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Lire en contexte : enquête sur les manuscrits de fabliaux, dir. Olivier Collet, Francis Gingras, Richard Trachsler, Études françaises 48-3, 2012.
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Paul Zumthor, « Pour une poétique de la voix », Poétique 40, 1979, p. 514-524.
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Notes
L’édition de référence dans cet article sera la suivante : Marshall McLuhan, The Gutenberg Galaxy [1962], Toronto, University of Toronto Press, 2011.
À la fois pour la notion de mouvance définie dans l’Essai de poétique médiévale, Paris, Le Seuil, 1972, et pour la réflexion sur la poésie orale et sur l’importance de la voix dans la pratique poétique médiévale, développée dans l’Introduction à la poésie orale, Paris, Le Seuil, 1983 et La Lettre et la Voix. De la « littérature » médiévale, Paris, Le Seuil, 1987.
Pour la notion de variance, définie dans La Parole médiévale. Discours, syntaxe, texte, Paris, Minuit, 1981 et surtout dans Éloge de la variante, Paris, Le Seuil, 1989.
Michel Foucault, Les Mots et les Choses. Une archéologie des sciences humaines, Paris, Gallimard, 1966.
Et d’ailleurs il faudrait inciter à relire non seulement La Galaxie Gutenberg, mais aussi Pour comprendre les média (Understanding Media : The Extensions of Man, New York, McGraw Hill, 1964 ; Pour comprendre les média : les prolongements technologiques de l’homme, Jean Paré (trad.), Tours/Paris, Mame/Le Seuil, 1967) et Message et Massage (Marshall McLuhan et Quentin Fiore, The Medium is the Massage : An Inventory of Effects, London, Penguin, 1967 ; Message et Massage, Thérèse Lauriol (trad.), Paris, Jean-Jacques Pauvert, 1968).
La séparation n’est pas, au demeurant, strictement géographique : il y a évidemment des médiévistes francisants au Canada anglophone et des médiévistes anglicistes au Québec.
Plus largement, le caractère souvent fragmentaire, métaphorique et aphoristique des ouvrages de McLuhan explique que l’influence de cet auteur se fasse parfois davantage sentir dans le domaine artistique que dans le domaine universitaire, depuis Woody Allen (Annie Hall, 1977) jusqu’à des écrivains canadiens qui travaillent à la frontière entre la littérature « sérieuse », la science-fiction ou les arts visuels, et qui sont séduits par l’idée que les changements culturels sont conditionnés par l’évolution technologique, comme Douglas Coupland ou William Gibson (voir par exemple la biographie écrite par D. Coupland, Marshall McLuhan, London, Penguin, 2009 ou le roman de W. Gibson, Pattern Recognition, New York, Putnam, 2003, dont le titre reprend une notion chère au professeur de Toronto).
Understanding Media, op. cit., p. 7.
Il faut donc, dans le système développé par McLuhan, que cette invention de l’imprimerie se fasse dans une société qui se fonde déjà sur l’alphabet phonétique : l’imprimerie chinoise, par exemple, n’a pas le même impact, puisqu’elle émerge dans une culture logographique. Pour McLuhan, la typographie chinoise ancienne a avant tout une fonction rituelle (The Gutenberg Galaxy, op. cit., p. 40, ou p. 143).
À cet égard, McLuhan est largement tributaire du travail de son ami et semi-disciple Walter J. Ong sur Ramus (Walter J. Ong, Ramus. Method, and the Decay of Dialogue : From the Art of Discourse to the Art of Reason, Cambridge (Mass.), Harvard University Press, 1958). Par la suite, Ong travaillera plus généralement sur la question de l’oral et de l’écrit, ce qui le rapproche et le distingue à la fois de McLuhan, et le rapproche clairement de Paul Zumthor, dont il sera question dans la troisième section de cet article (à ce sujet voir surtout Walter J. Ong, The Presence of the Word : Some Prolegomena for Cultural and Religious History, New Haven/London, Yale University Press, 1967 ; et Orality and Literacy : The Technologizing of the World, London, Methuen, 1982).
Le facteur-clé de la revalorisation des thèses de McLuhan depuis le début des années 1990 (et dont le coup d’envoi est peut-être la biographie de McLuhan par Philip Marchand, Marshall McLuhan : The Medium and the Messenger, Toronto, Random House, 1989) réside évidemment dans leur grande pertinence heuristique, voire prophétique, à l’ère d’Internet.
Marshall McLuhan, The Gutenberg Galaxy, op. cit., p. 36-38 : « The new electronic interdependence recreates the world in the image of a global village » (« La nouvelle interdépendance électronique recrée le monde à l’image d’un village global » ; je traduis).
Ibid., p. 91, McLuhan parle de « the great medieval invention of typography », « la grande invention médiévale qu’est la typographie » (je traduis).
Ibid., p. 94-96.
Même si les recherches subséquentes tendent à indiquer que la lecture silencieuse s’est développée plus tôt qu’on ne le croyait précédemment, elle ne devient un phénomène culturel important que dans les derniers siècles du Moyen Âge, avec le triomphe de la scolastique et des pratiques dévotionnelles (voir Paul Saenger, Space Between Words : The Practice of Silent Reading, Stanford, Stanford University Press, 1997).
The Gutenberg Galaxy, op. cit., p. 109 : « The medieval student had to be paleographer, editor, and publisher of the authors he read » (je traduis).
Elspeth Kennedy, « The Scribe as Editor », Mélanges de langue et de littérature du Moyen Âge et de la Renaissance offerts à Jean Frappier, Genève, Droz, 1972, 2 vol., t. 1, p. 523-531.
Voir note 3.
Il s’agit de la question 42 de la troisième partie de la somme, commentée par McLuhan dans The Gutenberg Galaxy, op. cit., p. 112-114.
McLuhan va même jusqu’à affirmer que des aspects culturels aussi différents que l’enluminure, la glose et la sculpture médiévales relèvent tous de l’art de la mémoire : ibid., p. 123-125.
Ibid., p. 151 : « Authorship before print was in a large degree the building of a mosaic ».
Ibid., p. 154 : « Until more than two centuries after printing nobody discovered how to maintain a single tone or attitude throughout a prose composition » (« Jusqu’à plus de deux siècles après l’invention de l’imprimerie, personne n’a découvert comment maintenir un ton ou une attitude constants au fil d’une composition en prose » ; je traduis). On peut trouver à redire à un aussi large empan chronologique, qui ne s’applique pas également à toutes les littératures européennes, mais pour la période médiévale centrale la pertinence de cette citation est grande.
Ibid., p. 128-129.
Ibid., p. 134-136.
Il faudrait au moins citer, avant lui, son maître Harold Innis, également canadien anglophone : voir notamment Harold Innis, Empire and Communications, Oxford, Clarendon Press, 1950 ; et The Bias of Communication, Toronto, University of Toronto Press, 1951.
La force institutionnelle des départements en communication dans les universités nord-américaines, et tout particulièrement au Canada anglophone, en atteste.
Jack Goody, La Raison graphique : la domestication de la pensée sauvage [1977], Jean Bazin et Alban Bensa (trad.), Paris, Minuit, 1978.
Développées dans l’Essai de poétique médiévale, op. cit., p. 84-96 : « Anonymat et ‘mouvance’ ».
Paul Zumthor, « Pour une poétique de la voix », Poétique 40, 1979, p. 514-524, ici p. 514.
Voir note 34.
Id., Introduction à la poésie orale, op. cit., p. 34.
Voir note 10.
Ibid., p. 35.
Id., « Entre l’oral et l’écrit », Cahiers de Fontenay 23 : Écrit-Oral, 1981, p. 9-33, ici p. 10.
Id., Introduction à la poésie orale, op. cit., p. 34-35, 144 (« galaxie Gutenberg »), 251, 284, 286 (« village global »).
Id., La Lettre et la Voix, op. cit., p. 9, dans la préface.
« Pour sa part, W. Ong, reprenant, en une série d’ouvrages, les grandes lignes de la thèse du maître canadien, lui a conféré, en la nuançant, sa profondeur » (Introduction à la poésie orale, op. cit., p. 34). Par ailleurs Zumthor semble emprunter à Ong sa notion d’oralité seconde, développée dans Orality and Literacy (op. cit.) et qu’on retrouve aussi dans l’Introduction à la poésie orale et La Lettre et la Voix, à moins qu’il ne s’agisse d’un cas d’invention parallèle.
D’ailleurs, dans l’Introduction à la poésie orale Zumthor n’emploie le terme de « médiat » [sic] que dans le sens de « mass-media ».
Paul Zumthor, Introduction à la poésie orale, op. cit., p. 35.
Voir notamment Ibid., p. 36.
La conclusion de l’Introduction à la poésie orale (Ibid., p. 281-287), qui constitue une véritable prise de position engagée, mériterait d’être citée en entier.
Marshall McLuhan, The Gutenberg Galaxy, op. cit., p. 55 : « Il est nécessaire de souligner que mon intérêt porte sur le processus de séparation des sens qui mène à la détribalisation des hommes. Qu’un tel phénomène d’abstraction personnelle et de détribalisation soit une ‘bonne chose’, aucun individu n’est en droit de le décider. Mais le fait d’identifier le processus permettra peut-être de désencombrer la question du brouillard moral miasmatique qui l’investit actuellement » (je traduis).
En sus d’Éloge de la variante, déjà mentionné (note 3), voir Romanic Review 79, 1988, p. 1-248 ; Speculum 65, 1990, p. 1-108 ; et The New Medievalism, Marina S. Brownlee, Kevin Brownlee, Stephen G. Nichols (dir.), Baltimore, Johns Hopkins University Press, 1991.
Voir Keith Busby, « Fabliaux and the New Codicology », The World and Its Rival : Essays on Literary Imagination in Honor of Per Nykrog, Kathryn Karczewska, Tom Conley, dir., Amsterdam/Atlanta, Rodopi, 1999, p. 137-160 ; et surtout, pour une mise en œuvre systématique de la notion, voir Id., Codex and Context : Reading Old French Verse Narrative in Manuscript, Amsterdam, Rodopi, 2002, 2 vol.
Par exemple Francis Gingras, « Mise en recueil et typologie des genres aux xiiie et xive siècles : romans atypiques et recueils polygénériques (Biausdous, Cristal et Clarie, Durmart le Gallois et Mériadeuc) », Le Recueil au Moyen Âge. Le Moyen Âge central, dir. Olivier Collet, Yasmina Foehr-Janssens, Turnhout, Brepols, 2007, p. 91-111 ; Le Bâtard conquérant. Essor et expansion du genre romanesque au Moyen Âge, Paris, Champion, 2011 (surtout le dernier chapitre, « Roman et livre ») ; ou encore Lire en contexte : enquête sur les manuscrits de fabliaux, dir. Olivier Collet, Francis Gingras, Richard Trachsler, Études françaises 48-3, 2012. La présentation de ce numéro thématique (p. 5-9) invoque explicitement la New Philology et la New Codicology, ainsi que le changement de paradigme amené par Gutenberg.
Voir par exemple Isabelle Arseneau, « La condition du pastiche dans le roman lyrico-narratif de Jean Renart (Le Roman de la Rose ou de Guillaume de Dole) », Études françaises 46-3, 2010, p. 99-122.
The Book Unbound : Editing and Reading Medieval Manuscripts and Texts, Siân Echard, Stephen Partridge (dir.), Toronto, University of Toronto Press, 2004.
Siân Echard, Printing the Middle Ages, Philadelphia, University of Pennsylvania Press, 2008.
William Robins, « Toward a Disjunctive Philology », The Book Unbound…, op. cit., p. 144-158.
The Medieval Manuscript Book : Cultural Approaches, Michael Johnston, Michael Van Dussen (dir.), Cambridge, Cambridge University Press, 2015. De manière significative, le volume contient un article de Siân Echard, et un autre coécrit par Keith Busby.
L’exception notable étant les deux travaux cités de Siân Echard, qui l’incluent tous les deux dans leur bibliographie (voir notes 47 et 48).
Marshall McLuhan, Counterblast, Toronto, McClellan & Stewart Ltd, 1969, p. 132. Je traduis.
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