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Dossier

Un livre d’or de la première guerre mondiale illustré par des moniales, à Mazamet (Tarn)

A golden book dating from the First World War illustrated by nuns, in Mazamet (Tarn)
Rémy Cazals

Résumés

L’histoire de la guerre de 1914-1918 éclaire les données fournies sur les soldats de la paroisse Notre-Dame de Mazamet qui ont été tués et qui figurent sur le Livre d’Or constitué par les Clarisses. Elle permet de comprendre la rhétorique des discours prononcés en novembre 1921 dans l’église sous les verrières qui portent aussi les noms des tués. Mais la comparaison des deux listes réserve quelques surprises.

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Texte intégral

1Le livre d’or des morts de la paroisse Notre-Dame de Mazamet à la guerre de 1914-1918 a été réalisé par les sœurs du couvent de Sainte-Claire situé sur le territoire de cette paroisse.

2Le modèle pour l’illustration des pleines pages enluminées a été fourni par La Sainte Bible selon la Vulgate illustrée par Gustave Doré dont l’archevêque d’Albi, Mgr Mignot, avait offert un exemplaire au monastère, en avril 1916. Cette publication de 1866, enrichie de 265 estampes aux amples compositions, eut un retentissement international1.

3Le présent article est avant tout celui d’un historien, qui s’intéresse au livre d’or en l’analysant sous deux aspects, celui de l’information apportée sur les morts de la paroisse et celui de la rhétorique des textes d’accompagnement.

Les morts de la paroisse

  • 2 - Cliquer ici pour voir plus d’images du Livre d’or, sur le portail Ressources de la Région Occitan (...)

4Sur les pages du livre d’or2, chaque nom est accompagné du prénom, de la désignation du quartier où l’homme vivait à Mazamet, de l’unité militaire d’appartenance, du grade éventuel, de l’âge au décès, du lieu et de la date de celui-ci. On ignore comment les sœurs ont obtenu les renseignements. La liste est-elle complète ? Les données sont-elles justes ? Des sondages dans la liste nationale des morts pour la France, sur le site Mémoire des Hommes, montrent de minimes inexactitudes sur l’âge ou la date du décès ; ce ne sont pas vraiment des erreurs et elles ne gênent pas l’analyse. D’autres sont de vraies erreurs. Ainsi Joseph Caminade n’était pas simple soldat au 1er régiment d’infanterie coloniale, mais caporal au 3e Zouaves ; il serait mort le 2 mai 1915 et non le 8 ; Mémoire des Hommes précise le lieu, Sedd-Ul-Bahr sur la péninsule de Gallipoli (alors que les sœurs ont écrit « Cherbourg en Turquie ») (fig. 1).

Fig. 1

Fig. 1

Mazamet (Tarn), paroisse Notre-Dame, double page mentionnant notamment Joseph Caminade

M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie

5Ou bien encore Léon Puech (fig. 5) n’était pas soldat au 9e d’artillerie mais au 360e d’infanterie ; il ne serait pas mort de la grippe espagnole à l’hôpital d’Albi, mais en combat en Belgique, en octobre 1918. Dans ces conditions, nous ne devons pas chercher à tirer de notre analyse des conclusions trop précises. En avançant avec prudence, il est tout de même possible de retenir quelques indications. Surtout, l’idée générale est que c’est l’histoire de la guerre qui peut éclairer le cas des morts de la paroisse, et non le corpus mazamétain qui apporte du nouveau à l’histoire.

Paroisse et commune

6Le monument aux morts de la guerre de 1914-1918 à Mazamet porte 458 noms. En plus de Notre-Dame, il y avait aussi les paroisses catholiques de Saint-Sauveur, Saint-Pierre-des-Plos et Saint-Julien à Roquerlan, ainsi qu’une population de religion protestante.

7169 morts de la paroisse Notre-Dame sont présentés par ordre chronologique du décès, du 11 août 1914 (Ernest Couzinié) jusqu’au 27 février 1919 (Émile Trémoulet) (fig. 2).

Fig. 2

Fig. 2

Mazamet (Tarn), paroisse Notre-Dame, double page d’entrée de la liste des soldats décédés

M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie

8Un dernier (Jean Molinier du 205e RI) est ajouté aux 169, mais avec la mention : « disparu, aucun renseignement n’a pu être obtenu sur sa disparition ». Que nous dit Mémoire des Hommes ? Ce soldat ne se trouve pas parmi les 155 Molinier morts pour la France. Vérification faite, aucun Molinier ne figure dans la liste des fusillés. Mais si on cherchait parmi les Molinié ? Alors on trouve un Jean Molinié du 205e, né à Mazamet, disparu à Tahure le 26 septembre 1915. Ce soldat peu connu est bien le cent soixante et dixième mort de la paroisse (fig. 3).

Fig. 3

Fig. 3

Mazamet (Tarn), paroisse Notre-Dame, double page finale de la liste des soldats décédés

M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie

Les périodes les plus meurtrières de la guerre

  • 1914, pour seulement 5 mois de guerre : 42 morts, dont 11 disparus

  • 1915 : 56 morts, dont 10 disparus

  • 1916, malgré Verdun, le nombre de morts diminue : 25, dont 2 disparus

  • 1917, malgré le Chemin des Dames, nouvelle diminution : 15 morts, dont 1 disparu

  • 1918, reprise de la guerre de mouvement : 29 morts, dont 2 disparus

  • 1919, encore 3 morts en début d’année, des suites de leurs blessures

9Ce tableau est conforme à ce que l’on sait au niveau national. La guerre de mouvement en 1914 a provoqué d’énormes pertes, pas seulement à cause du pantalon rouge puisque les Allemands, en uniforme feldgrau proche des couleurs de la nature, en ont subi de semblables. Entre le 11 et le 27 août, 11 paroissiens sont morts dans les offensives mal préparées de l’armée française en Alsace, en Lorraine et à Bertrix en Belgique, puis il y eut les batailles autour d’Ypres en novembre et décembre.

10C’est le creusement des tranchées qui a permis aux soldats de se mettre relativement à l’abri, mais les attaques fréquentes de 1915 les faisaient sortir à découvert, sans défense face aux mitrailleuses non détruites. Les lieux-dits de Champagne reviennent fréquemment de mars à mai, puis en septembre-octobre 1915 : Massiges (11 paroissiens y sont morts), Beauséjour, Perthes-les-Hurlus, Bois-Sabot, Mesnil-les-Hurlus, Tahure (fig. 4).

Fig. 4

Fig. 4

Mazamet (Tarn), paroisse Notre-Dame, double page de la liste des soldats décédés, où Massiges revient quatre fois comme lieu de décès

M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie

11La bataille de Verdun a ensuite occupé presque toute l’année 1916, faisant 16 morts parmi les paroissiens, de mars à décembre.

12En 1917, reviennent les noms de l’Aisne : Chemin des Dames, Hurtebise, Berry-au-Bac, Moulin de Laffaux, et Craonne une fois en 1918, année du retour à la guerre de mouvement (offensives allemandes suivies de la dernière offensive des Alliés).

13Enfin, à diverses dates, apparaissent des noms de lieux à Gallipoli et en Grèce, au Maroc et au Sénégal. L’artilleur Léon Rouanet, du Nouvela, est mort le 19 mars 1918 dans un accident de chemin de fer près de Châlons-sur-Marne. Georges Martet, maréchal des logis au 9e Cuirassiers a été tué par une bombe d’avion tombée en plein sur l’hôpital où on le soignait, également à Châlons. Trois soldats sont morts de leurs blessures en revenant de captivité. Le cas de Joseph Farenc doit être souligné car il était vicaire à Notre-Dame. Le livre d’or indique qu’il est mort le 16 octobre 1918 à Mazamet même, « mobilisé sur place comme infirmier ». Sa fiche dans Mémoire des Hommes précise qu’il est mort d’une broncho-pneumonie grippale à l’hôpital auxiliaire n° 10 à Mazamet (fig. 5).

Fig. 5

Fig. 5

Mazamet (Tarn), paroisse Notre-Dame, double page de la liste des soldats décédés, où apparaît le nom de Joseph Farenc

M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie

L’âge des morts

  • 60 morts avaient entre 20 et 24 ans

  • 36 morts entre 25 et 29 ans, ce qui fait 96 morts n’ayant pas atteint l’âge de 30 ans

  • 41 morts de 30 à 34 ans

  • 19 morts de 35 à 39 ans

  • 11 morts de 40 à 44 ans

  • 3 morts de 45 à 47 ans (les plus âgés ne se trouvaient pas dans des unités combattantes).

14Les jeunes ont été les plus touchés, ce qui est conforme aux constatations effectuées au plan national. Ce fait doit être souligné. Les hommes très âgés que nous avons pu voir dans les années 1950 et 1960 au monument aux morts le 11 novembre étaient les survivants d’une terrible guerre qu’ils avaient faite dans leur jeunesse, qui avait fracassé leur jeunesse et qui avait tué leurs jeunes camarades.

Armes et unités

  • Non mentionné : 2

  • Artillerie : 12

  • Cavalerie : 3

  • Génie : 2

  • Train des équipages : 1

  • Sections d’infirmiers : 3

  • Administration : 1

15Infanterie : 146 Sur ces 146, 48 appartenaient à des régiments régionaux (RI = régiment d’infanterie) :

  • 12 morts au 15e RI d’Albi et 1 à son régiment de réserve, le 215

  • 12 au 143e RI de Castelnaudary et Carcassonne et 1 à son régiment de réserve, le 343

  • 7 au 53e RI de Perpignan et 1 à son régiment de réserve, le 253

  • 7 au 80e RI de Narbonne

  • 7 au 81e RI de Montpellier

  • 44 autres morts servaient dans 33 autres régiments métropolitains, les plus divers

  • 40 dans des régiments d’infanterie coloniale

  • 8 étaient des territoriaux

  • 6 appartenaient à des bataillons de chasseurs à pied ou alpins

16Le recrutement n’était donc pas entièrement régional et l’a été de moins en moins au cours de la guerre. Il fallait éviter qu’une même bataille, qui anéantissait un régiment, ne cause des pertes irréparables dans une seule ville ou un seul canton.

Les grades

17Parmi les morts de la paroisse, on note :

  • 2 officiers subalternes (1 lieutenant et 1 sous-lieutenant)

  • 13 sous-officiers

  • 10 caporaux

  • 145 simples soldats

18Il est vraisemblable que cela correspondait à la composition sociale de l’ensemble des mobilisés d’une paroisse comptant beaucoup de simples ouvriers (quartiers des Bausses, de la Finarié, de la Vitarelle) et de paysans de la périphérie.

Décorations

19Dans la liste, 7 morts de la paroisse auraient obtenu des décorations militaires, mais les pages récapitulatives n’en indiquent que 3. Dans ces conditions trop approximatives, il vaut mieux ne pas lancer une analyse sur ce point.

Compléments bibliographiques

20Il m’a paru peu judicieux de charger de notes de bas de page les paragraphes qui précèdent. Mais il est possible de fournir un éclairage sur la situation et les combats des paroissiens de Notre-Dame, sur leurs régiments d’appartenance, sur les dates et lieux de leur décès. La liste des livres qui suit reste cependant limitée à quelques ouvrages récents.

  • 3 - CAZALS et LOEZ, 2012.

21On peut commencer par une approche générale à la fois solide, bien documentée et accessible à un large public : 14-18 Vivre et mourir dans les tranchées3.

  • 4 - CRU, 1929.
  • 5 - CAZALS, 2013.

22Si les descendants ne conservent aucune trace de leur ancêtre dans la guerre, ils peuvent chercher les récits et témoignages d’autres soldats du même régiment, édités ou disponibles dans des dépôts d’archives. Les index de deux livres et d’un travail en ligne permettent de les découvrir. Il s’agit de Témoins4, dont la première édition date de 1929, de l’ouvrage collectif 500 témoins de la Grande Guerre5 et du dictionnaire des témoins en ligne du Collectif de Recherche International et de Débat 14-18. Par exemple, l’index de 500 témoins renvoie à 2 combattants du 15e RI, à 6 du 80e RI, à 4 du 81e, à 6 du 143e pour citer des régiments dans lesquels se trouvaient beaucoup de Mazamétains (pas seulement les morts à la guerre et pas seulement de la paroisse Notre-Dame). Le simple soldat mazamétain Fernand Tailhades du 343e RI était vraisemblablement un paroissien de Saint-Pierre-des-Plos. Son carnet de guerre a été publié dans un livre original qui met en parallèle deux témoignages français et un allemand : Ennemis fraternels 1914-1915, Carnets de guerre et de captivité d’Antoine Bieisse, Hans Rodewald et Fernand Tailhades (Presses universitaires du Mirail, 2002). Fernand Tailhades a été blessé et capturé par les Allemands dans la nuit du 16 au 17 juillet 1915 ; un autre Mazamétain, de la paroisse Notre-Dame, Jean-Baptiste Cugnasse, lui aussi du 343e, avait été tué dans le même secteur des Vosges le 26 juin précédent (fig. 6).

Fig. 6

Fig. 6

Mazamet (Tarn), paroisse Notre-Dame, double page de la liste des soldats décédés, où apparaît le nom de Jean-Baptiste Cugnasse

M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie

23Sur le site Mémoire des Hommes, on peut trouver aussi les Journaux de Marches et Opérations (JMO) des régiments, rédigés par des officiers, utiles mais qui ne disent pas tout, qui évitent de parler des comportements déviants. Entre 2002 et 2014, la Revue du Tarn a consacré trois numéros à thème à la période 1914-1918 qui contiennent notamment des articles de Philippe Bloqué sur le 15e RI d’Albi auquel appartenaient 12 paroissiens de Notre-Dame tués.

  • 6 - SÉGALANT, 2014.
  • 7 - OFFENSTADT, 2012.
  • 8 - PAPPOLA, 2006.

24À propos des batailles, on peut citer quelques titres. Pour 1914 : Mourir à Bertrix, le sacrifice des régiments du Sud-Ouest, 22 août 19146. Le livre franco-allemand d’Antoine Prost et Gerd Krumeich fait le point sur Verdun 1916 (rappelons que 16 paroissiens de Notre-Dame sont morts à Verdun). Le livre collectif Le Chemin des Dames7 ne traite pas seulement de la malheureuse offensive Nivelle d’avril 1917, mais des combats dans ce secteur, de 1914 à 1918 (Urbain Barthas et Louis Ferran sont morts à Berry-au-Bac, Émile Escudié au moulin de Laffaux, Henri Rouyrenc sur le Chemin des Dames en 1917, Raymond Fabre est mort à Craonne le 15 mars 1918). Les Carnets de guerre d’Arnaud Pomiro8 sont un des rares témoignages très détaillés sur les combats de Gallipoli.

  • 9 - ARIBAUD, 1984.
  • 10 - LARCAN et FERRANDIS, 2008.
  • 11 - VIGUIER, 2007.

25Dans Un jeune artilleur de 759, André Aribaud, de Montolieu, décrit admirablement le fonctionnement d’une unité d’artillerie de campagne. Le gros livre d’Alain Larcan et de Jean-Jacques Ferrandis fait le point sur Le Service de Santé aux armées pendant la Première Guerre mondiale10. Pour la vie et les activités d’une ambulance, c’est-à-dire d’un petit hôpital mobile près du front, voir le livre de Prosper Viguier, Un Chirurgien de la Grande Guerre11.

  • 12 - MINET, 2002.
  • 13 - MINET, 2016.

26André Minet a réuni une bibliographie départementale dans la Revue du Tarn12. Le même historien a fourni une étude du monument aux morts de Castres13. Les recherches de Jean-Claude Planes et le site du Militarial de Boissezon peuvent être consultés.

La rhétorique des textes d’accompagnement

27Le livre d’or contient encore le texte de deux discours (le mot « sermon » n’est pas utilisé) prononcés en l’église Notre-Dame par l’abbé Goffre et l’abbé Durand qui se présentent eux-mêmes comme anciens combattants, donc bons connaisseurs des réalités du front. Pour analyser ces deux écrits, il faut d’abord insister sur le contexte : celui de la « fête du souvenir », le 30 novembre 1921. Il semble que ce soit la date du rapatriement de corps d’un ou plusieurs soldats tués. Dans le public occupant l’église, figurent les parents des défunts, et c’est d’abord à eux que s’adressent les orateurs, mais pas seulement, comme nous le verrons.

Un détour, sans quitter le Tarn

  • 14 Dans NELIDOFF et DEVAUX, 2000, on trouvera des articles sur Mgr Mignot, sur l’abbé Birot et le text (...)
  • 15 - BIROT, 2000. Une notice « Birot Louis » figure dans 500 témoins de la Grande Guerre déjà cité.

28Pour nous aider dans l’analyse, il n’est pas inutile de faire un détour par les écrits de l’abbé Birot, petit détour puisque celui-ci était un Tarnais, vicaire général de l’archevêque d’Albi, Mgr Mignot14. Le recueil des écrits de guerre de Louis Birot permet de distinguer trois « styles » selon la nature des textes : notes personnelles, correspondance, homélies15.

29Le premier style est celui des notes journalières sur ses carnets personnels, témoignage direct, authentique. L’aumônier Birot plaint « la pauvre infanterie ». Il connait si bien ses misères qu’il intercède en faveur de mutilés volontaires et qu’il ne condamne pas les fraternisations avec l’ennemi. Dans un passage même, il dit comprendre les frustrations sexuelles de ces jeunes hommes. Quant à ses lettres, elles ont un ton variable, plus ou moins enjoué, plus ou moins grave, selon le moment et le destinataire. Enfin, ses homélies, destinées à être prononcées en public, sont travaillées dans un objectif précis résumé dans la formule :

Dieu a fait cette grâce à notre Pays de l’appeler à remplir ses destinées providentielles, son admirable vocation. Une fois de plus la France est le champion du droit, de la justice et de la liberté.

30Les discours des abbés Goffre et Durand dans le livre d’or de la paroisse Notre-Dame de Mazamet appartiennent à ce troisième « style ».

Le discours de l’abbé Goffre

  • 16 - Dossier Inventaire IM81003122.

31Les états de service de l’abbé Raymond Goffre sont présentés dans l’article de Jean Bastier déjà cité (cf. note 14). Cet abbé a fait toute la guerre dans l’infanterie comme lieutenant puis capitaine ; il a été blessé et décoré. À Mazamet, le 30 novembre 1921, il a compris que son premier devoir était de consolation pour les familles endeuillées. Pour cela, il fallait affirmer que les héros dont le nom se trouve inscrit sur les deux verrières16 de l’église « furent de grands chrétiens et de grands Français au milieu des douleurs indescriptibles qu’ils durent subir » (fig. 7).

Fig. 7

Fig. 7

Mazamet (Tarn), paroisse Notre-Dame, verrière du bras gauche du transept, le Sacré-Cœur, bras largement ouverts, est entouré de sainte Louise de Marillac et de sainte Marguerite-Marie. Signé L. Saint-Blancat, Toulouse. Daté de 1921. Les noms des soldats morts sont écrits dans les bordures.

M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie

32Ils avaient la foi, dit-il, ils ont exprimé leurs sentiments religieux. Sans doute l’abbé s’attend-il à des doutes sur cette affirmation qui pourrait être contredite par de nombreux témoignages directs. Alors il précise que chez ceux qui avaient abandonné toute pratique, la foi « était simplement endormie ». La guerre « leur a appris de nouveau le chemin de l’Église ». Et si on insinue que c’est à cause de la peur, c’est faux, déclare-t-il. Et encore, ils n’ont pas perdu la foi même en voyant que Dieu n’exauçait pas leurs prières et ne mettait pas fin à la guerre. Il peut conclure : « Nous sommes certains qu’ils sont sauvés, car nous n’avons jamais surpris sur leurs lèvres une parole de révolte. Ils ont été soumis, ils ont accepté la mort avec résignation. »

33Quantité de témoignages de combattants pourraient être cités à l’encontre de cette affirmation.

34Une autre caractéristique du style ecclésiastique utilisé par l’abbé Goffre, c’est de s’adresser directement à Dieu : « Vous avez dit aussi sur la Montagne : “Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice parce qu’ils seront rassasiés !” Mais de quoi avaient-ils faim et soif ceux que nous célébrons en ce jour, si ce n’est de la justice ? » La France était le « Chevalier de la légalité, du droit, de la justice » et dans ce combat la France combattait pour Dieu. C’est pourquoi elle peut se tourner vers Dieu et prononcer ces paroles qui concluent le discours :

Je vous demande, Seigneur, au nom de toutes ces victimes, de ces ruines, de toutes ces larmes, je vous demande, je vous supplie de faire que je bénéficie de la Victoire, qu’au moins moi, Votre France, je sois de toutes les nations la plus grande, la plus belle et la plus aimée.

35Pour les trois grandes doubles pages illustrées en reprenant les estampes de Gustave Doré, les Clarisses ont choisi des pages de combat, des passages terriblement dramatiques du Livre des Maccabées, notamment celle où Maccabée supplie le ciel d’envoyer un bon ange à Israël pour le sauver de l’armée de Lysias qui va déferler : « ils se trouvaient encore près de Jérusalem lorsqu’un cavalier vêtu de blanc apparut à leur tête agitant des armes d’or » (2 M, 11, 1-11) ; ils eurent la victoire (fig. 8.)

Fig. 8

Fig. 8

Mazamet (Tarn), paroisse Notre-Dame, double page du livre d’or intitulée St Michel, l’ange des Machabées

M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie

Le discours de l’abbé Durand

  • 17 - et pour qui les Clarisses réalisèrent trois mitres. Cf. article de Josiane Pagnon dans ce même nu (...)

36Le nom de l’auteur du deuxième discours est plus commun et celui-ci est donc plus difficile à identifier, mais il semble bien qu’il s’agisse d’Élie Antoine Durand, né à Revel, qui fut fait prisonnier en 1918 et allait devenir évêque de Montauban en 193517 jusqu’à sa mort en 1939 (voir l’article de Jean Bastier cité en note 14).

37Certains croient que cette guerre sera la dernière, constate l’abbé Durand dans son discours ; lui le souhaite mais n’ose pas l’espérer. Certes, précise-t-il, les peuples ne vont plus s’entr’égorger pour satisfaire les ambitions d’un monarque, pour soutenir les droits contestables d’une dynastie. [Ces mots peuvent faire penser au dernier article de Jaurès, dans La Dépêche du 30 juillet 1914, stigmatisant une dynastie cléricale des bords du Danube, les Habsbourg d’Autriche, mais l’abbé Durand vise évidemment les Hohenzollern, rois de Prusse et empereurs d’Allemagne, qui ne sont pas catholiques.] Quant à la responsabilité d’autres gouvernements dans le déclenchement de la guerre (la Russie tsariste ? la France ?), il n’en est pas question dans le discours de l’abbé, et un syllogisme imparable vaut absolution pour la France : « Nous sommes obligés de convenir que nous n’étions pas prêts à faire la guerre en 1914 ; or c’est bien là une preuve suffisante que nous ne l’avons pas voulue. »

38Mais il reste des causes économiques qui pourraient amener une guerre, l’intensité des conflits qui troublent « les classes d’une même société et tous les peuples de l’Europe ». D’un côté, l’abbé Durand affirme que, dans les traités de paix de 1919, la France s’est montrée trop désintéressée, et d’un autre côté il constate qu’il existe des peuples mécontents qui pourraient reconstituer leur force et se lever de nouveau pour provoquer les autres.

  • 18 - Le livre de John Horne et Alan Kramer, 1914, les atrocités allemandes, fait le point sur la quest (...)

39Je ne sais pas s’il était habile pour l’orateur d’évoquer l’éventualité d’une nouvelle guerre devant ceux qui avaient durement souffert de celle de 1914-1918. Mais il glissa rapidement vers la notion de guerre pratiquée de façon « morale et loyale ». C’est ainsi que nous, les Français, nous l’avons menée, avec le sentiment de l’humanité. À la différence de nos ennemis. « Il y a eu un peuple assez fou, assez barbare, assez orgueilleux et présomptueux pour croire et pour affirmer qu’il était le peuple élu et le missionnaire de Dieu et que tous les autres devaient se courber sous sa puissance. » Et dans la guerre, ce peuple a employé tous les moyens les plus brutaux. Rien n’a été épargné, ni les enfants, ni les vieillards. Ils n’ont pas respecté la pudeur des femmes et des jeunes filles ; ils ont coupé les mains des enfants ; ils ont mis le feu à la bibliothèque de Louvain et à la cathédrale de Reims par simple instinct barbare de destruction, en bons descendants d’Attila18.

40Le 11 novembre 1918, nous aurions pu nous ruer sur leur pays « et leur rendre ce qu’ils nous avaient fait ». Mais nous représentions la chevalerie française, nous combattions pour la justice et la liberté. C’est pour cela, dit l’orateur à trois reprises, que la Sainte Vierge était de notre côté, et pas seulement elle : « Dieu, ni la Sainte Vierge, ni les Saints ne sont pas neutres, et s’il y a un drapeau digne d’envelopper la Mère de Dieu, ce n’est que le Drapeau français. » Ici, l’orateur désigne précisément un motif qui décore une des verrières de l’église (fig. 9).

Fig. 9

Fig. 9

Mazamet (Tarn), paroisse Notre-Dame, verrière du bras droit du transept, la Vierge, drapée dans le drapeau tricolore, incarne la France ; elle est entourée de saint Michel et de Jeanne d’Arc. Signé L. Saint-Blancat, Toulouse. Daté de 1921

M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie

41La Sainte Vierge, Jeanne d’Arc, Saint Michel ont été « les patrons » de l’armée française. « Nous pouvons croire que Dieu est véritablement avec nous. » [Les Allemands disaient : « Gott mit uns. » Le polythéisme antique permettait de répartir les Dieux entre les belligérants, par exemple dans la guerre de Troie : Aphrodite, Poséidon, Hermès du côté des Troyens ; Zeus, Héra, Athéna, Apollon et Artémis avec les Grecs. Le monothéisme conduit à revendiquer le même Dieu dans les deux camps ennemis.]

42L’abbé Durand pense aussi à préparer l’avenir. L’impératif est de se soumettre à la volonté de Dieu. Pour cela, il faut « inspirer à l’enfance le sentiment de la discipline » ; un long paragraphe du discours condamne la mollesse de l’éducation des enfants. Aux jeunes gens et jeunes filles, il dit que leur devoir est de fonder des foyers chrétiens pour élever « des familles nombreuses ». Il s’en prend ensuite aux « gens naïfs » qui croient « que la paix, la tranquillité augmenteront à mesure que les heures de travail diminueront et que les heures de plaisir seront multipliées ». N’écoutez pas « les meneurs » car ils « n’ont le plus souvent d’autre intérêt que de vivre aux dépens de ceux qu’ils trompent ». D’un autre côté, il y a trop de déséquilibre dans les situations et l’abbé invite les riches à » moraliser la fortune ». Il est bon de rappeler ici que Mgr Durand, évêque de Montauban, est décédé en 1939, avant l’arrivée au pouvoir du régime de Vichy qui allait prôner les mêmes idées.

43Quant à la notion de fraternité que l’abbé Durand évoque vers la fin de son discours de Mazamet, « il n’y a qu’un homme, qu’une catégorie d’hommes, qu’une institution dans le monde qui ait le droit d’affirmer cette fraternité ; ce quelqu’un c’est le chrétien, c’est le prêtre, cette institution c’est l’Église catholique ».

Une certaine négligence

44L’abbé Durand, en terminant, fait une rapide allusion aux 171 noms inscrits sur les verrières de l’église Notre-Dame. Visiblement il n’a pas pris le temps de les compter. Il m’a donc fallu le faire, et je l’ai refait et encore vérifié. Les deux listes à notre disposition, celle du livre d’or et celle des verrières, présentent quelques fâcheuses distorsions. Le livre d’or compte 170 noms ; les verrières en comptent 172 ; je redis que ces deux comptages ont été effectués soigneusement et contrôlés. Voici les problèmes que j’ai constatés. Bayssières, Sènes, Yché, présents sur les verrières, sont vraisemblablement Baptiste Vaissières, Marius Cènes et Henri Icher du livre d’or. E. Cabrol et L. Miran du livre d’or sont mentionnés deux fois chacun sur les verrières. Il y a 1 Amalric, 2 Barthès et 1 Escudié sur le livre d’or ; 2 Amalric, 3 Barthès et 2 Escudié sur les verrières. Mais Jean Molinier (ou Molinié), Victor Roques et Fernand Rossignol, inscrits sur le livre d’or, n’apparaissent pas sur les verrières. Ce manque de respect pour les morts est surprenant et témoigne d’une négligence en forte contradiction avec la rhétorique solennelle des discours prononcés par des ecclésiastiques et retranscrits sur le livre d’or. L’abbé Goffre avait exprimé la crainte que des fêtes profanes ne feraient qu’« aviver la douleur de ceux qui pleurent ». On peut se poser cette question : Comment les parents présents dans l’église, mère, épouse, enfants, ont-ils vécu la douleur supplémentaire de constater la négligence dans l’écriture des noms, et surtout l’absence de leur mort sur les verrières ? Il est peu probable qu’on ait un jour réponse à cette question.

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Bibliographie

ARIBAUD, André. Un jeune artilleur de 75. Carcassonne : Fédération audoise des œuvres laïques (col. La mémoire de 14-18 en Languedoc), 1984.

BASTIER, Jean. « Le clergé du Tarn dans la Grande Guerre ». Dans NELIDOFF, Philippe et DEVAUX, Olivier. [colloque, Albi, 19-20 janvier 2000] Christianisme et politique dans le Tarn sous la Troisième République. Toulouse : Presses de l’Université des Sciences sociales de Toulouse, 2000, p. 187-205.

BIROT, Louis. Carnets. Un prêtre républicain dans la Grande Guerre, (présenté par André Minet). Albi : Fédération des Sociétés Intellectuelles du Tarn, 2000.

CAZALS, Rémy et LOEZ, André. 14-18. Vivre et mourir dans les tranchées. Paris : Tallandier, 2012, (collection de poche Texto).

CAZALS, Rémy (dir.). 500 témoins de la Grande guerre. Portet-sur-Garonne : éditions Midi-pyrénéennes, 2013.

CRU, Jean Norton. Témoins : essai d’analyse et de critique des souvenirs de combattants édités de 1915 à 1928. Paris : Les Étincelles, 1929.

HORNE, John et KRAMER, Alan. 1914, les atrocités allemandes. Paris : Tallandier, 2005.

LARCAN, Alain et FERRANDIS, Jean-Jacques. Le Service de Santé aux armées pendant la Première Guerre mondiale. Paris : éditions LBM, 2008.

MINET, André. « Une bibliographie tarnaise de la Grande Guerre ». Revue du Tarn, hiver 2002, n° 188, p. 717-728.

MINET, André. Les morts de Castres à la Grande Guerre, De l’oubli à la mémoire. Castres : Société culturelle du pays castrais, 2016.

NELIDOFF, Philippe et DEVAUX, Olivier. [colloque, Albi, 19-20 janvier 2000] Christianisme et politique dans le Tarn sous la Troisième République. Toulouse : Presses de l’Université des Sciences sociales de Toulouse, 2000.

OFFENSTADT, Nicolas (dir.). Le Chemin des Dames. De l’événement à la mémoire. Paris : Stock, 2004 ; réédition Paris : Perrin, 2012 (Poche).

PAPPOLA, Fabrice. Les carnets de guerre d’Arnaud Pomiro : des Dardanelles au Chemin des Dames. Toulouse : Privat, 2006.

PROST, Antoine et KRUMEICH, Gerd. Verdun 1916, une bataille de légende vue des deux côtés. Paris : Tallandier, 2020.

SÉGALANT, Laurent. Mourir à Bertrix, le sacrifice des régiments du Sud-Ouest, 22 août 1914. Toulouse : Privat, 2014.

VIGUIER, Prosper. Un chirurgien de la Grande Guerre. Toulouse : Privat, 2007.

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Notes

1 - Voir l’exposition virtuelle que lui consacre la Bibliothèque nationale de France.

2 - Cliquer ici pour voir plus d’images du Livre d’or, sur le portail Ressources de la Région Occitanie.

3 - CAZALS et LOEZ, 2012.

4 - CRU, 1929.

5 - CAZALS, 2013.

6 - SÉGALANT, 2014.

7 - OFFENSTADT, 2012.

8 - PAPPOLA, 2006.

9 - ARIBAUD, 1984.

10 - LARCAN et FERRANDIS, 2008.

11 - VIGUIER, 2007.

12 - MINET, 2002.

13 - MINET, 2016.

14 Dans NELIDOFF et DEVAUX, 2000, on trouvera des articles sur Mgr Mignot, sur l’abbé Birot et le texte de Jean Bastier, qui cite les abbés Goffre et Durand, article que j’utiliserai plus loin.

15 - BIROT, 2000. Une notice « Birot Louis » figure dans 500 témoins de la Grande Guerre déjà cité.

16 - Dossier Inventaire IM81003122.

17 - et pour qui les Clarisses réalisèrent trois mitres. Cf. article de Josiane Pagnon dans ce même numéro.

18 - Le livre de John Horne et Alan Kramer, 1914, les atrocités allemandes, fait le point sur la question en montrant et en expliquant la réelle violence contre les civils exercée par les troupes allemandes et en montrant comment est né le mythe des enfants aux mains coupées, que l’abbé Durand reprend sans hésiter.

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Table des illustrations

Titre Fig. 1
Légende Mazamet (Tarn), paroisse Notre-Dame, double page mentionnant notamment Joseph Caminade
Crédits M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie
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Titre Fig. 2
Légende Mazamet (Tarn), paroisse Notre-Dame, double page d’entrée de la liste des soldats décédés
Crédits M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie
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Titre Fig. 3
Légende Mazamet (Tarn), paroisse Notre-Dame, double page finale de la liste des soldats décédés
Crédits M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie
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Titre Fig. 4
Légende Mazamet (Tarn), paroisse Notre-Dame, double page de la liste des soldats décédés, où Massiges revient quatre fois comme lieu de décès
Crédits M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie
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Titre Fig. 5
Légende Mazamet (Tarn), paroisse Notre-Dame, double page de la liste des soldats décédés, où apparaît le nom de Joseph Farenc
Crédits M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie
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Titre Fig. 6
Légende Mazamet (Tarn), paroisse Notre-Dame, double page de la liste des soldats décédés, où apparaît le nom de Jean-Baptiste Cugnasse
Crédits M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie
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Fichier image/jpeg, 526k
Titre Fig. 7
Légende Mazamet (Tarn), paroisse Notre-Dame, verrière du bras gauche du transept, le Sacré-Cœur, bras largement ouverts, est entouré de sainte Louise de Marillac et de sainte Marguerite-Marie. Signé L. Saint-Blancat, Toulouse. Daté de 1921. Les noms des soldats morts sont écrits dans les bordures.
Crédits M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie
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Titre Fig. 8
Légende Mazamet (Tarn), paroisse Notre-Dame, double page du livre d’or intitulée St Michel, l’ange des Machabées
Crédits M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie
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Titre Fig. 9
Légende Mazamet (Tarn), paroisse Notre-Dame, verrière du bras droit du transept, la Vierge, drapée dans le drapeau tricolore, incarne la France ; elle est entourée de saint Michel et de Jeanne d’Arc. Signé L. Saint-Blancat, Toulouse. Daté de 1921
Crédits M. Kérignard © Inventaire général Région Occitanie
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Pour citer cet article

Référence électronique

Rémy Cazals, « Un livre d’or de la première guerre mondiale illustré par des moniales, à Mazamet (Tarn) »Patrimoines du Sud [En ligne], 14 | 2021, mis en ligne le 01 septembre 2021, consulté le 21 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/6803 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/pds.6803

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Auteur

Rémy Cazals

Professeur émérite d’histoire à l’université de Toulouse-Jean-Jaurès

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Droits d’auteur

CC-BY-NC-ND-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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