La restauration d’un meuble en marqueterie Boulle du château d’Espeyran (Gard)
Résumés
Le chantier des collections du château d’Espeyran propriété du Ministère de la Culture fait suite au rapport du Centre interrégional de conservation restauration du patrimoine (CICRP) constatant en 2013 une infestation généralisée des œuvres en bois. Dans le cadre de cette réflexion méthodologique, un chantier-école avec les élèves-restaurateurs de l’Institut national du Patrimoine (INP) a été réalisé en 2014 avec six élèves de la spécialité « Mobilier ». Le choix d’une des restauratrices s’est porté sur la restauration d’un meuble d’appui qu’une étude historique préalable a permis d’attribuer à Louis Hippolyte Edmée Prétot (1812‑1855).
La restauration de ce meuble en marqueterie Boulle qui met en œuvre différents matériaux découpés par superposition (écaille de tortue, laiton, nacre), outre son caractère technique, repose la question de l’œuvre dans son contexte. Les choix de traitement devaient concilier son exposition dans une demeure historique avec le contexte actuel de présentation. La création d’un comité scientifique a permis de définir les objectifs de cette restauration et de trouver collégialement un compromis entre le souhait des responsables de l’œuvre et les impératifs de conservation. Le fait que ce meuble appartient à une paire a permis de conforter les choix de restauration en fonction du projet pédagogique. Cette restauration contribue à redonner au meuble un statut patrimonial, renouvelant ainsi sa mise en valeur et participe de façon plus large à la reconnaissance patrimoniale des arts décoratifs.
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restauration du patrimoine, marqueterie Boulle, meuble domestique, château d’Espeyran, XIXe sièclePlan
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- 1 BERCÉ, Françoise. Des Monuments historiques au Patrimoine, Flammarion, 2000, p. 9.
Un monument restauré traduit les connaissances, les ambitions, les goûts, non seulement du maître d’œuvre mais aussi du maître d’ouvrage : c’est le vrai révélateur de l’appréhension des édifices par une génération donnée, qui leur permet de reconnaître pour sien un édifice centenaire1.
- 2 PREVET, Marine. Restauration d’un meuble d’appui du XIXe siècle en marqueterie Boulle conservé au c (...)
1Réalisé par Marine Prevet dans le cadre du master restauration de l’Institut national du patrimoine (INP) sous la direction de Christian Binet, Faisl Bousta et Hélène Palouzié2, ce travail sur un meuble d’appui (fig. 1) de style Boulle du XIXe siècle conservé dans le grand salon du château d’Espeyran (Saint-Gilles) s’inscrit dans le cadre du Plan-Objet ou chantier des collections, initié depuis une dizaine d’années par la direction régionale des affaires culturelles (DRAC), maître d’ouvrage, dans l’objectif d’une ouverture au public du domaine propriété du ministère de la Culture et affecté aux Archives de France, Centre National du Microfilm et de la Numérisation (CMNM) (fig. 2).
Fig. 1.
Saint-Gilles (Gard), château d’Espeyran ; meuble d’appui du grand salon avant restauration (RC_21_8‑1)
Gyslain Vanneste © INP
Le contexte
- 3 PALOUZIÉ, Hélène [dir.]. « Les collections du château d’Espeyran ». Le château d’Espeyran, maison d (...)
2Implanté sur un territoire à l’histoire multiséculaire – comptoir lagunaire de l’âge du fer avant d’être lié à la célèbre abbaye bénédictine de Saint-Gilles – le château d’Espeyran est propriété du ministère de la Culture grâce au don de Guillaume Sabatier en 1963. Il est inscrit au titre des Monuments historiques en 1974 et labellisé Maison des Illustres en 20113.
3Cette donation participe de l’histoire familiale des Sabatier d’Espeyran, avec l’hôtel des Sabatier dit Hôtel de Lunas à Montpellier – légué en 1974 par Pierre Sabatier à la Caisse nationale des monuments historiques et des sites (actuel Centre des Monuments Nationaux) – et l’hôtel Cabrières Sabatier d’Espeyran (actuel musée des arts décoratifs de Montpellier), donné à la ville de Montpellier en 1967 par Mme Frédéric Sabatier d’Espeyran, née Renée de Cabrières.
4Négociants, banquiers, mais aussi mécènes cultivés, les Sabatier ont généreusement offert leurs demeures historiques dans un souci de partage et de transmission. Comparable au domaine très proche dit château d’Avignon de Louis Prat-Noilly (1845‑1932), le château d’Espeyran (fig. 3) est le témoin privilégié de l’histoire d’une famille montpelliéraine qui fit fortune grâce à des personnalités exceptionnelles comme Guillaume Sabatier (1730‑1808), cousin de Cambacéres, Frédéric Sabatier (1813‑1864) qui transforma le château en haut lieu d’équitation et d’élevage ou encore François Sabatier (1818‑1891), ami de Courbet et de Marx. À la croisée de l’histoire sociale et de l’histoire du patrimoine, l’ameublement de cette demeure historique composé d’ensembles d’arts décoratifs, de mobilier et de souvenirs de famille, est représentatif du goût de la haute bourgeoisie du Second Empire.
Fig. 3.
Saint-Gilles (Gard), château d’Espeyran ; vue extérieure du corps principal, façade sud
© CMNM
L’état du château et ses incidences sur la conservation du mobilier
5Le château d’Espeyran, fermé à la visite pendant un demi-siècle environ, souffrait depuis longtemps d’un manque d’entretien.
6Menée depuis 2006 sous la direction de la conservation régionale des Monuments historiques (DRAC Occitanie, Montpellier), la première opération considérable en termes d’inventaire, de diagnostic sanitaire et de complément de classement au titre des Monuments historiques des collections, a révélé d’importantes zones d’infestation et un état sanitaire général du château particulièrement préoccupant. Les collections sont composées de plus de 2000 objets de toute nature, livres, mobilier, tapisseries, tissus, passementeries, tentures en cuir, bois dorés, toiles monumentales, tableaux, gravures, dessins, animaux naturalisés, céramiques, etc. et constituent le principal intérêt culturel du monument (fig. 4).
Fig. 4.
Saint-Gilles (Gard), château d’Espeyran, salle à manger au décor de cuir dit de Cordoue réalisé par la famille Boissier d’Avignon, seconde moitié du XVIIIe siècle
Vincent Montel © CMNM
7Dans la perspective d’une ouverture partielle au public des salles du rez-de-chaussée du château, en fonction du diagnostic sanitaire demandé par la DRAC, des travaux d’urgence concernant le clos et le couvert et la mise aux normes de sécurité ont été réalisés en plusieurs campagnes de 2007 à 2012 sous la conduite d’architectes du patrimoine, Frédéric Fiore, puis Laurent Dufoix.
- 4 FOHRER, Fabien. Diagnostic sanitaire du château d’Espeyran. Marseille, CICRP, octobre 2013.
8L’inoccupation et le caractère particulièrement humide du lieu ont favorisé au fil des ans une infestation généralisée, mettant en péril les meubles (fig. 5) et les bois architecturaux (hors charpente) comme ceux de l’escalier monumental (fig. 6) ou des parquets. La présence et la nature d’insectes xylophages ont été clairement identifiées grâce à la collaboration du Centre interrégional de conservation restauration du patrimoine (CICRP) et à l’étude demandée à l’entomologiste Fabien Fohrer en 2013. Il s’agit d’Oligomerus Ptinoloïdes, insectes xylophages de la famille des Anobiidae, et d’Attagenus Brunneus et Anthrenus verbasci, insectes nécrophages qui constituent un danger pour les matériaux d’origine animale comme les cuirs4.
Fig. 5.
Saint-Gilles (Gard), château d’Espeyran, détail d’une armoire sculptée languedocienne représentant l’histoire d’Adam et Ève (scènes tirées des gravures de Nicolas Chaperon, 1649, d’après les peintures des Loges de Raphaël au Vatican), XVIIe siècle
Vincent Montel © CMNM
9Une étude préalable a été confiée à l’architecte en chef des monuments historiques Olivier Naviglio (Architekton) afin d’avoir une vision globale intégrant les mesures à prendre pour lutter contre les insectes, et définir l’opération de restauration en fonction du projet scientifique et culturel établi pour redonner vie au château.
L’infestation généralisée et le chantier-école
- 5 Convention de partenariat Chantier–École signée le 14 mai 2014 entre l’INP, la DRAC et le CNMN.
10C’est dans le cadre de la réflexion méthodologique pour l’élaboration d’un plan d’intervention et grâce à l’investissement de Roch Payet, alors directeur des études du département des restaurateurs de l’INP, que la DRAC et le CMNM ont pu nouer un partenariat avec l’INP qui a conduit à la mise en place d’un premier chantier-école réalisé avec six élèves-restaurateurs de l’INP de la spécialité « Mobilier », du 16 au 27 juin 20145 (fig. 7).
Fig. 7.
Saint-Gilles (Gard), château d’Espeyran ; le chantier-école 2014
Hélène Palouzié © DRAC Occitanie
- 6 PAYET, Roch. Orientations méthodologiques pour le traitement des infestations du château d’Espeyran (...)
11Cette opération a permis de dresser un état des lieux précis s’intéressant à la fois aux espaces et aux œuvres visant à améliorer la gestion des collections, notamment en ce qui concerne les espaces de réserve. Cette étude a aussi permis de mesurer les degrés d’infestation des bois architecturaux et des objets, 50 % d’entre eux répartis sur les trois niveaux du château présentant des traces actives d’insectes xylophages. Toutes les données concernant le mouvement des collections sont venues enrichir la base de données mise en place par la DRAC sous l’égide d’Hélène Palouzié et de Stefan Duchâteau6.
12La complémentarité de ces études a permis de définir le traitement de désinsectisation adapté au lieu (système mixte : fumigation, anoxie et gel insecticide) afin, à partir d’un point zéro, de permettre la prise en compte, dans le programme de restauration global, des systèmes de prévention qui comprennent bien sûr les systèmes de piégeage, mais concernent aussi et surtout l’hygrométrie, la gestion du climat, la ventilation des lieux et la gestion des réserves.
Le meuble
13Conservée dans le grand salon, une paire de meubles d’appui se distinguait du reste du mobilier par ses marqueteries chatoyantes alliant métaux, écaille de tortue, corne colorée et nacre. L’état de conservation avant restauration ne permettait pas de deviner l’importance majeure de ces éléments dans la décoration de la pièce. La conjonction de l’intérêt esthétique et technique a orienté le choix de ce meuble comme objet de mémoire de fin d’études.
14La recherche historique a permis de documenter un objet qui n’avait jamais été étudié. Une étude technique menée en partenariat entre l’Institut national du Patrimoine et la Conservation Science Investigation de Nymphenburg (Munich) a été l’occasion d’identifier les matériaux et leur mise en œuvre. Un constat détaillé a par la suite été établi, afin de distinguer les différentes altérations et d’émettre des hypothèses quant à leurs causes. La restauration a nécessité la création d’un comité scientifique pour trouver collégialement des compromis entre le souhait d’une restauration esthétiquement assez poussée et le respect des matériaux originaux. Les discussions entre les restaurateurs et les responsables de l’œuvre ont été déterminantes pour définir les objectifs des traitements.
Étude historique
- 7 AD Gard, 2E82 3848. 42. Inventaire après décès de Frédéric Sabatier d’Espeyran.
15Ces meubles d’appui sont mentionnés pour la première fois en 1864 dans l’inventaire après décès de Frédéric Sabatier, période à laquelle ils étaient conservés dans la salle de billard7 mais aucune trace de l’achat n’a pu être retrouvée dans les archives familiales pourtant très riches. De même, aucune estampille n’a pu être relevée sur le meuble et seules des inscriptions « HP » ont été remarquées au revers de certains bronzes (fig. 8). L’interprétation de ces dernières est cependant sujette à débat, le bronzier pouvant par ailleurs fournir différents ébénistes.
- 8 Exposition des produits de l’industrie et de l’agriculture. Rapport du jury central sur les produit (...)
- 9 WOLOWSKI. « Exposition universelle de 1851. Travaux de la commission française sur l’industrie des (...)
16Des comparaisons esthétiques et techniques ont orienté les recherches vers l’ébéniste Louis Hippolyte Edmée Prétot (1812‑1855). Cet artisan commence son activité comme « découpeur en marqueterie » dans les années 1840 avant de devenir rapidement « fabricant d’ébénisterie de luxe ». Célébré notamment pour ses marqueteries « en incrustations colorées », il reçoit une médaille de bronze à l’Exposition nationale des produits de l’industrie agricole et manufacturière de 18498 et une médaille de prix à l’Exposition universelle de Londres en 18519. C’est probablement comme l’un des ébénistes à la mode qu’il travaille pour la famille Sabatier en 1843 et réalise une paire de bibliothèques basses pour la chambre de Madame à l’hôtel de Lunas, décoré d’un frisage de bois exotique.
- 10 NÉRÉE RONFORT, Jean. André-Charles Boulle : Un nouveau style pour l’Europe, Paris, Somogy, 2009.
- 11 ALCOUFFE, Daniel ; DION TENENBAUM, Anne ; ENNES, Pierre. Un âge d’or des arts décoratifs : 1814‑185 (...)
17Les deux meubles d’Espeyran présentent une marqueterie de type Boulle. Cette dernière doit son nom au célèbre André-Charles Boulle (1642‑1732)10 qui, à défaut d’en être le créateur, a fait évoluer la technique et l’a rendue célèbre à la cour de Louis XIV. Jamais vraiment passée de mode, elle s’adapte aux formes et usages de chaque époque et les meubles anciens qui en sont ornés sont rapidement considérés comme des objets dignes d’êtres collectionnés. Dès le début du XIXe siècle, les artisans les plus prestigieux s’illustrent dans la fabrication de meubles aux décors complexes. Certains grands noms, comme les dynasties des Bellangé, Lemarchand ou Monbro sont célèbres pour leurs créations de meubles « Boulle » et côtoient des artisans restés inconnus mais dont les annuaires d’artisans témoignent de la multiplicité11.
18Le principe décoratif reste le même que celui appliqué par André-Charles Boulle : deux matériaux sont superposés – ici l’écaille de tortue et le laiton – et découpés ensemble. On obtient ainsi un motif en positif et un motif en négatif que l’on nomme partie et contrepartie. Sur ce meuble, le fond est donc en écaille de tortue et les rinceaux en laiton. La marqueterie est également enrichie de nacre et d’éléments colorés en corne. Tous ces motifs sont soulignés par des gravures.
19L’essor industriel permet une expansion de ce type de décors complexes. Les progrès de l’industrie du bois de placage diminuent le coût de la matière première grâce à des débits plus fins et les scies mécaniques permettent de restreindre les temps de fabrication. La mécanisation du travail a longtemps été la cause d’un dénigrement des historiens envers les productions de ce début du siècle. Pourtant, l’étude technique montre ici combien elle permet d’améliorer la qualité de fabrication sans pour autant perdre en technicité. Le temps qui n’est plus utilisé aux tâches répétitives telles que le rabotage ou le débit du bois est consacré à une finition soignée, comme en témoigne la marqueterie aux couleurs variées et aux fines gravures.
Étude technique
- 12 Afin de parfaire la connaissance technique du meuble et procéder aux analyses les plus pertinentes, (...)
20L’étude technique a été réalisée avec la collaboration de Dr. Sigrid Mirabaud et Anne Genachte-Lebail à l’Institut national du patrimoine et Dr. Heinrich Piening au Conservation Science Investigation Nymphenburg (Munich)12. La recherche de techniques numériques a été menée grâce à l’investissement des membres de l’association VoRoBoTics (Vauréal).
21L’étude technique a rapidement révélé l’intérêt de ce meuble d’appui. Des observations ont été réalisées – notamment des photographies en lumière visible et sous rayonnement ultraviolet (fig. 9), des observations de coupes stratigraphiques sous loupe binoculaire et sous microscope (fig. 10) – complétées par des analyses comme la spectroscopie UV-visible, la spectrométrie de fluorescence des rayons X et la chromatographie en phase gazeuse.
Fig. 9.
Saint-Gilles (Gard), château d’Espeyran ; vernis visible sous rayonnement ultraviolet
© Marine Prevet
Fig. 10.
Saint-Gilles (Gard), château d’Espeyran ; coupe stratigraphique de la corne contre peinte en rouge
© Marine Prevet
22Elles ont permis de documenter les nombreux matériaux présents sur cette œuvre – pigments, colorants, vernis – et de montrer ainsi l’excellence technique de cet artisan de la première moitié du XIXe siècle. La présence des vernis originaux à la fois sur le bois et sur les « bronzes » d’applique est la preuve que cet objet a subi peu d’interventions, ce qui est fort rare pour les meubles de cette époque. De même, de nombreux objets conservés au château d’Espeyran sont porteurs d’informations précieuses comme les revêtements de surface originaux. Ce lieu préservé des restaurations trop invasives nous offre donc de nombreux témoignages, parfois uniques, sur l’histoire des techniques.
Traitements de restauration
23Les choix de traitement de restauration devaient tenir compte de l’objet dans son contexte quotidien de conservation. Il s’agissait de concilier la conservation des matériaux originaux avec l’exposition dans une demeure historique.
- 13 KING, Rachel ; HACKE, Ute ; EIKELMANN, Renate. Baroque Furniture in the Boulle Technique. Conservat (...)
24La qualité technique de ce meuble lui a permis de traverser plus d’un siècle et demi sans qu’il ne subisse de dégradation structurelle majeure. En revanche, la marqueterie est particulièrement instable. La stratigraphie est en effet complexe : l’écaille de tortue est peinte au revers puis collée sur un papier lui-même collé sur le meuble. Les différents matériaux de la marqueterie Boulle créent des incompatibilités et des altérations inhérentes à cette typologie d’objets13. Les variations climatiques du château accélèrent ce processus, par exemple en dégradant l’écaille de tortue qui se gondole et se décolle. La perte d’adhésion de la colle entraîne des soulèvements du laiton. Découpées dans un alliage très tendre, les pièces se tordent et se dissocient (fig. 11).
Fig. 11.
Saint-Gilles (Gard), château d’Espeyran ; élément de laiton déformé avant intervention
© Marine Prevet
25Bon nombre d’entre elles étaient conservées à l’intérieur du meuble mais extrêmement déformées. La première intervention a donc été de les remettre à plat. Cette opération délicate présente plusieurs risques : le métal peut se fendre mais également s’allonger, le rendant ainsi trop grand pour son emplacement. Afin de limiter le risque et pour s’adapter aux contraintes de cet objet, des outils spécifiques ont été fabriqués. Plusieurs étapes sont nécessaires : les déformations principales sont délicatement reprises à la main, puis les zones vrillées sont remises dans le plan avec des pinces parallèles (fig. 12). Enfin, les bosses sont frappées avec des petites chasses en bois et en métal. L’écaille de tortue a été remise à plat par apport de chaleur et d’humidité. Tous les éléments sont refixés à la colle de poisson grâce à un gabarit de serrage conçu à cet effet (fig. 13).
Fig. 12.
Saint-Gilles (Gard), château d’Espeyran ; remise en forme d’une pièce en laiton
© Marine Prevet
Fig. 13.
Saint-Gilles (Gard), château d’Espeyran ; collage des éléments de marqueterie
© Wenceslas Gasse
- 14 Perchlorure de fer en solution dans de l’eau chaude.
26Une fois tous les éléments replacés, nous avons constaté que certaines pièces étaient perdues. Le niveau de reconstitution a été discuté avec les responsables de la restauration et le choix s’est porté sur des comblements avec un degré d’illusionnisme important tout en restant distinguables facilement. Des techniques innovantes – la découpe laser, la gravure à l’acide et la fraiseuse numérique – ont été comparées. Elles permettent de reconstituer des éléments manquants en se basant sur un modèle numérique. Le contour de la lacune est ainsi reporté d’après une photographie, ce qui évite de nombreuses manipulations de l’œuvre, et la précision de la découpe au centième de millimètre donne une pièce directement à la bonne dimension sans retouche. Les motifs de gravures sont quant à eux reportés d’après un élément symétrique ou identique présent ailleurs sur le meuble, le motif restant ainsi au plus près du geste du marqueteur. Un marquage très discret sur la face indique la date des pièces reconstituées. Il n’est visible qu’à moins de cinquante centimètres de l’œuvre. Après comparaison des différentes méthodes, il a été décidé de découper au laser des éléments en corne ou en bois et de graver à l’acide14 les pièces métalliques (fig. 14).
Fig. 14.
Association Votobotics (Val d’Oise) ; découpe et gravure des éléments métalliques à l’acide
© Marine Prevet
- 15 GRALL, Elisabeth. Étude et restauration d’une épinette de Löwe, 1687 du Musée de la Musique. Saint (...)
27L’écaille de tortue est un matériau dont la commercialisation et l’utilisation sont soumises à réglementation. Bien qu’il soit possible d’obtenir une dérogation pour certaines restaurations, il est nécessaire de limiter son usage. De nombreuses techniques ont été testées par les restaurateurs. Bon nombre d’entre elles ne donnent pas un résultat satisfaisant : la difficulté d’imitation de l’écaille de tortue réside dans l’effet de profondeur des taches. Un procédé chimique permet cependant de répondre à nos attentes : la litharge mise en réaction avec de la chaux vive réagit avec le soufre contenu dans la corne et crée ainsi des taches sombres jusqu’à une certaine épaisseur dans le matériau15 (fig. 15).
Fig. 15.
Saint-Gilles (Gard), château d’Espeyran, élément reconstitué en corne imitant l’écaille de tortue, découpe et gravure au laser
© Marine Prevet
28Ce procédé présente en outre un second avantage : alors que la reproduction avec de l’écaille de tortue nécessiterait un stock important pour retrouver une pièce de couleur et aux motifs proches, ici la reconstitution est parfaitement adaptée aux nuances d’origine (fig. 16).
Fig. 16.
Saint-Gilles (Gard), château d’Espeyran ; fleur de droite reconstituée par découpe et gravure à l’acide
© Marine Prevet
29Une autre dégradation modifiait considérablement l’aspect général du meuble : les laitons corrodés avaient une couleur brune plutôt que dorée. Le traitement de ce type d’altération est sujet à discussion. En effet, ôter la corrosion est une opération irréversible retirant de la matière originale et le laiton va nécessairement avoir tendance à se corroder de nouveau. Selon l’état de cette corrosion, son retrait est envisagé ou non. Les discussions entre les restaurateurs et les responsables juridiques de l’œuvre ont abouti au choix de redonner au meuble une brillance voulue par l’artisan et appréciée par le commanditaire. Il s’agissait alors pour le restaurateur de trouver une méthode la moins invasive possible. Ici encore, le caractère composite de cet objet entrait en jeu dans les choix de traitement. Ainsi, les traitements chimiques ont été écartés car si leur réaction avec les métaux est connue, il n’en est pas de même pour les autres matériaux tels que les pigments et les vernis. Les traitements à la colle de peau n’étaient pas envisageables en raison du risque important de moisissure sur d’éventuels résidus. Les alternatives mécaniques ont donc été préférées puisqu’elles autorisent un travail très localisée (fig. 17). L’utilisation de gommes de joailleries fixées sur un appareil rotatif a permis de retirer une couche superficielle très fine. Sous la corrosion, on retrouve les rayures du polissage original (fig. 18, 19).
Fig. 17.
Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), Institut national du patrimoine ; retrait de la corrosion
© Marine Prevet
Fig. 18 et 19.
Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), Institut national du patrimoine ; nettoyage de l’écaille
© Marine Prevet
- 16 MOUREY, William. Synthèse sur des essais sur les revêtements de protection des métaux (1986-1995).
M (...)
30Outre l’intérêt technique, ces marques permettent de confirmer que cette opération mécanique n’a retiré qu’une très faible quantité de matière (fig. 20). Il faut cependant garder à l’esprit que ce type de traitement doit rester exceptionnel et qu’ôter mécaniquement ce type de corrosion n’est en aucun cas une opération de restauration devant être effectuée régulièrement. Afin de protéger le laiton mis à nu à la fois de l’humidité et des gaz polluants, la marqueterie a été recouverte d’une double couche composée de Paraloïd B72 puis de cire microcristalline16. L’écaille de tortue a été nettoyée au coton imbibé d’eau.
Fig. 20.
Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), Institut national du patrimoine ; retrait de la corrosion sous loupe binoculaire
© Léa Rocourt
- 17 Traitement au DTPA pentasodique à 4 % dans un gel d’eau.
- 18 Paraloïd B72 à 10 % dans l’acétone.
31L’étude technique a montré la présence d’un vernis coloré sur les « bronzes » d’applique. Cette technique courante avait pour but d’imiter l’or et d’apporter des nuances colorées. Malheureusement, les nettoyages trop agressifs lors de l’entretien des meubles et de leurs restaurations ont très souvent fait disparaître ces vernis colorés. La volonté de préserver les matériaux originaux a ici encore été la base de notre réflexion et nous a amené à proposer des traitements spécifiques à chaque zone. La plupart des pièces conservant leur vernis original a tout d’abord été nettoyée à la vapeur d’eau sous pression afin de retrouver davantage d’éclat (fig. 21). Ce traitement satisfaisant pour les moulures et les écoinçons était cependant insuffisant pour les personnages féminins et les représentations d’Hercule sur lesquels des points de corrosion rouge gênaient la lisibilité. Celle-ci a donc été retirée de manière très ponctuelle au scalpel sous loupe binoculaire, uniquement sur les zones les plus gênantes qu’étaient les visages des bustes de femme et les nez des représentations d’Hercule. Les bronzes en partie basse qui avaient été anciennement décapés étaient très corrodés. Ils ont donc été traités chimiquement17 puis protégés avec un vernis additionné de micro-pigments afin d’ajuster la teinte aux éléments de la partie haute18. Le traitement graduel de ces bronzes illustre la démarche de restauration mise en œuvre sur ce meuble qui a tenté de s’adapter à chaque zone tout en cherchant à obtenir un résultat cohérent et uniforme (fig. 22).
Fig. 21.
Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), Institut national du patrimoine ; bronze après nettoyage à la vapeur
© Marine Prevet
Fig. 22.
Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), Institut national du patrimoine ; bronze après retrait de la corrosion au scalpel
© Marine Prevet
Traitements des infestations biologiques
- 19 Mesures d’ATPmétrie réalisées par Dr Faisl Bousta au Laboratoire de recherche des monuments histori (...)
- 20 RAKOTONIRAINY, Malalanirina Sylvia. « Détection rapide des contaminants fongiques viables sur les d (...)
32Cette étude a également été l’occasion de dresser un bilan des développements de moisissures. Des mesures de l’activité physiologique à la surface des objets19 20 ainsi que des prélèvements ont pu confirmer que l’infection était active (fig. 23).
Fig. 23.
Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), Institut national du patrimoine ; prélèvement de moisissures
© Marine Prevet
33Plusieurs facteurs cumulés ont été retenus pour expliquer cette contamination. Tout d’abord l’empoussièrement est non seulement porteur de spores mais constitue également un substrat nutritif et va par ailleurs créer des microclimats humides à la surface des objets. D’autre part, des mesures climatiques ont montré que l’humidité relative était très importante dans le château, tout particulièrement dans le grand salon. La pose de milieux de cultures a permis de quantifier les spores en suspension dans l’air de différentes pièces du château (fig. 24).
- 21 WOOD LEE, Mary. Prevention and treatment of mold in library collections with an emphasis on tropica (...)
- 22 BAINES-COPE, A. « The Choice of biocides for Library and Archival Material », Biodeterioration of M (...)
- 23 MEIER, Christina ; PETERSEN, Karin. Schimmelpilze auf Papier. Ein Handbuch für Restauratoren. Biolo (...)
34La présence de nombreux matériaux originaux, la fragilité de certains d’entre eux ainsi que la quantité d’objets à traiter nous ont fait émettre des réserves sur la pertinence de traiter chimiquement le meuble d’appui qui fait l’objet de cette étude. En effet, tous les biocides sont des réactifs chimiques, ce qui signifie qu’ils peuvent réagir au contact des matériaux sur lesquels ils sont appliqués et les altérer21. D’autre part, ils sont tous, à des degrés divers, toxiques pour les mammifères et polluants22. De plus, l’apport d’un fongicide ne serait efficace que sur le court terme si les conditions climatiques ne changent pas23.
35C’est pourquoi notre choix s’est orienté vers des mesures de conservation préventive de nettoyage et de gestion du climat. Des zones de traitement ont été sélectionnées à la fois sur le meuble restauré à l’INP et sur celui resté au château. Des mesures prises à différentes étapes du traitement confirment l’importance du séchage, du dépoussiérage, et mettent en évidence le dépérissement progressif des moisissures lorsque l’humidité est maintenue à un taux inférieur à 60 %. Parallèlement, le meuble resté au château témoigne de l’efficacité d’un simple dépoussiérage et d’un décrassage plus poussé, aucune reprise d’infection n’ayant été constatée, que ce soit sur les zones décrassées ou simplement dépoussiérées (fig. 25).
Fig. 25.
Saint-Gilles (Gard), château d’Espeyran, meuble d’appui après restauration
Marie Gusina © Institut national du Patrimoine
36Dans le contexte du vaste programme de conservation in situ des collections du château, le choix de faire restaurer par une élève-restauratrice de l’INP, un meuble de style Boulle, jamais étudié ni restauré, appartenant à une catégorie quelque peu négligée par l’histoire de l’art a été une opportunité qui permettait de réfléchir à la conservation du mobilier dans son contexte, réflexion qui fut déterminante pour le choix du traitement à effectuer et le parti pris de restauration de l’œuvre qui devra retrouver sa place dans le grand salon au sein des pièces meublées du château.
37Cette opération, qui s’intègre au programme de conservation du mobilier du château d’Espeyran, démontre l’intérêt d’une étude historique, technique et stylistique approfondie, peu évidente au départ pour un objet qui semblait appartenir à une série. Elle contribue à redonner au meuble un statut patrimonial, renouvelant ainsi sa mise en valeur et participe de façon plus large à la reconnaissance patrimoniale des arts décoratifs. Cette restauration fondamentale a renforcé aussi la nécessité de mettre en place dans le cadre de la restauration du château un programme raisonné de conservation préventive, consécutif au traitement insecticide massif dont les modalités ont été définies par le CICRP afin de garantir la pérennité d’une telle intervention ou tout au moins de limiter tout risque d’une nouvelle contamination.
Notes
1 BERCÉ, Françoise. Des Monuments historiques au Patrimoine, Flammarion, 2000, p. 9.
2 PREVET, Marine. Restauration d’un meuble d’appui du XIXe siècle en marqueterie Boulle conservé au château d’Espeyran (Saint-Gilles, Gard). Paris, INP, département des restaurateurs, section mobilier, Mémoire de fin d’études, 2016.
3 PALOUZIÉ, Hélène [dir.]. « Les collections du château d’Espeyran ». Le château d’Espeyran, maison des Illustres. Montpellier, DRAC Occitanie, collection DUO, 2014, p. 56‑71.
4 FOHRER, Fabien. Diagnostic sanitaire du château d’Espeyran. Marseille, CICRP, octobre 2013.
5 Convention de partenariat Chantier–École signée le 14 mai 2014 entre l’INP, la DRAC et le CNMN.
6 PAYET, Roch. Orientations méthodologiques pour le traitement des infestations du château d’Espeyran à Saint-Gilles du Gard. Paris, INP, 2015.
7 AD Gard, 2E82 3848. 42. Inventaire après décès de Frédéric Sabatier d’Espeyran.
8 Exposition des produits de l’industrie et de l’agriculture. Rapport du jury central sur les produits de l’agriculture et de l’industrie en 1849, Paris, 1850, p. 416.
9 WOLOWSKI. « Exposition universelle de 1851. Travaux de la commission française sur l’industrie des nations », t. VII, Paris, Imprimerie impériale, 1854‑1873.
10 NÉRÉE RONFORT, Jean. André-Charles Boulle : Un nouveau style pour l’Europe, Paris, Somogy, 2009.
11 ALCOUFFE, Daniel ; DION TENENBAUM, Anne ; ENNES, Pierre. Un âge d’or des arts décoratifs : 1814‑1858, Paris, Éditions de la Réunion des musées nationaux, 1991.
COIGNARD, Jérôme. « L’éclectisme bien tempéré », Beaux-Arts magazine, hors-série Arts décoratifs 1848‑1889, Paris, 1991.
12 Afin de parfaire la connaissance technique du meuble et procéder aux analyses les plus pertinentes, la DRAC a pu octroyer une indemnité de recherche à Marine Prevet pour permettre le déplacement en Allemagne.
13 KING, Rachel ; HACKE, Ute ; EIKELMANN, Renate. Baroque Furniture in the Boulle Technique. Conservation, science, history. Munich, Bayerisches Nationalmuseum and Verlag der Anton Siegl Fachbuchhandlung, 2013, p. 11‑21.
14 Perchlorure de fer en solution dans de l’eau chaude.
15 GRALL, Elisabeth. Étude et restauration d’une épinette de Löwe, 1687 du Musée de la Musique. Saint Denis, Institut National du Patrimoine, 2000.
16 MOUREY, William. Synthèse sur des essais sur les revêtements de protection des métaux (1986-1995).
Metal 95 : actes de la conférence internationale sur la conservation des métaux. Londres, James and James, 1997, p. 225‑227.
HEGINBOTHAM, Arlen ; BELTRAN, Vincent ; FESTON, Briana ; PILLAY, Ruven ; SIMMS, Christina. « An evaluation of protective coatings for brass in indoor environments, with an emphasis focus on Boulle marquetery ». Furniture finishes : past, present and future of transparent wood coatings, actes du Twelfth International Symposium on Wood and Furniture Conservation (2014, Amsterdam). Amsterdam, Stichting. Ebenist, 2015, p. 84‑103.
17 Traitement au DTPA pentasodique à 4 % dans un gel d’eau.
18 Paraloïd B72 à 10 % dans l’acétone.
19 Mesures d’ATPmétrie réalisées par Dr Faisl Bousta au Laboratoire de recherche des monuments historiques (Champs-sur-Marne).
20 RAKOTONIRAINY, Malalanirina Sylvia. « Détection rapide des contaminants fongiques viables sur les documents ». Coré, Quetigny, EDIPS imprimeurs, 2007, p. 43‑47.
21 WOOD LEE, Mary. Prevention and treatment of mold in library collections with an emphasis on tropical climates : A RAMP study. United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization, 1988.
22 BAINES-COPE, A. « The Choice of biocides for Library and Archival Material », Biodeterioration of Materials. Walters et Hueck-Van der Plas, dir. publ., 1971.
ODEGAARD, Nancy ; SADONGEI, Alyce. Old poisons, new problems. [A museum resource for] managing contamined cultural materials. Washington, AltaMira Press, 2005, 160 p.
23 MEIER, Christina ; PETERSEN, Karin. Schimmelpilze auf Papier. Ein Handbuch für Restauratoren. Biologische Grundlagen, Erkennung, Behandlung und Prävention. Tönning, Der andere Verlag, 2006.
BOGDAN, Zerek. The preservation and protection of library collections. A practical guide to microbiological controls. Oxford, Chandos Publishing, 2014.
Table des illustrations
Titre | Fig. 1. |
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Légende | Saint-Gilles (Gard), château d’Espeyran ; meuble d’appui du grand salon avant restauration (RC_21_8‑1) |
Crédits | Gyslain Vanneste © INP |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/2260/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 132k |
Titre | Fig. 2. |
Légende | Saint-Gilles (Gard), château d’Espeyran, vue générale du grand salon |
Crédits | © CMNM |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/2260/img-2.jpg |
Fichier | image/jpeg, 188k |
Titre | Fig. 3. |
Légende | Saint-Gilles (Gard), château d’Espeyran ; vue extérieure du corps principal, façade sud |
Crédits | © CMNM |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/2260/img-3.jpg |
Fichier | image/jpeg, 184k |
Titre | Fig. 4. |
Légende | Saint-Gilles (Gard), château d’Espeyran, salle à manger au décor de cuir dit de Cordoue réalisé par la famille Boissier d’Avignon, seconde moitié du XVIIIe siècle |
Crédits | Vincent Montel © CMNM |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/2260/img-4.jpg |
Fichier | image/jpeg, 196k |
Titre | Fig. 5. |
Légende | Saint-Gilles (Gard), château d’Espeyran, détail d’une armoire sculptée languedocienne représentant l’histoire d’Adam et Ève (scènes tirées des gravures de Nicolas Chaperon, 1649, d’après les peintures des Loges de Raphaël au Vatican), XVIIe siècle |
Crédits | Vincent Montel © CMNM |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/2260/img-5.jpg |
Fichier | image/jpeg, 156k |
Titre | Fig. 6. |
Légende | Saint-Gilles (Gard), château d’Espeyran ; vue du grand escalier |
Crédits | Vincent Montel © CMNM |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/2260/img-6.jpg |
Fichier | image/jpeg, 184k |
Titre | Fig. 7. |
Légende | Saint-Gilles (Gard), château d’Espeyran ; le chantier-école 2014 |
Crédits | Hélène Palouzié © DRAC Occitanie |
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Fichier | image/jpeg, 168k |
Titre | Fig. 8. |
Légende | Saint-Gilles (Gard) ; écoinçon marqué au revers des initiales « HP » |
Crédits | © Marine Prevet |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/2260/img-8.jpg |
Fichier | image/jpeg, 144k |
Titre | Fig. 9. |
Légende | Saint-Gilles (Gard), château d’Espeyran ; vernis visible sous rayonnement ultraviolet |
Crédits | © Marine Prevet |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/2260/img-9.jpg |
Fichier | image/jpeg, 92k |
Titre | Fig. 10. |
Légende | Saint-Gilles (Gard), château d’Espeyran ; coupe stratigraphique de la corne contre peinte en rouge |
Crédits | © Marine Prevet |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/2260/img-10.jpg |
Fichier | image/jpeg, 56k |
Titre | Fig. 11. |
Légende | Saint-Gilles (Gard), château d’Espeyran ; élément de laiton déformé avant intervention |
Crédits | © Marine Prevet |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/2260/img-11.jpg |
Fichier | image/jpeg, 84k |
Titre | Fig. 12. |
Légende | Saint-Gilles (Gard), château d’Espeyran ; remise en forme d’une pièce en laiton |
Crédits | © Marine Prevet |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/2260/img-12.jpg |
Fichier | image/jpeg, 60k |
Titre | Fig. 13. |
Légende | Saint-Gilles (Gard), château d’Espeyran ; collage des éléments de marqueterie |
Crédits | © Wenceslas Gasse |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/2260/img-13.jpg |
Fichier | image/jpeg, 172k |
Titre | Fig. 14. |
Légende | Association Votobotics (Val d’Oise) ; découpe et gravure des éléments métalliques à l’acide |
Crédits | © Marine Prevet |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/2260/img-14.jpg |
Fichier | image/jpeg, 160k |
Titre | Fig. 15. |
Légende | Saint-Gilles (Gard), château d’Espeyran, élément reconstitué en corne imitant l’écaille de tortue, découpe et gravure au laser |
Crédits | © Marine Prevet |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/2260/img-15.jpg |
Fichier | image/jpeg, 60k |
Titre | Fig. 16. |
Légende | Saint-Gilles (Gard), château d’Espeyran ; fleur de droite reconstituée par découpe et gravure à l’acide |
Crédits | © Marine Prevet |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/2260/img-16.jpg |
Fichier | image/jpeg, 128k |
Titre | Fig. 17. |
Légende | Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), Institut national du patrimoine ; retrait de la corrosion |
Crédits | © Marine Prevet |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/2260/img-17.jpg |
Fichier | image/jpeg, 256k |
Titre | Fig. 18 et 19. |
Légende | Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), Institut national du patrimoine ; nettoyage de l’écaille |
Crédits | © Marine Prevet |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/2260/img-18.png |
Fichier | image/png, 273k |
Titre | Fig. 20. |
Légende | Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), Institut national du patrimoine ; retrait de la corrosion sous loupe binoculaire |
Crédits | © Léa Rocourt |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/2260/img-19.jpg |
Fichier | image/jpeg, 136k |
Titre | Fig. 21. |
Légende | Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), Institut national du patrimoine ; bronze après nettoyage à la vapeur |
Crédits | © Marine Prevet |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/2260/img-20.jpg |
Fichier | image/jpeg, 120k |
Titre | Fig. 22. |
Légende | Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), Institut national du patrimoine ; bronze après retrait de la corrosion au scalpel |
Crédits | © Marine Prevet |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/2260/img-21.jpg |
Fichier | image/jpeg, 160k |
Titre | Fig. 23. |
Légende | Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), Institut national du patrimoine ; prélèvement de moisissures |
Crédits | © Marine Prevet |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/2260/img-22.jpg |
Fichier | image/jpeg, 92k |
Titre | Fig. 24. |
Légende | Saint-Gilles (Gard), château d’Espeyran ; pose de milieux de culture |
Crédits | © Marine Prevet |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/2260/img-23.jpg |
Fichier | image/jpeg, 100k |
Titre | Fig. 25. |
Légende | Saint-Gilles (Gard), château d’Espeyran, meuble d’appui après restauration |
Crédits | Marie Gusina © Institut national du Patrimoine |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/2260/img-24.jpg |
Fichier | image/jpeg, 192k |
Pour citer cet article
Référence électronique
Hélène Palouzié et Marine Prevet, « La restauration d’un meuble en marqueterie Boulle du château d’Espeyran (Gard) », Patrimoines du Sud [En ligne], 6 | 2017, mis en ligne le 01 septembre 2017, consulté le 13 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/2260 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/pds.2260
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