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AccueilNuméros85Les fleurs du narthex

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À partir de l’étude d’un cratère apulien du Musée de Toulouse, quelques remarques sur le thyrse et le narthex que brandissent Dionysos et les membres du thiase dionysiaque.

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Texte intégral

  • 1 RVAp Suppl. II, p. 25, n° 81 c, peintre du groupe du bucrane associé au peintre de Hoppin, vase n°  (...)

1Le sujet d’étude choisi, un vase apulien, est a priori éloigné des recherches habituelles de Claudine Leduc, mais ses connaissances en botanique, ses études sur des associations d’objets et de personnages, son amour des fleurs nous ont conduit à privilégier ce vase, pourtant assez modeste dans la production d’Italie du Sud, parce qu’il figure un minuscule bouquet de fleurs. Le vase est un cratère en calice apulien, déjà publié dans Pallas, lors de son entrée dans la riche collection (méconnue) de vases italiotes du Musée Saint - Raymond de Toulouse1 (fig. 1). Sur la face principale, trois personnages : à gauche, une femme debout, tenant un thyrse et un tympanon, tournée vers le personnage central, un jeune homme assis sur un rocher, à demi-nu, tendant un canthare et tenant un narthex ; derrière lui, un satyre cornu levant un flambeau ; entre eux, un motif en volute, au mur, une phiale. Au revers, trois figures masculines debout : à gauche un jeune homme nu, levant un strigile et tendant un plat d’offrandes, en face deux hommes drapés, l’un d’eux appuyé sur un bâton ; entre eux, un motif en volute.

  • 2 Cassimatis, 2000, commentant des vases proches de celui-ci, un vase campanien n° 6 et deux vases ap (...)
  • 3 Jeanmaire, 1970, p. 93 (objets), 262 (types de peaux de bête).
  • 4 RVAp, pl. 115 (3-4), p. 357, n° 196, jeune homme en costume osque, mais il y a, dans l’image, canth (...)
  • 5 Cette interrogation est pourtant souvent formulée aujourd’hui : Tzannes, 1997, p. 149, 151, notes 3 (...)

2Même si le cratère a été utilisé lors de banquets (sa surface intérieure est vernie), il provient vraisemblablement d’une tombe comme la majorité des vases entiers retrouvés en Apulie. La scène du revers, très couramment représentée, figure selon les commentaires les plus fréquents deux défunts accueillant le troisième homme ou, plutôt, deux membres d’une association recevant le nouvel initié2. Car la scène principale est incontestablement liée au monde dionysiaque, ce qui peut suggérer une initiation. Plusieurs éléments appartiennent en effet aux figurations dionysiaques3, le thyrse, le tambourin et la peau de bête dont est revêtue la femme, le canthare et le narthex du jeune homme au centre, la torche allumée et les petites cornes du jeune personnage à droite. Pourtant certains vases sont moins explicitement dionysiaques : la feuille de lierre placée en décor secondaire ne signe pas à elle seule le monde dionysiaque, et de même le canthare tenu par le jeune homme ne désigne pas Dionysos. La mise en scène à trois personnages est un schéma de composition très fréquent sur ces vases de dimensions moyennes, et le monde dionysiaque contamine tous les personnages, les objets liés à cet univers figurant sur de très nombreuses images ; même si certains vases montrent un jeune soldat osque ou peut-être Héraklès4, ils n’échappent pas à cette ambiance. Sur tous les autres vases, le jeune homme ainsi entouré est anonyme et on l’a nommé un peu trop souvent Dionysos, sans s’interroger sur son identité5. Sur le vase de Toulouse, un élément pourrait apporter quelques éclaircissements : le jeune homme ne tient pas ce qu’on appelle traditionnellement un thyrse, que tient la jeune femme, mais une tige ornée de fleurs, un narthex (fig. 2).

  • 6 Jeanmaire, 1970, p. 16-17, p. 93. Reinach, 1912.
  • 7 Euripide, Bacchantes, trad. H. Grégoire, CUF, Paris, 1973 : vers 251, Kadmeos tient le narthex à la (...)
  • 8 DS, II, 2, p. 1094-5, P. Paris. RE, XVI, 2, 1765-72, Steier et W. Hartke. Pline l’Ancien, NH, XIII, (...)
  • 9 Théophraste, Recherches sur les plantes, trad. S. Amigues, CUF, Paris, 1993, p. 34-35. Baumann, 199 (...)
  • 10 Selon le mythe, Hésiode, Théogonie, 567, Prométhée dérobe le feu au creux d’une férule. Triomphe, 1 (...)
  • 11 C’est la plante recommandée par Dionysos lui-même afin que, dans leur mania, les Bacchantes ne se b (...)

3Le thyrse est une longue hampe, comme une tige assez haute de roseau, ornée dans sa partie supérieure d’une pomme de pin à laquelle s’ajoute un ruban ou une branche de lierre. Alors que sur la céramique attique à figures noires et aux débuts des figures rouges Dionysos et ses suivants tiennent des végétaux naturels, branches de lierre ou ceps de vigne, à partir du milieu du ve siècle c’est le thyrse qui domine et dans la littérature c’est à la fin du siècle qu’on nomme ainsi le bâton orné tenu par les personnages du monde dionysiaque ; dans la pièce les Bacchantes, Euripide met une sorte d’insistance à mentionner ce mot6. Mais, on y trouve aussi le terme de narthex comme synonyme, parfois dans des vers très proches ou dans une même situation7. Si le thyrse est un objet construit, artificiel, simple bâton, tige de roseau, férule, qui devient objet dionysiaque grâce à ses ornements, que représente le narthex ? Le narthex, appelé aussi férule, est une plante ombellifère, avec une haute tige pouvant atteindre 2 à 4 mètres de haut, poussant dans les zones méditerranéennes ; le choix de cette plante serait un emprunt aux régions de l’Inde où la plante est abondante8. Théophraste9 décrit la plante comme une tige pourvue de nœuds ; la tige principale se divise et porte des sortes de tiges peu développées ; les fleurs sont d’un jaune de coing. Cette tige sans végétation est aussi figurée sur des vases montrant Prométhée et des satyres dansant10. L’emploi conjoint dans un texte comme les Bacchantes des deux termes, thyrse et narthex, est justifié si, comme tout nous l’indique, la tige longue, bien verticale mais non dure, du narthex sans végétation sert de support à un décor, essentiellement une pomme de pin, pour devenir le thyrse11. Mais, sur une trentaine de vases apuliens, les peintres ont choisi de figurer un narthex complet, naturel, avec ses fleurs.

  • 12 Parmi les premiers vases du style orné, RVAp, p. 402, n° 36, situle de Dublin ; nombreux vases des (...)

4Ce choix peut s’expliquer parce que la céramique d’Italie du Sud a laissé beaucoup plus de place que la céramique attique à la végétation, même un peu transformée, géométrisée en rinceaux ; les décors de feuillage, branchettes, guirlandes de fleurs sont nombreux dans des scènes où ils ne signifient pas nécessairement l’extérieur, et on voit même des plantes dans les monuments funéraires, les naiskoi, peints sur les grands vases à partir des années 360 ; cette végétation peut symboliser la richesse de la vie, comme l’explosion des pommes de pin ou des graines de narthex figurerait une certaine idée de la fécondité12. Pourtant ce narthex fleuri apparaît surtout avant le développement du style orné ou fleuri dans les années 360.

  • 13 Satyre ou Silène : RVAp, p. 167, n° 13, p. 1046, n° 200a. Femme – ménade : RVAp, p. 47, n° 10, p. 9 (...)
  • 14 Lycurgue : RVAp, p. 535, n° 297, p. 419, n° 29 = LIMC VI, s.v. Lykourgos I, n° 19 et 30. Les Proiti (...)
  • 15 LCS, p. 219, n° 69, cratère campanien provenant d’une tombe : Dionysos, à droite, avec thyrse et ca (...)
  • 16 Tzannes, 1997, p. 150-152, au sujet du vase de Ruvo : le dieu regarde une jeune femme assise à gauc (...)
  • 17 Autres vases lucaniens : LCS, p. 113, n° 582, qui figure peut-être Dionysos porteur de la mitra et (...)

5Les scènes dans lesquelles figure le narthex fleuri, tenu le plus souvent par le personnage principal, assis au centre, plus rarement debout, sont des scènes statiques, loin d’autres compositions montrant les membres du cercle dionysiaque dansant autour du jeune homme, Dionysos ( ?), et exprimant la joie dionysiaque apportée par le dieu. Le jeune homme assis est ici comme soutenu par les autres personnages, parfois félicité, couronné. Le narthex fleuri de cette figure centrale aurait pu désigner Dionysos lui-même, rendu singulier par cet attribut, mais quelques autres personnages tiennent le narthex fleuri : sur deux vases, un satyre, sur quatre vases la jeune femme13. Sur très peu de vases, le porteur de narthex fleuri est incontestablement Dionysos : le dieu assiste à la punition de Lycurgue, il est témoin de la folie des Proitides, il triomphe mollement allongé au-dessus d’une scène de culte14 ; ce sont des scènes qui montrent la puissance du dieu ; sur deux de ces vases, le dieu semble, comme ailleurs, à Lipari15, assister à un rituel d’initiation, figurer comme le dieu du vin et des mystères16. Sur ces vases apuliens et quelques vases lucaniens17 un objet est presque toujours mis en évidence, le canthare, tenu par le jeune homme (ou le dieu sur les vases cités précédemment), parfois par la femme placée en face de lui. Or les objets et leur disposition sont des éléments qui précisent le moment ou le type de situation : la phiale évoque la libation en général, le canthare évoque la libation dionysiaque. Une libation qui pourrait marquer l’entrée du jeune homme dans le monde dionysiaque et le narthex ou le thyrse ne fait que souligner l’importance du moment.

  • 18 On sait qu’il existe des « habitudes » d’ateliers qui ne concernent pas seulement les motifs répéti (...)
  • 19 Dionysos narthexophoros : Hymne Orphique, XLII, 1, cité par Cassimatis, 2000, p. 108, note 25. Plat (...)

6Dans l’état actuel de ces recherches, le narthex fleuri n’indique que le moment solennel, mais ne signale pas un rituel précis car l’objet serait alors figuré sur un plus grand nombre de vases. Il est possible que, pendant une vingtaine d’années, dans quelques ateliers, le narthex fleuri ait souligné la place de l’initié, végétal fleuri plutôt que thyrse, selon une mode, une fantaisie dans le répertoire18. Même lorsque Dionysos est désigné comme narthexophoros ou que Platon met en garde les éventuels candidats à l’initiation19, le narthex, c’est-à-dire la tige de support, et le thyrse, la tige décorée, semblent synonymes ; rien dans les textes que nous avons pu répertorier ne signale les fleurs du narthex. Pourtant ce sont ces jolies petites fleurs que nous adressons aujourd’hui à Claudine Leduc.

Fig. 1. Vase apulien. Musée Saint-Raymond, Toulouse, n° 89.12.01.

Fig. 1. Vase apulien. Musée Saint-Raymond, Toulouse, n° 89.12.01.

Fig. 2. Détail de la figure centrale tenant le narthex fleuri

Fig. 2. Détail de la figure centrale tenant le narthex fleuri
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Bibliographie

LCS= Trendall, A.D., The Red-figured Vases of Lucania, Campania and Sicily, Oxford, 1967.

LIMC= Lexicon Iconographicum Mythologicae Classicae, Zurich-Munich, 1981-1997.

RVAp= Trendall, A.D. et Cambitoglou, A., The Red-figured Vases of Apulia, Oxford, 1978-1982. Avec Suppl. II, BICS, 60, Londres, 1991-1992.

André, J., 1956, Lexique des termes de botanique en latin, Paris.

Baumann, H., 1993, Greek Wild Flowers and Plant Lore in Ancient Greece, Londres.

Cassimatis, H., 2000, diverses notices dans O. Cavalier (éd.), Terres sacrées de Perséphone. Collections italiotes du Musée Calvet, Avignon.

Guiraud, H., 1992, Dionysos et la jeune hétaire : à propos de deux vases du Musée Saint-Raymond de Toulouse, dans Dramaturgie et actualité du théâtre antique, Actes du colloque international de Toulouse (17-19 octobre 1991), Pallas, 38, p. 15-31.

Jeanmaire, J., 1951, Dionysos. Histoire du culte de Bacchus, Paris (réed. 1970).

Manceau, P., Planchon, L. et Breton, P., 1946, Précis de matière médicale, t. II, Paris.

Reinach, S., 1912, L’origine du thyrse, RHR, 66, p. 1-48.

Triomphe, R., 1992, Prométhée et Dionysos ou la Grèce à la lueur des torches, PU Strasbourg.

Tzannes, M. Ch., 1997, Kraters, Libations and Dionysiac Imagery in Early Italian Red-figure, dans Greek Offerings. Essays in Greek Art in honour of J. Boardman, O. Palagia (éd.), Londres, p. 145-158.

Photo J. Rougé, Musée Saint-Raymond

Photo J. Rougé, Musée Saint-Raymond

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Notes

1 RVAp Suppl. II, p. 25, n° 81 c, peintre du groupe du bucrane associé au peintre de Hoppin, vase n° 89.12.1. Nous remercions Madame Ugaglia, conservatrice du Musée Saint-Raymond, de nous avoir autorisé à publier à nouveau ce vase et de nous avoir fourni les photographies. Publication : Guiraud, 1992.

2 Cassimatis, 2000, commentant des vases proches de celui-ci, un vase campanien n° 6 et deux vases apuliens n° 7 et 8 ; pour les personnages placés autour des naiskoi sur les grands vases funéraires, p. 44-45.

3 Jeanmaire, 1970, p. 93 (objets), 262 (types de peaux de bête).

4 RVAp, pl. 115 (3-4), p. 357, n° 196, jeune homme en costume osque, mais il y a, dans l’image, canthare et feuille de lierre ; pl. 80 (3-4), jeune homme tenant une massue et aussi un canthare et un thyrse.

5 Cette interrogation est pourtant souvent formulée aujourd’hui : Tzannes, 1997, p. 149, 151, notes 30-31. Cassimatis, 2000, au sujet du vase 7, p. 61-63, sur lequel le jeune homme assis tient un canthare et un narthex.

6 Jeanmaire, 1970, p. 16-17, p. 93. Reinach, 1912.

7 Euripide, Bacchantes, trad. H. Grégoire, CUF, Paris, 1973 : vers 251, Kadmeos tient le narthex à la main comme un Bacchant ; vers 254, Penthée commande à ce même Kadmeos de libérer cette main de ce thyrse ; aux vers 704-706, dans le récit du bouvier, sur le réveil des Bacchantes, l’une de son thyrse frappe la roche, l’autre de son narthex fouille la terre ou encore aux vers 1157-58, Penthée prit en mains le narthex, le beau thyrse présage de mort assurée.

8 DS, II, 2, p. 1094-5, P. Paris. RE, XVI, 2, 1765-72, Steier et W. Hartke. Pline l’Ancien, NH, XIII, 122-123 décrit la férule, deux sortes existent dont l’une croît en hauteur qui est le narthex des Grecs ; XXIV, 2, la férule sert de thyrse à Dionysos. André, 1956, p. 135 (ferula), p. 217 (narthex). Manceau, 1946, p. 1545-1551, diverses férules, la principale : ferula asa foetida (issue de Perse, grande herbe vivace de 2 à 2, 50 mètres de haut, avec de grandes ombelles à fleurs jaunes ; parmi ses vertus médicinales, elle était employée contre l’hystérie : il est amusant que le bâton des Bacchantes accusées souvent d’hystérie soit fait de cette matière).

9 Théophraste, Recherches sur les plantes, trad. S. Amigues, CUF, Paris, 1993, p. 34-35. Baumann, 1993, p. 61 et fig. 93, p. 60.

10 Selon le mythe, Hésiode, Théogonie, 567, Prométhée dérobe le feu au creux d’une férule. Triomphe, 1992, p. 33. LIMC VII, s.v. Prometheus, n° 4-19, série de vases attiques des années 440-400, montrant Prométhée transmettant le feu aux satyres plus ou moins effrayés.

11 C’est la plante recommandée par Dionysos lui-même afin que, dans leur mania, les Bacchantes ne se blessent entre elles avec ces tiges : Plutarque, Symp. VII, 714 F.

12 Parmi les premiers vases du style orné, RVAp, p. 402, n° 36, situle de Dublin ; nombreux vases des peintres de Darius, de Ganymède, de l’Au-delà. On peut trouver aussi l’image de la nature, comme l’eau du petit marécage présent sous les pattes de Cerbère : RVAp, p. 533, n° 282, p. 431, n° 81. Fleurs, végétation stylisée dans les naiskoi : RVAp, p. 373, n° 113, p. 557, n° 6.

13 Satyre ou Silène : RVAp, p. 167, n° 13, p. 1046, n° 200a. Femme – ménade : RVAp, p. 47, n° 10, p. 93, n° 202, p. 213, n° 157 ; sur un vase, la jeune femme et le jeune homme portent tous les deux le narthex fleuri : RVAp, p. 148, n° 98.

14 Lycurgue : RVAp, p. 535, n° 297, p. 419, n° 29 = LIMC VI, s.v. Lykourgos I, n° 19 et 30. Les Proitides, nestoris lucanienne, années 380 : LCS, p. 114, n° 589 = LIMC VII, s.v. Proitides, n° 4 : l’une de ces jeunes filles réfugiées autour d’un autel, à demi-dévêtue comme une Bacchante, tient un narthex, comme Dionysos présent sur le côté de la scène. Scène de culte : RVAp, p. 35, n° 8 provenant de Ruvo = LIMC III, s.v. Dionysos, n° 863. Scène incomplète : RVAp, p. 136, n° 10 : d’un côté Apollon devant son temple et Artémis, de l’autre, Dionysos (à cause du noble voisinage) et quelques membres de son cortège.

15 LCS, p. 219, n° 69, cratère campanien provenant d’une tombe : Dionysos, à droite, avec thyrse et canthare, assiste à l’initiation (?) d’un jeune homme jouant au kottabe, entouré de membres du cercle dionysiaque. Vers 380-370.

16 Tzannes, 1997, p. 150-152, au sujet du vase de Ruvo : le dieu regarde une jeune femme assise à gauche dans une attitude de prostration, avec une autre femme tenant une torche allumée inclinée au dessus de sa tête : ce double comportement figurerait un rituel d’initiation. Même scène rituelle sur un cratère lucanien provenant d’une tombe, LCS, p. 55, n° 280, = LIMC III, s.v. Dionysos, n° 801, geste d’une ménade plaçant une torche inclinée au dessus de la tête de Dionysos assis au centre, tenant un narthex fleuri ; la solennité de la scène, la présence de la mitra autour de la tête du dieu, la figuration au revers du vase d’une scène tirée d’un drame satyrique, permettent l’identification du jeune dieu.

17 Autres vases lucaniens : LCS, p. 113, n° 582, qui figure peut-être Dionysos porteur de la mitra et entouré de sa « cour », sous une treille de vigne où pend un masque, pl. 44 (1-3), n° 468-469, jeune homme, canthare et narthex.

18 On sait qu’il existe des « habitudes » d’ateliers qui ne concernent pas seulement les motifs répétitifs de l’encadrement des scènes ; sur le vase de Toulouse, sur le petit personnage de droite, la présence de deux fines cornes dans la chevelure le rend difficile à nommer puisqu’il prend la forme humanisée de Pan, forme fréquemment utilisée par l’atelier du peintre de Tarporley (390-370) : Tzannes, 1997, p. 147-8. La majeure partie des vases figurant le narthex fleuri appartiennent aux années 380-370, comme les vases lucaniens ou campaniens cités ici, « contaminés » par les peintres apuliens. Parmi ces peintres, celui qui emploie le plus le narthex fleuri est le peintre des longs rabats, le peintre du vase de Toulouse étant associé à son atelier.

19 Dionysos narthexophoros : Hymne Orphique, XLII, 1, cité par Cassimatis, 2000, p. 108, note 25. Platon, Phaidon, 69c, beaucoup portent la férule (= le narthex), mais peu sont des bacchants.

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Table des illustrations

Titre Fig. 1. Vase apulien. Musée Saint-Raymond, Toulouse, n° 89.12.01.
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Titre Fig. 2. Détail de la figure centrale tenant le narthex fleuri
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Pour citer cet article

Référence papier

Hélène Guiraud, « Les fleurs du narthex »Pallas, 85 | 2011, 59-65.

Référence électronique

Hélène Guiraud, « Les fleurs du narthex »Pallas [En ligne], 85 | 2011, mis en ligne le 01 mars 2011, consulté le 14 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pallas/3236 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/pallas.3236

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Auteur

Hélène Guiraud

Professeur émérite d’histoire de l’art antique
Université de Toulouse II-Le Mirail 
guiraud.helene@numericable.fr

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