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Dossier

L’exploitation du marbre à Roquebrun au XVIIe siècle : de la fenêtre à meneau au retable de marbre

The use of marble in Roquebrun in the 17th century : from mullioned window to marble altarpiece
Denis Nepipvoda

Résumés

Bien moins connues que les carrières de Caunes-Minervois, les carrières de marbres de Roquebrun n’ont jamais fait l’objet d’études. Les rares documents exploitables les concernant datent du XVIIe siècle. Ils permettent cependant d’en esquisser l’histoire. Exploitées par une famille de maçons locaux les Dumas, ces carrières vont susciter l’intérêt de nombreuses personnes. Des artisans italiens projettent de les exploiter pour concurrencer celles de Caunes sans succès. Avec l’arrivée des frères Jaumon l’exploitation s’intensifie. Les marbres de Roquebrun connaissent alors un certain succès. Peu de choses restent de cette production. Les rares objets conservés permettent d’identifier des marbres spécifiques à Roquebrun et d’attribuer à ces carrières de nombreuses pièces de marbres jusque-là données à Caunes-Minervois.

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Notes de l’auteur

En hommage à Louis Anglade, carrier et marbrier

Texte intégral

1Bien moins connues que les carrières de Caunes-Minervois, les carrières de marbre de Roquebrun n’ont jamais fait l’objet d’études. Les minutes notariales, toujours riches en renseignements, sont dans un état pulvérulent. Les quelques registres qui peuvent être consultés apportent toutefois des informations intéressantes et permettent d’esquisser l’histoire de ces carrières au XVIIe siècle.

Fig. 1.

Fig. 1.

Carte de Cassini, emplacements des carrières de marbre ; 1 carrière de Laurenque, 2 carrière de Saint-Etienne, 3 carrière de Combeguitard (indiquée « carrière de marbre »).

2Au début du siècle, les carrières de marbre du rec de Laurenque, hameau situé au nord de Roquebrun, de Combeguitard ou de Saint-Estève, exploitées à l’est du village, à mi-chemin entre Roquebrun et Saint-Nazaire-de-Ladarez, sont exploitées occasionnellement par les maîtres-maçons locaux issus de la famille Dumas (Annexe 1) (fig. 1). Il n’est pas rare de trouver dans les prix-faits qu’ils passent avec divers clients des mentions de marbre utilisé pour des encadrements de baies. Les Dumas exploitent aussi une carrière de lauzes (Annexe 2).

  • 1 CATEL Guillaume. Mémoire de l’histoire du Languedoc… Pierre Bosc marchand-libraire, Toulouse, 1633.

3Dom Tarrisse, prieur et curé de Cessenon de 1604 à 1628, est le premier à utiliser le marbre de Roquebrun pour la décoration de l’église qu’il vient de faire réparer. Selon Guillaume Catel1, conseiller au Parlement de Toulouse, l’extraction d’éléments décoratifs pour les églises de la région commence véritablement aux alentours de 1625, cinq ans après la redécouverte des carrières de Caunes-Minervois. Des artisans venus d’Italie extraient des carrières de Roquebrun des blocs destinés aux évêques de Béziers. Peut-être sont-ce les mêmes artisans qui travaillent aussi bien pour le prêtre de Cessenon que pour l’évêque.

4L’exploitation des carrières s’intensifie avec l’installation à Roquebrun vers 1634 des frères Jaumon. Arrivés de Mons, Henri et Laurent semblent rencontrer au début quelques difficultés avec la famille Dumas, mais s’imposent vite comme véritables entrepreneurs en mettant en place un réseau de clientèle s’étendant bien au-delà du diocèse de Béziers. Les Dumas deviennent alors leurs principaux sous-traitants. Très rapidement, Henri Jaumon disparaît de la documentation ; Laurent prend alors en charge son petit-fils Laurent Renversat qui poursuit à la fin du XVIIe siècle l’activité de l’entreprise familiale.

5Aujourd’hui, peu de choses semblent subsister de cette importante production. Le décor de l’église des Célestins d’Avignon a disparu, comme la plupart des ouvrages fournis par les marbriers de Roquebrun. Seules quelques œuvres documentées sont conservées : la chaire, les fonts baptismaux et le bénitier commandés par Dom Tarrisse, le retable de la chapelle Saint-Blaise de la cathédrale Saint-Nazaire de Béziers, le bénitier de l’église de Tourbes commandé aux Jaumon et les fonts baptismaux de l’église d’Adissan. Ils permettent d’identifier certains marbres propres aux carrières de Roquebrun et nous amènent aussi à nous interroger sur l’origine de certains objets de marbre rouge incarnat ou turquin, attribués sans preuves documentaires aux carrières de Caunes-Minervois et qui pourraient provenir des carrières de Roquebrun. Des recherches dans les minutes notariales de Saint-Pons-de-Thomières permettraient de préciser les rapports entretenus par les marbriers de Roquebrun avec ceux de Saint-Pons, en particulier avec Pierre Gavoy.

Des travaux de maçonnerie pour une clientèle locale

6Dans la première moitié du XVIIe siècle, l’entreprise Dumas est avant tout une affaire de famille (fig. 2). Les fils de Jean, Pierre, Antoine et François, travaillent avec leur père et leur cousin Pierre avec leur oncle Antoine. Chacun fort de sa personnalité détient un savoir-faire particulier (maçonnerie, extraction du marbre, pose de lauzes…) ; une fois réunis dans le cadre de l’atelier familial, ils forment des équipes efficaces capables de répondre à des demandes diverses et variées. C’est ainsi qu’ils obtiennent à Roquebrun la plupart des marché de construction.

  • 2 AD Hérault. 2 E 66/312, f° 322v-323. Prisfaict de Mirabel pour Dumas et Pastre, 7 décembre 1698.

7À la fin du siècle, seuls Pierre et Jean, les petits-fils d’Antoine et de Jean, continuent à exercer le métier de maçon. Pour certains chantiers, ils sont contraints de s’associer avec d’autres maîtres-maçons. En 1698, Jean Dumas prend avec Bertrand Pastre le prix-fait des réparations d’un bâtiment en ruine et vacant contigu appartenant à André Mirabel2. Le propriétaire s’engage à faire porter à pied d’œuvre tous les matériaux nécessaires, y compris l’ardoise pour la toiture, et à payer aux deux associés la somme de deux livres la canne carrée tant plain que vuide de maçonnerie.

  • 3 AD Hérault. 2 E 66/274, f° 21. Prisfaict de Mr Dandrieu C Dumas, 13 février 1638.

8Leur clientèle est avant tout locale, mais il arrive que les Dumas travaillent dans des villages proches de Roquebrun. Jean et son fils Antoine se rendent à Cessenon pour passer contrat avec Jean Bastier pour la restauration d’une maison qui se trouve à Puisserguier. Jean restaure l’écurie du Sieur Andrieu située au terroir de Saint-Nazaire de Ladarez3.

Fig. 2.

Fig. 2.

Arbre généalogique de la famille Dumas. En rouge les membres de la famille qui ont exercé la profession de marbrier

V. Marill © Région LRMP, Inventaire général

  • 4 AD Hérault. 2 E 66/267, f° 198v-200. Prisfaict pour Malhac C Dumas, 30 septembre 1631.
  • 5 AD Hérault. 2 E 66/270, f° 237. Quittance po Malhac C Dumas, 29 octobre 1634.
  • 6 AD Hérault. 2 E 66/269, f° 59-60. Prisfaict de Lagne C Dumas, 28 mars 1633.
  • 7 AD Hérault. 2 E 66/286, f° 53-55. Prisfaict d’une chapelle pour mer Jacques Sabatier C Jean Dumas m (...)

9Jean est le maçon le mieux documenté de la famille. Les contrats découverts permettent d’apprécier l’éventail très large des travaux qu’il réalise. En 1631, il s’engage par exemple à surélever la maison de Raimond Malhac4. La pièce du premier étage sera équipée d’un évier, d’un garde-robe et d’un conduit de cheminée, et éclairée par une demi-croisée. Au second étage le maçon posera une petite fenêtre carrée et mettra en place le couvert. Le travail est évalué à vingt-six livres, le maçon dispose d’un délai de neuf mois. Un deuxième contrat est passé au maçon trois ans après pour la pose de deux fenêtres à meneaux et d’une porte5. On y apprend que Jean Dumas fabrique et vend aussi de la chaux. Il restaure également la maison des frères Lagne qui s’est en partie écroulée6. Avec son fils Antoine, il construit en 1650 une petite chapelle à la Barbière (fig. 3) pour Jean Sabatier, prieur de Colombier7. L’ensemble de ces constructions est réalisé en moellons de schiste fournis par les maçons.

  • 8 AD Hérault. 2 E 66/266, f° 300v-301. Prisfait po Boddet C Dumas, 17 décembre 1630.
  • 9 AD Hérault. 2 E 66/271, f° 128v-130. Prisfaict pour Astruc C Dumas, 27 août 1635.
  • 10 AD Hérault. 2 E66/285, f° 41. Prisfaict pour Jaulme C Dumas, 25 avril 1649.
  • 11 AD Hérault. 2 E 66/291, f° 77v-78. Prisfacit pour Dumas pour Guilhem Fournier, 6 mars 1655.

10Les Dumas sont aussi spécialistes de la construction de voûtes. Jean en bâtit une au casal de Boudet8 et à la maison d’André Astruc9. Le maçon fournit la pierre et le bois nécessaires pour la fabrication du cintre servant à poser la couverture de pierre. Son fils Antoine voûte le rez-de-chaussée de la maison de son ami Laurent Jaumon10 et de celle de Guilhem Fournier11.

Fig. 3.

Fig. 3.

Roquebrun (Hérault), Chapelle Saint-Pontien ; vue générale

J. Pagnon © Région LRMP, Inventaire général

  • 12 AD Hérault. 2 E 66/266, f° 299v-300. Prisfaict Gauselle C Dumas, 16 décembre 1630.

11Les Dumas maîtrisent aussi la technique de la pierre sèche comme en témoigne le contrat passé par Blaise Gausel à Jean Dumas pour la construction d’une bergerie12.

  • 13 AD Hérault. 2 E 66/271, f° 168-169. Requion p Dumas aux consuls, 25 octobre 1635.

12Ils travaillent parfois pour la communauté de Roquebrun. À la suite de l’appel d’offre au moins-disant lancé par les consuls du village, Jean remporte en 1635 le chantier des réparations du corps de garde du portal13. Il sera fait un nouvel escalier pour y accéder ainsi qu’une nouvelle toiture. Probablement pressé par d’autres chantiers en attente, le maçon somme les consuls de bien vouloir lui apporter tous les matériaux nécessaires comme prévu dans le contrat.

  • 14 AD Hérault. 2 E 66/293, f° 6-7. Prisfaict pour Pierre Dumas contre les consuls de Roquebrun, 14 jan (...)
  • 15 AD Hérault. 2 E 66/279, f° 49v-51. Prisfaict de la chapelle du St Rozaire, 3 avril 1643.

13En janvier 1657, son fils Pierre est chargé de réparer la maison commune14. Il doit reprendre l’ensemble des murailles, surélever la bâtisse de quatre pans, couvrir le rez-de-chaussée d’une voûte. La pièce ainsi formée doit être pavée et recevoir un banc de pierre tout autour. Il est aussi prévu de placer une fenêtre sans croizière communément appellée italienne au premier étage et une nouvelle porte d’entrée, le tout en marbre. Une fois les travaux terminés il devra poser la toiture de lauzes. Dumas prend à sa charge l’achat de tous les matériaux et recevra la somme de deux cent soixante livres ainsi que la pierre, le bois et l’ardoise provenant de la ruine de la boutique de la place commune. En contrepartie, Pierre fera à l’emplacement de la boutique un banc recouvert de dalles de marbre de la largeur de la maison d’Antoine Guibert. Le chantier qui devait durer un an se termine au mois d’août de l’année suivante. Les consuls sollicitent Antoine Dumas en 1643 pour l’agrandissement de la chapelle du Rosaire, située dans l’église paroissiale. La nouvelle construction doit se faire sur un passage sur rue aménagé par l’entrepreneur. Il pourra utiliser les matériaux provenant de la destruction du mur de l’église. Antoine recevra vingt-six livres au fur et à mesure de l’avancement des travaux15.

  • 16 AD Hérault. 2 E 66/271, f° 22v-23. Prisfaict de Jean Dumas avec Sabatier et Blancard, 3 février 163 (...)

14Certains travaux relevant ordinairement des consuls peuvent être pris en charge par des particuliers comme en témoigne le contrat passé avec Jean Dumas en février 163516. Il est sollicité pour modifier la pente d’une rue afin que canal du degeust des maions dud Sieur Bailhe Sabatier, mètre Guibert et autres pluviaux puissent libremant couler & courrir vers la carrière de la place. En baissant le niveau pour obtenir une pente plus prononcée, il est obligé de combler un vieil égout (touat). La nouvelle rue sera pavée de pierres moyennes et menues avec une rigole au centre pour l’évacuation de l’eau. Les travaux, dont le prix est laissé en blanc dans le contrat, sont pris en charge par les riverains.

Du marbre pour les ouvertures…

Fig. 4.

Fig. 4.

Roquebrun (Hérault), maison, 7 rue Place-Vieille ; porte à bossages en marbre

© Denis Nepipvoda

Fig. 5.

Fig. 5.

Roquebrun (Hérault), maison, rue Sous les Fenêtre ; fenêtre à meneau en marbre

© Denis Nepipvoda

15En plus des lauzières, les Dumas sont propriétaires d’une carrière de marbre à Laurenque. Pierre qui a hérité des biens de son père Antoine, y possède un petit jardin et terre à peirière (carrière de marbre). Ils extraient aussi du marbre des carrières de Combeguitard et Saint-Étienne dont on ne connaît pas les propriétaires. Elles sont situées à l’est de Roquebrun, à mi-chemin entre le village et Saint-Nazaire-de-Ladarez. Il pourrait s’agir de vacants communaux que les marbriers étaient autorisés à exploiter par les consuls. De tels vacants sont d’ailleurs mitoyens de la carrière que possède la famille à Laurenque. Sur l’un d’eux, Jean a planté une vigne.

  • 17 AD Hérault. 2 E66/284, f° 2-3. Prisfaict po Mostalon C Dumas père et fils, 2 janvier 1648.
  • 18 AD Hérault. 2 E 66/286, f° 53-55. Prisfaict d’une chapelle pour mer Jacques Sabatier C Jean Dumas m (...)
  • 19 AD Hérault. 2 E 66/294, f° 49v-50. Prisfaict de Clavel C Pierre Dumas masson, 25 mars 1658.

16Les prix-faits ne nous renseignent pas sur les techniques d’extraction utilisées par les Dumas. Le marbre retiré de leurs carrières est ponctuellement employé dans la construction. Très souvent les portes d’entrée, seul élément décoré de la façade (fig. 4), et les encadrements des baies sont construits dans ce matériau (fig. 5). Les blocs utilisés, de petite taille, sont extraits de la manière traditionnelle à l’aide de pics et de coins. Ils ne sont pas polis mais simplement dégrossis à la marteline, marteau pointu d'un côté, pourvu de dents de l'autre, mentionné dans plusieurs documents. Parmi les ouvrages de marbre exécutés par les Dumas, on peut citer par exemple la porte réalisée par Jean et Antoine Dumas en marbre de Roquebrun à coups de poincte de la largeur de sept pans pour le casal de Jean Moustalon transformé en maison17. Le terme de poincte pourrait correspondre au côté pointu de la marteline. La porte de la chapelle, que Jean et Antoine Dumas s’engagent à construire sur un terrain appartenant à Jean Sabatier, doit être de marbre passée à la marteline bien et dueman agancée carrée ou ronde au plaizir dud Sabatier prieur18. La porte cintrée en marbre gris est toujours en place dans la chapelle Saint-Pontien (fig. 6). Les encadrements de baie sont aussi réalisés en marbre. Les fenêtres posées par Pierre Dumas à la maison de Clavel sont faites de pierre de taille passée à la martelline avec ses cornisons bien faicts19.

Fig. 6.

Fig. 6.

Roquebrun (Hérault), Chapelle Saint-Pontien ; porte d’entrée

J. Pagnon © Région LRMP, Inventaire général

  • 20 AD Hérault. 2 E 66/293, f° 6-7. Prisfaict pour Pierre Dumas contre les consuls de Roquebrun, 14 jan (...)

17Le marbre est aussi utilisé pour la maison consulaire par Jean Dumas20. Au premier étage, il pose une fenestre pierre de marbre marbrière sans croizière communément appellée italienne et une porte de marbre travaillé à la marteline. À la demande des consuls, des dalles de marbres martelinées serviront d’assise au banc qui doit être construit par le maçon à la place de la boutique appartenant à la communauté.

18Plus curieuse est l’utilisation du marbre pour le pavage de l’aire à battre le blé de Pierre Boudet, posé par Pierre Dumas. Il est constitué de marbre provenant de la perière de Laurenque qu’il faut

  • 21 AD Hérault. 2 E 66/294, f°111v-11. Prisfaict po Dumas masson contre Pierre Boudet, 24 juillet 1658.

bien adjuster & bien poser à la régle avec sable et chaux et rendu en bon estat comme pierre rassière doibt estre21.

Dom Tarrisse et Clément de Bonsi deux prélats amateurs de marbre

19Parallèlement à l’activité de la famille Dumas, d’autres personnes s’intéressent aux marbres de Roquebrun au début du XVIIe siècle : Dom Tarrisse et Clément de Bonsi.

  • 22 Histoire littéraire de la congrégation de Saint-Maur, ordre de S. Benoît, Bruxelles 1770, p. 43-44.

20Dom Tarrisse est prieur et prêtre de l’église de Cessenon de 1604 à 1628. À la suite des destructions des guerres de religion, il entreprend de restaurer et décorer l’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul. Ayant eu connaissance de l’existence de gisements de marbre près de son village, il fait figure de pionnier en utilisant la pierre locale pour le décor de son église. L’auteur de l’Histoire littéraire de la congrégation de Saint-Maur22, dont Tarrisse sera le supérieur général jusqu’à sa mort survenue en 1648, écrit :

au bout de quelques années son église [de Cessenon] changea entièrement de face, de même que celles qui en dépendoient ; la providence donna deux habiles sculpteurs, qui se consacrèrent au service de son église, & qui pour tout salaire se contentèrent de prendre chez lui leur nourriture ; il découvrit une carrière de marbre à une lieue de Cessenon dans la paroisse de Roquebrune, d’où il tira des pierres d’une grande beauté, qu’il employa à la décoration de la maison de Dieu ; après l’avoir rétablie, son premier soin fut la structure du grand autel, pour lequel il n’épargna rien ; aussi passoit-il pour le plus beau qui fût en Languedoc.

  • 23 NEPIPVODA, Denis. « Jean Sabatier, sculpteur en plâtre languedocien du XVIIe siècle ». Études hérau (...)

21Le prieur fait aussi réaliser pour son église une chaire à prêcher, un bénitier et des fonts baptismaux de marbre. La chaire est toujours en place dans l’église (fig. 7). La cuve polygonale et le garde-corps de l’escalier ont reçu un très riche décor de gypserie orné de cabochons et de plaques de marbre noir et de marbre griotte rouge foncé mêlé de vert, appelé griotte-vert. Le cul-de-lampe servant de base à la chaire est porté par un bloc cylindrique de marbre rouge veiné de blanc rappelant le marbre de Caunes-Minervois. La cuve baptismale (fig. 8), réalisée en pierre blanche et ornée de gros godrons de marbre noir et de griotte-vert, pourrait être celle commandée par Dom Tarrisse. Le pied qui la supporte est aussi réalisé dans un bloc de marbre rouge identique à celui de la chaire. L’église conserve aussi un bénitier (fig. 9) qui pourrait aussi faire partie du décor commandé par Dom Tarrisse. La vasque, à panse lisse, est réalisée en marbre griotte-vert veiné de blanc où le rouge domine. Pour le pied, les artisans ont utilisé du marbre noir et un griotte-vert sans veine blanche. Ce même marbre noir a été utilisé pour la décoration de la porte des Carmes de Béziers en 164023 et a aussi servi à fabriquer la cuve baptismale du village de Roquebrun (fig. 10).

Fig. 7.

Fig. 7.

Cessenon (Hérault), église Saint-Pierre Saint-Paul ; chaire

M. Kérignard © Région LRMP, Inventaire général

Fig. 8.

Fig. 8.

Cessenon (Hérault), église Saint-Pierre Saint-Paul ; cuve baptismale

M. Kérignard © Région LRMP, Inventaire général

Fig. 9.

Fig. 9.

Cessenon (Hérault), église Saint-Pierre Saint-Paul ; bénitier

M. Kérignard © Région LRMP, Inventaire général

  • 24 FERRAS Catherine, SAUGET Jean-Michel. Cessenon-sur-Orb, inventaire du patrimoine d’un village hérau (...)

22La situation de la carrière de marbre, à une lieue de Cessenon, pourrait indiquer qu’il s’agit de la carrière de Coumiac qui était alors exploitée. Toutefois celle-ci ne fournit que du marbre griotte de couleur rouge cerise24 qui ne se retrouve pas dans le mobilier conservé dans l’église de Cessenon. Ce sont donc bien les marbres des carrières de Roquebrun qui ont été utilisés par les artisans travaillant pour Dom Tarrisse. Ils sont identiques à ceux que l’on retrouve sur de nombreuses portes et fenêtres du village. Le dépouillement des registres notariaux de Cessenon de l’époque où Tarrisse est présent dans le village n’a apporté aucune information sur l’exploitation ponctuelle de carrières de marbre dans ce secteur. Aucun prix-fait relatif à la décoration de l’église n’a été découvert confirmant les informations données par l’auteur de l’Histoire de la congrégation de Saint-Maur sur les artisans travaillant pour Tarrisse.

  • 25 CATEL, Guillaume. - Op ; cit.
  • 26 BONNET, Jean Louis. « Rouges du Languedoc, l’exploitation des carrières de Caunes et de Félines en (...)

23Selon Guillaume Catel, Clément de Bonsi, dernier évêque biterrois de ce nom, s’intéresse aussi au marbre de Roquebrun. Dans un ouvrage posthume publié en 1633, sept ans après sa mort, il indique que l’on trouve en Bas-Languedoc de grandes quantités de beaux marbres jaspez à Caunes, Saint-Pons et à la montagne appelé Cap de Cette25. Mais, pour lui, le plus beau marbre de cette région se trouve à Roquebrun. Il précise que les carrières ont commencé à être exploitées vers 1620 par des artisans venus d’Italie, cinq ans après l’arrivée en 1615 à Caunes-Minervois du sculpteur Stefano Sornano et de six marbriers italiens26. Les ouvriers qui travaillent le marbre de Roquebrun disent que dans l’Italie n’y en a point de plus beau, ny de plus diversifié que celuy là. Leur nom n’est pas cité par Catel. Les traces de leur installation à Roquebrun n’ont pas été retrouvées dans les rares minutiers consultables. Leur séjour dans le village n’a probablement été que de courte durée.

Fig 10.

Fig 10.

Roquebrun (Hérault), église Saint-André ; cuve baptismale

© Denis Népipvoda

  • 27 FRANCHINI GUELFI, Fausta, « Les marbriers génois entrepreneurs et marchands ». Bulletin du Centre d (...)
  • 28 FRANCHINI GUELFI, Fausta, 2012, p 173.

24Toujours selon Catel, Mgr de Bonsi commande à ces artisans un retable de marbre destiné à la chapelle de Saint-Charles-Borromée située dans l’église des Dominicains de Béziers. L’ouvrage est exécuté sous la direction de Francesco Quadrio, marbrier originaire de Lugano, qui chose rare pour un retable du XVIIe siècle, signe son œuvre de manière ostentatoire. Il appartient à une dynastie de sculpteurs lombards installés à Gênes dès le début du XVIIe siècle27. Une partie de ce décor se trouve aujourd’hui dans la cathédrale Saint-Nazaire (fig. 11). L’autre partie, des inscriptions à la gloire des Bonsi, a été transportée à Toulouse par Alexandre Dumège au début du XIXe siècle. Le retable adopte une forme traditionnelle : soubassement, colonnes encadrant la travée centrale, fronton portant un frontispice. Il utilise des marbres semblables à ceux visibles sur les ouvrages conservés de l’église de Cessenon, à l’exception de plaques d’albâtre utilisées pour les panneaux ovales du devant d’autel et de blocs de marbre blanc ayant servi à sculpter les chapiteaux et les encadrements des cartouches qui pourraient provenir d’Italie. De couleur jaune orangé, l’albâtre rappelle celui des carrières du mont Gazzo à Sestri Ponente près de Gênes, exploitées au début du XVIIe siècle28. Qu’est vraiment venu faire Francesco Quadrio à Roquebrun ? Peut-être est-il venu pour chercher de nouvelles carrières de rouge du Languedoc pour essayer de concurrencer Sornano qui détient le monopole de l’exploitation des carrières de Caunes et du commerce du marbre qu’il y fait extraire, principalement pour les artisans génois qui en raffolent. En exploitant les carrières de Roquebrun, Quadrio deviendrait un dangereux concurrent pour le marbrier de Caunes. Son projet n’a pas abouti et le marbrier et son équipe disparaissent rapidement de la région.

Fig. 11.

Fig. 11.

Béziers (Hérault), cathédrale Saint-Nazaire ; retable de la chapelle Saint-Blaise

M. Kérignard © Région LRMP, Inventaire général

  • 29 AD Hérault. 2 E 52/44, f° 25v-27. Prisfaict bailhé par Madame de Mirman à Grégoire Fontaine, 29 jan (...)

25En 1623, un nom, celui de Grégoire Fontaine, apparaît dans les archives (Annexe 3). Il est engagé par Mgr de Bonsi pour la fourniture de marbre destiné à un retable. Qui est-il ? S’agit-il de l’un des sculpteurs travaillant pour Dom Tarrisse qui serait resté à Béziers après le départ pour Paris du prieur ou d’un artisan étranger au Languedoc attiré par le succès que connaissent alors les marbres qui y sont produits ? Est-il chargé de fournir une partie des marbres utilisés par Francesco Quadrio ou travaille-t-il à la réalisation d’un autre monument ? On sait tout au plus qu’il est originaire du pays et gouvernementz de Picardie, plus précisément du petit hameau de Faillouet près de Chauny29 et qu’il semble bien connaître la région et ses divers filons de marbres.

  • 30 Archives de la Société Archéologique et Littéraire de Béziers, Fonds J.D. Bergasse. Prisfaict à tra (...)

26Il s’engage à fournir au prélat différentes pièces de marbre pour faire le cadre, piédestal & couronnemant d’ung retable selon le modèle dessiné qui lui a été montré30. Elles seront du marbre le plus fin quil truvera en carrière que se truvera dans le terroir de Cessenon Roquebrun Causse ou Sainct Nazaire ou d’autres endroits de semblable distance. La véritable exploitation des carrières de Roquebrun n’a pas encore commencé. Grégoire Fontaine doit se débrouiller par lui-même. Il s’engage à dégrossir les pièces qui seront transportées à Béziers aux frais de l’évêque. Elles seront lustrées et travaillées par un artisan choisi par Clément de Bonsi, peut-être Francesco Quadrio qui pourrait être l’auteur du projet ou l’un de ses ouvriers italiens.

  • 31 AD Hérault. 2 E 52/44, f° 25v-27. Prisfaict bailhé par Madame de Mirman à Grégoire Fontaine, 29 jan (...)

27Quelques années après, Grégoire Fontaine est sollicité par Mme de Mirman pour la réalisation d’une fontaine en marbre jaspé destinée à son château de Lavagnac31. Le contrat passé le 29 janvier 1629, en mauvais état de conservation, ne permet pas de lire l’endroit où il réside à ce moment. En quelques années, Grégoire Fontaine qui n’était qu’un simple carrier est devenu marbrier. Il assure la totalité de la réalisation de la commande, de l’extraction des blocs de marbre dans la carrière, à leur pose dans le jardin de la dame de Mirman.

  • 32 AD Hérault. 2 E 69/69, f° 59v-60. Prisfaict pour les Pénitents Noirs C Fontaine, 9 avril 1630.

28En 1630, il habite à Pézenas où les Pénitents noirs lui commandent un bénitier pour leur chapelle32. L’origine du marbre n’est pas précisée. Le contrat indique seulement qu’il sera fait de pareil marbre jaspé quest le pied destal de la croix nouvellement plantée aud Pézenas bien poly et lustré à perfection. Il est probable que Fontaine en soit l’auteur et que le marbre utilisé pour le bénitier et le pied de la croix soit du marbre rouge incarnat provenant des carrières de Roquebrun. Le marbrier disparaît ensuite de la documentation.

  • 33 AD Hérault. 2 E 66/267, f° 175-176. Apprentissage pour Dumas avec Gavoy, 31 août 1631.
  • 34 AD Hérault. 284 EDT 5. Usuel du compoix de Saint-Pons de Thomières de 1641.
    Pierre Gavoy, Me tailheu (...)
  • 35 AD Hérault. 2 E 40/91, f°220v-222 : prisfaict bailhé par Monseigneur de Lodève à Pierre gavoy marbr (...)
  • 36 MARTIN Ernest, Histoire de la Ville de Lodève, Imprimerie Serre et Roumégous, Montpellier 1890, p.  (...)

29Ces premières tentatives d’exploitation des carrières de marbres de Roquebrun, par et pour des personnes étrangères au village, restent sans lendemain malgré la présence dans le village en 1631 de Pierre Gavoy, marbrier de Saint-Pons. Il prend en apprentissage Antoine Dumas, fils de feu Pierre Dumas pour une durée de quatre ans33. Le contrat précise que le maître travaille alors à Roquebrun. Propriétaire de la carrière de marbre d’Artenac à Saint-Pons34, il vient probablement rechercher à Roquebrun des couleurs de marbre qu’il ne trouve pas dans sa carrière. Gavoy jouit à cette époque d’une grande notoriété. Mgr Plantavit de La Pause lui commande un tombeau monumental pour la cathédrale de Lodève35. Le sculpteur doit utiliser pour sa réalisation du marbre rouge de Saint-Pons, du marbre noir de Roquebrun ainsi que du marbre blanc ou veiné probablement originaire de Carrare. Le sculpteur décède en 1641 sans que le monument soit achevé. L’évêque passe commande l’année suivante aux frères Lignani36. Aucune autre trace de son activité n’a été retrouvée dans les minutes notariales de Roquebrun hormis le contrat d’apprentissage cité plus haut.

Les frères Jaumon

  • 37 AD Hérault. 2 E 98/120, f° 252. Prisfaict bailhé par Damoiselle Margueritte de Blay vefeu de feu Be (...)

30L’arrivée dans le Biterrois des frères Jaumon fait évoluer les pratiques des Dumas. Tout en continuant à exécuter des travaux de maçonnerie, ils vont développer le travail du marbre pour répondre à la demande des deux frères, puis à leurs propres commandes. Au début de leur collaboration avec les Jaumon, les Dumas ne font qu’extraire le marbre en tant que simples carriers. Par la suite, ils fournissent des pièces polies et lustrées. Ces techniques de finition propres aux marbriers ne sont pas utilisées dans les pièces de marbres destinées à la Construction qui sont dégrossies à la marteline. Elles ont été probablement apprises au contact des Jaumon ou de Gavoy. François Dumas, fils de Jean, qui exerce le métier de maçon, taille une pierre tombale gravée de têtes de mort et d’une croix pour Marguerite de Blay37. La dalle, réalisée en marbre et de la pierrière dud Roquebrun, est polie et lustrée.

  • 38 AD Hérault. 2 E 14/123, f° 118, 25 mars 1640 : sans titre.
  • 39 AD Hérault. 2 E 212, f° 167. Bail de coulomes de marbre, 28 juillet 1642.
  • 40 BONNET Émile, Dictionnaire des artistes et artisans d’art du bas-Languedoc (Aude, Gard, Hérault, Lo (...)

31Son neveu Pierre se consacre exclusivement à l’activité marbrière. Il fournit à Antoine Lignani, marbrier de Caunes qui s’est installé à Béziers, diverses pièces de marbre de la carrière de Saint-Étienne, conformément au dessin que celui-ci lui a fourni38. Il n’hésite pas à se déplacer pour prendre des commandes : il se rend à Agde pour passer contrat avec M. De Sallèles qui le charge de réaliser deux colonnes de marbre39, et s’engage à construire un portail de marbre pour la chapelle des Pénitents de Narbonne40 (fig. 12).

Fig. 12.

Fig. 12.

Narbonne (Aude), ancienne chapelle des Pénitents Blancs ; porte d’entrée

© Catherine Lauthelin

  • 41 HIÉGEL, Charles ; JACOPS Marie-France. « Un artiste lorrain du XVIIe siècle, le sculpteur Ignace Ro (...)

32Laurent et Henri Jaumon sont sans doute nés au début du XVIIe siècle, peut-être à Jaumont. Une origine mosellane n’est en effet pas à exclure. Il existe à Jaumont, près de Malancourt-la-Montagne, d’importantes carrières exploitées depuis l’Antiquité, produisant un calcaire jaune-ocre appelé « pierre du soleil ». On peut imaginer que le nom des deux frères ait été emprunté à celui de ce lieu-dit et que leur famille soit issue du milieu des carriers ou de tailleurs de pierre locaux. D’autre part, on rencontre dans la région un sculpteur du nom de Nicolas Jaumont dont la parenté avec nos deux frères n’est pas à écarter. Actif à Metz entre 1679 et 1713, il collabore en 1688 avec le sculpteur Ignace Robert au décor de la chapelle Notre-Dame de l’église Saint-Simplice de la ville41. Des recherches dans les archives départementales de la Moselle permettraient de vérifier ces hypothèses.

  • 42 SAVARY DES BRUSLONS, Jacques, SAVARY, Louis Philémon. Dictionnaire universel de commerce. Genève, c (...)

33À une date inconnue, les deux frères quittent leur région natale et s’installent dans la région de Mons, diocèse de Cambrai. Les carrières de marbre y sont très nombreuses. Les frères Savary écrivent dans leur Dictionnaire universel du commerce, édité en 1723 : en Flandres & dans le pays de Liège on a les [marbres] noirs de Liège, de Namur & de Dinan ; les blanc et rouges, & les blancs & noirs de cette dernière ville ; un autre blanc et noir des carrières de Barbançon42. Les deux frères y apprennent le métier de marbrier : comment extraire la pierre, la tailler et la polir…

  • 43 AD Hérault. 2 E 13/31, f° 125-126, 1er juin 1674, sans titre.
  • 44 BONNET, Jean-Louis ; JULIEN, Pascal. « Un temporel de marbre : marbriers, administration royale et (...)

34On ignore les raisons qui les ont amenés à s’installer à Béziers puis, aux alentours de 1634, à Roquebrun comme l’indique le contrat passé en 1674 avec Jean de Maussac qui précise résidant aud Roquebrun de puis quarante ans ou environ43. Forts d’un certain savoir-faire et animés par une envie de réussite, les deux frères, qui ont certainement entendu parler des marbres de Roquebrun, gagnent le sud du royaume et tentent leur chance dans un village où l’exploitation des carrières n’en est qu’à ses balbutiements. Ils veulent aussi profiter de l’engouement nouveau pour les marbres de Caunes dont les carrières connaissent un essor important44.

  • 45 AD Hérault. 2 E66/283, f° 79. Arrentement pour Jaulma C Guibert, 13 juin 1646.
  • 46 AD Hérault. 2 E66/283, f° 56v-57. Achapt de Jaulma C Vilabrun, 23 avril 1646.
  • 47 AD Hérault. 2 E66/285, f° 41. Prisfaict pour Jaulme C Dumas, 25 avril 1649.

35En 1646, Laurent loue pour la famille la maison de feu Pierre Guibert située au lieu-dit al cap de la place pour une année45. Le loyer est fixé à seize livres auxquelles il faut rajouter vingt-cinq livres pour une vigne muscat joignant la maison incluse dans la location. Le marbrier devra en outre payer les tailles de la maison et faire les réparations nécessaires. L’entreprise familiale semble apporter à Laurent une certaine aisance financière, puisque la même année il achète pour huit livres un petit jardin al rec de la fon, appartenant à Marie Villabrun46. C’est probablement au terme de la location de la maison Guibert que Laurent acquiert la demeure d’Alix Aribat située juste à côté de celle qu’il louait. La nouvelle maison est réparée en 1649 par Antoine Dumas47. Le maçon construit une voûte au rez-de-chaussée et déplace la porte d’entrée.

  • 48 AD Hérault. 2 E 66/295, f° 33. Debte po Laurans Jaumas C Moustalon, 11 mars 1659 (quittance de canc (...)

36Laurent épouse Jeanne Michel, jeune fille de Roquebrun dont il aura au moins trois filles : Marie et Magdeleine nées avant 1651 et une petite fille morte en bas âge en 1657. Il jouit d’une certaine estime auprès des habitants de Roquebrun. André Pailhes, prêtre et prieur du lieu qui ne parvient pas à se faire payer la somme de deux cents livres, lui cède sa créance48. Les débiteurs Jean Mousatalon, François Bouget de Roquebrun et François Lagueyrie d’Olargues s’engagent à régler la somme au marbrier dans un an. Toutefois, Laurent Jaumon ne sera payé que dix ans après, au mois de décembre 1669.

37L’installation des deux frères dans le village modifie complètement la manière d’exploiter les carrières de marbre. Jusque-là produits en petite quantité par la famille Dumas et utilisés pour agrémenter les constructions locales, les marbres de Saint-Étienne et de Combeguitard sont désormais extraits en plus grande quantité. Ils servent à faire des éléments de mobiliers religieux (colonnes, retables, pavés, bénitiers, balustres…) et sont exportés dans toute la région et au-delà, jusqu’à Avignon. Laurent dirige l’entreprise familiale. C’est lui qui signe la plupart des contrats et se déplace pour rencontrer la clientèle. Henri, qui n’est pas marié, semble se consacrer à l’extraction et à la taille du marbre.

  • 49 AD Hérault. 2 E 66/270, f° 243-244. Prix faict de Jean Dumas, 1er novembre 1634.

38En 1634, les deux frères font travailler pour la première fois la famille Dumas. En association avec le sculpteur Pierre Espaze, Laurent qui réside encore à Béziers, commande à Jean Dumas quatre cannes carrées de marbre de Saint-Étienne, formés de pierres conformes aux mesures données par les commanditaires49 (annexe 4). Les blocs de marbre doivent être trasser et esbaucher à coup de paichon (piochon) par le maçon qui se charge de les transporter de la carrière à sa maison où Jaumon et son associé viennent les récupérer. Ce sont eux et non le maçon qui polissent les blocs avant de les utiliser. La canne carrée de marbre est évaluée à vingt-deux livres. Le maçon reçoit treize livres le jour de la signature de la commande, le restant devant lui être payé au fur et à mesure de la livraison des pièces de marbre. Le maçon s’engage à terminer le travail dans le courant du mois de janvier 1635.

  • 50 AD Hérault. 2 E 66/271, f° 179. Requi[siti]on J aulma C Dumas, 8 novembre 1635.
  • 51 AD Hérault. 2 E 66/274, f° 106v-107. Prisfaict po Jaulme C Dumas, 20 août 1638.

39Au mois de novembre la commande n’est toujours pas terminée. Jean Dumas n’a pas l’habitude de fournir une aussi grande quantité de marbre. Laurent Jaumon menace de le traduire en justice50. Afin d’éviter un procès, les parties trouvent un compromis : Jean Dumas termine rapidement la commande qui lui est entièrement payée comme en témoigne la quittance du 13 décembre 1635. Ce premier différent s’étant bien terminé, Laurent et son frère Henri commandent en 1638 à Jean Dumas dix balustres du marbre beau et naturel du melheur que se pourra trouver dans le peirière de saint Estienne51 (annexe 5). Les balustres terminés seront apportés dans la maison des deux frères qui lui paieront la somme de trente livres. Jean Dumas, en peu de temps, a appris les techniques de finition du marbre et livre des balustres prêtes à poser. Simple carrier à l’arrivée des Jaumon, il devient rapidement un marbrier à part entière et un éventuel concurrent pour les deux frères.

  • 52 AD Hérault. 2 E 66/283, f° 1v-2. Accord entre Dumas et Jaulma, 4 janvier 1645.

40Ces deux commandes marquent le début d’une collaboration difficile de plusieurs années entre Jean Dumas et les frères Jaumon. Désirant travailler dans de meilleures conditions, ils y mettent conjointement un terme officiel en 164552. Afin de s’éviter tout procès, ils font enregistrer chez le notaire de Roquebrun un acte dans lequel

ils manifestent le désir quils ont de ce conserver en bonne amitié entre eulx à lavenir et prometent l’ung à lautre de ce quiter de toute noize dissention quils pourraient avoir entre eulx du passé jusqu’à ce jourd’hui po[ur] dosrénavant vivre en bonne paix et bonne amitié renonsant à toute poursuite.

L’acte est rédigé en présence de Pierre Dumas, marbrier de Puyserguier et neveu de Jean.

  • 53 AD Hérault. 2 E 66/293, f° 43-44. Pacte de marriage dentre Pierre Rembersat et Marie Jauma, 9 avril (...)

41Henri Jaumon abandonne le métier de marbrier à une date inconnue. Il est mentionné en 1657, dans le contrat de mariage de sa nièce Marie, comme ermite de Saint-Étienne, près de la carrière de marbre du même nom53.

Des marbres pour les églises d’Avignon

  • 54 GIRARD, Joseph. Évocation du Vieil Avignon. Paris, Les Éditions de Minuit, 1958, p. 300.
  • 55 BONNET, Jean-Louis ; JULLIEN, Pascal 2010, op. cit.

42Rapidement la qualité des marbres de Roquebrun et le travail des Jaumon semblent appréciés dans la région et bien au-delà. En 1639, le sculpteur avignonnais Melchior Bastide, principal collaborateur de François Royer de La Valfrenière (1575-1667) de 1611 à 164154, se rend en Languedoc à la recherche de marbres pour leurs chantiers. Alors que les carrières de Caunes-Minervois sont en pleine expansion sous la direction d’Étienne Sornano et de son associé Antoine Lignani, Bastide préfère se fournir aux carrières de Roquebrun. Il est probablement plus facile de s’en procurer car le marbre de Roquebrun n’a pas encore la réputation de celui de Caunes dont la plus grande partie des blocs extraits est exportée vers l’Italie55.

  • 56 AD Hérault. 2 E 14/157, f° 53-54. Prix fait pour Melchior Bastide contre Jaumon, 23 mars 1639.

43Le 23 mars, Laurent Jaumon se retrouve avec Melchior Bastide chez maître André Sabatier, notaire de Béziers. En l’absence de son frère Henri qui lui a donné procuration, il passe contrat avec le sculpteur d’Avignon pour la réalisation de diverses pièces de marbre destinées à un retable (annexe 4). Les Jaumon s’engagent à exécuter entre autres deux colonnes avec leur piédestal, des éléments d’entablement, des panneaux ornés de pointes de diamant et des boules56. Le monument est peut-être destiné à la chapelle de la Visitation qui vient tout juste d’être terminée, œuvre de François Royer de La Valfrenière.

  • 57 AD Hérault. 2 E 14/157, f° 66. Quittance pour Melchior Bastide C Jaumon. 8 avril 1639.
  • 58 AD Hérault. 2 E 66/275, f° 72v-74. Prisfaict po Jaulme C Dumas, 29 avril 1639.

44L’ensemble des pièces est évalué à deux cent quarante livres. Les frères Jaumon disposent d’un délai d’environ trois mois pour honorer la commande. Ils doivent assurer le transport de pièces terminées jusqu’au port de Marseillan où elles seront stockées dans un entrepôt loué par Melchior Bastide avant d’être acheminées jusqu’à Avignon, probablement par les étangs puis par le Rhône. Les deux frères reçoivent la somme de cent vingt livres des mains de Bastide le 8 avril57. Le restant doit leur être payé à la fin du travail lors de sa réception des pièces de marbre au port de Marseillan. Devant l’ampleur de la tâche et un délai d’exécution très court, une partie du travail est sous-traitée avec Pierre et Jean Dumas, père et fils58 (annexe 7). Les frères Jaumon se réservent cependant la réalisation des colonnes de huit pans de longueur ordre quorintien et un pan de diamètre et de leur base qui devront être réalisées en marbre de Saint-Étienne. La réalisation des autres pièces prévues par le contrat est confiée aux Dumas pour la somme de quatre-vingt-dix livres qui comprend aussi six journées de travail supplémentaires que les Dumas feront à la demande des deux frères.

  • 59 AD Vaucluse, 3 E 9/1011, f° 415-418. Prix faict pour le vénérable couvent des Célestins d’Avignon, (...)

45Le travail des Jaumon semble avoir séduit les Avignonnais. Monsieur de La Barthelasse leur commande le décor de sa chapelle située dans l’église de l’Observance. Laurent est aussi sollicité pour travailler sur le chantier de l’église du couvent des Célestins de la ville. Le mausolée baroque que l’on élève dans la chapelle du bienheureux Pierre de Luxembourg sur les plans de François Royer de La Valfrenière vient tout juste d’y être terminé. Les travaux ont été dirigés par Melchior Bastide qui conseille probablement aux religieux d’utiliser les services des frères Jaumon pour le décor de l’autel majeur de leur église. Les religieux passent commande aux deux frères du marbre nécessaire pour le degred et pavés du presbitaire du grand hautel59 (annexe 8). Le contrat est signé le 7 juin 1641 en présence de Royer de La Valfrenière qui supervise probablement le projet d’aménagement du chœur. La commande comprend les trois marches montant au chœur, deux de marbre rouge jaspé de blanc, la troisième d’un marbre d’une autre couleur, ainsi que le pavage du chœur en façon de parquetage avec ses platesbandes de marbres rouge & varié de blanc.

46Jaumon se charge de la taille du marbre, de son polissage et de son transport au port de Marseillan où il sera chargé sur la barque envoyée par les religieux. Le marbrier devra se rendre ensuite à Avignon avec ses ouvriers pour luxtrer et donner la dernière main auds marbres dautant quen se portant lesd marbres se pourroient ternir et gaster et assurer la pose de l’ensemble. Pendant la durée du chantier, ils seront pris en charge par les religieux. En outre Jaumon s’engage à fournir un bénitier

de marbre rayé de blanc et rouge bien faict et parfaict de la largeur de trois pans et demy de diamètre dans œuvre la couppe goudronnée avec ses moulures de lauteur de cinq pans & espaisseur nécessaires.

Il doit être poli à son arrivée à Avignon afin d’éviter que pendant le transport il ne s’abime. Il recevra la somme de huit cent quinze livres en plusieurs paiements. Messire Catastin, chanoine en la cathédrale de Béziers, se porte caution pour Jaumon.

  • 60 AD Hérault, 2 E 66/277, f° 102v-103. Prisfaict de Jaulma & Dumas masson, 1er juillet 1641.
  • 61 AD Hérault. 2 E 66/277, f° 113-114. Prisfaict de Jaulma pour Dumas, 5 août 1641.

47Estimant que cette tâche est trop importante pour lui car il doit également travailler à d’autres commandes reçues entre-temps, Laurent Jaumon sous-traite une partie du travail. À son retour d’Avignon, il confie donc à Jean Dumas la réalisation des pièces de marbre destinées aux marches du sanctuaire60 (annexe 9). Une fois terminés, les blocs de marbre seront transportés de la carrière au chemin allant de Saint-Nazaire à Roquebrun au lieu-dit Crève-chaval où Jaumon enverra quelqu’un pour les récupérer et les transporter à Marseillan. Le travail est évalué à quarante livres. Pour l’autre partie de commande constituée d’un nombre élevé de pavés, Laurent s’associe avec Antoine Dumas, le fils de Jean61 (annexe 10). Chacun exécutera la moitié des pavés prévus. En outre, Antoine s’engage à faire le voyage à Avignon avec son associé pour participer à la pose des marbres. Les gains seront partagés entre les deux marbriers.

Une clientèle locale

  • 62 [Exposition. Béziers, musée des Beaux-arts, 17 juin-25 septembre 2011]. NEPIPVODA Denis, RICHE Nico (...)

48Les deux frères ne dédaignent pas la clientèle locale. Ils travaillent pour Jean Cousseran, sculpteur sur bois et entrepreneur de Béziers. Pendant une vingtaine d’années, de 1641 à 1664, Jean Cousseran obtient de nombreux contrats tant à Béziers que dans les environs qu’il signe parfois en tant qu’artisan, d’autres fois en tant qu’entrepreneur sous-traitant le travail avec d’autres artisans, marbriers, doreurs, menuisiers ou maçons62. Il est chargé en 1647 par les consuls de la ville de la reconstruction de la tour de la maison consulaire sur les plans et dessins fournis par Pierre Barral, peintre du consulat.

  • 63 AD Hérault. 2E 14/209, f° 199. Bail à faire fonds baptismalle de marbre pour l’église de Montblanc, (...)

49Probablement pour répondre à une commande du chapitre Saint-Nazaire de Béziers dont dépend l’église Sainte-Eulalie de Montblanc, Jean Cousseran sous-traite la réalisation d’une cuve baptismale de marbre pour cette église aux frères Jaumon, se réservant peut-être la réalisation du meuble de bois couvrant le bassin de pierre63. Le contrat est signé le 25 septembre 1659 chez Jean Delasubertaries, notaire de Béziers, par Laurent Jaumon. Il s’engage pour lui et son frère à réaliser une couppe avec son pied pour fonds baptismalles marbre blanc et rouge, lad coupe à six pans et quatre pans moins un quart de diamètre et led pied à proportion de lad coupe pour le prix de cent livres payables en deux fois, la moitié une semaine après la signature du contrat, le solde à la réception du travail. La cuve doit être apportée et posée par les deux frères avant le 13 décembre. Ils fourniront aussi un mortier de même marbre au vicaire. La mention de ce mortier est très intéressante. Elle indique que, comme leurs homologues de Carrare, les marbriers de Roquebrun exécutent en période creuse, entre deux commandes, des petits objets (éviers, mortiers…), source de revenus complémentaires.

  • 64 AD Hérault. 2 D 13/31, f° 125-126, 1er juin 1674 : sans titre.

50Les membres du clergé s’adressent aussi directement aux marbriers. Le 1er juin 1674, Jean de Maussac, prêtre et ancien grand archidiacre de Béziers, commande à Laurent Jaumon un bénitier pour l’église de Saint-Saturnin de Tourbes64 (fig. 13). Il doit être, précise le contrat, de mesme marbre et de mesme fasson quest celuy des RP Récolet réalisé par le marbrier. Comme à l’accoutumée, Laurent Jaumon se charge du transport et de la mise en place du bénitier dans un délai de trois mois. Le prêtre lui paie la somme de vingt livres lors de la signature du contrat. Les quarante livres restantes lui seront payées à la réception du travail. Le bénitier est toujours en place dans l’église.

Fig. 13.

Fig. 13.

Tourbes (Hérault), église Saint-Saturnin ; Bénitier livré en 1674 par les frères Jaumon

M. Kérignard © Région LRMP, Inventaire général

  • 65 AD Hérault. 2 E 14/156, f° 254 sq. Prisfaictde la place de Péryes C Baffie et Armand, 18 décembre 1 (...)
  • 66 AD Hérault. 2 E 14/157, f° 131v-132. Quittance pour Loys Puech C Laurens et Henry Jaumon, 28 septem (...)

51La chapelle de Périeis, ancienne commanderie du Temple rattachée au XIVe siècle au grand prieuré de Saint-Gilles située près de Nissan-lès-Ensérune, fait l’objet en 1635 d’importants travaux réalisés par les maçons Antoine Baffie et Arnaud Armand65. Louis Puech, l’un des fermiers du grand-prieur Honoré de Quiqueran-de-Beaujeu (1572-1642), règle à Laurent Jaumon la somme de soixante-douze livres pour la réalisation d’un bénitier de marbre jaspé qui doit être placé dans la chapelle rénovée66.

  • 67 AD Hérault. 2 E 13/25, f° 205 : sans titre.

52Les actes notariés révèlent aussi une pratique lucrative : la marbrerie funéraire. Henri de Graves commande en 1664 à Laurent Jaumon une dalle de marbre gris pour fermer le tombeau que la famille possède au couvent des Carmes de Béziers67. La dalle doit avoir de longueur de huit pans et de la largeur de quatre pans sur lequel il sera fait les armes dud Sieur de Graves en basse taille tant les ornements conformemant aud dessain quy a esté fait sur une feuille de papier. Il est aussi prévu de graver deux inscriptions fournies par le commanditaire. Le marbrier prend en charge, outre la réalisation de la dalle funéraire, son transport et sa mise en place pour la somme de cent cinquante livres.

  • 68 AD Hérault. 2 E13/25, f° 210. Prix bailhé par Mr de Graves à Jaumon et de Masis.

53Quinze jours après la signature du contrat, les parties se retrouvent à nouveau chez le notaire. Le premier contrat est annulé au profit d’un nouveau dans lequel Laurent Jaumon est chargé d’aménager un nouveau tombeau du côté de l’évangile qu’il doit fermer par une simple dalle de pierre68. Une plaque funéraire de marbre gris en basse taille où sera inscrit en lettre d’or l’inscription dud tumbeau et mys deux escussons le tout en relief conformemant au dessain, inscription et une figure quy en ont esté bailhé aud entrepreneur parafé dud seigneur doit être encastrée dans le mur gouttereau de l’église, au-dessus de la tombe. Le prix des travaux est estimé à trois cents livres dont il faudra déduire les trente livres que le marbrier avait reçues lors de la passation du premier contrat. Laurent Jaumon s’engage à avoir terminé le travail à la prochaine fête de Pâques. Jean de Massis, menuisier en ébène résidant à Béziers, se porte caution pour le marbrier.

Une nouvelle menace pour les marbriers de Caunes-Minervois

54Quelques années après le départ de Francesco Quadrio, les frères Jaumon, par le développement qu’ils ont donné à leur entreprise, deviennent une nouvelle menace pour les marbriers de Caunes qui essayent de contrer leur essor en s’installant à Béziers afin de tenter de capter les contrats qui pourraient leur être passés. Auparavant, il n’y avait que les carrières de Caunes, et les marbriers du lieu avaient le quasi-monopole des commandes. Désormais, il y a celles de Roquebrun auxquelles on peut aussi s’adresser. Les marbres rouges qu’elles produisent sont très proches de celui de Caunes et on y trouve en plus un marbre griotte-vert qui ne se rencontre nulle part ailleurs.

  • 69 AD Hérault. 2 E 14/122, f° 287. Prisfaict po(ur) Monseigneur de Bonzi evesque passé à Anthoine Lign (...)
  • 70 AD Hérault. 2 E 14/123, f° 53. Quittance po(ur) Monseigneur de Bonsi evesque de Béziers faicte par (...)
  • 71 AD Hérault. 2 E 14/123, f° 64-65. Prisfaict de Linhan marbrier passé avec Salamon, 27 février 1640.
  • 72 AD Hérault. 2 E 14/123, f° 118. Prisfaict dentre Linhan passé avec Dumas, 25 mars 1640.

55Antoine Lignani, associé de Stefano Sornano, exploitant de carrières de Caunes, se trouve à Béziers en octobre 1639. Il y reçoit de l’évêque Clément de Bonsi une importante commande de pièces de marbre de Caunes de grande taille, peut-être destinées à la réalisation d’un retable69. Elles seront transportées jusqu’au port de Narbonne, puis seront acheminées en bateau au port de Sérignan où elles seront mesurées et payées cinq livres le pan carré. L’année suivante, le marbrier réside dans la ville. Au mois de février 1640, alors que les premières pièces de marbre sont probablement arrivées, Antoine Lignani reçoit un paiement de deux cents livres70. Afin d’assurer le transport du marbre de Sérignan à Béziers, il commande un chariot à Jean Salamon, maître-maréchal de Béziers, pour le prix de soixante livres71 et s’engage à lui fournir les roues. Il n’hésite pas à solliciter l’aide des marbriers de Roquebrun sous-traitants des Jaumon afin d’accélérer l’achèvement de la commande. Il confie à Pierre Dumas la réalisation de quatre pied et bases de table de marbre blanc et rouge bien mêlés à prendre de la carrière de Saint-Etienne dud Roquebrun conformément au dessin que linhan lui en a baillé, pour un montant de quatre-vingt-quatre livres72. Cela permet aussi à Antoine Lignani d’économiser sur le transport qui se fait seulement par charroi depuis Roquebrun jusqu’à Béziers. Les rouges de Caunes sont mélangés à ceux de Roquebrun sans que le client puisse s’en s’apercevoir en raison de la similitude des matériaux. A propos de ces marbres rouges, les auteurs de l’Encyclopédie écrivent :

le marbre de Languedoc est de deux especes : l'une qui se tire près de la ville de Cosne en Languedoc, est très commun. Sa couleur est d'un fond rouge, de vermillon sale, entremêlé de grandes veines & taches blanches…. L'autre qui vient de Narbonne, & qui est de couleur blanche, grise & bleuâtre, est beaucoup plus estimé. Le marbre de Roquebrun qui se tire à sept lieues de Narbonne, est à peu près semblable à celui du Languedoc ; & ne differe qu'en ce que ses taches blanches sont toutes en forme de pommes rondes : il s'en trouve plusieurs blocs dans les magasins du roi.

Il est donc difficile à des non-initiés de faire la différence entre ceux provenant de Caunes et ceux extraits des carrières de Roquebrun !

  • 73 AD Hérault. 2 E 14/124, f° 248-249. Quittance po(ur) Monseigneur de Bonsi evesque faicte par Lignia (...)

56La commande terminée, il reçoit de Clément de Bonsi la somme de deux cent quatre-vingt-une livres pour fin et entier paiement de la somme de quatre mille cinq cent quatre livres montant du contrat passé le 27 octobre 163973.

  • 74 AM Béziers, GG 158 : le troisième juing 1643 a esté ensevely à St Nazaire Anthoine Lignagni de la v (...)
  • 75 AD Hérault. 2E 13/75, f° 76, 12 juillet 1651 : testament de Vincent Lignani.
  • 76 AD Hérault. 2 E 14 253, f° 161v-162. Prix fait pour Me de V trésorier de France, 16 janvier 1655.

57Antoine Lignani décède à Béziers le 3 juin 1643 et est enseveli dans le cimetière Saint-Nazaire74. Son fils Vincent réside très souvent à Béziers dans l’hôtellerie du Tapis vert, propriété de Nazary Viguier. C’est là qu’il fait enregistrer son testament en 165175. Il y reçoit des commandes comme celle des pièces devant servir à faire une cheminée pour l’hôtel particulier que le marquis de Vin possède à Narbonne76. L’origine du marbre n’est pas spécifiée dans le contrat. Peut-être s’agit-il de marbre de Roquebrun.

  • 77 AD Hérault. 2 E 30/105, f° 15. Bail des eaux bénitiers de l’esglise parochelle de Florensac, juin 1 (...)

58Les marbriers de Caunes n’ont pas trop de soucis à se faire, leur marbre continue à séduire les commanditaires locaux. Pour les bénitiers de leur église, les consuls de Florensac en association avec Pierre Marlody, ouvrier de la Fabrique, qui auraient pu s’adresser aux marbriers de Roquebrun, passent commande à Jean Miché et Guillaume Courtes, marbrier de Caunes77. Les trois bénitiers, un grand et deux petits, devront être conformes à l’échantillon et au dessin fournis par les deux artisans qui assurent aussi le transport et la pose des bénitiers pour le prix de trois cent cinquante livres.

Laurent Renversat, petit fils de Laurent Jaumon

  • 78 AD Hérault. 2 E 6/292, f° 117. Pacte de mariage dentre Pierre Ranversat & Magdelaine Jauma de Roque (...)

59Le 23 avril 1657, Marie Jaumon, fille de Laurent, épouse Pierre Renversat, cordonnier à Saint-Chinian (Pierre était précédemment fiancé à la sœur de Marie, Madeleine, décédée entretemps)78. La famille Renversat est originaire de Saint-Urcize au diocèse de Saint-Flour. Le marbrier apporte en dot la somme de deux cents livres,

une robe de sarge de Nismes faitte & neusve, un cotilhon en cadis de Nismes le tout de la couleur quelle agréra, quatre linsuls toille d’honneste valeur, une nappe demy douzaine sarviette aussy d’honneste valeur, un poillon laton une grilhe fer une crémalhie fer une casse fer, une chaise & un coffre bois noguier fermé à clef à valeur de dix huit livres.

  • 79 AM Saint-Chinian : Notre-Dame de-la-Barthe.- Baptêmes (25 octobre 1655-1668)
    -Pierre Rembersat
    Le dix (...)

Le couple, qui réside à Saint-Chinian, a trois fils : Pierre, Laurent et Bernard79.

60Le jeune Laurent semble développer des liens privilégiés avec son grand-père. C’est probablement avec lui qu’il a appris les rudiments du métier de marbrier. À la mort de ses parents, le jeune homme est recueilli par le vieux marbrier, s’installe dans sa maison de Roquebrun et travaille avec lui, son oncle Henri s’étant fait religieux.

  • 80 AD Hérault. 2 E 66/306, f° 22. Testament de Marie Massendes famme de Rambersat, 20 février 1680.
  • 81 AD Hérault. 2 E 66/306, f° 235v-236. Achapt pour led Blanchard C Ranversat, 28 mars 1680.
  • 82 AD Hérault. 2 E 66/306, f° 258v-259. Obligaon pour Blancq C Ranversat, 28 mars 1681.

61Le jeune homme épouse Marie Massende dont la santé est fragile. Grâce aux soins apportés par le chirurgien Pierre Blanchard, elle surmonte la maladie qui l’a poussée à faire enregistrer son testament en 168080 et lui donne un fils Pierre. Pour payer la somme de quarante-cinq livres à laquelle s’élèvent les médicaments fournis par ce dernier pour soigner sa femme mais aussi sa grand-mère décédée et son grand-père mal en point, Laurent avec l’accord de ce dernier cède à Pierre Blanchard une vigne81. Elle avait été estimée à cinquante livres. Les cinq livres restantes servent à payer au chirurgien une autre dette. Laurent et son grand-père s’engagent communément à payer les dettes de Jeanne Miquel82.

  • 83 AD Hérault. 2 E 79 84, f° 220v . Prix faict donné par la communauté de Sr Chinian à Antoine Baudine (...)
  • 84 AD Hérault. 2 EDT 15, f°6v : les fons baptismaux de marbre de la paroisse d’Adissan qui ont cousté (...)
  • 85 AD Hérault. 2 E 66/312, f°268-269. Échange entre Marcou et Renversat, 10 août 1698.

62Laurent Jaumon meurt avant 1685. Son petit-fils poursuit seul l’entreprise familiale. Il fournit une cuve baptismale pour l’église de Saint-Chinian (fig. 14) ainsi que diverses pièces de marbres destinées à être intégrées au meuble placé dessus83. La chapelle qui les abrite est revêtue d’un lambris de marbre rouge et noir probablement réalisé en marbre de Roquebrun. Il pourrait être l’auteur des fonts-baptismaux livrés à l’église d’Adissan en 169684 (fig. 15). À l’occasion d’un échange de terres entre lui et Barthélémy Marcou, Laurent s’engage à réaliser deux fenêtres de marbre afin de ne pas léser Marcou dont la propriété est plus grande que celle du marbrier85.

Fig. 14.

Fig. 14.

Saint-Chinian (Hérault), église Notre-Dame-de-la-Barthe ; fonts baptismaux

© Denis Nepipvoda

Fig. 15.

Fig. 15.

Adissan (Hérault), église Saint-Adrien ; fonts-baptismaux

M. Kérignard © Région LRMP, Inventaire général

  • 86 AD Hérault. 2 E 66/312, f°130v-131. Achapt Renversat C le Sr jullien, 25 août 1685.
  • 87 AD Hérault. 2 E 66/312, f°131. Quittance de Renversat C Darde, 25 août 1697.
  • 88 AD Hérault. 232 EDT 32. 1706 : le quatriesme octobre a esté celebré mariage en l’église de céans en (...)

63La terre étant une source de revenus non négligeable pour les artisans, Laurent n’hésite pas à accroître son patrimoine foncier. Il achète en 1697 deux olivettes et une vigne à Guillaume Jullien grâce à une partie de la dot de sa femme qui vient enfin de lui être payée86. La même année, il achète un jardin à Laurenque grâce à l’argent provenant de l’héritage de sa belle-mère87. Son fils Pierre, marié à Marie Cot88, poursuit probablement l’entreprise familiale au XVIIIe siècle.

Pour conclure

  • 89 ANGLADE, Louis. « L’exploitation des marbres dans l’Hérault du XVIIe au XXe siècle et souvenirs d’u (...)

64Les documents découverts permettent d’ébaucher l’histoire du marbre de Roquebrun durant le XVIIe siècle. Au début du siècle, les carrières de marbre du village sont ponctuellement exploitées par les Dumas qui utilisent le marbre dans leurs diverses constructions. L’emploi précoce entre 1604 et 1628 de marbre de Roquebrun par les artisans travaillant pour Dom Tarisse au décor de l’église de Cessenon reste sans lendemain. Avec la venue vers 1620 de Francesco Quadrio marbrier italien, les carrières de marbres de Roquebrun auraient pu connaître le même destin que celles de Caunes et devenir pour Stefano Sornano qui les exploite un véritable concurrent. Mais pour des raisons inconnues, Francesco Quadrio quitte rapidement la région. Il faut attendre l’arrivée des frères Jaumon pour qu’enfin le marbre de Roquebrun connaisse une certaine réputation. Tout en continuant leur travail de maçon, les Dumas s’associent avec les deux frères. Simple carriers au début, ils deviennent de véritables marbriers et assurent comme les Jaumon toute la production du marbre : de l’extraction jusqu’à la pose des pièces de marbre polies. À la fin du siècle, la relève est assurée par Laurent Renversat, petit-fils de Laurent Jaumon. La restauration souhaitée des nombreux minutiers qui n’ont pu être consultés et leur dépouillement modifieront probablement ces quelques lignes et permettront de poursuivre cette histoire au XVIIIe siècle. Le XIXe siècle est marqué par une exploitation intensive de la carrière de Saint-Étienne, début de la production industrielle des marbres de ce secteur, connus sous le nom de marbre de Saint-Nazaire-de-Ladarez, dont Louis Anglade nous a brossé l’histoire89.

65Il reste pour le XVIIe siècle les quelques œuvres documentées et conservées : le mobilier de l’église Saint-Pierre-aux-Liens de Cessenon, le retable de la chapelle Saint-Blaise dans la cathédrale de Béziers, le bénitier de l’église de Tourbes et les fonts baptismaux de l’église d’Adissan et de l’église de Saint-Chinian. Elles ne sont pas très nombreuses mais permettent d’établir une palette de couleur propre aux trois carrières de Roquebrun.

66On trouve une multitude de nuances de noirs, du noir foncé au noir mêlé de blanc tirant vers le gris. Les carrières de marbres de Roquebrun ont aussi fourni du marbre griotte-vert. Ces deux marbres se rencontrent très souvent dans les constructions locales (fenêtres, portes, seuil…).

67Le rouge incarnat est aussi exploité dans les carrières de Roquebrun. Il peut être confondu avec les marbres de Caunes et provient essentiellement, d’après nos sources, de la carrière de Saint-Étienne. Il a été utilisé pour le grand bénitier fourni par les frères Jaumon à l’église de Tourbes, ainsi que pour le pavage du chœur de l’église des Célestins d’Avignon. Il a servi à Laurent Renversat pour faire les fonts baptismaux de l’église de Saint-Chinian. La chapelle qui les abrite est revêtue d’un lambris de marbre rouge et noir probablement réalisé en marbre de Roquebrun. Louis Anglade signale un bénitier en marbre de Roquebrun dans l’église Saint-Aphrodite de Béziers. De forme octogonale, il rappelle celui de l’église de Tourbes.

Fig. 16a.

Fig. 16a.

Corneilhan (Hérault) église Saint-Léonce ; fonts-baptismaux

M. Kérignard © Région LRMP, Inventaire général

Fig. 16b.

Fig. 16b.

Corneilhan (Hérault) église Saint-Léonce ; fonts-baptismaux

M. Kérignard © Région LRMP, Inventaire général

68Grâce à la palette de couleurs réalisée à partir de ces rares œuvres toujours en place (Annexe 11), il sera peut-être permis d’attribuer à Roquebrun de nombreuses pièces de mobilier religieux où se mêlent marbres rouges et marbres d’autres couleurs, autrefois donnés sans preuve à Caunes, comme les fonts baptismaux de l’église de Corneilhan (fig. 16) où la coupe godronnée de marbre griotte-vert est portée par un pied de marbre incarnat, couleurs propres aux carrières de Roquebrun ou ceux de l’église Saint-Mathieu de Montpellier où la présence des mêmes marbres est constatée (coupe en incarnat, pied en griotte vert, base en marbre noir).

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Annexe

ANNEXE 1

La famille Dumas

Pierre et ses fils Jean et Antoine

Il ressort du dépouillement des rares registres notariaux consultables que quatre générations d’une même famille de maçons, les Dumas, établie à Roquebrun au XVIIe siècle, ont le quasi-monopole des chantiers de construction du village. Plusieurs membres portent les prénoms de Jean, de Pierre ou d’Antoine. La plupart exercent aussi le métier de marbrier. Il est difficile de retracer avec précision la généalogie de la famille. Les registres de baptêmes, mariages et décès ne sont conservés pour Roquebrun qu’à partir de 1651. Il faut aussi consulter l’état civil de Puisserguier situé dans l’ancien diocèse de Narbonne où une partie de la famille s’installe. Leur confrontation avec les actes notariés retrouvés à l’occasion de cette étude permet d’esquisser l’histoire familiale.

Pierre Dumas, maçon, le plus ancien membre de la famille connu à ce jour, a deux fils, Jean et Antoine. Probablement veuf en 1631, il vit avec son fils Jean. Pierre exerce le métier de maçon pour une clientèle locale. Il est aussi marbreur90 et travaille, dès 1635, avec ses fils pour les marbriers Henri et Laurent Jaumon qui résident alors à Béziers. Pierre meurt avant 1651.

S’il est un artisan reconnu, Pierre a du mal à gérer ses affaires personnelles. Ses deux fils s’en occupent conjointement. Pierre possède de nombreux biens à Roquebrun parmi lesquels on trouve une vigne au Traou de la coste de saint André et un jardin à la Croix de la barque. Connaissant quelques problèmes financiers, Pierre et son fils Jean vendent la vigne en 1631 à Jean Capelle pour la somme de vingt-sept livres91. Le même jour, ils lui donnent le jardin en engagement moyennant la somme de vingt livres92. L’argent récupéré doit servir à Jean pour régler à Pierre Guillot, tailleur de Roquebrun, les dettes de son père93. Comme cela ne suffit pas et afin d’éviter à son père un procès avec Guillot qui se fait menaçant, son autre fils Antoine n’hésite pas à emprunter de l’argent au marbrier Laurent Jaumon94. La situation financière des Dumas semble s’améliorer par la suite. La vigne est rachetée au prix de la vente en 1634, et le jardin récupéré à la fin des cinq années d’engagement. Les problèmes d’argent recommencent quelques années plus tard. Antoine n’hésite pas à se faire payer par Jaumon une partie du travail réalisé par son père afin de payer ses dettes et de lui éviter un autre procès95.

Son fils Jean est né vers 1599 à Roquebrun. Marié en 1618 à Helix Miquel96, il a trois fils : Pierre, François et Antoine qui exercent comme leur père le métier de maçon et de marbrier. À la tête d’un atelier dans lequel travaillent ses fils, il reçoit de nombreuses commandes des habitants de Roquebrun. Comme son statut de maître le lui permet, il forme des apprentis. En 1634, Pierre Saulnal entre dans son atelier pour une durée de deux ans pendant laquelle Dumas doit le former au métier de maçon et le nourrir de bouche à ses despans et de luy tenir tous utils nécessaire aud estat et mestier de masson97. En compensation, le jeune homme s’engage à payer à son maître la somme de quatorze livres et, en cas de départ de l’atelier non justifié, à payer un compagnon pour le remplacer. Jean possède de nombreux biens probablement hérités de son père : une maison (qui est mise en location98), deux jardins, une châtaigneraie et plusieurs vignes et pièces de terre plantées en oliviers99. Jean n’hésite pas à accroître son patrimoine. Il achète à Guilhem Noguier, maître maçon originaire de Roquebrun résidant à Cessenon, une pièce de terre située al cambous pour le prix de soixante livres100. Jean est enterré le 24 janvier 1652.

Quant à son frère Antoine, il est aussi né à Roquebrun. Comme son frère Jean, il épouse une jeune fille du village, Jeanne Albes, dont il a cinq enfants connus : Pierre, Alix, Lucrèce, Julienne et Anne, et peut-être aussi une fille prénommée Louise. S’inscrivant dans la tradition familiale, il est à la fois maître-maçon et marbrier. Il s’installe avec sa jeune épouse à Puisserguier à une date inconnue. Cela permet à Antoine de toucher une nouvelle clientèle, en particulier l’évêque et le clergé narbonnais, qui se fournit généralement en marbres aux carrières de Caunes-Minervois et pourrait être intéressée par celui de Roquebrun. Antoine disparaît probablement en 1631. Quelques années après, en 1643, son épouse Jeanne Albes autorise leur fils Pierre à vendre quelques biens familiaux. Elle décède l’année suivante à l’âge de soixante-neuf ans et est inhumée au cimetière Saint-Paul de Puisserguier.

Les petits-fils de Pierre

Les trois fils de Jean, Pierre, Antoine et François, suivent la voie tracée par leur père et leur grand-père. Ils se consacrent à la construction et à l’extraction du marbre. Pierre, marié à Jeanne Fouillé en 1667, n’a pas de chance dans sa vie privée. Les deux enfants du couple meurent en bas âge : Jeanne quatre mois après sa naissance en 1668 et sa sœur Anne née l’année suivante à l’âge d’un an. Son épouse décède en 1688101.

Pierre est nommé héritier de son père. Comme très souvent, la veuve garde la jouissance des biens de son défunt mari jusqu’à sa mort. C’est pourquoi Helix Miquel autorise son fils Pierre à récupérer l’argent provenant de la vente faite à Puech de la maison située au faubourg de la Barque appartenant en commun à son mari Jean et à son frère Antoine, pour régler les affaires des deux frères102. Cet argent sert à Pierre à solder la dot que son frère Antoine aurait du recevoir dudit Puech son beau frère103 et à payer la somme de quatre-vingt livres que son oncle avait donné à sa fille Louise à l’occasion de son mariage avec David Barthes.

Comme son grand-père Jean, Pierre n’est pas un bon gestionnaire. Ne pouvant payer un « claus » situé au chemin de la barque acheté à Pierre Boudet, il se propose en guise de paiement de poser à la maison de Boudet une fenêtre à l’italienne en marbre évaluée à huit livres104. Manque toujours six livres à rembourser. Jean, n’ayant pas de liquidité, rétrocède une partie du terrain achetée au vendeur. Pour le renflouer financièrement, sa mère l’autorise à vendre un plantier appartenant à l’héritage paternel105. L’argent servira aussi à rembourser à Antoine Cros l’argent que son frère Antoine lui devait pour l’achat d’une vigne et d’une oliveraie à Ribaute106. Il décède le 20 juin 1678.

Son frère Antoine épouse en 1647 Jeanne Sabatier107. La dot apportée par les beaux-parents est modeste : dix livres et deux robbes l’une de cadix et l’autre de drap facturé à Roquebrun une flassade du prix de sept livres deux souls et deux linsseuls toille de maison. Jean Dumas donne aux fiancés la troisième partie d’un jardin situé près de la Croix de la barque ainsi qu’un tiers d’une vigne et d’un plantier situés au Guarigual. Le couple a au moins une fille : Alix. Antoine Dumas décède avant 1656. Cette année-là, sa veuve ne pouvant payer la dot de sa fille, cède à son beau-fils Jean Cros une vigne et une olivette situées à Ribaulte dont il avait la jouissance par contrat de mariage. Pour récupérer l’argent, celui-ci les vend à François Dumas, frère d’Antoine et oncle de la mariée. Le patrimoine reste ainsi dans la famille. En 1680, Jeanne fait enregistrer son testament par lequel elle fait de son neveu Jean son héritier universel.

Le dernier des trois frères, François, se marie avec Marie Sabatier, belle-sœur de son frère Antoine, peu de temps après le décès de son père Jean108. La dot est à peine plus importante que celle de son frère : deux robes l’une de cadis et l’autre de drap de maison faicte et neuves une flassade valant huict livres & deux linseuls toille, reçus le jour de la signature du contrat, et la somme de quarante livres deux ans après109 en même temps qu’un legs de dix livres qu’avait Jean Sabatier, oncle de la mariée, prêtre à Colombier décédé110. Le jeune marié entretient de bonne relation avec son beau-père Timothée auquel il n’hésite pas à prêter de l’argent111. Le couple a quatre enfants : Françoise, Antoine, Pierre112 et Jean. Ce dernier ne figure pas dans les registres paroissiaux du village. François décède le 20 mars 1669.

Leur cousin Pierre, seul fils d’Antoine, né vers 1615, est placé par sa mère en apprentissage avec Pierre Gavoy à la fin du mois d’août 1625. Ce marbrier, habitant de Saint-Pons, réside alors à Roquebrun113.

L’apprentissage doit durer quatre ans pendant lesquels Gavoy nourrira le jeune homme qui s’engage à bien servir son maître. En cas de départ non justifié, le jeune devra payer un compagnon pour le remplacer. L’apprentissage se fait sans compensation financière. À la fin de ces années, les divers documents découverts indiquent que le jeune homme abandonne la maçonnerie pour se consacrer à la taille du marbre.

Il prend pour épouse Catherine Carrière, originaire de Puisserguier où il réside. La mère de la mariée apporte en dot la part de l’héritage d’André Carrière son mari, revenant à sa fille114. Elle y ajoute personnellement une oliveraie située au terroir de l’Estang à Puisserguier ainsi que

six linseulx thoille de mai[s]on six sarviettes neufes, une robbe buratte grise et un cotilhon cadix jaune de valeur de vingt trois livres, ung coffre bois noguier de valeur de vingt livres une bague d’une valeur de quatre livres.

Pierre, le premier enfant du couple, est né en 1641 ; suivront quatre autres enfants : Jeanne, André, Gabriel et Jean115. Seuls les trois ainés survivent. Jean décède à l’âge de huit mois et Gabriel à celui de deux ans.

Les biens hérités de son père, situés au terroir de Roquebrun, sont donnés en fermage à moitié-fruit en 1642 à Jean Langio pour une durée de cinq ans à l’exception de la maison que le jeune marié se réserve116. Il s’assure ainsi un pied-à-terre près du lieu où se trouvent les pierrières de marbre qu’il exploite. Le jeune homme n’a plus à se soucier du travail de ses terres et peut se consacrer pleinement à celui de marbrier. Cette location procure en plus au jeune ménage un revenu complémentaire non négligeable en argent liquide mais aussi en vin, huile, céréales et légumes.

Se sentant âgée et proche de la mort, sa mère, Jeanne Albes, le nomme procureur fondé pour s’occuper de la gestion de son patrimoine et de ses affaires. En 1643, Pierre engage en son nom à Laurent Jaumon la maison et le « patu » qu’elle possède au faubourg de Roquebrun pour la somme de deux cents livres117. Preuve d’une certaine confiance entre les deux hommes, le contrat ne mentionne pas de délai de remboursement. Jaumon s’engage à quitter la maison dès qu’il aura récupéré son argent. Il pourra en outre faire les réparations nécessaires au bâtiment que Pierre s’engage aussi à rembourser.

Elle lui donne procuration pour vendre une partie de ses biens situés à Roquebrun. Il cède à Miquel Guibert un petit jardin pour la somme de vingt-sept livres118, à Jean Dumas son oncle une olivette située tan dessus que jous le chemin des letanies pour le prix de cinquante-sept livres119. L’acheteur reverse la somme à Jean Cros, beau-frère de Pierre, pour entier paiement de la dot de Julienne sa sœur120. Il se sépare aussi d’un champ situé au lieu-dit l’esclausse pour la somme de cent soixante-dix livres121.

À la mort de Jeanne Albes en 1644, la succession de son mari Antoine n’est toujours pas réglée. En 1645, Berthomieu Cannal, de Béziers, reconnaît devoir à Pierre Dumas la somme de quarante livres que son père devait à Antoine Dumas pour le reste du paiement des travaux fait à sa maison122. Pierre décède le 23 septembre 1650 à Puisserguier, à l’âge de trente-cinq ans.

La dernière génération

On compte parmi les nombreux arrière-petits-enfants de Pierre des enfants morts en bas-âge et de nombreuses filles. Seuls Jean, le fils de François, et son cousin Pierre, fils de Pierre, prolongent l’activité familiale dans la seconde moitié du XVIIe siècle. Pierre et son épouse Anne Fabre ont deux enfants qui décèdent en bas âge123. Comme son père, il se consacre au travail du marbre. Il soumissionne en 1680 pour un bénitier destiné à l’église de Vendres. Il est mis en concurrence avec Jean Pinande, marbrier italien résidant à Caunes-Minervois.

Quant à Jean, il épouse Louise Berlan dont il aura six enfants124. Il exerce le métier de maçon. En association avec le maçon Bernard Pastre, il réalise des travaux à la maison d’André Mirabel125. Ses affaires semblent prospères. Il prête de l’argent à Laurent Lognon126 et accroît ses biens au lieu-dit de Laurenque en achetant à Jean Malhac un epièce de terre concistant en jardin chatenette et vigne127.

ANNEXE 2

De la lauze pour les toitures

Les prix-faits de maçonnerie passés aux Dumas, mentionnent souvent l’utilisation de lauzes pour les toitures. Pierre Linhon et André Callas ont passé contrat avec Jean Dumas pour couvrir au Croze la moitié d’un cazal qu’ils ont acquis de Foulquier128. La toiture est réalisée en lauzes que Jean va arracher lui-même dans une carrière dont l’emplacement n’est pas précisé. Les commanditaires en assurent le transport et fournissent les bois nécessaires à la charpente sur laquelle doivent être fixées les dalles de pierre. Avec son fils Antoine, Jean fournit la lauze pour la toiture de la maison de Raimond Moustalon129. Il en est de même pour le casal et la maison de Jean Moustalon que le père et le fils viennent de restaurer.

Il ressort des contrats découverts qu’une certaine confusion existe au XVIIe siècle entre le terme de lauze et celui d’ardoise. Jean Dumas fournit à Jean Pech seize canes d’ardoise brochée preste à pose de la lauzière de laurenque130. Le maçon s’engage à conditionner la lauze afin qu’elle soit transportée dans de bonnes conditions. Dans le contrat passé par Marsal Clavel à Pierre Dumas, le notaire écrit : quand au couvert, le bois & l’ardoize que y est aprésant en lad ma[is]on y servira et emploira […]. Pour la lauze en cas manquera led Dumas s’oblige à la fournir131. Cette confusion perdure encore au XIXe siècle. Viollet-le-Duc, dans son Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, ne distingue par clairement l'ardoise de la lauze. Selon Duhamel-du-Monceau, on appelle lauze des pierres plates et minces, dont on se sert dans plusieurs provinces pour couvrir les bâtiments132. À Roquebrun, elles sont réalisées dans du schiste dont les affleurements abondent tout autour du village alors que l’ardoise y est totalement absente.

Les Dumas, qui assurent tout le circuit de production de la lauze, de l’extraction jusqu’à la pose, exploitent au moins deux lauzières : l’une située à Laurenque et la seconde al cami133. Les outils qu’ils utilisent sont probablement les mêmes que ceux décrits par Duhamel du Monceau : un pic à pointe acérée, un pic à pioche et une pince dont le talon est relevé134. La pointe du pic est introduite dans le banc de pierre pour détacher des blocs de schistes qui sont ensuite délités en plaques. Les pierres les plus fines sont taillées. Cette opération s’appelle le brochage135. Le terme de lauze brochée est utilisé à diverses reprises par le notaire de Roquebrun. Ensuite, les lauzes doivent sécher avant d’être transportées sur le chantier.

Il faut alors construire une charpente suffisamment solide pour supporter la couverture. Cette opération est assurée par les Dumas qui sous-traitent probablement ce travail à un menuisier ou à un charpentier local. Des douelles et de la fustalhe sont utilisées pour la charpente que Jean Dumas met en place pour couvrir le casal de Pierre Lignon et d’André Callas136. Il faut entendre par fustalhe l’ensemble de pièces de bois destinées à la charpente. Peut-être s’agit-il des mêmes planchettes que celles utilisées pour la fabrication des tonneaux. Fixées sur la charpente. Ces voliges vont former une sorte de plancher, sur lequel seront fixées les lauzes.

Le contrat passé par Marsal Clavel à Pierre Dumas fournit des renseignements sur la manière dont les lauzes sont posées sur la charpente137. Elles ne sont pas clouées sur les voliges mais fixées par du mortier réalisé avec du sable et de la terre fournis par le maçon. Le mortier, étalé sur les lattes de bois, va en séchant emprisonner les lauzes et les empêcher de glisser. La toiture du casal de Pierre Lignon et André Callas est construite selon la même technique138. Le transport de la terre destinée à la fixation des lauzes est assuré par les commanditaires.

Pour les édifices voûtés (chapelle, église), la lauze repose directement sur la voûte. C’est le cas de la toiture de la chapelle que Jean Sabatier fait construire à La Barbière (actuelle chapelle Saint-Pontien) où les lauzes sont posées sur la voûte en croisière construite par Jean et Antoine Dumas139. Il s’agit de la seule toiture de lauzes conservée à Roquebrun.

ANNEXE 3

Archives J. D. Bergasse, Société archéologique et littéraire de Béziers, Minutes de maître Montory, notaire de Béziers

Accord passé en 1623 entre Mgr de Bonsi, évêque de Béziers, et Grégoire Fontaine, marbrier de Béziers, pour fourniture de marbres pour un retable.

Prisfaict à trasser du marbre & jaspe po Monseigneur l’esvesque de Béziers à Fontaine

L’an mil sic cens vingt trois et le dixiesme jour du mois d’april dans Béziers, apprés midy en présance de moy notaire roayl de lad ville & tesmoings bas nommés a estyé présant et constitué en personne Monseigneur l’illustrissime & révérandissime Messire Thomas de Bonzy évesque & seigneur de Béziers lequel siegneur de son bon gré a bailhé et bailhe à prisfaict à Grégoire Fontaine me tailheur de marbre deumeurant en ceste ville de Béziers présant estipulant & acceptant à trasser et tirer de la carrière de pierre de marbre & jaspe du plus fin quil truvera en carrière que se truvera dans le terroir de Cessenon Roquebrun Causse ou Sainct Nazaire ou d’autres endroits de semblable distance, lesquelle pierre seront de hauteur & grosseur compétantes et requises pour faire le cadre pied destal & couronnemant d’ung retable sellon le modelle et figure qua esté monstré et exhibé aud Fontaine et par luy paraffé au dos demeuré en main de Mond seigneur quy a promis en bailhé une cospie aud Fontaine sil en a besoig, lesquelle pierre de marbre & jaspe led Fontaine de grossera et mettra en estat convenable pour led pouvoir porter plus facillement en ceste ville de Béziers pour estre travailhées et polies à perfection par le maistre que monseigneur y voudra employer dans que led Fontaine soit tenu sinon de les trasses cruser et sortir des carrières et les esboucher & desgrossir et mond Seigneur les fera emporter ou bon luy semblera à ses propres despans, laquelle besonhe led Fontaine a promis & sera tenu de faire dans deux mois prochains et commencera de travalher le premier jour ouvrier asprés la prochaine feste de Pasques et continuer sans intervalle ny divertissement, et cest moyennant le prix & somme de cens septante livres sur & tant moings de laquelle Mond Seigneur a paué aud Fontaine la somme de vingt livres présentemant réellemant & de comptant en quar descus et doutzains faisant justemant lad somme de vingt livres par led Fontaine bien comptée receue et emboursée et les cens cinquante livres restant seront paiées aud Fontaine à mezure quil travalhera à lad besonhe et que icelluy fontaine fera dans le temps susd à peyne de respondre de tous despans domaiges & intherets et pour tout ce dessus faire tenirgarder & obverver & ny contravenir Mond Seigneur a obligé son temporel & led Fontaine ses personne & biens présants et advenir quon soubmis à une rigueur de justice & cour juré, faict & récitté dans le palais episcopla de l’esveché dud Béizers et présance de Monsieur Mr Jacques de Catastin chanoine & sucenteur en l’esglise cathédrale Sainct Nazaire dud Béziers & Me Charles Gourgas scindic de Mond Siegneur soubsigné avec partie et moy

ANNEXE 4

AD Hérault, 2 E 66/270, f° 243-244 : prisfaict de Jean Dumas

Contrat passé par Pierre Espasse et Laurent Jaumon à Jean Dumas pour la fourniture de blocs de marbre.

L’an mil six trente quatre & le premier jour du mois de novembre aprés midi, régnant très chrétien prince Loys pae la grâce de dieu roy de France et de Navarre dans Roquebrun devant moy not(aire) & prés(ents) les tesmoings bas nommés & estably en sa personne Me Jean Dumas masson hant de Roquebrun qui de gred a pris a prisfaict de Me pierre Espase & me Laurens Jaulma me sculteur de pierre marbre résidant en la ville de Béziers présant et acceptant scavoir de leur trasser et esbaucher à coup de paichons quatre canes carrées de pierre de deux pans de largeur toutes et tant que pourra petite et les plus petite d’ung pan et de la longueur tant que ce pourront et de lespaisseur de la mesure que chacun en a en sa main ou à tout le moing à un tiers de la petite espaisseur de lad mesure du plus beau marbre de St Estienne que led Dumas pourra trouver & icelle pierre bien travailher à mesure quil pourra à ses frais coust et despans et & sera tenu randre dans la ma(is)on dud Dumas ainsin à ses despans que lesd Espaze et Jaulme seront tenu chercher a ses frais & despans, pour lequel prisfaict de traval de la pierre & quantité de quatre canes les Espaze et Jaulma promettent de paier aud Dumas la somme de vingt deux livres po(our) chacunne canne de lad pierre à raion de soixante quatre pans carre que… pour les quatre canes à quatre vingt huit livres de laquelle somme led Dumas en a receu tout présentemetn dest Espaze et Jaulme la somme de neuf livres (rayé) tretze livres dix sols en trois escus et le surplus jusque à concurance de paier aud Dumas à proportion qu’avancera lad besoigne, lequel prisfaict led Dumas promet travalher lad pierre & paier savoir dicy a quinse jour po(ur) une cane et après les autres de quinze en quinze jusqua se parfait que rendront parfait d’icy à trois mois prochains à peyne de tous despans dommages & intherets que l’un ou lautre pourroit sen faire prometant les parties à ce dessus

Quittance dans la marge du 13 novembre 1635

ANNEXE 5

AD Hérault, 2 E 66/274, f° 106v-107 : prisfaict po Jaulme C Dumas

Commande de six balustres de marbre par Laurent Jaumon à Jean Dumas.

L’an mil six cens trante huict & le neuviesme d’aoust après midy dans Roquebrun devant moy not(aire) pré(sents) les tesmoings bas-nommés establis en personne Mes Henry et Laurent Jaulme frère, esculteurs de marbre lesquels de gred ont bailhé à prisfaict à Jean Dumas me masson de Roquebrun pré et aceptant à leur cruzer travalher esbaucher dix pierres balustres du marbre beau et naturel du melheur que se pourra trouver dans le peirière de saint Estienne cinq pans de largeur et grosseur comme celles quils a bien travalhé au susd Dumas et en cas il y auroit aquelcung desd balustres manque de quelque petit coup po(ur) ne pas re…a estre en raportant le chanthilhon quy y fauldra et davoir faits quatre balustres par ten d’icy et quinze jours et les six restant dans trois semaine à compte puis la fin resquise ? Et passer le tout à ses frais et despans & pret randu aud Roquebrun et maion desd Jaulmes à ses frais et despans po lequel prisfaict desd Jaulmes sera tenu de paier aud Dumas la somme de trante livres paiable tout présentemant trois livres que led Dumas a confessé avoir receu dud Jaulma que promet de lui tenir en compte, douze livres que led Jaulma luy paiera dans quinze jour lors que les quatres balustres seront faits et le restant à la fin du travail….

ANNEXE 6

AD Hérault, 2 E 14/157, f° 53-54 : prix fait pour Melchior Bastide contre Jaumon

Contrat passé par Melchior Bastide à Laurent Jaumon pour diverses pièces de marbre destinées à une église d’Avignon.

L’an mil six cent trente neuf et le vingtroisième jour de mars dans Béziers après midy en présance de moy notaire et tesmoins bas nommés constitué en personne Laurent Jaumon faizant tant pour luy que pour Henry Jaumon son frère mtre marbriers a présant résidant à Roquebrun en Languedoc apert de sa procuration (rayé) prinse ce jourd’hui vers moy remize lequel de gré promet et s’oblige envers le Sr Melquior Baptiste mtre esculteur de la ville d’Avignon présant et acceptant de fère les pièsses marbre quy sont icy esprimées et descriptes en ung rolle faict entre lesd Sr Bastide et Henry Jaumon aussy vers moy remis et premièrement trois boullas de trois cart de pan de diamètre deux piesses de marbre saint estève, deux pièsses pour la frize de trois pans et demy de longueur et large de trois cart de pan, deux coulonnes de huit pans de longueur ordre quorintien et un pan de diamètre, trois pièsses pour l’escabeau de sept pans de longueur et ung pan dauteur et les deux soubbasse ont de large un pan trois carts chascun avec sa moslure et un cart de ron avec un fillet adoussi par le dessoub et suivant le paneau semblable qui luy sera doné par led Me Bastide deux tables datante des niches de trois pans de long et large de deux pans et demy pans et a cousté de mesmes, taller quatre pointes de diaman de trois cart de pan de long et large demy pans autres quatre pointes de diamans de mesme grandeur, plus autres quatre pièsses de trois pans de longueur et demy pan de largeur en suite autres quatre pointe de diaman comme les susd de mesme grandeur, dix huit pièsses de triangle d’ung pan et demy longueur et large de trois cart de pan, autres deux pièsses figures obtagonne de trois pans et cart de longueur deux pans de largeur, quatre pièsses en triangle de trois cart de pan de long et large de deux pans, une pièsse losange d’un pan trois cart de long et large un pan et la fente sera par le millieu pour en faire deux, lesquelles pièsses marbre seront tirées, scavoir les deux coulonnes et trois boullats du marbre de lad montaine sainct estienne ou autre quy soit semblable et pour tout le reste tirera où bon luy semblera et du plus beau quil pourra trouver le tout bien taillé, poully et lustré bien et duement come il faut, le tout porté et rendu aux despans dud Jaumon au port de Marseillan entre icy et par tout le mois de juillet ou au plus long à huitiesme jour d’aoust le tout prochain à peine de respondre de tous despans domaiges et interests, moienant que pour toute lad besonhe, travail et charroye led M Bastide promet et sera tenu paier ausd Jaumon la some de deux cent quarante livres dans douze jour prochain cent vingt livres en la présante ville ou aud Roquebrun au choix desd Jaumon, et les autres cent vingt livres au temps et lors que lad besonhe sera achevée, reçu et randu au port de Marseillan dans un magasin que led M Bastide prendra à ses despans, et pour tous ce dessus……

Témoins Guillaume Comte marchand de Murviel, et Pierre Raynier de la ville d’At [Apt] en Provence

ANNEXE 7

AD Hérault, 2 E 66/275, f° 72v-74, 29 avril 1639 : prisfaict po Jaulme C Dumas

Sous-traitance d’une partie de la commande passée par Mechior Bastide à Laurent Jaumon et à Jean Dumas.

L’an mil six cens trante neuf & le vingt neuviesme jour du mois d’april avant midi dans Roquebrun devant moy not(aire) & prés(ents) les tesmoings bas nommés enstably en personner Mr Laurent Jaulme (signe Jaumon) marbreur dud Roquebrun lequel de gred a bailhé et bailhe pa prisfait à Jean Dumas & Pierre Dumas marbreur dud lier pré(sents) & aceptant à savoir de luy fères deux pièces marbre de St Estienne de la longueur de trois pans et demy & largeur de trois cart de pan chacunes, plus deux tables dattante de niche de trois pans de longueur et demy pan de large, plus autre deux pièce de la longueur et largeur, doutze pièces pointe de diamant de tois cart de pan largeur ch(acu)ne et long demy pan, plus quatre pièce de trois pans de longueur & demy pan de large , plus quatorze pièce de trianguo de la mezure que led Jaulme luy a bailhé en papier, plus deux pierre a ta(l)on de trois pans et cart et large de demy pan, plus quatre pièce de triangle de trois cart de pan de long et large de demy pan chacunne, plus une autre pièce d’un pan trois cart de longueur & de large ung pan faitte à figure dun ange , plus trois bolles (de diamant rayé) de trois cart de pan de diamètre chacunne que fait en tout quarante six pièces bien et dueman faitte & mises au lustsre du plus honorable pierre de marbre que ce pourra trouver à la marbrière le tous aux frais et despans dud Pierre Dumas sans que led Jaulmas luy soit tenu de rien que tant seulemant de luy paier po ses travaux et frais la somme de quatyre vingt dix livres & en oultre promet led Dumas de rendre aus Jaulme six journée de sa main en ce que led Jaulmes le trouvera propre à travalher dud estat de marbreur aus despans dud Dumas où & quand led jaulme le requéra laquelle somme de quatre vingt dix livres led jaulme sera tenu de paier aud Dumas scavoir tout présentemant trente cinq livres dix sol que led Dumas à retiré pour six escus cinq sols par led Dumas reçu vérifié et enboursé à son contentement que prent tenir en compte aud Jauma au paiment du susd prisfaict trente livres que led Jaume lui paiera lors que la moytié de la besonhe sus prisdaict sera faitte et avancé & les vingt huit livres dix sols restant pour fin de paier à la fin que la besonhe dud prisfaict sera parfaitte, toute laquelle besonhe le tout qualité et modelle susd led Dumas promet davoir fait et parfait par tout d’icy à Notre Dame à peyne de touts despans dommages et inthersts prometant chacune partie de acomplir lequel contrat……

ANNEXE 8

AD 84, f° 145 : prix faict pour le vénérable couvent des Celestins d’Avignon

Contrat passé par les Célestins d’Avignon à Laurent Jaumon pour la réalisation de pavés de marbre pour le chœur de leur église.

L’an mil cens quarante ung et le septieme jour du moys de juing par devant moy not appost et royal d’Avignon soubsigné et pré les tesmoings cy bas nommés establys Rds & vénérable pères frères Charles Baudon prieur Chu…. De Perousses dépp et Pierre Vallat procureur du vénérable couvent des R Pères Celestins Sainct Pierre de Luxembourg dud Avignon de fondaon royalle, lesqules tant de leurs noms ques des autres relligieux dud couvent de leur bon gréd on donné et donnent et bailhent à prixfaict à Me Laurens Jeaumon dict Valon marbrier résidant en le ville de Béziers estant pré stip et aceptant pour luy les siens pour fournir tout le marbre necessaire pour le degred et pavés du presbitaire du grand hautel de l’esglise dud couvent des cellestins et cest aux pactes qualité & condtions suivantes, convenus et accordées entre lesd partier mutuellement et réciporquement par dung costé et dautre in…., premièrement sera tenu led Me Laurens marbrier de fournirs et rendre taliés tous le marbre nécessaire pour lesd degreds et pavement dudcit presbytère jusques au balustre de boys sui est de présent au devant dud grand autel scavoir pour trois degreds que se placeront & mettront à l’entour et pied dud grand autel, le premie rdegred sera de marbre jaspé de couleur rouge et blanc, le second degré sera de mesme façon le troisième d’autre marbres jaspées d’autre couleur et seront lesd degreds retournés à lentour dud autel jusque aux murailhes et seront de deux tiers de pans dhauteur et un g pan et trois quarts de largeur dans œuvre, et lesd degré meslés de rouge et blanc seront suivant la monstre faicte par led marbrier aud R Pre prieur que sont les boules que sont en a chapelle de Monsieur de la Barthelasse dans l’esglise de l’observance de ceste ville, lesd degreds se fairont par le devant d’une moulure d’ung demy rond avec son filet & conged ainsin quest necessaire faire en semblable œuvres, lesquels trois degres estandus en longueur tireront du moings en longueur cens et trois pans (du moing rayé) sil en faut quelques pavéq d’avantage le me marbreur fournira ce qui en manquera en la forme que dessus, plus led me marbrier me marbrier fournira tout le marbre nécessaire pour paver tout le restant dud presbytère, scavoir en façon de parquetage avec ses platesbandes de marbres rouge & varié de blanc comme le susd desd premier et second degrés, lesquelles plate bandes auront demy pan largeur et demy quar de pan despaisseur, lesquelle se plasseront tant par tranche que par longe en cas quil fut necessaire que lesd platebandes qui seront contres lesd m….seront plus grandes et larges que les susd, led me marbrier le fera de la mesure néccesaire pour tenir led parquetage et les carrés du mittan dud pavé que seront d’un pan carré sy besoing sera …. Demy quar de pans despaisseur seront tailhé fort juste et à angle droit de façon que led platebande et les susd carrés entre icelles seront proprement assemblés et joinctz ensemble en façon que lesd joingz ne se puissent qu (Illisile) le tout gaulement le faira jusque aud balustre de bois, tout ce dessus tant degres que pavemens de marbre jaspé en la mode et forme susd le me marbrier sera tenu les fères et taillier et charrier poulis et rendre à perfection et le tout rendra à perfection et de recepte au port de Marsilian en Languedoc et dans la barque que sera mandée par led R Père par tout le moys de mars prochain et dud port de Marselian lesd R pères le fairont porter jusques et dans leur couvent et à leurs depsens tant pour la voiture péage gabelles et outs autres droits et fraitz sur(illisible), plus questant tout led marbre dans led couvent tout incontinant et à mesure temps led me marbrier avec ses gens sy rendront pour travalher continuellement à luxtrer et donner la dernière main auds marbres dautant quen se portant lesd marbres se pourroient ternir et gaster et rendra le tout à perfection dans sept ou huict sepmaine apprés, pandant lequel temps d esept à huct sepmaines led couvnet le nourrira luy se ses gens de l’ordinnaire dud couvent °, plus led me marbrier aydera au plastrier qui plassera les susd marbres, plus led me marbrier fournira dans led temps et à la forme susd ung bénitier de marbre rayé de blanc et rouge comme e susd bien faict et parfaict de la largeur de trois pans et demy de diamètre dans œuvre la couppe goudronnée avec ses moulures de lauteur de cinq pans & espaisseur nécessaires uni pouli et parés lustré en cste ville, le tout pour le prix et somme de huit cens quinse livres monoye de roy au cours du Languedoc payble scavoir soixante livres tout présentement et réellemant en monnoye réellemant nombrée et par led Jeaumon marbrier retirées & emboursée dont contant a quitté led couvent, avec autres deux cens quarante livres dans ung moys prochain en bailhant aud couvent bonne & sufisante caution en ceste ville , autres trois cens livres dans trois mois apprés soubz la mesme caution et le restant incontinant que lad bezogne sera faicte et ârfaicte et accomplie et de plus led me marbrier pour assurance aud couvent des soixante livres sur …….remis entre les mains & pouvoir dud R père prieur une ….missive de Mons Catastin chanoine en l’esglise cathédralle de Béziers par laquelle il se rend caution our led Jaumon dattée du second du courant, promettant lesd partie ….

Royer de la Valfenières est présent lors de la signature de l’acte

ANNEXE 9

AD Hérault, 2 E 66/277, f° 102v-103, 1er juillet 1641 : prisfaict de Jaulma & Dumas masson

Sous-traitance d’une partie de la commande passée par les Célestins d’Avignon à Laurent Jaumon et à Jean Dumas.

L’an mil six cens quarante ung et le premier j(our) du mois de julhert après midy régnan très chré(tien) prince Louis par la grace de dieu roy de Fra(nce) et de navarre dans Roquebrun devant moy not(aire) & tesmoings bas nommés estably en sa personne Lauran Jaulma me marbreur de Roquebrun lequel de gred a bailhé et bailhe à prisfaict à Jean Dumas Me masson dud lieu pré(sent) & aceptan savoir est la quantité de septante pans de longueur & sept cars de pans de largeur & deux tiers de pans d’espaisseur de la pierre de St Estienne et autr(ement) de Combeguitard du meilheur marbre & beau que led Dumas pourra ille trouver po servir de degred chacune pièce de la mesure la plus petite de trois pans de longueur & por les autres de la largeur qu’il pourra trouver le tout trasser et désbouché au pouchon bien & duemant et le tout randu au chemin alan de St Nazère à Roquebrun & lieu comuné(ment) appellé crive chaval au frais et despans dud Dumas sans que led Jaulma en ce luy soit de rien tenu que tan seulemant luy paier la somme de doutze souls pour pans de longeur desd septante pans sus espécifiée que reviendront à la somme de quarante deux livres que led Jaulma promet et sera tenu luy paier aud Dumas savoir présenteman six livres lesquelle led Dumas a pré(sentement) receu dud Jaulma en bon deniers comptant quil peut tenir en compte & les trante six livres restant à la fin du temps que led Dumas aura anvouché lesd pièces plustost partie sil en a besoing, promet led Dumas davoir parachevé le susd prisfait et porté les susd pièces au lieu assigné partant dicy & à la fin du mois daoust prochain venant et pour ce fère…..

Quittance dans la marge du 23 septembre 1642

ANNEXE 10

AD Hérault, 2 E 66/277, f° 113-114, 5 août 1641 : prisfaict de Jaulma pour Dumas

Association entre Laurent Jaumon et Antoine Dumas pour la réalisation d’une partie de la commande de pavés de marbres destinés à l‘église des Célestins d’Avignon.

L’an mil six cens quarante ung et le cinqui(esme), jour du mois d’aoust après midy dans Roquebrune diocèse de Béziers devant moy not(aire) & tesmoings bas nommés estably en sa personne melaurent Jaulme marbreur dud lieu saichant avoir prins à prisfaict des révérands pères Celestins d’Avignon à fère plusieurs & différentes pièces de marbre comme sont quatre cens pavés de pans carré savoir une partie de la pierre de Combeguitard et autre partie de la peyrière à marbre de Roquebrun suivant et conformemant le plain & dessain dud Sr Pierre Emendant ? Cens et trois pans de degred deux degreds de la pierre de Combeguitard et un degred de la pierre dud Roquebrun, plus un eau bénitier du marbre de Combeguitard de quatre pans de diamèttre goudronné à cinq pans de hauteur & une petite table du marbre de Roquebrun que led Me Laurant a deja esbaucher, le tout par led Jaulma rendu à ses coust et despans au part de Marseilhan partant d’icy au commencemant du mois de mars prochain pour le prix de sept cens livres en suivant la teneur dud contrat que led Jaulma en a fait ausd Sieurs pères par main publique et précisant led Jaulma ledict prisfaict po luy seul estre une besongne excessive causant d’autres priffaicts qu’il a eu, pouvait prendre et a pris et desirant avoir faict et parfaict led.priffait aud Sieur Pères cest présenté Anthoine Dumas fils a maistre Jean D, aussi marbrier lequel duemant advery dud prisfaict de la quantité et qualité du nombre et pans des pièces susd & prix du pan et mesuré au du port dud Marseilhan et comme il convient ille mettre toutes lesd pierres, prêtes à ponser et lustrer aux frais de bouche aud port dud desd pièces durand du main tant de Jaulma que touts autres ses complices sans autres gains et devoir daller aud Avignon au couvant desd Pères pour escrire et poser lesd pierres et acomoder ce qui y sera requi et necessaire aussy aud frais de bouche desd sieurs pères et par led Durant, apres avoir tout le dessus confié led Jaulma pour les raisons susd a et association qu’il a envers led Dumas icy pré(sent), la mis et met pour moitié esgales au susd priffait et a la susd pierre avec la condion cy dessus observée que led Dumas icy pré et aceptant acepte et promet que doresnavant et lors que led Jaulma le requréra de parolle de commancer avec led Jaulma travalher et continuer ausd pierre en la forme susd suivant la liste suivant et rolle que lesd pères p… a plein et chascun par moytié travailleront esgallement jusques a la fin et feront apporter lad besogne au port de Marseilhan à proportion quil avanceront le gros dud prisfaict le tout chacung de leur frais & despans comme il avancera esgallemant led prisfaict p… argent que led Jaulme dellivrera aud Dumas chacung & jusque à la fin dud prisfaict ce qu’ils prétendent à leur petit argent et profit a condition que led Jaulma récupères les deux cent livres qui na pris du père Pol prieur payé dans quinze jour bailhé aud Dumas cens livres tant po ce qauront travalhé par advance à a charge que led Dumas bailhé cau(ti)on sufisante aud Jaulma + po s… .et le restant desd sommes jusque à concurrence de …. Apartir à proportion que led Jaulma recevra promettant à ce dessus ne contrevenir et tous deux esgallement à travalher chacung comme dessus est dict & po l’observaon…….

ANNEXE 11

Marbres produits à Roquebrun au XVIIe siècle

Incarnat

Cessenon, fonts baptismaux

Cessenon, fonts baptismaux

Béziers, retable Saint-Blaise

Béziers, retable Saint-Blaise

Tourbes, bénitier

Tourbes, bénitier

Saint-Chinian, fonts baptismaux

Saint-Chinian, fonts baptismaux

Noir

Béziers, retable Saint-Blaise

Béziers, retable Saint-Blaise

Roquebrun, fonts baptismaux

Roquebrun, fonts baptismaux

Cessenon, fonts baptismaux

Cessenon, fonts baptismaux

Cessenon, chaire

Cessenon, chaire

Couleurs particulières

Adissan, fonts baptismaux

Adissan, fonts baptismaux

Cessenon, bénitier

Cessenon, bénitier

Cessenon, fonts baptismaux

Cessenon, fonts baptismaux

Cessenon, chaire

Cessenon, chaire

Béziers, retable Saint-Blaise

Béziers, retable Saint-Blaise

Béziers, retable Saint-Blaise

Béziers, retable Saint-Blaise

Béziers, retable Saint-Blaise

Béziers, retable Saint-Blaise

Corneilhan, fonts baptismaux

Corneilhan, fonts baptismaux
Haut de page

Notes

1 CATEL Guillaume. Mémoire de l’histoire du Languedoc… Pierre Bosc marchand-libraire, Toulouse, 1633.

2 AD Hérault. 2 E 66/312, f° 322v-323. Prisfaict de Mirabel pour Dumas et Pastre, 7 décembre 1698.

3 AD Hérault. 2 E 66/274, f° 21. Prisfaict de Mr Dandrieu C Dumas, 13 février 1638.

4 AD Hérault. 2 E 66/267, f° 198v-200. Prisfaict pour Malhac C Dumas, 30 septembre 1631.

5 AD Hérault. 2 E 66/270, f° 237. Quittance po Malhac C Dumas, 29 octobre 1634.

6 AD Hérault. 2 E 66/269, f° 59-60. Prisfaict de Lagne C Dumas, 28 mars 1633.

7 AD Hérault. 2 E 66/286, f° 53-55. Prisfaict d’une chapelle pour mer Jacques Sabatier C Jean Dumas masson, 8 juin 1650.

8 AD Hérault. 2 E 66/266, f° 300v-301. Prisfait po Boddet C Dumas, 17 décembre 1630.

9 AD Hérault. 2 E 66/271, f° 128v-130. Prisfaict pour Astruc C Dumas, 27 août 1635.

10 AD Hérault. 2 E66/285, f° 41. Prisfaict pour Jaulme C Dumas, 25 avril 1649.

11 AD Hérault. 2 E 66/291, f° 77v-78. Prisfacit pour Dumas pour Guilhem Fournier, 6 mars 1655.

12 AD Hérault. 2 E 66/266, f° 299v-300. Prisfaict Gauselle C Dumas, 16 décembre 1630.

13 AD Hérault. 2 E 66/271, f° 168-169. Requion p Dumas aux consuls, 25 octobre 1635.

14 AD Hérault. 2 E 66/293, f° 6-7. Prisfaict pour Pierre Dumas contre les consuls de Roquebrun, 14 janvier 1657

15 AD Hérault. 2 E 66/279, f° 49v-51. Prisfaict de la chapelle du St Rozaire, 3 avril 1643.

16 AD Hérault. 2 E 66/271, f° 22v-23. Prisfaict de Jean Dumas avec Sabatier et Blancard, 3 février 1635.

17 AD Hérault. 2 E66/284, f° 2-3. Prisfaict po Mostalon C Dumas père et fils, 2 janvier 1648.

18 AD Hérault. 2 E 66/286, f° 53-55. Prisfaict d’une chapelle pour mer Jacques Sabatier C Jean Dumas masson, 8 juin 1650.

19 AD Hérault. 2 E 66/294, f° 49v-50. Prisfaict de Clavel C Pierre Dumas masson, 25 mars 1658.

20 AD Hérault. 2 E 66/293, f° 6-7. Prisfaict pour Pierre Dumas contre les consuls de Roquebrun, 14 janvier 1657.

21 AD Hérault. 2 E 66/294, f°111v-11. Prisfaict po Dumas masson contre Pierre Boudet, 24 juillet 1658.

22 Histoire littéraire de la congrégation de Saint-Maur, ordre de S. Benoît, Bruxelles 1770, p. 43-44.

23 NEPIPVODA, Denis. « Jean Sabatier, sculpteur en plâtre languedocien du XVIIe siècle ». Études héraultaises, 2011, n° 41, p. 70.

24 FERRAS Catherine, SAUGET Jean-Michel. Cessenon-sur-Orb, inventaire du patrimoine d’un village héraultais, 2007, p. 88.

25 CATEL, Guillaume. - Op ; cit.

26 BONNET, Jean Louis. « Rouges du Languedoc, l’exploitation des carrières de Caunes et de Félines en Minervois », Marbres des rois (sous la direction de Pascal Julien), Presses Universitaires de Provence, 2013, p. 55-57.

27 FRANCHINI GUELFI, Fausta, « Les marbriers génois entrepreneurs et marchands ». Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles, 2012, p. 167.

28 FRANCHINI GUELFI, Fausta, 2012, p 173.

29 AD Hérault. 2 E 52/44, f° 25v-27. Prisfaict bailhé par Madame de Mirman à Grégoire Fontaine, 29 janvier 1629.

30 Archives de la Société Archéologique et Littéraire de Béziers, Fonds J.D. Bergasse. Prisfaict à trasser du marbre & jaspe po Monseigneur l’esvesque de Béziers à Fontaine, (le texte intégral est publié en annexe), 10 avril 1623.

31 AD Hérault. 2 E 52/44, f° 25v-27. Prisfaict bailhé par Madame de Mirman à Grégoire Fontaine, 29 janvier 1629.

32 AD Hérault. 2 E 69/69, f° 59v-60. Prisfaict pour les Pénitents Noirs C Fontaine, 9 avril 1630.

33 AD Hérault. 2 E 66/267, f° 175-176. Apprentissage pour Dumas avec Gavoy, 31 août 1631.

34 AD Hérault. 284 EDT 5. Usuel du compoix de Saint-Pons de Thomières de 1641.
Pierre Gavoy, Me tailheur de marbre
-Une maison à deux plancher à la gache del planel confronte de levant Marg blanque midy avec rue couchant autre rue d’aquilon me Michel Alba pbre contient quinze cannes ung huitième allivrée une livres auqtre souls
-Un jardin et herm à lort de la sachristie confronte de levant les hoiers Bernard Boyé de Jean de Bourgnon mody avec le vigal de couchant Anthoine Mas daquilon terres hermes contient le jardin une pounière et un car un tiers bon deux tiers passe moyen et l’herme une pounières trois cart faible fait tout unze deniers
-Un champ peyrière à Hartenac confronte de levant Philip Roumier midi Jacques Gazil couchant hoirs de pierre Guiraud daquilon terres hermes contient trois cartieres six pounières estimé moityé pazsse foible moityé foible faict un soul trois denier
-Pour une pièce als fousbourgs dit la fadière de St Pierre confronte de levant avec (laissé blanc) mise sur son c(om)oix de son sonsentement allivré deux deniers.

35 AD Hérault. 2 E 40/91, f°220v-222 : prisfaict bailhé par Monseigneur de Lodève à Pierre gavoy marbrier de St Pons.

36 MARTIN Ernest, Histoire de la Ville de Lodève, Imprimerie Serre et Roumégous, Montpellier 1890, p. 107-108.

37 AD Hérault. 2 E 98/120, f° 252. Prisfaict bailhé par Damoiselle Margueritte de Blay vefeu de feu Bernard Nouvel à François Dumas me marbeur, 6 janvier 1656.

38 AD Hérault. 2 E 14/123, f° 118, 25 mars 1640 : sans titre.

39 AD Hérault. 2 E 212, f° 167. Bail de coulomes de marbre, 28 juillet 1642.

40 BONNET Émile, Dictionnaire des artistes et artisans d’art du bas-Languedoc (Aude, Gard, Hérault, Lozère), Montpellier : AVL diffusion, 2004 p. 139.

41 HIÉGEL, Charles ; JACOPS Marie-France. « Un artiste lorrain du XVIIe siècle, le sculpteur Ignace Robert ». Les Cahiers lorrains, 1994, N° 3, p. 223, note 35.

42 SAVARY DES BRUSLONS, Jacques, SAVARY, Louis Philémon. Dictionnaire universel de commerce. Genève, chez les héritiers de Crame & frères Philibert, Genève, 1742, t. 2, p. 1201.

43 AD Hérault. 2 E 13/31, f° 125-126, 1er juin 1674, sans titre.

44 BONNET, Jean-Louis ; JULIEN, Pascal. « Un temporel de marbre : marbriers, administration royale et religieux de l’abbaye de Caunes-Minervois (xviie–xviiie siècles) ». Archéologie du Midi Médiéval, supplément, année 2010, volume 1, p 143-151.

45 AD Hérault. 2 E66/283, f° 79. Arrentement pour Jaulma C Guibert, 13 juin 1646.

46 AD Hérault. 2 E66/283, f° 56v-57. Achapt de Jaulma C Vilabrun, 23 avril 1646.

47 AD Hérault. 2 E66/285, f° 41. Prisfaict pour Jaulme C Dumas, 25 avril 1649.

48 AD Hérault. 2 E 66/295, f° 33. Debte po Laurans Jaumas C Moustalon, 11 mars 1659 (quittance de cancellation du contrat le 9 décembre 1664).

49 AD Hérault. 2 E 66/270, f° 243-244. Prix faict de Jean Dumas, 1er novembre 1634.

50 AD Hérault. 2 E 66/271, f° 179. Requi[siti]on J aulma C Dumas, 8 novembre 1635.

51 AD Hérault. 2 E 66/274, f° 106v-107. Prisfaict po Jaulme C Dumas, 20 août 1638.

52 AD Hérault. 2 E 66/283, f° 1v-2. Accord entre Dumas et Jaulma, 4 janvier 1645.

53 AD Hérault. 2 E 66/293, f° 43-44. Pacte de marriage dentre Pierre Rembersat et Marie Jauma, 9 avril 1657.

54 GIRARD, Joseph. Évocation du Vieil Avignon. Paris, Les Éditions de Minuit, 1958, p. 300.

55 BONNET, Jean-Louis ; JULLIEN, Pascal 2010, op. cit.

56 AD Hérault. 2 E 14/157, f° 53-54. Prix fait pour Melchior Bastide contre Jaumon, 23 mars 1639.

57 AD Hérault. 2 E 14/157, f° 66. Quittance pour Melchior Bastide C Jaumon. 8 avril 1639.

58 AD Hérault. 2 E 66/275, f° 72v-74. Prisfaict po Jaulme C Dumas, 29 avril 1639.

59 AD Vaucluse, 3 E 9/1011, f° 415-418. Prix faict pour le vénérable couvent des Célestins d’Avignon, juin 1641.

60 AD Hérault, 2 E 66/277, f° 102v-103. Prisfaict de Jaulma & Dumas masson, 1er juillet 1641.

61 AD Hérault. 2 E 66/277, f° 113-114. Prisfaict de Jaulma pour Dumas, 5 août 1641.

62 [Exposition. Béziers, musée des Beaux-arts, 17 juin-25 septembre 2011]. NEPIPVODA Denis, RICHE Nicole, Peinture et sculpture à Béziers au XVIIe siècle, Béziers, Magenta print, 2011, p. 81-84.

63 AD Hérault. 2E 14/209, f° 199. Bail à faire fonds baptismalle de marbre pour l’église de Montblanc, à Laurent Jaurmoys bailhé par Jean Cousseran escuplteur, 25 septembre 1659

64 AD Hérault. 2 D 13/31, f° 125-126, 1er juin 1674 : sans titre.

65 AD Hérault. 2 E 14/156, f° 254 sq. Prisfaictde la place de Péryes C Baffie et Armand, 18 décembre 1635.

66 AD Hérault. 2 E 14/157, f° 131v-132. Quittance pour Loys Puech C Laurens et Henry Jaumon, 28 septembre 1639.

67 AD Hérault. 2 E 13/25, f° 205 : sans titre.

68 AD Hérault. 2 E13/25, f° 210. Prix bailhé par Mr de Graves à Jaumon et de Masis.

69 AD Hérault. 2 E 14/122, f° 287. Prisfaict po(ur) Monseigneur de Bonzi evesque passé à Anthoine Lignan marbrier, 27 octobre 1639 (quatre pièces de pierre de marbre de la cave dudit Caunes, qui soient bien marbrées de blanc et de rouge, de longueur chacune de seize pans, deux pans de largeur, deux pans d'épaisseur, quatre autres pièces du même marbre, de longueur de douze pans, et un pan et demi de largeur et épaisseur, quatre autres pièces du même marbre, de douze pans de longueur, trois pans de largeur, un pan et demi d'épaisseur et finalement trois pièces du même marbre, de six pans de longueur, et deux pans de largeur et épaisseur).

70 AD Hérault. 2 E 14/123, f° 53. Quittance po(ur) Monseigneur de Bonsi evesque de Béziers faicte par Linhan marbrier, 22 février 1640.

71 AD Hérault. 2 E 14/123, f° 64-65. Prisfaict de Linhan marbrier passé avec Salamon, 27 février 1640.

72 AD Hérault. 2 E 14/123, f° 118. Prisfaict dentre Linhan passé avec Dumas, 25 mars 1640.

73 AD Hérault. 2 E 14/124, f° 248-249. Quittance po(ur) Monseigneur de Bonsi evesque faicte par Lignian marbrier, 17 octobre 1641.

74 AM Béziers, GG 158 : le troisième juing 1643 a esté ensevely à St Nazaire Anthoine Lignagni de la ville de Lucques en Italie mestre esculteur.

75 AD Hérault. 2E 13/75, f° 76, 12 juillet 1651 : testament de Vincent Lignani.

76 AD Hérault. 2 E 14 253, f° 161v-162. Prix fait pour Me de V trésorier de France, 16 janvier 1655.

77 AD Hérault. 2 E 30/105, f° 15. Bail des eaux bénitiers de l’esglise parochelle de Florensac, juin 1687

78 AD Hérault. 2 E 6/292, f° 117. Pacte de mariage dentre Pierre Ranversat & Magdelaine Jauma de Roquebrun, 24 juillet 1656 ; 232 EDT 30, 1657 : le 15ème juin 1657 a esté enterré au cimetière de St André la petite fille de maistre Laurans maistre marbreur

79 AM Saint-Chinian : Notre-Dame de-la-Barthe.- Baptêmes (25 octobre 1655-1668)
-Pierre Rembersat
Le dixneuviesme jour du mois de janvier mil six cens cinquante neuf dans l’esglise parosielle de Sainct Chinian par me Jean Picon père et secondaire d’icelle a esté baptisé Pierre Rambersat fils de Bernard Rambersat me cordonier et de Marie Jaulme ses père et mère du pré lieu son parain Me Pierre Rembersat pbre & vicaire de Pardeilhan son honcle sa maraine Jeanne Michelle femme de Me Laurens Jaulme son ayeule
-Laurent Rembersat
Le quatrième jour du mois d’aost de l’année mil six cens soixante lad cérémonie du Baptesme in esté administré à Laurans Renversat fils de Pierre Renversatet de Marie Jaume son parain a esté Me Laurans Jeaume dud lieu de Roquebrun & la marraine a esté Florance Sabbatière, led Laurens a esté ondoyé le jour de Dieu qui fust le troisième jour du mois susd
AM Saint-Chinian : Notre-Dame de-la-Barthe.- Baptêmes, mariages, sépultures (1669-19 avril 1692)
-Bernard Rembersat
Le 16 may 1670 a esté baptisé par moi Pierre Isac vic pbe dud St Ch Bernard Renversat agé de trois jour filh de Pierre cordonie & de Marie Jaume son parrain Bernard Teiseyre sa marraine Jeanne Vinaque fe de Michel Guiraud.

80 AD Hérault. 2 E 66/306, f° 22. Testament de Marie Massendes famme de Rambersat, 20 février 1680.

81 AD Hérault. 2 E 66/306, f° 235v-236. Achapt pour led Blanchard C Ranversat, 28 mars 1680.

82 AD Hérault. 2 E 66/306, f° 258v-259. Obligaon pour Blancq C Ranversat, 28 mars 1681.

83 AD Hérault. 2 E 79 84, f° 220v . Prix faict donné par la communauté de Sr Chinian à Antoine Baudinet mtre serrurier dud Lieu (une grosse boule beau marbre avec son ambasse… encore mettra de beau marbre de Roquebrun à la frise comme celui dud daix).

84 AD Hérault. 2 EDT 15, f°6v : les fons baptismaux de marbre de la paroisse d’Adissan qui ont cousté cinquante livres randus de Roquebrun icy le quinsié(me) may 1696 furent posées le lendemain.

85 AD Hérault. 2 E 66/312, f°268-269. Échange entre Marcou et Renversat, 10 août 1698.

86 AD Hérault. 2 E 66/312, f°130v-131. Achapt Renversat C le Sr jullien, 25 août 1685.

87 AD Hérault. 2 E 66/312, f°131. Quittance de Renversat C Darde, 25 août 1697.

88 AD Hérault. 232 EDT 32. 1706 : le quatriesme octobre a esté celebré mariage en l’église de céans entre Pierre Renversat fils de Laurent marbrier et de Marie Marcendes et entre Marie Cotte fille de Jean Cot brassier et de Catherine Villebrune présnens les sieurs François …., Joseph Alingry, Jean Darde qui se sont signés.

89 ANGLADE, Louis. « L’exploitation des marbres dans l’Hérault du XVIIe au XXe siècle et souvenirs d’un marbrier ». XVIe cahier de la société Archéologique et Littéraire de Béziers, 2007.

90 Terme employé dans les sources synonyme de marbrier.

91 AD Hérault. 2 E 2 267, f°178. Achapt pour Jean Capelle C Dumas, 4 septembre 1631.

92 AD Hérault. 2 E 2 267, f°180. Engagement pour Capelle C Dumas, 4 septembre 1631.

93 AD Hérault. 2 E 66/267, f°181. Quittance po Dumas C Guibert, 4 septembre 1631.

94 AD Hérault. 2 E 66/278, f°20. Quittance po Jaulme C Anthoine Dumas, 14 février 1642.

95 AD Hérault. 2 E 66/278, f°20. Quittance po Jaulme C Anthoine Dumas, 14 février 1642.

96 AD Hérault. 2 E 66/256, f°53. Quittance po Jean Miquel C M Pierre Dumas (paiement de la dot d’Helix Miquel), 16 novembre 1620.

97 AD Hérault. 2 E 66/270, f°232. Apprentissage po Saulnal & Pierre Dumas, 18 octobre 1634.

98 AD Hérault. 2 E 66/273, f°161v-162. Arbitrage de Dumas et Lagne, 18 août 1637.

99 AD Hérault. 1 B 11056, compoix de 1658, f° 25-26. Jean Dumas :
- Une maison aud lieu confronte de lev(ant) Jean Puech et des autres parts rue publique contien avec la part d’Anthoine Dumas douze cannes de sol allivré le tout six denier (tenet Jean Bousquet pour sa femme pour un denier tout le restant de la maison Guillaume Roque)
-Un jardin et rivière mejeanne confr de lev(ant) jean Dardé de midi rivière d’Orb contient la pièce de lheire aquillon Jean Mirabel et contient une pomières deux tires au premier degred tout quatre denier (tenet Jean Roger par achat)
-Une olivette à Ribaute conf delev(ant) Clémént Guibbert mody hors André Durand co…. Req de Ribaute d’aquillon dhemin de letaignes conttient deux ponnières et demy au second degred fait trois denier (tenet Laurens Castel par achat)
-Une autre olivette et vigne tenant la même conf de lev(ant) Laurens Abbal d’aquillon François Ouvrié contient quatre ponnière et demy au troisième degred fait trois denier un quart (tenet led Castel comme dessus)

-Une vigne al garriguas confronte de lev(ant) dem guibbert midy chemin du pincanle led chemin et vaccant aquillon M Fournier bailly contient tout un cetier deux ponnières fait cinq deniers et demy (tenet ….liage par achat)
-Un jardin vigne et chatenette al cambous qua été de Jean Mailhac confr de lev(ant) req de Laurenque midy Joseph Laugieur pour hoirs d’Affre couch(ant) hoirs Jean Goudon et d’Antoine Villabrun aquillon hoirs Jacques Vidal contient tout deux cetier dix ponnières trois quarts fait un sol quatre deniers trois quart (tenent Jean Bousquet pour g, tenet led Castel comme dessus le restant)
-Autre pièce ollivette à Ribaute conf de lev(ant) Laurent Abbal aquise de Boudet midy chemin des letaignes couch et aquillon hoirs de Blancard contien un quart de ponnière fait un quart de denier.
-Un claux planté de quelques olliviers à la Goutarié confr(ronte) de lev(ant) Jean Mailhac aquise de Pueche midy chemin de Vinassan couch hoirs Pierre et Jacques Mirabel aquillon Sr Pierre villabrun contient une punière un quart au troisième degred fait un denier (tentet Jean Mailhac par achat)
-Une vigne à Laurenque prise des vaccants confronte daquillon hoirs andré salles des autres parts les vaccants contient une quarte au cinquième degred fait un denier un quart.

100 AD Hérault. 2 E 66/271. Achapt pour Jean Dumas C Noguier, 16 janvier 1635, f° 1-2.

101 AD Hérault. 232 EDT 30 : Saint-André.- Baptêmes (24 octobre 1651-8 décembre 1678), mariages (28 novembre 1651-8 novembre 1678), sépultures (27 août 1651-27 décembre 1678), et EDT 32 : Saint-André.- Baptêmes (15 Janvier 1685-16 septembre 1737), mariages (6 janvier 1685-4 juin 1737), sépultures (22 janvier 1685-28 août 1737).
- Mariage Pierre Dumas et Jeanne Fouillé
Le douzième juliet mil six cent soixante sept ont esté conjoinct en mariage Pierre Dumas fils de Jean Dumas et de Hélène Miquèle et Jeanne Fouillié fille de Jean Foullie et Chaterine Reverde ? Présant led Sieur Mathieu ..rai… baille du présant lieu et Jean Moustalon.
-Jeanne Dumas
Le 17 may (1668) j’ay baptisé une fille née despuis 2 jours de Pierre Dumas et de Jeanne Fouille mariez du lieu de Roquebrun et ay luy à imposé le nom de Jeanne, le parain a esté François Dumas (frère de Pierre ) et la maraine Jeanne Boucarde tous deux du lieu de Roquebrun en présance de Jean Foullie marchand régant dudit lieu Magdelon grand père de la fille et Antoine dumas …de lad fille lesquels ont signés.
-Jeanne Dumas
Le 26 aoust (1668) Jeanne Dumaze fille de Pierre Dumas et de jeanne Foulloe née depuis 3 mois, agée de 4 mois est décédée.
-Anne Dumas
Le 10 septembre (1669) ay baptisé une fille née despuis 1 jour de Pierre Dumas et de Jeanne Fouille mariez du lieu de Roquebrun et ay luy à imposé le nom de Anna par Me Pierre Fabre son parain de la paroisse de Notre Dame de Margon et par Lucrese Dumase de la présente paroisse en préssence de jean Fouilhe régent de la présente paroisse et de Pierre Cros signés avec moy….
- Anne Dumas
Le mesme jour (14 octobre 1670) est décédée Anne Dumaze fille de feu François Dumas et de Marie Sabatier agée de 8 mois laquel a esté enterré au simetière St André….
-Jeanne Dumas
Le 18 septembre 1688 esté enterrée Jeanne Dumaze (femme de Pierre) veuve de 70 ans décédé le jour précédent, ont passé à son convoi François Fouilhe et François Julien….

102 AD Hérault. 2 E 66/288, f° 78-80. Quittance pour Puech maréchal c Dumas, 30 juin 1652.

103 AD Hérault. 2 E 66/288, f° 88. Quittance de Dumas C Dumas son frère, 30 juin 1652.

104 AD Hérault. 2 E 66/292, f° 94. Achapt pour Pierre Dumas C Mr Pierre Boudet, 18 juin 1656.

105 AD Hérault. 2 E 66/293, f° 8v-15. Achapt pour Sabatier C Pierre Dumas, 9 janvier 1657.

106 AD Hérault. 2 E 66/294, f° 18. Quittance Dumas Anth Cros, 2 février 1658.

107 AD Hérault. 2 E 66/283, f° 220v-221. Pacte de mariage entre Anthoine Dumas me marbreur de Roquebrun et Jeanne Sabatier.

108 AD Hérault. 2 E 66/288, f° 15v-16. Mariage de François Dumas et de Marie Sabatier, 12 février 1652.

109 AD Hérault. 2 E 66/290, f° 32. Quittance pour Timothée Sabatier contre Dumas son beau-fils, 15 février 1654.

110 AD Hérault. 2 E 66/290, f° 34. Quittance po Jean Sabatier C François Dumas, 16 février 1654.

111 AD Hérault. 2 E 66/291, f° 100. Debte pour François Dumas C Timothée Sabatier, 20 juillet 1655.

112 AD Hérault. 232 EDT 30 et 32 :
-Mariage François Dumas et Marie Sabatièr
Le 12 février 1652 ay espousé en l’eglise de Roquebrun François Dumas et Marie Sabatière tous dud lieu en présence de Vincent Resseguier et Timothée Sabatier.
-Françoise Dumas
L’an mil six cent cinquante quatre et le vingtième septembre a esté baptisé par moy Jean Abbat --Françoise Dumaze fille à François et Marie Sabatière son parrin Anthoine Dumas, sa marraine Françoise (illisible) tous du lieu de Roquebrun.
-Antoine Dumas
Le mesme jour (22 octobre 1656) aye baptizé Anthoine Dumas fils de François Dumas son père et de marie Sabtière sa mère, son parrin Jean Sabtier sa maraine (pas de nom)
-Pierre Dumas
-Le 6 mars 1658, Pierre Dumas fils de François et de Marie Sabatière a été baptisé, le parain est Pierre Sabatier, la marraine Jeanne Sabatière femme à feu Antoine Dumas.

113 AD Hérault. 2 E 66/267, f° 175-176. Apprentissage pour Dumas avec Gavoy, 31 août 1631.

114 AD Hérault. 2 E 98/114, f° 202v-203. Pacte de mariage de Pierre Dumas & Catherine Carrière, 13 octobre 1640.

115 AD Hérault. 225 EDT 23 : Baptêmes (16 janvier 1639-13 septembre 1654), sépultures (2 février 1639-20 septembre 1654)
-Pierre Dumas
Le unziesme jour du mois de septembre 1641 par le ministère de moy soubsigné dans l’esglise parrochelle de Puisserguier a esté baptisé Pierre Dumas fils de mestre Pierre Dumas mestre marbrier et de Catherine Carrière mariés duquel a esté parrin mestre Benoist Pialet prestre et sa marrine Catherine Carrière grand-mère du baptizé
-Jeanne Dumas
Ce jourd’uy quatriesme Janvier 1643 a esté baptisé Jane Dumaze filie de Pierre Dumas me Marbrier & Cathin Carrière mariée son père et mère son parin Jacques Granier sa maraine Jane albyse sa maire gran a esté basptisé dans nostre esglise parochèle St Thomas du prés lieu
-André Dumas
Le vingtsixième jour du mois de février 1646 a esté baptisé André Dumas fild de Pierre Dumas Me marbreur du pré lieu et de Catherine Carrière mariés son parin a esté François Carrière et sa marine Carrière tous du présant lieu
-Gabriel Dumas
L’an mil six cent quarante huit le 19 décembre a esté baptisé Gabriel Dumas fils de Pierre Dumas et Catherine Carrière mariés, le parrin a esté Me Gabriel Bonefond (illisible) et catherine de guau du présant lieu
-Jean Dumas
Le 28 aoûst 1650 a esté baptisé par moy soubsigné Jean Dumas fils de Pierre Dumas et Chatarine mariés du pré lieu son parin Jean Cros du massage de vernet auterroir du Pujol diocèse de Béziers sa marine Halix Dumase du pré lieu
-Le 3eme 8bre 1651 est décédé une petit anfant de Dumas talieur de marbre agé de 8 mois ou environs son corps a esté enseveli au cimetière St Pol
-l’an mil six cens quarant neuf et le sixième jour du mois de juilhet est décédé Gabriel Dumas agé de deux ans ou environ fils de Pierre Dumas et Catherine Carriere son corps est ensevely au cimetière St Pol les solemnité requises par moy

116 AD Hérault. 2 E 66/278, f°132-133. Arantement po Dumas C Langio, 13 octobre 1642.

117 AD Hérault. 2 E 98/116, f°127v-128. Engageman pour Laurent Jaume C Pierre Dumas, 6 juillet 1643.

118 AD Hérault. 2 E 66/279, f°56v-57. Achapt de Guibert C Dumas, 25 avril 1643.

119 AD Hérault. 2 E 66/279, f 98v-100. Achapt pour Jean Dumas C Dumas, 9 juillet 1643.

120 AD Hérault. 2 E 66/280, f°101v-102. Quittance po Pierre Dumas C Cros et Dumaze, 17 avril 1644.

121 AD Hérault. 2 E 66/279, f°53v-55. Achapt de Callas C Dumas, 23 avril 1643.

122 AD Hérault. 2 E66/281, f°69v-70. Debtes pour Dumas C Cannal, 18 juin 1645.

123 AD Hérault. 232 EDT 30
-Jacquette Dumas
L’an mil six cent septante quatre et le cinquiesme jour du mois d’aoust le soussigné Baillot chanoine de Cassan et prieur de Roquebrun ay baptisé dans l’église de Roquebrun Jacquette Dumas née le 28 juillet de Pierre Dumas Me marbreur et de Anne Fabre mariée au présent lieu.
-Jean Dumas (frère jumeau de Jacquette)
Jean Dumas le neuviseme jour mesme mois que dessus (août 1674) ay baptisé Jean Dumas besson de lad Jacquette fils dud Pierre Dumas et Anne Fabresse le parain a esté Philippe Sabatier maraine Chatherine Berlan.
-Jacquette Dumas
L’an mil six cent septante quatre et le sixième jour u mois de novembre est décédée jacquette Dumas agée de trois mois et a esté enterrée dans le cimetière de ceste paroisse le dix septième par moy soub signé en précense de Pierre Dumas me maçon père et d’Anthoine Guibert parrain
-Jean Dumas
L’an mil six cent septante six et le troisième jour du mois de juillet est décédé Jean Dumas fils de Pierre et d’anne Fabre agé de 2 ans il a été entérré au cometière de Sr André qquoy qu’interdit de l’ordre de son père sans l’assistance d’aucun…..

124 232 EDT 32
-mariage de Jean Dumas et Louise Berland
Le 6 aoust (1686) a esté célébré le mariage en l’esglise de céans entre Jean Dumas masson de ceste paroisse agé de 26 ans, et Louyse Berlande du masage de Violque paroisse St Vincent diocèse de Sr Pons de Thomières agée denviron 25 ans, présents les sieurs Henry Fouilhe, Bernars Cot, Jean Sabatier jeune et Henry Grubbert marchand, lequels se sont tous signés avec moy
-Jean-François Dumas
Le 5 8bre 1687 a esté baptisé jean François fils de jean Dumas masson et de Louise Berlande né le 3 du courant le parain Jean Berlan menuisier Dolargue, la maraine Marie Sabatière veufve de François Dumas, le père seul a signé et non les autres
-Brigitte Dumas
Le 29 mai 1689 a esté baptisée Brigitte Dumas fille de Jean et de Louis Berlande mariés depuis trois ans, son parain a esté Jean …. Sa maraine a estré Jeanne Roche, ont esté résent Jean mailhac et Pierre Puech….
-Laurent Dumas
Le troisième juin 1691 a esté baptisé Laurent fils de Jean Dumas maistre masson et de Louise Berlande né le 31 mau le parain Laurent Berlan de la paroisse d’Olargues diocèse de St Pons la maraine Marie Pradese de la paroisse de Colombier, lesquels se sont signés avec moy
-Marguerite Dumas
Le troisième octobre (1697) a esté Marguerite Dumaze fille de Jean Dumas et de Louise Berlande le parrain le Sieur Jean Sabatier prestre la marraine Damoiselle Marguerite de Villebrun elle est née le 24 du courrant
-François Dumas
Le quatriesme février (1699) a esté enterré au cimetière de St Jean Jean François Dumas, fils de maistre Jean Dumas masson décédé le jour précédent agé de onze ans et on assisté à son convoi, ledit jean Dumas son père et Jean Calas.

125 AD Hérault. 2 E 66/312, f°322v-323. Prisfaict de Mirabel pour Dumas et Pastre, 7 décembre 1698.

126 AD Hérault. 2 E 66/312, f°224. Quittance Dumas Lognos, 19 mars 1698.

127 AD Hérault. 2 E 66/522, f°15. Achapt Dumas C Malhac, 28 avril 1713.

128 AD Hérault. 2 E 2/267, f°52. Prisfaict po Linhon et Calas à Jean Dumas, 9 février 1631.

129 AD Hérault. 2 E66/284, f°2-3. Prisfaict po Mostalon C Dumas père et fils, 2 janvier 1648.

130 AD Hérault. 2 E 66/294, f°180v-181. Prisfaict pour Dumas c Jean Puech, 4 novembre 1658.

131 AD Hérault. 2 E 66/294, f°49v-50. Prisfaict de Clavel C Pierre Dumas masson, 25 mars 1658.

132 DUHAMEL DU MONCEAU, Henri-Louis. Art du couvreur, description des arts et métiers par l’académie royale des sciences, Paris, 1766. À la fin de l’ouvrage (p. 41-48), on trouve de nombreuses informations sur le travail de la lauze en Bourgogne dans un chapitre intitulé : « Des couvertures en laves », rédigé par le marquis de Courtivron. Elles nous renseignent sur la manière dont devaient travailler les Dumas.

133 AD Hérault. 2 E66/284, f° 2-3. Prisfaict po Mostalon C Dumas père et fils, 2 janvier 1648.

134 DUHAMEL DU MONCEAU, op. cit., p. 42.

135 « La lauze naturelle de Lozère » Cahier du patrimoine Lozérien, n° 8, 28 juin 2011, p. 18.

136 AD Hérault. 2 E 2/267, f°52. Prixfaict po Linhon et Calas à Jean Dumas, 9 février 1631.

137 AD 34, 2 E 66/294, f°49v-50. Prisfaict de Clavel C Pierre Dumas masson, 25 mars 1658.

138 AD Hérault. 2 E 66/267, f°52.

139 AD Hérault. 2 E 66/286, f°53-55. Prisfaict d’une chapelle pour mer Jacques Sabatier C Jean Dumas masson, 8 juin 1650.

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Table des illustrations

Titre Fig. 1.
Légende Carte de Cassini, emplacements des carrières de marbre ; 1 carrière de Laurenque, 2 carrière de Saint-Etienne, 3 carrière de Combeguitard (indiquée « carrière de marbre »).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/1385/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 716k
Titre Fig. 2.
Légende Arbre généalogique de la famille Dumas. En rouge les membres de la famille qui ont exercé la profession de marbrier
Crédits V. Marill © Région LRMP, Inventaire général
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/1385/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 208k
Titre Fig. 3.
Légende Roquebrun (Hérault), Chapelle Saint-Pontien ; vue générale
Crédits J. Pagnon © Région LRMP, Inventaire général
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/1385/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 308k
Titre Fig. 4.
Légende Roquebrun (Hérault), maison, 7 rue Place-Vieille ; porte à bossages en marbre
Crédits © Denis Nepipvoda
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/1385/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 172k
Titre Fig. 5.
Légende Roquebrun (Hérault), maison, rue Sous les Fenêtre ; fenêtre à meneau en marbre
Crédits © Denis Nepipvoda
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/1385/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 124k
Titre Fig. 6.
Légende Roquebrun (Hérault), Chapelle Saint-Pontien ; porte d’entrée
Crédits J. Pagnon © Région LRMP, Inventaire général
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/1385/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 216k
Titre Fig. 7.
Légende Cessenon (Hérault), église Saint-Pierre Saint-Paul ; chaire
Crédits M. Kérignard © Région LRMP, Inventaire général
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/1385/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 316k
Titre Fig. 8.
Légende Cessenon (Hérault), église Saint-Pierre Saint-Paul ; cuve baptismale
Crédits M. Kérignard © Région LRMP, Inventaire général
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/1385/img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 172k
Titre Fig. 9.
Légende Cessenon (Hérault), église Saint-Pierre Saint-Paul ; bénitier
Crédits M. Kérignard © Région LRMP, Inventaire général
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/1385/img-9.jpg
Fichier image/jpeg, 216k
Titre Fig 10.
Légende Roquebrun (Hérault), église Saint-André ; cuve baptismale
Crédits © Denis Népipvoda
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/1385/img-10.jpg
Fichier image/jpeg, 180k
Titre Fig. 11.
Légende Béziers (Hérault), cathédrale Saint-Nazaire ; retable de la chapelle Saint-Blaise
Crédits M. Kérignard © Région LRMP, Inventaire général
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/1385/img-11.jpg
Fichier image/jpeg, 996k
Titre Fig. 12.
Légende Narbonne (Aude), ancienne chapelle des Pénitents Blancs ; porte d’entrée
Crédits © Catherine Lauthelin
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/1385/img-12.jpg
Fichier image/jpeg, 324k
Titre Fig. 13.
Légende Tourbes (Hérault), église Saint-Saturnin ; Bénitier livré en 1674 par les frères Jaumon
Crédits M. Kérignard © Région LRMP, Inventaire général
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/1385/img-13.jpg
Fichier image/jpeg, 252k
Titre Fig. 14.
Légende Saint-Chinian (Hérault), église Notre-Dame-de-la-Barthe ; fonts baptismaux
Crédits © Denis Nepipvoda
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/1385/img-14.jpg
Fichier image/jpeg, 292k
Titre Fig. 15.
Légende Adissan (Hérault), église Saint-Adrien ; fonts-baptismaux
Crédits M. Kérignard © Région LRMP, Inventaire général
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/1385/img-15.jpg
Fichier image/jpeg, 156k
Titre Fig. 16a.
Légende Corneilhan (Hérault) église Saint-Léonce ; fonts-baptismaux
Crédits M. Kérignard © Région LRMP, Inventaire général
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/1385/img-16.jpg
Fichier image/jpeg, 236k
Titre Fig. 16b.
Légende Corneilhan (Hérault) église Saint-Léonce ; fonts-baptismaux
Crédits M. Kérignard © Région LRMP, Inventaire général
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/1385/img-17.jpg
Fichier image/jpeg, 256k
Titre Cessenon, fonts baptismaux
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/1385/img-18.jpg
Fichier image/jpeg, 100k
Titre Béziers, retable Saint-Blaise
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/1385/img-19.jpg
Fichier image/jpeg, 80k
Titre Tourbes, bénitier
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/1385/img-20.jpg
Fichier image/jpeg, 76k
Titre Saint-Chinian, fonts baptismaux
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/1385/img-21.jpg
Fichier image/jpeg, 96k
Titre Béziers, retable Saint-Blaise
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/1385/img-22.jpg
Fichier image/jpeg, 80k
Titre Roquebrun, fonts baptismaux
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/1385/img-23.jpg
Fichier image/jpeg, 80k
Titre Cessenon, fonts baptismaux
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/1385/img-24.jpg
Fichier image/jpeg, 64k
Titre Cessenon, chaire
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/1385/img-25.jpg
Fichier image/jpeg, 76k
Titre Adissan, fonts baptismaux
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/1385/img-26.jpg
Fichier image/jpeg, 68k
Titre Cessenon, bénitier
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/1385/img-27.jpg
Fichier image/jpeg, 88k
Titre Cessenon, fonts baptismaux
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/1385/img-28.jpg
Fichier image/jpeg, 80k
Titre Cessenon, chaire
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/1385/img-29.jpg
Fichier image/jpeg, 76k
Titre Béziers, retable Saint-Blaise
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/1385/img-30.jpg
Fichier image/jpeg, 92k
Titre Béziers, retable Saint-Blaise
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/1385/img-31.jpg
Fichier image/jpeg, 92k
Titre Béziers, retable Saint-Blaise
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/1385/img-32.jpg
Fichier image/jpeg, 112k
Titre Corneilhan, fonts baptismaux
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/1385/img-33.jpg
Fichier image/jpeg, 309k
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Pour citer cet article

Référence électronique

Denis Nepipvoda, « L’exploitation du marbre à Roquebrun au XVIIe siècle : de la fenêtre à meneau au retable de marbre »Patrimoines du Sud [En ligne], 4 | 2016, mis en ligne le 01 août 2016, consulté le 12 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/1385 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/pds.1385

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Auteur

Denis Nepipvoda

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