1La « livraison » de ce numéro périodique 33 est parfaitement en accord avec les ambitions et la cohérence de la revue, et plus largement de l’édition PALEO :

• une fourchette chronologique large, couvrant toutes les périodes du Paléolithique ancien (Brugal et al., le Mas des Caves), moyen (Texier et Thomas pour le site de Chez-Pinaud 1) et récent ;

• un champ géographique élargi du Sud-Ouest de la France à l’international (Bails et al. pour l’étude des parures gravettiennes de Santa Maria di Agnona) ;

• des résultats inédits concernant aussi bien les environnements anciens, les approches géomorphologiques et expérimentales (Thomas et al.) que les questions de technologie des industries lithiques ou en matières dures animales, ou les regards nouveaux sur l’art paléolithique (Paillet et Paillet pour Font-de-Gaume);

• des reprises de données anciennes comme la présentation de résultats de fouilles très récentes (Viallet et al.).

2Nous y voyons là un bel équilibre, témoignant tant de l’intérêt renouvelé des chercheurs pour la qualité pérenne de la revue que de sa capacité d’évoluer dans le contexte actuel de l’édition scientifique en France au regard de la « concurrence » des revues anglophones.

3Cette « ligne éditoriale », son respect, ces exigences de qualité sont aussi le fruit du fort investissement des comités de rédaction et de lecture pour lesquels l’année 2023 et le début de 2024 sont marqués par l’arrivée de nouveaux membres : Dominique Todisco, Sacha Kacki, Roland Nespoulet (par ordre d’entrée au comité de rédaction), que nous remercions donc très sincèrement pour leur implication déjà notable dans nos projets à venir. Ce numéro témoigne aussi de deux nouveautés.

4La première, qui « ne se voit pas » est pourtant essentielle : l’édition du numéro périodique annuel, jusqu’alors uniquement assurée (hormis subvention CNRS qui n’est plus depuis deux ans) par les crédits de fonctionnement du Musée national de Préhistoire, bénéficie aujourd’hui, au même titre que les publications scientifiques de ce niveau en France, d’un soutien financier majeur de la sous-direction de l’Archéologie. Cette nouvelle modalité de financement est essentielle et vient conforter les nouveaux enjeux éditoriaux que nous portons.

5La seconde nouveauté est un « tournant numérique » attendu, une offre nouvelle aux auteurs comme aux lecteurs : l’accès à des suppléments éditoriaux en ligne, venant enrichir les articles par la présentation de données complémentaires. Des liens de connexion pour l’accès aux documents sont mentionnés comme tels dans l’édition papier et seront des liens hypertextes dans la version en ligne. Le dépôt et la consultation de ces données s’effectuent sur la plateforme publique NAKALA.

6Nous avions cette ambition depuis maintenant près de deux ans, et l’année 2023 a été celle d’un important et lourd travail préparatoire à cette évolution majeure de la revue. L’article de M. Langlais et al. sur Gabillou est donc le premier de « l’histoire de la revue » à avoir expérimenté et bénéficié de cette nouvelle proposition. Je tiens donc ici à remercier les auteurs d’avoir joué le jeu de la première tentative, et bien sûr aussi très chaleureusement le secrétariat d’édition pour cette réalisation. En effet, la préparation de cette offre a généré une importante surcharge de travail, tant pour les questions administratives et juridiques d’accès à la plateforme, que pour les questions plus techniques relatives aux modalités formelles de mise en ligne. Nous remercions aussi Ludovic Mevel qui sur ce sujet a pu largement nous partager très concrètement l’expérience acquise à la Société Préhistorique française pour l’édition de son bulletin.

7Désormais, tous les articles pourront bénéficier de ce dispositif ; les instructions spécifiques aux auteurs sont présentées dans la page dédiée en fin d’ouvrage ; nous espérons que les prochains articles souhaiteront profiter de cette offre. Ce dispositif de mise en ligne de suppléments sera d’ailleurs très largement utilisé pour l’édition du prochain hors-série, en fin d’année 2024.

8Nous espérons aussi que cela pourra venir mobiliser l’intérêt de nouveaux chercheurs qui jusqu’alors pouvaient regretter que cette possibilité n’existe pas ; car pour qu’une revue vive et continue d’exister la condition première reste bien sûr que des articles lui parviennent ! À l’heure où les questions de publication « éthique » se posent de façon majeure et deviennent un critère recommandé par les institutions de recherche, nous espérons que cette garantie largement assurée (et revendiquée !) par PALEO puisse retenir l’attention du plus grand nombre.

9à suivre… !

Ce numéro était sous presse lorsque nous avons appris le décès de nos collègues

François Poplin, archéozoologue, érudit, MC attaché honoraire du Muséum national d'Histoire naturelle, à l’origine de la création de l’UMR 7209 AASPE « Archéozoologie, archéobotanique : sociétés, pratiques, environnements » dont il est resté le directeur honoraire. Il nous a quitté le 20 avril 2024 à l’âge de 81 ans à Auxerre.

Nicolas Valdeyron, préhistorien mésolithicien, professeur à l’université de Toulouse-Jean Jaurès, ancien vice-président délégué à la Valorisation et à la Diffusion de la recherche et ancien directeur de l’UFR Histoire, Arts et Archéologie, responsable du défi clé Région Occitanie 2022-2026, il venait d’achever son mandat de directeur de l’UMR 5608 TRACES « Travaux et recherches archéologiques sur les cultures, les espaces et les sociétés ». Il nous a quitté le 8 mai 2024 à l’âge de 58 ans à Toulouse.

Des textes leur seront consacrés dans le prochain numéro.

En revanche, la nécrologie consacrée à Grégor Marchand, directeur au CNRS, spécialiste de la technologie lithique et figure de l'archéologie bretonne, décédé en juin 2023, sera intégralement publiée dans la version en ligne de ce numéro 33.