Gunter Schubert, Chinas Kampf um die Nation. Dimensionen nationalistischen Denkens in der VR China, Taiwan und Hongkong an der Jahrtausendwende
Texte intégral
1L’ouvrage de Günter Schubert sur un sujet de grande actualité – le combat de la Chine pour la nation – est le fruit d’une recherche très approfondie, dans la cadre d’un Habilitationsprojekt ; il s’agit donc d’un travail fouillé, mûri, qui abonde en références, détails et précisions. Le point de vue est théorique, comme le signale d’ailleurs le sous-titre : « Dimensions de la pensée nationaliste en République populaire de Chine, à Taiwan et à Hong Kong, au changement de millénaire ». L’auteur articule son propos autour de théories, de pensées, de débats, de prises de postions et de notions ; le nationalisme chinois est ici avant tout un discours.
2Günter Schubert a une formation pluridisciplinaire – en sciences juridiques, sciences politiques et sinologie – qui lui donne les outils nécessaires à une réflexion profonde, et lui permet de se situer à la fois dans le temps et dans l’espace : l’auteur n’a pas craint d’envisager les siècles passés et le présent, dans trois régions proches (RPC, Hong Kong, Taiwan), mais en même temps fort différentes. Les sources, en langue chinoise et occidentales, semblent quasi exhaustives.
3L’étude est divisée en cinq parties. La première, particulièrement conséquente, fait le point de la recherche sur nationalisme et identité nationale ; l’auteur s’interroge sur une éventuelle théorie asiatique du nationalisme et de l’identité nationale. Il affirme qu’il n’existe pas pour l’instant de théorie non occidentale pertinente sur ce sujet. Dans la deuxième partie, brève, l’auteur retrace la pensée nationaliste en Chine depuis la fin de l’empire jusqu’à aujourd’hui ; il distingue nationalisme anti-occidental, nationalisme culturel et nationalisme économique. Envisageant le nationalisme contemporain, il sépare nationalisme politique et étatisme néo-conservateur. Il s’interroge en outre sur le lien entre autorité, pouvoir et totalitarisme, dans la construction d’un système juridique. L’analyse, originale, intéresse à la fois le juriste, le politologue, et le sinologue.
4La réflexion consacrée au débat sur le nationalisme à Taiwan (pp. 277-340) est présentée de façon très pédagogique : l’auteur nous donne les clés de compréhension de la situation et d’une éventuelle évolution. Il n’hésite pas non plus à expliciter l’émergence d’une identité propre à Hong Kong, et s’interroge sur la question fondamentale: « qu’est ce qu’un Hong-Kongais ? ». La réponse s’appuie sur des références en langue anglaise, allemande et chinoise, et court sur quinze pages.
5L’analyse est précise, et conduit à des thèses nuancées et personnelles. L’auteur estime par exemple que Taiwan oblige la RPC à une nouvelle conceptualisation de sa compréhension du nationalisme (p. 340). A propos de Hong Kong (p. 377), il se pourrait, dit-il, que la démocratisation politico-sociale contribue à une compréhension libérale de l’identité nationale ainsi qu’à une démocratisation politique de l’Empire du Milieu.
Pour citer cet article
Référence électronique
Christine Chaigne, « Gunter Schubert, Chinas Kampf um die Nation. Dimensionen nationalistischen Denkens in der VR China, Taiwan und Hongkong an der Jahrtausendwende », Perspectives chinoises [En ligne], 86 | novembre-décembre 2004, mis en ligne le 16 mars 2007, consulté le 24 mars 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/perspectiveschinoises/725
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