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Les formes d’attachement au culte de Notre-Dame La Daurade à Toulouse : entre dévotion, patrimoine et tradition

The different forms of attachment linked to tradition: Notre Dame de la Daurade’s cult in Toulouse, between devotion, tradition and heritage
Bénédicte Rigou-Chemin

Résumés

La dévotion populaire consacrée à Notre-Dame La Noire à Toulouse s’inscrit dans une tradition séculaire. Si certains aspects de cette dévotion relèvent de pratiques abandonnées, la tradition continue d’opérer pour les nombreux dévots qui au contact de la Vierge, mobilisent de nouvelles formes d’action. À travers l’identification de trois d’entre-elles : la médiation culturelle, la donation et la transmission orale, l’article étudie le rapport des dévots à la tradition contemporaine. Ces formes d’action constituent autant d’attachements qui relient les dévots à une tradition et par ces biais continuent de la rendre vivante.

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Texte intégral

1La basilique de la Daurade à Toulouse conserve dans son sanctuaire l’image d’une Vierge Noire habillée. Celle-ci constitue l’élément majeur d’une dévotion mariale ancienne, à partir de laquelle un culte, dont les formes multiples ont évolué avec le temps, s’est développé à Toulouse.

  • 1 VAUCHEZ,1995, p. 2.
  • 2 ANDRIEU, 2011, p. 47.

2Cette dévotion, d’abord culte civique1, a longtemps été mobilisée à l’occasion de désordres climatiques en particulier à la fin de l’époque médiévale. Elle donnait lieu à la descente solennelle et mémorable de la Vierge Noire accompagnée de grandes processions populaires (fig. 1) dont l’usage est tombé progressivement en désuétude après la Révolution française2. Un second culte, d’ordre privé cette fois, a quant à lui persisté en direction des femmes en attente ou en désir d’enfant favorisant l’évolution d’us et rituels et créant au fil du temps des formes d’attachements familiaux, sinon personnels, à la Vierge Noire. Ce culte se matérialise aujourd’hui par la remise d’un cordon de satin béni, expression doublement symbolique du vêtement de la Vierge et de son lien à la communauté croyante (fig. 2).

Fig. 1

Fig. 1

Toulouse (Haute-Garonne) Notre-Dame de la Daurade, ex-voto de la « descente de la Vierge de la Daurade » lors de l’incendie de 1672 au faubourg Saint-Michel. Jean Danvye, huile sur toile, 1676.

M. Tolsa © Inventaire général Région Occitanie

Fig. 2

Fig. 2

Toulouse (Haute-Garonne), Notre-Dame de la Daurade ; les attributs de la dévotion actuelle.

© B. Rigou-Chemin

  • 3 Les miracles de la Vierge Noire de la Daurade ne sont pas reconnus officiellement mais leurs traces (...)
  • 4 ARIBAUD, 2011, p. 57-61.
  • 5 2019/04/16 : inscrit au titre objet ; dix ensembles du vestiaire de la Vierge comprenant chacun tro (...)
  • 6 Le cordon du patrimoine a récompensé la Ville de Toulouse en décembre 2021 pour la qualité de sa ré (...)

3A fortiori, du fait de la tradition à laquelle elle est rattachée, les liens historiques ont été renforcés entre la Vierge Noire et la Ville de Toulouse. Elle est devenue un objet de patrimoine collectif reconnu pour le récit de la somme des miracles qui lui sont attribués3, pour la richesse et la diversité du vestiaire4 qui la caractérise et dont une partie est désormais inscrite au titre des monuments historiques5 et également pour son attrait touristique6.

  • 7 SOURIAC, 2011, p. 25.
  • 8 La basilique se situe sur le tracé des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Elle bénéficie pour (...)

4L’intérêt porté ici à la Vierge Noire de la Daurade tient moins à son inscription dans une pratique ancienne7 qu’à l’attention dont elle fait aujourd’hui l’objet. Présentée en majesté dans son alcôve, elle continue d’opérer pour les nombreux dévots qui viennent solliciter son agentivité. La basilique se trouvant intégrée dans le périmètre d’un site patrimonial remarquable8, la renommée de la Vierge Noire attire également des visiteurs, de toutes nationalités, sensibles au culte marial ou plus simplement curieux de patrimoine. Entre sensibilité religieuse, tradition et curiosité patrimoniale, nous nous sommes donc demandé quelles sont les formes d’attachements qui continuent de se développer dans cette dévotion et quelles sont les justifications qui les accompagnent ?

  • 9 FABRE, 2013, p. 20.

5Pour apporter des réponses à ces questions, notre réflexion s’est appuyée sur les travaux conduits par Daniel Fabre portant sur les aspects sociaux du patrimoine. Nous empruntons ainsi à l’auteur la formule « d’âge patrimonial »9 selon laquelle :

  • 10 FABRE, 2013, p. 87.

En certaines circonstances des individus sont prêts à s’engager, à déployer une panoplie toujours plus riche de savoir-faire, à inventer des modes inédits d’action pour assurer ou pour défendre le droit d’instaurer de nouvelles présences sensibles au monde10.

  • 11 RIGOU-CHEMIN B., « La Vierge Noire de la Daurade à Toulouse, son culte et les pratiques patrimonial (...)
  • 12 Nous faisons ici référence aux principes d’étude de l’ethnométhodologie de Garfinkel qui « tend à a (...)

6Force est de constater que l’enthousiasme individuel autant que communautaire pour le patrimoine, depuis les années 1980, reste un moteur d’engagement et s’ajuste parfaitement au patrimoine religieux foisonnant y compris lorsque celui-ci accompagne une pratique populaire (Rigou-Chemin)11. Ceci nous a conduit à entreprendre un relevé de ces pratiques dans le cadre d’une anthropologie pragmatique et par ce biais, à identifier plus précisément des actions « en train de se faire12 ». Ces logiques d’actions au nombre de trois ici, vont en effet éclairer notre questionnement.

  • 13 Le document Peregrinans in terra, publié le 30 avril 1969, constitua la première étape d’une démarc (...)

7La médiation culturelle tout d’abord, mise en place par un groupe de paroissiens chargés d’initier les visiteurs à la découverte patrimoniale de la dévotion, est la première d’entre-elle. La démarche culturelle et spirituelle de ce groupe s’inscrit dans le cadre d’une pastorale qui, reconnaissant désormais le tourisme religieux comme un fait social, se donne pour mission de familiariser les visiteurs à l’histoire de la dévotion dans l’esprit du document Peregrinans in Terra13.

8La transmission fera l’objet d’une seconde logique d’action. En partant du témoignage d’une praticienne, nous verrons comment s’est façonné son rapport à la dévotion. D’abord ancrée dans l’histoire familiale de ses grands-parents, une expérience particulière l’a conduite à développer un récit personnel dont elle témoigne à l’occasion d’assemblées communautaires.

9Enfin, nous examinerons la manière dont se construit le processus de donation d’une robe à partir du cas de l’une d’elle en 2017. Avec cette troisième catégorie nous mettrons en avant le rôle du donateur, l’importance de la démarche créative et la force symbolique qui en découle.

10Il ne s’agit pas ici de hiérarchiser les actions mais d’en montrer la coexistence en en détaillant le contenu pour comprendre comment chacune participe par sa singularité à un processus d’attachement patrimonial. Nous faisons l’hypothèse que la mobilisation de ces logiques d’actions communes à la chaîne patrimoniale comme au champ du religieux pourraient constituer de nouveaux liens individuels à la tradition tout en renforçant une « communauté patrimoniale » autour de la Vierge Noire.

La médiation comme forme d’attachement

  • 14 Les prénoms des différents interrogés ont été modifiés.
  • 15 La Basilique était restée fermée ou difficilement accessible lors des travaux mais à l’occasion de (...)
  • 16 RECH, 2016, p. 8.
  • 17 https://toulouse.catholique.fr/tourisme
  • 18 Le livre des miracles de la Vierge Noire de la Daurade de Toulouse est exposé dans le trésor de la (...)
  • 19 Le trésor installé dans une sacristie attenante a été inauguré en décembre 2019.
  • 20 Propos recueillis le 6 novembre 2020 auprès du conservateur du patrimoine.

11La première action identifiée est une médiation culturelle. Elle est mise en œuvre par l’équipe « accueil-patrimoine »14 de la paroisse au moment de la réouverture de la basilique en 202015 et compte selon les jours six à huit laïcs engagés pour l’animer. « Praticiens de la dévotion » selon le terme défini par la convention du PCI de 2003, ceux-ci se reconnaissent membres de la paroisse par proximité ou affinité et développent à l’égard du culte marial une double sensibilité religieuse et patrimoniale. Férus d’histoire de l’art et conscients de la valeur du lieu magnifié par sa rénovation, désireux de ne pas priver les visiteurs de ce patrimoine, les membres du groupe se sont auto-désigné pour assurer une présence dans l’église, proposer des visites hebdomadaires de la Basilique (en dehors des visites thématiques proposées par les guides conférenciers du patrimoine de la Ville) et ainsi faire connaître au plus grand nombre l’histoire de la Vierge Noire. Se saisissant de « leur droit de parole », justifiant d’une connaissance de l’histoire de la basilique « en résonance avec leur histoire personnelle et familiale »16, les médiateurs-bénévoles possèdent deux atouts supplémentaires : une identification immédiate auprès des visiteurs grâce au port d’un badge ; une volonté délibérée de s’inscrire dans une dynamique pastorale consistant à « faire vivre un lieu habité et non pas à célébrer une coquille vide » selon les termes de la pastorale du tourisme pour le diocèse de Toulouse17. L’idée de cette médiation est née de la décision d’accueillir les visiteurs pour leur proposer une explication des trésors du lieu sous un angle spirituel parmi lesquels figure la Vierge Noire, souvent présentée comme un élément cultuel et culturel. L’attestent le « Livre des Miracles »18 et les éléments du « trésor »19 de la basilique qui viennent éclairer le visiteur en exposant des traces matérielles de la dévotion au cours des siècles précédents. Cette lecture du monument et de ses œuvres est une alternative aux visites culturelles proposées par les guides-conférenciers de la Ville. Pour le conservateur du patrimoine : « Le culte de la Daurade a toujours été un culte vivant, les ex-voto en témoignent. C’est une partie de ma mission de former les guides ainsi que les guides bénévoles de la basilique. C’est important que les paroissiens se mobilisent pour laisser le lieu ouvert et le faire connaître20 ».

Un héritage commun

  • 21 Propos recueillis en décembre 2020 auprès de l’ancien curé Marcel Baurier
  • 22 Propos recueillis en décembre 2020 auprès de l’actuel curé Simon d’Artigue.

12Cette relation historique est entièrement partagée par la communauté croyante y compris par les différents curés qui se sont succédé et qui se sont toujours sentis responsables d’un héritage commun de l’histoire locale. Bien qu’appartenant à deux générations différentes, chacun l’exprime, avec ses mots, de manière sensiblement semblable : « la piété mariale de la Vierge Noire a connu des transformations dans l’histoire au point qu’elle est devenue tradition pour les Toulousains. Ce fut une joie d’être nommé dans le plus ancien sanctuaire de la ville chargé d’histoire car je suis un passionné d’histoire régionale21 » ; « La Daurade est un lieu où les choses secrètes émergent mais pas de manière forcément verbalisée. C’est donc un lieu d’émerveillement […] En devenant curé de la Daurade j’ai aussi hérité de 1 500 ans d’histoire. En écoutant les gens, en regardant la pratique, les cierges, les ex-voto, les registres cela m’a sensibilisé à la persistance de la dévotion22 ».

  • 23 Propos recueillis en décembre 2020 auprès d’un des médiateurs bénévoles et fédérateur du groupe

13C’est bien pour ne pas priver les visiteurs et les Toulousains de ce patrimoine que l’équipe de guides-bénévoles a réservé des temps d’ouverture en offrant la possibilité de suivre une visite qualifiée de « libre ». Certains samedis enregistrent jusqu’à 400 visiteurs. Faite pour éveiller la curiosité aux décors du monument, la visite ne serait pas complète précise Christian si elle ne se terminait par une halte au sanctuaire suivi d’un temps de silence proposé et non imposé23.

  • 24 Propos recueillis en octobre 2020 auprès d’une des médiatrices bénévoles.
  • 25 Propos recueillis en novembre 2020 auprès d’un médiateur bénévole.

14« La Vierge Noire a une valeur patrimoniale. Elle a été faite par des gens qui ont la foi. La beauté pouvant réveiller la spiritualité nous devons éveiller les visiteurs au sens dont elle est porteuse. Alors on participe à un éclairage24 ». Élisabeth, membre de l’équipe, se présente comme passionnée de patrimoine et aimant montrer ce qu’il y à voir et à ressentir dans ce lieu. Ainsi opère-t-elle un glissement discret entre l’histoire du lieu et sa particularité spirituelle : « J’explique toujours la singularité de cette Vierge Noire et je glisse aux visiteurs qu’il y a une messe le samedi pour les femmes enceintes. La visite est assez rapide, on n’a pas le temps de détailler mais je trouve toujours le temps de proposer un temps en silence. J’aime dire que lorsqu’on s’approche de la Vierge de face, en tournant le dos au monde, on lui partage des intentions de prière, on n’est plus seul à porter son fardeau ». Elle poursuit : « Un jour un couple dont je m’approche et qui admirait la Vierge me dit : notre bébé est né grâce à la Vierge Noire. On dit que la Vierge fait des miracles mais c’est vraiment vrai. J’étais très émue par cette confidence et je leur ai demandé si je pouvais m’en servir dans mes visites pour parler de la dévotion à la Vierge. Depuis je ne manque pas de les citer et cela frappe les visiteurs ». Christian, précise : « Cette Vierge et cette basilique représentent une partie de l’histoire et du temps de Toulouse. L’esthétique peut être offerte à Dieu et rejoindre la croyance mais pas toujours. La basilique est une porte picturale, son décor, sa musique y participent. Tout cela passe par les sens et c’est cela que j’aime faire ressentir. C’est un véritable enjeu pour moi, accueillir les visiteurs bénévolement c’est tendre la main, établir un contact, montrer que nous ne sommes pas des fossiles25 ».

Médiateur culturel, passeur spirituel

  • 26 FABRE, 2013, p. 19.

15À travers ces témoignages, nous faisons le constat que « l’attention au passé26 » associé au désir de vouloir transmettre un message au cours de ces visites, justifie l’investissement individuel et la raison d’être du groupe en même temps qu’il en est une condition indispensable. Citant Dominique Poulot qui, à propos des professionnels du patrimoine, remarque qu’« [à] bien des égards, la notion de patrimoine s’est construite sur la distance prise vis-à-vis de l’émotion » (Poulot in Chunikhina 2013 : 175), Irina Chunikhina constate quant à elle que « cette distance par rapport à l’émotion semble moins évidente dans l’engagement des associations ou d’autres acteurs, perçus comme “amateurs” du patrimoine culturel ».

16Le groupe, qui reste informel quant à sa structure reposant sur le principe de la bonne volonté, revendique un rôle de médiateur culturel, les uns et les autres se formant pour cela, multipliant les lectures pour enrichir et personnaliser leurs visites sans écarter leur mission de passeur spirituel. De la sorte, les laïcs investis ont bien conscience d’entretenir l’esprit de la dévotion en même temps qu’ils la rendent accessible par la médiation.

  • 27 LE GOFF, 1997, p. 9.

17Ainsi constitué, ce mouvement nous semble à rapprocher de ce que Le Goff nomme les « passions identitaires27 » grâce auxquelles l’attachement devient un principe de l’action à titre individuel et à l’échelle d’un collectif.

La transmission comme attachement

  • 28 Enquête menée entre septembre et juin 2021. 35 entretiens semi-directifs ont été conduits auprès de (...)
  • 29 Propos recueillis en janvier 2021.

18De nombreux récits collectés durant l’enquête28 expriment le lien existant entre Notre-Dame la Daurade et ses dévots. Béatrice, vivant à Annecy explique : « dans ma famille on a toujours prié la Vierge Noire et porté la ceinture à l’occasion d’une grossesse. Je ne manque pas de l’offrir autour de moi lorsque la famille s’agrandit ». Ses propos s’inscrivent dans une histoire familiale. Ils croisent le temps long de la dévotion et celui de l’histoire individuelle : « Ma grand-mère qui vivait en Belgique mais était française a recommandé sa fille et ses trois belles-filles à Notre-Dame La Noire. C’est ainsi passé de génération en génération. Ma mère nous a recommandées et moi j’ai recommandé mes enfants et chacun de mes 14 petits enfants. Chez nous cette tradition se transmet oralement mais on a toujours écrit une lettre pour demander le cordon. Même si certains neveux ne sont plus très pratiquants il faut le faire, on ne connaît pas les desseins de Dieu29 ».

  • 30 Fête de l’Immaculée Conception du 8 décembre 2019, date choisie pour la réouverture de la Basilique (...)

19Intime, l’attachement familial à la dévotion, qu’il soit enraciné ou construit plus récemment repose de manière explicite sur l’adhésion à la foi chrétienne et constitue la base d’un récit biographique. Lorsque le récit est partagé à la demande du curé dans une assemblée, son oralisation lui confère une charge supplémentaire à la manière d’un miracle que l’on peut rendre public. Ceci est arrivé à Emmanuelle qui a été amenée à témoigner en décembre 201930.

Justifier un récit biographique

20Voici comment elle présente son récit :

L’attachement à la Vierge Noire est né d’une tradition familiale mais avant cela c’est d’abord une histoire familiale. J’ai toujours entendu parler de mes arrière-grands-parents toulousains et parents de 15 enfants. Le 15e enfant est né en 1945 après une grossesse très difficile. Le médecin a prévenu mon arrière-grand-père qu’il ne pourrait sauver la mère et l’enfant et le suppliait de faire un choix. Celui-ci raconte qu’il est parti en courant à la Daurade, s’est allongé devant la Vierge à même le sol. « Je ne peux pas choisir », lui a-t-il dit en l’implorant. « Sauvez les deux, je vous fais confiance ». Aux médecins, il fait la même réponse. Fort de cette grande paix intérieure, sa prière a été entendue. La grossesse a repris son cours normalement et la mère et l’enfant ont pu être sauvés.

21Cette histoire se traduit aujourd’hui sur un ex-voto en céramique situé dans le sanctuaire marial (fig. 3). Y figure un couple portant leur 15e enfant sauvé par la Vierge Noire avec les dates des quatorze autres gravées en auréole autour de lui.

Fig. 3

Fig. 3

Toulouse (Haute-Garonne), Notre-Dame de la Daurade, bas-relief ex-voto.

M. Tolsa © Inventaire général Région Occitanie

C’est une histoire dont on parle beaucoup en famille car j’ai connu mon arrière-grand-père. Cette histoire illustre vraiment son tempérament. Au début ça n’a été qu’une histoire. Et puis c’est devenu mon histoire quand j’ai moi-même été enceinte. À peine l’ai-je dit à ma grand-mère qu’elle m’a envoyé la ceinture et la médaille. Elle m’a raconté l’histoire pour la millième fois et elle m’a dit : “Je veux que toutes mes petites filles portent la ceinture”. C’est alors devenu une tradition bien concrète d’autant plus, et 3e étape, que c’est devenu une réelle dévotion car j’ai eu moi-même de sérieuses difficultés pour mes deux premières grossesses.

22Alitée, la jeune femme raconte être devenue très fidèle à la prière de Notre-Dame La Noire :

Ce n’était pas un grigri mais une vraie intention spirituelle. Comme les choses se déroulaient mal, j’ai appris à me tourner vers autre chose que mes forces humaines.

23Emmanuelle considère que cette tradition lui a été offerte pour qu’elle y ait recours. C’est parce qu’elle lui attribuait du sens qu’elle l’a adoptée et non comme elle s’en défend pour « faire plaisir » à sa grand-mère.

L’expérience du sensible

24En résumé, « c’était une histoire, j’étais très fière de cet ex-voto. C’est devenu ensuite une tradition et puis enfin j’ai fait de cette dévotion une tradition pour moi jusqu’à en devenir aujourd’hui une ambassadrice ».

  • 31 HERVIEU-LÉGER, 1993, p. 177.

25Son récit est le fruit d’une expérience intime et sensible de la dévotion qui ne se limite pas à une narration biographique mais a vocation à servir de témoignage. Il participe alors au processus de transmission lorsque le dévot se sent particulièrement reconnaissant. Le récit révèle ici la construction de cet attachement qui se crée durant la maternité jusqu’à la naissance et si la dévotion est ensuite mise de côté, elle est en revanche communiquée à d’autres futures mères dans le but de former une chaîne dévotionnelle. Ce processus est pour Danièle Hervieu-Léger une démonstration de la continuité d’une « lignée croyante »31. Les témoignages sont bien la marque que le sensible est à l’œuvre dans le processus de transmission de la dévotion.

Une forme particulière d’attachement : la donation

  • 32 Propos recueillis auprès de Christian en décembre 2020 et janvier 2021

26Par le fait de donation successive, la Vierge Noire possède aujourd’hui 33 robes toutes conçues sur un même modèle. Nous avons voulu examiner de plus près le processus de donation pour comprendre les mécanismes sous-jacents liés à ce geste. Les donateurs tenant souvent à rester dans l’anonymat ont longtemps gardé dans leur for intérieur les intentions présidant à leur générosité qui dissimule pourtant force attachement. Le cas de la robe dite AZF offerte par Monsieur Prin associée plus particulièrement à un événement personnel qui l’avait miraculeusement préservé en vie, faisait exception au début des années 2000. Il semblerait qu’aujourd’hui certains donateurs fassent désormais le choix de rendre public leur geste dans le cadre d’une cérémonie qui le légitime même si cela se produit dans un cercle restreint. Christian, toulousain et catholique engagé, est l’un d’eux. Nous l’avons déjà rencontré dans le groupe de médiateurs culturels. Son récit fort détaillé, explicite ses intentions, le processus de fabrication de la robe mais aussi la charge symbolique qu’il lui attribue pour que ce don porte aussi bien la marque de sa foi que celui de la tradition qui lui est chère : « Il y a 30 ans peut-être même un peu plus, je me suis fait la promesse d’offrir une robe à la Vierge Noire et pas n’importe quelle robe. Cette idée a surgi dans ma tête au moment de la naissance de ma fille. Je l’ai réellement mise à exécution en 201432 » (fig. 4).

Fig. 4

Fig. 4

Toulouse (Haute-Garonne), Notre-Dame de la Daurade ; la robe taurine.

© B. Rigou-Chemin

La genèse d’une démarche

Je faisais le constat que malgré les coups reçus, notre famille tenait la route. Cela valait bien une action de grâce. L’idée de faire confectionner et d’offrir une robe à la Vierge en signe de remerciement m’est apparue comme une évidence. L’exécution de la robe a été quant à elle plus longue. Tout d’abord j’ai mis ma fille devenue adulte dans la confidence. Elle a participé au choix de la couleur verte. J’ai vu cela comme un signe encore car c’est une couleur que la garde-robe ne contenait pas. Je l’ai ensuite imaginée avec des fleurs (fig. 5) et des étoiles. La Vierge de la Daurade, c’est ma Vierge toulousaine.

27Les échanges avec le tailleur se sont faits à distance. Christian voulait lui donner une empreinte andalouse, marque d’une culture taurine qui lui est familière. Il a pour cela fait le choix de papillons brodés s’inspirant de l’habit d’un toréro de Séville dénommé Pharaon.

  • 33 Mady Mesplet, la femme de Claude Nougaro et la rejoneadora Marie Sarah sont marraines de la robe ta (...)

Je suis allé spécialement à Saragosse pour recontrer un tailleur. J’avais fait faire par le passé un habit de lumière à Madrid. Je ne voyais donc rien là que quelque chose d’assez familier. […] Je voulais quelqu’un de recommandable pour la Vierge. à Saragosse, en Aragon, j’ai tout de suite senti en entrant dans l’atelier que ce serait lui. C’était le seul à réaliser autant de vêtements et ornements pour des statues d’églises. Immédiatement j’ai senti qu’il était honoré de ma demande, au point qu’il est venu lui-même avec sa femme porter la robe une fois finie (fig. 6). J’ai appris après coup que son couple ne parvenait pas à avoir d’enfant, d’où son enthousiasme à créer une robe tout spécialement pour la Vierge Noire de la Daurade. Nous avons ensuite travaillé à partir de photos pour rectifier tel ou tel point. Je n’étais pas pressé. La confection a duré plus d’un an ». Lors de la réception de la robe Christian avait convoqué des proches pour venir découvrir la robe. « La robe était posée sur la grande table du presbytère. Elle était protégée dans une grande housse. Quand elle a été ouverte, il y a eu un silence « religieux ». On avait tous les larmes aux yeux. J’ai voulu que la robe soit bénite par l’Archevêque et un père du monastère d’En Calcat qui m’est cher, c’est-à-dire deux bénédictins représentants mon attachement à cet ordre (fig. 7). Je voulais aussi qu’elle ait des marraines33.

Fig. 5

Fig. 5

Toulouse (Haute-Garonne), Notre-Dame de la Daurade ; détails de broderie de la robe taurine.

© B. Rigou-Chemin

Fig. 6

Fig. 6

Toulouse (Haute-Garonne), Notre-Dame de la Daurade ; robe taurine.

© B. Rigou-Chemin

Fig. 7

Fig. 7

Toulouse (Haute-Garonne), Notre-Dame de la Daurade ; dédicace de la robe taurine.

© B. Rigou-Chemin

Faire mémoire dans le don

28La robe n’est pas seulement belle en extérieur, à l’intérieur Christian a fait ajouter une broderie sous forme de dédicace en mémoire de sa famille et de son père médecin et résistant : « C’est très important pour moi. Cela rappelle l’intention du don et la protection particulière des personnes nommées ». Le donateur, dans l’invitation pour la messe envoyée à ses proches précisait : « cette robe a été offerte à la suite d’un vœu. Elle est faite et brodée au fil d’or à la manière traditionnelle des habits de lumière des Toreros, par le maître tailleur taurin Alfredo Roqueta de Zaragoza ». En février 2023, la petite-fille du donateur a été baptisée sur l’autel du sanctuaire et la Vierge Noire avait été revêtue de la robe taurine.

  • 34 HEINICH, 2013, p. 203.

29Le cas de cette donation est tout à fait singulier car pour son auteur, la donation opère une synthèse entre plusieurs appartenances culturelles et identitaires qui définissent Christian mais aussi légitiment ses attachements géographiques et identitaires. Rendre public le don et en expliquer les mobiles procède pour lui d’une reconnaissance qui dépasse le simple fait familial. Engagé dans la pastorale diocésaine, acteur dynamique de plusieurs mouvements d’Église, il n’y a pour lui aucun inconvénient à partager l’histoire qui le lie à son acte de générosité car celui-ci est chargé d’intentions. Le sentiment que traduit son enthousiasme à faire connaître sa robe, révèle une émotion sincère qui n’est pas incompatible avec la confidentialité de donateurs plus anciens. Nous l’attribuons à « l’insubsidiarité de l’élément auquel il renvoie qui le relie à une personne […]. Ce sentiment a valeur de relique, c’est-à-dire d’objet contentant la trace d’une personne »34. La robe offerte porte bien ici la trace d’une double présence à honorer, celle de la Vierge à qui elle est offerte, celle de sa famille à laquelle il est reconnaissant.

Conclusion

30Les trois expériences présentées à travers les logiques d’action que sont la médiation- culturelle, la transmission et la donation ont toutes en commun de parler de la dévotion et d’en révéler les contours de manière variée. Elles ne suffiraient pas à faire système si ces expériences restaient isolées. Si elles nous semblent dignes d’intérêt par rapport à notre questionnement initial c’est parce que les attachements qu’elles traduisent ont une source, une visée, un point d’application particuliers : la reconnaissance en une dévotion populaire. Nous avons vu que ces attachements traduisent également des sensibilités diverses donc des nuances qui s’expriment par l’intermédiaire de formats choisis : une visite guidée, un témoignage-rencontre, la réalisation d’un élément décoratif. Ces canaux de communication à vocation multiple ont des dynamiques propres mais un mode d’expression commun : le partage. De manière symbolique ce partage entretient le lien que la paroisse entend cultiver avec les visiteurs et rappelle le cordon de satin blanc remis aux mères pour conserver sur elle quelque chose de la dévotion. Ainsi ces logiques d’action en révélant des formes d’attachement sont elles aussi la raison d’être de la communauté patrimoniale qui se trouve fédérée autour de son patrimoine à l’occasion ou non d’une action publique. Sans être nécessairement collectif, l’attachement à la Vierge Noire serait un attachement social source de lien entre les visiteurs et les dévots (fig. 8).

Fig. 8

Fig. 8

Toulouse (Haute-Garonne), Notre-Dame de la Daurade ; dévot dans le sanctuaire marial.

© B. Rigou-Chemin

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Bibliographie

Contribution à une monographie

Andrieu Nicole, « Aux origines du rituel des descentes » : la dévotion à Notre-Dame La Noire, le livre des Miracles de la Vierge Noire de la Daurade de Toulouse. Les Amis des Archives de la Haute-Garonne, 2011, p. 35-47.

Chunikhina Irina, « Le “patrimoine de proximité” : : du “coup de cœur” au label ». Émotions patrimoniales, Paris : FMSH, 2013, p. 175.

FABRE Daniel, « Le patrimoine porté par l’émotion ». Émotions patrimoniales, Paris : FMSH, 2013, p. 13-97.

Heinich Nathalie, « Esquisse d’une typologie des émotions patrimoniales ». Émotions patrimoniales, Paris : FMSH, 2013, p. 203.

Hervieu-Léger Danièle, La religion pour mémoire, Paris, éditions du Cerf, 1993.

LE GOFF Jacques, THEATRE NATIONAL DE CHAILLOT (dirs.), 1998, Patrimoine et passions identitaires : Entretiens du patrimoine, Théâtre national de Chaillot, Paris, 6-8 janvier 1997, Paris, Fayard  : Caisse nationale des monuments historiques et des sites  : éditions du Patrimoine (Actes des Entretiens du patrimoine).

Lescouzeres L., Miquel M.-T., Les statues mariales de la Daurade, Composer éditions, 2016

Poulot Dominique, Musée, Nation, patrimoine. 1789-1815, Paris : Gallimard, coll. » Bibliothèque des histoires », 1997, p. 13.

Souriac René, » La Basilique de la Daurade, petite histoire d’un sanctuaire antique », Le livre des Miracles de la Vierge Noire de la Daurade de Toulouse. Les Amis des Archives de la Haute-Garonne, 2011, pp. 11-32.

SOURIAC, René, « Une Vierge noire au cœur de la ville de Toulouse  ». Dans BROUQUET, Sophie (Dir). Sedes Sapientiae, Vierges noires, culte marial et pèlerinages en France méridionale. Presses universitaires du Midi, collection Méridiennes, 2016, p. 147-160.

Vauchez André, Introduction. In : La religion civique à l’époque médiévale et moderne (chrétienté et islam) Actes du colloque organisé par le Centre de recherche « Histoire sociale et culturelle de l’Occident. XIIe-XVIIIe siècle » de l’Université de Paris X Nanterre et l’Institut universitaire de France (Nanterre, 21-23 juin 1993). Rome : École Française de Rome, 1995. pp. 1-5.

Articles de revue

Albert-Llorca Marlène, « Les statues habillées dans le catholicisme, entre histoire de l’art, histoire religieuse et anthropologie », Archives de sciences sociales des religions, n° 164, oct-déc., 2013, pp. 11-23

Albert-Llorca Marlène, » La Vierge mise à nu par ses chambrières », Clio. Histoire, femmes et sociétés, 2/1995, mis en ligne le 01 janvier 2005, consulté le 04 mai 2020. URL : https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/clio/494 ; https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/clio.494

RECH Giovanna, « L’accueil des visiteurs dans les églises du Trentin », Archives de sciences sociales des religions [En ligne], 173 | janvier-mars 2016, mis en ligne le 01 mars 2019, consulté le 07 février 2023. URL : https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/assr/27619 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/assr.27619

Catalogue d’exposition

Aribaud Christine., « La garde-robe de la Vierge de la Daurade : mode, statuaire et dévotion », Icône de mode, Lyon, musée des tissus : EMCE, 2011, p. 57-61.

Documents officiels

Directoire Peregrinans in terra de la Congrégation pour le clergé (1969).

Orientations pour la pastorale du tourisme, Conférence des évêques de France (2001)

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Notes

1 VAUCHEZ,1995, p. 2.

2 ANDRIEU, 2011, p. 47.

3 Les miracles de la Vierge Noire de la Daurade ne sont pas reconnus officiellement mais leurs traces en sont conservées au fil du temps dans les cahiers de prière remplis par les dévots.

4 ARIBAUD, 2011, p. 57-61.

5 2019/04/16 : inscrit au titre objet ; dix ensembles du vestiaire de la Vierge comprenant chacun trois pièces : robe de la Vierge, étole et robe de l’Enfant.

6 Le cordon du patrimoine a récompensé la Ville de Toulouse en décembre 2021 pour la qualité de sa rénovation entreprise dans la basilique Notre-Dame la Daurade. Cette dévotion dont nous avons eu l’occasion d’étudier la pratique contemporaine fait l’objet d’une fiche d’inventaire et de sauvegarde en cours de référencement.

7 SOURIAC, 2011, p. 25.

8 La basilique se situe sur le tracé des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Elle bénéficie pour cela en extérieur d’une signalétique appropriée.

9 FABRE, 2013, p. 20.

10 FABRE, 2013, p. 87.

11 RIGOU-CHEMIN B., « La Vierge Noire de la Daurade à Toulouse, son culte et les pratiques patrimoniales liées », fiche d’inventaire du patrimoine national immatériel, ministère de la culture, DIRI, 2021 en cours d’inscription

12 Nous faisons ici référence aux principes d’étude de l’ethnométhodologie de Garfinkel qui « tend à analyser le monde social non pas tel qu’il est donné mais tel qu’il est continuellement en train de se faire, en train d’émerger, comme réalité objective ».

13 Le document Peregrinans in terra, publié le 30 avril 1969, constitua la première étape d’une démarche entreprise par l’Église vis-à-vis du tourisme croissant qui se développa après la deuxième guerre mondiale. L’Église voyant là un nouveau moyen d’évangélisation, proposa de développer une lecture spirituelle des sites religieux à l’adresse des visiteurs. Par la suite, les réflexions proposées par Peregrinans in terra, dûment développées, furent reprises dans le document Orientations pour la pastorale du tourisme, publié par le Conseil pontifical en 2001.

14 Les prénoms des différents interrogés ont été modifiés.

15 La Basilique était restée fermée ou difficilement accessible lors des travaux mais à l’occasion de sa réouverture, les paroissiens s’étaient étonnés de la décision de laisser le monument fermé en dehors des heures de culte, faute de gardien.

16 RECH, 2016, p. 8.

17 https://toulouse.catholique.fr/tourisme

18 Le livre des miracles de la Vierge Noire de la Daurade de Toulouse est exposé dans le trésor de la Basilique. Il recense les miracles et différents dons réalisés entre 1637 et 1790.

19 Le trésor installé dans une sacristie attenante a été inauguré en décembre 2019.

20 Propos recueillis le 6 novembre 2020 auprès du conservateur du patrimoine.

21 Propos recueillis en décembre 2020 auprès de l’ancien curé Marcel Baurier

22 Propos recueillis en décembre 2020 auprès de l’actuel curé Simon d’Artigue.

23 Propos recueillis en décembre 2020 auprès d’un des médiateurs bénévoles et fédérateur du groupe

24 Propos recueillis en octobre 2020 auprès d’une des médiatrices bénévoles.

25 Propos recueillis en novembre 2020 auprès d’un médiateur bénévole.

26 FABRE, 2013, p. 19.

27 LE GOFF, 1997, p. 9.

28 Enquête menée entre septembre et juin 2021. 35 entretiens semi-directifs ont été conduits auprès de laïcs investis dans la paroisse, d’anciens paroissiens, de prêtres et curés et dévots ne résidant pas à Toulouse.

29 Propos recueillis en janvier 2021.

30 Fête de l’Immaculée Conception du 8 décembre 2019, date choisie pour la réouverture de la Basilique après travaux.

31 HERVIEU-LÉGER, 1993, p. 177.

32 Propos recueillis auprès de Christian en décembre 2020 et janvier 2021

33 Mady Mesplet, la femme de Claude Nougaro et la rejoneadora Marie Sarah sont marraines de la robe taurine. Il y a eu une cérémonie spéciale le 29 janvier 2017 au cours de la messe étudiante. La messe à cette occasion était chantée dans le style traditionnel flamenco à l’initiative du donateur.

34 HEINICH, 2013, p. 203.

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Table des illustrations

Titre Fig. 1
Légende Toulouse (Haute-Garonne) Notre-Dame de la Daurade, ex-voto de la « descente de la Vierge de la Daurade » lors de l’incendie de 1672 au faubourg Saint-Michel. Jean Danvye, huile sur toile, 1676.
Crédits M. Tolsa © Inventaire général Région Occitanie
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11876/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 440k
Titre Fig. 2
Légende Toulouse (Haute-Garonne), Notre-Dame de la Daurade ; les attributs de la dévotion actuelle.
Crédits © B. Rigou-Chemin
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11876/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 288k
Titre Fig. 3
Légende Toulouse (Haute-Garonne), Notre-Dame de la Daurade, bas-relief ex-voto.
Crédits M. Tolsa © Inventaire général Région Occitanie
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11876/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 511k
Titre Fig. 4
Légende Toulouse (Haute-Garonne), Notre-Dame de la Daurade ; la robe taurine.
Crédits © B. Rigou-Chemin
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11876/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 493k
Titre Fig. 5
Légende Toulouse (Haute-Garonne), Notre-Dame de la Daurade ; détails de broderie de la robe taurine.
Crédits © B. Rigou-Chemin
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11876/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 398k
Titre Fig. 6
Légende Toulouse (Haute-Garonne), Notre-Dame de la Daurade ; robe taurine.
Crédits © B. Rigou-Chemin
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11876/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 364k
Titre Fig. 7
Légende Toulouse (Haute-Garonne), Notre-Dame de la Daurade ; dédicace de la robe taurine.
Crédits © B. Rigou-Chemin
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11876/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 324k
Titre Fig. 8
Légende Toulouse (Haute-Garonne), Notre-Dame de la Daurade ; dévot dans le sanctuaire marial.
Crédits © B. Rigou-Chemin
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11876/img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 674k
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Pour citer cet article

Référence électronique

Bénédicte Rigou-Chemin, « Les formes d’attachement au culte de Notre-Dame La Daurade à Toulouse : entre dévotion, patrimoine et tradition »Patrimoines du Sud [En ligne], 17 | 2023, mis en ligne le 01 mars 2023, consulté le 15 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/11876 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/pds.11876

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Auteur

Bénédicte Rigou-Chemin

Docteure en anthropologie, Directrice du cabinet d’étude Scrib&Associés, chercheure associée au Lerass-céric, axe patrimoine médiation, université Paul Sabatier / Jean Jaurès, Toulouse

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Droits d’auteur

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