Bagnères-de-Bigorre : un laboratoire des sources dans les Hautes-Pyrénées
Résumés
En l’occurrence, l’écosphère ne nous attendant pas pour poursuivre ses rééquilibrages, il nous faut penser autrement ce qui « fait patrimoine ».
À partir de la station thermale de Bagnères-de-Bigorre dans les Hautes-Pyrénées, l’équipe rassemblée en sein de l’Observatoire pour l’archéologie et le patrimoine en Haute-Bigorre (OAPHB) s’est attachée à cette vaste question en faisant des eaux naturelles sa préoccupation centrale. À travers ses travaux ce site retrouve sa place dans le plus large ensemble que forment les systèmes d’irrigation structurant les paysages du Haut-Adour. Des liens entre thermalisme et pastoralisme réapparaissent.
Comprises comme une dynamique des paysages, les eaux naturelles catalysent déjà des possibles : à l’échelon thermal, en proposant de libérer des sources thermo-minérales du carcan désormais inutile de leurs captages, à l’échelon de micro-exploitations pastorales dont on cherche à rétablir les systèmes d’irrigation. Des projets où la notion de patrimoine n’apparaît plus comme une mise en défense mais comme le moyen d’une synergie.
Réunissant des chercheurs, des professionnels du cadre de vie avec des lycéens, des étudiants, des actifs et des retraités, des ateliers se sont formés. Dès lors cette transversalité entre les générations, les milieux sociaux, les quartiers et les terroirs de la vallée, montre la capacité de résilience de ses paysages.
Retourner aux sources, à nouveau et ensemble, offre ainsi des possibles.
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Introduction
- 1 La thématique de « Patrimoine durable » des dernières Journées européennes du patrimoine en est l’e (...)
1La force des événements climatiques, causes et conséquences, que nous vivons aujourd’hui nous oblige à penser à nouveau les attendus de la notion de patrimoine1.
2Aujourd’hui, les aléas climatiques et leurs conséquences sociétales nous confrontent à une précarisation radicale des conditions mêmes de nos existences ordinaires. Ce puissant ébranlement nous amène à relativiser la place que nous occupons au sein du vivant. Le déferlement ininterrompu de l’information comme l’expérimentation de la multiplicité des indices affectant nos cadres de vie nous incitent à remettre les pieds sur Terre car ses écosystèmes, qui ne nous ont pas attendus pour en aménager l’écosphère, ne nous attendront pas pour en poursuivre les évolutions.
3C’est à l’échelle locale que l’équipe de l’Observatoire pour l’archéologie et le patrimoine en Haute-Bigorre (OAPHB) a entrepris d’investiguer la station thermale de Bagnères-de-Bigorre dans les Hautes-Pyrénées. L’analyse de sa longue histoire patrimoniale jusque dans ses métamorphoses contemporaines nous a amené à faire de la question des eaux naturelles une préoccupation centrale. Préoccupation qui réinsère ce site à l’échelle des irrigations gravitaires structurant l’étagement des paysages de la vallée du Haut-Adour.
4Partant de la question des captages des sources thermo-minérales aujourd’hui délaissés après la réalisation de deux forages profonds comme de l’exploration archéologique des collecteurs souterrains dans le quartier thermal, l’OAPHB a élargi son exploration aux enchaînements gravitaires des eaux naturelles faisant de la vallée du Haut-Adour un monument hydraulique. La reconnaissance des captages, ruisseaux, canaux, rigoles, bassins, cuvettes, fontaines, bains… ainsi que les biotopes et biocénoses s’y associant invitent ainsi à réinvestir les liens distendus qu’entretenaient autrefois thermalisme et pastoralisme.
5Un tel retour aux sources catalyse déjà des possibles. Que ce soit à l’échelon thermal en proposant de libérer des sources thermo-minérales du carcan désormais inutile de leurs captages qu’à l’échelon d’unités pastorales que des habitants accompagnés d’agriculteurs cherchent à rétablir. Projets par lesquels la notion de patrimoine n’apparaît plus comme une mise en défense mais le moyen d’une synergie de développement.
Contexte hydrogéologique des eaux thermo-minérales…
6Bagnères-de-Bigorre est une station thermale issue d’un complexe hydrogéologique très circonscrit par lequel les eaux de pluie captées au sommet d’un petit massif montagneux jouxtant la ville ressortent chaudes au bas de ses versants et à travers le sol alluvial sur lequel l’urbanisation s’est développée. À une distance de quinze cents mètres, un second point de résurgence se trouve à l’écart du centre, au fond du parc du vallon de Salut.
- 2 NARTET (Marie), SOULE (Jean-Christophe), Département des Hautes-Pyrénées / Stations thermales et so (...)
7Cette circulation des eaux s’effectue par un système de plis synclinaux constitués de calcaires jurassiques et crétacés qui, après avoir conduit très profondément les précipitations captées, les restitue entre 50°C et 30°C chargées en principes sulfatés-calciques qu’elles ont collectés par dissolution du gypse et de l’anhydrite du Trias2 pendant leur parcours souterrain.
- 3 L’Aygo Tebio est alimenté par un petit bassin hydrographique de 3,29 km2 situé en amont du centre-v (...)
8Ce système hydrogéologique correspond au cadre agreste de la station. Les versants des monts du Monné, du Tucou, du Bédat conjuguant leurs pentes forment un petit bassin alimentant le ruisseau de l’Aygo Tebio – l’eau tiède – dont la résurgence se trouve au fond d’un vallon voisin3. Au débouché de ce vallon, son talweg s’élargit et s’en va rejoindre l’Adour après avoir suivi parallèlement le fleuve sur 8 kilomètres. Sujet à un régime vauclusien, il arrive qu’après de fortes pluies le ruisseau grossisse jusqu’à amorcer une seconde résurgence. Le centre-ville et son quartier thermal sont alors inondés jusqu’à hauteur d’1,50 mètre lors de la crue centennale.
- 4 Comme en témoigne la découverte partielle d’un balnéaire en 1823 lors de la construction des Grands (...)
9Les sources chaudes sourdent autant des roches diaclasées des piémonts qu’à travers la nappe d’alluvionnaires sur laquelle le cœur de ville et son quartier thermal se sont développés (fig. 1). Si une étroite conjonction entre l’épicentre des sources chaudes (50°C) et les bains s’observe au moins depuis l’Antiquité4, c’est à partir de la première Renaissance médiévale que la bourgade s’installe et se développe directement sur sa ressource thermo-minérale et les infrastructures dont elle hérite.
Fig. 1
Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées), fonctionnement hydrogéologique au droit de la station thermale de Bagnères-de-Bigorre.
© Antea Group 2002
Contexte sociétal d’une ville balnéaire puis thermale
10À partir de diaclases surplombant la ville ou à travers les alluvions sur lesquelles celle-ci est installée, les modalités techniques de captage des eaux chaudes ont structuré la longue histoire balnéaire puis thermale d’une ville qui s’est développée bien en amont de l’avènement de l’industrie thermale.
11Capter des eaux à travers la roche calcaire a nécessité ici de creuser des galeries horizontales pour atteindre le griffon principal d’une source pour l’amener gravitairement vers un bain ou une fontaine. Sur ses captages situés dans le quartier de la Reine, au-dessus et derrière les Grands Thermes, se sont principalement implantés des établissements religieux ou consulaires.
12Capter des eaux sous la ville comme à ses alentours à travers les graviers et les tourbes du sol alluvionnaire était plus facile et moins coûteux que creuser une galerie dans la roche. Ces captages se présentent soit sous forme de colonnes de moindre pression, soit sous celle de bassins sur émergence. À l’égal d’un puits, les eaux compressées par le tréfonds y trouvant le moyen de leur expansion remontent vers la surface pour alimenter des piscines ou bien des bassins souterrains.
13Et il est intéressant de relever que c’est à la charnière de ces deux types de captage, au point où les eaux sont le plus chaudes, que se situe le site du balnéaire antique comme s’y trouve aujourd’hui l’établissement municipal des Grands Thermes.
- 5 « Envoyé à M. Coignet pour présenter à Monseigneur Colbert Ministre d’état », 1668, Archives de Vin (...)
14Une vue à vol d’oiseau de 16685 représente les bains sous la forme de piscines rectangulaires à l’air libre dans et hors la ville. Les archives municipales conservent des édits médiévaux cherchant à régler l’usage et les mœurs de ces bassins où tous se soignaient, y compris les animaux domestiques. En l’état de nos connaissances, à partir du XVIe siècle, pour satisfaire des besoins de pudeur et de confort propres à convenir à une clientèle urbaine venant aux eaux, des bains voûtés équipés d’une ou deux baignoires vont compléter puis remplacer ces piscines de plein vent.
- 6 À Bagnères-de-Bigorre, l’activité balnéaire a été prise en mains par les familles de notables locau (...)
- 7 Le Bain des Pauvres est remplacé par le Bain du Dauphin, aujourd’hui dit Bain du Roi de Rome. Le pe (...)
15Cette relative simplicité du captage à travers les alluvions a permis de démultiplier les établissements privés6. À la fin du XVIIIe siècle, on a pu en compter plus d’une trentaine. La plupart les propriétaires sont des médecins qui, pour se distinguer de la concurrence, annonçaient leurs eaux comme propre à guérir plus particulièrement une pathologie. Un notable, dont la famille a donné plusieurs maires, rachète un ancien bain public, le rénove pour développer sa capacité d’accueil. Ce sera les Bains de Salut. Dans cette même période prérévolutionnaire, les consuls sollicitent l’ingénieur des Ponts et Chaussées du Pays d’état de Bigorre pour concevoir un nouveau bain pour l’offrir au premier né du roi Louis XVI7.
- 8 Les familles Cuilhé, Bertholet-Campan, dont Madame Campan, Dumoret, Dufourc d’Antist…
16À l’orée de la Révolution, Bagnères-de-Bigorre est une ville balnéaire socialement très structurée (fig. 2), accueillant une clientèle de choix. La venue de Madame de Maintenon et la guérison du duc du Maine qu’elle accompagne sont présentées comme le moment inaugural de cet essor qui sera fidélisé par les liens que la société locale tisse avec des curistes de renom et en plaçant certains de ses enfants au service des maisons privées du roi et de la reine8. Dès la fin du XVIIe siècle, des valléens occupent des offices tels que secrétaire particulier du roi, femme de chambre ou garde du corps de la reine. Maisons qui dépêchent en retour médecins, botanistes, géographes, fontainiers… Ces influences monarchiques survivront à la Révolution. Les Grands Thermes actuels de Bagnères-de-Bigorre sont inaugurés en 1828 par la duchesse du Berry (1798-1870), belle-fille du roi Charles X.
Fig. 2
Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées), répartition des établissements de bains à la fin du XVIIIe siècle dans et hors les murs d’après dans un plan topographique publié après 1790. Sur les 27 bains et les 4 sources représentés ici : 6 bains sont situés sur les pentes du Bédat, 6 bains à l’intérieur du Bourg vieux et les 14 autres dans les prés et les jardins hors les murs. Le site du balnéaire antique est indiqué par une pastille orangée.
© Archives départemental du Gers
- 9 Pour autant, aucun Grand Hôtel ne sera construit malgré une dernière et tardive tentative dans l’en (...)
17D’une conception polytechnique, ce grand établissement, regroupant une quarantaine de sources publiques, aura pour effet la disparition à terme de l’ensemble de bains privés qui équipaient autrefois le quartier thermal, et au-delà. Désormais, la municipalité maîtrisera les eaux chaudes alors que la société civile continue d’assurer l’accueil et la distraction des curistes9.
18Le premier salon de jeux a été ouvert dans les premières années du XVIIIe siècle. On pourvoira ensuite à l’aménagement de promenades. Vers 1780, le cours supérieur du ruisseau menant aux nouveaux bains de Salut est transformé en promenade rousseauiste sous le nom de Vallon de Salut alors que sentiers et chemins montant aux estives commencent à être ombrés d’alignements d’arbres.
19Ce développement des promenades se poursuit au XIXe siècle. Les guides du curiste d’alors en vantent les paysages et les haltes aménagées près des sources et dans les fermes où l’on boit du lait sous la fraîcheur des châtaigniers séculaires. Une source ferrugineuse transformée en buvette néoclassique dédiée au duc d’Angoulême sera également inaugurée en 1828. Associée dans la plaine à une avenue dont le lotissement fédère une nouvelle sous-préfecture, un couvent, un grand hôtel et des villas dans leur parc, une nouvelle promenade est aménagée sur le Bédat pour rejoindre le quartier thermal.
- 10 John SCHEID, archéologue, professeur à l’Institut de France, Religion, institutions et société de l (...)
- 11 Bagnères-de-Bigorre, avec sa poétesse Philadelphe de Gerde (Claude Duclos, 1871-1952), sera un des (...)
20Ces aménagements sont l’expression d’une approche romantique des phénomènes naturels où le culte des sources répond à une conception chrétienne de la nature et de ses merveilles sans exclure un intérêt porté à des pratiques vernaculaires10 qui ne cesseront d’apparaître menacées par la modernité11.
- 12 John SCHEID, Le Thermalisme - Approches historiques et archéologiques d’un phénomène culturel et mé (...)
- 13 C’est dans cette ville balnéaire pionnière que naît, se développe au Second Empire une conception (...)
21De ce thermalisme culturel et médical12, le Second Empire fera une industrie13. Comme à Spa en Belgique, ces promenades vers les sources sont les héritières d’un temps où l’on ne savait pas exactement comment soignaient leurs eaux : fallait-il s’y baigner, s’en doucher, en boire ou bien encore en humer les vapeurs ?
22Les académies du siècle des Lumières avaient minéralisé les eaux et trouvé ainsi l’argument d’une classification de leurs principes curatifs : eaux sodées, sulfurées, sulfatées, etc. Mais, alors que des dispositifs techniques allaient de plus en plus conditionner la façon dont on mettait les corps à leur contact, l’usage de se rendre auprès des sources n’était pas délaissé.
- 14 Notamment la vue aquarellée par Louis-Denis LELEU, officier du cadastre, conservée aux AD des Haute (...)
- 15 En France, la « restauration des terrains en montagne » (RTM) est une opération de stabilisation et (...)
- 16 Cette société savante est créée dès 1865 par : Emilien FROSSARD (1802-1881), pasteur refondateur du (...)
23À Bagnères-de-Bigorre, comme le montrent de nombreuses vues et clichés photographiques14, landes et estives régnaient sur les petites montagnes abritant le contexte hydrogéologique de la station thermale. La loi pour la Restauration des terrains de montagne15 (RTM) du Second Empire est le moyen du boisement du petit massif, la société Ramond16 s’en saisissant pour fonder l’Association pour la Restauration des montagnes de Bigorre. Des pépinières seront installées avec les membres de l’association accompagnés du service des Eaux et Forêts.
- 17 De ce boisement des promenades thermales et pastorales de Bagnères-de-Bigorre naîtra le projet d’un (...)
24Les parties sommitales du Bédat et du Montolivet se couvrent alors d’un bois mixte complanté des essences diverses d’arbres. Près d’une grotte, une discrète fontaine des Fées est créée, à côté s’établit une auberge. Et, au gré de l’extension des plantations, de nouveaux sentiers sont créés. Régénérant la montagne par la forêt, protégeant la ressource en eaux, la promenade, comprise désormais comme moyen d’oxygéner le corps, venait ajouter l’action curative de l’air et du soleil17 à celle des eaux.
- 18 Charles FLAHAULT (1852-1935), botaniste, professeur à l’Université de Montpellier, et Georges FABRE (...)
25La société Ramond était alors en relation avec les pionniers de l’écologie forestière18 engagés de leur côté au boisement du mont Aigoual, dans le Massif central, dont le sommet allait recevoir une station météorologique à partir de 1885. Dix ans plus tôt, la société Ramond s’était elle-même engagée dans la construction d’une station météorologique de haute altitude qui deviendra l’Observatoire du Pic du Midi de Bigorre.
26À Bagnères-de-Bigorre, à partir de la fin du XVIIe siècle, une relation étroite se tisse entre essor du thermalisme et essor des sciences de la nature.
Des eaux naturelles aux eaux industrielles
Fig. 3
Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées), les Grands Thermes, inaugurés en 1828 par la Duchesse du Berry (1798-1870), ont été implantés au point le plus chaud (50°) de la résurgence thermo-minérale, contre le piémont du mont du Bédat, face au centre-ville. À l’arrière, dans le parc thermal, le Bain de la Reine (Hôtel Bellevue racheté en 2020 par la Ville) et le petit Bain du Roi de Rome (Ex-Bain du Dauphin) aujourd’hui désaffecté.
© S. Cibat 2018
- 19 La Loi du 14 juillet 1856 sur la conservation et l’aménagement des sources d’eaux minérales est rel (...)
- 20 Conservé aux services techniques de la Ville, le plan des Petits Canaux, daté de 1864, se présente (...)
27Les dernières grandes épidémies de choléra à Paris – en 1832, puis en 1854 – ont permis d’établir scientifiquement une relation de cause à effet entre pollution des eaux et santé. Le décret impérial de 1853 sur la création de la Compagnie générale des eaux est en phase avec cette actualité. Pour les stations thermales s’investissant dans l’industrialisation de leurs activités, la Loi du 14 juillet 1856 sur la conservation et l’aménagement des sources d’eaux minérales19 conditionne leur accréditation. Pour Bagnères-de-Bigorre, le plan des Petits canaux 186420 transcrit une récurrente et nécessaire actualisation de la gestion des eaux.
28Pour autant, la culture de l’embellissement des villes prônée alors par les ingénieurs va permettre une réinterprétation du paysage hydraulique dont la ville d’eau avait hérité. Alors que les petits canaux de services, les rigoles au milieu des rues vont disparaître, les fontaines, les caniveaux des nouveaux trottoirs, les irrigations des parcs et jardins à l’anglaise sont démultipliés. Tout en perdant son aspect médiéval, Bagnères-de-Bigorre est érigée au degré d’une « Venise des Pyrénées ».
- 21 Le droit d’eau est un droit perpétuel rattaché à la prise d’eau et non à l’ouvrage les conduisant. (...)
29L’enfouissement dans les rues de conduites d’adduction d’eau de source bonne à boire pour la distribuer dans quarante fontaines publiques allait couper les parcours souterrains des petits canaux suivant les rues ou passant d’îlot en îlot pour desservir les maisons particulières en eau de service. Il fallait donc relever et représenter leurs cheminements souterrains pour mesurer l’impact des travaux et y porter solution. Cette précaution de la part des édiles vis-à-vis du « droit d’eau21 » lié à ces ouvrages est très expressive d’une culture de l’eau et des conditions propices à son évolution ou à ses révolutions. L’eau était alors l’affaire de tous.
- 22 « Et bien qu’entre son flot aussi froid que la glace, et le bain chasse-mal, on trouve peu d’espace (...)
30Au XVIe siècle, Salluste de Bartas relevait cette savante capacité qu’avaient les Bagnérais pour conduire, étroitement et distinctement, les eaux chaudes comme les eaux froides22. L’abondance des eaux dans ce pays de montagne, la vivacité de leur écoulement a amené les différentes sociétés s’y succédant à les utiliser pour l’irrigation des terroirs, pour la desserte des maisons en eaux de service, pour la force des moulins, pour le nettoyage des rues, alors que les sources chaudes étaient réservées aux soins.
31Ces multiples utilisations n’étaient pas l’apanage de la ville thermale mais celui de toute la vallée, de l’étage des estives communales jusqu’aux champs dans la plaine, des enclos pastoraux en moyenne montagne jusqu’à la station et au-delà, via le bourg et les villages. Ainsi chacun retrouvait dans les nouvelles promenades urbaines comme les nouveaux parcs et les jardins de villégiature, mais aussi les rues rénovées, l’allégorie des eaux vives des montagnes, ses scintillements comme ses bruissements.
32Les nouvelles normes pour l’eau potable, édictées en 1914 et mises en œuvre par les municipalités dès l’entre-deux-guerres, puis la politique de la Santé publique à partir des années 1970 allaient bouleverser cette culture de l’eau jusqu’à modifier profondément l’ambiance thermale de la Ville.
Du silence d’une ville d’eau
33Il fallait, au milieu des années 1970, en débarquant de la gare remonter son avenue et arriver par une chaude après-midi d’été à Bagnères-de-Bigorre pour progressivement réaliser le silence de la ville d’eau.
- 23 DEDIEU (Laura), VERTALLIER (Adrien), Réinventer ensemble un territoire. Une ville du Haut-Adour, Ha (...)
34Une cinquantaine d’années après, les travaux de fin d’études de deux étudiants en architecture23 dont l’objet était de mettre en œuvre pour leur diplôme un atelier participatif ouvert aux habitants ont montré cette récurrente nostalgie quant à la disparition de cette étroite conjonction entre l’eau et la ville.
- 24 DRAC Occitanie, service régional de l’archéologie, Prospection inventaire extrait du bilan scientif (...)
35Parallèlement à cette étude, la redécouverte d’un collecteur antique (fig. 4) sous le quartier thermal allait donner lieu à une prospection inventaire de cet ouvrage souterrain24. Prospection qui a permis d’initier une équipe de recherche qui allait d’abord se constituer en tant que branche de la société Ramond en 2017 puis s’autonomiser en 2018 sous la forme de l’Observatoire pour l’archéologie et le patrimoine en Haute-Bigorre / OAPHB.
Fig. 4
Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées), le grand collecteur antique subsistant sous le quartier thermal dont le fil d’eau actuel se trouve à moins 3,50 mètres de la surface. Prospection archéologique 2016 menée par l’équipe de l’OAPHB sous l’autorité du Conservateur régional de l’Archéologie DRAC Occitanie.
© Photo Sébastien Rougé 2016
- 25 Deux premières sessions de cet atelier se sont tenues en 2015 et en 2016 et ont permis de réunir le (...)
36Dès 2015, un atelier Des eaux naturelles était mis en place avec la collectivité afin de réunir acteurs et experts. Il fut suivi d’un second en 2016. Ces deux sessions ont permis de comprendre l’actualité de la gestion thermo-minérale de la station25, et plus particulièrement l’abandon des captages gravitaires anciens à partir de l’installation de forages profonds pour sécuriser l’exploitation des eaux chaudes.
37Comme d’autres stations thermales, Bath par exemple dans le Somerset anglais, le centre-ville de Bagnères-de-Bigorre comprenant son quartier thermal se sont implantés et développés au contact direct de la résurgence des eaux thermo-minérales. Ces forages profonds permettent de maîtriser les désordres piézométriques liés aux risques d’interférence lors de la dernière phase de remontée des eaux chaudes avec la nappe phréatique sous-jacente. En effet, l’implantation urbaine actuelle formée depuis le Moyen-âge, se caractérise par l’absence de cave, hormis les anciens bains privés semi-enterrés. Cette disposition se révèle particulièrement indicative quant à l’activité du substrat hydrogéologique.
- 26 D’après le ministère de la Santé et de la Prévention : « L’eau utilisée à des fins thérapeutiques d (...)
38Au début des années 200026, Bagnères-de-Bigorre, suivant les exigences du Ministère de la Santé pour un suivi « strict » de la microbiologie des eaux thermales réalise deux forages profonds pour remplacer les captages gravitaires qui alimentaient auparavant la station. Ce progrès a pour conséquence de modifier le contrôle de ces mêmes eaux circulant désormais sous pressions depuis le tréfonds hydrogéologique jusqu’aux divers points de leur application. Pour autant, la désaffection des anciens de captages ne voulait pas dire leur désuétude puisqu’ils restaient des points de surveillance directe de l’aquifère thermo-minéral.
- 27 Protection de la ressource hydrothermale / état de délaissement des sources minérales du patrimoine (...)
- 28 Ibidem, page 20.
- 29 Les forages profonds ont alimenté dès le début des années 2000 les Grands Thermes municipaux, l’éta (...)
39à l’issue des travaux de forage, la société Antéa Group remettait à la ville un mémoire qui soulignait ce nouvel état de délaissement des sources du patrimoine communal27 en rappelant deux axes de vigilance28 alors qu’aux établissements de soins de la station s’ajoutait dans le même temps un grand spa29 :
-
Assurer « la mise et le maintien en conformité des états de délaissement des sources (…) conditions nécessaires à la sauvegarde de la qualité de l’eau thermo-minérale… ».
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Maintenir « ces écoulements à des cotes définies et fixes assurent le maintien d’un équilibre entre la pression de l’eau thermale et celle des autres aquifères, gage de sécurité pour la protection de la qualité de la ressource ».
- 30 Arrêté du 22 octobre 2013 relatif aux analyses de contrôle sanitaire et de surveillance des eaux co (...)
- 31 Pour la France, seulement 1 % des stations thermales subissent une telle situation.
40Cette question du délaissement des sources a été pour notre observatoire en train de naître une question clef. Les préconisations des hydrogéologues cherchaient à prémunir la ville d’une perte de la mémoire d’entreprise inévitablement liée à ce bouleversement dans la gestion de la ressource thermo-minérale. Les personnels affectés à l’entretien et la surveillance devaient désormais recentrer leurs tâches sur les contingences de la nouvelle installation hydraulique stockant et transportant sous pression des eaux chaudes dès lors autrement sujettes aux développements bactériologiques30. Somme toute rare dans le cas des stations thermales en France31, ce risque est néanmoins redouté par son impact catastrophique sur l’image des stations.
- 32 On entend par mémoire d’entreprise, ou mémoire organisationnelle, l’ensemble des connaissances et d (...)
41La perte visible d’une mémoire d’entreprise32 relative au profond remaniement de la gestion des eaux ne se cantonne pas aux eaux thermo-minérales, elle impacte l’ensemble des adductions qui animaient autrefois la « Venise des Pyrénées » héritée de l’embellissement conçu par les ingénieurs des Ponts et Chaussées et des Mines du Second Empire. Ainsi le récent délaissement des sources et de leurs captages s’ajoute au tarissement des caniveaux des trottoirs puis des fontaines et des rigoles animant les promenades, les parcs et les jardins en ville.
- 33 L’autre cause de cet affaissement étant le retrait du pastoralisme historiquement associé au grand (...)
42Bien que l’eau des montagnes soit restée gratuite, un tel affaissement du paysage thermal urbain tient pour partie33 à une délégation de service des eaux potables aux compagnies privées à partir du XIXe siècle, puis au fait que sa distribution et sa potabilité deviennent payantes au cours du XXe siècle.
43à la disparition du ruissellement des eaux naturelles dans les fontaines, bassins et caniveaux du quartier thermal, il faut ajouter l’oubli du surgissement de la crue de l’Aygo Tebio. Aujourd’hui, l’abandon de l’entretien des batardeaux protégeant ici les seuils des maisons montre le manque de transmission des savoirs locaux entre anciens et nouveaux occupants. D’autant plus que ces seuils ont perdu de leur hauteur du fait du rehaussement de la voirie pour l’adapter à la loi Handicap. Désormais, sans trottoirs ni caniveaux, l’assiette urbaine du centre-ville accroit l’exposition des rez-de-chaussée des maisons et des commerces aux aléas de l’inondation. D’autant plus que ce rehaussement, en prenant du volume à la crue, exhausse la prochaine.
44Les diverses incidences de cette succession d’adaptations liées aux lois sur l’eau sont en grande partie relatives à des questions de Santé publique. Pour autant faut-il accepter ce silence des eaux dans la ville de Bagnères-de-Bigorre ? Ce qu’avait réalisé les ingénieurs du Second Empire pour embellir la station à partir du principe gravitaire du cheminement naturel d’une goutte d’eau ne peut-il pas être autrement porté aujourd’hui ?
45Nous avons été ainsi amenés à orienter nos travaux sur la dynamique des paysages d’une vallée dont les multiples agencements hydrauliques, dormants ou actifs, suscitent toujours des savoir-faire, des projets cherchant à apprécier et accompagner avec économie ces eaux provenant du ciel ou sourdant du tréfonds des roches afin d’irriguer à nouveau la vallée de multiples petits ruisseaux.
De la résilience des eaux vives du Haut-Adour
Un laboratoire des sources
46Alors que plus haut dans la vallée, des associations se proposent pour relayer les agents des collectivités dans l’entretien des estives de moyenne montagne, ne peut-il pas en être de même au degré de la station thermale ? Selon cette perspective, l’OAPHB a réuni en 2021 une petite équipe d’habitants autour de la situation présente des sources dans son grand parc thermal. De cette première exploration il est ressorti qu’à la charnière du XIXe et du XXe siècles l’investissement associatif à Bagnères-de-Bigorre avait été décisif quant à la transformation environnementale de la station climatique.
47En abritant le champ captant du cycle hydrogéologique des eaux thermo-minérales, ce grand parc thermal participe directement à l’économie de cure de la station thermale. Une économie qui ne peut être réduite à la seule efficience de l’extraction mécanique mise en place il y a une vingtaine d’années. Les eaux naturelles, les herbages, les bois constituant le grand paysage thermal de la station sont indispensables à son redéploiement à l’aune de notre actualité climatique.
- 34 Prospection archéologique menée dans le cadre de l’Observatoire pour l’archéologie et le patrimoine (...)
48Alors que la prospection archéologique entreprise dès 2016 a amélioré la compréhension de la complexité du substrat hydraulique structurant la ville de Bagnères-de-Bigorre34, dès 2019 nos travaux s’étendaient aux enchaînements gravitaires hydrauliques de canaux et rigoles irriguant les terroirs et estives du Haut-Adour. Cet élargissement de nos études nous a permis d’entrevoir que les anciens dispositifs d’irrigation des estives et des prés structuraient également la ville de Bagnères-de-Bigorre, ses quartiers, ses promenades, son grand parc thermal.
49À Bagnères-de-Bigorre, l’environnement des sources en ville et dans le parc thermal est aujourd’hui en déclin jusqu’à recevoir pour partie des stationnements automobiles. C’est pourquoi créer un laboratoire des sources pour effectuer une reconnaissance de cet héritage était nécessaire aux titres de trois impératifs :
-
décrire les enchaînements hydrauliques de la station thermale et de son grand parc comme corollaires à ceux la vallée pastorale ;
-
reconnaître l’importance des sources en tant que lieux autant sociétaux qu’écosystémiques ;
50En effet, on ne peut plus désormais prétendre que l’entretien et le développement de nos habitats peuvent être assurés par la seule délégation de services. Se réunir auprès d’une source, partager ses vicissitudes, c’est ancrer nos questionnements sociétaux dans la concrétude de l’économie du paysage local.
51Nous savions qu’au sens commun, une source est un endroit où l’on peut voir émerger naturellement de l’eau du sol après une pérégrination souterraine dont va dépendre sa qualité : potable, minérale, thermale, voire impropre à la consommation. Dans une station thermale telle que Bagnères-de-Bigorre, la plupart des sources se trouvent avoir été captées et conduites vers des réservoirs, des fontaines, des bassins, des bains, mais aussi des rigoles et parfois des abreuvoirs.
52La petite équipe du Laboratoire des sources a fait le choix de partir de la Fontaine des Fées dans les bois du Bédat qu’il allait s’agir d’apprécier in situ afin d’interroger autrement ce passé. Ensemble auprès de cette source, à regarder, sentir, écouter, nommer les choses vues, les montrer aux autres, en discuter, et en s’écoutant de la sorte… en s’entendant, un nouveau récit est devenu possible. Faire ainsi société auprès des sources place ce laboratoire au cœur de la condition première d’existence de la station thermale actuelle.
53L’équipe a eu la chance de comprendre de jeunes professionnels : un paysagiste, une documentaliste, un artiste en résidence, une plasticienne, une historienne. Chemin faisant, malgré leurs implications professionnelles, chacun, chacune, selon ses compétences, a pris le temps d’aller dresser un relevé, un croquis, prendre des photos, saisir des cartes, écrire, glaner aussi quelques archives.
- 36 On trouvera une relation de cette première session 2021 du Laboratoire des sources dans le Cahier n (...)
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54Un programme de réunions hebdomadaires et de compte rendus des séances s’est mis en place. À la suite des dix réunions tenues d’avril à octobre 202136, une nouvelle session du Laboratoire des sources est en cours cette année. De ses travaux, il ressort une reconnaissance actualisée de l’ensemble des sources participant au contexte du Site classé du Bédat et du Vallon de Salut par la Direction régionale de l’Environnement en 200737.
Deux ateliers SIG participatifs
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55À l’appui du SIG Haute-Bigorre38 développé dans le cadre d’un partenariat entre l’OAPHB et le Consortium Huma-Num Paris Time Machine39, les deux premiers ateliers SIG participatifs (fig. 5) que nous avons organisés cette année mobilisent un groupe de lycéens40 et les membres de cinq associations locales41, actifs comme retraités, dont le trait commun est d’intervenir pour l’entretien et la maintenance du paysage en moyenne montagne.
Fig. 5
Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées), atelier SIG Petits canaux. Une équipe de jeunes lycéens découvrent hors la ville un petit canal irrigant, de jardin en jardin, le quartier Chez Minvielle.
© OAPHB 2022
56Dans une démarche de science ouverte, en interlocution avec les milieux de la recherche, ces deux ateliers intergénérationnels traitent :
-
des petits canaux sous-jacents au centre-ville de Bagnères-de-Bigorre à partir d’un atlas cadastral préparant en 1864 l’installation de quarante fontaines publiques ;
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des irrigations de moyenne montagne qui, jusqu’à l’entre-deux-guerres, ont abondé le pastoralisme de la vallée basé sur une culture intensive des herbages.
57Partant de deux étages très opposés du paysage valléen, ces deux ateliers travaillent sur les enchaînements hydrauliques gravitaires qui prennent les eaux des rivières pour les distribuer, via des canaux et des rigoles, autant dans les terroirs, les villages et la ville, puis ensuite les restituer à leur cours naturel.
58Chacune des deux équipes s’appuie respectivement sur les travaux de deux étudiants encadrés en Haute-Bigorre par l’OAPHB :
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- 42 FLAMBARD (Julie), Vers un nouveau paysage agropastoral. Étude rurale en vallée de Campan dans les H (...)
En 2020, une étudiante en architecture s’était intéressée pour son diplôme de fin d’études aux enchaînements hydrauliques en moyenne montagne dans le Haut-Adour42.
Fig. 6
Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées), canaux meuniers de surface et petits canaux souterrains dans le centre-ville (Relevé partiel d’après l’Atlas des Petits canaux 1864, par Mandiaye Diop, stagiaire en géomatique IUT d’Auch). Voir https://oaphb.fr/sig
© M. Diop
59L’atelier « Petits canaux » permet actuellement à huit lycéens du lycée Victor-Duruy de se former au SIG. À raison de deux heures par semaine, par des sorties sur le terrain et des visio-conférences, ces élèves sont accompagnés par deux enseignantes en histoire et mathématiques et par deux membres de l’OAPHB, un architecte, un ancien responsable de la Brigade verte et un ingénieur divisionnaire. L’atelier a commencé début septembre par une présentation du Plan des petits canaux de 1864 dans les locaux des services techniques de la Ville. Il s’est poursuivi par deux excursions au cours desquelles les lycéens ont pu rencontrer des habitants et une historienne des jardins attachée au service des Fontaines de Versailles. Depuis octobre, les élèves sont en interlocution avec Laurent COSTA, Directeur adjoint de l’UMR 7041 Archéologies et Sciences de l’Antiquité (ArScAn). Cette pédagogie transversale et interconnectée, très compatible avec les attentes de cette génération, s’avère très porteuse. Elle permet notamment d’articuler une reconnaissance du cadre de vie local, de son histoire, avec l’actualité des champs disciplinaires dont les lycéens sont en train d’acquérir les fondamentaux.
- 44 BUISAN (Georges), Des cabanes et des hommes : Vie pastorale et cabanes de pâtres dans les Pyrénées (...)
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60L’atelier SIG « Irrigations en moyenne montagne », rassemblant une douzaine de membres actifs de six associations, s’investit sur l’habitat pastoral saisonnier du Haut-Adour couplant par des canaux et rigoles d’irrigation les estives aux terroirs herbagés (fig. 7). En regard des études détaillées44 dont ont fait l’objet les courtaous45, l’équipe compte entreprendre une description topographique de ce dispositif pastoral étendu. Pour l’heure, il s’agit de définir et de tester les méthodes pour relever et décrire autant les tracés des canaux que l’ensemble des fabriques qui s’y attachent. Alors que cette première session est en cours, des perspectives foisonnent déjà : réactiver une unité pastorale à partir de rigoles aujourd’hui abandonnées, poursuivre la maintenance de l’irrigation d’un quartier d’habitation, reconstruire des cabanes, rouvrir des sentiers. Autant de projets pouvant potentiellement participer à un renouveau du pastoralisme local comme à une transition pour l’offre touristique.
Fig. 7
Campan (Hautes-Pyrénées), développement sur près de 12 km de quatre canaux d’irrigation depuis les estives communales jusqu’aux terroirs d’herbage (Planche extraite du travail de fin d’études Vers un nouveau paysage agropastoral. Étude rurale en vallée de Campan dans les Hautes-Pyrénées par Julie FLAMBARD, Ensa-Versailles 2020).
© J. Flambard
61Les deux équipes feront une première restitution de leurs travaux courant novembre 2022. Ces restitutions seront suivies chacune d’une séance de clôture afin de dégager des perspectives pour la prochaine année, tant sur un plan scolaire qu’au degré de possibles réalisations associatives sur le terrain (fig. 8).
Fig. 8
Campan (Hautes-Pyrénées), atelier SIG Irrigations de moyenne montagne. Au droit d’un pont canal détruit, l’équipe rassemblant plusieurs associations locales préparent le relevé GPX du canal du Sarrado au-dessus de la Séoube à Campan.
© OAPHB 2022
- 46 ROBERT (Sandrine) La Résilience : persistance et changement dans les formes du paysage, Collection (...)
- 47 ROBERT (Sandrine), ibid.
62Cette transversalité entre les générations, les milieux sociaux, les quartiers et les terroirs habitant la vallée, est en quelque sorte expressive de la capacité de résilience des paysages46. Car, loin d’exprimer une réaction de défense, ou de sauvegarde, contre une inéluctable érosion du temps, ces perspectives sont l’expression d’une démarche vers de possibles transformations, de possibles résiliences écologiques47. En effet, pour les nouvelles générations il ne s’agit visiblement plus de conserver, de sauvegarder, mais de faire, d’agir, d’entreprendre.
Dès lors qu’entendre ici par patrimoine ?
- 48 Cf. § : Comprendre le Haut-Adour comme un « monument hydraulique » s’inscrivant dans la transition (...)
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- 50 Au regard de la thématique du « patrimoine durable » déclinée par les Journées européennes du patri (...)
63Par leurs enchaînements articulant discrètement les paysages s’y étageant, les eaux naturelles gravitaires font du Haut-Adour un monument hydraulique48 dépendant autant de la saturation de substrats stabilisés par la vie qui s’y développe que de la sociabilité humaine qu’ils induisent. Le considérant, l’histoire sociétale de Bagnères-de-Bigorre ne peut pas être départie au contexte hydrogéologique de son thermalisme comme ne peut pas être départi le renouveau du pastoralisme de son irrigation vernaculaire. Partagé par le thermalisme et le pastoralisme, ce monument hydraulique est ainsi un processus écologique complet49 synthétisant les notions de patrimoine et d’environnement50.
- 51 Vicus aquensis, bourg des eaux, nom attribué à la bourgade antique de Bagnères pour apparaître grav (...)
64Dans ce sens, nous avons tenté d’esquisser comment ce bourg des eaux51, développant ces bains au sortir du Moyen-Age, devenant une station thermale au cours du XIXe siècle, avait porté son paysage urbain vernaculaire à une sorte d’apogée de l’ingénierie hydraulique ensuite augmentée du boisement de ses alentours, à l’initiative d’une société savante locale.
- 52 Depuis le décret de 2016, la Ville bénéficie d’un classement au titre de Site patrimonial remarquab (...)
65Puis nous avons ensuite tenté d’esquisser comment – l’urbanisme fonctionnel naissant au début du XXe siècle – cette « Venise » avait été asséchée par la nécessaire mise aux normes de la Santé publique, tant au degré de sa vie urbaine et de sa vie thermale. À un point tel qu’aujourd’hui, par bien des signes, la mémoire d’entreprise qui portait ce paysage thermal à la fois urbain et naturel est sinon perdue du moins réduite à une seule approche technique52 égarant l’envergure médicale et culturelle du thermalisme. Comment consolider, voire renouer, ce fil ?
66La prospection archéologique d’un collecteur antique, partie prenante d’une adduction souterraine au quartier thermal, associée à l’étude des systèmes d’irrigation de surfaces, canaux et rigoles, a amené l’équipe de l’OAPHB à faire de ces dispositifs hydrauliques de prise puis de restitution locale des eaux naturelles son objet de recherche. C’est au point de délivrance de l’eau d’une source – une fontaine, un bain, une douche –, comme c’est au point de délivrance d’une eau prise à une rivière – un pré, un bassin, une cuvette, une rue – que s’ancrent, s’alimentent et se déploient des objets patrimoniaux et environnementaux complexes aujourd’hui en recherche d’avenir : un ancien établissement thermal privé, une promenade urbaine assujettie à l’automobile, un parc menant aux fermes et aux estives abandonnées, mais encore...
67Pour ce faire, l’OAPHB est engagé dans la reconstruction d’un savoir partagé localement afin de reconnaître les liens que les paysages du Haut-Adour perpétuent entre pastoralisme et thermalisme. Deux activités fondamentales au développement local qui sont aujourd’hui en questionnement face à un désir d’immersion dans la nature de plus en plus partagé et entrepris.
- 53 Onsen, bain thermal japonais préservant le cadre naturel de sources chaudes qu’il utilise.
- 54 Par exemple les sources chaudes de Prats-Balaguer, les Bains de Canaveilles, les bains de Dorres, d (...)
68Possédant des sources chaudes dégagées de toute industrie thermale, des villages pyrénéens aménagent et proposent des bains libres en pleine nature qui ne sont pas sans relations aux onsens53 japonais. Mais si une telle renaturation du bain est déjà en cours dans les Pyrénées54, l’entreprendre dans la densité urbaine d’une station thermale est d’une autre complexité, d’une autre portée aussi. À Ax-les-Thermes, le Bassin des Ladres a été remis en eau avec celle de la ville et non des sources afin de répondre aux normes de sécurité en vigueur dans l’espace public pour ce type de pédiluve.
69À Bagnères-de-Bigorre, bien que continuant d’abonder les anciens captages délaissés, de percoler les sols et parfois d’inonder le quartier thermal, les eaux naturelles de source et de rivière se trouvent corsetées par l’accumulation des successives occupations du site thermo-minéral. Pour la place des Thermes on évalue à environ 3,50 mètres la stratigraphie surchargeant le paléosol du talweg de l’Aygo Tebio.
- 55 Si l’Ordonnance de 1947 reconnaît comme thérapeutique la cure thermale qui sera dès lors remboursée (...)
70En contrepoint, la résilience des eaux naturelles observée dans les estives de moyenne montagne du Haut-Adour interroge dans la vallée un thermalisme dont la médicalisation de l’après-guerre n’a pas empêché la discréditation rampante pesant toujours en France sur des stations ayant pourtant régulièrement perfectionné leurs équipements et investi dans le climatisme puis dans le thermoludisme55.
- 56 CAPDEPUY M., CANELLAS J., La Flore bactérienne des eaux thermales et minérales (1995), université d (...)
- 57 CAPDEPUY, CANELLAS, op. cit., on relève dans cet article : « Dans les eaux sulfurées, par exemple, (...)
71Mais ces nécessaires ajustements sanitaires, médicaux, technologiques, voire ludiques, des établissements thermaux supposaient que l’on écarte les échanges symbiotiques des eaux thermo-minérales. Des échanges dont les cycles bactériens et leurs biocénoses restent peu étudiés56. Dans les eaux sulfurées des sources s’écoulant à l’air libre, selon certaines conditions, apparaissent d’abondants filaments blancs allant s’attacher à la sortie des captages aux mousses et aux herbes des rigoles. À Bagnères-de-Bigorre, on observe ces bioglées57 dans les eaux de la source La Montagne (en hiver), également sous les Grands Thermes où elles se développent par grappes, et dans la vallée, au Bagnet de Campan (fig. 9) comme à la source de Labassère. Elles rappellent ces glaires flottant dans les eaux décrites à la fin du XVIIe siècle par Madame de Maintenon lorsqu’elle baigne à Barège le duc du Maine enfant.
Fig. 9
Campan (Hautes-Pyrénées), bioglées dans les eaux sulfureuses de la Fontaine du Bagnet de Campan.
© OAPHB 2018
- 58 Se reporter aux comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences (Volume 12, 184 (...)
- 59 La Barégine ou bien la Luchonine, toutes deux des marques déposées à l’INPI dans les années 1960-19 (...)
72Ces glaires ont été étudiées. L’Académie des Sciences en a publié la description dès les années 184058. Depuis, les médecins leur ont reconnu des vertus antibiotiques. Baptisées Barégines, voire Luchonines, elles ont été produites industriellement par ces stations pour en faire des adjuvants pour des crèmes ou des boues commercialisées59. Mais aujourd’hui, ces biocénoses et leurs biotopes devraient pouvoir être abordées sous un angle moins causal afin d’en mieux comprendre les processus inhérents.
73À l’épicentre du quartier thermal de Bagnères-de-Bigorre, le secteur de la Roche du Dauphin y prédispose. Occupant près de 2 000 m2, il comprend le jardin arrière du musée Salies situé aux pieds du rocher où se trouvent les captages des sources Cazaux et Théas, et les alentours de Bain du Roi de Rome à l’arrière duquel sont également conservés les captages par galerie qui l’alimentent. Bien que faisant partie du parc thermal, une aire sablée a été aménagée pour le stationnement automobile contre le Bain du Roi de Rome (fig. 10).
Fig. 10
Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées) griffon d’une des sources alimentant le Bain du Roi de Rome se trouvant au fond d’une galerie à l’arrière du petit bâtiment.
© OAPHB 2016
74Son fort potentiel archéologique et hydrogéologique ainsi que son accessibilité aux publics dans le cadre du parc thermal offrent l’opportunité d’une expérimentation sur les capacités des sources thermo-minérales à reconstituer biotopes et biocénoses. Pour ce faire un état des lieux approfondi est en cours afin de mieux comprendre l’interface entre d’anciens captages en béton désormais inutiles et le faciès rocheux des résurgences qu’ils recouvrent. Il s’agira alors, en synergie avec plusieurs organismes officiels, de proposer un processus de déconstructions reconstruction pouvant conditionner l’observation d’une telle libération de ces émergences.
- 60 Le complexe aqualudique et sportif Grand-Nancy THERMAL, dont l’ouverture est annoncée pour le print (...)
75Ce projet d’en revenir à l’étude des sources est une façon de mener une réflexion sur les successifs dispositifs issus de la technologie thermale industrielle60 s’interposant actuellement entre le corps des patients et les eaux naturelles des sources. Cette thérapie doit pouvoir se redéployer dans un paysage thermal ou l’expérience des eaux naturelles est à nouveau accessible. Notre préoccupation première de chercher à comprendre le pourquoi et le comment de la disparition des eaux dans le paysage d’une station thermale des Hautes-Pyrénées participe ainsi à une réflexion sur le thermalisme de demain.
76C’est pourquoi, en partant des échelles du paysage, l’OAPHB étudie les dispositifs hydrauliques et les savoir-faire pour la mise en œuvre des captages, des adductions des irrigations, qui sont les racines à partir desquelles se sont déployés des complexes bâtis et des paysages culturels. D’autant plus que ces dispositifs techniques patrimoniaux, en conduisant des eaux vives, en coalisant un ensemble de cortèges vivants, en associant des quartiers et des terroirs, sont des écosystèmes complets qui interrogent localement le droit de l’eau.
77Des lycéens commencent à comprendre la portée des eaux libres pour avoir suscité, dès la naissance de l’agriculture et de l’élevage, l’une des premières des formes du droit. Formes qui n’ont cessé d’évoluer à partir du développement de leur force motrice, des moulins jusqu’à l’industrialisation de toutes nos activités, notamment ici le thermalisme. Alors que des membres de plusieurs associations rassemblés et accompagnés font déjà des projets en relevant et cartographiant la fine capillarité des ruisseaux, des canaux et des rigoles constituant la tête de bassin hydrographique du Haut-Adour.
78Retourner aux sources, à nouveau et ensemble, c’est ici entreprendre des possibles.
Fig. 11
Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées), parc thermal : site de la Roche du Dauphin dans le jardin arrière du Musée Salies. Au pied du rocher se déploie un large massif de béton captant les sources Théas et Cazaux. Aujourd’hui délaissées, ces eaux sont évacuées dans un ancien canal meunier. En haut, à droite, le Bain du Roi de Rome (Ex-Bain du Dauphin), au pied de la roche qui le porte les fumeroles des eaux chaudes, à gauche la cour arrière du musée, au fond les Grands Thermes.
© OAPHB 2020
Notes
1 La thématique de « Patrimoine durable » des dernières Journées européennes du patrimoine en est l’expression directe.
2 NARTET (Marie), SOULE (Jean-Christophe), Département des Hautes-Pyrénées / Stations thermales et sources thermo-minérales, Bureau de Recherches géologiques et minières (I986), ministère du Redéploiement industriel et du Commerce extérieur.
3 L’Aygo Tebio est alimenté par un petit bassin hydrographique de 3,29 km2 situé en amont du centre-ville de Bagnères-de-Bigorre. Cf. Rapport de présentation du Plan de prévention des risques (PPR), préfecture des Hautes-Pyrénées, mars 2010.
4 Comme en témoigne la découverte partielle d’un balnéaire en 1823 lors de la construction des Grands Thermes.
5 « Envoyé à M. Coignet pour présenter à Monseigneur Colbert Ministre d’état », 1668, Archives de Vincennes.
6 À Bagnères-de-Bigorre, l’activité balnéaire a été prise en mains par les familles de notables locaux à la fin du XVIe siècle. Après les trois vagues d’épidémie de peste (1628, 1653,1654) et le tremblement de terre de 1660, les Mauran, Lannes, Manas, Uzer, Caubous, entre autres, avocats, meuniers, apothicaires, médecins assurant également des fonctions édilitaires, ont l’initiative. Les établissements de bains sont alors démultipliés au-delà du barycentre correspondant au site du balnéaire antique et du bourg-vieux où un premier salon de jeux est ouvert en 1700. (Se reporter à l’illustration montrant un extrait du plan topographique d’après 1790 de Bagnères-de-Bigorre)
7 Le Bain des Pauvres est remplacé par le Bain du Dauphin, aujourd’hui dit Bain du Roi de Rome. Le petit établissement muni de deux piscines a été conçu par Louis Moisset, ingénieur des Ponts et Chaussées. Il sera inauguré en 1781.
8 Les familles Cuilhé, Bertholet-Campan, dont Madame Campan, Dumoret, Dufourc d’Antist…
9 Pour autant, aucun Grand Hôtel ne sera construit malgré une dernière et tardive tentative dans l’entre-deux-guerres. La capacité hôtelière reste portée par la société civile développant et rénovant son parc, alors que la clientèle plus modeste trouve à se loger chez les loueurs et dans plusieurs institutions religieuses.
10 John SCHEID, archéologue, professeur à l’Institut de France, Religion, institutions et société de la Rome antique. 12 leçons données au Collège de France (201-2016)
11 Bagnères-de-Bigorre, avec sa poétesse Philadelphe de Gerde (Claude Duclos, 1871-1952), sera un des ancrages du mouvement du Félibrige.
12 John SCHEID, Le Thermalisme - Approches historiques et archéologiques d’un phénomène culturel et médical, ouvrage collectif, Ed. CNRS, 2015.
13 C’est dans cette ville balnéaire pionnière que naît, se développe au Second Empire une conception industrielle du thermalisme. Dans les années 1860, la ville répond aux attentes des nouvelles lois réglementant les stations thermales. Sa gare sera inaugurée en 1865, son Grand Casino équipé d’une piscine appelée Néo-thermes en 1885 par la Société des Bains de mer (SBM) de Monaco, alors que les Grands Thermes datant de 1828 étaient déjà l’objet de travaux d’actualisation par l’Ingénieur hydraulicien François de Neufchâteau.
14 Notamment la vue aquarellée par Louis-Denis LELEU, officier du cadastre, conservée aux AD des Hautes-Pyrénées.
15 En France, la « restauration des terrains en montagne » (RTM) est une opération de stabilisation et de restauration des sols de pentes. Elle fait appel en raison du contexte et des risques particuliers à des techniques de génie civil, de génie végétal et de génie écologique spécialisées, adaptées à différents contextes (fortes pentes, climat froid, tempéré, chaud ou tropical).
Le service du même nom chargé de la mise en œuvre de ces opérations est créé au XIXe siècle au sein de l’administration des Eaux et Forêts, et relève encore au début du XXIe siècle de l’Office national des forêts (Wikipédia).
16 Cette société savante est créée dès 1865 par : Emilien FROSSARD (1802-1881), pasteur refondateur du culte protestant dans les Hautes-Pyrénées, Charles PACKE (1826-1896), officier britannique ; Henry RUSSEL-KILLOUGH (1834-1909), explorateur irlandais, auxquels s’adjoindra Farnham MAXWELL-LYTE (1828-1906), photographe. Plusieurs de ces membres avaient auparavant été parmi les fondateurs de l’Alpin Club londonien (1853).
17 De ce boisement des promenades thermales et pastorales de Bagnères-de-Bigorre naîtra le projet d’un sanatorium puis d’un Hôtel de Montagne également promus par la société Ramond.
18 Charles FLAHAULT (1852-1935), botaniste, professeur à l’Université de Montpellier, et Georges FABRE (1844-1911), ingénieur forestier, météorologue.
19 La Loi du 14 juillet 1856 sur la conservation et l’aménagement des sources d’eaux minérales est relative à la déclaration d’intérêt public et au périmètre de protection des sources ; à l’inspection ; aux conditions générales de fonctionnement des établissements thermaux.
20 Conservé aux services techniques de la Ville, le plan des Petits Canaux, daté de 1864, se présente sous la forme d’un atlas compilant une planche d’assemblage et 23 planches cadastrales à l’échelle du 500e. Numérisé par l’OAPHB, on y accède en ligne via le SIG Haute-Bigorre.
21 Le droit d’eau est un droit perpétuel rattaché à la prise d’eau et non à l’ouvrage les conduisant. Ce faisant ces ouvrages fondés en titre sont couverts par un droit d’eau perpétuel pour un usage particulier et sont, par conséquent, dispensés de toute procédure d’autorisation ou de renouvellement (Wikipédia).
22 « Et bien qu’entre son flot aussi froid que la glace, et le bain chasse-mal, on trouve peu d’espace, il retient sa nature, et ne veut, tant soi peu, mélanger, orgueilleux, son froid avec son feu », Salluste de Bartas (1544-1590) Les Œuvres poétiques, volume 1, page 248, à propos de Bagnères-de-Bigorre.
23 DEDIEU (Laura), VERTALLIER (Adrien), Réinventer ensemble un territoire. Une ville du Haut-Adour, Hautes-Pyrénées ; projet de fin d’études à l’école nationale supérieure d’architecture de Versailles sous la direction de Richard Sabatier, architecte DPLG, DEA EHESS, enseignant chercheur ; session février 2015 ; plaquette de présentation, Centre de documentation et d’information (CDI), Ensa Versailles.
24 DRAC Occitanie, service régional de l’archéologie, Prospection inventaire extrait du bilan scientifique 2016 : https://oaphb.fr/wp-content/uploads/2021/01/Prospection-Inventaire-Bagne %CC %80res-de-Bigorre-2016-Drac-Occitanie.pdf
25 Deux premières sessions de cet atelier se sont tenues en 2015 et en 2016 et ont permis de réunir le Service des Fontaines du Domaine national du Château de Versailles avec les sociétés Antéa Group et Eiffage.
26 D’après le ministère de la Santé et de la Prévention : « L’eau utilisée à des fins thérapeutiques dans un établissement thermal doit être une eau minérale naturelle (…) Elle se définit par sa pureté originelle et se distingue des autres eaux par la nature et la stabilité des éléments physico-chimiques essentiels qui la constituent (minéraux, oligoéléments). Depuis les années 2000, des exigences microbiologiques strictes sont fixées par la réglementation, au niveau de la ressource et au niveau des points d’usage dans l’établissement thermal (arrêté du 19 juin 2000 modifiant l’arrêté du 14 octobre 1937 modifié relatif au contrôle des sources d’eaux minérales). » In : Eaux thermales, eaux minérales naturelles utilisées à des fins thérapeutiques dans un établissement thermal
27 Protection de la ressource hydrothermale / état de délaissement des sources minérales du patrimoine communal, Antéa Group / Ville de Bagnères-de-Bigorre, juillet 2002. Ce mémoire reprenant pour partie la description des captages livrées par le BRGM sous le titre « Département des Hautes-Pyrénées / Stations thermales et sources thermo-minérales » de Marie Nartet et Jean-Christophe Soulé, ministère du Redéploiement industriel et du Commerce extérieur, décembre 1985.
28 Ibidem, page 20.
29 Les forages profonds ont alimenté dès le début des années 2000 les Grands Thermes municipaux, l’établissement privé des Thermes de la Reine (racheté par la ville en 2020), le spa Aquensis et le Centre de rééducation fonctionnelle de l’hôpital de Bagnères-de-Bigorre (ayant cessé son contrat avec la Semetherm en 2019).
30 Arrêté du 22 octobre 2013 relatif aux analyses de contrôle sanitaire et de surveillance des eaux conditionnées et des eaux minérales naturelles utilisées à des fins thérapeutiques dans un établissement thermal ou distribuées en buvette publique.
31 Pour la France, seulement 1 % des stations thermales subissent une telle situation.
32 On entend par mémoire d’entreprise, ou mémoire organisationnelle, l’ensemble des connaissances et des savoir-faire au sein d’une organisation prise dans son ensemble : responsables et salariés, que ce soit un territoire, une entreprise, une association, etc. (Wikipédia)
33 L’autre cause de cet affaissement étant le retrait du pastoralisme historiquement associé au grand parc thermal de la station.
34 Prospection archéologique menée dans le cadre de l’Observatoire pour l’archéologie et le patrimoine en Haute-Bigorre, d’abord au sein de la société Ramond, puis à partir de novembre 2018, dans le cadre d’une association loi de 1901 (OAPHB) afin de répondre aux attendus de développement et de gestion du Programme collectif de recherches (PCR) Hydraulique & Thermalismes en Occitanie (2018/2020). Se reporter au site de l’association
35 Apparue à partir de la fin des années 1980, la notion de « patrimoine immatériel » traite des cultures traditionnelles ; ici, en l’occurrence, des usages et savoir-faire attachés à la conduite gravitaire des eaux naturelles.
36 On trouvera une relation de cette première session 2021 du Laboratoire des sources dans le Cahier n° 3 Archéologie en Haute-Bigorre édité par l’OAPHB au chapitre « Des eaux naturelles, des herbages, des bois » – En héritage, le grand parc thermal de Bagnères-de-Bigorre, p. 143 à 190.
37 Le classement en 2007 du site du Bédat et du Vallon de Salut par la Direction régionale de l’Environnement (DREAL) a pour objet « de faire connaître le caractère pittoresque et historique qui a fait la renommée de ce site notamment dans l’épopée du thermalisme pyrénéen ». Son périmètre embrassant 244 hectares se superpose au champ captant de la ressource thermo-minérale.
38 Le SIG Haute-Bigorre a été mis en place en 2020 avec l’appui de la Mission géomatique du département des Hautes-Pyrénées mettant à disposition les bases de données de l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN). Ce système d’information géographique contextualise les données acquises par les recherches de l’OAPHB en les comparant, par géolocalisation, à un ensemble de cartes et plans, de dessins et photos, anciens ou actuels, documentant la vallée du Haut-Adour. Ce SIG géohistorique est accessible de façon modulée. Via le site de l’OAPHB, une version publique est en ligne. À l’égal de Google Maps, le SIG Haute-Bigorre donne accès à des cartes permettant de se repérer dans l’espace quotidien comme de voyager dans le temps : on peut actuellement voir la ville de Bagnères-de-Bigorre en 1771 (Plan terrier), en 1791 (plan topographique), en 1810 (Cadastre napoléonien), en 1864 (Plan des petits canaux) pour l’heure ...
39 Le Consortium Huma-Num Paris Time Machine est géré par l’UMR 7041 ArScAn. Les membres de ces deux ateliers peuvent intervenir dans le SIG Haute-Bigorre à partir d’un code personnalisé leur donnant un accès expert. Les travaux en cours sont consultables via le site web de l’OAPHB à la rubrique SIG et via celui de La Fabrique numérique du passé où l’onglet Bagnères-de-Bigorre, jalons historiques donne accès au set de données déjà géoréférencées.
40 Ce groupe rassemble huit élèves du lycée Victor-Duruy de Bagnères-de-Bigorre accompagnés par deux de leurs enseignantes dont l’une est Interlocutrice académique pour le numérique pour l’Académie de Toulouse.
41 Outre les huit élèves du lycée Victor-Duruy de Bagnères-de-Bigorre, les autres participants sont membres des associations Pierre des Esclozes, des Rigoles de Gaye, des Sentiers de Campan de la Grange foraine située dans la vallée de Lesponne à Bagnères-de-Bigorre ainsi que du Club alpin français de Bagnères-de-Bigorre
42 FLAMBARD (Julie), Vers un nouveau paysage agropastoral. Étude rurale en vallée de Campan dans les Hautes-Pyrénées, projet de fin d’études à l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Versailles sous la direction de Stéphanie de Courtois, historienne de l’art, enseignante chercheuse, et Richard Sabatier, architecte DPLG, DEA EHESS, enseignant chercheur, session septembre 2020. Plaquette de présentation, Centre de documentation et d’information (CDI), Ensa Versailles.
43 DIOP (Mandiaye), stage de licence en Génie géomatique pour l’Aménagement du territoire (GGAT) de l’IUT d’Auch Toulouse III-Paul Sabatier, sous la direction de Frédéric Baup. Maîtres de Stage : Richard Sabatier (OAPHB) et Laurent Costa (UMR 7041 ArScAn).
44 BUISAN (Georges), Des cabanes et des hommes : Vie pastorale et cabanes de pâtres dans les Pyrénées (2001), La vie montagnarde (2011), Hier en Vallée de Campan (2012), aux éditions CAIRN
45 Dans le Haut-Adour, un courtaou, ou courtaú, correspond génériquement à un groupement plus ou moins important d’enclos pastoraux destinés à l’élevage des bovins en estive. Chacun de ces enclos regroupant généralement une cabane et un parc distribuant un appentis et une étable. Rafraîchi par une source ou un ruisseau, un leyté, abri de pierre destiné à conserver le lait de la traite, était associé à chaque courtaou.
46 ROBERT (Sandrine) La Résilience : persistance et changement dans les formes du paysage, Collection Interdisciplinarité, Sciences et Humanités, ISTE éditions, 2021.
47 ROBERT (Sandrine), ibid.
48 Cf. § : Comprendre le Haut-Adour comme un « monument hydraulique » s’inscrivant dans la transition du tourisme de montagne » in Cahier n° 3, Archéologie en Haute-Bigorre, p. 130, OAPHB, 2021.
49 Au sens des nouvelles orientations du programme européen LIFE (2021-2027) mettant en tension environnement et santé.
50 Au regard de la thématique du « patrimoine durable » déclinée par les Journées européennes du patrimoine, JEP 2022.
51 Vicus aquensis, bourg des eaux, nom attribué à la bourgade antique de Bagnères pour apparaître gravé sur une pierre votive antique. Vicus aquensis n’est pas son nom mais la désignation générique d’une catégorie administrative de la gestion territoriale d’alors, à l’égal de civitas aquensis, Aix-la-Chapelle en Westphalie.
52 Depuis le décret de 2016, la Ville bénéficie d’un classement au titre de Site patrimonial remarquable. Sa commission locale, tardivement nommée en janvier 2022, n’a toujours pas été réunie, tandis que le dispositif réglementaire du site classé du Bédat et du Vallon de Salut de 244 hectares (DREAL, 2007) n’a fait l’objet d’aucun développement sinon d’être utilisé comme argument pour des recours en annulation de projets le jouxtant.
53 Onsen, bain thermal japonais préservant le cadre naturel de sources chaudes qu’il utilise.
54 Par exemple les sources chaudes de Prats-Balaguer, les Bains de Canaveilles, les bains de Dorres, dans les Pyrénées-Orientales, la source chaude de Mérens-les-Vals en Ariège, la source des Bains doux à Rennes-les-Bains, dans l’Aude, et plus loin, les sources Felix et du Croizat, dans le Puy-de-Dôme, ou bien dans les Hautes-Alpes, les bains du Plan-de-Phazy.
55 Si l’Ordonnance de 1947 reconnaît comme thérapeutique la cure thermale qui sera dès lors remboursée par la Sécurité sociale, la littérature thermale, les dictionnaires et autres encyclopédies, montrent pour autant que les Académies, restant dans l’attente de preuves tangibles, continuent d’employer le conditionnel pour qualifier les capacités thérapeutiques des eaux thermales. Aujourd’hui, d’après le ministère des Solidarités et de la Santé, « un établissement thermal est un établissement qui utilise sur place ou par adduction directe, pour le traitement interne ou externe des curistes, l’eau d’une ou de plusieurs sources minérales régulièrement autorisées ou des boues et gaz qui en sont dérivés ». Code de la santé publique, art. R. 1322-52, 2021.
56 CAPDEPUY M., CANELLAS J., La Flore bactérienne des eaux thermales et minérales (1995), université de Bordeaux 2, laboratoire de Microbiologie pharmaceutique (1995).
57 CAPDEPUY, CANELLAS, op. cit., on relève dans cet article : « Dans les eaux sulfurées, par exemple, on voit apparaître sur les bassins d’émergence ou sur les canalisations, des formations blanches abondantes que l’on appelle bioglées ou glairines, et auxquelles on associe parfois le nom de la station (Barégine, Luchonine...). Il s’agit d’ensembles complexes de bactéries, virus, végétaux, voire animaux, vivant en symbiose ».
58 Se reporter aux comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences (Volume 12, 1841) citant les travaux du Docteur Amédée Fontan d’Izaourt (1802-1863) et de l’Ingénieur des Mines Jean-Jules François de Neufchâteau (1808-1890).
59 La Barégine ou bien la Luchonine, toutes deux des marques déposées à l’INPI dans les années 1960-1970.
60 Le complexe aqualudique et sportif Grand-Nancy THERMAL, dont l’ouverture est annoncée pour le printemps 2023, est représentatif du dynamisme de grandes stations poursuivant leur développement selon des modèles aujourd’hui fortement questionnés par la crise climatique.
Haut de pageTable des illustrations
Titre | Fig. 1 |
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Légende | Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées), fonctionnement hydrogéologique au droit de la station thermale de Bagnères-de-Bigorre. |
Crédits | © Antea Group 2002 |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11071/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 496k |
Titre | Fig. 2 |
Légende | Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées), répartition des établissements de bains à la fin du XVIIIe siècle dans et hors les murs d’après dans un plan topographique publié après 1790. Sur les 27 bains et les 4 sources représentés ici : 6 bains sont situés sur les pentes du Bédat, 6 bains à l’intérieur du Bourg vieux et les 14 autres dans les prés et les jardins hors les murs. Le site du balnéaire antique est indiqué par une pastille orangée. |
Crédits | © Archives départemental du Gers |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11071/img-2.jpg |
Fichier | image/jpeg, 996k |
Titre | Fig. 3 |
Légende | Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées), les Grands Thermes, inaugurés en 1828 par la Duchesse du Berry (1798-1870), ont été implantés au point le plus chaud (50°) de la résurgence thermo-minérale, contre le piémont du mont du Bédat, face au centre-ville. À l’arrière, dans le parc thermal, le Bain de la Reine (Hôtel Bellevue racheté en 2020 par la Ville) et le petit Bain du Roi de Rome (Ex-Bain du Dauphin) aujourd’hui désaffecté. |
Crédits | © S. Cibat 2018 |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11071/img-3.jpg |
Fichier | image/jpeg, 410k |
Titre | Fig. 4 |
Légende | Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées), le grand collecteur antique subsistant sous le quartier thermal dont le fil d’eau actuel se trouve à moins 3,50 mètres de la surface. Prospection archéologique 2016 menée par l’équipe de l’OAPHB sous l’autorité du Conservateur régional de l’Archéologie DRAC Occitanie. |
Crédits | © Photo Sébastien Rougé 2016 |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11071/img-4.jpg |
Fichier | image/jpeg, 361k |
Titre | Fig. 5 |
Légende | Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées), atelier SIG Petits canaux. Une équipe de jeunes lycéens découvrent hors la ville un petit canal irrigant, de jardin en jardin, le quartier Chez Minvielle. |
Crédits | © OAPHB 2022 |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11071/img-5.jpg |
Fichier | image/jpeg, 1,2M |
Titre | Fig. 6 |
Légende | Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées), canaux meuniers de surface et petits canaux souterrains dans le centre-ville (Relevé partiel d’après l’Atlas des Petits canaux 1864, par Mandiaye Diop, stagiaire en géomatique IUT d’Auch). Voir https://oaphb.fr/sig |
Crédits | © M. Diop |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11071/img-6.jpg |
Fichier | image/jpeg, 257k |
Titre | Fig. 7 |
Légende | Campan (Hautes-Pyrénées), développement sur près de 12 km de quatre canaux d’irrigation depuis les estives communales jusqu’aux terroirs d’herbage (Planche extraite du travail de fin d’études Vers un nouveau paysage agropastoral. Étude rurale en vallée de Campan dans les Hautes-Pyrénées par Julie FLAMBARD, Ensa-Versailles 2020). |
Crédits | © J. Flambard |
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Fichier | image/jpeg, 582k |
Titre | Fig. 8 |
Légende | Campan (Hautes-Pyrénées), atelier SIG Irrigations de moyenne montagne. Au droit d’un pont canal détruit, l’équipe rassemblant plusieurs associations locales préparent le relevé GPX du canal du Sarrado au-dessus de la Séoube à Campan. |
Crédits | © OAPHB 2022 |
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Fichier | image/jpeg, 667k |
Titre | Fig. 9 |
Légende | Campan (Hautes-Pyrénées), bioglées dans les eaux sulfureuses de la Fontaine du Bagnet de Campan. |
Crédits | © OAPHB 2018 |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11071/img-9.jpg |
Fichier | image/jpeg, 522k |
Titre | Fig. 10 |
Légende | Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées) griffon d’une des sources alimentant le Bain du Roi de Rome se trouvant au fond d’une galerie à l’arrière du petit bâtiment. |
Crédits | © OAPHB 2016 |
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Fichier | image/jpeg, 539k |
Titre | Fig. 11 |
Légende | Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées), parc thermal : site de la Roche du Dauphin dans le jardin arrière du Musée Salies. Au pied du rocher se déploie un large massif de béton captant les sources Théas et Cazaux. Aujourd’hui délaissées, ces eaux sont évacuées dans un ancien canal meunier. En haut, à droite, le Bain du Roi de Rome (Ex-Bain du Dauphin), au pied de la roche qui le porte les fumeroles des eaux chaudes, à gauche la cour arrière du musée, au fond les Grands Thermes. |
Crédits | © OAPHB 2020 |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11071/img-11.jpg |
Fichier | image/jpeg, 507k |
Titre | Fig. 12 |
Légende | Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées), le site de la Roche du Dauphin préparé pour une saisie 3D par un scanner en station terrestre. Réalisation de l’UMR 7041 ArScAn. |
Crédits | © OAPHB juillet 2022 |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/docannexe/image/11071/img-12.jpg |
Fichier | image/jpeg, 874k |
Pour citer cet article
Référence électronique
Richard Sabatier, « Bagnères-de-Bigorre : un laboratoire des sources dans les Hautes-Pyrénées », Patrimoines du Sud [En ligne], 17 | 2023, mis en ligne le 01 mars 2023, consulté le 22 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pds/11071 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/pds.11071
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