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Dossier
L’eau retenue
L’eau domestique

L’eau dans la maison : puits domestiques recensés dans le Site patrimonial remarquable de Toulouse – premier bilan

Water in the home: domestic wells recorded in the Remarkable Heritage Site of Toulouse - first report
Teddy Bos, Mélanie Chaillou, Louise-Emmanuelle Friquart et Laure Krispin

Résumés

L’inventaire du Site patrimonial remarquable de Toulouse mené dans le cadre de l’élaboration du Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur (2018-2021) a permis de repérer un grand nombre de puits, certains encore en eau, dans les cours ou les caves des immeubles où l’accès a été possible. Après avoir exposé le contexte hydrologique du sous-sol toulousain, un bilan de ce recensement est proposé. La réflexion s’est d’abord portée sur la localisation de ces aménagements, dans les quartiers du centre-ville et sur la parcelle elle-même, en confrontant les puits vus avec ceux apparaissant sur le cadastre Grandvoinet (1788-1821) et en mettant l’accent sur une typologie de puits particulière : les puits mitoyens. L’analyse des éléments de puisage encore en place, de la mise en œuvre de ces édicules et de leurs décors complète ce premier état des lieux des puits domestiques dans le centre ancien de Toulouse.

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Texte intégral

Introduction

  • 1 La ville de Toulouse s’est dotée en 1986 d’un Secteur sauvegardé, devenu SPR en 2016 dont le PSMV d (...)
  • 2 CATALO, 2010, p. 200-204.
  • 3 Cet article est le résultat d’une collaboration entre les agents des cellules Inventaire et Archéol (...)

1De juillet 2018 à octobre 2021, les chargés d’inventaire de la Direction du Patrimoine de Toulouse Métropole ont été missionnés pour effectuer l’enquête de terrain destinée à alimenter la mise en place d’un plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) sur le Site patrimonial remarquable (SPR) de Toulouse1. Cet inventaire, dédié avant tout à l’établissement d’un document d’urbanisme, a également permis de recenser près de quatre-vingts puits domestiques répartis dans un périmètre correspondant approximativement au tracé des anciens remparts de la ville (fig. 1). Le corpus ainsi rassemblé fait écho au constat des archéologues, selon lesquels les puits, publics comme privés, se sont multipliés à partir du XIIIe siècle, en raison du manque d’entretien et de la désaffection des systèmes d’adduction d’eau hérités de l’Antiquité2. Il amène à ouvrir une réflexion sur les aménagements donnant accès à l’eau au cœur de Toulouse entre le Moyen Âge et l’époque contemporaine3.

Fig. 1

Fig. 1

Toulouse (Haute-Garonne), carte des puits repérés lors de l’enquête du PSMV (2018-2021).

M. Chaillou © Toulouse Métropole

  • 4 Certains d’entre eux ont cependant été cartographiés, quand leur emplacement était connu.
  • 5 Au nord du périmètre, en rive droite de la Garonne, la section sud-ouest du quartier d’Arnaud-Berna (...)

2Ce premier état des lieux ne saurait être définitif. D’une part, parce qu’il n’évoque que rapidement les fontaines et puits publics, et exclut délibérément les puits connus par l’archéologie4 et les fontaines privées – même si certaines d’entre elles ont pu reprendre l’emplacement d’un puits. D’autre part, parce que les limites du SPR contournent deux parties de la ville pourtant inscrites dans les remparts médiévaux et modernes5 : les parcelles qui s’y trouvent n’ont pas été visitées et échappent donc à ce recensement. De plus, il n’a pas toujours été possible d’entrer dans les immeubles ou alors les visites n’ont été faites que partiellement. Parfois, seuls l’escalier, la première cour, ou simplement le commerce ou la cave ont pu être vus, représentant 39 % des 4 200 parcelles du SPR. Des puits situés dans un espace inaccessible ont donc pu se dérober au regard du visiteur.

  • 6 Leur existence est suggérée par un vestige, un témoignage écrit ou oral, mais il n’a pas été possib (...)

3Sur ces quelques 1 770 adresses, 78 puits sont assurés et 38 supposés6, permettant de proposer un premier bilan concernant les puits domestiques de la ville close, toutes périodes confondues. La présentation liminaire des caractéristiques hydrographiques du sous-sol du territoire permet de souligner les enjeux et difficultés de l’aménagement de ces points d’eau dès les premières occupations de la basse plaine de la Garonne. Établie grâce à l’enquête de terrain, la répartition géographique des puits, à l’échelle de la ville comme à celle de la parcelle, confrontée aux données historiques fournies notamment par le cadastre Grandvoinet, interrogent sur leur concentration apparente dans certains quartiers et sur les raisons de la cadastration de certains puits quand d’autres en sont soustraits. Enfin, l’analyse architecturale de ces édifices et de leurs systèmes de puisage révèlent certaines rémanences, parfois rattachées à une période plus précise. Une ébauche de typologie peut être ainsi engagée, nonobstant d’apparentes particularités locales.

Le contexte géomorphologique et hydrogéologique

Présentation générale

4La région du Midi toulousain peut être découpée en deux grands ensembles géomorphologiques. Il s’agit de la vallée de la Garonne et des formations molassiques oligocènes.

  • 7 SUNYACH, 1984.

5Les molasses du Midi toulousain constituent un ensemble très épais et complexe de dépôts détritiques et présentent de nombreux faciès argilo-calcaires7. Ces dépôts ont été érodés tout au long du Quaternaire sous l’effet des oscillations climatiques qui ont permis la mise en place de la vallée de la Garonne. Actuellement, seuls deux reliefs molassiques sont présents à l’est et au sud de la commune de Toulouse. Il s’agit respectivement de la colline de Guilhémery et des coteaux de Pech-David.

  • 8 HUBSCHMAN, 1975b, 1975c, 2000 ; ICOLE et RIEUCAU 1982.

6La vallée de la Garonne possède un profil dissymétrique relativement bien marqué dans le paysage, notamment aux abords de la ville de Toulouse où sa largeur est maximale et atteint près de 25 km. Sa rive orientale abrupte taillée dans la molasse tertiaire, s’oppose au vaste système de terrasses alluviales étagées de la rive occidentale. Cinq niveaux de terrasses, correspondant à cinq cycles d’alluvionnement au cours des phases glaciaires du Quaternaire ont été identifiés8.

  • 9 ARRAMOND, 2007.
  • 10 MANDOUL, 1898, p. 45.

7La ville de Toulouse est implantée sur la terrasse la plus récente, la basse plaine de Garonne, dont l’altitude varie de l’amont vers l’aval entre 25-30 m et 15 m au-dessus de l’étiage du fleuve. La ville présente en rive droite deux paliers altitudinaux correspondant à deux nappes alluviales emboîtées9. Le premier palier livre une succession de dépressions et de points hauts, dont l’un correspond au quartier de Saint-Roch et l’autre aux quartiers des Carmes, d’Esquirol et de Saint-Sauveur avec un sommet se situant au niveau de la place Rouaix10. Le second palier, lui, est emboîté d’une dizaine de mètres en contrebas du précédent et s’étend en aval de Toulouse où il atteint près de 6 km de large.

Le sol historique de Toulouse

8Sur les cartes géologiques au 1/50 000 de Toulouse ouest (n° 983) et est (n° 984), le « sol historique de la ville de Toulouse » (noté X) est installé sur la basse plaine de la Garonne (fig. 2 ; noté FZ1), de part et d’autre d’une large boucle de méandre du fleuve.

Fig. 2

Fig. 2

Toulouse (Haute-Garonne), carte géomorphologique sur le fond de plan au 1/50000e (BRGM : infoterre.brgm.fr)

T. Bos © Toulouse Métropole

  • 11 CAVAILLÉ, 1965a, 1965b.
  • 12 PAILLER, 2002 ; voir aussi le site UrbanHist.
  • 13 CATALO, 1996 ; FILIPPO (de), 1997.
  • 14 MILHAU, 1977.
  • 15 ARRAMOND, 2007.
  • 16 PARIZEAU-PHILION, 2018.

9A. Cavaillé11 précise dans les notices de ces cartes que cette formation est constituée de plusieurs mètres de remblais recouvrant les niveaux gallo-romains. En effet, les différentes fouilles archéologiques menées en centre-ville, dans l’enceinte du Haut-Empire, montrent que les niveaux antiques sont souvent arasés et déblayés avant les installations de la fin du Moyen Âge et de l’époque Moderne. Ce phénomène a été documenté lors de plusieurs opérations de fouilles, notamment au niveau de la place Esquirol12, du square Charles-de-Gaulle13, ou du musée des Augustins14. L’épaisseur du remblai constituant le sol historique de Toulouse sur sa rive droite est estimée par J.-C. Arramond et ses collaborateurs entre 2 et 5 m15. Les dossiers de la Banque de données du Sous-Sol du Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) disponibles pour ce même secteur fournissent des estimations similaires, tout comme les données modélisées par N. Parizeau-Philion16. Ces couches anthropiques surmontent donc les niveaux alluviaux naturels de la basse plaine de la Garonne qui sont inégalement préservées à la suite des différents aménagements du centre-ville depuis la fondation de Tolosa. Parmi ces alluvions, on retrouve, directement sous les remblais, des alluvions fines de la couverture limoneuse de la terrasse qui surmonte la couche de grave constituant la charge de fond. L’épaisseur totale de ces couches (charge de fond et couverture limoneuse) peut atteindre jusqu’à 10 m au niveau de la bordure de la terrasse, mais le plus souvent en rive droite, elle est comprise entre 1 et 6 m.

Le cadre hydrogéologique

10L’inventaire et l’étude des puits identifiés au sein du Site patrimonial remarquable de Toulouse (SPR) nous amène à nous questionner sur les ressources en eau accessibles dans l’hypercentre toulousain. Cette problématique ne peut être abordée sans une bonne connaissance des ressources hydrologiques disponibles dans ce secteur. Celles-ci peuvent être regroupées en deux catégories, les eaux de surface et les eaux souterraines. Contrairement aux eaux de surface, telles que celles de la Garonne, qui peuvent être directement prélevées, l’exploitation des nappes d’eaux souterraines est plus problématique. En effet, l’accès à cette ressource et le mode d’approvisionnement mis en œuvre, sont conditionnés par la nature et la morphologie du sous-sol. Il en est de même pour les caractéristiques de l’aquifère qui les contient. Ainsi, différents types de nappes phréatiques et d’aquifères captifs profonds ont été exploités à Toulouse à différentes époques.

  • 17 BOUROULLEC, 2004.

11Les données présentées ici sont issues de la base eau du Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) et de la Banque d’Information sur le Sous-sol en Milieu Urbain de Toulouse (BISMUTH)17.

Les eaux souterraines

12Les principales nappes d’eaux souterraines présentes à l’aplomb de la ville de Toulouse peuvent être regroupées en trois grands types suivant des critères hydrogéologiques.

La nappe infra-molassique

  • 18 BOURRELEC, 2004.

13Cette nappe d’eau est présente sous les formations molassiques tertiaires, à plus de 900 m de profondeur. C’est une nappe captive artésienne très profonde qui est comprise dans des niveaux détritiques grossiers attribuable à l’Eocène inférieur18. En raison des contraintes techniques et du coût pour accéder à ces eaux souterraines, son exploitation est encore aujourd’hui très limitée.

Les nappes intra-molassiques

  • 19 BRGM.
  • 20 BOURRELEC, 2004.

14La nature même des séries molassiques d’âge Tertiaire, constituées d’une succession d’accumulation de sédiments de granulométrie variable, n’autorise pas la présence de grandes nappes continues. L’eau est contenue dans les rares bancs calcaires et dans les lentilles sableuses de l’Oligocène (Rupélien) au sein des terrains imperméables de la molasse19. Ces nappes sont donc majoritairement captives, bien que certaines résurgences soient connues à Toulouse20. Les caractéristiques hydrogéologiques de ces nappes rendent leur localisation et leur exploitation difficile. Leur taux de recharge, par infiltrations d’eaux pluviales au travers les terrains peu perméables, étant faible, elles sont considérées comme non renouvelables. À l’échelle de la commune de Toulouse, les nappes intra-molassiques sont rencontrées dans les terrains tertiaires émergeant des alluvions quaternaires, au niveau de la butte de Jolimont et des coteaux de Pech-David.

Les nappes alluviales

  • 21 BOURRELEC, 2004.
  • 22 BOURRELEC, 2004.

15Ces nappes d’eau souterraine sont rencontrées dans les différents niveaux de terrasse de la Garonne et de ses affluents. Chaque terrasse est susceptible de constituer un aquifère aux limites hydrogéologiques précises21. Pour les terrasses de la Garonne, on distingue au moins quatre aquifères alluviaux. Il s’agit des alluvions actuelles de la Garonne (lit majeur), de celles de sa basse plaine, de sa basse terrasse, et enfin des alluvions de ses moyennes terrasses. Ce dernier aquifère n’est cependant pas présent sur le territoire de la commune de Toulouse. Les couches aquifères correspondent à la charge de fond des terrasses. Ce sont les dépôts de graviers grossiers, parfois sableux, de plusieurs mètres d’épaisseur, reposant au sommet du substratum tertiaire. Plus un niveau de terrasse est ancien, moins la couche est perméable22. Quel que soit le niveau de terrasse concerné, les nappes alluviales de la Garonne sont drainées par le fleuve en direction du nord-est ou du nord-ouest, respectivement en rive gauche et en rive droite. Les alluvions de l’Hers contiennent la nappe alluviale la plus importante parmi celles des rivières secondaires de la commune. L’aquifère est constitué principalement par des dépôts sableux. Contrairement à la Garonne dont les alluvions ont une origine pyrénéenne, celles de l’Hers sont issues de l’érosion des formations molassiques. La part d’alluvions grossières est donc bien moins importante.

  • 23 MANDOUL, 1898, p. 29.

16Les aquifères alluviaux sont surmontés par des dépôts limono-argileux d’épaisseur variable, correspondant à la couverture sédimentaire récente des terrasses, supportant les profils de sols actuels. Les nappes alluviales sont alimentées par infiltration des eaux de pluie dans le sol, à travers les couches limoneuses superficielles, jusqu’au niveau de grave sableuse, où leur parcours est interrompu au sommet de la formation molassique presque imperméable sous-jacente23. On note que, dans la vallée de l’Hers, l’infiltration d’eau est limitée et les phénomènes de ruissellement accrus en raison de l’imperméabilité de ces alluvions fines.

  • 24 BOURRELEC, 2004.
  • 25 BOURRELEC, 2004.

17Les nappes alluviales sont donc des nappes phréatiques peu profondes facilement exploitables. Même si elles ne constituent pas un réservoir assez conséquent pour l’alimentation en eau potable de la ville24, elles ont été intensément utilisées, notamment pour l’agriculture25. Ce sont elles qui alimentent les puits et les sources du secteur. En effet, l’accès à ces eaux souterraines peut se faire par puisage, mais on observe également des sources au niveau des talus séparant les différents niveaux de terrasses alluviales de la Garonne. Elles correspondent à des résurgences des eaux des nappes alluviales, ruisselant au sommet des terrains tertiaires. C’est le cas des sources de Lardenne, de Purpan, mais aussi du Mirail ou de Bellefontaine, entre la basse terrasse et la basse plaine.

Les eaux de surface

18Elles correspondent à l’ensemble des masses d’eaux courantes ou stagnantes, naturelles ou artificielles, en contact avec l’atmosphère. Dans le cadre de cette étude, où l’intérêt est porté sur les ressources du sous-sol, les eaux de surfaces ne seront que très brièvement présentées.

  • 26 BOURRELEC, 2004.
  • 27 MANDOUL, 1898, p. 57.

19Nous retrouvons dans cette catégorie l’ensemble des cours d’eau du réseau hydrographique de Toulouse, dont la Garonne, qui est le drain principal des eaux de la région. L’eau de ce fleuve provient des Pyrénées. Elle est de bonne qualité et n’est que très peu polluée26. Hormis lors des épisodes de crues, où la turbidité importante de l’eau rend délicat son traitement, un simple filtrage permet de la rendre potable. Déjà au début du XIXe siècle, elle était filtrée artificiellement ou naturellement pour être revendue aux toulousains27.

Alimentation en eau de Toulouse

20Parmi les nappes d’eau souterraine précédemment présentées, seule la nappe infra-molassique n’a pas été exploitée pour les besoins en eau potable.

À la Protohistoire : des réservoirs d’eau

  • 28 VERRIER, 2015.
  • 29 VERRIER, 2016.
  • 30 VERRIER, 2015, p. 365.
  • 31 VERRIER., 2015, p. 371.

21Dès le IIe siècle avant J.-C., l’eau contenue dans les nappes alluviales a été utilisée par les populations protohistoriques au sud de Toulouse. C’est ce que révèle l’étude détaillée de la gestion de l’eau de l’agglomération laténienne de la ZAC Niel dans le quartier Saint-Roch28, qui s’appuie sur les résultats des fouilles récentes qui y ont été menées29. Parmi les structures d’approvisionnement en eau qui ont été reconnues, 74 puits sont recensés. Dans la majorité des cas, les puits du second âge du Fer ont été creusés jusqu’au substratum molassique imperméable, dans le but de capter des eaux contenues dans les nappes alluviales sus-jacentes (basse plaine de la Garonne et alluvions de l’Hers). Le creusement de ces puits entaille les marnes oligocènes sur une profondeur moyenne de 1,36 m. Les auteurs proposent que ces surcreusements aient eu pour but de créer des réservoirs d’eau, qui servaient de cuvette de décantation et facilitaient le puisage, en évitant notamment la turbidité des eaux au moment du prélèvement30. Il a également été constaté, en étudiant la répartition de ces structures, que les puits de taille plus modeste, répondant à un faible besoin en eau, sont uniquement localisés à proximité de bâtiments à vocation domestique, alors que les puits surcreusant profondément la molasse, au potentiel de stockage d’eau plus important, sont situés aux abords de zones artisanales. Les auteurs suggèrent donc que les puits moins profonds correspondent à des structures privées et que les plus profonds soient des puits publics31. Quoi qu’il en soit, la forte densité de ces structures sur le site de la caserne Niel semble indiquer un renouvellement rapide de celles-ci.

À l’Antiquité : l’aqueduc de la reine Pédauque

  • 32 CATEL, 1633.
  • 33 LABROUSSE, 1968 ; PISANI, 2015.
  • 34 MANDOUL, 1898, p. 44.
  • 35 MANDOUL, 1898, p. 52.

22Il faut attendre la fondation de Tolosa pour que voit le jour le premier système d’alimentation en eau potable de la ville. Construit dans le courant du Ier siècle de notre ère, l’aqueduc dit de Lardenne, ou « de la reine Pédauque », alimentait la cité antique. Ce monument majeur, mentionné depuis le début de l’Époque moderne32, a été largement documenté33. Le parcours de cet édifice se compose de deux tronçons principaux : une partie enterrée de près de 4 km de long, entre les quartiers de Monlong et de la Cépière, et une partie aérienne (pont-aqueduc) d’une longueur à peu près identique, qui rejoint l’urbs de Tolosa après franchissement de la Garonne en amont du Pont-Neuf. L’eau de la nappe alluviale de la basse terrasse ruisselle au sommet de la molasse et jaillit le long du talus descendant vers la basse plaine. Cette série de sources abondantes est captée par la section enterrée de l’aqueduc, qui se place dans le dépôt de pente de ce talus en suivant la courbe de niveau autour de 150 m NGF, et est acheminée jusqu’en rive droite. Cet aqueduc a été utilisé pendant plusieurs siècles jusqu’à sa destruction « pendant les guerres du Moyen Âge34 ». À cette période, l’alimentation en eau potable de la ville ne se faisait que par quelques fontaines publiques, par les puits, mais aussi par prélèvement direct de l’eau de la Garonne35.

Au Moyen Âge et à l’Époque moderne : aqueducs et l’eau des puits

  • 36 BORDES, 2003, p. 22.
  • 37 BORDES, 2003, p. 62 ; FRADIER, 2016, vol. I, p. 251.
  • 38 MANDOUL, 1898, p. 47.
  • 39 CALMÉS, à paraître. Voir aussi CABAU, 2022, à paraître : l’auteur émet l’hypothèse d’un dispositif (...)

23Les fontaines présentes à l’est de la ville étaient alimentées par l’eau des nappes intra-molassiques de la colline de Guilhémery. C’est le cas du griffoul de Saint-Étienne, une des plus anciennes fontaines publiques de la ville. C’est à l’occasion de travaux de réparation que les aqueducs servant à l’alimentation de ce monument ont été découverts par les fontainiers. Une première galerie aurait été découverte dès 143436, mais c’est au XVIe siècle puis au XVIIe siècle que ce réseau souterrain est exploré et documenté de manière plus précise37. Cinq aqueducs, dont deux principaux, sont retrouvés. Ils étaient employés à l’acheminement de l’eau de plusieurs sources provenant de la butte tertiaire. Les deux galeries principales longent le pied du coteau pour en recueillir l’eau. L’une d’entre elles se dirige vers Balma alors que l’autre prend la direction de Montaudran. L’âge de ces constructions hydrauliques demeure inconnu, bien qu’une datation antérieure au XIIIe siècle ait été évoquée à la suite de leur découverte38. De nouvelles observations d’un de ces aqueducs, faites actuellement dans le cadre d’un suivi de travaux au niveau des allées François Verdier39, permettront peut-être d’en savoir un peu plus sur l’ancienneté de ces constructions. Malgré les efforts considérables de l’administration municipale pour entretenir ses quelques fontaines, leur débit était insuffisant pour assurer à elles seules l’alimentation en eau potable de la ville. Ceci s’explique par le taux de recharge très faible des nappes intra-molassiques captées à cet effet.

  • 40 MANDOUL, 1898, p. 37.

24Les Toulousains ont donc eu recours aux puits, publics ou privés, alimentés par l’eau de la nappe phréatique contenue dans les alluvions grossières de la basse plaine de la Garonne. Les puits sont nombreux dans l’hypercentre toulousain, leur profondeur varie d’un quartier à l’autre mais ils atteignent toujours le niveau de grave où l’eau est abondante40. Dans le cadre de cette étude, onze puits répartis sur la rive droite du SPR ont été documentés lors de visites organisées entre mai et juin 2022. La profondeur des ouvrages et du niveau de l’eau a ainsi pu être mesurée. Pour pallier le manque de données stratigraphiques, nous avons utilisé celles de la Banque de données du Sous-Sol du BRGM disponibles à proximité de chaque ouvrage (fig. 3). Malgré les fortes variations latérales d’épaisseur des couches (remblais et alluvions) surmontant le substratum, et du niveau d’apparition de celui-ci dans le centre-ville, ces informations nous donnent tout de même une idée du recouvrement stratigraphique dans l’environnement proche de nos puits. Ainsi, nous avons pu constater que la profondeur de chaque puits est bien proportionnelle au niveau d’apparition des formations molassiques. Les profondeurs d’eau relevées correspondent à celles auxquelles on retrouve les alluvions de la Garonne.

Fig. 3

Fig. 3

Toulouse (Haute-Garonne), carte des forages référencés dans la base eau du BRGM et des puits dont la profondeur de l’eau a pu être mesurée.

M. Chaillou © Toulouse Métropole 

  • 41 MANDOUL, 1898, p. 53.

25Cependant, l’eau des puits du centre-ville était d’une très mauvaise qualité et impropre à la consommation. Plusieurs analyses effectuées au début du XIXe siècle ont montré que celle-ci contenait des nitrates et de l’ammoniaque en quantité dangereuse pour la santé41. Leur présence dans l’eau était liée à l’existence de latrines et de dépôts de matières organiques en décomposition à proximité des puits. Lors de son trajet dans le sol, où étaient creusées ces fosses non étanches, l’eau se chargeait en substances nocives.

Depuis l’époque contemporaine : l’eau de la Garonne

  • 42 LAVEDAN (de), 2003, p. 31-32.
  • 43 BORDES, 2003, p. 25.
  • 44 BERNARD, 2003, p. 40-43 et KRISPIN, 2003, p. 35-39.

26Au vu de la population croissante de la ville et de l’augmentation des besoins en eau saine, des solutions devaient être trouvées. Dès le XVIIe siècle, la question de l’alimentation en eau est récurrente dans les délibérations du conseil de Ville mais c’est à la fin du XVIIIe que les projets pour trouver de nouvelles sources et de nouveaux systèmes d’alimentation en eau potable se multiplient42. Le legs du capitoul Charles Laganne en 1788 va donner l’impulsion nécessaire à la mise en place d’un réseau moderne d’adduction en eau de la ville. La municipalité lance un concours pour la mise en application du legs en 1817 : on propose alors d’acheminer l’eau des sources de Lardenne, d’utiliser l’eau du canal du Midi, de dériver les eaux de la Montagne noire, de prélever l’eau de l’Hers et de ses affluents ou bien celle de l’Ariège. Chacune de ces idées est abandonnée. Soit elle ne représentait pas une solution pérenne (débit trop faible), soit le projet était trop coûteux. La municipalité décide finalement de se tourner vers l’eau de la Garonne pour l’alimentation de la ville. Cette idée avait été proposée à de nombreuses reprises, sans succès, dès 161243. En dépit des nombreuses contraintes techniques induites par le captage, le filtrage et la distribution de cette eau, des solutions innovantes sont trouvées et permettent la réalisation de cet ambitieux projet. Sous la direction de l’hydraulicien Jean-François d’Aubuisson, la distribution de l’eau dans la ville est mise en place en 182844. De nos jours, l’eau de la Garonne alimente encore le réseau d’eau potable de la ville.

La répartition des puits domestiques dans le centre ancien

27Les besoins en eau en milieu urbain peuvent donc être assurés par l’eau du fleuve qui traverse la ville, par l’eau de pluie récupérée dans des citernes, par la captation de sources et leurs distributions au moyen de fontaines ou bien par un creusement dans le sol permettant d’atteindre la nappe d’eau souterraine : le puits. Ce dernier procédé d’alimentation en eau a presque complètement disparu du paysage urbain. Pourtant, l’enquête réalisée dans le cadre du PSMV de Toulouse nous a laissé entrevoir, pour les parcelles qui ont pu être visitées, de nombreux exemples de puits privés, souvent à l’état de simples vestiges, visibles seulement dans les caves, d’autres bien conservés en élévation. Une cartographie des puits repérés a ainsi pu être réalisée (supra, fig. 1).

28En outre, en utilisant les cadastres anciens pour préparer l’enquête de terrain, nous avons remarqué que les plans du cadastre Grandvoinet (commencé à la toute fin de l’Ancien Régime, et achevé dans les premières années du XIXe siècle)45 figuraient les puits sous forme de cercles à l’intérieur des parcelles.

  • 46 Les puits représentés sur le cadastre Grandvoinet hors des limites du SPR ne sont pas pris en compt (...)

29L’idée a ainsi germé de comparer la localisation des puits dessinés sur le cadastre Grandvoinet avec ceux repérés sur le terrain46, à l’échelle des quartiers du centre ancien (délimités ici par les sections du cadastre Grandvoinet), mais aussi à l’échelle de la parcelle, avant de s’attacher au cas plus spécifique des puits mitoyens. Cet état des lieux des puits domestiques dans le centre ancien de Toulouse, à travers d’une part leur représentation sur le cadastre Grandvoinet et d’autre part par leur repérage dans le périmètre du SPR, ne peut être abordé sans évoquer au préalable la question des puits et des fontaines publics, mieux documentés.

La répartition des puits et fontaines publics

  • 47 AC Toulouse, 20Fi259 : Plan de Tolose divisé en huict capitoulats dédié à Mrs les Capitouls juges e (...)
  • 48 AC Toulouse, CC2398, pièces 23 et 24. Pièces transmises par Géraud de Lavedan aux Archives municipa (...)
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30Le plan de Jouvin de Rochefort47 représente 31 puits situés sur l’espace public, au croisement de plusieurs rues. Ils se trouvent par exemple place « des Peyroliers », au carrefour des rues Gambetta, Peyrolières et Malbec, ou encore rue de Rémusat, où trois puits sont placés à l’intersection des rues Bellegarde, de Périgord et Rivals. Sur ces 31 puits, Jules Chalande en mentionne 25 dans l’Histoire des rues de Toulouse, auxquels il en ajoute 22 autres dans ses articles « Les puits publics de la Cité et du Bourg », parus en 1928 dans le Journal de Toulouse, sans qu’il ne soit jamais fait mention de leur période d’utilisation. La carte ainsi obtenue (fig. 4) donne un aperçu des différents points de puisage possibles sur l’espace public durant la période moderne et ce jusqu’au début du XIXe siècle : une cinquantaine de puits publics répartis dans le centre ancien, y compris dans le quartier Saint-Cyprien. Seul le quartier de la Dalbade en est pratiquement dépourvu. Les puits publics sont entretenus par la Ville et les pièces à l’appui des comptes mentionnent divers travaux et réparations (1545 pour celui de la place du Salin48, 1609-1610 pour ceux de la place Arnaud-Bernard, Croix-Baragnon ou du Peyrou49). D’autres sondages effectués dans les archives montrent des réclamations de riverains indiquant que certains de ces puits sont sans eau, remplis d’ordures et qu’ils gênent la circulation50. Il est parfois même ajouté que les riverains possèdent tous un puits particulier51. Réclamée depuis longtemps, la fermeture des puits publics est rendue plus ou moins efficiente au milieu du XVIIIsiècle, selon ce que rapporte la chronique de Pierre Barthès pour le mois d’avril 1752 : on transfère alors les croix qui se trouvaient sur les places contre les murs des maisons pour faciliter la circulation ; de la même façon, les puits publics sont « démolis jusqu’à bord de terre, récurés et couverts en cas d’incendie » et les places rendues libres et plus dégagées52. Cependant, des réparations de puits publics apparaissent également après cette date : 1779-1780 pour les puits de Saint-Sernin53, de Montgaillard54, 1781 pour les puits de la place de l’Estrapade et derrière l’église Saint-Nicolas55, de même que des mentions de comblement56. La chronologie de leur utilisation reste donc à faire.

Fig. 4

Fig. 4

Toulouse (Haute-Garonne), carte des puits publics selon le plan Jouvin de Rochefort (1680), le cadastre Grandvoinet (1788) et les articles de Jules Chalande.

M. Chaillou © Toulouse Métropole

  • 57 KRISPIN, 2003, vol. 1, p. 22.
  • 58 Voir supra et BERNARD, 2003, p. 40-43 ; KRISPIN, 2003, vol. 1, p. 35-40.

31Les fontaines publiques quant à elles, consistent avant tout en quelques sources aménagées, principalement à l’extérieur des remparts57. Seule la fontaine Saint-Étienne, intra-muros, bénéficie d’un réseau de canalisations descendant de Guilheméry dès son établissement dans le cloître de la cathédrale aux XIIe-XIIIsiècles. Entamée dès le XVIIsiècle par les élites municipales, la réflexion sur un projet global de distribution d’eau dans la ville ne verra son aboutissement qu’en 1828, avec la mise en service du château d’eau et des fontaines publiques58.

Le cadastre Grandvoinet (1788-1821) : dessiner les puits

32La Ville décide en 1781 de faire réaliser un nouveau cadastre car celui établi en 1679 ne rend plus compte des changements importants du tissu urbain depuis cette époque et les imposés se plaignent de l’inexactitude de l’impôt prélevé59. Le cahier des charges est daté du 12 août 1786 : chaque moulon (îlot) sera dessiné, le bâti se distinguant des cours ou jardins par des lignes en pointillés, les cultures identifiées et chaque parcelle se verra attribuer un numéro. Les plans seront accompagnés de matrices classées par capitoulat, moulon et numéro de parcelle. Ces derniers seront suivis des nom, surnom et qualité du propriétaire, ainsi que de la nature, situation, contenance et confronts de la propriété. Lorsqu’une maison se trouvera divisée entre deux ou plusieurs propriétaires, il en sera fait un article séparé, « de même d’un puits, four, passage, cour, pâtus et tous autres objets communs entre co-propriétaires »60. En 1788, un bail est passé avec Hyacinthe Grandvoinet pour la confection du nouveau cadastre. L’ingénieur-géographe s’attelle à la tâche à partir de 1788. Près de la moitié de l’ouvrage est remis en 1793 et le reste entre 1801 et 1808, bien que le travail n’ait été définitivement livré qu’en 1821. Contrairement au cadastre de 1680, qui ne mentionne pas les puits dans les matrices, et au cadastre dit napoléonien, le Grandvoinet présente l’avantage de les figurer à l’intérieur des parcelles. Les puits sont représentés par des cercles, dessinés à l’encre dans la majeure partie des cas, parfois simplement au crayon et ajoutés à posteriori. Les cercles sont généralement en ligne continue ou pointillée dans de rares cas61 (fig. 5).

Fig. 5

Fig. 5

Cadastre Grandvoinet, plan du moulon 33 de la 2e section (Capitole), rédigée après 1801, achevée après 1815.

© Mairie de Toulouse, Archives municipales, 1G18/33

Localisation des puits dans la ville : des puits d’usage commun

33Cent-soixante-trois puits sont représentés dans le périmètre du SPR. Selon le dernier découpage administratif établi en 1801 du cadastre Grandvoinet, on trouve 29 puits dans la 1re section dite de Saint-Sernin, 45 dans la 2e section dite Le Capitole, 19 dans la 3e section, dite de Saint-Étienne, 7 dans la 4e section dite de la Dalbade, 22 dans la 5e section dite de la Daurade et 41 puits dans la 6e section dite de Saint-Cyprien (fig. 6).

Fig. 6

Fig. 6

Toulouse (Haute-Garonne), carte des puits représentés ou mentionnés dans les matrices du cadastre Grandvoinet (1788-1821). AC Toulouse, 1G18/33.

M. Chaillou © Toulouse Métropole

34Sur ces 163 puits, 112 sont inscrits dans une ligne délimitant deux parcelles (soit 69 % des puits dessinés), donc présumés mitoyens et d’usage commun.

  • 62 AC Toulouse, 1G6 f°21, parcelle 28 (111) et parcelle 25 (108).
  • 63 AC Toulouse, 1G3 parcelle 8 (92).
  • 64 AC Toulouse, 1G6 f°25 parcelle 15 (137).
  • 65 AC Toulouse, 1G6 f°11 parcelle 44 (52).
  • 66 AC Toulouse, 1G4 f°70v parcelle 31 (254).

35Les puits sont rarement mentionnés dans les matrices. Seuls 31 apparaissent sur les 163 dessinés dans notre aire d’étude, dont 27 explicitement mitoyens. Les matrices utilisent indifféremment les termes « puits commun » ou « puits mitoyen », voire les deux : « puits commun ou mitoyen entre eux » ou « puits commun mitoyen62 ». Les quatre autres puits se situent soit sur une parcelle appartenant à un propriétaire qui en partage l’usage avec un propriétaire voisin : « l’usage du puits qui est dans cette maison63 », soit sur une parcelle dont la propriété est commune à deux personnes : « puits, ciel ouvert et escalier commun entre eux64 » et « ciel et puits commun65 ». Enfin, pour un puits représenté sur le Grandvoinet, les matrices indiquent qu’il s’agit en fait de latrines dans une cour appartenant à plusieurs propriétaires qui s’en partagent également l’usage66.

  • 67 AC Toulouse, 1G2 parcelle 454 : « Jacques Rouleau pour le rez-de-chaussée et le puits » ;1G2 parcel (...)
  • 68 Le ciel ouvert est une petite cour entourée de corps de bâtiment dans laquelle peut prendre place l (...)

36En outre, on relève dans les matrices correspondant au secteur du SPR, neuf puits qui ne sont pas dessinés sur les plans67. À chaque fois, ils sont mentionnés sur des parcelles partagées entre plusieurs propriétaires : « ciel68 », « passage », « rez-de-chaussée » ou « petit terrain » dans lesquels se trouve un puits dont l’usage est commun.

Localisation des puits sur les parcelles

  • 69 LARGUIER, 2014, p. 41.

37Sur les 163 puits représentés sur le Grandvoinet dans la zone correspondant à l’actuel périmètre du SPR, 82 % se trouvent dans un espace non bâti (cour, jardin ou ciel). Cette proportion est semblable à celle relevée par Gilbert Larguier à Narbonne (Aude) dans son étude menée à partir d’un cadastre du dernier quart du XVIIIe siècle, comme celui de Grandvoinet69.

  • 70 AC Toulouse, 1G5 parcelle 13 (513) : « le sieur Jean Chatel et le sieur Roussillon en commun aujour (...)
  • 71 AC Toulouse, 1G2 parcelle 792 : « escalier, petit réduit et puits commun entre eux ».

38Les puits mitoyens se situent également majoritairement dans les cours : sur les 112 puits mitoyens dessinés sur les plans, 66 % se trouvent à cheval sur une ligne séparant deux espaces non bâtis (cour, jardin ou ciel). Les autres puits mitoyens se trouvent à cheval sur un bâtiment et une cour (21 %), ou à cheval sur deux bâtiments (13 %), toujours sur la limite parcellaire (fig. 7). Quand les matrices les signalent, elles peuvent préciser leur emplacement : dans un passage70 ou à proximité de l’escalier71.

Fig. 7

Fig. 7

Tableau de localisation des puits dessinés sur le cadastre Grandvoinet.

L. Krispin © Toulouse Métropole

  • 72 Cf. supra, AC Toulouse, 1G37, Devis pour la confection du nouveau cadastre de la ville et banlieue (...)

39Pour 69 % des puits représentés sur les plans du cadastre Grandvoinet et pour 100 % de ceux mentionnés dans les matrices, ils sont mitoyens ou d’usage commun, selon la consigne donnée dans le cahier des charges rédigé en 178672.

40Il reste 31 % de puits non mitoyens ou à l’usage commun non spécifié dans les matrices. Il est très vraisemblable cependant qu’un grand nombre de ces puits, quand ils se trouvent dessinés dans une enclave de la parcelle ou à proximité de la limite parcellaire, même s’ils ne sont pas inscrits sur la ligne, aient été, au moins pendant un temps, mitoyens ou soumis à une servitude. En effet ces puits ne correspondent pas non plus aux puits connus antérieurs à la fin du XVIIIe siècle, notamment ceux des anciens hôtels particuliers (les puits de l’hôtel Marvejol rue Pharaon, de l’hôtel rue Maletache, de l’hôtel Dumay rue du May, de l’hôtel rue de la Trinité, etc.).

  • 73 C’est d’ailleurs à Saint-Cyprien que sera installé le château d’eau en 1825, élevant l’eau de la Ga (...)

41On remarque en outre le peu de puits présents dans les sections de la Dalbade (4 % du total des puits représentés) et de Saint-Étienne (12 %). En revanche, on observe une forte concentration dans les sections du Capitole (28 % du total des puits représentés, notamment autour de la place Saint-Georges) et de Saint-Cyprien (25 %). Cette répartition se rapproche de la typologie des constructions de ces quartiers à la fin du XVIIIe siècle : la Dalbade et Saint-Étienne concentrent les grandes propriétés particulières et de nombreux établissements religieux pour la Dalbade, la Daurade et Saint-Sernin et un habitat plus modeste dans les quartiers du Capitole, de Saint-Cyprien et de Saint-Sernin. À Saint-Cyprien, le grand nombre de puits comptabilisés, malgré la proximité de la Garonne, pourrait également être dû à la qualité de l’eau contenue dans le sous-sol. Elle est en effet meilleure que dans le reste de la cité, grâce à la position du quartier dans le creux du fleuve, l’eau des nappes phréatiques se renouvelant souvent grâce à ses crues régulières73.

Une multiplication des puits privés à la fin du XVIIIe siècle ?

  • 74 AC Toulouse, DD332 : État des réparations à faire à deux puits publics à Saint-Cyprien selon les pé (...)
  • 75 AC Toulouse, 1O20/16 : rapport du 9 avril 1818 au sujet du mauvais état du puits de la place Peyrol (...)

42La disparition des puits publics dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, même si elle ne fut pas totale74, pourrait expliquer la multiplication des puits particuliers, et notamment mitoyens, visibles sur le cadastre Grandvoinet, à la veille de la Révolution et ce jusqu’au début du XIXe siècle, moment où la distribution d’eau se met en place. C’est ce qu’indique Jacques-Pascal Virebent dans un rapport de 1818 à propos de réparations à faire au puits de la place Peyrolières (qui n’a donc pas disparu pour sa part !) : « Il existait autrefois des puits publics dans presque tous les carrefours de la ville, que ces puits gênaient pour la plupart la voie publique, ce qui a successivement provoqué leur destruction, et les voisins qui en faisaient usage ont pris le parti d’en construire dans leur maison75 ». Dans tous les cas, la représentation des puits sur le cadastre Grandvoinet nous montre l’apparition d’un besoin de noter précisément, dans un document fiscal, l’usage d’espaces ou d’équipements communs et partagés entre plusieurs propriétaires.

  • 76 AC Toulouse, 4D344, mention donnée par Jade Orsolle.

43L’usage commun des puits se retrouve également tout au long du XIXe siècle, au vu de cette mention dans l’estimation de l’hôtel de Lestang réalisée par l’architecte Bonnal le 6 octobre 1854 dans le cadre de l’acquisition de l’édifice par la Ville « Une pompe est adossée au mur mitoyen, entre la grande cour et la propriété de Lostanges, mais, quoique le puits soit entièrement dans la cour de l’hôtel, le voisin a le droit d’y puiser, seulement avec un tuyau de communication et une pompe établie chez lui76 ».

  • 77 On compte ici les 163 puits représentés sur le cadastre Grandvoinet dans le SPR en y ajoutant les n (...)

44Enfin, l’étude de Gilbert Larguier à Narbonne montre la présence de 280 puits privés pour une surface de 73 ha environ, contre 17277 puits à Toulouse pour une surface de 90 ha environ. On remarque là une forte disparité, mais il convient également d’y ajouter les puits appartenant à un seul propriétaire qui ne semblent pas être dessinés sur les plans toulousains et dont une partie a été vue sur le terrain lors de l’inventaire du PSMV.

Les puits repérés lors de l’étude du Plan de sauvegarde et de mise en valeur

45L’inventaire du PSMV a permis de recenser 78 puits, dont seuls quatre sont représentés sur le cadastre Grandvoinet. Dans 38 autres cas, la présence d’un puits est possible, soit parce que l’enquête du PSMV de 1999 ou UrbanHist en font mention (dans le cas de parcelles non visitées en 2018-2021), soit parce qu’ils sont connus par des témoignages oraux, soit enfin, parce que les traces qui restent sont ténues et difficile à interpréter (supra, fig. 1).

Emplacement des puits sur les parcelles

46Sur les 78 puits observés, 60 % sont situés dans une cour, 12 % dans un jardin, 5 % dans un sous-sol et 4 % se trouvent dans un bâtiment ou un passage. Enfin, 19 % des puits ont été repérés par le seul conduit vu dans la cave sans que leurs élévations aient été conservées. Sur le total des puits recensés, dix peuvent être qualifiés de mitoyens et seuls quatre sont communs à la fois à l’enquête de terrain et à la représentation du cadastre de la fin du XVIIIe siècle (fig. 8).

Fig. 8

Fig. 8

Tableau de localisation des puits repérés dans le périmètre du SPR.

L. Krispin © Toulouse Métropole

Les puits intérieurs

47Peu de puits ouvrant à l’intérieur des bâtiments (rez-de-chaussée ou sous-sol) ont pu être identifiés. Les sept qui ont été observés se trouvent tous à proximité d’un mur ou inscrits dans celui-ci. L’un d’entre eux, dans le quartier du Capitole (fig. 9), architecturé et pourvu d’un mur de margelle en pierre, se situe aujourd’hui dans une boutique, espace largement bouleversé par les aménagements successifs. Cet espace aurait pu être non bâti à l’époque de la construction du puits (XVIIe siècle ?). Le conduit se poursuit sur plus de 3 mètres de profondeur, éliminant de fait le déplacement de l’édicule. Un autre, mitoyen (fig. 10), a été vu dans les parties communes d’un immeuble du quartier de la Dalbade, dans un couloir joignant deux cours, contre la limite parcellaire.

Fig. 9

Fig. 9

Toulouse (Haute-Garonne), puits architecturé dans un immeuble du quartier Capitole.

L.-E. Friquart © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie

Fig. 10

Fig. 10

Toulouse (Haute-Garonne), puits mitoyen situé dans un couloir d’un immeuble du quartier de la Dalbade (PM6).

L. Krispin © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie

48Deux autres puits dans le quartier du Capitole, l’un avec un mur de margelle en pierre, l’autre dont seule la margelle est en pierre, ouvraient dans un sous-sol. L’un d’entre eux (fig. 11 aujourd’hui déplacé dans la cour), se situait à l’origine dans un niveau semi-enterré, à côté d’une grande cheminée, pièce qui servait sans doute de cuisine à l’hôtel particulier, reconstruit au XVIIe siècle. On a pu également remarquer que certains des conduits rencontrés dans les caves disposaient d’une ouverture permettant de puiser l’eau depuis ce niveau. L’ouverture peut être contemporaine de la construction du conduit (fig. 12), ou bien postérieure (fig. 13).

Fig. 11

Fig. 11

Toulouse (Haute-Garonne), puits déplacé dans la cour d’un hôtel particulier, à l’origine en sous-sol, du quartier Capitole.

M. Chaillou © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie

Fig. 12

Fig. 12

Toulouse (Haute-Garonne), conduit de puits percé d’une ouverture sans doute contemporaine de sa construction, dans la cave d’un immeuble du quartier de la Dalbade.

L.-E. Friquart © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie

Fig. 13

Fig. 13

Toulouse (Haute-Garonne), conduit de puits percé d’une ouverture sans doute postérieure à sa construction, dans la cave d’un immeuble du quartier de la Daurade.

J. Laban-Bounayre © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie

49Le puits de l’hôtel de Pierre, rue de la Dalbade (fig. 14) représente un cas particulier parmi ceux recensés dans le SPR. En effet, il était accessible à la fois depuis les communs, depuis les deux niveaux de caves et depuis la cour : pas moins de quatre accès pour un seul conduit. Le puits débouchait dans l’angle de la cour, dont il ne reste aucune trace actuellement en élévation. Le conduit, visible dans le passage des chevaux menant de la rue de la Dalbade à la Garonnette, est percé de trois ouvertures. Celle qui devait ouvrir dans le premier sous-sol présente un appui avec des traces d’usure dues à la corde qui remontait les seaux d’eau. Au-dessous et dans le prolongement, une autre baie d’accès est perceptible, avec un appui qui semble en pierre, sans doute accessible depuis le deuxième sous-sol.

Fig. 14

Fig. 14

Toulouse (Haute-Garonne), conduit du puits de l’hôtel de Pierre vu depuis le passage des chevaux dans le quartier de la Dalbade.

L. Krispin © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie

Les puits dans un espace non bâti (cour ou jardin)

50Quarante-sept puits ont été vus dans une cour et neuf dans un jardin. Les puits isolés, c’est-à-dire se situant au milieu d’un espace non bâti (fig. 15), restent minoritaires (20 %) même dans les jardins (44 %). La très grande majorité des puits vus dans un espace non bâti est placée à proximité d’un mur (73 %, dont 23 % dans un angle).

Fig. 15

Fig. 15

Toulouse (Haute-Garonne), exemple unique de puits isolé conçu sur le modèle des puits inscrits dans un mur, dans l’arrière-cour d’un immeuble du quartier Saint-Étienne.

A. Playe © Toulouse Métropole

51L’emplacement contre un mur est celui qui encombre le moins la cour. Cette situation en milieu urbain où l’espace est compté est la plus logique. Même si les cas ont été peu rencontrés lors de l’enquête du SPR, cette situation permet en outre d’avoir un deuxième accès depuis l’autre côté du mur, ou même à l’intérieur d’un bâtiment. On peut supposer une telle configuration dans le quartier de la Daurade pour un puits ouvrant dans la cour mais inscrit dans un mur de façade. Il pourrait ainsi avoir bénéficié d’un deuxième accès à l’intérieur du bâtiment, débouchant alors dans les parties communes (fig. 16). C’est également le cas dans la deuxième cour de l’hôtel d’Assézat où le puits se situe contre le mur d’un corps de bâtiment qui appartenait à l’hôtel jusqu’au début du XIXe siècle et dont le bouchage semble récent (fig. 17). Le puits aujourd’hui disparu de l’hôtel de Caulet (actuelle rue Antonin-Mercié), connu par des gravures et des photographies et remonté dans la cour du musée Fenaille à Rodez (Aveyron), montre bien l’accès à la fois depuis la cour et depuis l’intérieur que pouvaient avoir les puits, même les plus monumentaux. La gravure de César Daly publiée en 1869 (fig. 18)78 indique « puits mitoyen », l’autre gravure conservée au musée du Vieux-Toulouse précise « puits mitoyen entre deux habitations ». Ce puits pourrait correspondre à un puits mitoyen visible sur le plan du cadastre Grandvoinet79. Ainsi, l’usage des puits évolue aussi en fonction des divisions parcellaires : d’abord réservé à un seul foyer, le puits devient commun et partagé lorsque la propriété est divisée.

Fig. 16

Fig. 16

Toulouse (Haute-Garonne), puits inscrit dans l’élévation sur cour d’un immeuble du quartier de la Daurade.

L. Krispin © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie

Fig. 17

Fig. 17

Toulouse (Haute-Garonne), puits dans l’arrière-cour de l’hôtel d’Assézat, quartier de la Daurade.

L.-E. Friquart © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie

Fig. 18

Fig. 18

Toulouse (Haute-Garonne), ancien puits de l’hôtel de Caulet rue du Musée, tiré de César Daly, Motifs historiques d’architecture et de sculpture d’ornement, tome 1, Paris : Ducher et Cie, 1869, style Henri IV, pl. 7.

Les puits mitoyens

  • 80 ALEXANDRE-BIDON, 1992, p. 525.
  • 81 Voir la requête « puits mitoyen » dans la base pop.culture.gouv.fr.

52Les puits mitoyens sont fréquents dans les villes dès la période médiévale. Danièle Alexandre-Bidon les signale construits dans la cour, à cheval sur le mur de séparation avec la maison voisine80. C’est également cette configuration qui ressort dans les quelques exemples recensés en milieu urbain par l’Inventaire81. C’est aussi le cas le plus fréquent à Toulouse, tels qu’ils sont indiqués sur le cadastre de la fin du XVIIIe siècle et sur les quelques puits mitoyens qui nous sont parvenus (fig. 19).

Fig. 19

Fig. 19

Toulouse (Haute-Garonne), représentation schématique de l’emplacement des puits mitoyens repérés sur les parcelles actuelles.

L. Krispin © Toulouse Métropole

53L’enquête du PSMV a fait ressortir dix puits mitoyens sur les 78 observés. Ils se répartissent dans tous les quartiers, mis à part celui du Capitole. Le quartier Saint-Sernin se démarque, avec 40 % des puits mitoyens repérés. La majorité de ces édicules se trouve dans un espace non bâti, sur la limite parcellaire séparant les cours (7 cas sur 10). Ils peuvent également se trouver dans une excroissance de l’une des parcelles qui en a l’usage, comme c’est le cas pour les puits PM3 et PM5 (fig. 20), PM8 (fig. 21). Parmi ces derniers, l’un présente la particularité d’ouvrir sur trois parcelles (PM5, fig. 20).

Fig. 20

Fig. 20

Toulouse (Haute-Garonne), puits ouvrant sur trois parcelles dans le quartier Saint-Sernin (PM5).

L.-E. Friquart © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie

54Seuls deux puits mitoyens se situent à l’intérieur d’un bâtiment, dans un couloir pour l’un (PM6, supra, fig. 10), dans d’anciens communs pour l’autre (PM9). Un seul des puits mitoyens repérés est associé à un autre puits sur la même parcelle, dans le quartier Saint-Étienne (PM8, fig. 21). Il se situe dans un renfoncement de la parcelle formant une arrière-cour ; l’autre, plus monumental avec une margelle en pierre, s’élève dans la cour d’honneur de l’hôtel particulier.

Fig. 21

Fig. 21

Toulouse (Haute-Garonne), puits mitoyen dans un immeuble du quartier Saint-Étienne (PM8).

L.-E. Friquart © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie

55Les trois puits mitoyens encore ouverts de chaque côté des parcelles ne sont pas traversés par un mur de séparation marquant la limite parcellaire (PM1, fig. 22 ; PM5, fig. 20 et PM8, fig. 21). À l’inverse, un dessin datant de 1759-176282 (fig. 23), dressé à l’occasion d’une vaste campagne de travaux et d’aménagements du collège de Foix, montre le plan d’un puits disposant de trois accès réservés à des usagers bien distincts (le collège d’une part et deux ensembles de boutiques d’autre part) avec des murs de séparation délimitant les différents puisages. Cette configuration demande un conduit assez large pour contenir trois seaux en même temps. Dans le quartier Saint-Sernin, un puits, sans doute postérieur à l’établissement du cadastre Grandvoinet, dont la mitoyenneté n’a toutefois pas pu être vérifiée, se rapproche beaucoup de ce modèle (PM4, fig. 24). Seule la niche de droite a conservé sa fonction de puits. Le conduit de section carrée, peu visible, paraît communiquer avec un espace sous la 2e niche à gauche. Le mur arrière, contre la limite parcellaire, semble être un rebouchage postérieur. On retrouve les deux niches, rectangulaires cette fois, sur l’élévation du puits triple du collège de Foix. L’édicule y est surmonté d’un toit à deux pans, rejoint à son faîtage par le mur séparant les deux puits contigus et poursuivant le piédroit central.

Fig. 22

Fig. 22

Toulouse (Haute-Garonne), puits mitoyen dans un immeuble du quartier de la Daurade (PM1).

M. Chaillou © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie

Fig. 23

Fig. 23

Plan et élévation des aménagements (puits et latrines) de la petite cour du collège de Foix, 1759-1762.

© Département de l’Hérault, Archives Départementales, C357-3

56L’étude montre également que les puits, sur le terrain, ne se situent pas exactement au milieu de la limite parcellaire. Dans les deux exemples des puits vus de chaque côté (PM1, fig. 22, PM5, fig. 20) et un troisième connu par les plans du XIXe siècle83 (PM10), dont seul subsiste l’emplacement servant aujourd’hui de local poubelles, le puits avec son conduit et l’édicule le surmontant se trouvaient du côté d’une seule parcelle. L’autre parcelle y accédait par une ouverture percée dans le mur de clôture, formant alors une niche.

57Cette niche, le plus souvent de forme plein-cintre (PM1, fig. 22, PM2, PM5, fig. 20, PM6, fig. 10, PM8, fig. 19) ou segmentaire (PM4, fig. 24, PM7, PM10), plus rarement rectangulaire (PM3), peut être surmontée d’une cimaise droite (PM7) ou en mitre (PM1, fig. 22). Proches de n’importe quelle autre baie, ces puits sont d’une architecture simple mais soignée. La niche est dans la plupart des cas pourvue d’une feuillure (PM1, fig. 22, PM2, PM4, fig. 24, PM5, fig. 20, PM6, fig. 10, PM8, fig. 21) permettant d’y inscrire un vantail grâce à des gonds, parfois fichés dans des pierres (PM1, fig. 22, PM8, fig. 21).

58Les quatre puits mitoyens vus et figurant également sur le cadastre Grandvoinet (PM1, fig. 22, PM3, PM5, fig. 20, PM8, fig. 21), peuvent être datés de la seconde moitié du XVIIIe siècle, voire être antérieurs, au vu de leurs caractéristiques architecturales, de l’analyse des parcelles anciennes et de l’histoire des immeubles auxquels ils sont liés. Parmi les six autres identifiés, deux sont certainement postérieurs à l’établissement de ce cadastre. Le premier, à Saint-Cyprien (PM10), dont seule subsiste la niche et qui figure sur un plan de 187884, a été construit au début du XIXe siècle, avant l’établissement du cadastre napoléonien qui montre la division en deux de l’unique parcelle présente sur le Grandvoinet. Le deuxième se trouve à Saint-Étienne (PM9), sur la limite parcellaire entre deux immeubles datés par les permis de voiries de 1869 et 1874 et dont le conduit a été vu dans une cave du XIXe siècle85. Un troisième est difficilement datable (PM4, fig. 24). Il s’agit du puits sans doute double, se situant sur la limite d’une grande parcelle visible sur le cadastre Grandvoinet, divisée en deux sur le cadastre napoléonien. Il peut avoir été construit au début du XIXe siècle, lorsque la parcelle sur laquelle il se trouve a été partagée ou bien remonter à la seconde moitié du XVIIIe siècle, avec des usages distincts sur une même parcelle (cf. supra).

Fig. 24

Fig. 24

Toulouse (Haute-Garonne), puits double mitoyen (?) dans un immeuble du quartier Saint-Sernin (PM4).

L. Krispin © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie

59Les trois autres puits mitoyens observés paraissent en revanche plus anciens que le XIXe siècle (PM2, PM6 fig. 10, PM7), inscrits sur des limites de parcelles déjà en place sur le cadastre Grandvoinet. On peut alors se demander s’il s’agit d’un oubli sur les plans et dans les matrices, si ces puits étaient déjà hors d’usage à l’époque de la confection du cadastre ou bien s’ils n’étaient plus l’objet d’un partage entre plusieurs co-propriétaires.

Localisation des puits repérés dans la ville

60Peu de puits mitoyens ont été repérés dans le SPR et contrairement à ce qui est dessiné sur les plans du cadastre Grandvoinet, ce sont dans les quartiers de Saint-Étienne et de la Dalbade qu’a été vue la majeure partie des puits (respectivement 27 % et 21 %). Dans ces secteurs du centre ancien, lieu où se concentrent les grandes propriétés toulousaines, la constance du parcellaire, de même que la conservation des cours dans lesquelles se trouvent majoritairement les puits, pourraient expliquer l’inversion de la proportion, en gardant néanmoins à l’esprit les opportunités de visites. Le faible nombre de puits dans le quartier du Capitole (à peine 13 % du total des puits repérés sur les 28 % du total des puits représentés sur le Grandvoinet) pourrait de la même façon s’expliquer par les nombreux bouleversements de ce quartier au cours des XIXe et XXe siècles (percement des rues d’Alsace-Lorraine et de Metz, disparition de nombreux îlots autour de la place Saint-Georges). La densification des cours au XIXe siècle entraînant également la disparition des puits.

61En ce qui concerne les puits mitoyens, on peut penser que l’usage des puits suit l’évolution du parcellaire : d’abord réservé à une seule parcelle, ils deviennent d’usage commun lorsqu’elle est divisée. La forme de la parcelle s’adapterait alors en créant une excroissance permettant l’accès au puits devenu mitoyen, comme c’est sans doute le cas pour celui de l’hôtel de Caulet, qui semble correspondre au puits mitoyen inscrit sur la limite de la parcelle 331 du cadastre Grandvoinet, formant là une protubérance, et de la parcelle 32886.

62À l’instar des puits représentés sur le cadastre Grandvoinet, les puits vus dans le SPR se situent majoritairement dans un espace non bâti (72 %). La cour est donc le lieu privilégié de l’emplacement des puits dans la ville, ou dans tous les cas, là où ils ont été le mieux conservés, parfois remplacés par une borne-fontaine ou bien transformés en jardinières, conservant dans ce cas-là leur rôle d’ornement de la cour.

Caractéristiques architecturales des puits du centre ancien

  • 87 Sur les 78 puits et vestiges de puits recensés, 24 présentaient un fond d’eau.

63Dans le cadre du recensement du site patrimonial remarquable de Toulouse, peu de puits conservés en élévation87, ont pu être observés. Ce sont majoritairement des vestiges qui ont été identifiés telles des arcades inscrites dans des murs évoquant un puits mitoyen et devenues de simples niches ; des conduits maçonnés traversant les caves ; des puits arasés au niveau du sol fermés par une dalle ou une grille ; des puits transformés en fontaine à bras ayant entraîné un démontage du mur de margelle ; des puits comblés dont les cuves servent aujourd’hui de jardinières...

64Toutefois, l’étude de cet ensemble disparate, découvert au fil des visites, a permis de poser les bases d’une analyse architecturale et stylistique des puits domestiques situés dans le centre ancien.

  • 88 ALEXANDRE-BIDON, 1992 ; Différents service d’Inventaire ont mis également en ligne leurs fiches Mér (...)

65Bien que figures courantes des paysages, les puits ont été encore peu étudiés. Les analyses existantes établissent des typologies essentiellement sur les différents systèmes de puisages88. Mais pour Toulouse, établir une typologie uniquement sur ces mécanismes serait trop restrictif car peu ont été préservés. D’autres éléments ont donc été pris en compte pour caractériser le corpus toulousain : la forme des murs de margelle (ronde, polygonale, rectangulaire, semi-circulaire et/ou associé à une niche), les matériaux mis en œuvre pour leur édification (pierre, brique et pierre, métal) et le décor porté. Des mesures ont pu être relevées sur environ un tiers des puits ayant conservé leur mur de margelle permettant de préciser certaines constantes.

Tirer l’eau : une histoire de tambour et de poulie

  • 89 Certains puits n’ont conservé qu’un élément de support permettant toutefois de savoir quel était le (...)
  • 90 Un puits possède les deux systèmes sur la même structure.

66Vingt-et-un systèmes de puisage, plus ou moins complets, ont été comptabilisés89. Ils se répartissent en deux grands types : 76 % comportent un tambour enrouleur et 24 % sont associés à une poulie90. Ces superstructures sont essentiellement en ferronnerie. Par ailleurs, cinq pompes à bras ont été également vues mais n’ont pas été prises en compte car elles sont venues remplacer le puisage traditionnel, entraînant l’arasement des margelles et la fermeture des puits.

Le tambour enrouleur

67Dans cette typologie, quatre puits inscrits dans une niche possèdent un système simplifié de tambour enrouleur : le rouleau enfilé sur une tige métallique fixée dans les murs latéraux est assemblé en planchettes de bois. Il est complété de chaque côté par des roues de manœuvre à quatre branches incurvées, également en bois, servant de poignées (fig. 25).

Fig. 25

Fig. 25

Toulouse (Haute-Garonne), tambour enrouleur en bois d’un immeuble dans le quartier de la Dalbade

A. Playe © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie

  • 91 Deux exemples sur consoles et deux sur crochets ont été vus.
  • 92 La taille de la roue est, sans nul doute, liée au diamètre du puits et à la taille du seau c’est-à- (...)

68Pour les onze autres exemples, le rouleau composant l’axe horizontal est en ferronnerie. Il est soit assemblé sur deux montants verticaux en fer forgé se terminant en trépieds scellés sur la margelle en pierre, soit il repose sur des crochets ou consoles en fer forgé fixés au mur91. Le tambour sur lequel s’enroule la corde est alors actionné par une roue dont la taille varie (entre 44 cm et 114 cm de diamètre)92 selon la grandeur de l’édicule.

69Certaines structures portent les traces d’une mise en œuvre qui pourrait être rattachée aux XVIIe et/ou XVIIIe siècles. En effet, à l’hôtel Marvéjol (fig. 26), les consoles supportant le tambour, qui est pour sa part en acier, sont ornées de volutes enroulées sur gabarit à chaud et maintenues sur les fers carrés par des colliers. D’autres (fig. 27) présentent des fers aux bordures et aux épaisseurs irrégulières ainsi que des marques de corroyage caractéristiques de pièces forgées. Des rivets à têtes martelées réalisant l’assemblage de certaines pièces sont visibles sur la superstructure d’un puits du quartier du Capitole (fig. 28). Signes que ces structures étaient entretenues et modernisées, trois puits possèdent des pièces en fer forgé associées à d’autres en acier : deux sont équipés d’une roue et un tambour en acier usiné reposant sur des supports en fer forgé et le dernier a une roue en acier montée sur une structure en fer forgé.

Fig. 26

Fig. 26

Toulouse (Haute-Garonne), tambour enrouleur en fer forgé de l’hôtel Marvéjol dans le quartier de la Dalbade

L.-E. Friquart © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie

Fig. 27

Fig. 27

Toulouse (Haute-Garonne), tambour enrouleur en fer forgé d’un hôtel particulier dans le quartier Saint-Étienne

L.-E. Friquart © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie

Fig. 28

Fig. 28

Toulouse (Haute-Garonne), tambour enrouleur en fer forgé d’un immeuble dans le quartier Capitole

L.-E. Friquart © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie

70Ce système à tambour était lié à un troisième type de superstructure : celle-ci prenait la forme d’un baldaquin qui surmontait le puits. Ces structures étaient propices au développement d’ornements autour du couronnement.

  • 93 Peuvent être cités : César Daly, le Baron Desazars de Montgailhard, Jules Chalande : voir Bibliogra (...)

71Les plus belles de ces armatures en fer ornant les puits toulousains dès l’époque médiévale ont été relevées et décrites par des érudits du XIXe siècle et du début du XXe siècle93 et sont ainsi connus de nos jours par des photographies anciennes ou des dessins, notamment ceux de Ferdinand Mazzoli. L’une des plus admirées est celle dite « au pélican » (fig. 29) qui se situait dans un hôtel particulier de la rue Peyras et qui fait déplorer la perte de ces ouvrages d’art. Seule celle qui surmontait le puits du Logis de l’Écu situé dans une des cours du Capitole (fig. 30) a été préservée. Déplacé, à la fin du XIXe siècle lors des grands travaux de reconstruction du Capitole, ce puits a été réédifié au jardin des Plantes puis devant le musée Saint-Raymond. L’édicule a été de nouveau démonté à la fin des années 1990 et son baldaquin a été déposé dans les réserves du musée Paul-Dupuy.

Fig. 29

Fig. 29

Toulouse (Haute-Garonne), Puits rue Peyras (1863) dit « au pélican », extrait de la Revue Générale de l’Architecture et des Travaux Publics, année 1863, volume XXI, planche no 1, dirigé par M. César Daly, architecte.

J. Huguenet, P. Faure ; imprimerie Lamoureux © Mairie de Toulouse, Archives municipales, 45Fi484

Fig. 30

Fig. 30

Toulouse (Haute-Garonne), square du Général-Charles-de-Gaulle, anciennement cour du donjon du Capitole. Puits du Logis de l’Écu dans la cour (années 1870)

© Mairie de Toulouse, Archives municipales, 51Fi1630

La poulie

  • 94 AC Toulouse : CC2587 (1606-1607) pièces 105-106 : paiement à Henry Guenetret, maître fondeur, de 8  (...)

72La poulie semble avoir été également un système couramment utilisé. Elle est visible sur des représentations anciennes comme celle du dessinateur Mazzoli qui garde le souvenir d’un puits rue de la Pomme où une grosse poulie est suspendue à une potence ornée d’un fleuron (fig. 31). D’autre part, des documents d’archives évoquant la gestion des puits publics par la ville relatent à plusieurs reprises l’achat de poulies pour le puisage94. En effet, ce système, très ancien, était moins onéreux à fabriquer que le tambour manœuvré par une roue où le travail du ferronnier est plus complexe et la quantité de fer nécessaire plus importante.

Fig. 31

Fig. 31

Toulouse (Haute-Garonne), « Puits en fer. Maison Laurens. Rue de la Pomme. Toulouse » ; reproduction d’un dessin de Mazzoli

© Mairie de Toulouse, Archives municipales, 51Fi1445

  • 95 Ce remontage semble ancien car il figure déjà ainsi sur une photo de 1908. Toutefois, la margelle g (...)

73Sur les cinq vestiges encore en place, la poulie semble être le système de puisage d’origine pour trois édicules. En effet, un puits conserve au sommet de la niche le couronnant, un mufle de lion sculpté – à l’aplomb du conduit du puits – tenant dans sa gueule l’axe fixe en fer sur lequel venait se fixer la roue à gorge de la poulie. Sur un autre puits à niche, la poulie s’ancre dans le mur contre lequel s’appuie l’édicule (fig. 32). Un troisième exemple présente quant à lui une structure métallique à trois montants s’élançant depuis la margelle et se rejoignant à leur sommet, duquel pend la poulie. Ce dernier système ne semble pas être celui d’origine du puits ou a été déplacé car son emplacement actuel gêne l’utilisation des repose-seaux et la margelle conserve les traces d’un autre emplacement (infra, fig. 36)95.

Fig. 32

Fig. 32

Toulouse (Haute-Garonne), poulie fichée dans la niche d’un puits d’un hôtel particulier dans le quartier Saint-Étienne

S. Fradier © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie

  • 96 Puits encadré par deux montants verticaux maintenant une barre horizontale sur laquelle est suspend (...)
  • 97 Petit et grands puits de Carcassonne mais très présents aussi dans le Grand est, en Bourgogne ou en (...)
  • 98 AC Toulouse : 26Fi147 reproduction photographique d’Eugène Delon de la fin du XIXe siècle d’une vue (...)
  • 99 AC Toulouse : 47Fi236 : Ancien puits dans le jardin du cloître, photographie de Paul Sergent de 195 (...)
  • 100 César Daly évoque cette structure dans un article de la Revue générale de l’architecture et des tra (...)

74Le système à linteau96 supportant une poulie, très courant dans de nombreuses régions97, ne paraît pas avoir été utilisé à Toulouse même s’il figure sur une vue cavalière du XVIIe siècle pour le puits du couvent des Augustins98. Il semble que dans ce cas il s’agisse plutôt d’une représentation symbolique de puits plus que d’une reproduction du puits existant. D’ailleurs ne sont visibles ni poulie ni tambour. Jusque dans le troisième quart du XXe siècle comme le montre une photographie de 195299, le système de puisage qui coiffait le puits du musée des Augustins était métallique. Son style rappelle les nombreux exemples toulousains en ferronnerie aujourd’hui disparus : deux montants métalliques traités comme des balustres feuillagés se rejoignent pour former un arc brisé dont le sommet s’épanouit en fleuron stylisé. Des vestiges de crochet évoquent la présence d’un tambour enrouleur pour puiser l’eau (fig. 33). Toutefois, il s’agissait d’un remontage d’un élément toulousain réalisé dans les années 1860 dont la provenance était déjà à l’époque inconnue100.

Fig. 33

Fig. 33

Toulouse (Haute-Garonne), cloître des Augustins, ancien puits du jardin du cloître, ferronnerie sur le puits condamné, orné de pots (1952)

P. Sergent dit Sinclair © Mairie de Toulouse, Archives municipales, 47Fi236

75Le grand nombre de ces systèmes en ferronnerie, dont une majorité de superstructures à tambour et roue, pourrait s’expliquer par la présence d’importantes mines de fer et de forges de qualité dans les Pyrénées et notamment dans la vallée de l’Ariège. Déjà au XVIIIe siècle Picot de la Pérouse dans son traité sur les mines de fer et les forges du comté de Foix101 mentionnait la bonne réputation, le savoir-faire et la grande production de ces différents lieux102.

  • 103 ECLACHE, 2006, p. 295-302 glossaire : matras est employé au XVIIe siècle pour désigner une barre de (...)

76Dans les archives anciennes de la ville (pièces à l’appui des comptes et la série DD traitant de la gestion des puits publics), le mot « poulie » est employé à plusieurs reprises alors qu’aucune occurrence du terme « tambour » n’apparaît. En effet, ce système plus complexe composé d’assemblage de pièces variées a pu être désigné de différentes façons selon les époques. Les termes de « matras103 », « barres traversières », « barres de fer », « piédroits de fer à trois pieds », présents dans plusieurs textes, pourraient faire référence à tout ou partie de cette superstructure.

77Un autre terme « carrelles » ou « carrele » pose question104. En effet il se rapproche du mot occitan « carrèla » qui peut signifier « poulie ». Dans ce cas, est-ce que ces deux termes étaient employés indifféremment ou carelle désignait autre chose comme une barre métallique de section carrée ?

Le balancier

  • 105 Planche gravée issue du Monasticon Gallicanum de Dom Germain, XVIIe siècle réédité en 1870. Vue 59 (...)
  • 106 AC Toulouse : 26Fi176, 1855.
  • 107 CHALANDE, 1919.

78Aucun puits à balancier n’a été rencontré dans le centre ancien de Toulouse lors de ce recensement. Néanmoins, différents documents d’archives montrent que ce système était également utilisé couramment car très facile à mettre en pratique et peu coûteux. Une vue du XVIIe siècle du couvent de la Daurade présente un puisage par perche dans ses jardins en bordure de Garonne105. Pareillement, sur un cliché daté de 1855, sont visibles deux balanciers dans un jardin près de la basilique Saint-Sernin106. De plus, le toponyme Perchepinte désignant une rue et une place du quartier Saint-Étienne fait référence, selon Jules Chalande, à un ancien puits public surmonté d’une perche de puisage peinte107.

79La disparition de ce type de dispositif peut s’expliquer par la densification du centre ancien, notamment après la Révolution au moment de la suppression des grands domaines religieux intra-muros. En effet nécessitant de la place, il est peu commode en cœur de ville.

Construire les puits

Des maçonneries de pierre et de brique

  • 108 Le diamètre intérieur des conduits s’échelonne de 52 cm pour le plus étroit jusqu’à 100 cm pour le (...)

80Quarante-quatre conduits de puits ont pu être observés - enterrés ou traversant les caves108. Tous sont maçonnés en brique. Ils sont majoritairement de forme circulaire. Cependant des conduits rectangulaires ou carrés ne sont pas non plus exceptionnels et représentent 18 % des aménagements. Un seul puits a conservé sa forme hexagonale sur l’ensemble de son bâti (conduit et margelle).

  • 109 Des puits ayant un mur de margelle rectangulaire ou polygonal peuvent avoir un conduit enterré circ (...)

81En ce qui concerne la partie en élévation constituant un garde-corps, la forme circulaire est également majoritaire. Sur les 54 murs de margelle observés, elle se retrouve dans 48 % des cas. Les formes rectangulaires et polygonales sont, quant à elles, respectivement présentes sur 37 % et 15 % des édicules109.

82Quatre types de mises en œuvre ont été relevés pour ces murs de margelles : mur en brique avec margelle en pierre, mur entièrement en brique, mur entièrement en pierre et garde-corps en ferronnerie.

  • 110 Concerne 32 puits sur 54 puits dont le mur de margelle a été conservé. La mise en œuvre de quatre p (...)
  • 111 Treize mesures de margelle ont pu être réalisées. Seuls les puits des Jacobins et des Augustins ref (...)
  • 112 AC Toulouse : CC2675 (1662) pièce 210.
  • 113 Cinq autres puits ont un mur de margelle entièrement en brique mais il s’agit dans ces cas-là de re (...)

83La mise en œuvre la plus commune est celle d’un mur en brique couronné d’une margelle en pierre (59 % des cas)110 (fig. 34). La pierre de margelle formant un rebord de 20 à 30 cm de largeur111 est rarement d’un seul tenant. Elle se compose de deux à quatre blocs liés entre eux par des agrafes en fer. Cette technique est confirmée par des pièces à l’appui des comptes relatant des travaux effectués sur des puits publics au XVIIe siècle et qui précisent que les pierres sont cramponnées : « crampons de fer fondu aux accoudoirs112 ». La pierre utilisée est essentiellement du calcaire. Néanmoins, quelques pièces en grès, qui sont souvent plus détériorées, ont été également relevées. Le mur de margelle maçonné entièrement en brique n’a été rencontré que peu de fois et ne concerne que deux puits anciens113 (fig. 35).

Fig. 34

Fig. 34

Toulouse (Haute-Garonne), puits avec un mur en brique couronné d’une margelle en pierre d’un immeuble dans le quartier de la Daurade

S. Fradier © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie

Fig. 35

Fig. 35

Toulouse (Haute-Garonne), puits avec un mur et une margelle en brique dans un immeuble du quartier de la Daurade

A. Playe © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie

84Concernant la catégorie des murs de margelle entièrement en pierre, dix puits ont été recensés. Dans cet ensemble, un ouvrage est particulièrement exceptionnel car il présente une cuve monolithique en calcaire avec reposoirs (fig. 36). Il s’agit du puits lié à l’ancien hôtel particulier Dahus datant des années 1460/1470. De cet ouvrage n’a été conservée que la cuve qui, déplacée, agrémente aujourd’hui un parterre de fleurs et d’arbustes. D’un seul tenant, le bloc de calcaire de 1 m de diamètre a été évidé en son centre sur 60 cm. La cuve semble aujourd’hui partiellement enterrée, ne se développant plus que sur 60 cm de haut.

Fig. 36

Fig. 36

Toulouse (Haute-Garonne), puits de l’hôtel Dahus à la cuve monolithique avec reposoirs dans le quartier Saint-Étienne

© Toulousains de Toulouse, Musée du Vieux Toulouse, boîte 175

  • 114 Déplacé avec son système de puisage dans la cour par les propriétaires à la fin du XXe siècle, il s (...)

85Neuf autres puits avec des murs de margelle en pierre ont pu être identifiés lors du recensement. Ils sont constitués de blocs taillés, appareillés et assisés. Un seul puits, qui se situait originellement dans le sous-sol semi-enterré d’un hôtel particulier accueillant alors la cuisine114, se différencie par l’assemblage de deux blocs en pierre hexagonaux évidés et posés l’un sur l’autre (supra, fig. 11).

86Il est à souligner que l’utilisation de la pierre pour les murs de margelle fait de ces puits des ouvrages de qualité par le coût élevé du matériau mais également par leur mise en œuvre et leurs ornements. En effet, ces ouvrages sortent de l’ordinaire soit par leur forme polygonale, soit par la présence de moulures au niveau de la margelle ou, pour les plus beaux, par l’aménagement d’une niche architecturée avec voûte en cul-de-four et ornements sculptés.

  • 115 Musée Carnavalet : dessin de Chauvet ou de Manesse (D.12492, D.4130) ou une photographie d’Eugène A (...)

87Un dernier ouvrage se singularise par une rambarde entièrement en ferronnerie (fig. 37). Le conduit arrivant au ras du sol a été protégé par un garde-corps en fer forgé fait d’un simple barreaudage. Néanmoins, cet aménagement, même s’il est le seul rencontré sur Toulouse, ne semble pas inhabituel. En effet, il est visible sur plusieurs illustrations conservées dans les collections du musée Carnavalet évoquant des puits parisiens115.

Fig. 37

Fig. 37

Toulouse (Haute-Garonne), puits protégé par un garde-corps en fer forgé dans un immeuble du quartier Capitole

L.-E. Friquart © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie

  • 116 AC Toulouse : 1O23/1.

88Les puits encore en eau sont actuellement clos le plus souvent par une grille en ferronnerie ou une plaque métallique pour éviter tout risque de chute. De telles mesures étaient également appliquées auparavant comme le montre un puits à niche qui a conservé son ancien système de fermeture : une plaque métallique, ornée d’une fleur de lys, fixée sur la margelle par des gonds. Un anneau permet de la lever et de la faire pivoter sur la pierre de margelle (supra, fig. 32). Cet aménagement laisse supposer qu’une fois ouverte, elle pouvait également servir de repose-seau. Dans un rapport concernant un puits à remettre en état, l’architecte Jacques-Pascal Virebent dresse la liste des tâches à effectuer dont celle « de refaire en bois de chêne de 16 lignes d’épaisseur la fermeture du puits, de réparer les ferrures et d’y ajouter celles qui manquent, de peindre en fin la ditte fermeture en couleur à l’huile à trois couches116 ».

Le décor des puits

89Certains puits se distinguent par la qualité de leur mise en œuvre et la présence de décor sculpté.

  • 117 Sur ce puits le système de puisage n’est pas d’origine ou a été déplacé.

90Le puits exceptionnel de l’hôtel Dahus117 (supra, fig. 36), avec sa cuve monolithique, possède deux visages sculptés en relief qui viennent épaissir la margelle aux deux endroits servant de repose-seau. Ces figures, aujourd’hui très abîmées, sont difficilement identifiables. Une photographie ancienne permet cependant d’évoquer une tête de femme portant voile et guimpe dont le style serait à rapprocher de la fin du XVe siècle.

  • 118 Puits transformé en fontaine avec pompe à bras et inscrit au titre des monuments historiques par ar (...)

91Six autres puits se distinguent par une niche architecturée avec une voûte en cul-de-four dont certaines sont particulièrement soignées. L’un, inscrit au titre des monuments historiques et daté de la 1re moitié du XVIIe siècle, est édifié en brique et pierre118. Se développant contre un mur, il forme une niche flanquée de pilastres en gaine à chapiteaux ioniques qui supportent un entablement orné de rinceaux et d’une table en son centre. Un fronton curviligne interrompu par un vase fleuri couronne l’ensemble. La niche, à assises alternées briques et pierres, possède une voûte en cul-de-four soulignée par une imposte moulurée et une coquille (fig. 38 et fig. 39). Un mufle de lion tient dans sa gueule le support d’une poulie aujourd’hui disparue.

Fig. 38

Fig. 38

Toulouse (Haute-Garonne), puits protégé au titre des monuments historiques de la première moitié du XVIIe siècle dans un hôtel particulier rue Maletache du quartier Saint-Étienne

L.-E. Friquart © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie

Fig. 39

Fig. 39

Toulouse (Haute-Garonne), puits dans la cour d’un hôtel rue Maletache, tiré de César Daly, Motifs historiques d’architecture et de sculpture d’ornement, tome 1, Paris : Ducher et Cie, 1869, style Louis XIII, pl. 19

© Bibliothèque de l’INHA, collections Jacques Doucet, NUM FOL KO 58 (1) ; https://bibliotheque-numerique.inha.fr/​idurl/​1/​58862

92Deux autres, même s’ils possèdent une mise en œuvre plus modeste, se composent également d’une niche bâtie en brique avec une voûte en cul-de-four dont la stéréotomie évoque un motif de coquille. Au-dessus, deux cordons moulurés suivant l’arc en plein-cintre de la niche sont réunis par une console sculptée. Enfin, une corniche à denticules couronne l’élévation (supra, fig. 9).

  • 119 AC Toulouse : DD332, courrier daté de 1604 signé par Georges de Caulet demandant aux Capitouls le c (...)
  • 120 Le puits est acheté par le grand collectionneur d’art Maurice Fenaille qui en a fait don au musée q (...)

93L’architecture soignée de ces puits montre que ces édicules pouvaient participer, au même titre qu’une baie ou un portail, au décor général des cours et des bâtiments. Parfois, ils permettaient aux commanditaires, grâce à la sculpture des supports, d’afficher leur rang en y faisant apposer leurs armes. Le puits de l’ancien hôtel du conseiller au parlement, Georges de Caulet, datant des premières années du XVIIe siècle119, en est un bel exemple (fig. 40). Cet édicule, démonté au moment de la démolition de l’hôtel lors du réalignement de la rue en 1903, est aujourd’hui exposé au musée Fenaille de Rodez120. Exceptionnel par sa qualité, il propose un modèle inhabituel de mise œuvre pour ce type d’édicule. Entièrement en pierre, il est paré d’éléments sculptés d’une grande finesse. Son mur de margelle présentant un profil en balustre se développe en demi-cercle. Au-dessus, des consoles feuillagées à triglyphe et gouttes avec chute de feuilles à deux bouquets supportent l’entablement orné d’une pointe de diamant très saillante et de fleurons. Couronnant l’ensemble, le blason des Caulet, bûché à la Révolution, est accosté par deux cornes d’abondance ajourées.

Fig. 40

Fig. 40

Toulouse (Haute-Garonne), puits renaissance ornant la cour d’un immeuble de la rue du Musée démoli en 1902, à l’emplacement de la rue Antonin-Mercié

© Mairie de Toulouse, Archives municipales, 16Fi41/6

Essai de datation et particularisme local

94Proposer des datations pour ces édicules disparates rencontrés au gré des visites ne peut se faire, bien sûr, sans les relier aux édifices auxquels ils appartiennent.

  • 121 La région Grand Est présente plusieurs exemples de ce type de puits monolithe en grès avec repose-s (...)

95En ce qui concerne le puits monolithe de l’hôtel Dahus, il pourrait, d’après son décor, être lié à la première campagne de construction de l’hôtel entre 1460 et 1470. Sa margelle avec repose-seaux, qui est un type courant dans l’est de la France, est ici exceptionnelle dans le contexte toulousain. Même à Cordes, qui a conservé un certain nombre de puits médiévaux, aucun édicule ne présente ce type de configuration121. Son originalité amène à se questionner sur un éventuel remploi.

  • 122 ECLACHE, 2006, p. 201-208 : Maison Alméras, 2 rue de la Fonderie bail à besogne de 1622 : « faira u (...)

96Dans d’autres cas, c’est le langage architectural et le répertoire ornemental qui servent de marqueurs chronologiques. Par exemple, les puits qui présentent une margelle en pierre surmontée d’une niche avec voûte en cul-de-four peuvent tous être rattachés au XVIIe siècle ; ce que vient d’ailleurs confirmer un bail à besogne de l’époque où est spécifié que le puits sera « garny le dessus de pierre en rond et couvert le dessus de tuile en voulte122 ».

97Par ailleurs, il ressort de cet état des lieux réalisé sur ces puits du centre ancien, un particularisme. En effet, le tambour enrouleur entièrement façonné en fer forgé semble être une caractéristique locale. Ailleurs, les systèmes de puisage les plus couramment rencontrés sont soit la poulie fixée sur une potence, un système à linteau ou une structure métallique en baldaquin123, soit le rouleau fixé sur trépieds. Dans ce cas-là, le tambour est fait d’un rondin de bois taillé dans la masse ou fait de planchettes.

98Pour avoir une meilleure connaissance de ces édicules, cette première analyse des données récoltées pourrait être approfondie notamment par une étude systématique des textes d’archives, des techniques de mise en œuvre et des lieux dont ils dépendent.

Conclusion

99Ce tour d’horizon des puits privés du centre ancien de Toulouse ne s’appuie pas sur une enquête thématique spécifique, mais sur un corpus établi au détour d’une étude à vocation réglementaire : l’élaboration d’un PSMV, avec ses opportunités de visites et le hasard de leur complétude. Néanmoins, l’analyse des 78 puits recensés dans le périmètre du Site patrimonial remarquable permet de dresser un premier état des lieux.

  • 124 Soit seulement 1,5 à 2,5 % des parcelles visitées.

100Tout d’abord, ce chiffre, pourtant satisfaisant, ne représente que 4 à 6 % du total des parcelles du centre ancien124 et reste loin des 163 puits représentés sur le cadastre Grandvoinet. De plus, à quelques exceptions près, ces derniers ne correspondent pas à ceux vus sur le terrain, sans doute parce que ce cadastre ne s’intéresse qu’aux puits mitoyens ou sur lesquels il existait une servitude. Or, l’enquête de 2018-2021 a permis d’en recenser d’autres très certainement déjà en place à la fin du XVIIIe siècle, mais probablement réservés à une unique adresse et non concernés par ce document fiscal. Ces puits isolés non cadastrés, bien que révélateurs d’un certain confort (et donc de ressources matérielles) se retrouvent dans des immeubles parfois relativement courants, sans être très modestes. Il faut cependant reconnaître que, sans surprise, ce sont dans les établissements religieux ou les hôtels particuliers que subsistent les exemples les plus remarquables – quand ils n’ont pas été détruits, vendus ou déplacés, tel celui de l’hôtel Caulet.

101Ce corpus permet par ailleurs d’enrichir la connaissance sur les modes de construction et les techniques de puisage de ces accès privés à l’eau, à défaut de pouvoir établir une typologie stricte du fait de leur état de conservation. En effet, les puits observés sont souvent arasés, transformés en jardinière, voire déplacés ou à peine identifiables sur la foi des vestiges de leur niche dans un mur ou de leur conduit dans la cave. Hormis ceux présentant un décor caractéristique d’une époque (particulièrement des XVIIe et XVIIIe siècles), seul le contexte architectural permet de les dater, bien qu’il soit délicat d’affirmer que leur édicule est contemporain de leur creusement. D’ailleurs, aucun puits n’est assurément médiéval ; seul celui de l’hôtel Dahus pourrait remonter au XVe siècle, mais son type monolithe et son déplacement au début du XXe siècle amènent à être prudents quant à son authenticité. En effet, à cette exception près, les puits sont presque exclusivement maçonnés et, en pays toulousain, l’usage très majoritaire de la brique est une évidence. L’emploi du calcaire ou du grès révèle ainsi le statut du commanditaire qui affiche sa capacité à importer ce matériau exogène. Utilisée seule ou en alternance avec la brique, la pierre déploie alors une ornementation raffinée, participant pleinement à la mise en scène de la cour. Le système de puisage semble également être un élément de distinction, mais il est rarement préservé (21 cas sur 78). Si certains tambours en bois sont conservés, plusieurs aménagements ne sont connus que par l’iconographie, tels les perches à contrepoids ou les baldaquins en fer forgé. Probablement réservés à une élite, ces derniers faisaient appel à une matière première et un savoir-faire particuliers. De même, plus onéreux, le tambour à roue en fer forgé a été plus fréquemment observé que la poulie, pourtant très présente dans les sources. Ce constat pourrait ainsi révéler un particularisme local.

  • 125 VERRIER, 2015, p. 365. Le constat est cependant fait pour la période protohistorique et en périphér (...)
  • 126 BACCRABÈRE, 1984, p. 120 ; OLLIVIER, 2016, p. 299-303 et 319-320 ; une dizaine de puits creusés à d (...)
  • 127 TAILLEFER, 2014, p. 177-181. L’auteur remarque que l’eau des puits toulousains est polluée aux XVII(...)

102Enfin, rares sont les puits toujours en eau et l’enquête n’en a pas identifiés qui soient encore utilisés. L’analyse du bassin hydrologique de la ville, confrontée aux données de l’archéologie, permet en outre de supposer que leur creusement traversait la grave pour créer un réservoir dans le substrat marneux où se concentraient les eaux troubles125. Dans la ville close, plusieurs parcelles fouillées ont montré une abondance de puits (ou de forages atteignant la grave et interprétés comme tels) creusés en chapelets126, laissant supposer un abandon rapide de ces structures, aux eaux probablement souillées par la proximité de fosses dépotoirs et de latrines127. Une étude plus attentive de ces témoignages archéologiques serait donc à mener afin de mieux saisir les modes de captage des eaux souterraines. Ces utilisations supposées éphémères illustrent la nécessité de puiser des eaux plus saines, notamment par la mise en place de filtrage de l’eau de la Garonne, envisagée au moins depuis la fin de l’époque moderne.

  • 128 PRADAILHÉ-GALABRUN, 1988, p. 353-354. L’auteure remarque que les parisiens donnent volontiers leur (...)
  • 129 BRERETON, 1994. Rédigé au XIVe siècle, Le Ménagier de Paris regorge de recettes laissant comprendre (...)
  • 130 BONNEFONS, 1655, p. 150. L’auteur précise que tous les pois secs ne se cuisent pas avec la même eau (...)

103Au-delà des questions de servitude et de typologie, cette première enquête amène donc à s’interroger sur l’usage de ces eaux puisées qui n’étaient pas forcément propres à la consommation. Sous l’Ancien Régime, il semble que l’eau potable provient des sources de Guilhémery et surtout de la terrasse de Lardenne et de Purpan. Les fontaines demeurent cependant rares, la fontaine du Griffoul, devant la cathédrale Saint-Étienne étant la seule intra-muros au XVIe siècle. Comme aujourd’hui, l’eau domestique ne servait pas seulement à la boisson : elle était utile au ménage, au lavage, plus marginalement à la lessive128 et probablement aussi à la lutte contre les incendies. Outre les questions d’hygiène et de sécurité, l’eau est bien entendu indispensable à la cuisine qui en consomme de grandes quantités. Elle sert non seulement pour laver les aliments, mais aussi pour dessaler les viandes, préparer les bouillons ou encore cuire les denrées dans une ou plusieurs eaux129. L’approvisionnement en eau et son stockage à l’intérieur de la maison devaient donc représenter des préoccupations majeures de la vie courante, mais il est difficile de savoir si cette eau provenait exclusivement du puits130 : les sources étaient probablement diversifiées.

104Resté au bord de la margelle, ce premier bilan n’est qu’un point de départ. Une vaste recherche reste en effet à mener, non seulement en complétant l’enquête de terrain et en explorant d’un nouveau regard les fonds d’archives, publics comme privés, mais aussi en mettant à profit les données récentes issues de l’archéologie.

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Notes

1 La ville de Toulouse s’est dotée en 1986 d’un Secteur sauvegardé, devenu SPR en 2016 dont le PSMV devant s’appliquer sur le périmètre proposé en 1999 n’avait pas été validé.

2 CATALO, 2010, p. 200-204.

3 Cet article est le résultat d’une collaboration entre les agents des cellules Inventaire et Archéologie de la Direction du Patrimoine, guidés dans leur travail par le concours érudit de chercheurs appartenant à la Métropole ou à d’autres structures publiques comme privées. Nous tenons particulièrement à remercier Christophe Calmés (cellule Archéologie, Toulouse Métropole), Sylvie Campech (Les Causeries Culinaires), Marc Commelongue (cellule Archéologie, Toulouse Métropole), Sophie Fradier (ENSA Toulouse), Géraud de Lavedan (Archives Municipales – Ville de Toulouse), Bastien Lefèbvre (Service régional de l’archéologie, DRAC Occitanie), Xavier Lhermite (EVEHA) et Amaury Playe (cellule Inventaire, Toulouse Métropole).

4 Certains d’entre eux ont cependant été cartographiés, quand leur emplacement était connu.

5 Au nord du périmètre, en rive droite de la Garonne, la section sud-ouest du quartier d’Arnaud-Bernard (à l’emplacement de la faculté de droit et de la nouvelle école d’économie) et à l’extrémité sud-ouest de la ville, la partie méridionale du quartier de Saint-Cyprien, sur la rive gauche.

6 Leur existence est suggérée par un vestige, un témoignage écrit ou oral, mais il n’a pas été possible de confirmer formellement leur présence.

7 SUNYACH, 1984.

8 HUBSCHMAN, 1975b, 1975c, 2000 ; ICOLE et RIEUCAU 1982.

9 ARRAMOND, 2007.

10 MANDOUL, 1898, p. 45.

11 CAVAILLÉ, 1965a, 1965b.

12 PAILLER, 2002 ; voir aussi le site UrbanHist.

13 CATALO, 1996 ; FILIPPO (de), 1997.

14 MILHAU, 1977.

15 ARRAMOND, 2007.

16 PARIZEAU-PHILION, 2018.

17 BOUROULLEC, 2004.

18 BOURRELEC, 2004.

19 BRGM.

20 BOURRELEC, 2004.

21 BOURRELEC, 2004.

22 BOURRELEC, 2004.

23 MANDOUL, 1898, p. 29.

24 BOURRELEC, 2004.

25 BOURRELEC, 2004.

26 BOURRELEC, 2004.

27 MANDOUL, 1898, p. 57.

28 VERRIER, 2015.

29 VERRIER, 2016.

30 VERRIER, 2015, p. 365.

31 VERRIER., 2015, p. 371.

32 CATEL, 1633.

33 LABROUSSE, 1968 ; PISANI, 2015.

34 MANDOUL, 1898, p. 44.

35 MANDOUL, 1898, p. 52.

36 BORDES, 2003, p. 22.

37 BORDES, 2003, p. 62 ; FRADIER, 2016, vol. I, p. 251.

38 MANDOUL, 1898, p. 47.

39 CALMÉS, à paraître. Voir aussi CABAU, 2022, à paraître : l’auteur émet l’hypothèse d’un dispositif d’adduction d’eau du début du XIIe siècle, modernisé au XVIe siècle.

40 MANDOUL, 1898, p. 37.

41 MANDOUL, 1898, p. 53.

42 LAVEDAN (de), 2003, p. 31-32.

43 BORDES, 2003, p. 25.

44 BERNARD, 2003, p. 40-43 et KRISPIN, 2003, p. 35-39.

45 AC Toulouse, cadastre Grandvoinet : 1G17 à 1G22 (plans pour le centre-ville), 1G1 à 1G6 (matrices pour le centre-ville)

46 Les puits représentés sur le cadastre Grandvoinet hors des limites du SPR ne sont pas pris en compte dans cette étude.

47 AC Toulouse, 20Fi259 : Plan de Tolose divisé en huict capitoulats dédié à Mrs les Capitouls juges et directeurs de la ville et gardiage de Tolose par Mr. Jouvin de Rochefort, Trésorier de France (1678).

48 AC Toulouse, CC2398, pièces 23 et 24. Pièces transmises par Géraud de Lavedan aux Archives municipales.

49 AC Toulouse, CC2595, pièce 163.

50 AC Toulouse, DD332, juin 1656, supplique des habitants de la grand rue des pères Carmes de raser le puits commun au devant du couvent « empêchant le cours des carrosses et charrettes ».

51 AC Toulouse, DD332, f°247 : supplique des habitants de la place de la perge peinte pour la fermeture du puits de la place, 21 janvier 1701.

52 Bibliothèque d’Étude et du Patrimoine, Toulouse Ms 700 : Les heures perdues de Pierre Barthès, maître répétiteur en Toulouse, ou recueil des choses dignes d’être transmises à la postérité, arrivées en cette ville ou près d’icy, commençant au mois de décembre de l’année mil sept cens trente sept, et fini au mois d’aoust mil sept cens cinquante. II. Août 1750 à mai 1752. Pierre Barthès, août 1750 à mai 1752, p. 54.

53 AC Toulouse, BB125 f°100-101 : commission des affaires économiques, 14 octobre 1779 : réparations faites au puits de Saint-Sernin.

54 AC Toulouse, BB125 f°158v-161v : commission des affaires économiques, 15 juin 1780 : réparation au puits de Montgaillard.

55 AC Toulouse, BB126 f°98v-102 : commission des affaires économiques, 7 juin 1781 : réparation au puits de la place de l’Estrapade et à celui derrière l’église Saint-Nicolas.

56 AC Toulouse, BB127 f°152-156 : commission des affaires économiques, 1er août 1782 : réparations aux puits publics de la ville : cinq d’entre eux ont pu être récurés et ceux de la place Arnaud-Bernard et de la rue des Trois-Piliers seront comblés.

57 KRISPIN, 2003, vol. 1, p. 22.

58 Voir supra et BERNARD, 2003, p. 40-43 ; KRISPIN, 2003, vol. 1, p. 35-40.

59 Voir l’article de Pierre Gastou sur la réalisation du cadastre Grandvoinet in Toulouse, une métropole méridionale, 2009, p. 87-96.

60 AC Toulouse, 1G37, Devis pour la confection du nouveau cadastre de la ville et banlieue de Toulouse, dressé en conséquence de la délibération de la Ville. Du 12 août 1786.

61 AC Toulouse, 1G18/33, cadastre Grandvoinet, plan du moulon 33 de la 2e section (Capitole), rédigée après 1801, achevée après 1815.

62 AC Toulouse, 1G6 f°21, parcelle 28 (111) et parcelle 25 (108).

63 AC Toulouse, 1G3 parcelle 8 (92).

64 AC Toulouse, 1G6 f°25 parcelle 15 (137).

65 AC Toulouse, 1G6 f°11 parcelle 44 (52).

66 AC Toulouse, 1G4 f°70v parcelle 31 (254).

67 AC Toulouse, 1G2 parcelle 454 : « Jacques Rouleau pour le rez-de-chaussée et le puits » ;1G2 parcelle 792 : « escalier, petit réduit et puits commun entre eux » ; 1G6 f°20v, parcelle 23 (106) : « ciel ouvert, puits et passage commun » ; 1G1, parcelle 456 : « …possèdent en commun un petit terrain et un puits » ; 1G6 parcelle 409 : « pour un passage, ciel et puits commun » ; 1G1 parcelle 665 : « les citoyens Larrieu , Pradère, Laporte aîné et la veuve Robert jouissent ensemble un puits et terre inculte... » ; 1G1 parcelle 918 : « le citoyen Bieres et Brassac jouissent en commun un passage et puit » ; 1G1 parcelle 475 : « le citoyen Dominique Darmagnac et la femme Villade jouissent en commun une cour et puits.. » ; 1G3 parcelle 440 : « le citoyen Jean Antoine Viguerie et le cit. Antoine Hyppolite Richard possèdent une cour et un puits en commun… ».

68 Le ciel ouvert est une petite cour entourée de corps de bâtiment dans laquelle peut prendre place l’escalier.

69 LARGUIER, 2014, p. 41.

70 AC Toulouse, 1G5 parcelle 13 (513) : « le sieur Jean Chatel et le sieur Roussillon en commun aujourd’hui les héritiers, passage et puits au rez-de-chaussée ».

71 AC Toulouse, 1G2 parcelle 792 : « escalier, petit réduit et puits commun entre eux ».

72 Cf. supra, AC Toulouse, 1G37, Devis pour la confection du nouveau cadastre de la ville et banlieue de Toulouse, dressé en conséquence de la délibération de la Ville. Du 12 août 1786.

73 C’est d’ailleurs à Saint-Cyprien que sera installé le château d’eau en 1825, élevant l’eau de la Garonne filtrée au moyen des filtres naturels de la Pairie des filtres.

74 AC Toulouse, DD332 : État des réparations à faire à deux puits publics à Saint-Cyprien selon les pétitions des habitants, 19 Floréal an 5 (8 mai 1797) ; État estimatif des réparations qu’il convient de faire aux puits de la place d’Arnaud-Bernard et à celui de la place Saint-Raymond, 5 mars 1781 ; État estimatif des réparations qu’il convient de faire aux puits de la place de l’Estrapade, de la place Saint-Orens, de derrière l’église Saint-Nicolas, 4 avril 1781.

75 AC Toulouse, 1O20/16 : rapport du 9 avril 1818 au sujet du mauvais état du puits de la place Peyrolières.

76 AC Toulouse, 4D344, mention donnée par Jade Orsolle.

77 On compte ici les 163 puits représentés sur le cadastre Grandvoinet dans le SPR en y ajoutant les neuf autres puits mentionnés dans les matrices sur ce même secteur.

78 Ancien puits de l’hôtel de Caulet rue du Musée, tiré de César Daly, Motifs historiques d’architecture et de sculpture d’ornement, tome 1, Paris : Ducher et Cie, 1869, p. 126.

79 AC Toulouse, 1G18/12, parcelles 328-331.

80 ALEXANDRE-BIDON, 1992, p. 525.

81 Voir la requête « puits mitoyen » dans la base pop.culture.gouv.fr.

82 AD Hérault, C537-3 : Plan et élévation des aménagements (puits et latrines) de la petite cour du collège de Foix, 1759-1762.

83 AC Toulouse, 64Fi7634 : Plan de l’immeuble de M. Laffitte, août 1878.

84 AC Toulouse, 64Fi7634 : Plan de l’immeuble de M. Laffitte, août 1878.

85 AC Toulouse, 64Fi3654 : Elévation et coupe d’un immeuble pour M. Guilhamon, 15 novembre 1869, AC Toulouse, 64Fi3655 : Plan d’un immeuble pour M. Guilhamon, 15 novembre 1869 et AC Toulouse, 64Fi4030 : Coupe, élévation et plan du rez-de-chaussée de l’immeuble de M. Bernet, mars 1874.

86 AC Toulouse, 1G18/12, parcelles 328-331.

87 Sur les 78 puits et vestiges de puits recensés, 24 présentaient un fond d’eau.

88 ALEXANDRE-BIDON, 1992 ; Différents service d’Inventaire ont mis également en ligne leurs fiches Mérimée sur ces édicules offrant de nombreux exemples de comparaisons mais peu proposent des synthèses comme celle de la région Grand Est : Opération d’étude thématique des édifices des eaux des Vosges réalisée par le Département des Vosges et le service de l’Inventaire de la Région Grand-Est, site de Nancy (Présentation de l’opération d’étude thématique des édifices des eaux des Vosges - Inventaire Général du Patrimoine Culturel (grandest.fr) ) et la synthèse sur les puits (Puits des Vosges - Inventaire Général du Patrimoine Culturel (grandest.fr)).

89 Certains puits n’ont conservé qu’un élément de support permettant toutefois de savoir quel était le type de système utilisé, la poulie ou le tambour enrouleur.

90 Un puits possède les deux systèmes sur la même structure.

91 Deux exemples sur consoles et deux sur crochets ont été vus.

92 La taille de la roue est, sans nul doute, liée au diamètre du puits et à la taille du seau c’est-à-dire à la charge d’eau remontée : plus la roue est grande, moins l’effort de puisage est important.

93 Peuvent être cités : César Daly, le Baron Desazars de Montgailhard, Jules Chalande : voir Bibliographie.

94 AC Toulouse : CC2587 (1606-1607) pièces 105-106 : paiement à Henry Guenetret, maître fondeur, de 8 poulies de métal posées sur trois puits publics ; 1O23/1 (an IX) : changer à neuf la poulie en fer ou en laiton.

95 Ce remontage semble ancien car il figure déjà ainsi sur une photo de 1908. Toutefois, la margelle garde la trace de trois arrachements qui montrent que la superstructure antérieure dégageait les reposoirs.

96 Puits encadré par deux montants verticaux maintenant une barre horizontale sur laquelle est suspendue la poulie.

97 Petit et grands puits de Carcassonne mais très présents aussi dans le Grand est, en Bourgogne ou en Bretagne.

98 AC Toulouse : 26Fi147 reproduction photographique d’Eugène Delon de la fin du XIXe siècle d’une vue cavalière du couvent de Saint-Augustin, gravé par Joachim Seguenot en 1653 montrant un puits à linteau.

99 AC Toulouse : 47Fi236 : Ancien puits dans le jardin du cloître, photographie de Paul Sergent de 1952. Cette structure qui était une pièce entrée dans les collections du musée en 1862 a aujourd’hui disparu. La margelle a été refaite dans la deuxième moitié du XXe siècle.

100 César Daly évoque cette structure dans un article de la Revue générale de l’architecture et des travaux publics, 1862, volume XX, p. 258 où il précise que la provenance de cette structure est inconnue.

101 PICOT DE LA PEYROUSE, Traité sur les mines de fer et les forges du comté de Foix, Toulouse, imprimerie D. Desclassan, 1786

102 Voir aussi les différents travaux de Jérôme Bonhôte, chercheur à l’Inventaire, sur les forets pyrénéennes destinées à la production métallurgique aux époques modernes et contemporaines.

103 ECLACHE, 2006, p. 295-302 glossaire : matras est employé au XVIIe siècle pour désigner une barre de fer.

104 HONNORAT, Dictionnaire provençal-Français ou dictionnaire de la langue d’Oc, Digne, Repos imprimeur libraire éditeur, 1846, p. 424

105 Planche gravée issue du Monasticon Gallicanum de Dom Germain, XVIIe siècle réédité en 1870. Vue 59 de l’édition conservée à la Bibliothèque Nationale de France, côte Latin 11821.

106 AC Toulouse : 26Fi176, 1855.

107 CHALANDE, 1919.

108 Le diamètre intérieur des conduits s’échelonne de 52 cm pour le plus étroit jusqu’à 100 cm pour le plus large avec une majorité de puits ayant entre 60 et 70 cm de largeur.

109 Des puits ayant un mur de margelle rectangulaire ou polygonal peuvent avoir un conduit enterré circulaire, ce qui explique la différence entre le nombre de conduit circulaire et le nombre de mur de margelle circulaire.

110 Concerne 32 puits sur 54 puits dont le mur de margelle a été conservé. La mise en œuvre de quatre puits, aujourd’hui entièrement enduits, n’a pas pu être définie avec certitude.

111 Treize mesures de margelle ont pu être réalisées. Seuls les puits des Jacobins et des Augustins refaits dans la 2e moitié du XXee siècle ont des margelles en pierre plus large, respectivement de 35 et 38 cm.

112 AC Toulouse : CC2675 (1662) pièce 210.

113 Cinq autres puits ont un mur de margelle entièrement en brique mais il s’agit dans ces cas-là de reconstruction datant du dernier quart du 20e siècle ou du 1er quart du 21e siècle.

114 Déplacé avec son système de puisage dans la cour par les propriétaires à la fin du XXe siècle, il sert actuellement de jardinière.

115 Musée Carnavalet : dessin de Chauvet ou de Manesse (D.12492, D.4130) ou une photographie d’Eugène Adget (PH7894).

116 AC Toulouse : 1O23/1.

117 Sur ce puits le système de puisage n’est pas d’origine ou a été déplacé.

118 Puits transformé en fontaine avec pompe à bras et inscrit au titre des monuments historiques par arrêté en 1928.

119 AC Toulouse : DD332, courrier daté de 1604 signé par Georges de Caulet demandant aux Capitouls le comblement du puits public situé près de chez lui, qui est selon lui, « inutile à cet endroit » gênant l’érection d’un portail pour la nouvelle demeure qu’il souhaite érigée.

120 Le puits est acheté par le grand collectionneur d’art Maurice Fenaille qui en a fait don au musée qui porte son nom à Rodez.

121 La région Grand Est présente plusieurs exemples de ce type de puits monolithe en grès avec repose-seaux (Puits - Inventaire Général du Patrimoine Culturel (grandest.fr). Pour Cordes, l’étude est en cours de réalisation par Adeline Béa, chargée d’études Inventaire du patrimoine pour le Tarn (CAEU81).

122 ECLACHE, 2006, p. 201-208 : Maison Alméras, 2 rue de la Fonderie bail à besogne de 1622 : « faira ung puis sy profond que de besoing, faict avec chaux et sable et bon thuille, lequel sera continué jusques à la basse court d’haulteur requise, garny le dessus de pierre en rond et couvert le dessus de tuile en voulte , et semblable à celluy qu’il a cy devant faict à monsieur Montelz, procureur … ».

123 Région Grand Est : Puits - Inventaire Général du Patrimoine Culturel (grandest.fr)

124 Soit seulement 1,5 à 2,5 % des parcelles visitées.

125 VERRIER, 2015, p. 365. Le constat est cependant fait pour la période protohistorique et en périphérie de la ville.

126 BACCRABÈRE, 1984, p. 120 ; OLLIVIER, 2016, p. 299-303 et 319-320 ; une dizaine de puits creusés à diverses périodes ont par ailleurs été mis au jour en 2022 lors d’une fouille réalisée par l’entreprise EVEHA sur le parvis de l’École d’économie, dans la ville close, mais hors du SPR.

127 TAILLEFER, 2014, p. 177-181. L’auteur remarque que l’eau des puits toulousains est polluée aux XVIIe et XVIIIe siècles et que son usage est limité au nettoyage, à l’arrosage des jardins, à l’abreuvement des animaux et à la lutte contre les incendies. De même, à Paris, on préférait l’eau des porteurs d’eau ou des fontaines à celles des puits (PRADAILHÉ-GALABRUN, 1988, p. 350-352).

128 PRADAILHÉ-GALABRUN, 1988, p. 353-354. L’auteure remarque que les parisiens donnent volontiers leur linge à laver à la blanchisseuse du quartier.

129 BRERETON, 1994. Rédigé au XIVe siècle, Le Ménagier de Paris regorge de recettes laissant comprendre l’importante consommation d’eau en cuisine, tant pour la préparation que pour la cuisson des aliments.

130 BONNEFONS, 1655, p. 150. L’auteur précise que tous les pois secs ne se cuisent pas avec la même eau et qu’il faut s’enquérir auprès du vendeur de l’eau la plus adaptée entre celle de la fontaine, de la rivière, du puits, de la citerne ou encore de la marre.

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Table des illustrations

Titre Fig. 1
Légende Toulouse (Haute-Garonne), carte des puits repérés lors de l’enquête du PSMV (2018-2021).
Crédits M. Chaillou © Toulouse Métropole
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11126/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 231k
Titre Fig. 2
Légende Toulouse (Haute-Garonne), carte géomorphologique sur le fond de plan au 1/50000e (BRGM : infoterre.brgm.fr)
Crédits T. Bos © Toulouse Métropole
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11126/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 435k
Titre Fig. 3
Légende Toulouse (Haute-Garonne), carte des forages référencés dans la base eau du BRGM et des puits dont la profondeur de l’eau a pu être mesurée.
Crédits M. Chaillou © Toulouse Métropole 
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11126/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 229k
Titre Fig. 4
Légende Toulouse (Haute-Garonne), carte des puits publics selon le plan Jouvin de Rochefort (1680), le cadastre Grandvoinet (1788) et les articles de Jules Chalande.
Crédits M. Chaillou © Toulouse Métropole
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Fichier image/jpeg, 252k
Titre Fig. 5
Légende Cadastre Grandvoinet, plan du moulon 33 de la 2e section (Capitole), rédigée après 1801, achevée après 1815.
Crédits © Mairie de Toulouse, Archives municipales, 1G18/33
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Fichier image/jpeg, 288k
Titre Fig. 6
Légende Toulouse (Haute-Garonne), carte des puits représentés ou mentionnés dans les matrices du cadastre Grandvoinet (1788-1821). AC Toulouse, 1G18/33.
Crédits M. Chaillou © Toulouse Métropole
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11126/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 245k
Titre Fig. 7
Légende Tableau de localisation des puits dessinés sur le cadastre Grandvoinet.
Crédits L. Krispin © Toulouse Métropole
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11126/img-7.jpg
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Titre Fig. 8
Légende Tableau de localisation des puits repérés dans le périmètre du SPR.
Crédits L. Krispin © Toulouse Métropole
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Titre Fig. 9
Légende Toulouse (Haute-Garonne), puits architecturé dans un immeuble du quartier Capitole.
Crédits L.-E. Friquart © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11126/img-9.jpg
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Titre Fig. 10
Légende Toulouse (Haute-Garonne), puits mitoyen situé dans un couloir d’un immeuble du quartier de la Dalbade (PM6).
Crédits L. Krispin © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie
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Titre Fig. 11
Légende Toulouse (Haute-Garonne), puits déplacé dans la cour d’un hôtel particulier, à l’origine en sous-sol, du quartier Capitole.
Crédits M. Chaillou © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie
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Fichier image/jpeg, 410k
Titre Fig. 12
Légende Toulouse (Haute-Garonne), conduit de puits percé d’une ouverture sans doute contemporaine de sa construction, dans la cave d’un immeuble du quartier de la Dalbade.
Crédits L.-E. Friquart © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11126/img-12.jpg
Fichier image/jpeg, 311k
Titre Fig. 13
Légende Toulouse (Haute-Garonne), conduit de puits percé d’une ouverture sans doute postérieure à sa construction, dans la cave d’un immeuble du quartier de la Daurade.
Crédits J. Laban-Bounayre © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11126/img-13.jpg
Fichier image/jpeg, 274k
Titre Fig. 14
Légende Toulouse (Haute-Garonne), conduit du puits de l’hôtel de Pierre vu depuis le passage des chevaux dans le quartier de la Dalbade.
Crédits L. Krispin © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11126/img-14.jpg
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Titre Fig. 15
Légende Toulouse (Haute-Garonne), exemple unique de puits isolé conçu sur le modèle des puits inscrits dans un mur, dans l’arrière-cour d’un immeuble du quartier Saint-Étienne.
Crédits A. Playe © Toulouse Métropole
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Fichier image/jpeg, 417k
Titre Fig. 16
Légende Toulouse (Haute-Garonne), puits inscrit dans l’élévation sur cour d’un immeuble du quartier de la Daurade.
Crédits L. Krispin © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11126/img-16.jpg
Fichier image/jpeg, 381k
Titre Fig. 17
Légende Toulouse (Haute-Garonne), puits dans l’arrière-cour de l’hôtel d’Assézat, quartier de la Daurade.
Crédits L.-E. Friquart © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11126/img-17.jpg
Fichier image/jpeg, 466k
Titre Fig. 18
Légende Toulouse (Haute-Garonne), ancien puits de l’hôtel de Caulet rue du Musée, tiré de César Daly, Motifs historiques d’architecture et de sculpture d’ornement, tome 1, Paris : Ducher et Cie, 1869, style Henri IV, pl. 7.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11126/img-18.jpg
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Titre Fig. 19
Légende Toulouse (Haute-Garonne), représentation schématique de l’emplacement des puits mitoyens repérés sur les parcelles actuelles.
Crédits L. Krispin © Toulouse Métropole
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11126/img-19.jpg
Fichier image/jpeg, 184k
Titre Fig. 20
Légende Toulouse (Haute-Garonne), puits ouvrant sur trois parcelles dans le quartier Saint-Sernin (PM5).
Crédits L.-E. Friquart © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11126/img-20.jpg
Fichier image/jpeg, 389k
Titre Fig. 21
Légende Toulouse (Haute-Garonne), puits mitoyen dans un immeuble du quartier Saint-Étienne (PM8).
Crédits L.-E. Friquart © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie
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Titre Fig. 22
Légende Toulouse (Haute-Garonne), puits mitoyen dans un immeuble du quartier de la Daurade (PM1).
Crédits M. Chaillou © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie
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Titre Fig. 23
Légende Plan et élévation des aménagements (puits et latrines) de la petite cour du collège de Foix, 1759-1762.
Crédits © Département de l’Hérault, Archives Départementales, C357-3
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11126/img-23.jpg
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Titre Fig. 24
Légende Toulouse (Haute-Garonne), puits double mitoyen (?) dans un immeuble du quartier Saint-Sernin (PM4).
Crédits L. Krispin © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie
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Titre Fig. 25
Légende Toulouse (Haute-Garonne), tambour enrouleur en bois d’un immeuble dans le quartier de la Dalbade
Crédits A. Playe © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie
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Titre Fig. 26
Légende Toulouse (Haute-Garonne), tambour enrouleur en fer forgé de l’hôtel Marvéjol dans le quartier de la Dalbade
Crédits L.-E. Friquart © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie
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Titre Fig. 27
Légende Toulouse (Haute-Garonne), tambour enrouleur en fer forgé d’un hôtel particulier dans le quartier Saint-Étienne
Crédits L.-E. Friquart © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie
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Titre Fig. 28
Légende Toulouse (Haute-Garonne), tambour enrouleur en fer forgé d’un immeuble dans le quartier Capitole
Crédits L.-E. Friquart © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie
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Titre Fig. 29
Légende Toulouse (Haute-Garonne), Puits rue Peyras (1863) dit « au pélican », extrait de la Revue Générale de l’Architecture et des Travaux Publics, année 1863, volume XXI, planche no 1, dirigé par M. César Daly, architecte.
Crédits J. Huguenet, P. Faure ; imprimerie Lamoureux © Mairie de Toulouse, Archives municipales, 45Fi484
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11126/img-29.jpg
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Titre Fig. 30
Légende Toulouse (Haute-Garonne), square du Général-Charles-de-Gaulle, anciennement cour du donjon du Capitole. Puits du Logis de l’Écu dans la cour (années 1870)
Crédits © Mairie de Toulouse, Archives municipales, 51Fi1630
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Titre Fig. 31
Légende Toulouse (Haute-Garonne), « Puits en fer. Maison Laurens. Rue de la Pomme. Toulouse » ; reproduction d’un dessin de Mazzoli
Crédits © Mairie de Toulouse, Archives municipales, 51Fi1445
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11126/img-31.jpg
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Titre Fig. 32
Légende Toulouse (Haute-Garonne), poulie fichée dans la niche d’un puits d’un hôtel particulier dans le quartier Saint-Étienne
Crédits S. Fradier © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie
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Titre Fig. 33
Légende Toulouse (Haute-Garonne), cloître des Augustins, ancien puits du jardin du cloître, ferronnerie sur le puits condamné, orné de pots (1952)
Crédits P. Sergent dit Sinclair © Mairie de Toulouse, Archives municipales, 47Fi236
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11126/img-33.jpg
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Titre Fig. 34
Légende Toulouse (Haute-Garonne), puits avec un mur en brique couronné d’une margelle en pierre d’un immeuble dans le quartier de la Daurade
Crédits S. Fradier © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11126/img-34.jpg
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Titre Fig. 35
Légende Toulouse (Haute-Garonne), puits avec un mur et une margelle en brique dans un immeuble du quartier de la Daurade
Crédits A. Playe © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11126/img-35.jpg
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Titre Fig. 36
Légende Toulouse (Haute-Garonne), puits de l’hôtel Dahus à la cuve monolithique avec reposoirs dans le quartier Saint-Étienne
Crédits © Toulousains de Toulouse, Musée du Vieux Toulouse, boîte 175
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11126/img-36.jpg
Fichier image/jpeg, 232k
Titre Fig. 37
Légende Toulouse (Haute-Garonne), puits protégé par un garde-corps en fer forgé dans un immeuble du quartier Capitole
Crédits L.-E. Friquart © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11126/img-37.jpg
Fichier image/jpeg, 238k
Titre Fig. 38
Légende Toulouse (Haute-Garonne), puits protégé au titre des monuments historiques de la première moitié du XVIIe siècle dans un hôtel particulier rue Maletache du quartier Saint-Étienne
Crédits L.-E. Friquart © Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11126/img-38.jpg
Fichier image/jpeg, 264k
Titre Fig. 39
Légende Toulouse (Haute-Garonne), puits dans la cour d’un hôtel rue Maletache, tiré de César Daly, Motifs historiques d’architecture et de sculpture d’ornement, tome 1, Paris : Ducher et Cie, 1869, style Louis XIII, pl. 19
Crédits © Bibliothèque de l’INHA, collections Jacques Doucet, NUM FOL KO 58 (1) ; https://bibliotheque-numerique.inha.fr/​idurl/​1/​58862
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11126/img-39.jpg
Fichier image/jpeg, 293k
Titre Fig. 40
Légende Toulouse (Haute-Garonne), puits renaissance ornant la cour d’un immeuble de la rue du Musée démoli en 1902, à l’emplacement de la rue Antonin-Mercié
Crédits © Mairie de Toulouse, Archives municipales, 16Fi41/6
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11126/img-40.jpg
Fichier image/jpeg, 346k
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Pour citer cet article

Référence électronique

Teddy Bos, Mélanie Chaillou, Louise-Emmanuelle Friquart et Laure Krispin, « L’eau dans la maison : puits domestiques recensés dans le Site patrimonial remarquable de Toulouse – premier bilan »Patrimoines du Sud [En ligne], 17 | 2023, mis en ligne le 01 mars 2023, consulté le 22 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/11126 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/pds.11126

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Auteurs

Teddy Bos

Toulouse Métropole, Direction du Patrimoine, Cellule Archéologie

Mélanie Chaillou

Toulouse Métropole, Direction du Patrimoine, Cellule Inventaire

Louise-Emmanuelle Friquart

Toulouse Métropole, Direction du Patrimoine, Cellule Inventaire

Laure Krispin

Toulouse Métropole, Direction du Patrimoine, Cellule Inventaire)

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Droits d’auteur

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Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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