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Dossier Archives de l'archéologie française à l'étranger

Les archives des écoles françaises à l’étranger

Fabien Oppermann
p. 5-9

Texte intégral

  • 1 Si le décret du 26 novembre 1874 institue officiellement l’École française de Rome, une section rom (...)
  • 2 L’École française d’Extrême-Orient prend la suite de la mission archéologique d’Indochine, créée en (...)

1La création des écoles françaises à l’étranger, au xixe siècle, n’avait pas pour but initial la constitution raisonnée d’un réseau scientifique destiné à essaimer et collecter la connaissance archéologique dans les sphères d’influence française. Au contraire, c’est petit à petit que s’est formée cette chaîne, à partir de maillons créés individuellement en fonction des projets et des situations. La première d’entre elles, l’École française d’Athènes, créée en 1846, a bénéficié à la fois d’un fort courant -philhellène et d’une volonté politique de se réimplanter en Orient. Profitant de cette évolution favorable, la politique scientifique et archéologique française à l’étranger a pu ensuite se développer avec la création de l’École française de Rome en 18741, l’École du Caire en 1880 – devenue Institut français d’archéologie orientale en 1898 –, l’École française d’Extrême-Orient en 19002 et la Casa de Velázquez en 1920.

2L’histoire de ces établissements a évidemment des liens forts avec les archives, et réciproquement. Ainsi, la qualité et la quantité d’archives qu’on y trouve comme matériau archivistique sont-elles en relation directe avec l’existence institutionnelle et politique des écoles ; les événements politiques qui ont influé sur la vie des bâtiments et des services ont pu, parfois, impacter la conservation des sources. C’est le cas notamment de l’Efeo, dont le siège a dû quitter Hanoï en 1954, puis Saïgon en 1957 pour être rapatrié à Paris, d’abord au Collège de France puis, en 1968, à la Maison de l’Asie, avenue du Président-Wilson (Clémentin-Ojha & Manguin 2001 : 46) ; ces déménagements successifs n’ont probablement pas facilité la conservation des archives. De même, la destruction, lors du siège de Madrid en novembre 1936, du palais de la Moncloa (Delaunay 1994 : 307-311) abritant la jeune Casa de Velázquez à peine inaugurée réduisit à néant ou presque les archives présentes en Espagne et témoignant des premières années de l’établissement.

3Il ne faut pas non plus sous-estimer la force de la centralisation de l’État républicain représenté par le ministère de l’Instruction publique, qui assurait la tutelle de ces établissements et recevait copie de l’ensemble des actes passés par les écoles ou en relation avec elles. Une étude portant sur ces établissements devra forcément -combiner les recherches dans les archives conservées in situ et dans celles des institutions ministérielles de tutelle ou même de l’Institut de France. Les archives des institutions tutélaires peuvent, le cas échéant, pallier l’absence de documents au sein des écoles due aux aléas de l’histoire.

De la diversité des archives

4Les archives des écoles sont souvent perçues comme scientifiques, c’est-à-dire relevant des activités de la recherche qui y sont menées. La réalité est plus complexe ; en effet, il y a une forte imbrication entre les activités scientifiques et administratives, a fortiori dans un établissement jouissant, du fait de l’éloignement géographique, d’une forme d’autonomie non négligeable dès le xixe siècle. N’oublions pas que ces établissements ont longtemps fonctionné avec peu de moyens, matériels et humains, et que le personnel scientifique en place assurait lui-même l’ensemble des tâches de gestion, sans distinction réelle entre activités scientifiques et administratives. Les ensembles constitués que l’on trouve sous la dénomination d’« archives scientifiques » peuvent donc tout à fait comprendre des éléments de gestion, tandis que les ensembles dénommés « archives administratives » peuvent également comprendre des données scientifiques. La constitution des uns et des autres, souvent réalisés a posteriori, reflète une vision qui distingue moins la recherche et la gestion que la tête de réseau et le terrain. À ce titre, les « archives scientifiques » seront plutôt celles relevant de l’activité sur site (carnets de fouilles, relevés, dessins, mais parfois également listes et salaires des ouvriers des chantiers, voire autorisations de fouilles, etc.), tandis que les « archives administratives » procéderont plutôt de l’activité gestionnaire (administration de l’établissement, emploi des personnels, finances et comptabilité, mais également correspondance scientifique avec d’autres institutions de recherche, échange ou envoi de publications, autorisations de fouille, etc.).

  • 3 Article L211-4 du Code du patrimoine.

5Au regard des dispositions législatives et réglementaires françaises, les archives des écoles françaises à l’étranger constituent des archives publiques, en ce qu’elles sont produites et reçues par des établissements publics français3. Elles sont constitutives de l’action même de ces établissements et, à ce titre, témoignent de leur action, de leur administration et de leur gestion. L’ensemble de l’arsenal juridique lié aux archives publiques s’applique donc à elles, en particulier le contrôle scientifique et technique exercé par le service interministériel des archives de France, l’obligation de transfert des archives historiques dans un service public d’archives français, ainsi que les règles de collecte, de classement, de conservation et de communication définies par la réglementation française. Si l’histoire, la distance et quelques particularismes propres à certains établissements peuvent parfois expliquer que ces règles ne soient pas ou peu appliquées, il n’en reste pas moins qu’elles s’imposent à toutes les écoles françaises à l’étranger. Des systèmes de dérogation prévus par la loi existent, comme la possibilité, sous certaines conditions impératives, de conserver in situ les archives historiques en s’exonérant de leur transfert vers les Archives nationales, mais aucune école française ne l’a encore concrètement mis en œuvre.

6L’organisation de la fonction archives est liée à l’histoire générale de l’établissement. Souvent identifiées comme exclusivement scientifiques, les archives ont généralement constitué un service, soit autonome, soit rattaché à la bibliothèque de l’école, dans lequel étaient conservés les documents réputés scientifiques, c’est-à-dire procédant de l’activité de recherche et de fouilles menée sous l’autorité de l’établissement. Les archives administratives, elles, étaient souvent laissées en déshérence, sans responsabilité particulière, stockées dans divers sites en général mal adaptés à la conservation de documents, en fonction des possibilités immobilières.

7Depuis plusieurs décennies, l’attention s’est plutôt portée sur les archives scientifiques, généralement dotées d’un responsable qui, dans les premiers temps, était rarement un archiviste de profession mais plutôt un scientifique spécialiste du secteur d’activité de l’établissement. Cela s’est donc fait au détriment des archives administratives, pourtant pleinement complémentaires, mais aussi au détriment d’une gestion coordonnée et professionnalisée de l’information ; cela a cependant permis, dans maints cas, de préserver ces archives et même d’en envisager une collecte souvent limitée mais salutaire auprès des chercheurs et archéologues.

8On retrouve des similitudes typologiques dans les archives des cinq écoles françaises. Les archives strictement administratives contiennent par exemple les documents relatifs aux conseils de l’établissement (conseils d’administration, conseils scientifiques, etc.), à la correspondance du directeur. Les archives strictement scientifiques contiennent généralement des dossiers par site ou par campagne de fouilles ou de recherches, avec des carnets, des relevés, parfois de la correspondance ou des pièces administratives. Les archives photographiques sont plutôt conservées à part, selon une classification particulière ; dans certains cas, les photographies sont, en termes de gestion, distinctes des archives, ce qui est également le cas des cartes, plans ou relevés de grande dimension, pour des raisons logistiques. Une personnalisation des fonds d’archives scientifiques est également à souligner, du nom du responsable de la fouille, du chantier, de la recherche, voire de l’établissement ; cela peut induire une confusion entre l’action menée au nom de l’établissement et la personne qui en est, à un moment, responsable.

Un matériau pour la recherche

9À l’instar de nombreux autres fonds d’archives, l’intérêt des documents émanant des écoles françaises à l’étranger pour la recherche est multiple. En premier lieu, ils racontent bien sûr l’histoire de l’établissement, de ses personnels, de ses activités administratives et scientifiques. Les fonds conservés sont le reflet de la création de l’école, de son évolution et des recherches menées en son sein. Les séries relatives à la correspondance du directeur, aux conseils d’administration et aux conseils scientifiques renseignent sur le quotidien d’établissements français éloignés de la métropole, relativement autonomes mais en liaison constante avec les tutelles et les partenaires scientifiques.

10Plus largement, les archives des écoles françaises à l’étranger nous renseignent sur l’histoire de l’archéologie, en cours et passée. Les données collectées durant les campagnes de fouilles sont encore utiles, plusieurs décennies après, aux équipes de recherche sur place. Au-delà de cette utilité immédiate – qui pose la question de la préservation de l’information et de son organisation –, c’est bien sûr l’histoire de l’art et de l’archéologie qui peut s’écrire avec ces documents ; les relevés, carnets de fouilles, de même que les archives administratives, qui permettent de déterminer des choix stratégiques, servent à cerner l’action scientifique de la France à l’étranger.

11C’est enfin l’histoire de la présence française dans les pays d’implantation des écoles françaises qui peut être étudiée à l’aune de ces archives. Le fait que les anciennes colonies françaises ne soient pas concernées par ces implantations – à -l’exception de l’École française d’Extrême-Orient – ajoute encore à cet intérêt. En effet, la création et le développement de ces écoles ont eu pour but premier la création d’une institution de recherche, et non l’installation d’une base avancée politique. Il est important de souligner le rattachement constant des écoles au ministère chargé de l’Instruction publique et non à celui des Affaires étrangères qui a constitué, de son côté, un autre réseau. La présence des écoles en Grèce, en Italie, en Égypte, en Asie et dans la péninsule ibérique, était initialement perçue comme strictement scientifique. D’autres enjeux se sont par la suite probablement greffés sur ce premier but. Les archives doivent permettre d’étudier cette évolution. Dans quelques cas, elles nous renseignent aussi sur le fonctionnement scientifique ou archéologique du pays où l’établissement est implanté. Parfois, faute d’un accès aisé à des fonds locaux, leur étude aide à comprendre les enjeux, les modalités et le fonctionnement de la recherche à l’étranger.

  • 4 Le ministère de l’Instruction publique est devenu ministère de l’Éducation nationale en 1932, la di (...)

12À côté des archives des écoles françaises à l’étranger, les sources complémentaires disponibles sont aussi très riches. Celles des pays concernés, en premier lieu, sont indispensables pour comprendre l’insertion des écoles dans leur contexte géographique et politique. En France, les archives du ministère de tutelle, le ministère de l’Instruction publique4, conservées aux Archives nationales en série F17 puis en série continue, permettent non seulement de disposer des documents de gouvernance des écoles, dans la mesure où le ministère est partie prenante de l’administration, mais également d’avoir des informations sur leur action et leur quotidien, en particulier dans les années les plus anciennes. La centralisation du pouvoir républicain au xixe siècle se traduit par des informations très complètes sur l’ensemble des établissements sur lesquels le ministère exerçait sa tutelle.

13Les archives de l’Institut de France, en particulier de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, contiennent également d’importants fonds relatifs aux écoles françaises à l’étranger. Il faudrait y ajouter, pour ce qui concerne la recherche archéologique, l’ensemble des documents émanant des partenaires des écoles, à la fois à l’étranger et en France. Toutes ces sources doivent fournir une vision panoramique de l’histoire et de l’action des écoles, à la fois comme établissements français, comme institutions de recherche et d’enseignement et comme outils du rayonnement de la France à l’étranger. Leur présence et leur maintien ne tiennent pas seulement à des considérations scientifiques mais aussi à des enjeux géopolitiques internationaux.

Des enjeux pour l’avenir

14Si, bon an mal an, les archives des écoles françaises à l’étranger ont été préservées au cours des décennies passées, il convient désormais de professionnaliser cette fonction. En effet, à l’instar des fonctions administratives au sein des établissements, les archives doivent pouvoir se structurer en fonction des textes législatifs, réglementaires et normatifs qui les régissent dans le secteur public. Cela passe, bien sûr, par la création d’un service ad hoc, dirigé par des professionnels de l’information au service des autres structures de l’établissement. C’est le choix effectué en 2013 par l’École française d’Athènes et en 2015 par l’École française de Rome qui toutes deux ont constitué un service d’archives, avec à sa tête un jeune professionnel. De même, l’Institut français d’archéologie orientale a recruté en 2015 un responsable des archives formé à l’égyptologie, mais ayant une expérience notable dans le domaine de la gestion de l’information. Aujourd’hui, la Casa de Velázquez et l’École française d’Extrême-Orient ont engagé des réflexions dans le même sens. Ces créations et recrutements ont permis d’unifier le suivi des archives au sein de chaque établissement alors que, jusqu’à présent, il était éclaté entre plusieurs services, selon la typologie des documents.

15La création de structures professionnelles chargées de l’infor-mation entraîne l’application des textes législatifs, réglementaires et normatifs en matière de gestion d’archives. Ils concernent notamment la communication des archives et leur transfert dans un service public d’archives.

  • 5 Art. L213-1 et L213-2 du Code du patrimoine.
  • 6 Art. L111-1, L131-3-1 du Code de la propriété intellectuelle.

16Il importe, en matière de communication, de ne pas méconnaître le régime applicable aux archives publiques en France : la libre communicabilité est la règle, sauf lorsque les archives contiennent des informations dont le contenu pourrait porter atteinte à divers intérêts, en particulier la sécurité de l’État, les relations diplomatiques ou la vie privée des personnes5. Hormis ce dernier cas, qui concerne notamment les dossiers individuels de carrière, rares sont les documents conservés dans les écoles françaises à l’étranger qui pourraient échapper à ce principe au regard de la loi française. La question des archives scientifiques mérite à ce titre d’être posée ; produites dans le cadre d’activités publiques financées par des fonds publics, elles relèvent de cette catégorie. Cependant, la libre communicabilité inscrite dans le Code du patrimoine n’empêche pas l’application du droit de propriété intellectuelle, qui protège toute exploitation de l’œuvre6. Mais la responsabilité de l’employeur, en l’occurrence des écoles françaises à l’étranger, doit être reconnue sur des documents qui ont été produits ou créés dans le cadre de leurs missions. Au regard de la relation construite avec le pays dans lequel est implanté l’établissement, il est important de ne pas mésestimer la responsabilité institutionnelle sur la production documentaire. De même, en matière de communication d’archives photo-graphiques, certains établissements donnent au responsable des fouilles une responsabilité plus importante que celle du photographe lui-même ; en droit, pourtant, l’auteur de la photo-graphie est bien la personne qui prend la photographie, non celui qui la commande.

17Le transfert des archives historiques des écoles françaises à l’étranger dans un service public d’archives, en l’occurrence les Archives nationales, est une autre dimension des obligations légales. À l’instar de tout établissement public, en particulier les universités, les grandes écoles ou les organismes de recherche, les écoles françaises n’ont pas à conserver de documents historiques qui ne sont pas ou plus utiles à leur activité. Cependant, leur éloignement géographique rend complexe la mise en œuvre de ces dispositions. Les préconisations rendues lors des visites exercées dans le cadre du contrôle scientifique et technique des archives de France, entre 2010 et 2015, précisent explicitement que, nonobstant la mise en place de procédures et l’existence de conditions d’accueil permettant réglementairement la conservation in situ des archives historiques, il peut être dérogé à cette exigence pour les établissements basés à l’étranger. Il s’agit de créer, en leur sein, les conditions de gestion, conservation et communication de ces archives, semblables peu ou prou à celles qui s’imposent aux services publics d’archives. Cela sous-entend le recrutement pérenne de professionnels formés aux archives, ainsi que l’aménagement d’espaces de conservation et de communication conformes aux normes applicables dans le réseau des archives de France. Le contrôle scientifique et technique des archives de France reste obligatoire pour tout établissement dérogeant à l’obligation de transfert des archives historiques dans un service d’archives, départementales ou nationales.

18L’adaptation des pratiques archivistiques des écoles françaises à la législation, la réglementation et les normes en vigueur est une condition absolue pour le succès des deux principaux chantiers d’avenir. Le premier concerne la transition numérique. Compte tenu des conditions de production et d’exploitation du matériau de la recherche archéologique, les archivistes sont de plus en plus confrontés à des archives sous forme électronique. Les carnets de fouilles, les relevés, les photographies sont désormais dématérialisés. Pour les producteurs, cela garantit un usage simplifié de ces données et documents, à la fois in situ pendant la campagne annuelle de fouilles puis à leur retour en France, après l’interruption du chantier. La collecte et la conservation de ces données sont donc un enjeu essentiel des prochaines décennies ; elles présentent l’avantage, que ne permettait pas le papier, de constituer un fonds institutionnel, conservé sous la responsabilité de l’établissement, sans obérer les possibilités d’exploitation à distance par le producteur. En revanche, la production numérique présente deux contraintes non négligeables. La première est liée aux formats et à leur durée de conservation, en particulier pour des logiciels spécifiques comme ceux qu’utilisent les archéologues sur le terrain en matière de dessin, relevés ou plans. La seconde est liée à la quantité d’informations produites, en particulier pour les photographies. Là où, à l’époque de l’argentique, une campagne de fouilles produisait une dizaine de pellicules, soit entre 200 et 400 photos, le numérique donne la possibilité d’en avoir dix fois plus. Ce qui peut apparaître comme une chance devient une difficulté pour l’archivage ; si le producteur confie cette masse photographique sans avoir réalisé « à chaud » un minimum d’indexation ou de sélection, le fonds risque, à terme, d’être inutilisable.

19L’archiviste et l’archéologue devront donc s’entendre sur des normes strictes pour parvenir à une collecte raisonnée de cette production. Il en va de même pour le second chantier d’avenir que constitue la poursuite de la constitution des collections, sous forme numérique ou papier. En effet, les archives des écoles françaises à l’étranger sont, globalement, assez bien préservées, en dépit de l’absence de procédures claires d’archivage ; mais ce manque de procédures risque d’obérer à court terme la collecte des archives les plus récentes. Les fonds produits par leurs services administratifs resteront probablement bien conservés, pour des raisons juridiques mais aussi en raison de la proximité du service des archives. Mais il importe d’être proactif dans la collecte des archives scientifiques, dont les plus récentes commencent à échapper aux établissements. La dématérialisation en est une des causes, mais probablement pas la seule. Alors que les programmes de recherche se font désormais sous des formats et des modalités variés, selon les pays, les partenaires, les financements, les résultats attendus, etc., la conservation de l’information produite devient un enjeu institutionnel et structurel. Nonobstant les moyens engagés par chaque école pour professionnaliser la fonction, il importe de faire entrer la dimension archives dans les pratiques professionnelles de chacun par le biais de procédures, de versements réguliers, de relations suivies avec l’archiviste… Il en va impérativement de la constitution de la mémoire future de ces écoles françaises à l’étranger.

  • 7 Le tout étant lié aux nouvelles dispositions législatives relatives au fonctionnement et à l’autono (...)

20Les 29 et 30 septembre 2014, les directeurs des cinq écoles françaises à l’étranger se sont réunis à Athènes pour leur traditionnelle rencontre thématique annuelle ; la réunion portait cette fois-ci sur les archives des écoles, en tant qu’outils documentaires, administratifs et historiques. Le choix de ce thème témoigne de l’intérêt manifesté pour le sujet. Au-delà du contexte général dans l’enseignement supérieur et la recherche, pour lesquels les archives, depuis une décennie, apparaissent comme un atout de modernisation et de gestion efficiente7, les écoles françaises à l’étranger perçoivent leur situation singulière comme une chance et non une contrainte pour le traitement de la production documentaire. Les missions d’étude sur l’organisation de leur fonction archives demandées par les directeurs à la mission des archives et du patrimoine culturel du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, entre 2010 et 2015, en sont un autre témoignage. La première école à avoir engagé une telle étude est l’Ifao, en mai 2010. Elle a été suivie par l’École française de Rome en mars 2011, par l’École française d’Athènes en juin 2012 et par la Casa de Velázquez en novembre 2015 – la Casa avait d’ailleurs anticipé cette étude sur les archives de l’établissement grâce à deux stages successifs, en 2014 et 2015. Seule l’Efeo n’a pas fait l’objet d’une étude formelle, même si des préconisations ont été formulées à l’automne 2012 et que des recherches en lien avec les archives sont menées depuis lors. Au-delà, il faut préparer l’avenir et tâcher de préserver la mémoire de l’action menée par les écoles françaises, administrativement, scientifiquement et diplomatiquement. Chacun a désormais perçu que les archives sont un levier d’étude et de connaissance majeur pour comprendre la spécificité de ces établissements, dans une histoire au long cours qui transcende les événements politiques, la recherche scientifique et la connaissance des sites archéologiques.

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Bibliographie

Clémentin-Ojha C. & Manguin P.-Y. 2001. A century in Asia, Paris, éditions Didier-Millet-Efeo.

Delaunay J.-M. 1994. Des palais en Espagne, Madrid, Bibliothèque de la Casa de Velázquez.

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Notes

1 Si le décret du 26 novembre 1874 institue officiellement l’École française de Rome, une section romaine de l’École française d’Athènes est créée un an auparavant par le décret du 2 mars 1873.

2 L’École française d’Extrême-Orient prend la suite de la mission archéologique d’Indochine, créée en 1898.

3 Article L211-4 du Code du patrimoine.

4 Le ministère de l’Instruction publique est devenu ministère de l’Éducation nationale en 1932, la direction chargée de l’Enseignement supérieur exerçant en réalité la tutelle des écoles françaises à l’étranger. Lorsque, pour diverses raisons, un ministère chargé spécifiquement de l’Enseignement supérieur a existé, cette tutelle lui a été confiée. Ce fut le cas de 1974 à 1981, de 1993 à 1995 et de 2007 à 2014.

5 Art. L213-1 et L213-2 du Code du patrimoine.

6 Art. L111-1, L131-3-1 du Code de la propriété intellectuelle.

7 Le tout étant lié aux nouvelles dispositions législatives relatives au fonctionnement et à l’autonomie des établissements, avec la loi Pécresse de 2007 et la loi Fioraso de 2013.

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Pour citer cet article

Référence papier

Fabien Oppermann, « Les archives des écoles françaises à l’étranger »Les nouvelles de l'archéologie, 145 | 2016, 5-9.

Référence électronique

Fabien Oppermann, « Les archives des écoles françaises à l’étranger »Les nouvelles de l'archéologie [En ligne], 145 | 2016, mis en ligne le 24 janvier 2018, consulté le 15 mai 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/nda/3795 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/nda.3795

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Auteur

Fabien Oppermann

Conservateur en chef du patrimoine, chef de la mission des archives et du patrimoine culturel, ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
fabien.oppermann@education.gouv.fr

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Droits d’auteur

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