Bibliographie
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Notes
Pausanias, I, 22, 3 : Ἔστι δὲ καὶ Γῆς Κουροτρόφου καὶ Δήμητρος ἱερὸν Χλόης. En général, les traducteurs et les commentateurs de Pausanias parlent, sans autre explication, d’un hieron commun aux deux divinités. Cependant, pour Chamoux, 2001, p. 198, il est question de sanctuaires distincts, tandis que Papachatzis, 1974, p. 314, pense à un temenos commun, mais avec des autels séparés. Sur la localisation de ce hieron (débattue souvent en relation avec le site du sanctuaire d’Aphrodite Pandêmos), voir Pirenne-Delforge, 1994, p. 26-28 (avec bibliographie précédente).
La question mérite d’être soulevée, d’autant plus qu’un oracle delphique de l’époque d’Hadrien ajoute à la confusion en parlant d’un sanctuaire de Déméter Chloê et de Kourê, près de l’Acropole (IG, II2, 5006 = Parke et Wormell, 1956, vol. II, p. 188-189, n° 466).
Comme le note Pirenne-Delforge, 2008, p. 269, en indiquant que l’important, dans ce cas, c’est la « raison circonstancielle » qui a conduit à l’attribution de telles épiclèses « dans le cadre de ce culte local ».
Cf. Chantraine, 1968-1980, s. v. χλόη.
Foucart, 1914, p. 52.
Sophocle, Œdipe à Colone, 1600, traduit par P. Mazon, CUF, Paris, 1960.
La liste est longue, mais à titre d’exemple, cf. Nilsson, 1967, p. 467 ; Burkert, 1977, p. 398 ; Brumfield, 1981, p. 132 (« As an epithet, Chloe would denote Demeter’s role as patroness of the green shoot, the growing crop » ; cf. aussi p. 136, 151, 212, 235-236) ; Simon, 1983, p. 20-21 ; Guettel Cole, 1994, p. 199-216 (p. 202 : « In mid-winter Greeks sacrificed to Demeter Chloe, who protected the growing green shoots of grain ») ; Parker, 1987, p. 137-147 (p. 141 : « in spring when the green shoots are due to put up stems there follows the Chloia, the festival of χλόη, green shoots [sc. du blé] », interpretation reprise dans son ouvrage de référence Parker, 2005, p. 195) ; Bremmer, 2005, p. 155-163 (p. 158 : « Chloia… the festival of green shoots… of the corn »…).
Cette étude est toujours en cours dans le cadre d’un ouvrage sur les sacrifices et purifications dans le monde grec. Il y a quelques années, j’ai essayé d’entamer la réflexion dans un article provisoire, Georgoudi, 1994.
Cf. Nilsson, 1967, p. 151-152.
À propos de ce courant de pensée, cf. brièvement, Georgoudi, 1994-1995, p. 285-292.
Marathon : Ἀνθεστηριῶνος… /Χλόηι παρὰ τὰ Μειδύλου ὗς κυο͂σ̣[α… (inscription révisée par Lambert, 2000, p. 43-70, Face A col. 2, l. 48-49, c. 375-350 ?). Dans cette inscription, où le nom de Déméter n’apparaît pas, la déesse semble bien être désignée par ses épithètes : Achaia (A2, l. 27), Eleusinia (qui reçoit aussi une truie pleine, A2, l. 48), Chloê. À Myconos, on immole à Déméter Chloê deux truies considérées comme les « plus belles » (καλλιστεύουσαι), dont l’une doit être « pleine » (ἐγκύμ[ων]) : Sokolowski, LSCG, 96, ll. 11-13, vers 200 av. J.-C. Thorikos : [οἶν κρ]/ιτὴν κυο͂σαν (SEG, XXXIII [1983], 147, ll 38-39, c. 380-375).
Voir Georgoudi, 1994, p. 178.
À force de ne voir en Déméter que la puissance du blé, on oublie parfois le rapport étroit de la déesse avec l’autre trophê vitale qui est l’orge. Mais il suffirait de rappeler que le « fruit » de Déméter, ce karpos maintes fois loué par les Anciens, désigne souvent le blé et l’orge, comme le montre explicitement l’offrande des prémices aux deux déesses d’Éleusis (IG I3, 78 = Sokolowski, LSCG, 5, l. 4-7). Déméter s’appelle même Ioulô, selon Sèmos de Délos, épithète qu’il explique d’après les ouloi ou iouloi, nom que portent « les poignées d’orge » (τα` δράγματα τῶν κριθῶν) : FGrHist, 396 F 23, ap. Athénée, XIV, 618 de.
Sur ces questions, voir les conclusions d’une longue réflexion menée par Detienne, 2000 (ch. IV : « Expérimenter dans le champ des polythéismes »).
Ce que fait, par exemple, Oikonomides, 1964, p. 9, en déclarant que le culte de Déméter Chloê est « definitely chthonic ».
Cf. Théophraste, Recherches sur les plantes, VIII, 6, 5 (ὅταν… χλοηφορήσῃ). Aristote recommande la « verdure de fèves » (χλόη κυάμων) pour engraisser les bovins (HA, VIII, 7, 595 b 5-7).
Cf., à titre d’exemple : Euripide, Phéniciennes, 826 : χλοεροτρόφον… πεδίον ; ibid., 647-648 : χλοηφόρους… γύας. La chloê, dans cette acception générale, peut être qualifiée de « frisée » (Euripide, Hélène, 180 : ἕλικα… χλόαν), classée parmi les « essences aromatiques » (εὐώδη) que la terre nourrit (Platon, Critias, 115 a), ou considérée, avec les fruits, comme élément de la nourriture humaine (Platon, Timée, 80 d : τὰ μὲν καρπῶν, τὰ δὲ χλόης). Déméter est d’ailleurs la déesse des « fruits verdoyants » (χλοόκαρπος) : Hymnes Orphiques, 40, 5.
Cf. Euripide, Iphigénie à Aulis, 422 : λειμώνων χλόην ; Hippolyte, 73 sq. (ἐξ ἀκηράτου λειμῶνος), 1137-38 : les reposoirs (ἀνάπαυλαι) d’Artémis se trouvent dans les « profondeurs de la verdure » (βαθεῖαν… χλόαν).
Euripide, Bacchantes, 11-12 : ἀμπέλου… βοτρυώδει χλόῃ ; Hélène, 1360 : κισσοῦ… χλόα ; cf. Phéniciennes, 651-654. Jardins : Scholies Soph. Œdipe à Colone, 1600 : τῆς κατα` τῶν κήπων χλόης. Animaux : cf. Georgoudi, 1990, Index des mots grecs, s.v. χλόη. C’est sans doute par une étymologie populaire que le sanglier est appelé chlounês (χλούνης), parce qu’il « se couche dans la chloê » (Eustathe, ad Iliadem, IX, 539, p. 772 ; Etym. Magnum, s.v. χλόη).
Cf. note 11.
Thorikos (SEG, XXXIII [1983], 147, ll. 38-39) : τὴν χλο[ΐαν, οἶν κρ]/ιτὴν κυο͂σαν. Mais à quoi renvoie ici l’accusatif tên chloian ? Daux, 1983 pense qu’il faut sous-entendre le féminin ἡμέραν, et il traduit : « pour Déméter, dans la journée dite Chloia, une [brebis] pleine sélectionnée » (p. 155, 162-163). On pourrait cependant considérer que chloia – qui fonctionne ici comme un adjectif substantivé – désigne plutôt le sacrifice à accomplir : τὴν χλοΐαν (sc. θυσίαν), comme le pense aussi Parker, 2005, p. 195, note 10. Mais l’on peut réfléchir aussi à une troisième solution. Car, si on enlève la virgule (mise par Daux) entre chloian et oin, le mot chloian fonctionnerait comme un adjectif qualificatif de oin : on sacrifie ainsi à Déméter une brebis « verdoyante », comme on lui offre aussi (selon la même inscription, l. 43-44), une autre brebis pleine, qualifiée cette fois d’antheian, une victime donc « fleurie ».
Cf. le calendrier de Paiania : IG, I3, 250, A, l. 8, 26-27, 29 ; le décret en l’honneur du démarque d’Éleusis Pamphilos : IG, II2, 949, l. 6-9 (sur ce personnage et ses tâches sacrificielles, cf. Georgoudi, 2007, p. 87-88).
Cf. Xénophon, Économique, XVII, 10 : « lorsque la terre bien nourrie par le ciel se couvre de jeunes pousses sorties de la semence (χλόης γενομένης ἀπὸ τοῦ σπέρματος) ». Par ailleurs, Théophraste le dit clairement (Recherches sur les plantes, VIII, 2, 4) : « pendant l’hiver les céréales restent en herbe (τὸν μὲν οὖν χειμῶνα ἐν τῇ χλόῃ μένει τὰ σιτώδη) », constatation reprise par Pline (Histoire naturelle, XVIII, 52). Selon le spécialiste contemporain, les jeunes pousses du blé peuvent atteindre une palme, vingt jours après les semailles : cf. Loukopoulos, 1983, p. 183. Mais Nilsson, 1906, réimpr. 1957, p. 354 avait déjà rappelé que, contrairement à ce qui se passe dans les régions du Nord, « le blé n’est pas caché en hiver », dans les pays du Sud, où « les semences verdissent et poussent tout au long de l’hiver ». Cf. également Jameson, 1976, p. 443 qui attire de nouveau l’attention sur ce fait, un fait qui échappe souvent aux hellénistes.
Ce qui résulte de la collation de deux sources : Eupolis, fr. 196 Kassel-Austin (fr. 183 Koch = Schol. Soph. Œdipe à Colone, 1600), et Philochore, FGrHist, 328 F 61, avec les commentaires et les notes de Jacoby. Ce sacrifice avait probablement lieu dans le sanctuaire de la déesse mentionné au début (sur le flanc sud-ouest de l’Acropole).
Cette coïncidence a sans doute échappé à R. C. Jebb, 1903 puisqu’il associait Déméter Chloê à Gê Kourotrophos et à Apollon pendant la fête des « Χλόεια held on 6th Thargelion (latter part of May) » : commentaire au vers 1600. Cf. Brumfield, 1981, p. 134, qui rejette avec raison cette date pour Chloia.
Cf. Brumfield, 1981, p. 134 ; Parker, 2005, p. 196.
Sur ces préoccupations, cf. les analyses de Calame, 1990, p. 308-310 et p. 360.
Cf. sur ce point, quelques premières réflexions dans Georgoudi, 1994.
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