Notes
Roberts & Wood 2003.
Elle ne concerne donc que l’humilité en ce sens négatif, qui est encore celui d’Albert le Grand, Paradis de l’Âme, II, mais non la réhabilitation positive postérieure par Thomas d’Aquin (ST II, II, 161) ou Siger de Brabant (Questions morales, 1 et 4).
La présence d’une telle fonction d’humiliation dans la démarche socratique est notamment défendue par Renaud 2002.
La nécessité de choisir entre ces deux options est la conclusion de l’article de Driver 1989. Elle y distingue (dans sa note 5) l’humilité, qui n’implique pas nécessairement de dépréciation de soi, de la modestie, qui l’exige. Cette distinction est en soi sensée, mais pas dans le cas qui nous occupera ici : si, comme on va le voir, l’un des buts est de mener à la connaissance de soi, on ne peut la présupposer, ni dès lors exiger a priori une correcte estimation par l’apprenant de sa propre valeur.
À lire Augustin, on pourrait croire que tout le néoplatonisme est une voie d’orgueil (superbia ; voir les Confessions, 7, 20 et la Cité de Dieu, 10), mais, outre le fait qu’il mobilise surtout le concept plotinien d’audace (τόλμα ; voir Torchia 1987), cet « orgueil » ne fait l’objet d’aucune thématisation – à plus forte raison d’aucune valorisation – explicite de la part des néoplatoniciens non chrétiens, si ce n’est, comme nous allons tenter de le montrer, chez Proclus.
Voir par exemple l’article de Roskam 2012.
Une exception est Layne 2014, qui remarque cette dimension de la lecture proclienne, sans qu’elle ne joue un rôle décisif dans le propos de son article. Par ailleurs, nous verrons que l’ambition est une composante de l’orgueil ; le rôle de celle-ci chez Proclus est aussi commenté par van den Berg 2017. Notons enfin que la biographie de Proclus écrite par Marinus (voir en particulier les §12 et 16) suggérerait que le Diadoque ait lui-même cultivé une certaine forme d’orgueil personnel, selon Wildberg 2017.
Segonds 1985-1986.
O’Neill 1971.
Segonds traduit le terme tantôt par « pensée », tantôt par « orgueil », « fierté », par le fait d’être « gorgé de grands desseins », par « décision », ou « prétention » ; O’Neill par « mind », « lofty frame of mind », « pride », « high-spirit », « high-mindedness », « vauting », « arrogance », « high resolve », « resolution », ou par « thinking highly ».
In Alc. 27.3-8 : ὃ δὴ καὶ ὁ Σωκράτης ἐνδεικνύμενος διὰ τῆς πρώτης ταύτης κλήσεως ἐγείρει μὲν τὸ φρόνημα τοῦ ἐρωμένου πρὸς τὴν τοῦ ἀληθινοῦ κάλλους ἀντοχήν, ἀνακινεῖ δὲ τὸ ἐν αὐτῷ θαῦμα τῆς φιλοσόφου ζωῆς, περιάγει δὲ αὐτὸν εἰς τὴν τῆς ἀληθοῦς ἐρωτικῆς ἀποπλήρωσιν.
Par exemple dans le Critias, 120e.
In Alc. 62, 3-6, à comparer avec 100, 8-10 ; 211, 1-5.
In Alc. 95, 8-12 ; 98, 3-7 ; 99, 6-16.
In Alc. 147, 11-15 ; 156, 7-10.
In Alc. 112, 22-25 ; 115, 19-22 ; voir aussi In R. I, 49, 7 sur le φρόνημα de l’art poétique.
In Alc. 113, 13-16 ; la question du rang de l’âme sera traitée plus loin.
In Alc. 108, 7-16 ; 110, 10-12 ; 111, 8-11 ; 115, 15-17 ; 265, 7-11.
Au point que les traducteurs ont à l’occasion pu la confondre avec le φρόνημα (voir notes suivantes).
In Alc. 134, 7-11 ; Segonds y traduit μεγαλοφροσύνη par « orgueil », O’Neill par « arrogance ».
In Alc. 84, 27-85, 3 ; Segonds y traduit ὁ μεγαλόφρων par « le magnanime », O’Neill par « the high-minded man ».
In Alc. 97, 13-98, 3 ; Segonds y traduit μεγαλοφροσύνη par « générosité », O’Neill par « high resolve ».
In Alc. 115, 19-22 ; Segonds y traduit μεγαλοφροσύνη par « grandeur d’âme », O’Neill par « high-mindedness ».
In Parm. 854, 20-24, qui fait référence à la République, 487a4. Notons que dans la République (528c), la lexique de la μεγαλοφροσύνη peut aussi désigner le mépris d’une connaissance perçue comme inutile, nuance que Proclus semble – sciemment ou non — négliger.
Dont l’emploi chez Platon, y compris par opposition à μεγαλόψυχος et μεγαλόφρων, a été étudié par Gauthier 1951, p. 41-54.
In Ti. I, 62, 9 ; I, 64, 16 ; II, 221, 10.
In Crat. 117, 11 ; 129, 19 ; In Ti. III, 262, 18.
In Crat. 128, 19 ; In Parm. 617, 20.
In Parm. 780, 23 (Parménide, Zénon et Socrate) ; 997, 8 (Socrate) ; In Alc. 18, 18-19 (Platon) ; 312, 11 (Socrate) ; dans ces deux derniers passages, A. Segonds traduit μεγαλοφροσύνη respectivement par « élévation d’esprit » et « magnanimité », O’Neill par « exalted mind » et « magnanimity ».
Comme le fait d’ailleurs Guillaume de Moerbeke, Decem Dub. 35-37 et De Prov. 25, 19 : il traduit par le terme magnanimitas, à côté duquel il translittère en megalofronos et forge magnisapienter.
In Alc. 108, 11-14 ; 141, 9-11 ; 211, 1-5.
In Alc. 175, 15-16 ; 212, 3-4.
In Alc. 164, 6 ; 288, 24-27 ; 304, 7-9.
In Alc. 7, 9-11 ; 12, 5-6 ; 17, 2-4 ; 141, 9-11 ; 290, 27-28 ; cf. In Parm. 655, 7.
In Alc. 15, 5-7 ; 102, 20-23 ; 240, 2-3 ; 305, 22-24.
In Alc. 290, 27-28 ; 291, 8-10 ; 304, 4-10 ; cf. In Parm. 654, 4 ; 656, 13 ; In Crat. 121, 10 ; In Ti. III, 333, 17-20 ; notons une exception (In Alc. 236, 24-25) où οἴησις désigne un (hypothétique) moment de simple ignorance.
In Alc. 212, 8-11.
ἀηδεῖς καὶ φορτικοὺς, cf. In Alc. 175, 2.
In Alc. 211, 11-15.
In Alc. 164, 6-7.
A. Segonds, dans la plupart des passages cités, traduit par « prétention », mais ce terme implique en français une revendication, explicite ou non, là où l’οἴησις semble plutôt désigner l’état subjectif qui correspond à celle-ci. Notre proposition rejoint, semble-t-il pour des raisons différentes, la traduction de Moutsopoulos 1985, p. 122. La traduction par conceit chez O’Neill semble avoir suivi une semblable intuition.
In Alc. 23, 14-24, 20 ; 156, 5-7.
In Alc. 76, 8-10 ; cf. In R. I.230, 20-231, 26 et In Ti. I, 148, 3-11.
In Alc. 160, 4-5 ; 219, 2-4 ; cf. l’emploi du même adjectif pour qualifier la partie irascible de l’âme en In R. I, 222, 19-223, 26 ; 232, 10 ; 250, 10.
In R. 193, 1-5.
In Alc. 138, 10-11 ; être second est cependant insuffisant, et ce mode de gouvernance est donc voué à l’échec en tant que son but n’est pas le bien commun mais seulement la quête des honneurs pour eux-mêmes, cf. In Alc. 146, 18-21.
In Alc. 147, 21-148, 9 ; cf. In Parm. 719, 31-721, 23 et 780, 11.
In Alc. 243, 10-12.
In R. II.305, 15-17 et 320, 5-24.
C’est d’ailleurs ainsi que traduit Segonds dans la plupart des passages de l’In Alc. sus-cités ; le Trésor de la Langue Française informatisé donne pour première définition de l’ambition « recherche immodérée de la domination et des honneurs », ce qui correspond à peu près à la φιλοτιμία ici décrite.
In R. I, 101, 27 (cf. Lois, 716a7) ; In Ti. I, 175, 7 (cf. Timée 24e2) ; Theol. Plat. V, 77, 1-4 (idem).
In Alc. 293, 26 ; il s’agit en fait d’une citation des Lois, 716a7.
In Alc. 313, 1-5, commentant l’Alcibiade, 114d7.
In Alc. 108, 11-14.
In Alc. 312, 10-12.
In Parm. 686, 19-21.
Premier Alcibiade, 103b2-5 : σχεδὸν οὖν κατανενόηκα ἐν τούτῳ τῷ χρόνῳ σκοπούμενος ὡς πρὸς τοὺς ἐραστὰς ἔσχες· πολλῶν γὰρ γενομένων καὶ μεγαλοφρόνων οὐδεὶς ὃς οὐχ ὑπερβληθεὶς τῷ φρονήματι ὑπὸ σοῦ πέφευγεν.
In Alc. 95, 17-19 et 23-25 : δεῖ γὰρ τὸν ἐρωτικὸν ἀπὸ τῆς γνώσεως ἀρχόμενον οὕτω τελευτᾶν εἰς τὴν περὶ τὸν ἐρώμενον πρόνοιαν· [...] ὁ ἐρωτικὸς γινώσκει πρότερον τὸ ἐραστόν, ὁποῖόν τί ἐστιν, ἔπειθ’ οὕτως αὐτῷ μεταδίδωσι τῆς ἑαυτοῦ προνοίας.
In Alc. 95, 25-96, 22.
In Alc. 162, 18-163, 13 : le démon n’autorise Socrate à agir que si l’action entreprise doit être féconde.
In Alc. 163, 13-15.
In Alc. 99, 9-100, 1 : τὸ γὰρ τῶν παρόντων μὲν ὑπερφρονεῖν ὡς ἐσκιαγραφημένων καὶ οὐδενὸς ἀξίων, ἄλλο δέ τι πρὸ τούτων ἐπιζητεῖν μέγα καὶ θαυμαστὸν καὶ ὑπερέχον τῶν πολλῶν τεκμήριόν ἐστιν ἐμφανὲς τῆς περὶ αὐτὸ τὸ καλὸν ὠδῖνος τῶν ψυχῶν. τοῦτο δὲ καὶ ὁ ἐν Πολιτείᾳ Σωκράτης ἐνέφηνε, τῶν ἀπ’ οὐρανοῦ κατιουσῶν ψυχῶν τὸ ἡγεμονικὸν καὶ ἁδρὸν καὶ μεγαλόφρον ἐν ταῖς αἱρέσεσι τῶν βίων ἴδιον εἰπών· ἔτι γὰρ ἀπήχημα φέρουσι τῆς ἐκεῖ ζωῆς καὶ διὰ τοῦτο ταῖς δυνάμεσιν ἐπιτρέχουσι καὶ τῶν ἄλλων ἁπάντων ὡς μικρῶν καὶ οὐδενὸς ἀξίων ὑπερορῶσιν. ἔστι δὲ τοῦτο τὸ πάθος, εὖ παιδαγωγηθέν, ἀρχὴ τῆς σωτηρίας τῶν ψυχῶν.
Le terme est employé, avec le même sens (écho des réalités intelligibles et/ou divines) ailleurs dans le corpus proclien : In Alc. 135, 13 (voir plus bas) ; 272, 3 ; In Ti. III, 158, 8 ; In R. I, 185, 1 ; In Eucl. 28, 25 ; Elem. Theol. 129 (p. 114, 127 Dodds) ; Theol. Plat. I, 26 (p. 116-117 Saffrey et Westerink) et 29 (p. 125-126) ; Dec. Dub. 45, 12 ; voir la note 1 de la traduction de Segonds 1985-1986, p. 178.
République, X, 619a-d.
In Alc. 137, 5-138, 9 ; argument déjà annoncé en 133, 19-21. Ce passage est à juste titre souligné par van den Berg 2017 (en 153-154). Cependant, Proclus n’y dit pas que toute âme qui aime le pouvoir est ambitieuse/φιλότιμος, mais que les âmes ambitieuses en sont une sous-classe : les deux notions sont distinguées.
Phèdre, 248a-253c.
In Alc. 136, 13-137, 4 ; argument déjà annoncé par le choix de vocabulaire en 133, 22-134, 7.
In Parm. 693, 3-20 (cas d’Aristote le Tyran) ; In Ti. I, 70, 25-71, 12 (cas de Critias).
In R. II, 301, 9-302, 8.
In Alc. 111, 7-112, 5.
In Alc. 112, 5-10 : ταῦτα δὴ οὖν αἱ ψυχαὶ κατὰ τὰς αὐτοφυεῖς ἐννοίας ἐν τοῖς θείοις διαλάμπειν προειληφυῖαι καὶ τὸ ἐν τοῖς θνητοῖς σώμασι κάλλος καὶ μέγεθος τεθήπασιν ὡς ἔμφασιν ἐκείνων ἔχοντα· διὰ δὲ τὴν ἄγνοιαν ἐκείνων τῶν ἀληθινῶν ἐν τούτοις καταμένουσι καὶ ταῦτα μόνα θαυμάζουσι.
In Alc. 112, 10-26.
In Alc. 135, 9-17 : πᾶσα γὰρ ψυχή, φησὶν ὁ Πλάτων, φύσει τεθέαται τὰ ὄντα. εἶδεν οὖν ἐκεῖ τὸ ἀληθῶς τίμιον καὶ τὸ ἡγεμονικὸν καὶ τὸ ἀρχικὸν ἐν αὐτοῖς ἱδρυμένα τοῖς θεοῖς, καὶ ἰδοῦσα τέθηπεν αὐτὰ καὶ ἔχει τινὰ αὐτῶν ἐντὸς ἀπηχήματα· διὰ δὲ τὴν λήθην αὖ καὶ τὴν ἄγνοιαν οὐκ οἶδε, τί ποτέ ἐστιν ὃ θαυμάζει, καὶ κατὰ ποίας ἐννοίας ὀρέγεται τῆς δυνάμεως καὶ τοῦ μεγέθους καὶ τῆς ἀρχῆς ἢ τῆς ἡδονῆς ἢ τῶν χρημάτων. La citation provient du Phèdre, 249e4-5.
In Alc. 95, 8-13 : ταῦτα δὴ οὖν πάντα κατανοῶν καὶ ἀνασκοπούμενος εὗρεν αὐτὸν ἀδούλωτον ὑπὸ τῶν ὅλων ἐραστῶν, ἀνίκητον ὑπὸ τῆς φιλοχρημάτου ζωῆς, φρονήματος ἀντεχόμενον ἁδροῦ καὶ σμικρὰ πάντα τὰ ἀνθρώπινα νομίζοντα· καὶ ταῦτα θεασάμενος οὕτω δὴ μεταδίδωσιν αὐτῷ τῶν οἰκείων συμβουλιῶν.
In Alc. 98, 3-7 : πάντας δὴ οὖν εἰκότως τοὺς τοιούτους ὁ Ἀλκιβιάδης ὑπερεβάλετο τῷ φρονήματι φύσιν γαυροτέραν τινὰ καὶ ἁδροτέραν λαχών, καὶ φυγάδας αὐτοὺς ἀπέδειξεν οὐκ ἐνεγκόντας τὸ φρόνημα αὐτοῦ τὸ ὑπέρογκον. Ce passage et le suivant ont été commentés par Layne 2014 .
In Alc. 99, 3-5 : τὸ γὰρ τῶν μὲν ἀναξίων τοῦ ἔρωτος ὑπεριδεῖν, τὸν δὲ ἄξιον θαυμάσαι, πολλὴν αὐτῷ μαρτυρεῖ τὴν πρὸς τὸ καλὸν οἰκειότητα καὶ εἰς ἀρετὴν παρασκευήν.
Ce lien est aussi fait en In Alc. 100, 1-5.
In Alc. 58, 11-59, 22.
In Alc. 196, 22-198, 13. Notons toutefois que l’explication de Proclus est ici un peu confuse : il justifie le refus de la flûte dans la bonne éducation par sa capacité de rendre tous les sons, y compris ceux rejetés par Platon, mais mentionne comme cause historique du refus d’Alcibiade sa volonté de ne pas déformer son beau visage ni d’adopter un instrument trop peu noble pour lui ; est-ce donc là une manifestation précoce de fierté (dont on verra qu’elle est censée n’apparaître vraiment qu’à l’âge adulte), ou une pure vanité ?
In Alc. 100, 8-19.
In Alc. 159, 26-160, 12.
In Alc. 218, 1-219, 13 ; à nouveau, l’ambition d’Alcibiade comme correspondant à la partie irascible de l’âme constitue un intermédiaire entre la raison qu’est Socrate et les désirs, représentés cette fois par Thrasymaque.
In Alc. 138, 10-139.3.
In Alc. 139, 3-18 : εἰ τοίνυν ἡ πρώτη τῶν ψυχῶν κάθοδος ἡ φιλότιμός ἐστι ζωή, δῆλον ὡς οὐκ ἔστιν ἡ ἔφεσις αὕτη τῶν εἰς βάθος πεσόντων, ἀλλ’ ἐν προθύροις τοῦ λόγου στρεφομένων. διὸ δὴ καὶ ὁ Σωκράτης ἀξιέραστον εἶναι τὸ τοιοῦτον ἦθος ὑπείληφεν ὡς ὑπερανέχον τῆς γενέσεως καὶ τῷ λόγῳ συγγενέστερον· ἐγγυτέρω γάρ ἐστιν ὁ θυμὸς ἡμῶν ἤπερ ἡ ἐπιθυμία. διὰ ταύτας μὲν οὖν τὰς αἰτίας τὴν φίλαρχον καὶ φιλότιμον ζωὴν ὁ Σωκράτης ἀξίαν ἐρωτικῆς ὑπέλαβεν εἶναι κηδεμονίας. Ἐκ δὲ τούτων φανερὸν ὅτι χρὴ τὸν γνησίως ἐραστήν τινος καὶ ψυχῆς φύσιν εἰδέναι καὶ τὰς διαφόρους αἱρέσεις τῶν βίων ἐπεσκέφθαι καὶ τῶν εἰδώλων ἀξιόπιστον εἶναι κριτὴν καὶ δυνάμενον ὁρᾶν, τίνων ἐμφάσεις ἕκαστον ἔχει καὶ διὰ ποίων ὁδῶν πέφυκεν ἑκάστη ψυχὴ τυγχάνειν τοῦ οἰκείου τέλους. ὁ γὰρ μὴ ταῦτα συνιδὼν κριβῶς ἀποτυγχάνει τῶν ἐκ τῆς ἐρωτικῆς ἐπιπνοίας ἀγαθῶν.
In Ti. III, 286, 3-288, 3.
In Ti. III, 288, 20 : τελεώτερα
In Ti. III, 288, 3-6.
In Ti. III, 297, 21-298, 1.
In Ti. III, 344,15-19. Ce passage a ceci de curieux que Proclus donne pour exemples de cette forme « récupérable » de passion et d’erreur les personnages non seulement de Thrasymaque mais aussi de Calliclès auxquels l’oblicité semble mieux convenir. Plus encore : si la vie de querelle est associée à cette première passion, cela place Alcibiade au même rang qu’eux. Notons cependant que ce caractère d’Alcibiade est clairement provoqué par son ambition, ce qui ne vaut pas nécessairement pour Thrasymaque, qui est par ailleurs (voir note 82) censé représenter les désirs (et il en va sans doute de même pour Calliclès). Leur désaccord intérieur est bon signe – et d’ailleurs Socrate leur accordera du temps – mais il peut n’être pas causé par l’ambition, et donc ne pas indiquer l’orgueil.
In Ti. III, 340, 30-343, 8. Pour une analyse de ces trois modes de passion ou d’erreur, voir Baltzly 2006.
Cette accessibilité à la raison n’exclut pas l’utilisation du discours exhortatif et édifiant, et en bénéficie même grandement, comme le montre van den Berg 2017 (p. 158-160), ne serait-ce que, comme on le verra, pour permettre que la réfutation rationnelle soit entendue et la démarche socratique acceptée.
Cet impératif d’adaptation et de différenciation est aussi mobilisé en In Alc. 3, 11-13 ; 28.12-29.1 ; 151, 12-154, 16.
In Alc. 162, 5-18.
Layne 2014 .
Sa position est certes unique, mais nuance celles de ses prédécesseurs plus qu’elle n’innove radicalement, voir Layne 2014 ainsi que, pour la comparaison avec Plutarque, Roskam 2012.
Dillon 1994 montre que l’In Alc. de Proclus hérite au moins en partie de cette structure typique.
In Alc. 23, 16-25 ; 133, 1-7.
In Alc. 24, 2-20 ; 98, 7-16 ; 100, 19-23 ; voir aussi In Parm. 782, 23-25.
In Alc. 24, 20-25, 3 ; 101, 23-103, 28 ; 105, 5-7 ; 209, 2-8.
In Alc. 209, 8-13 ; le danger de l’éristique est dénoncé en In Parm. 779-881 ; 977, 17-978, 10 ; 1027, 26-31.
In Alc. 210, 4-211, 5.
In Alc. 151, 12-154, 16
In Alc. 113, 26-114, 16 ; 154, 17-156, 18.
In Alc. 42, 5-43, 5.
In Alc. 164, 1-22.
In Alc. 20, 1-21, 7 ; 46, 14-47, 15 ; 165, 14-166, 17.
In Alc. 21, 7-9 : τὸ γὰρ τὴν αἰτίαν ποθῆσαι μαθεῖν ὧν πράττει Σωκράτης, ἐραστήν ἐστι γενέσθαι τῆς ἐν αὐτῷ προϋπαρχούσης ἐπιστήμης. Voir aussi 19, 18-20.1.
Proclus distingue en fait trois vertus du bon élève : l’εὐφυία, la προθυμία et l’ἐμπειρία, ou expérience, voir In Parm. IV, 926, 5-927, 32. Considérerait-il qu’Alcibiade dispose déjà de cette expérience par sa formation d’aristocrate ? Le dialogue indique cependant qu’Alcibiade n’est pas formé en mathématiques et en physique (106e), or, c’est une telle « expérience » que vise Proclus. Restent donc deux possibilités : soit la fierté d’Alcibiade constitue un souvenir assez clair pour tenir lieu d’expérience préparatoire en lieu et place de ces disciplines, soit Proclus considère que Socrate entend d’abord y former Alcibiade avant de passer à la philosophie proprement dite. Sur cette « triade des vertus », voir aussi Hoffmann 1994-1995 (plus particulièrement les p. 265-267) ainsi que Hoffmann 1998 (plus particulièrement les p. 225-227).
In Alc. 37, 19-42, 7 ; 45, 7-46, 1 ; 60, 1-64, 6 ; 84, 26-85, 7 ; 153, 6-154, 16.
Voir à ce sujet Trouillard 1957a (en 335-338).
In Alc. 14, 9-19 ; 225, 4-11 ; ce plan tripartite est simplifié en 212, 1-16 où la seconde étape est escamotée.
In Alc. 174, 1-181, 3. On comprend mieux pourquoi seule une âme dans laquelle luttent des opinions vraies et fausses, comme peut l’être l’âme ambitieuse (voir section 2.4 supra, notes 89-90), doit se prêter à cet exercice : chez une âme oblique, le sentiment de cohérence risquerait de n’être que renforcé par l’examen. Une bonne reconnaissance de l’élève potentiel (section 2.1) est donc bien une précaution indispensable.
In Alc. 119, 8-16 ; les références à la dimension purgative et médicale de cet acte psychique sont nombreuses dans le texte : In Alc. 155, 2-10 ; 172, 13-18 ; 210, 4-10 ; 232, 11-233, 2 ; 265, 4-11 ; 278, 30-279, 20 ; 304, 12-305, 21.
In Alc. 280, 24-281, 16.
In Eucl. 15, 26-16, 16.
In Alc. 145, 1-150, 27. Voir aussi la description plus sévère qu’en donne Proclus en De Prov. 16-23.
De Prov. 24, 1-11 et 25, 29-34.
In Alc. 218, 1-223, 19 ; 228, 10-14.
In Alc. 187, 1-188, 20 ; 225, 11-14.
In Alc. 188, 20-189, 14 ; 293, 19-23.
Voir à ce sujet O’Meara 1989, p. 152-155.
In Alc. 225, 18-226, 8.
Voir section 2.2.
Voir note 112.
In Alc. 90, 12-22, voir le commentaire de Layne 2014 mais aussi celui de la proposition 209 des Éléments de Théologie par Trouillard 1957b.
In R. II, 320, 5-24. La vie d’ambition y est clairement associée à la διανοία, ce qui est cohérent avec sa caractérisation comme ultime tunique et comme source du débat interne à l’âme, voir notes 89-90 et 112.
Notons que dans les passages où il évoque cette possibilité (voir note 92 supra), les autres profils qu’il mentionne correspondent aussi à des passions qu’on peut considérer (et la tradition platonicienne le ferait sans hésiter) comme des vices.
Le lien entre motivation et cognition a été bien documenté au cours des dernières années, voir par exemple la bibliographie et les commentaires liés à l’article de Lake et al. 2017.
Comme on l’a vu (cf. note 119 supra), l’humilité pourrait être réhabilitée dans le cas d’un enseignement par révélation directe d’une instance divine, dont l’influence serait préférable même à la recherche autonome. Cela exige cependant d’admettre à la fois qu’une telle influence est possible, et qu’elle est réellement distincte de l’activité de recherche autonome par laquelle le soi (ou, si l’on préfère, l’âme) se donne à lui-même les moyens d’apprendre fût-ce avec l’aide d’une médiation démonique ou divine. Qui veut utiliser cet argument de Proclus pour trouver chez lui (ou fonder contre lui) une fécondité de l’humilité épistémique devra donc accepter cette dépendance de la connaissance envers une grâce divine extérieure au sujet connaissant.
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