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Dossier

Montségur : le mythe à l’épreuve de l’archéologie

Montségur: the myth that tests archaeology
Laure Barthet et Michel Sabatier

Résumés

Montségur est sans aucun doute le plus emblématique des châteaux « cathares ». On dénombre, depuis le XIXe siècle, des dizaines de théories sulfureuses attachées à son nom. Toute approche scientifique se heurte à l’épaisse stratigraphie de la légende et il est encore difficile, pour un public parfois hésitant face à cette abondante littérature, de démêler le vrai du faux.
L’archéologie offre cependant une lecture renouvelée du site. Les investigations conduites depuis la fin des années 1960 ont permis de mieux comprendre la forteresse et d’attirer l’attention sur d’autres vestiges, notamment ceux du castrum de la première moitié du XIIIe siècle et ceux des combats de 1243-1244. En s’appuyant sur les données récentes issues de la recherche, ces quelques pages proposent une lecture archéologique de Montségur et de son mythe.

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Texte intégral

1Montségur est sans aucun doute le plus emblématique des châteaux « cathares ». On dénombre, depuis le XIXe siècle, des dizaines de théories sulfureuses attachées à son nom. Les auteurs romantiques l’ont érigé en martyr, ont fait de lui le grand symbole de la résistance languedocienne mais aussi un haut lieu de convergence des sensibilités mystiques et ésotériques. Toute approche scientifique se heurte à l’épaisse stratigraphie de la légende et il est encore difficile, pour un public parfois hésitant face à cette abondante littérature, de démêler le vrai du faux.

  • 1 - Une étude plus complète pourra être trouvée dans BARTHET, Laure et SABATIER, Michel. « Montségur (...)

2Depuis près de cinquante ans, l’archéologie offre pourtant une lecture renouvelée de Montségur. Les fouilles entreprises dès la fin des années 1960 ainsi que les progrès de l’analyse du bâti ont permis de mieux comprendre la forteresse et d’attirer l’attention sur d’autres vestiges, notamment ceux du castrum de la première moitié du XIIIe siècle et ceux des combats de 1243-1244. La stratégie de mise en tourisme, aujourd’hui centrée sur la promotion du château en entretenant parfois l’ambiguïté quant à son identité « cathare », peut donc être enrichie par les données issues de la recherche. Ces quelques pages proposent dans ce contexte une lecture archéologique de Montségur et de son mythe1.

Un nouveau regard sur Montségur

3Montségur se situe en pays d’Olmes, territoire de moyenne montagne pyrénéenne localisé à l’est du département de l’Ariège (09), en limite de l’Aude, à 120 km de Toulouse et à moins de 100 km de la frontière espagnole. La commune proprement dite est composée de deux éléments distincts : un promontoire rocheux appelé traditionnellement pog ou pech, haut de 1207 mètres (fig. 1 et 2), et le village actuel installé en contrebas sur les bords du Lasset, un ruisseau affluent de l’Hers.

Fig. 1

Fig. 1

Montségur (Ariège), vue générale du versant sud-ouest

Jacques Jany © Archives GRAME

Fig. 2

Fig. 2

Montségur (Ariège), vue générale du versant nord

Jacques Jany © Archives GRAME

4Les 60 000 visiteurs annuels découvrent généralement Montségur par le versant sud-ouest en empruntant le col du Séguéla : sous cet angle, le pech semble se limiter à une petite montagne en pain de sucre coiffée d’un château isolé. La topographie est en réalité plus complexe. Outre la pente sud-ouest qui porte le chemin d’accès actuel et la face ouest que l’on aperçoit en premier depuis la route départementale D9, le relief s’étire sur une face sud surplombant le village moderne ; une face est plongeant dans les gorges du Lasset et une face nord qui regarde vers la crête de Morenci. Derrière le château, le grand espace du versant nord-est s’étire en déclivité constante sur 700 mètres jusqu’à un replat suspendu à 900 mètres d’altitude au-dessus des gorges du Carroulet, le « Roc de la Tour ». Bien que les vestiges soient répartis sur l’ensemble de la montagne, seuls le monument et ses abords immédiats sont accessibles. Le public ne peut donc que rarement apprécier l’étendue réelle du site archéologique.

5Si l’on connaît des traces d'occupation antérieures, Montségur n’apparaît dans les textes qu'au XIIIe siècle, alors que le site abrite une importante communauté hérétique cathare, dont la haute hiérarchie de l’église à partir de 1232 et une population laïque protégée par une garnison. En 1243, le sénéchal de Carcassonne assiège Montségur. Il faudra dix mois à l’armée croisée pour prendre pied sur la montagne et soumettre les résistants. En mars 1244, un bûcher collectif met un terme à ces quarante années d'occupation. C'est bien entendu cette histoire qui a fait de Montségur le symbole que nous connaissons.

6La chute du castrum se traduit par un changement de vocation du site, qui devient dès lors une place forte de la seigneurie de Mirepoix abritant une garnison jusqu’au XVIe siècle, en relation avec la ligne de défense royale érigée face à l’Aragon. Cette nouvelle phase d’occupation a longtemps fait débat puisqu'elle pose directement la question de la datation du château. S'il est admis au sein de la communauté archéologique que la forteresse n'est pas contemporaine du grand siège mais que son édification intervient après la reprise en main du site par le seigneur français Guy II de Lévis, les supports de communication institutionnels entretiennent parfois l’ambiguïté et Montségur demeure encore, dans l’esprit de beaucoup de visiteurs, un « château cathare »2.

Montségur, entre « temple solaire » et « château cathare »

  • 3 - Cf. notamment PAILHES ; BARRÈRE ; SARRET, p. 51.

7La quête d’authenticité se heurte à Montségur à une historiographie ésotérique particulièrement riche. L'invention des ruines et la genèse du mythe ayant été étudiées, nous ne proposons qu’une évocation des grandes étapes qui permettent de comprendre la construction de la rumeur et son influence sur la perception du site3.

  • 4 - PEYRAT.
  • 5 - Sur les travaux de Caussou, voir en particulier CAZENAVE, p. 17.

8Des témoins mobiliers signalent une présence occasionnelle sur le pech dès le XVIIe siècle et quelques visites sont attestées après la parution de la monumentale Histoire générale de Languedoc, qui rendait accessible, pour la première fois dans son tome III en 1737, une partie des sources textuelles relatives à l’histoire de Montségur. Quelques relations à portée documentaire et les premières fouilles répertoriées sont entreprises dans les années 1820, mais il faut attendre la deuxième moitié du XIXe siècle pour que les témoignages d’ascension se multiplient. Alors que certains auteurs poursuivent l’effort de description scientifique du site en composant plans et commentaires, la légende de Montségur enfle au rythme de la production littéraire des années 1870-1930. Il faut bien entendu citer l’œuvre de Napoléon Peyrat, grand mystificateur de Montségur, qui développe dans sa célèbre Histoire des Albigeois trois idées promises à une grande fortune historiographique : il installe la notion de « château sanctuaire » ; décrit le fameux réseau de souterrains dans lequel les cathares se seraient retranchés, et évoque le prodigieux trésor, théoriquement mis à l’abri dans ces cavités4. D’autres auteurs vont dans le sillage de Peyrat alimenter la légende autour de Montségur. Ces ouvrages, bien loin de la réalité historique, ont frappé l’imagination des contemporains et ont encouragé l’action d’explorateurs déterminés. Le château, à l’état de ruine mais bien accessible, devient la cible privilégiée des chercheurs de trésor, à l’image d’Arthur Caussou, félibre lavelanétien, qui effectue à la fin du XIXe siècle des opérations particulièrement invasives dans l’enceinte du château, employant notamment des explosifs5.

  • 6 - LAFUSTE ; GAUSSEN ; GHEUSI ; PÉLADAN ; MAGRE ; RAHN. Une deuxième publication de Rahn, La Cour de (...)

9Un peu plus tard, une dimension supplémentaire est ajoutée au mythe : à la suite de l’occultiste Josephin Péladan et du roman Montsalvat de Pierre-Barthélémy Gheusi, l’allemand Otto Rahn lie définitivement l’histoire de Montségur à la quête du Graal et fait de la forteresse l’écrin de la précieuse relique6. Peu à peu, l’image du « temple » et du « réceptacle du Graal » s’impose dans la littérature, et ouvre la voie aux milieux ésotéristes au sein desquels se distingue notamment le cercle fréquenté par Antonin Gadal à Ussat.

10Déodat Roché surgit dans ce paysage à la fin des années 1940 en fondant le mouvement du « néo-catharisme ». Imprégné, entre autres, des récits associant Montségur au Graal et assimilant la forteresse à un sanctuaire, il fait paraître le premier numéro des « Cahiers d'études cathares », et fonde en 1950 la « Société du souvenir et des études cathares » à laquelle on doit notamment la stèle commémorative installée en 1961 au pied du pech sur le « camp dels cremats ».

  • 7 - Cf. NIEL, nombreuses rééditions. Pour une synthèse des théories de Niel sur Montségur « temple so (...)

11Les premières publications de Fernand Niel, dans les années 1950, sont encore influencées par la théorie d’un Montségur « sanctuaire », et le château devient temple solaire sous sa plume ; mais, en 1973, l’auteur livre Les cathares de Montségur, un jalon important pour la compréhension du site et de son histoire. Le temple solaire demeure, mais on doit à Niel une description rigoureuse du pech et de certains vestiges archéologiques, ainsi qu’un dépouillement relativement poussé des sources inquisitoriales7.

  • 8 - DUVERNOY ; ROQUEBERT.

12Après le tournant amorcé par Fernand Niel et René Nelli, ce sont les ouvrages de Jean Duvernoy et de Michel Roquebert qui ont définitivement changé la perception que l’on avait de Montségur. Il n’existe à ce jour aucun ouvrage plus complet sur l’histoire du castrum que le tome IV de l’Épopée cathare qui, dès les années 80, sut tirer parti de l’actualité de la recherche pour mettre en résonance textes et données issues des fouilles8.

  • 9 - SARRET.

13Il faut en effet attendre l’avènement de l’archéologie moderne pour que le château fasse l'objet de véritables investigations scientifiques, conduites entre 1975 et 1986 pour l'intérieur de l'enceinte, et 1998 pour des sondages complémentaires sur les portes sud et nord. Les premiers responsables d’opération, Jean-Pierre Sarret et les archéologues du G.R.A.M.E, vont alors systématiquement décrire le château comme postérieur à la première moitié du XIIIe siècle, amorçant ainsi un tournant décisif dans la connaissance et la valorisation du site9.

  • 10 - Archives départementales de l’Ariège, n° 276w77.
  • 11 - Fouilles à Montségur, une interview de M. Stym-Popper. Archeologia, n° 19, 1967, p. 16. Cf. égale (...)

14Pour comprendre Montségur et son château, il faut également citer l’important programme de restauration prescrit par l’État entre 1948 et 1952, puis 1956 et 1958, sous la direction de Sylvain Stym-Popper, architecte en chef des Monuments historiques. Les travaux entrepris sont connus grâce aux comptes-rendus conservés aux archives départementales de l’Ariège10. Les ouvriers se consacrèrent au « déblaiement des ruines », c’est-à-dire à l’évacuation des couches archéologiques présentes dans le donjon et l’intérieur de l’enceinte ; au comblement des pierres de taille manquantes sur les parements (dont certaines ont servi à bâtir des maisons du village actuel du Montségur) et à la consolidation des maçonneries de blocage. Cette opération de restauration permit de sauvegarder l’édifice, qui menaçait ruine, mais elle avait également pour objectif sous-jacent de mettre fin aux fouilles sauvages en démontrant que le château ne dissimulait aucune entrée dérobée. Sylvain Stym-Popper déclarait ainsi dans une interview réalisée pour la revue Archeologia en 1967 : « les sondages opérés ont amené à la conclusion qu’il n’existe sous le château de Montségur ni le moindre souterrain, ni la moindre grotte, ni la moindre possibilité de souterrain ou de grotte »11.

  • 12 - Opération réalisée par Michel Sabatier, du G.R.A.M.E.
  • 13 - Quelques clichés anciens ont été publiés dans BARRÈRE, 1995, p. 215-223.

15Une campagne globale de relevés orthophotographiques a été réalisée sur l’ensemble du monument en 201712. L'état de conservation du château avant restauration étant relativement bien connu par des documents photographiques, l'intérêt était de confronter ces clichés à une démarche d'archéologie du bâti pour observer que dans certains cas, l’architecte a bien interprété le monument et que dans d'autres, il a pu modifier son apparence et sa logique de fonctionnement13. On relève, par exemple, la restitution de certains parements à partir de blocs provenant de la citerne située à l’intérieur du donjon ou bien la modification de l’embase d’une archère, à l’origine du type « en bêche », non respecté par la restauration. Mais l’exemple le plus frappant des transformations apportées par les travaux des années 1948 est sans aucun doute la porte Sud : elle est aujourd’hui couverte par un arc en plein cintre. Grâce aux relevés effectués et aux photographies d‘archives, on peut affirmer que seules deux pierres de la porte médiévale subsistent, le reste ayant été entièrement modifié. Le parement authentique a été retaillé pour la mise en place de la voûte actuelle. Sylvain Stym-Popper n’a d’ailleurs pas choisi de restituer un arc en plein cintre au hasard : il ne faut pas oublier que le château était encore perçu comme la forteresse refuge des cathares, et qu’il semblait donc inadéquat de lui conférer un aspect « gothique ». Les théories de Napoléon Peyrat, encore très présentes dans les esprits, ont ainsi naturellement dicté la restitution d’un arc aux accents « romans ». Signalons enfin que le seuil de la porte Sud était situé, avant les travaux de restauration, au même niveau que le chemin d’accès. La porte s’ouvrait ou du moins semblait s’ouvrir de plain-pied, c’est notamment ce qui fit dire à Fernand Niel que le château pouvait être un temple solaire. Or le sondage archéologique, effectué en 1998, a démontré que le seuil était positionné à l’origine à 3,85 mètres au-dessus du sol médiéval (fig. 3).

Fig. 3

Fig. 3

Montségur (Ariège), restitution de l’arc couvrant la porte Sud du château. En bleu sont figurés les parements authentiques qui dessinent l’extrados de l’arc d’origine

© Michel Sabatier, 2018

Montségur cathare

  • 14 - DUVERNOY.
  • 15 - PUYLAURENS (de) ; PELHISSON ; TUDÈLE (de) et l’ANONYME.

16Le fonds documentaire relatif à cette période d’occupation est riche. Il est principalement constitué par les témoignages des habitants de Montségur eux-mêmes, que les dominicains Ferrier, Gary et Durand ont interrogés très peu de temps après la reddition du castrum. Les inquisiteurs ont ensuite consigné les dépositions dans des registres qui nous sont parvenus par une copie (fonds DOAT de la Bibliothèque Nationale). Ces premières dépositions sont complétées par les enquêtes de Bernard de Caux et Jean de Saint-Pierre (1245-1246), conservées à la bibliothèque municipale de Toulouse. En 1998, Jean Duvernoy publie la transcription de l’ensemble de ces textes, mettant ainsi ces informations capitales à la portée de tous14. Enfin, il est possible de trouver d’autres éléments dans les sources narratives, telles que les chroniques de Guillaume de Puylaurens (chapitre XLIV consacré à la prise de Montségur), de l’Abbaye de Berdoues, et de Guillaume Pelhisson, ou encore la Chanson de la croisade albigeoise15.

17Les travaux de Michel Roquebert et les premières campagnes archéologiques du G.R.A.M.E. ont permis de bien comprendre que le mot castrum, présent plus de cinq cents fois dans les textes qui évoquent Montségur, doit être globalement interprété dans le sens de « village fortifié » et non dans celui, plus restrictif, de « château ». La forteresse que l’on voit aujourd’hui a, en effet, été édifiée après la reddition de la population hérétique en 1244 et n’a donc jamais abrité de parfaits, ni même servi de demeure au seigneur rebelle Raimond de Péreille. Elle n’a pas non plus succédé à un château plus ancien établi au même endroit. Les sources écrites, largement recoupées par les découvertes archéologiques, suggèrent au contraire que le Montségur cathare doit être envisagé comme une petite agglomération protégée par un véritable système défensif. Michel Roquebert estime ainsi à environ 500 âmes la population blottie dans ce village à l’aube du grand siège de 1243-1244.

18La communauté qui vit à Montségur au début du XIIIe siècle est assez strictement hiérarchisée. Le pog abrite en effet la haute hiérarchie de l’église interdite et une population laïque dominée par le clan seigneurial Mirepoix-Péreille, aidé dans ses fonctions militaires par des chevaliers faidits et un contingent de sergents d’armes.

  • 16 - ROQUEBERT.

19Le village est dominé par au moins une maison « maîtresse », la demeure de Raimond de Péreille, qui apparaît parfois dans les textes sous le nom de caput castri16. La vie s’organise autour des maisons, individuelles ou collectives, des parfaits et croyants. Un bâtiment commun remplit, semble-t-il, plusieurs fonctions : quelques visiteurs y transitent dans un premier temps avant d’être orientés chez un résidant, et des prêches collectifs s’y tiennent.

  • 17 - Domus, cabana. Ibid.

20Si les aménagements, adaptés au terrain, sont dans l’ensemble d’une grande rusticité, une forme de hiérarchie est perceptible dans la qualité des logis : les rescapés interrogés par l’inquisiteur font eux-mêmes la distinction entre les « maisons » et les « cabanes »17. Celles-ci sont, semble-t-il, attribuées à la garnison et aux personnages de plus faible importance. La circulation se fait par des rues et des ruelles, des escaliers et des passages aménagés dans la roche, souvent au bord du vide.

21Des structures non encore formellement reconnues par l’archéologie sont destinées à des activités artisanales de transformation in situ de produits bruts ou semi-bruts : Jean Duvernoy et Michel Roquebert ont ainsi identifié parmi les parfaits un meunier, une fournière, un spécialiste du travail du cuir, un autre du textile, etc., et l’archéologie a depuis peut-être mis en lumière les traces d’une activité de transformation métallurgique. Fidèles à leur doctrine, les Bons Hommes travaillent en effet de leurs mains aux côtés des simples fidèles.

22Montségur est également un habitat très bien fortifié. Les sources livrent à cet égard des termes empruntés au vocabulaire de l’architecture militaire. On trouve mentions d’une lice (espace compris entre deux lignes de fortification), d’au moins une barbacane (ouvrage défensif avancé) et d’un poste de guet que l’on identifie communément au Roc de la Tour. Ces éléments ont été partiellement révélés par l’archéologie : le versant sud-ouest est marqué par une première enceinte adossée à un ressaut rocheux sur 43 mètres de long ; une seconde ligne fortifiée barre le flanc sud-ouest sur 4 mètres de dénivelé et 82 m de tracé ; la troisième, sur 80 m de long, fait obstacle au point le plus large de la pente. Le côté Nord du castrum sommital est également protégé par une enceinte que des fouilles ont permis de retrouver par séquences sous le Cône de déjection nord et dans la partie la plus orientale du sommet. Les fortifications du village cathare ne se limitaient pas à ces lignes de défense mais étaient renforcées par un important dispositif situé sur le versant nord-est ainsi que nous le verrons plus loin (fig. 4).

Fig. 4

Fig. 4

Montségur (Ariège), plan des aménagements au sommet du pech

© Michel Sabatier, 2018

23Les fouilles programmées se sont d’abord concentrées sur les habitats dits nord-ouest, en contrebas immédiat du donjon du château, qui ont été explorés entre 1968 et 1989. En 1984, Jean-Pierre Sarret a également conduit la fouille de la « Terrasse 4 » sur le versant ouest. Au terme de cette étude, dite « Programme I », les archéologues ont mis au jour une partie de l’agglomération de la première moitié du XIIIe siècle, caractérisée par des logis étagés sur plusieurs niveaux du substrat rocheux dont seuls les aménagements de soubassement sont conservés, ainsi que par des équipements de type citernes et des structures de stockage, et de nombreux niveaux de circulation.

24Plus récemment, sous la direction des auteurs de cet article, une campagne de repérages et relevés topographiques a permis d’identifier de nouvelles structures de l’autre côté du donjon, sur le versant sud-ouest. Ce secteur se présente sous la forme d’aménagements terrassés reliés par des voies de communication et protégés vers l’aval par une première ligne d’enceinte. L’architecture de ces logis est comparable à celle observée précédemment sur les terrasses nord-ouest. Ces deux secteurs du castrum sont donc très probablement d’édification contemporaine et l’étude des courbes de niveau suggère que les arêtes rocheuses situées de part et d’autre du point culminant, sur lequel est assis le donjon actuel, imposent une construction en cercles concentriques.

25Au-delà du « fossé-carrière », à l’est du château, se dessine une autre zone construite sur la surface sommitale, fouillée entre 1984 et 1991 sous l’appellation « Chantier 1 secteur 2 ». Il s’agit d’un ensemble d’aménagements bâtis en position dominante sur une emprise d’environ 100 m2, face à l’étendue du versant nord-est.

26Les fouilles amorcées en 1984 ont mis au jour un ensemble terrassé déployé sur un massif rocheux martelé et aménagé. Le secteur s’est avéré dans l’ensemble largement bouleversé. Les sondages ont néanmoins permis la découverte d’un foyer à usage domestique dont le moulage est aujourd’hui exposé au musée municipal de Montségur ainsi que des traces de destruction et de pilonnage imputables au siège de 1244 (fig. 5, 6, 7).

Fig. 5

Fig. 5

Montségur (Ariège), plan général du pech de Montségur

© Michel Sabatier, 2018

Fig. 6

Fig. 6

Montségur (Ariège), profil Est du pech de Montségur

© Michel Sabatier, 2018

Fig. 7

Fig. 7

Montségur (Ariège), plan des aménagements du versant nord-est

© Michel Sabatier, 2018

  • 18 - CZESKI, p. 67-76 ; BARTHET, 2006, p. 140-147 ; BARTHET, 2007b, p. 41-48.

27Jean-Pierre Sarret avait envisagé l’importance stratégique du versant nord-est dont on ne connaissait précisément que l’extrémité dans les années 1980, le Roc de la Tour, sondé dès la fin des années soixante par l’Abbé Durand et fouillé jusqu’en 1983 par le G.R.A.M.E. Les campagnes de prospection menées entre 2001 et 2005 se sont donc concentrées sur l’exploration de cette vaste étendue et ont peu à peu révélé un ensemble considérable de structures et de témoins mobiliers des combats de 1243-1244 : une construction dominante à la rupture de pente du versant, divers niveaux terrassés ayant pu recevoir des élévations et desservis par des escaliers étroits, des cheminements en chicane et une importante barrière défensive flanquée d’une avancée circulaire judicieusement placée en bordure de la ligne de crête (UF15 et UF16), elle-même fortement aménagée18. Ces aménagements communiquent avec les bancs de calcaire urgonien qui ont été exploités pour la taille de projectiles d’artillerie mécanique, comme l’attestent les déchets d’extraction et les boulets abandonnés en cours de façonnage rejetés à proximité. Il est d’ailleurs possible que cette zone ait joué un rôle important pendant au moins une phase du siège de 1243-1244, en lien avec la présence d’une machine de jet.

  • 19 - G. R. A. M. E, Rapports de prospection-inventaire 2001, 2002, 2003, 2004, 2005.

28Si l’on fait la synthèse des faits archéologiques aujourd’hui reconnus sur ce versant de la montagne, l’hypothèse d’un castrum limité à la surface sommitale doit être abandonnée et le caractère défensif des aménagements observés semble évident. La datation de l’ensemble reste cependant délicate et il ne faut pas écarter une origine très ancienne. On peut néanmoins avoir la certitude que ces différentes zones et les structures qu’elles portent ont bien été occupées et sans doute aménagées ou réaménagées par la communauté cathare, comme l’atteste le mobilier collecté lors des campagnes de prospection, très majoritairement daté de la première moitié du XIIIe siècle (céramique grise, éléments de clouterie, accessoires du costume, monnaies…)19. La forte concentration de témoins des affrontements de 1243-1244 apportent en complément la preuve de combats violents dans cette zone.

  • 20 - BARTHET, 2007.

29Le grand intérêt du gisement archéologique du versant nord-est, et par extension du site de Montségur, tient donc au fait que le pech conserve sur ces pentes les vestiges directs du grand siège de 1243-1244, notamment une collection de plus de 950 projectiles d’artillerie mécanique restés présents sur l’aire de bataille. Les premiers résultats d’une étude plus globale consacrée à la lecture archéologique du grand siège ont été publiés en 200720. Deux catégories de projectiles, aux effets destructeurs différents, ont ainsi été identifiées puis soumises à une description formelle et à un examen statistique. L’observation des données de poids et de répartition des boulets au sol a permis de proposer des hypothèses quant aux cibles choisies par l’artilleur et de repenser la chronologie et le déroulé des opérations du siège. Enfin, les recherches de terrain ont livré des informations complémentaires telles que le lieu d’extraction et de façonnage d’une partie de ces projectiles. À ces objets s'ajoute un ensemble de fers de trait qui confirment, par leur répartition, l'intensité des combats dans cette zone. La préservation de ces vestiges archéologiques est sans nul doute liée à l’abandon rapide de l’habitat castral sur ce versant de la montagne, après le siège de 1244 et la prise en main du site par le nouveau seigneur Guy de Lévis. Montségur représente de ce point de vue un ensemble unique au monde (fig. 8).

Fig. 8

Fig. 8

Montségur (Ariège), versant nord-est, report de situation des boulets et fers de trait

© Michel Sabatier, Laure Barthet, 2018

Montségur, forteresse royale

  • 21 - SARRET, 1984 ; CZESKI, 1990.

30À l’issue du siège de 1243-1244 et d’un bûcher emportant plus de deux cents personnes, la terre de Montségur est rendue au seigneur français que Simon de Montfort avait institué dès les premières années de la croisade, Guy de Lévis. Selon les règles édictées par l’Inquisition, le village hérétique est probablement démantelé et une nouvelle phase de l’occupation du site s’engage. Des matériaux sont prélevés sur la montagne et l’ancien castrum, tandis qu’une partie des maisons qui abritaient des parfaits est réinvestie le temps des travaux de réaménagement21.

31Après l’élimination politique des seigneurs méridionaux, le roi de France matérialise en effet sa souveraineté dans les territoires conquis. Craignant autant l’agitation des locaux que les ambitions de la couronne d’Aragon, il renforce Carcassonne, siège de la sénéchaussée, et crée une véritable ligne-frontière de forteresses royales. Il implante également des châtellenies, comme Roquefixade, et les barons venus du Nord, possessionnés lors de la conquête, participent de la représentation du pouvoir capétien en Languedoc. C’est dans ce contexte que Montségur devient un château. S’il n’appartient pas proprement au roi, il n’en demeure pas moins un élément important de son schéma politique d’implantation, peut-être plus utile dans ce contexte qu’à la famille de Lévis qui se préoccupe davantage du cœur de son territoire dont Montségur semble isolé, car situé aux confins de la seigneurie, relativement coupé des grands bourgs que sont Mirepoix et Laroque d’Olmes. Il ne faut d’ailleurs pas oublier que c’est le roi, par l’intermédiaire de son sénéchal, qui a arraché la reddition du castrum en 1244.

  • 22 - Cf. notamment BAYROU.

32Le château de Montségur appartient donc à la ligne de fortifications érigée face à l’Aragon, mais il n’en est qu’un poste secondaire. Il n’apparaît pas dans l’inventaire des forteresses royales et son architecture, somme toute modeste, ne peut pas à proprement parler être rapprochée des châteaux immédiatement voisins tels que Roquefixade, siège d’une châtellenie royale, Mirepoix ou Lagarde, qui ont pour les Lévis une fonction résidentielle. Il n’a pas non plus la même vocation que les châteaux d’autres seigneuries françaises tels que Puivert, où la puissance du nouveau propriétaire s’exprime par un donjon imposant dont l’usage dépasse la seule logique militaire. Son véritable pouvoir est dans le symbole : Montségur matérialise la destruction du dernier grand nid de résistance. En réalité, pour trouver des éléments probants de comparaison, il faut regarder vers les forteresses royales du territoire de Carcassonne, principalement Peyrepertuse et Puilaurens22 (fig. 9 et 10).

Fig. 9

Fig. 9

Montségur (Ariège), plan du château

© Michel Sabatier, 2019

Fig. 10

Fig. 10

Montségur (Ariège), restitution 3D du château en cours de construction

© Michel Sabatier, 2018

33Le château qui revient à la famille de Lévis, peut-être bâti par un architecte royal dans la seconde moitié du XIIIe siècle, est formé par un donjon de plan rectangulaire qui occupe le point culminant du plateau sommital et par une enceinte qui se déploie à l’est. Cette dernière, aveugle, n’est percée que par la porte principale ouverte au Sud et par une poterne au Nord. Ces deux portes sont placées en élévation par rapport au sol extérieur et n’étaient accessibles qu’à l’aide de passerelles amovibles. Une bretèche supportée par cinq corbeaux défendait en outre la porte sud. Le cheminement d’accès à cette porte est lui-même mis en défense. À mi-parcours sur le flan sud-ouest du pech, il est canalisé et oblige à longer une arête rocheuse flanquée par une première enceinte, puis le sentier impose une chicane étroite pour la franchir, puis une seconde, dans un schéma reconnu à Puilaurens.

34À l’intérieur de l’enceinte, on discerne trois niveaux de sol qui correspondaient à trois espaces différents. Le plus bas, situé immédiatement derrière la porte sud, se trouve au niveau du seuil de celle-ci et dessine un enclos défensif. Quelques degrés taillés dans le roc permettent l’accès au niveau supérieur qui est composé d’une cour centrale entourée de diverses structures adossées à l’enceinte, dont ne subsistent que les fondations. Ce bâtiment à but défensif de type porterie était manifestement couvert, comme semblent l’attester les trous de solive réservés dans le parement de la courtine située au-dessus. En imaginant des parois qui s’élèvent, ce sas permettait ainsi de restreindre l’accès à la cour du château, tout en prenant soin de placer l’ennemi en contrebas de la cour pour assurer une défense efficace. Un tel système est présent dans les châteaux de Puilaurens et Peyrepertuse.

35Sur la courtine nord venait s’appuyer un bâtiment en pierre, relié par l’étage, qui enserrait le couloir d’accès à la poterne. Le troisième espace est aménagé vers l’ouest sur le flanc rocheux et concentrait l’accès aux escaliers desservant les étages, le chemin de ronde et l’entrée au donjon.

36À l’est, le mur bouclier de 4,20 m d’épaisseur, offre une protection contre tout assaut provenant du versant oriental, point faible de la montagne. Il s’élève à l’aplomb de l’arête rocheuse qui barre naturellement le sommet du pech. Un hourd couronnait le sommet du mur bouclier. Les logements des fiches sont toujours visibles. Les contrefiches s’appuyaient sur des corbeaux en saillie à l’extérieur.

37La circulation d’un point à l’autre du château s’effectuait à l’étage par les différents niveaux de planchers des bâtiments le long de l’enceinte, ou par le chemin de ronde qui reliait le mur bouclier, les bretèches, les trois escaliers ainsi que l’accès au donjon. Des logements de poutres présents sur le tour de l’enceinte, à l’intérieur, semblent par ailleurs témoigner de la présence d’une galerie couverte au-dessus du chemin de ronde.

38Le donjon s’élève aujourd’hui sur deux niveaux mais les vestiges de l’unique escalier hélicoïdal indiquent qu’il y en avait au moins un troisième, dédié à la défense et portant le crénelage et les hourds.

  • 23 - Archère dont l’extrémité prend la forme d’un rectangle ; CZESKI, 1998.

39Le premier niveau est occupé par une citerne à l’ouest et une salle basse voûtée en berceau brisée à l’est. Cette salle n’était accessible que par l’étage. Ses seules ouvertures sont cinq archères dont trois présentent une embase en rame23. Le trop-plein de la citerne était canalisé dans cette pièce pour se déverser ensuite vers l’intérieur de l’enceinte.

  • 24 - Coussiège : banquette en pierre placée dans l’embrasure d’une fenêtre.

40Si la salle basse était sans doute dévolue à la défense et au stockage, l’étage était probablement réservé au logement de l’officier commandant la garnison. Il occupe toute la surface du donjon et est éclairé par trois grandes baies à coussiège, deux au nord et une au sud, auxquelles s’ajoutent deux fenêtres plus petites, à coussiège également24. Les vestiges d’une cheminée sont encore lisibles sur la paroi sud. À l’ouest, au-dessus de la citerne, devait se trouver l’orifice de puisage de l’eau. Un probable évier déversait les eaux usées par une canalisation située au ras du sol à travers le mur nord pour l’évacuer vers l’extérieur. C’est dans le mur Est que s’ouvre l’unique porte d’accès. Elle est munie d’un système de fiches et contrefiches destinées à porter un palier en bois relié aux courtines de l’enceinte par une passerelle à degrés certainement amovible (fig. 11).

Fig. 11

Fig. 11

Montségur (Ariège), restitution 3D du donjon

© Michel Sabatier

41À Puilaurens notamment, certaines archères en bêche sont identiques à celles de Montségur. La technique de taille des parements à proximité des archères montre également quelques similitudes (proportion des assises et des blocs de parement), que l’on retrouve aussi à Peyrepertuse, dans les parties datées du second quart du XIIIe siècle (fig. 12).

Fig. 12

Fig. 12

Comparatif des archères de Peyrepertuse (à gauche), Montségur (milieu), Puilaurens (à droite)

© Michel Sabatier

  • 25 - On peut estimer cette garnison à une quinzaine de personnes si l’on prend pour exemple l’effectif (...)

42La nouvelle forteresse de Montségur abrite une petite garnison jusque dans le dernier quart du XVe siècle, et elle est encore décrite « défensable » dans un document de 150525. Entre temps, le village s’est déplacé, délaissant les hauteurs pour sa situation actuelle, au pied de la montagne. Le château est signalé comme ruiné dans un dénombrement de 1673.

Montségur demain

43Si l'on considère l'ensemble des vestiges actuellement reconnus par l’archéologie, il apparaît que la grande histoire de Montségur ne s'est pas jouée dans l'enceinte du château mais sur les pentes du pech. Pourtant, à bien regarder la stratégie de mise en tourisme, le message n'a que très partiellement évolué depuis le milieu du XXe siècle. Cette difficulté s’explique par le caractère relativement pauvre des vestiges du castrum, peu lisibles et non accessibles, et par l’impossibilité d’ouvrir l’ensemble des espaces et notamment le versant nord-est sans de très lourds travaux d'aménagement pour permettre la circulation des publics en toute sécurité. Quant à l'option de restituer numériquement les vestiges reconnus, par exemple au musée en cours de restructuration, cela supposerait une somme de connaissances suffisantes qui sont encore lacunaires sans fouille exhaustive, mais cette piste doit être explorée pour valoriser l’actualité de la recherche. Comprendre Montségur n’exige donc pas uniquement de déconstruire le mythe, mais impose avant tout de renverser la perception actuelle du site pour insister davantage sur l’intérêt du castrum et des vestiges archéologiques du siège de 1243-1244.

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Bibliographie

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PÉLADAN, Joséphin. Le secret des troubadours. Paris, 1906.

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Notes

1 - Une étude plus complète pourra être trouvée dans BARTHET, Laure et SABATIER, Michel. « Montségur et la notion d’authenticité », actes du colloque international Châteaux et cités fortifiés : l’apport de l’archéologie à la notion d’authenticité, 27-29 septembre 2018, Carcassonne, à paraître.

2 - Par exemple sur le site internet officiel et touristique de Ariège Pyrénées, qui attribue très directement le château à la période cathare : « […] le château de Montségur est cité dans les textes dès la fin du 12e siècle […] En 1232, le château devient le siège de l’église cathare et le refuge des faidits [...] », consulté le 13/06/2018.

3 - Cf. notamment PAILHES ; BARRÈRE ; SARRET, p. 51.

4 - PEYRAT.

5 - Sur les travaux de Caussou, voir en particulier CAZENAVE, p. 17.

6 - LAFUSTE ; GAUSSEN ; GHEUSI ; PÉLADAN ; MAGRE ; RAHN. Une deuxième publication de Rahn, La Cour de Lucifer, révèle sa vraie personnalité, qui élabore un certain nombre de théories légitimant le régime Nazi.

7 - Cf. NIEL, nombreuses rééditions. Pour une synthèse des théories de Niel sur Montségur « temple solaire », cf. NELLI, p. 131-132.

8 - DUVERNOY ; ROQUEBERT.

9 - SARRET.

10 - Archives départementales de l’Ariège, n° 276w77.

11 - Fouilles à Montségur, une interview de M. Stym-Popper. Archeologia, n° 19, 1967, p. 16. Cf. également BARTHET, 2007.

12 - Opération réalisée par Michel Sabatier, du G.R.A.M.E.

13 - Quelques clichés anciens ont été publiés dans BARRÈRE, 1995, p. 215-223.

14 - DUVERNOY.

15 - PUYLAURENS (de) ; PELHISSON ; TUDÈLE (de) et l’ANONYME.

16 - ROQUEBERT.

17 - Domus, cabana. Ibid.

18 - CZESKI, p. 67-76 ; BARTHET, 2006, p. 140-147 ; BARTHET, 2007b, p. 41-48.

19 - G. R. A. M. E, Rapports de prospection-inventaire 2001, 2002, 2003, 2004, 2005.

20 - BARTHET, 2007.

21 - SARRET, 1984 ; CZESKI, 1990.

22 - Cf. notamment BAYROU.

23 - Archère dont l’extrémité prend la forme d’un rectangle ; CZESKI, 1998.

24 - Coussiège : banquette en pierre placée dans l’embrasure d’une fenêtre.

25 - On peut estimer cette garnison à une quinzaine de personnes si l’on prend pour exemple l’effectif relevé dans les châteaux royaux des Corbières ou encore à Roquefixade. Voir à ce sujet BAYROU, 1983.

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Table des illustrations

Titre Fig. 1
Légende Montségur (Ariège), vue générale du versant sud-ouest
Crédits Jacques Jany © Archives GRAME
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Titre Fig. 2
Légende Montségur (Ariège), vue générale du versant nord
Crédits Jacques Jany © Archives GRAME
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Titre Fig. 3
Légende Montségur (Ariège), restitution de l’arc couvrant la porte Sud du château. En bleu sont figurés les parements authentiques qui dessinent l’extrados de l’arc d’origine
Crédits © Michel Sabatier, 2018
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Titre Fig. 4
Légende Montségur (Ariège), plan des aménagements au sommet du pech
Crédits © Michel Sabatier, 2018
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Titre Fig. 5
Légende Montségur (Ariège), plan général du pech de Montségur
Crédits © Michel Sabatier, 2018
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Titre Fig. 6
Légende Montségur (Ariège), profil Est du pech de Montségur
Crédits © Michel Sabatier, 2018
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Titre Fig. 7
Légende Montségur (Ariège), plan des aménagements du versant nord-est
Crédits © Michel Sabatier, 2018
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Titre Fig. 8
Légende Montségur (Ariège), versant nord-est, report de situation des boulets et fers de trait
Crédits © Michel Sabatier, Laure Barthet, 2018
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Titre Fig. 9
Légende Montségur (Ariège), plan du château
Crédits © Michel Sabatier, 2019
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Titre Fig. 10
Légende Montségur (Ariège), restitution 3D du château en cours de construction
Crédits © Michel Sabatier, 2018
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Titre Fig. 11
Légende Montségur (Ariège), restitution 3D du donjon
Crédits © Michel Sabatier
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Titre Fig. 12
Légende Comparatif des archères de Peyrepertuse (à gauche), Montségur (milieu), Puilaurens (à droite)
Crédits © Michel Sabatier
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Pour citer cet article

Référence électronique

Laure Barthet et Michel Sabatier, « Montségur : le mythe à l’épreuve de l’archéologie »Patrimoines du Sud [En ligne], 10 | 2019, mis en ligne le 02 septembre 2019, consulté le 14 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/3186 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/pds.3186

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Auteurs

Laure Barthet

Conservateur du patrimoine
Directrice du musée Saint-Raymond, musée d’Archéologie de Toulouse

Michel Sabatier

Membre du Groupe de Recherches Archéologiques de Montségur et de ses environs (G.R.A.M.E.)

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Droits d’auteur

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