Éditorial
Texte intégral
Peut-être y a-t-il d’autres connaissances à acquérir, d’autres interrogations à poser aujourd’hui, en partant non de ce que d’autres ont su, mais de ce qu’ils ont ignoré.
Serge Moscovici, Essai sur l’histoire humaine de la nature, 1968
Patrimoines du sud voit le jour en ce début d’année 2015.
1Le comité scientifique est heureux d’annoncer la naissance de cette nouvelle revue scientifique. Son objectif ? Contribuer à la diffusion de la recherche sur le patrimoine du sud de la France dans les milieux universitaires, les laboratoires et plus généralement auprès de tous les internautes. Pourquoi ? Parce que la recherche est active, y compris dans les services patrimoniaux, tel l’Inventaire général du patrimoine culturel, à l’initiative du projet ; et ce savoir accumulé doit circuler le mieux possible, trouver ses publics, tout en affichant un haut niveau d’exigence dont nous, comité scientifique, serons les garants. Comment ? Grâce à une revue numérique, seul système de publication offrant à la fois la gratuité, une large diffusion, une visibilité internationale, la souplesse éditoriale et l’enrichissement des contenus grâce aux hyperliens.
2Les sciences humaines et sociales, champ d’étude de la revue, ne sont pas surdotées en publications régionales. Patrimoines du sud souhaite compléter l’offre existante dans les domaines de l’histoire, de l’histoire de l’art et de l’ethnologie, qu’il s’agisse d’étudier les biens matériels (architecture, urbanisme, objets mobiliers, patrimoine industriel, paysages, archéologie…) ou les patrimoines immatériels (pratiques culturelles, savoir-faire, mémoire...). L’aire géographique retenue est le Languedoc-Roussillon, mais pourra s’étendre au-delà, car la revue favorisera les comparaisons avec d’autres territoires, en France comme à l’étranger. La fusion prochaine des régions Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées élargira naturellement l’espace géographique de référence, le Conseil régional étant l’éditeur de cette revue.
3La seconde caractéristique de Patrimoines du sud est sa ligne éditoriale. La revue souhaite encourager de jeunes chercheurs à publier leurs travaux inédits, tout comme elle s’autorise l’édition ou la réédition d’études restées confidentielles, faute de diffusion adaptée.
4Patrimoines du sud sera particulièrement ouvert aux thématiques peu publiées telles que la valorisation de l’archéologie de l’ancienne Gaule Narbonnaise. A cet égard, dans un proche avenir, deux grands chantiers de construction de musées d’archéologie antique en Languedoc-Roussillon – le Musée Régional de la Narbonne antique et le Musée de la Romanité de Nîmes – sont, pour Patrimoines du sud, autant de sources potentielles de contributions (muséographie, valorisation des collections, campagnes de restauration).
5L’archéologie médiévale régionale ne dispose pas non plus de revues en ligne, alors que des fouilles importantes ont lieu (Aniane, La Maladrerie, Ferrière-les-Verreries…) et que les chantiers d’archéologie préventive apportent sans cesse de nouvelles informations dont il est important de rendre compte.
6Les services d’archives, municipales, diocésaines ou départementales, recèlent des trésors que les chercheurs utilisent ou transcrivent en totalité ; leur édition commentée permettra d’élargir les sources des futures recherches.
7Des recherches originales sont en cours, consacrées à l’histoire de l’architecture et du paysage, aux jardins et aux parcs anciens, grâce à la découverte et à la sauvegarde de fonds privés inédits et à l’inventaire systématique de fonds déposés aux archives publiques et mis à disposition des chercheurs.
8Le patrimoine industriel du Languedoc-Roussillon a fait l’objet d’enquêtes minutieuses ces dernières décennies ; ces vastes travaux permettent aujourd’hui des études thématiques transversales à toute la région et des points de comparaison pertinents. Patrimoines du sud prévoit, par exemple, d’examiner l’industrie extractive, à commencer par celle des marbres, en mariant l’approche des paysages, des vestiges matériels, des savoir-faire et de l’usage social des matériaux. Il faudra par ailleurs revenir sur ces installations et aménagements qui ont façonné, sur la longue durée, les territoires régionaux, tels les réseaux de communication ou les infrastructures souvent monumentales liées à la maîtrise de l’eau.
9La revue sera semestrielle, avec des numéros thématiques et des numéros généralistes. A côté d’articles de fond où ni le nombre de caractères ni la quantité d’illustrations ne seront comptés, autre avantage de la publication numérique, place est faite dans le sommaire à des Varia. Ces textes, plus courts, proposeront des recensions d’ouvrages récents, des focus sur des découvertes, des alertes sur des sujets d’actualité ou pouvant intéresser la recherche. Ces Varia permettront également de découvrir une œuvre spécifiquement étudiée par l’Inventaire général ou encore de présenter une nouvelle acquisition d’une collection publique.
10Membres du comité scientifique constitué d’universitaires et de chercheurs de services patrimoniaux, nous signons ce premier éditorial qui vous présente le projet que nous soutenons. Nous nous fixons comme objectif que Patrimoines du sud rejoigne le plus rapidement possible la plateforme des revues numériques en sciences humaines et sociales Revues.org. Cette infrastructure d’initiative publique, qui promeut l’édition électronique ouverte, présente toutes les garanties d’accessibilité, d’interopérabilité, de pérennité ou de référencement à l’échelle internationale qu’exige une telle revue. Afin d’accélérer le processus d’accréditation, les premiers articles seront d’abord hébergés sur le site de l’Inventaire général du patrimoine culturel du Languedoc-Roussillon.
11Le premier numéro de Patrimoines du sud accorde la priorité aux soieries d’église. La soie a une valeur hautement symbolique dans cette région. Elle relie le monde religieux au monde laïque, le matériel et le terrien, avec la culture du mûrier, à la technique et à l’esthétique, avec la création des étoffes les plus luxueuses. Cette thématique aborde des métiers sans frontières car, du début du XVIe siècle à nos jours, les étoffes conservées en Languedoc-Roussillon concernent tout autant les Indes portugaises, la Turquie, que Paris.
12La revue est ouverte : nous attendons vos remarques, vos suggestions et vos propositions. Puisse-t-elle remplir les missions dont nous la chargeons : faire connaître et diffuser plus largement la recherche régionale auprès d’un large public ainsi qu’offrir un espace de publication, notamment aux jeunes chercheurs. En d’autres termes, faire œuvre de connaissance.
13Nouveaux lecteurs et peut-être futurs auteurs, dans l’esprit de collaboration et de partage qui caractérise notre entreprise, utilisez et diffusez Patrimoines du sud.
Pour citer cet article
Référence électronique
Le comité scientifique, « Éditorial », Patrimoines du Sud [En ligne], 1 | 2015, mis en ligne le 01 février 2015, consulté le 16 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/874 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/pds.874
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