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Deux nouvelles traductions du Traité 30 de Plotin

Jérôme Laurent
Référence(s) :

Plotin, Traité 30. III, 8, Sur la nature, la contemplation et l’Un, introduction, traduction, commentaire et notes par Bertrand Ham, Paris, Vrin, 2021, 210p., ISBN : 978-2-7116-2993-0

Plotin, Traité 30 (III 8) Sur la contemplation, dans Œuvres complètes, tome II vol. III, dir. Lorenzo Ferroni et Jean-Marc Narbonne, éd. Lorenzo Ferroni, trad. et introd. Jean-Marc Narbonne, notes Lorenzo Ferroni et Jean-Marc Narbonne, Paris, Les Belles Lettres, 2021, XLIV + 692 pages, ISBN : 978-2-251-00629-1

Texte intégral

  • 1 Bréhier 1925, p. 149.
  • 2 À quoi il faudrait ajouter, pour être complet, d’une part la traduction de M.-N. Bouillet parue en (...)
  • 3 Dans le volume Brisson & Pradeau 2006, la notice introductive occupe les pages 18-27, les notes les (...)
  • 4 On notera quelques rares coquilles dans la bibliographie : p. 177 et 187 mettre « Allégories des Lo (...)

1Voici, paru la même année que le nouveau volume des Œuvres complètes de Plotin aux Belles Lettres qui comporte les traités 30 à 33, le nouveau titre des « écrits de Plotin » chez Vrin, série inaugurée magistralement par Pierre Hadot aux éditions du Cerf en 1988 (Traité 38). On peut regretter cette coïncidence éditoriale qui interdit que ces deux très belles réussites se répondent et que l’une n’ait pu tenir compte du travail de l’autre, on se félicitera cependant que cet important traité qu’Émile Bréhier nommait « la production la plus caractéristique et peut-être la plus achevée […] de toutes les œuvres de Plotin »1 soit désormais accessible pour le public francophone en quatre versions : celle de Bréhier précisément (1925), celle de Jean-François Pradeau (2006) et les deux parues en 20212. Pour une première approche, la traduction de Pradeau, claire et économe de commentaires, pourra très bien convenir3, pour un lecteur érudit, ou simplement désireux de suivre le texte grec, la traduction Narbonne s’impose, quant à celle de Bertrand Ham, c’est celle qui permettra le mieux de suivre le détail des arguments de Plotin grâce à un long et minutieux commentaire (p. 69-175), sans pour autant sacrifier à l’acribie scientifique4.

  • 5 Il faudrait mettre en italiques « leur principe, leur source » p. 65, au chap. 10, l. 27 et renvoye (...)
  • 6 Ainsi, au chapitre 9, ligne 25 Narbonne maintient to gar pantakhou parastèsas, que Ham modifie en s (...)

2Cette acribie se manifeste notamment par l’indication quasi systématique des citations faites par Plotin (pour l’essentiel, de Platon) en utilisant l’italique dans le corps du texte5, par six indices dont un fort utile des termes grecs (p. 191-197) et par un récapitulatif des modifications du texte grec par rapport à celui de la seconde édition de Paul Henry et Hans-Rudolf Schwyzer (notée HS2) publiée à Oxford, Clarendon Press, 1964 (Plotini opera, tome I). Il s’agit de 14 variantes, somme toute mineures, dont 5 sont également proposées par Narbonne (les modifications 1, 5, 6, 7, 9). Pour les autres, une épokhè prudente nous retiendra de trancher, soit parce que les arguments pro et contra, longuement présentés aux Belles Lettres, conduisent au doute, soit parce que les différences de sens sont infimes6. Notons cependant que nous suivrons Ham (et Theiler avant lui) pour lire ekeinos de en 11, 24 plutôt que ekei de retenu par Narbonne (qui s’en explique note 3, p. 334), la traduction devenant plus fluide et que nous suivrons en revanche Narbonne pour lire siôpèsis en 4, 5 plutôt que siôpôsès adopté par Ham (après Coleridge en 1817, puis par Igal et HS3) : la traduction du premier est « ce qui est venu à l’existence est ma vision réalisée, un silence », celle du second « ce qui s’est produit c’est le spectacle que je me donne à moi, la silencieuse ». La facture de l’apposition sous la plume de Ham a presque une tonalité claudélienne qui n’est pas sans charme, mais cette lecture force sans doute un peu trop le paradoxe la nature se disant alors silencieuse au moment où, dans cette prosopopée, elle rompt le silence. D’une certaine façon, la natura naturans apostrophée par le philosophe prend la parole mais rappelle que ses produits, ce qu’elle donne à voir (theama et theôrèma aux lignes 5 et 6), la natura naturata est un monde silencieux, si l’on nous accorde l’emploi de cette distinction latine ultérieure.

  • 7 Cilento 1971.
  • 8 Brisson & Pradeau 2006 dans la présentation de notre traduction du traité 31 Sur la beauté intellig (...)
  • 9 Dans le dossier du numéro 2009-3 des Études philosophiques, « Plotin et son platonisme », p. 361-38 (...)

3Une différence plus importante entre la version des Belles Lettres et celle parue chez Vrin est la position par rapport à la question de savoir si, oui ou non, les traités 30, 31, 32 et 33 forment un « Grand Traité », une Paideia antignostica selon le titre donné par Vincenzo Cilento7. Narbonne, comme Richard Dufour dans le volume GF de 2006 (annexe 1, « Les traités 30 à 33 : un grand traité ? ») répondent négativement ; Ham, comme Wundt en 1919 (voir sur ce point Narbonne, p. 4, note 3), Harder en 1936, Cilento et Roloff en 1971, Hadot en 2006 (communication au Collège de France en 2005), pour ne citer que quelques auteurs, répondent positivement. Assurément, après avoir lu l’annexe de Dufour et la « Note sur l’hypothétique “Grand traité (30-33)” de Plotin » de Narbonne nous aurions encore plus de réserves que dans notre formule de 2006 — « ce qui apparaît être un unique traité »8. Narbonne souligne avec raison la proximité avec les traités sur l’âme (27 à 29) et l’absence d’unité du traité 30 (d’ailleurs séparé très nettement en deux « parties » par Ham, les trois derniers chapitres portant sur l’Un sans que le rapport avec les précédents développements soit justifié). Quant au traité 33, il a une forte unité et ne gagne pas grand-chose à être considéré comme un prolongement des analyses des traités 31 et 32 sur le monde intelligible. Que Bertrand Ham n’ait pu tenir compte d’un livre paru la même année que le sien va de soi, mais on regrette qu’il n’ait pas pris en considération, ni même cité, l’important article de Cristina d’Ancona « Modèles de causalité chez Plotin » paru en 2009 et qui est consacré en grande partie au traité 309.

  • 10 La solution de Pradeau est élégante mais ne montre pas la référence gnostique : « il m’arrive ce qu (...)
  • 11 Sur cela voir la mise au point de Jean-Marc Narbonne dans Narbonne & Hankey 2004, p. 66-69 où Narbo (...)

4Qu’il y ait ou non un « mythe de la Grosschrift » (Narbonne), une « tétralogie » (Ham), il n’en demeure pas moins, et les deux traducteurs sont d’accord sur ce point, qu’il y a une forte présence de thèmes gnostiques dans le traité 30 (ce que Pradeau ne souligne pas, y voyant plutôt une opposition aux Stoïciens – op. cit. p. 21 et 23 notamment). Cela justifie le choix de traduction en 4, 10-11 pour moi to tès mètros kai tôn geinamenôn huparkhei pathos par « de ma mère et de ceux qui m’ont engendré, j’ai la “passion” » (p. 47 Ham), commenté p. 97 où il est dit que Plotin peut « jouer dans une polyphonie ironique avec la thèse gnostique de la “passion de la Mère”, la déchéance dramatique de l’éon Sagesse-Achamoth à l’origine de la production du monde sensible ». La nature a une passivité en tant qu’objet de contemplation immanente pour elle-même, pathos qui vient de la Providence supérieure (« ma mère ») sans que cela soit une chute regrettable comme le pense le pessimisme gnostique. Le terme est certes curieux, s’il suppose d’accorder une passivité à l’âme supérieure qui est essentielement « en acte » ; c’est cela qui explique sans doute la traduction de pathos par « expérience » dans la trad. Narbonne (« je refais moi-même l’expérience de ma mère et de ceux qui m’ont engendrée », p. 35)10. En revanche, nous préférerons la traduction Narbonne pour « pistis », en 6, 14 qui donne « confiance » (comme Pradeau) alors que Ham propose « certitude ». La certitude supposerait, selon nous, la possibilité d’un doute et donc une discursivité qui semble exclue par la tranquillité de l’âme alors décrite ; la confiance est un accord plus spontané que la certitude (Bréhier traduisait « assurance » ; Ficin « fiducia » et « fides »). Le passage est le suivant : « plus évidente est la certitude, plus tranquille est la contemplation » (6, 14-15) hosôi enargestera hè pistis, hèsukhaitera hè theôria ; Ham traduit ici enarges par « évidente », alors que plus loin il traduira le même adjectif par « claire » (8, 18), parler de l’évidence de la certitude (la formule est presque cartésienne) relève bien d’une modalité de la connaissance plus que de la qualité d’un affect psychique. Or enarges qui en 8, 18 se rapporte à la vie (« cette vie est plus claire ; c’est aussi la vie première… ») décrit bien une qualité ontologique de la vie : la vie est claire comme l’onde est claire, ou le bourbier obscur. Par une sorte de pétition de principe, Ham, dans le commentaire, parle d’un « transfert à la vie d’une qualification a priori plus propre au domaine de la connaissance » (p. 134). Entendons nous bien, il ne s’agit là que de mettre l’accent plus ou moins sur tel ou tel aspect de la vie de l’intellect où être et pensée sont intimement associés. On peut faire également une réserve pour la traduction de la célèbre formule de Rep. 509b9 : epekeina tès ousias, que Ham traduit « au-delà de l’être » ce qui bien sûr n’est pas un contre-sens, mais disons une traduction plus plotinienne (à propos de l’Un-Bien) que platonicienne ; Platon précisant par ailleurs au livre VII de la République en 518c que le Bien peut être assimilé à « la partie la plus brillante de l’être (tou ontos to phanotaton) »11, autant traduire « au-delà de l’essence » pour tenir compte de la différence chez Platon entre on et ousia.

  • 12 « Ici, dans le traité 30, cet échec [à rester uni à l’Un] est donc désigné en des termes psychologi (...)
  • 13 Traité 38 [VI, 7], 34, 36-38, trad. P. Hadot.
  • 14 Narbonne rapproche ce passage du traité 30 avec quelques lignes du traité 9 : « l’Intellect ne conn (...)

5Les différentes lectures ne sont pas strictement incompossibles, elles manifestent plutôt la richesse du texte plotinien. Elles diffèrent notablement selon l’option choisie par rapport à l’hypothèse du « Grand traité » (il y en a un – Ham ; il n’y en a pas, mais les Gnostiques sont visés dans le traité 30 – Narbonne ; il n’y en pas et les Gnostiques ne sont pas particulièrement visés – Pradeau) qui est comme une clef musicale au début d’une portée, ce qui va donner la tonalité de l’interprétation. Ainsi, pour une affirmation du chap. 8, 35-36 : « Comme il aurait été meilleur pour lui [l’Intellect] de ne pas vouloir cela [son déploiement], car ainsi il est devenu second ! », Pradeau, indiquant que l’Intellect ne peut rester au plus près de l’unité de l’Un, y voit une faute, Armstrong un passage pessimiste12 - quasiment une affirmation gnostique. On sent Ham mal à l’aise : « en principe, Plotin pense que le fait qu’il y ait une hiérarchie des réalités n’est pas en soi un mal, mais ici il semble considérer cette descente comme une erreur […] mais en contexte antignostique on peut aussi dire que le moins bon est l’ennemi du mal, d’autant que le moins bon n’abolit pas le meilleur, mais coexiste avec lui » (p. 138). Allons plus loin que Ham, l’exclamation de Plotin n’est là pas tant pour annoncer une catabase catastrophique due à l’écart entre le Nôus et le Premier, que pour rappeler la joie parfaite éprouvée dans l’union de l’Intellect à l’Un. Dans le traité 38, cette fois à propos de l’union de l’âme à l’Un, Plotin aura aussi des accents presque dithyrambiques qui, isolés, pourraient paraître nihilistes : « S’il arrivait que toutes les choses qui sont autour d’elle [l’âme] fussent détruites, ce serait tout à fait ce qu’elle veut, pourvu seulement qu’elle soit avec lui »13. Il y a, dans la parole de Plotin, des moments d’exaltation : l’écart du Noûs par rapport à l’Un n’est ni une faute, ni une erreur, tout au plus une audace14.

  • 15 Dans Bergson 1959 [1932], Les deux sources de la morale et de la religion, p. 1163 et La pensée et (...)
  • 16 Philosophie première, 1953, p. 120 et 191.
  • 17 Qu’est-ce que la philosophie ? 1991, p. 200-201.
  • 18 « L’hospitalité du silence » dans L’Arche de la parole, 1998, p. 72.
  • 19 Op. cit. p. 201.

6Indiquons, pour finir, quelques études qui auraient permis à Ham de prolonger ou de préciser les analyses de certains passages ou thèmes du traité : pour la « matière dans l’intelligible [plus exactement « dans les intelligibles », hulè de en noètois] en 11, 4, l’article de Pierre Aubenque « La matière de l’intelligible », 1982, et, dans la traduction du traité 12 par Jean-Marc Narbonne, la présentation de « La matière intelligible », dans Narbonne 1993, p. 47-134 ; à propos de l’expression « de la forme du Bien » [Platon, Rep. 509a3] en 11, 16, l’étude de Danielle Montet, 2000, p. 131-149 ; Laurent Lavaud a traduit une partie du chapitre 10 et y a introduit dans le chap. « Plotin » du volume Le Néant de Laurent & Romano 2006, p. 119-140. Plus généralement, des références, non aux historiens de la philosophie, mais aux philosophes ayant une pensée propre qui s’est inspirée du traité 30 auraient été bienvenues ; citons notamment Bergson15, Jankélévitch16, Deleuze17 et Chrétien18 pour ne parler que d’auteurs du XXe siècle. On l’aura compris, le commentaire de B. Ham est un commentaire « internaliste » qui suit le texte pas à pas, mot à mot avec une minutie qui permet de mieux saisir toutes les nuances de la pensée de Plotin à un moment où il cherche à préciser à la fois ce qu’est la vie de la nature sublunaire et la transcendance de l’Un. Contre la thèse aristotélicienne selon laquelle l’activité théorétique est réservée à la partie supérieure de l’âme humaine, et à peu de personnes, Plotin étend le domaine de la theôria à tout le vivant ; comme le dit Deleuze : « même quand on est un rat, c’est par contemplation qu’on “contracte” une habitude »19.

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Bibliographie

Armstrong, A. H. 1967 (trad.) : Plotinus, III, Enneads. III. 1-9, Harvard University Press, 1967.

Aubenque, P. 1982 : « La matière de l’intelligible : sur deux allusions méconnues aux doctrines non écrites de Platon », Revue philosophique de la France et de létranger, 172/2, p. 307-320.

Bergson, H. 1959 : Œuvres – édition du centenaire, textes annotés par André Robinet ; introduction par Henri Gouhier, Paris, 1959.

Bergson, H. 2000 : Cours sur la philosophie grecque. Cours IV, éd. H. Hude, Paris, 2000.

Bréhier, É. 1925 (trad.) : Plotin, Ennéades, iii, Paris, 1925.

Brisson, L. & J.-F. Pradeau 2006 (dir.) : Plotin, Traité 30-37, Paris, 2006.

Chrétien, J.-L. 1998 : L’Arche de la parole, Paris, 1998.

Cilento, V. 1971 : Plotino, Paideia antignostica. Ricostruzione d’un unico scritto da Enneadi III 8, V 8, V 5, II 9, Firenze, 1971.

D’ancona C. 2009 : « Modèles de causalité chez Plotin », Les Études philosophiques, 3/90, p. 361-385. DOI : 10.3917/leph.093.0361

Deleuze, G. 1991 : Qu’est-ce que la philosophie ? Paris, 1991.

Jankélévitch, V. 1953 : Philosophie première : introduction à une philosophie du presque, Paris, 1953.

Laurent, J. & C. Romano 2006 (dir.) : Le Néant : contribution à l'histoire du non-être dans la philosophie occidentale, Paris, 2006.

Montet, D. 2000 : « Sur la notion d’agathoeides », Kairos, 15, p. 131-149.

Narbonne, J.-M. (éd.) : Plotin. Les deux matières [Ennéade II, 4 (12)], Paris, 1993.

Narbonne, J.-M. & W. Hankey 2004 : Lévinas et l’héritage grec. Cent ans de néoplatonisme en France, Paris-Laval, 2004.

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Notes

1 Bréhier 1925, p. 149.

2 À quoi il faudrait ajouter, pour être complet, d’une part la traduction de M.-N. Bouillet parue en 1859, dont Bergson disait « c’est moins une traduction qu’une paraphrase » (Bergson 2000, p. 27) ; elle a été rééditée chez Vrin en 1981. Et d’autre part, peu scientifique, celle de l’Abbé Alta parue à la bibliothèque Chacornac en 1925 (avec comme titre du traité « de la nature, et de la théorie, et de l’Un »).

3 Dans le volume Brisson & Pradeau 2006, la notice introductive occupe les pages 18-27, les notes les pages 50-73.

4 On notera quelques rares coquilles dans la bibliographie : p. 177 et 187 mettre « Allégories des Lois » ; p. 178, pour Armstrong, mettre « Plotinus’accounts » ; p. 179, pour Charles-Saget mettre Mathématique – sans « s » et pour Laurent, rajouter le « s », Les fondements.

5 Il faudrait mettre en italiques « leur principe, leur source » p. 65, au chap. 10, l. 27 et renvoyer au Phèdre 245c9.

6 Ainsi, au chapitre 9, ligne 25 Narbonne maintient to gar pantakhou parastèsas, que Ham modifie en suivant Theiler et HS3[1982] en pantakhou paron stèsas, l’un traduit « ce qui est partout » (p. 45), l’autre « ce qui est partout présent » (p. 62).

7 Cilento 1971.

8 Brisson & Pradeau 2006 dans la présentation de notre traduction du traité 31 Sur la beauté intelligible, p. 77.

9 Dans le dossier du numéro 2009-3 des Études philosophiques, « Plotin et son platonisme », p. 361-385. L’auteure qui s’oppose à l’hypothèse du « Grand traité » note avec raison que, par ailleurs, quand Porphyre, a découpé un seul long traité pour en faire plusieurs — ce qui lui permettait d’atteindre le nombre 54 pour ses « ennéades » —, il l’a indiqué dans la Vie de Plotin et signalé le découpage par « premier », « deuxième », « troisième » (pour les traités sur l’âme, 27-29, et sur les genres de l’être, 42-44), art. cit. p. 365, note 1.

10 La solution de Pradeau est élégante mais ne montre pas la référence gnostique : « il m’arrive ce qui arrive à ma mère etc. » (p. 34).

11 Sur cela voir la mise au point de Jean-Marc Narbonne dans Narbonne & Hankey 2004, p. 66-69 où Narbonne renvoie aussi à 526e et 532c où Platon parle du Bien comme on.

12 « Ici, dans le traité 30, cet échec [à rester uni à l’Un] est donc désigné en des termes psychologiques, comme une faute » (Brisson & Pradeau 2006 p. 69, note 98). Cela correspond à la lecture d’A. H. Armstrong, signalée par Ham, qui voit là un passage d’un « pessimistic tone » inhabituel chez Plotin à propos de l’engendrement de l’Intellect (Armstrong, 1967, p. 387).

13 Traité 38 [VI, 7], 34, 36-38, trad. P. Hadot.

14 Narbonne rapproche ce passage du traité 30 avec quelques lignes du traité 9 : « l’Intellect ne connaît pas la dispersion […] bien qu’il ait eu l’audace de s’éloigner, en quelque manière, de l’Un », trad. P. Hadot. La tolma, l’audace, est en somme à la fois une bonne et une mauvaise chose selon le point de vue que l’on a sur l’ensemble de la Procession.

15 Dans Bergson 1959 [1932], Les deux sources de la morale et de la religion, p. 1163 et La pensée et le mouvant, p. 1373 ; notamment sur la thèse selon laquelle l’action est « un affaiblissement de la contemplation ».

16 Philosophie première, 1953, p. 120 et 191.

17 Qu’est-ce que la philosophie ? 1991, p. 200-201.

18 « L’hospitalité du silence » dans L’Arche de la parole, 1998, p. 72.

19 Op. cit. p. 201.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Jérôme Laurent, « Deux nouvelles traductions du Traité 30 de Plotin »Philosophie antique [En ligne], Notes critiques en pré-publication, mis en ligne le 17 juillet 2024, consulté le 06 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/philosant/8988

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Auteur

Jérôme Laurent

Université de Caen Normandie, UR 2129

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