Légende © Cable & Wireless Communications 2013. Reproduit dans Nicole Starosielski, « Signal Tracks », Media–N : Journal of the New Media Caucus, vol. 10, no 1, « Art & Infrastructures : Hardware », printemps 2014, en ligne : <http://median.newmediacaucus.org/​art-infrastructures-hardware/​signal-tracks/​> (consulté le 5 avril 2021). © PK Porthcurno 2021.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/photographica/docannexe/image/647/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 1,9M
Titre Fig. 2 Nicole Starosielski, Un câble émerge à Muriwai Beach, Nouvelle-Zélande.
Légende Reproduit dans Nicole Starosielski, The Undersea Network, Durham (N. C.)/Londres : Duke University Press, 2015, p. 227.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/photographica/docannexe/image/647/img-2.jpg
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Titre Fig. 3 Nicole Starosielski, Station d’atterrage de Mā’ili, île O’ahu, archipel d’Hawaï, États-Unis.
Légende Reproduit dans Nicole Starosielski, « “Warning : Do Not Dig” : Negotiating the Visibility of Critical Infrastructures », Journal of Visual Culture, vol. 11, no 1, 2012, p. 52.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/photographica/docannexe/image/647/img-3.jpg
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Titre Fig. 4 Nicole Starosielski, Site d’émergence du câble, côté ouest de l’île O’ahu, archipel d’Hawaï, États-Unis.
Légende Reproduit dans Nicole Starosielski, The Undersea Network, Durham (N. C.)/Londres : Duke University Press, 2015, p. x.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/photographica/docannexe/image/647/img-4.jpg
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Titre Fig. 5 Nicole Starosielski, Station d’atterrage, Californie.
Légende Reproduit dans Nicole Starosielski, « “Warning : Do Not Dig” : Negotiating the Visibility of Critical Infrastructures », Journal of Visual Culture, vol. 11, no 1, 2012, p. 44.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/photographica/docannexe/image/647/img-5.jpg
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Titre Fig. 6 Nicole Starosielski, Plage de Narrabeen, Sydney, Australie.
Légende Reproduit dans Nicole Starosielski, « Signal Tracks », Media–N : Journal of the New Media Caucus, vol. 10, no 1, « Art & Infrastructures : Hardware », printemps 2014, en ligne : <http://median.newmediacaucus.org/​art-infrastructures-hardware/​signal-tracks/​> (consulté le 5 avril 2021).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/photographica/docannexe/image/647/img-6.jpg
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Titre Fig. 7 Cartographie conceptuelle dessinée par Cameron Rains pour illustrer le chapitre 2 du livre de Nicole Starosielski, The Undersea Network.
Légende Dans la bulle inférieure, traduction dessinée de la photographie « Transatlantic Sub-marine Cables Reaching Land VSNL International Avon, New Jersey » de Taryn Simon. Nicole Starosielski, The Undersea Network, Durham (N. C.)/Londres : Duke University Press, 2015, p. 64.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/photographica/docannexe/image/647/img-7.jpg
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Titre Fig. 8 Capture d’écran du site Surfacing. Niveau « Thème » avec sélection du thème « Marine Science ».
Légende En ligne : <http://surfacing.in/​?theme=marinescience> (consulté le 5 avril 2021).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/photographica/docannexe/image/647/img-8.jpg
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Titre Fig. 9 Capture d’écran du site Surfacing. Niveau « Lieu ».
Légende En ligne : <http://surfacing.in/​?place=deep-water-bay-hong-kong> (consulté le 5 avril 2021).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/photographica/docannexe/image/647/img-9.jpg
Fichier image/jpeg, 1,2M
Titre Fig. 10 Capture d’écran du site Surfacing. Niveau « Image ».
Légende En ligne : <http://surfacing.in/​?image=deep-water-bay-station-interior> (consulté le 5 avril 2021).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/photographica/docannexe/image/647/img-10.jpg
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Titre Fig. 11 Capture d’écran du site Surfacing. Exemple de page d’accueil (correspondant au niveau « Image »).
Légende Tumon Bay, Guam, point d’émergence des conduites contenant les câbles. En ligne : <http://surfacing.in/​?image=tumon-bay-cable-landing> (consulté le 5 avril 2021).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/photographica/docannexe/image/647/img-11.jpg
Fichier image/jpeg, 1,3M
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Pour citer cet article

Référence papier

Nicole Starosielski, Marie Durand et Laureline Meizel, « De la représentation à l’écheveau des narrations : la part photographique de l’archéologie des réseaux »Photographica, 3 | 2021, 155-167.

Référence électronique

Nicole Starosielski, Marie Durand et Laureline Meizel, « De la représentation à l’écheveau des narrations : la part photographique de l’archéologie des réseaux »Photographica [En ligne], 3 | 2021, mis en ligne le 18 novembre 2021, consulté le 12 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/photographica/647 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.54390/photographica.647

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Nicole Starosielski

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