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Les broderies des Clarisses de Mazamet, chefs-d’œuvre de l’art du XXe siècle dans le Tarn, les œuvres conservées à Nages

Clarisses de Mazamet embroideries, 20th century masterpieces from the Tarn, works conserved in Nages
Josiane Pagnon

Résumés

Présentes pendant plus d’un siècle dans le département du Tarn, les Clarisses de Mazamet ont été de grandes brodeuses. Tout particulièrement entre 1920 et 1940, elles ont offert parmi les plus belles créations brodées de l’Art sacré de la période Art déco. Cet article porte sur les œuvres aujourd’hui conservées au presbytère de Tastavy, mais qui étaient dans la sacristie du monastère jusqu’à sa fermeture fin 2015.

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Tarn, Mazamet, Albi
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Texte intégral

  • 1 - Source : interview radio de Sœur Marie Joie, dernière abbesse, quelques jours avant la fermeture. (...)

1À la fin de l’année 2015, avec l’humilité et la discrétion qui les ont toujours caractérisées, les Clarisses de Mazamet ont fermé définitivement les portes de leur monastère. Les cinq dernières sœurs ont décidé individuellement de la communauté dans laquelle elles souhaitaient demeurer1. Les éléments matériels de leur couvent ont été dispersés, et le présent article est consacré aux œuvres maintenant conservées à Nages, dans le sud du Tarn. Certaines des broderies sont d’exceptionnelle qualité ; elles sont exposées chaque année, de juillet à septembre, au presbytère de Tastavy.

  • 2 - On trouvera plusieurs fois cité l'ouvrage de Cécile Menuset : La peinture à l'aiguille par les cl (...)
  • 3 - Cf. Textiles sacrés du Tarn. Exposition [La Bastide-Rouairoux, musée du Textile, 1er juillet-31 o (...)

2Les Clarisses sont présentes à Mazamet à partir de 1887 et s’installent en 1894 dans les bâtiments neufs de leur monastère. Sœur Marie Bonaventure, mère fondatrice, initie les activités de couture/broderie (atelier saint Michel) et de peinture (atelier saint Gabriel), tant à l’intention des églises du secteur, que des missions lointaines et des pauvres de Mazamet (fig. 1). Certaines moniales avaient suivi une formation aux Beaux-Arts (les sources ne précisent pas où) et les deux activités de création et d’exécution brodée des dessins sont ici très liées. La montée en qualité des productions du monastère, même s’il est totalement exclu de l’afficher dans une communauté religieuse où l’humilité est une vertu première, tient aux compétences particulières de certaines sœurs, qui en formèrent d’autres. La première réalisation d’une pièce exceptionnelle est citée en 1907, quand les Clarisses offrent à Mgr Mignot, archevêque d’Albi, une mitre « brodée en points à jour d’or sur linon »2. Au fil des années, la réputation de l’atelier de broderie croît. À Nages, sont conservés des ornements ayant appartenu en propre au monastère de Mazamet, donc le plus souvent des œuvres à l’iconographie intimement liée à l’ordre franciscain. La « collection » comprend des dessins rehaussés de couleur, préparatoires à l’ornement de Notre-Dame de la Drèche3, deux ensembles réalisés en 1924 et 1936-1938, ainsi que deux mitres revenues au monastère après avoir servi à des évêques.

Fig. 1

Fig. 1

Nages (Tarn), presbytère de Tastavy, dessin préparatoire pour devant de dalmatique, destinée au sanctuaire de Notre-Dame de la Drèche, Albi, 1943

M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie

Ornement dit de l’arbre franciscain

  • 4 - MENUSET, op. cit. note 2, p. 34-35 et 101-102.
  • 5 - Toutes les dimensions indiquées dans l'article sont en centimètres. Hauteur milieu dos : 112 ; ha (...)

3L’ornement dit à l’arbre franciscain, commandé par le « Père Zacharie, capucin de la Province de Toulouse, pour son exposition en faveur des œuvres missionnaires4 » a été commencé en janvier 1924 et terminé pour le 23 mai de la même année. La chasuble5, de couleur blanche, de coupe ample, n’est accompagnée à Tastavy que d’une étole et d’un manipule (fig. 2). L’étole – dont il faut rappeler qu’elle est la pièce symboliquement la plus importante d’un ornement liturgique - est ornée des médaillons représentant saint Louis roi (1214-1270) et sainte Élisabeth de Hongrie (1207-1231), saints du XIIIe siècle très attachés à l’ordre des Frères mineurs - Élisabeth, souveraine de Thuringe, appartenait au tiers-Ordre franciscain. Le manipule est orné de médaillons figurant sainte Jeanne de Valois (1464-1505), fille de Louis XI et fondatrice des Annonciades de Bourges dont les Règles furent écrites par un franciscain, et saint Roch (1350-1378).

Fig. 2

Fig. 2

Nages (Tarn), presbytère de Tastavy, étole et manipule de l’ornement « à l’arbre franciscain », 1924

M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie

4L’iconographie de la chasuble est très riche. Dans le dos, autour de la figure du Christ en croix entouré des saintes femmes et d’anges en conversation, un chêne déploie ses branches ; tronc et ramures sont habités de personnages masculins importants de l’ordre (fig. 3) : de bas en haut, saint François d’Assise (1181-1226), italien, fondateur de l’ordre des frères mineurs ; saint Antoine de Padoue (1195-1231), portugais, grand prédicateur érudit ; saint Bonaventure (1217-1274), italien, théologien, ministre général des Franciscains ; saint Pierre Regalat (mort en 1456), espagnol, fondateur de la Congrégation de l’Observance régulière ; saint Yves de Tréguier (1253-1303), français, docteur en théologie et en droit, défenseur des pauvres, et saint Didacus ou Diego d’Alcala (1400-1463), espagnol, frère lai franciscain, d’une dévotion absolue envers les humbles.

5Sur les médaillons des branches de gauche, de bas en haut, sont figurés saint Bérard (mort en 1220), italien, missionnaire en terre musulmane, parmi les premiers martyrs de l’ordre ; le Bienheureux Duns Scot (1266-1308), écossais, grand théologien ; saint Jean de Capistran (1386-1456), italien, prédicateur franciscain ; saint Pierre d’Alcántara (1499-1562), espagnol, dans le mouvement de l’Observance ; saint François Solano (1549-1610), espagnol, missionnaire mort au Pérou ; saint Pacifique de San Severino (1653-1721), capucin italien ; saint Félix de Nicosie (1715-1787), chypriote, frère lai capucin analphabète, quêteur pour les pauvres ; le Bienheureux Jean-Baptiste-Marie Vianney, dit le Curé d’Ars (1786-1859), français, saint patron des prêtres. Dans les médaillons des branches de droite, de bas en haut, sont brodés les bustes de saint Louis d’Anjou (1274-1297), français, petit neveu de saint Louis ; saint Thomas de Tolentino (1255-1321), italien, missionnaire martyr en Asie ; saint Jacques de la Marche (1393-1476), italien, prédicateur et légat apostolique ; saint Félix de Cantalice (1515-1587), italien, quêteur capucin ; saint Laurent de Brindes (1559-1619), italien, capucin dont l’activité apostolique et diplomatique fut intense ; saint Léonard de Port Maurice (1676-1751), italien, franciscain qui développa la pratique du chemin de croix ; saint Fidèle de Sigmaringen (1578-1622), allemand, prédicateur capucin assassiné pour raisons religieuses ; saint Pierre Baptiste, provincial franciscain, qui fit partie des 26 martyrs de Nagasaki en 1597.

Fig. 3

Fig. 3

Nages (Tarn), presbytère de Tastavy, vue d’ensemble du dos de la chasuble dite à l’arbre franciscain, 1924

M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie

6Sur le devant de la chasuble, un autre chêne étend sa ramure. La Vierge, mère des Franciscains, est placée au départ des branches, entourée d’un chœur d’anges, musiciens et chanteurs. L’arbre est habité de personnages féminins insignes dans l’ordre, à l’exception de deux hommes (fig. 4). De bas en haut, on peut voir sainte Claire (1194-1253), italienne, fondatrice des Clarisses ; sainte Hélène de Padoue (morte en 1251), clarisse italienne ; sainte Agnès d’Assise (sœur cadette de Claire, morte en 1253) ; la Bienheureuse Isabelle de France (1225-1270), fille de Blanche de Castille, clarisse fondatrice de l’abbaye de Longchamp ; la Bienheureuse Agnès de Prague (1205-1282), clarisse, fille du roi de Bohême, et la Bienheureuse Marguerite de Lorraine (1463-1521), française, duchesse de Lorraine et clarisse.

7Les médaillons des branches de gauche, de bas en haut, montrent la Bienheureuse Philippa Mareri (morte en 1236), italienne, fondatrice des Clarisses de Rieti ; sainte Claire de Rimini (1280-1326), italienne, clarisse ; sainte Colette de Corbie (1381-1447), française, clarisse réformatrice ; « Jeanne d’Arc hérétique » (1412-1431) ; la Bienheureuse Baptista Varani (1458-1524), italienne, mystique clarisse ; sainte Véronique de Julianis (1660-1727), italienne, mystique capucine, et saint Elzéar de Sabran (1285-1323) italien, régent du royaume de Naples et tertiaire de l’Ordre de saint François. Dans les médaillons des branches de droite, de bas en haut figurent la Bienheureuse Salomé (1211-1268), princesse polonaise, clarisse ; sainte Angèle de Foligno (1248-1309), italienne, mystique du tiers ordre de saint François ; sainte Catherine de Bologne (1413-1463) italienne, mystique clarisse ; la Bienheureuse Louise de Savoie (1462-1503) française, clarisse ; sainte Hyacinthe Mariscotti (1585-1640) italienne, fondatrice des Oblates de Marie ; sainte Marie Françoise (des Cinq plaies, 1715-1791) italienne, mystique du tiers ordre de saint François ; saint Joseph de Cupertino (1603-1663) italien, franciscain célèbre pour ses lévitations.

Fig. 4

Fig. 4

Nages (Tarn), presbytère de Tastavy, vue d’ensemble du devant de la chasuble dite à l’arbre franciscain, 1924

M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie

  • 6 - Chaleureux remerciements à Cédric Trouche, responsable-adjoint des archives diocésaines, pour son (...)
  • 7 - Voile : largeur : 55 ; hauteur : 53 ; bourse : 23 x 22 ; pale : 17,2 x 17,2.

8Les trois pièces accessoires manquantes ont pu être localisées aux archives diocésaines d’Albi6. Sur le voile de calice, figure saint Pascal Baylon (1540-1592), espagnol, franciscain célèbre pour sa dévotion à la sainte Eucharistie, au centre et, aux quatre angles, saint Fidèle de Sigmaringen ; saint Joseph de Copertino, saint Elzéar et saint Félix de Nicosie, ces quatre derniers ayant déjà été mis à l’honneur sur la chasuble. La bourse montre saint Bernard de Sienne (1380-1444), italien, orateur franciscain, avec le saint Nom de Jésus, et la pale – objet le plus proche des espèces consacrées - est à l’effigie de saint Joseph7.

Fig. 5

Fig. 5

Albi (Tarn), archives diocésaines, fonds des Clarisses de Mazamet, voile de calice, bourse de corporal et pale de l’ornement dit à l’arbre franciscain, 1924

M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie

  • 8 - Pour le crucifix de Saint-Damien, voir ici. Cécile Menuset indique une miniature de Liberal de Vé (...)

9Les brodeuses créaient leurs propres dessins mais suivaient aussi des modèles, notamment ici le célèbre crucifix du XIIe siècle de la chapelle Saint-Damien d’Assise8, aujourd’hui dans la basilique Sainte-Claire d’Assise. Les broderies de soie sont exécutées au point passé et appliquées sur un fond de satin blanc ; elles sont exécutées au point passé ; les broderies métalliques sont fixées au point de couchure ; les brodeuses utilisent différentes sortes de filé ou frisé or. Pour les figures, elles affectionnent particulièrement un camaïeu de teintes qui vont du blanc au marron et qu’elles nomment « camée d’albâtre ». Si la technique est maîtrisée, le dessin reste très classique et proche du style néogothique.

  • 9 - Longueur : 223 ; hauteur : 29,5.

10On peut qualifier dans les mêmes termes un tour d’autel en satin blanc avec broderies d’applications9 (fig. 6, 7) : sept médaillons entourés de tiges de rosiers en boutons ou fleuris. Les franges à bouillonnés, sont associées à huit glands, le tout en métal doré.

Fig. 6

Fig. 6

Nages (Tarn), presbytère de Tastavy, vue d’ensemble du tour d’autel, vers 1920-1925 ?

M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie

  • 10 - Merci à Danièle Véron-Denise d'avoir précisé cette iconographie mariale.

11À chaque extrémité de la pièce, figurent les bustes de sainte Louise de Marillac (1591-1660) et de saint Vincent de Paul (1581-1660). Les deux personnages ont créé les Filles de la Charité qui se consacrent aux malades, au service corporel et spirituel des pauvres. Dans cinq mandorles, sont figurées quatre scènes d’apparitions de la Vierge et une de Jésus, que l’on voit remettre le scapulaire à une Fille de la Charité (reconnaissable au voile dont les ailes sont relevées vers le haut). Les trois scènes centrales rappellent les apparitions de la Vierge à sainte Catherine Labouré, entre juillet et décembre 183010. On peut s’interroger sur cette œuvre, dont l’iconographie est extérieure au monde des Frères mineurs ; la broderie est de qualité professionnelle mais est-ce vraiment une réalisation des Clarisses de Mazamet ? ou un cadeau d’une autre communauté ?

Fig. 7

Fig. 7

Nages (Tarn), presbytère de Tastavy, détail du tour d’autel : Louise de Marillac, vers 1920-1925

M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie

Sœur Marie de la Grâce

12Dans le courant de l’année 1926, les sœurs sollicitent l’avis d’une artiste brodeuse dont la bonne réputation leur est parvenue, Sabine Desvallières. Fille aînée de Georges et Margueritte Desvallières, elle est née en 1891. Son père est un peintre parisien à la renommée nationale et elle a été élevée dans un milieu d’artistes – Gustave Moreau est son parrain, Maurice Denis est un proche. Elle brode dès l’enfance en créant très tôt ses propres dessins :

  • 11 - Sœur Marie de la Grâce par une de ses compagnes. Mazamet, monastère Sainte-Claire, s. d.

« Elle cherchait dans la nature la source presque exclusive de ses inspirations et la gamme vibrante des vignes vierges d’automne qui enguirlandaient ses fenêtres lui fournit le thème harmonieux de ses premiers travaux »11.

  • 12 - BUS, Charles du. « Deux aspects de l’art urbain », Gazette des Beaux-Arts, second semestre 1914, (...)

13Elle est à l’origine d’innovations telles que l’emploi de matériaux originaux et moins luxueux, s’adaptant à de modestes budgets. Charles du Bus, en 1914, écrit que « la broderie sacrée inspire heureusement Melle Sabine Desvallières, qui, de simples ficelles, sait faire aux toiles les plus humbles une parure de mystique fraîcheur »12. Elle expose très tôt dans les galeries et au Salon de la Société nationale des Beaux-Arts. Très croyante, elle aspire à travailler ou à faire travailler pour l’Église ; elle crée ainsi un atelier de broderie à Seine-Port (Seine-et-Marne), fait partie de la Société de Saint-Jean qui aide les églises ; dans les ateliers d’Art Sacré, elle est la maîtresse de la section broderie. Mais elle n’est pas du tout gestionnaire et son atelier décline sur le plan économique, du fait de sa générosité envers ses clients. Sa visite chez les Clarisses de Mazamet est décisive ; elle réalise que sa place est là et entre en clôture dès le 20 septembre de la même année, en évitant de revoir ses parents, de crainte de se laisser attendrir par leur tristesse.

  • 13 - Beauté et pauvreté, op. cit. note 8, p. 207-208.

14Son arrivée au monastère apporte un vent de renouveau dans les créations, à un moment où les commandes affluent. Elle commence par participer au chef-d’œuvre qu’est l’ornement pontifical offert au pape Pie XI en 1928, pour le septième centenaire de la mort de saint François d’Assise13. Elle décède jeune, dix ans plus tard, mais son apport aux chefs-d’œuvre du monastère est certain.

Deux mitres épiscopales

  • 14 - Hauteur : 25,4 ; hauteur fanon : 28 ; largeur à la base : 29.

15On peut s’étonner de la présence à Tastavy de deux mitres brodées, l’une pour Mgr Moussaron et l’autre pour Mgr Challiol. Jean-Joseph Moussaron est né en 1877 à Tournecoupe (Gers) et décédé en 1956. Archidiacre de Lectoure, il est nommé évêque auxiliaire d’Auch en 1929. Les Clarisses lui font une première mitre14, pour son ordination épiscopale, qui a lieu le 6 janvier 1930. Il devient évêque de Cahors (Lot) en 1936, puis archevêque d’Albi (Tarn) en 1940. C’est pourquoi, en 1939, les Clarisses lui font une seconde mitre, en rapport avec sainte Cécile d’Albi. Il aurait pu rendre aux Clarisses une mitre qu’il ne pouvait plus utiliser. Cependant, le cartel de l’œuvre indique que la mitre est retournée au monastère à la mort du prélat. L’iconographie très gersoise de cette mitre a empêché de la proposer à un autre évêque.

16Sur l’avers de l’œuvre, figurent l’Annonciation et la Nativité dans les cantons, la colombe du Saint Esprit, saint Joseph et la Vierge à l’Enfant d’Auch (sancta Maria Auscorum) en titre, saint Jean L’Évangéliste et saint Luc sur le bandeau frontal (fig. 8). Sur l’image de l’Annonciation, le positionnement du bouquet de lys et des personnages n’est pas sans rappeler le célèbre tableau du Siennois Simone Martini.

Fig. 8

Fig. 8

Nages (Tarn), presbytère de Tastavy, vue d’ensemble de l’avers de la mitre de Mgr Moussaron, 1930

M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie

17Au revers, sont représentés l’Adoration des Mages et l’Adoration des bergers dans les cantons, saint Clair et saint Pierre apôtre en titre, saint Marc et saint Matthieu sur le bandeau frontal (fig. 9). En partie inférieure des fanons, les bustes de sainte Quiterie, d’Aire-sur-l’Adour, et de saint Orens, évêque d’Auch au IVe siècle, mettent à l’honneur deux saints locaux. La mitre est entièrement brodée. Le fond de fils de soie violets tranche avec les filés or doubles fixés au point de couchure, alors que les figures sont exécutées à la peinture à l’aiguille. L’usage de fils de fixation multicolores permet des nuances délicates et vivantes, imitant l’or nué. La devise Utrique fidelis, qui signifie : « à l’un et à l’autre fidèle », est brodée, sur les fanons de la mitre, mais également sur le molleton de satin blanc qui est glissé dans la coiffure lorsqu’elle est rangée (fig. 10).

Fig. 9

Fig. 9

Nages (Tarn), presbytère de Tastavy, vue d’ensemble du revers de la mitre de Mgr Moussaron, 1930

M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie

Fig. 10

Fig. 10

Nages (Tarn), presbytère de Tastavy, molleton de la mitre de Mgr Moussaron, 1930

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  • 15 - Hauteur : 27 ; hauteur fanons : 28,7 ; largeur de la base : 28 ; largeur au sommet : 32.
  • 16 - Merci à René Andrieu, aux archives diocésaines de Rodez, qui a confirmé l'appartenance de cette m (...)
  • 17 - La notice du catalogue Beauté et pauvreté, op. cit. note 8, p. 209, est tout à fait erronée quant (...)
  • 18 - En partie supérieure des fanons, le M surmonté d'une croix entouré de onze étoiles rappelle (sans (...)
  • 19 - Estampe visible en détail notamment sur le site des collections des musées d’art et d’histoire de (...)

18La seconde mitre porte les armoiries de Mgr Challiol15. Charles Challiol est né à Albi le 21 mars 1872 et il est décédé le 11 mars 1948. Nommé évêque de Rodez et de Vabres en 1925 (devise Totus singulis16), il occupera ce siège épiscopal jusqu’à sa mort17. Sur la face avant, apparaît la Vierge de la rue du Bac18 entourée d’anges musiciens, tandis que la face arrière est ornée du saint patron de l’évêque, saint Charles Borromée (fig. 11, 12). La scène de saint Charles – excepté les petits anges musiciens - est copiée d’une gravure de Gérard Edelinck (1640-1707), exécutée d’après un tableau de Charles Le Brun (pour l’autel de la chapelle saint Charles de l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, à Paris)19. Un clerc soulève un pan de l’habit du saint, révélant ses pieds nus et blessés, sous la pourpre. Avec la corde autour du cou, les pieds écorchés rappellent les processions pénitentielles menées par le saint pendant la peste de 1576, à Milan.

Fig. 11

Fig. 11

Nages (Tarn), presbytère de Tastavy, avers de la mitre dite de Mgr Challiol, 1925

M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie

  • 20 - Le molleton de satin rouge de cette mitre est conservé aux archives diocésaines d'Albi.

19La totalité de la mitre est brodée, sur un fond de soie marron, qui tranche avec les filés or doubles positionnés au point de couchure ; les figures sont exécutées à la peinture à l’aiguille. L’usage de fils colorés pour les points de fixation est signe de renaissance de l’ancienne pratique de l’or nué, notamment pour le paysage à l’arrière-plan de la scène de saint Charles. Les deux anges, debout sur la pointe des pieds, soufflent dans des trompettes qui sonnent les louanges du saint homme ; leur canon longiligne, les ailes incurvées et étirées, les cheveux coupés courts au carré affirment les caractéristiques de l’esthétique Art Déco20.

Fig. 12

Fig. 12

Nages (Tarn), presbytère de Tastavy, revers de la mitre dite de Mgr Challiol, 1925

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1938 : l’année du jubilé du monastère

  • 21 - Long voile rectangulaire utilisé par l'acolyte lorsqu'il doit tenir la mitre épiscopale, ainsi qu (...)
  • 22 - MENUSET, op. cit. note 2, p. 115. Chasuble : hauteur milieu dos : 117 ; hauteur milieu devant : 1 (...)

20L’ornement prévu pour les fêtes du jubilé est commencé en août 1936, mais bien des commandes ralentissent son avancée ; est-ce cette intense activité qui fait repousser les cérémonies à 1938 ? L’ornement porte néanmoins la date de 1937. À l’origine, il comprenait en plus des cinq pièces habituelles d’un ornement complet (chasuble, étole, manipule, voile de calice, bourse de corporal) deux dalmatiques, deux chapes d’assistants, un voile de diacre, un voile de pupitre, deux voiles de porte-missel, un grémial, un conopée, un devant d’autel pour la salle capitulaire, une étole pastorale et celle de l’assistant, cinq wimpas21 pour les acolytes, la mitre avec son porte-mitre, et les sandales22 (fig. 18). Le tout est prêt pour la grande fête du 8 août 1938, que célèbrent archevêque et évêques, avec 300 convives au monastère.

21Le thème iconographique est celui de l’Enfant de Jésus de Prague, en remerciement de sa protection, bien nécessaire au cours de ces années où l’inquiétude grandit. Même si la dévotion a été initiée par les Carmes, elle s’étend à toute la communauté catholique européenne depuis le XIXe siècle. L’Enfant est représenté, tant sur la chasuble (fig. 13) que sur une chape, deux tours d’autel et même une mitre ; il est vêtu de dentelles, couronné et portant divers attributs royaux, dressé au-dessus des effluves d’un brûle-parfum, et entouré d’anges.

Fig. 13

Fig. 13

Nages (Tarn), vue d’ensemble du dos de la chasuble du Cinquantenaire, 1937

M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie

22La base de l’ornement est fournie par une série de châles de soie blancs offerts à l’abbaye. Par exemple, le dos de la chasuble est constitué d’un châle (coupé en deux sur la diagonale) dont on a placé les dessins symétriquement. Pour la chape, deux châles sont agencés, l’un pour le dos (don de Mme Meunier) et l’autre, pour les devants (don de Melle Dupousier) (fig. 14). La partie dos est elle-même faite de quatre morceaux découpés et ré-agencés (dont deux triangulaires au milieu du dos). Sur ces fonds, sont représentés des narcisses et d’autres fleurs, des oiseaux de paradis (chasuble), des paons (chape).

Fig. 14

Fig. 14

Nages (Tarn), vue d’ensemble de la chape du Cinquantenaire, 1937

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23Pour réaliser les tours d’autel, un don fort à propos de pièces rectangulaires a permis de continuer l’ensemble. Les étoffes sont dites de Chine, à la fois parce que le tissu est un crêpe de Chine, mais aussi à cause des broderies au passé plat qui les ornent – caractéristiques des broderies asiatiques. Les religieuses ont souligné ces broderies blanches de filés or ou de soie jaune. Le monastère de Mazamet est représenté en partie inférieure du dos de la chasuble. Comme pour l’arbre franciscain, les Clarisses préfèrent les figures en « camaïeu d’albâtre » et choisissent ici un tissu d’un très beau vert qui fait ressortir les ors et les blancs (fig. 15). Le voile huméral est fait d’un seul morceau d’étoffe, une laize.

Fig. 15

Fig. 15

Nages (Tarn), ornement du Cinquantenaire, tour d’autel, macro-photographie du fond vert, 1937

M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie

24L’ensemble conservé au presbytère de Tastavy est constitué d’une chasuble, une étole, une bourse de corporal, deux tours d’autel, une chape et un voile huméral. Les archives diocésaines d’Albi conservent une mitre (avec son molleton), le tour d’autel de la salle capitulaire et deux dalmatiques (fig. 16, 17).

Fig. 16

Fig. 16

Albi (Tarn), archives diocésaines, fonds des Clarisses de Mazamet, mitre, 1937

M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie

Fig. 17

Fig. 17

Albi (Tarn), archives diocésaines, fonds des Clarisses de Mazamet, dalmatique, 1937

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25Lors des messes pontificales, l’évêque porte des chaussures réservées à ces offices, appelées sandales liturgiques. La paire conservée au presbytère de Tastavy est en drap d’or brodé et doublée de cuir blanc (fig. 18). Sur le cou-de-pied, est positionné un nœud fait avec un ruban blanc.
Les broderies blanches sont réalisées au point passé, en coton mercerisé ; les motifs végétaux sont surlignés de cordonnets de soie ou métalliques. L’ornement principal est une croix grecque posée sur une fleur à quadruple rangée de pétales. En plus des fils blancs, des filés or dessinent le bord des pétales et la croix. Le positionnement de certains d’entre eux, imitant les entrelacs celtiques, est une originalité. Ces sandales pourraient avoir fait partie du grand ornement confectionné pour le cinquantième anniversaire du monastère de Mazamet.

Fig. 18

Fig. 18

Nages (Tarn), presbytère de Tastavy, sandales liturgiques, 1937 ?

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26Alors que le grand chantier de fabrication de l’ornement jubilaire était bien entamé, les religieuses décidèrent de faire également une chasuble en l’honneur de sainte Claire et une autre pour saint François d’Assise. Elles furent aidées en cela par des dons supplémentaires de « châles de Chine ».

  • 23 - Hauteur milieu dos : 118 ; hauteur milieu devant : 109 ; envergure : 151.

27Pour la chasuble de sainte Claire23, c’est Madame de Fontenailles qui fournit le fond de la chasuble. Dans le dos, la figure de sainte Claire sort des racines d’un olivier, auxquelles sont attachées les armoiries de l’ordre. Sur le devant, une colombe prend son envol en haut du tronc d’olivier. Les broderies au passé plat figurent des fleurs très riches et non réalistes, des oiseaux (oiseaux de paradis ?) et des papillons (fig. 19).

Fig. 19

Fig. 19

Nages (Tarn), dos de la chasuble dédiée à sainte Claire, 1938

M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie

  • 24 - Hauteur milieu dos : 117 ; hauteur milieu devant : 111 ; envergure : 144.

28Madame de Lastours fournit les tissus de fond pour la chasuble de saint François (fig. 20)24. Dans le dos, des racines d’un chêne est issue la figure en pied de saint François d’Assise. Au niveau des racines, est attaché l’écu portant les « Conformités franciscaines », emblème de l’ordre : le bras nu du Christ croise devant la croix le bras habillé de saint François. Sur le devant, c’est la croix du Christ qui sort des racines, hors la présence du corps de Jésus, mais avec les trois clous de la crucifixion.

Fig. 20

Fig. 20

Nages (Tarn), détail du dos de la chasuble dédiée à saint François d’Assise, 1938

M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie

  • 25 - Hauteur : 96 ; largeur : 47,5.

29La très importante production brodée des Clarisses, qui reste à étudier, se poursuit au moins jusque vers 1960, même si elle semble beaucoup décroître dès 1950. Extrêmement soignée jusqu’aux plus simples réalisations, la broderie perd alors de la qualité et de l’inventivité exceptionnelles des années 1920-1940. Sans connaître les dates précises de ces œuvres, un ensemble de cinq grandes bannières appartient à la dernière phase des broderies mazamétaines ; elles sont brodées au fil de coton25 (fig. 21).

Fig. 21

Fig. 21

Nages (Tarn), bannière de Notre-Dame, vers 1950-1960

M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie

Conclusion

30Les créations des Clarisses de Mazamet constituent, pour l’art français de l’entre-deux-guerres, l’heureux résultat d’éléments convergents : une certaine érudition présidant aux choix iconographiques ; une haute maîtrise dans l’art de broder ; une grande inventivité en phase avec le mouvement de l’Art déco. Une impression de liberté émane de certaines compositions ; pourtant, elles guident le spectateur vers une élévation spirituelle.

31Le fonds déposé aux archives diocésaines d’Albi, fait autant de documents d’archives que de textiles, est d’un intérêt tel qu’il justifiera un second article à venir.

32Aujourd’hui que les moniales, que ces artistes, ne sont plus là, c’est aux admirateurs de leur travail d’en prendre soin dans les meilleures conditions. Il est à souhaiter que la conservation de ces œuvres à Nages, avec exposition annuelle de trois mois au presbytère de Tastavy ne soit qu’une étape avant une destination dans un lieu approprié du Tarn.

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Notes

1 - Source : interview radio de Sœur Marie Joie, dernière abbesse, quelques jours avant la fermeture. N’est plus en ligne.

2 - On trouvera plusieurs fois cité l'ouvrage de Cécile Menuset : La peinture à l'aiguille par les clarisses de Mazamet. Paris, Siloë, 2000. Ici, p. 17.

3 - Cf. Textiles sacrés du Tarn. Exposition [La Bastide-Rouairoux, musée du Textile, 1er juillet-31 octobre 2003], Paris, Somogy, 2003, p. 98-99.

4 - MENUSET, op. cit. note 2, p. 34-35 et 101-102.

5 - Toutes les dimensions indiquées dans l'article sont en centimètres. Hauteur milieu dos : 112 ; hauteur milieu devant : 104 ; envergure : 99. Étole : hauteur : 117 ; largeur : 12 ; manipule : hauteur : 48 ; largeur bas de pièce : 12.

6 - Chaleureux remerciements à Cédric Trouche, responsable-adjoint des archives diocésaines, pour son aide et sa disponibilité.

7 - Voile : largeur : 55 ; hauteur : 53 ; bourse : 23 x 22 ; pale : 17,2 x 17,2.

8 - Pour le crucifix de Saint-Damien, voir ici. Cécile Menuset indique une miniature de Liberal de Vérone - dans un livre de chœur de la cathédrale de Sienne - comme source de l’image de la Vierge. La chasuble a déjà été exposée : cf. Beauté et pauvreté, l'art chez les clarisses de France. Exposition [Paris, centre culturel du Panthéon, 20 septembre 1994], Paris, éditions Éric Koehler, 1994, p. 205-206. Elle a été publiée dans Textiles sacrés du Tarn, op. cit. note 3, p. 100. L'œuvre a été conservée plusieurs années et exposée au début des années 2000 au musée d'art sacré de Saint-Hilaire-du-Harcouët (Manche).

9 - Longueur : 223 ; hauteur : 29,5.

10 - Merci à Danièle Véron-Denise d'avoir précisé cette iconographie mariale.

11 - Sœur Marie de la Grâce par une de ses compagnes. Mazamet, monastère Sainte-Claire, s. d.

12 - BUS, Charles du. « Deux aspects de l’art urbain », Gazette des Beaux-Arts, second semestre 1914, p. 384.

13 - Beauté et pauvreté, op. cit. note 8, p. 207-208.

14 - Hauteur : 25,4 ; hauteur fanon : 28 ; largeur à la base : 29.

15 - Hauteur : 27 ; hauteur fanons : 28,7 ; largeur de la base : 28 ; largeur au sommet : 32.

16 - Merci à René Andrieu, aux archives diocésaines de Rodez, qui a confirmé l'appartenance de cette mitre à Mgr Challiol, qui porte : coupé au 1, de gueules au pélican avec sa piété dans une aire, le tout d'argent. Au 2, d'azur au chevron d'or accosté de trois trèfles de même.

17 - La notice du catalogue Beauté et pauvreté, op. cit. note 8, p. 209, est tout à fait erronée quant au destinataire et à la date de cet objet.

18 - En partie supérieure des fanons, le M surmonté d'une croix entouré de onze étoiles rappelle (sans les deux cœurs) le revers de la médaille miraculeuse de la rue du Bac.

19 - Estampe visible en détail notamment sur le site des collections des musées d’art et d’histoire de Genève.

20 - Le molleton de satin rouge de cette mitre est conservé aux archives diocésaines d'Albi.

21 - Long voile rectangulaire utilisé par l'acolyte lorsqu'il doit tenir la mitre épiscopale, ainsi que sa crosse ou son bougeoir.

22 - MENUSET, op. cit. note 2, p. 115. Chasuble : hauteur milieu dos : 117 ; hauteur milieu devant : 108 ; envergure : 134. Étole : hauteur : 102 ; largeur en partie basse : 14,5. Bourse de corporal : 23 x 23. Chape : hauteur milieu du dos : 140 ; hauteur des orfrois : 126 ; hauteur du chaperon : 51. Tour d'autel de l'autel de l'Enfant Jésus : longueur : 240 ; hauteur : 35,5. Tour d'autel pour le maître-autel : longueur : 264 ; hauteur : 37. Voile huméral : longueur : 246 ; hauteur : 64. Pour les pièces conservées à Albi : dalmatiques : hauteur : 118 ; envergure : 145 ; largeur à la base : 97 ; mitre : hauteur : 23 ; largeur : 32,5 ; hauteur fanons : 29,5.

23 - Hauteur milieu dos : 118 ; hauteur milieu devant : 109 ; envergure : 151.

24 - Hauteur milieu dos : 117 ; hauteur milieu devant : 111 ; envergure : 144.

25 - Hauteur : 96 ; largeur : 47,5.

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Table des illustrations

Titre Fig. 1
Légende Nages (Tarn), presbytère de Tastavy, dessin préparatoire pour devant de dalmatique, destinée au sanctuaire de Notre-Dame de la Drèche, Albi, 1943
Crédits M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie
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Titre Fig. 2
Légende Nages (Tarn), presbytère de Tastavy, étole et manipule de l’ornement « à l’arbre franciscain », 1924
Crédits M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie
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Fichier image/jpeg, 60k
Titre Fig. 3
Légende Nages (Tarn), presbytère de Tastavy, vue d’ensemble du dos de la chasuble dite à l’arbre franciscain, 1924
Crédits M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/787/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 176k
Titre Fig. 4
Légende Nages (Tarn), presbytère de Tastavy, vue d’ensemble du devant de la chasuble dite à l’arbre franciscain, 1924
Crédits M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/787/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 172k
Titre Fig. 5
Légende Albi (Tarn), archives diocésaines, fonds des Clarisses de Mazamet, voile de calice, bourse de corporal et pale de l’ornement dit à l’arbre franciscain, 1924
Crédits M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie
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Fichier image/jpeg, 104k
Titre Fig. 6
Légende Nages (Tarn), presbytère de Tastavy, vue d’ensemble du tour d’autel, vers 1920-1925 ?
Crédits M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie
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Titre Fig. 7
Légende Nages (Tarn), presbytère de Tastavy, détail du tour d’autel : Louise de Marillac, vers 1920-1925
Crédits M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie
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Titre Fig. 8
Légende Nages (Tarn), presbytère de Tastavy, vue d’ensemble de l’avers de la mitre de Mgr Moussaron, 1930
Crédits M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie
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Titre Fig. 9
Légende Nages (Tarn), presbytère de Tastavy, vue d’ensemble du revers de la mitre de Mgr Moussaron, 1930
Crédits M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie
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Titre Fig. 10
Légende Nages (Tarn), presbytère de Tastavy, molleton de la mitre de Mgr Moussaron, 1930
Crédits M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie
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Titre Fig. 11
Légende Nages (Tarn), presbytère de Tastavy, avers de la mitre dite de Mgr Challiol, 1925
Crédits M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie
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Titre Fig. 12
Légende Nages (Tarn), presbytère de Tastavy, revers de la mitre dite de Mgr Challiol, 1925
Crédits M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie
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Titre Fig. 13
Légende Nages (Tarn), vue d’ensemble du dos de la chasuble du Cinquantenaire, 1937
Crédits M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie
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Titre Fig. 14
Légende Nages (Tarn), vue d’ensemble de la chape du Cinquantenaire, 1937
Crédits M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie
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Fichier image/jpeg, 124k
Titre Fig. 15
Légende Nages (Tarn), ornement du Cinquantenaire, tour d’autel, macro-photographie du fond vert, 1937
Crédits M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie
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Fichier image/jpeg, 284k
Titre Fig. 16
Légende Albi (Tarn), archives diocésaines, fonds des Clarisses de Mazamet, mitre, 1937
Crédits M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie
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Fichier image/jpeg, 476k
Titre Fig. 17
Légende Albi (Tarn), archives diocésaines, fonds des Clarisses de Mazamet, dalmatique, 1937
Crédits M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie
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Fichier image/jpeg, 384k
Titre Fig. 18
Légende Nages (Tarn), presbytère de Tastavy, sandales liturgiques, 1937 ?
Crédits M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie
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Fichier image/jpeg, 112k
Titre Fig. 19
Légende Nages (Tarn), dos de la chasuble dédiée à sainte Claire, 1938
Crédits M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie
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Fichier image/jpeg, 160k
Titre Fig. 20
Légende Nages (Tarn), détail du dos de la chasuble dédiée à saint François d’Assise, 1938
Crédits M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/787/img-20.jpg
Fichier image/jpeg, 208k
Titre Fig. 21
Légende Nages (Tarn), bannière de Notre-Dame, vers 1950-1960
Crédits M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie
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Pour citer cet article

Référence électronique

Josiane Pagnon, « Les broderies des Clarisses de Mazamet, chefs-d’œuvre de l’art du XXe siècle dans le Tarn, les œuvres conservées à Nages »Patrimoines du Sud [En ligne], 9 | 2019, mis en ligne le 01 mars 2019, consulté le 07 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/787 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/pds.787

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Auteur

Josiane Pagnon

Chercheur à l’Inventaire général du patrimoine, conseil régional d’Occitanie

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