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Hospitalité de l’étranger au Moyen Âge et à l’époque moderne : entre charité, contrôle et utilité sociale. Italie Europe

Les Florentins, étrangers privilégiés ou alliés encombrants ?

Heurs et malheurs des nations florentines (Europe, Méditerranée, XIVe-XVe siècles)
Cédric Quertier
p. 461-472

Résumés

Selon une anecdote apocryphe mais plausible, Boniface VIII aurait qualifié les Florentins de cinquième élément du monde, en raison de leur présence dans tous les endroits connus. On examinera ici leurs nations marchandes, instrument institutionnel et matériel d’accueil et de contrôle des Florentins à l’étranger. Tout d’abord, les structures typiques d’accueil des marchands varient en fonction des avantages institutionnels obtenus : les fondaci, les confréries religieuses, les églises nationales ne sont pas présents partout. Ensuite, les services fournis par la nation servent aussi à contrôler les comportements. En effet, elle fournit une représentation diplomatique, qui garantit des avantages économiques et juridiques. Cependant, leur pouvoir de définir le groupe est accompagné de la possibilité d’exclure ; l’assistance juridique est garantie à condition de rester interne et de ne pas rendre publics les conflits ; la représentation collective semble parfois superficielle et est contrebalancée par la puissance des marchands les plus riches. Enfin, les avantages obtenus par les Florentins en négociant avec les élites locales peuvent devenir handicapants pour l’ensemble de la société. Dans les périodes de conjoncture difficile et/ou de prépondérance trop forte des Florentins, la population et les milieux économiques peuvent devenir hostiles ou se révolter.

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Notes de l’auteur

Je tiens à remercier F. Guidi Bruscoli pour sa contribution à l’amélioration de cet article.

Texte intégral

  • 1 Tripodi 2010.

1En 1300, Boniface VIII aurait qualifié les Florentins de « cinquième élément du monde », car tous les souverains de la chrétienté lui avaient envoyé des ambassadeurs d’origine florentine1. L’anecdote illustre l’importance et la présence universelle des Florentins. Nous démontrerons ici que les mêmes qualificatifs peuvent décrire leurs nations marchandes aux XIVe-XVe siècles.

  • 2 Petti Balbi 2007, p. 399.

2Elles regroupent des individus de même origine séjournant à l’étranger et s’associant pour poursuivre des intérêts communs. Elles bénéficient de la reconnaissance officielle de la ville d’installation et de leur ville d’origine, entre lesquelles elles jouent le rôle d’intermédiaires officiels. Dès lors, elles peuvent obtenir des avantages économiques et juridiques, notamment obtenir une juridiction et des magistrats propres, capables de mener des négociations politico-diplomatiques2. Elles relèvent donc des politiques économiques et du contrôle social de communautés marchandes si puissantes que leur présence peut provoquer des tensions avec les populations locales.

  • 3 Houssaye Michienzi 2014, p. 301-302.
  • 4 Quertier 2016a.

3Après 1308, le tribunal de la Mercanzia reprend le contrôle qu’exerçait l’Art de la Calimala sur les nations et exerce une politique économique vigoureuse, avec des fonctions diplomatiques. C’est donc un observatoire central pour analyser le déploiement des nations florentines en Europe et en Méditérranée aux XIVe et XVe siècles. Dans notre enquête, nous avons différencié les nations des simples consulats si trois critères étaient mentionnés dans sa correspondance : la présence d’un consul, la qualification d’universitas et la mention de lois propres (codifiées dans un statut, qui peut avoir été perdu, ou non). À rebours de la dernière contribution sur les nations florentines qui évoquait la quasi-absence de nations entre 1340 et 14303, la reprise empirique du dossier a au contraire prouvé une implantation précoce dans presque toutes les régions4.

Fig. 1 – Consulats et nations florentines.

Fig. 1 – Consulats et nations florentines.
  • 5 Un registre couvrant la période 1497-1499 est manquant depuis l’inventaire de 1957.

4Pour cela, nous nous sommes focalisés sur l’examen de 17 registres des archives du tribunal de la Mercanzia (n°11298 à 11314), contenant la copie de 1020 lettres de 1317 à 14335 occupant environ 863 folios, dont les principales caractéristiques sont présentées dans le tableau.

Dates et numéros de registres Nombre de lettres Nombre d'années couvertes Nombre de lettres / Nombre d'années Taille des registres (folios) Nombre de folios écrits Nombre de folios écrits / nombre de lettres Nombre de destinations Nombre de lettres / nombre de destinations
1319-1320 (Mercanzia, 11298 et 11299) 215 2 107,5 252 242 1,12 41 5,24
1329-1330 (Mercanzia, 11300 et 11301) 78 2 39,0 88 63 0,81 27 2,89
1343-1349 (Mercanzia, 11302 à 11308) 185 7 26,4 211 201 1,09 42 4,40
1361-1362 (Mercanzia, 11309) 17 2 8,5 45 32 1,88 12 1,42
1389-1395 (Mercanzia, 11310 et 11311) 289 7 41,3 216 206 0,71 35 8,26
1411-1415 (Mercanzia, 11312) 91 5 18,2 50 41 0,45 26 3,50
1422-1433 (Mercanzia, 11313 et 11314) 145 12 12,1 160 78 0,53 29 5
TOTAL 1020 37 (sur 115) 27,6 (sur la totalité du corpus) 1022 863 0,84 (sur la totalité du corpus) 30,3 (moyenne des 7 périodes) 4,53 (moyenne des 7 périodes)
  • 6 Gioanni dans Cammarosano – Gioanni 2013, p. 14-15.
  • 7 Grunzweig 1934, p. 23-28 et n. 1 p. 26.
  • 8 ASFi, Mercanzia, 11303, fol. 18.
  • 9 Cammarosano dans Cammarosano – Gioanni 2013.

5La mise en collection de ces lettres dans des registres spécifiques transforme ce corpus en instrument d’administration et en source de droit – suivant en cela le parangon des décrétales papales6 –, un élement crucial quand il s’agit de traiter avec d’autres juridictions. Ce corpus n’est cependant pas exhaustif, puisque seuls 4 des 24 registres de lettres produits entre 1308 et 1331 ont été conservés7 et qu’une sélection était opérée pour laisser certaines lettres dans des dossiers non recopiés (filça licterarum non registrandum)8. De plus, la transmission « indirecte » des lettres de chancellerie, à travers leur copie dans les registres de délibérations9, complète l’ensemble : on peut ainsi ajouter 80 lettres pour la période 1356-1410 (intégralement dépouillée) qui, dans le cas des lettres concernant Pise, représentent 7,6 % du total (13 lettres sur 171), surtout lors de périodes non couvertes par les registres de correspondance.

  • 10 Grévin 2008, p. 778.

6Chaque lettre occupe en moyenne 0,84 folio sur l’ensemble de la période, avec une évolution assez nette : elles sont plus longues durant la première moitié du XIVe siècle (jusqu’à 1,88 folios par lettre en 1361-1362) qu’au siècle suivant (un minimum de 0,45 folio par lettre entre 1411 et 1415). Le modèle des lettres de la Mercanzia divergerait ainsi de celui de la chancellerie communale sous le mandat de Coluccio Salutati (1375-1406), marqué par la réapparition d’amplifications décoratives10.

  • 11 Cecherini 2010.
  • 12 Senatore 2009, p. 244.
  • 13 Hayez 1998, p. 70.

7Formées de lettres sur des marchands copiées par des notaires spécialisés dans la justice commerciale, sous la férule d’un juge étranger diplômé en droit civil et en droit canon, la correspondance de la Mercanzia pourrait se situer aux confins des lettres de chancellerie et des correspondances marchandes. En effet, la paléographie et les usages de l’écriture des notaires et des marchands sont très proches dans les années 1340, même si elles divergent à la fin du siècle11, ce qui se traduit par la diffusion de la cursive marchande dans les registres de correspondance de la Mercanzia après 1395. Pour autant, les analyses en cours indiquent qu’il ne s’agirait pas d’un changement diplomatique radical : l’analyse de l’échantillon des 171 lettres échangées avec Pise tend à prouver que le formulaire des lettres de chancellerie est très largement respecté12, sans montrer un rapprochement avec le modèle des lettres marchandes13.

  • 14 Quertier 2016a, p. 84-198.

8Fort de cet appui empirique, l’enquête en cours d’approfondissement a révélé la diversité des arrangements institutionnels pour créer des nations florentines adaptées aux institutions locales14. On rassemblera ici les points communs pour démontrer le rôle des nations dans l’administration de la présence des Florentins à l’étranger. Pratiquant l’hospitalité et la charité, les nations jouissent d’avantages qui, en retour, les engagent à contrôler leurs ressortissants. Mais les épisodes de tension mettent en évidence à quel point leur singularité peut se transformer en mises à l’écart et en expulsions.

L’hospitalité des nations : un paradoxe, la prééminence des structures religieuses

9La nature de l’hospitalité pratiquée dépend des structures d’accueil qui ont été négociées.

  • 15 Constable 2003.

10Sur la longue durée, les fondaci ou logge sont le premier type de structure15. Ces termes, polysémiques, peuvent renvoyer aux entrepôts des compagnies, à l’entrepôt communal pour un produit stratégique (huile, céréales, etc.) ou au centre névralgique de la nation marchande. Dans ce dernier cas, il s’agit à la fois d’entrepôts, de lieux d’hébergements, de centres de contrôle et de prélèvement fiscaux répandus en Méditerranée.

  • 16 Quertier 2017 ; Quertier 2014, vol. 1, p. 487.

11À Pise, les Florentins disposent à la fois d’un tarif avantageux d’entreposage dans le fondaco communal et d’une loggia propre dès les années 1370. Trois compagnies florentines louent une partie de la loggia du palais du seigneur, Pietro Gambacorta, dont la dernière partie est occupée par la nation florentine. Dans ce lieu, on stocke les marchandises des Florentins, on leur restitue les taxes douanières et on y lit régulièrement le statut de la nation. La présence dans le même bâtiment du seigneur et du tribunal de la nation facilite l’exercice de la justice et la recherche de compromis. La direction de la nation est bicéphale : approuvée par la Mercanzia de Florence, le choix des dirigeants ne peut se faire sans l’aval du seigneur de Pise, qui choisit le consul parmi ses proches et approuve le notaire-syndic florentin. Cette loggia est enfin un lieu de représentation, embelli par les Florentins en 1381 à l’occasion de la procession en l’honneur de l’adoubement de l’héritier Gambacorta16.

  • 17 Galoppini 2014, p. 317-320.
  • 18 Galoppini 2014, p. 141 ; Masi 1941, p. 17-19.
  • 19 Caselli 2015, n. 33 p. 276.
  • 20 Apellaniz 2015, p. 127.

12À Bruges, une loggia florentine existe dans les années 1420 et reste un lieu de rassemblement, même après le transfert de la nation à Anvers en 148917. Elle est située place de la Bourse, où se trouvent aussi les logge des Génois et des Vénitiens. Celles des Lucquois, des Hanséates, des Anglais, des Écossais, des Catalo-Aragonais, des Castillans, des ressortissants de Biscaye et des Portugais sont très proches18. En 1439, ils récupèrent l’usage de l’ancienne maison commune des Pisans à Constantinople19, vraisemblablement un fondaco, structure qui devait aussi exister à Alexandrie entre 1480 et 1508, même si elle est peu mentionnée20. Le fondaco est donc une structure d’administration des Florentins à l’étranger présente principalement dans les villes de contact interculturel.

  • 21 Gaudenzi 1888, p. 8-11 et p. 14-15.
  • 22 ASFi, Mercanzia, 11301, Fol. 9v, 8 décembre 1329 ; ASFi, Mercanzia, 11303, fol. 18r (20 juin 1345) (...)
  • 23 ASFi, Mercanzia, 11303, fol. 34rv, 25 août 1345.

13En revanche, les structures religieuses sont plus répandues. Dès le statut de 1279-1289, les Florentins de Bologne doivent se réunir tous les mois dans l’église San Bartolomeo, faire des dons de cire en l’honneur de saint Jean-Baptiste et de la Vierge en juin, accompagner la société populaire des Toscans à la fête de Saint Dominique et assister à la veillée mortuaire d’un compatriote21. Quant aux Florentins d’Avignon, ils sont encadrés par la confrérie saint Jean-Baptiste, documentée dès 132922 et faisant office de représentation nationale, puisqu’en 1345 les maîtres de la confrérie sont aussi les chefs de la nation23.

  • 24 ASFi, Mercanzia, 11305, fol. 7v-8r, 6 décembre 1346.
  • 25 Gioffrè 1973 ; Soldani 2010, p. 61-62.
  • 26 Avant 1435 pour Clarke 2002, p. 391 et p. 399 ; 1438 pour Mueller 1999, p. 178.
  • 27 Galoppini 2014, p. 321-322 ; Masi 1941, cap. 32 p. 113, cap. 37 p. 114 et cap. 41 p. 115.

14À Venise, les Lucquois et les Florentins se partagent le couvent de Santa Maria dei Servi : une lettre de 1346 rapporte la condamnation d’un Florentin qui avait refusé de verser le don habituel au couvent des Lucquois, dévoilant ainsi un système de dons croisés entre les deux communautés24, si proches qu’elles faisaient « nation commune » à Gênes ou à Valence25. Cependant, la Scuola saint Jean-Baptiste n’existe pas avant les années 1400 : d’abord installée dans une chapelle de l’église dominicaine des saints Jean et Paul, elle est refondée vers 1435 ou 1438 dans le couvent franciscain des Frari26. La mise en commun d’églises n’est pas rare, puisque les Florentins de Bruges partagent la chapelle Santa Croce de l’église San Francesco avec la nation castillane puis, après 1414, avec celle des Hispaniques. Comme à Bologne, tous les membres des compagnies doivent assister à la messe chaque mois, célébrer la saint Jean-Baptiste et offrir l’hospitalité aux Franciscains de passage. Dans la seconde moitié du XVe siècle, une autre église est fondée en dehors des murailles, dans la zone de l’Ezelspoort27.

  • 28 Aglietti 2012, p. 88-89.
  • 29 Figliuolo dans Petti Balbi 2001, p. 197-198.
  • 30 Del Treppo dans Rossetti 1989, n. 122 p. 224.
  • 31 Houssaye Michienzi 2015.
  • 32 Morvan 2018 ; Carta 2015.
  • 33 Voir l’article de C. Troadec dans ce même dossier.

15Les églises nationales des Florentins sont plus nombreuses au XVe siècle. Les structures florentines à Naples sont peu connues malgré la présence d’un consul dès 131728. Le statut de 1430 évoque toutefois un prêtre élu tous les ans, assisté de prêtres, de diacres et de clercs29. Quant à l’église florentine, elle est mentionnée en 145930. En 1439, les Florentins de Constantinople récupèrent l’usage de l’église Saint-Pierre, et probablement d’autres églises qu’occupaient auparavant les Pisans31. Les Florentins de Lyon s’installent dans l’église dominicaine de Notre-Dame-du-Confort en 1464, qu’ils embellissent avec la construction d’une chapelle dédiée à saint Jean Baptiste et des chapelles privées, notamment celles des les Panciatichi (1517) et des Guadagni (1533)32. Le cas de Rome est également bien connu33.

16Les structures religieuses sont donc plus souvent utilisées pour accueillir et encadrer les Florentins à l’étranger : comme ils s’affirment tardivement sur la scène méditerranéenne, ils partagent d’abord une chapelle avec d’autres nations avant de bénéficier de leur propre église à la fin du XVe siècle. Quant aux confréries, elles sont documentées aux XIVe et XVe siècles.

Administrer et encadrer : préserver les avantages et la renommée des Florentins

17Les nations garantissent ensuite l’accès des Florentins aux avantages négociés, à condition qu’ils se conforment aux comportements attendus.

  • 34 Antoni 1973.
  • 35 Sapori 1932, p. 80-99.
  • 36 Quertier 2014, vol. 1, p. 297-369 et p. 448-468.
  • 37 Astorri 1998, p. 157-160 et p. 175-184 ; ASF, Mercanzia, 11299, fol. 38rv, début de l’année 1320, (...)
  • 38 Bautier 1992, p. 78-79 et Racine dans Petti Balbi 2001, p. 108.
  • 39 Quertier 2016a, p. 203-213 et p. 217-219.

18Il s’agit d’abord d’avantages économiques, dont l’importance doit être relativisée. En effet, les frais et taxes occupent une place secondaire dans la structure des prix des produits transformés, comme les cuirs34 ou les draps de laine35. Dans ce cadre, les exemptions de taxes dont bénéficient les Florentins représentent de faibles pourcentages : à Pise, les taux oscillent entre 1 à 6 % au XIVe siècle36. Les économies potentielles sont donc faibles, mais ils y sont farouchement attachés. Ainsi, la Mercanzia de Florence pourchasse-t-elle en 1320 ceux qui, à Bologne, ont indûment appliqué des taxes sur les transports de marchandises37. Inversement, les Florentins et les Italiens de Paris payent des taxes supplémentaires, sur les ventes et les changes (0,46 % en 1295, puis le double en 1315), une autre sur les tables de prêts (5 %) et une dernière sur les transactions commerciales (1,6 % en 1338)38. Ces exemples invitent à recenser les taxes et exemptions appliquées aux Florentins et à les replacer dans l’économie générale de leurs échanges en Europe et en Méditerranée, afin d’évaluer leurs avantages comparatifs dans une place donnée. Si les actes de la Mercanzia évoquent la promotion d’un commerce libere et secure, nous faisons toutefois l’hypothèse que l’accès aux marchés et la sécurisation des échanges – notamment en évitant les représailles et en faisant respecter la réglementation commerciale39 – importent plus que la baisse du coût des transactions.

  • 40 Quertier 2014, vol. 1, p. 507-520.
  • 41 Masi 1941, rub. 6 p. 8 et rub. 11 p. 10.
  • 42 Masi 1941, rub. 27 p. 18, rub. 49 p. 27 et rub. 53 p. 28.

19Les nations définissent également qui est membre de la communauté florentine. Des années 1330 aux années 1390, les membres des compagnies listées dans les traités entre Pise et Florence sont les seuls pouvant certifier par serment la citoyenneté florentine d’un marchand, qui est confirmée par une lettre du tribunal de la Mercanzia40. Tous les Florentins de Bruges doivent jurer de respecter les statuts de 1427, sous peine d’exclusion puisqu’ils ne pourront plus entrer dans la maison ni faire des transactions avec un de leurs compatriotes41. Les additiones de 1482-98 distinguent les hommes de passage, qui résident moins d’un an à Bruges et ne doivent pas payer de droit de consulat, et les autres, qui doivent s’acquitter des frais communs42 : deux cercles d’appartenance sont donc définis.

  • 43 Gaudenzi 1888, p. 9-10.
  • 44 Quertier 2014, vol. 1, p. 443-444 et vol. 2, p. 125, § 21.
  • 45 ASFi, Mercanzia, 11310, fol. 47r, 30 mars 1391.
  • 46 Polverini Rosi, rub. 30 p. 61 et rub. 16 p. 63.
  • 47 Masi 1941, rub. 34, p. 220-221 ; Cassandro dans Rossetti 1989, p. 155.
  • 48 Masi 1941, rub. 8, 9 et 10 p. 9-10 ; Galoppini 2014, p. 76-77.

20Mais les nations peuvent aussi exclure les membres récalcitrants. À Bologne, dès le statut de 1279, le consul peut ainsi exclure un Florentin s’il renvoie au vendeur les marchandises qu’il a achetées ou s’il paye avec plus de deux mois de retard43 ; le statut de Pise de 1381 prévoit le même genre de mesures44. En 1391, la première mention d’un consul des Florentins à Rome concerne l’exclusion et le boycott d’un marchand45. Cela prouve non seulement l’existence d’une nation florentine à Rome avant le statut de 1515, mais aussi l’existence de lois propres reprises 124 ans après dans une rubrique du statut qui prévoit d’expulser les Florentins coupables de fraude, d’immoralité, ou qui ne respectent pas les statuts46 ; mesures également présentes dans le statut de Lyon (1501)47. Le statut de Bruges de 1427 oblige, lui, tout Florentin de mauvaise réputation à quitter la ville. Il prévoit aussi le boycott de ceux qui causeraient des dommages à un concitoyen ou qui n’accepteraient pas le jugement du consul. Simultanément, la communauté crée une caisse commune pour aider les victimes et doit trouver des garants pour éviter la réitération d’insultes48. Au fond, le souci de réparation est indissociable de l’exclusion des fautifs pour réaffirmer la cohésion communautaire autour des comportements acceptables. Ordonner les comportements, exclure les récalcitrants : les nations garantissent donc la fabrique du contrôle social au sein de la « république internationale de l’argent ».

  • 49 Quertier 2016a, p. 219-230.
  • 50 ASFi, Mercanzia, 153, n. f., 15 décembre 1346.
  • 51 Silva 1908, p. 693-694, § 13 ; ASF, Mercanzia, 11310, fol 27v, 5 mars 1390, fol. 35, 29 juin 1390, (...)

21Les membres disciplinés des nations peuvent alors bénéficier d’une assistance juridique, à condition de ne pas rendre public les conflits. Les consuls défendent les Florentins, en obtenant l’application de la procédure sommaire, en servant d’intermédiaire ou en transmettant les preuves écrites ou orales, dont ils gardent la trace dans les registres de la communauté49. Ainsi, dès 1346, les Florentins de Venise sont assistés d’un notaire faisant office de procurateur, de syndic et de défenseur des Florentins50. À Pise, le traité bilatéral de 1369 met l’accent sur la bienveillance avec laquelle les requêtes des Florentins doivent être traitées par les magistrats locaux, et double le notaire-syndic d’un consul chargé du rôle de médiateur51.

  • 52 Masi 1941, rub. 2, 3 et 5, p. 7-8.
  • 53 Guidi Bruscoli dans Tanzini – Tognetti 2012, p. 38 ; Galoppini dans Tanzini – Tognetti 2012, p. 63

22Le statut de Bruges de 1427 se fait plus précis : le consul a une pleine juridiction pour les causes civiles contre les Florentins et ses sentences sont irrévocables. Pour une transaction de moins de 5 livres, elles sont même immédiatement exécutoires. Si le défendeur refuse d’être jugé par le consul, il peut le forcer à utiliser l’arbitrage. Il est par conséquent interdit aux Florentins de recourir à un tribunal civil ou marchand des Flandres52, ce qui peut arriver en cas de mariages mixtes – comme celui de Domenico Villani – pouvant provoquer des conflits de juridiction53.

  • 54 Quertier 2019.
  • 55 ASFi, Mercanzia, 11311, fol. 73v-74r, 5 novembre 1395, ici fol. 74r.

23En revanche, la juridiction des nations reste incorporée au système judiciaire florentin. D’une part, les Florentins à l’étranger dépendent du tribunal de la Mercanzia. Par exemple, le notaire-syndic peut certifier des extraits de comptes à Pise pour une procédure commencée par la nation et poursuivie à Florence en 137554. D’autre part, un procès peut être déplacé d’une nation à une autre. Ainsi, dans un conflit entre Florentins de Rome, la Mercanzia demande-t-elle aux marchands d’aller littéralement se jeter aux pieds du pape pour être autorisés à poursuivre devant la nation de Venise, où se trouvent les preuves comptables55.

  • 56 Quertier 2014, vol. 1, p. 585 et n. 2399 ; ASF, Mercanzia, 11310, fol. 39rv, 28 juillet 1390 et fo (...)
  • 57 Guidi Bruscoli dans Tanzini – Tognetti 2012, p. 38, p. 38 et p. 41 ; Guidi Bruscoli 2018, p. 66.

24En cas de conflit réglé en dehors de la communauté, la nation doit éviter l’emprisonnement des marchands florentins. À Pise, les peines corporelles sont remplacées par des amendes, l’incarcération est soumise à l’approbation du conseil des Anziani et à la rédaction d’un acte notarié. Deux lettres prouvent cependant qu’elle n’est pas impossible : la Mercanzia demande au consul des Florentins de faire libérer Giovanni Scali, qui ne peut pas se défendre équitablement lors de son procès contre Lorenzo Ciampolini (juillet 1390). Dans un second cas, la Mercanzia demande la libération de Matteo di ser Nello, emprisonné par le podestat de Pise pour dettes impayées, contrairement aux règles du traité bilatéral de 136956. Des cas similaires sont attestés à Londres, Bruges et Lisbonne57.

  • 58 Guillemain 1966, p. 600-605.
  • 59 Quertier 2014, vol. 2, p. 141 ; ASF, Mercanzia, 11311, fol. 55v, 31 mars 1395, 56v-57r, 27 avril 1 (...)
  • 60 Mueller 1992, p. 56-60.
  • 61 Voir l’article de C. Troadec dans ce dossier.
  • 62 Houssaye Michienzi 2015, § 29.

25Toutefois, le sentiment d’appartenance à la nation peut être fragilisé par les inégalités sociologiques. Elles sont cependant difficiles à observer car la sociologie des communautés florentines reste mal connue, puisque les archives des confréries ou de leurs notaires de prédilection sont rarement conservées. On entrevoit cependant la présence d’artisans, voire de travailleurs (à Avignon58, Pise59, Venise60, Rome61, Constantinople62), qui ont un faible rôle dans les nations dominées par les grands marchands, ce qui explique l’apparition de forces centrifuges.

  • 63 Abulafia 1981, p. 369.
  • 64 Guidi Bruscoli 2018, p. 66.
  • 65 Gonzales Arevalo 2016, p. 389-390.
  • 66 Holmes 1960, p. 193-198.

26Les compagnies les plus puissantes peuvent ainsi obtenir des avantages à la place des nations, qu’elles sont capables de concurrencer. Ainsi, les exemptions douanières obtenues dans le royaume de Naples au tournant des XIIIe et XIVe siècles ne sont pas accordées aux Florentins, mais aux seuls membres des puissantes « Super Compagnies » (Peruzzi, Bardi et Acciaiuoli), qui occupent des postes cruciaux à la cour de Naples63, une situation similaire à celle rencontrée au Portugal64. Quant aux Bardi de Séville, ils obtiennent des privilèges douaniers en 1330, repris dans les mêmes termes par la nation florentine avant 1350 et renouvelés en 137665. En Angleterre, le parlement des Communes fait des Florentins et des Alberti deux nations étrangères différentes en 1449. Cela est dû à la puissance des Alberti, mais aussi à leur condition d’exilés politiques les obligeant à vivre à la lisière de la communauté officielle66.

  • 67 Scherman 2016, p. 70-71.
  • 68 Milanesi 1886.
  • 69 Réformé en 1390 pour Venise : ASFi, Mercanzia, 11310, fol. 25r-26r, 12 mars 1390 ; réformé en 1395 (...)
  • 70 Melis 1984, p. 189.

27Certaines compagnies peuvent aussi remplir les mêmes services qu’une nation. Ainsi, le compte poveri di dio des Salviati de Londres (1445-1465) finance les voyages des prêtres italiens, ou peut servir à aider les femmes de leurs partenaires commerciaux en difficulté, pour maintenir la loyauté et la confiance réciproque67. Les compagnies les plus puissantes, qui prennent déjà en charge le transport du courrier entre Florence et Avignon en 135768, entre Florence, Bologne et Venise dans les années 139069, ou entre Florence et Barcelone, Paris et Bruges, Bruges, Cologne et Milan au tournant des XIVe-XVe siècles70 sont donc de véritables structures nationales parallèles.

  • 71 Masi 1941, rub. 53 p. 28.
  • 72 Galoppini 2014, p. 38.

28Le risque est alors de voir les forces centrifuges prendre l’ascendant. Ainsi, les additiones au statut de la nation de Bruges (1482-1498) cherchent-elles à limiter l’impact des privilèges de certains Florentins à la cour de Bourgogne ou à celle des Médicis en rappelant qu’aucun privilège particulier ne peut être supérieur au statut national71. Dans les faits, nul doute que les facteurs des Médicis ont un rôle prééminent dans cette communauté72.

Tensions et révoltes : quand la société locale se rappelle au bon souvenir des Florentins

29Cependant, les avantages obtenus par les Florentins peuvent peser sur l’ensemble de la société. Dans les périodes de conjoncture difficile ou de prépondérance trop forte des Florentins, l’hostilité, voire la révolte des populations et des milieux économiques locaux se manifestent.

  • 73 Quertier 2014, vol. 1, p. 297-369 et p. 448-468 ; Quertier 2016b, p. 56.

30Pise illustre parfaitement le lien entre conjoncture économique, conflit politique et relations avec les Florentins, qui portent une attention redoublée à ce voisin tumultueux commandant leur principal débouché portuaire et susceptible de menacer leur sécurité en cas d’appel à un allié extérieur à la Toscane (l’empereur germanique, puis Milan). En 1369, Florence, dont les marchands ont été expulsés en 1356, accorde un prêt de 50 000 florins à la commune pisane, afin d’obtenir le départ de l’empereur. Ensuite, Pietro Gambacorta, qui a été accueilli en exil et financé par Florence dans les années 1350-1360, prend le pouvoir. Les Florentins sont alors en position de force pour faire figurer dans le nouveau traité bilatéral le renforcement de leur nation et la libre installation de leurs artisans. De plus, si l’exemption de droits de douane sert en réalité à financer la nation, la stabilisation du tarif d’entreposage et d’ancrage les exempte de la taxe extraordinaire levée en 1372 sur tous les autres marchands étrangers pour rénover les structures portuaires pisanes73.

31Gambacorta entend ainsi faire revenir les marchands florentins, afin que tous les Pisans bénéficient de leurs activités. Cela fonctionne durant une quinzaine d’années, tant que les deux communautés en tirent profit, grâce au croisement de deux évolutions : les réseaux commerciaux pisans se développent des années 1340 aux années 1390 alors que ceux des Florentins sont en berne dans les années 1370-1380, suite à la guerre des Huit Saints (1375-1378) et au tumulte des Ciompi (1378). En revanche, le rétablissement du dynamisme commercial florentin au milieu des années 1380 combiné au soutien des Visconti de Milan aux opposants de Gambacorta se traduit par une multiplication des tensions, qui dégénèrent en révoltes teintées d’anti-florentinisme, en 1389 et en octobre 1392. La dernière renverse les Gambacorta et frappe durement les Florentins, assimilés au régime en raison de leurs avantages et de la localisation de leur loggia dans le palais seigneurial, mais aussi rapprochés des usuriers juifs en raison de leur position économique dominante. Pour toutes ces raisons, expliquent les chroniqueurs, leurs maisons sont pillées et ils perdent 12 000 florins.

  • 74 Quertier 2014, vol. 1, p. 227-297.

32Toutefois, le traité de 1369 prévoyait une amende de 200 000 florins pour toute rupture unilatérale. Les avantages de la nation persistent donc par-delà les changements de seigneur, car les recettes annuelles de Pise ne couvrent qu’un tiers de l’amende encourue. Jacopo d’Appiano, le nouveau seigneur, est donc contraint d’atténuer son opposition aux Florentins, qui, de leur côté, réclament durant des années le remboursement des pertes de 1392. Finalement, les deux cités entrent en guerre en 1397-139874.

  • 75 Quertier 2016a ; Mallett 1967.

33Si l’on exclut l’expulsion généralisée des Florentins lors de la guerre des Huit Saints en mars 1376, ce genre de pratique est plus fréquente au XVe siècle. À cette époque, l’État régional s’est affirmé et les « Super Compagnies » à base familiale ont laissé place au système des compagnies à filiales. Surtout, les nations florentines se sont multipliées en Europe et en Méditerranée suite à l’annexion du réseau consulaire pisan après 1406, et sont reliées entre elles par les galères publiques depuis les années 142075.

  • 76 Ait 2014, p. 265-266 ; Esposito dans Rossetti 1989, p. 169.
  • 77 Ait 2014, p. 266.

34Le renforcement des liens entre les Médicis et la Papauté transférée à Rome rejaillit sur l’ensemble de la communauté florentine lors des épisodes de tensions dans l’Urbs. Par exemple, Giovanni de’ Bicci dei Medici, fit de nombreux prêts à Jean XXIII et semble avoir été assez influent pour lui inspirer une réforme monétaire en novembre 1412 : dans un contexte de dépréciation du ducat d’or, il préconise l’appréciation du taux de change avec le florin, ce qui a pour effet d’augmenter le prix des grains. Le peuple, les cardinaux et les barons romains s’allient, menacent de tuer tous les Florentins et supplient le pape d’annuler l’édit, ce qu’il finit par accepter76. On retrouve ici les mêmes tensions et alliances entre groupes qu’à Pise entre, d’une part, les Florentins et le seigneur de Rome – le Pape – et, d’autre part, le reste de la population associée à une partie de l’élite locale – les cardinaux et les barons. Les Florentins sont aussi accusés d’abus de position dominante, en raison de leur position prépondérante dans les douanes de Saint Eustache et dans le port de Ripa ; une domination qui se renforce durant le XVe siècle77.

  • 78 Guidi Bruscoli dans Tanzini – Tognetti 2012, p. 39.
  • 79 Masi 1941, p. 157-164 ; Guidi Bruscoli dans Tanzini – Tognetti 2012, p. 39.

35Le cas de Londres, où se diffuse de la fin du XIVe siècle jusqu’au milieu du XVe siècle un mouvement xénophobe, est plus connu. Dans leurs pétitions, les Anglais accusent les Italiens de contrebande, d’espionnage, d’usure, de manque d’intégration, de se soustraire aux lois locales, de mettre en place des cartels et de drainer les métaux précieux. Cette dernière accusation est notamment due à leur tendance structurelle à payer en argent et à demander un paiement en or. Selon le Libelle of Englyshe Polycie de 1436, ils sont aussi accusés d’acheter à crédit et de vendre comptant, ce qui draine les métaux précieux et renforce leur trésorerie, qu’ils peuvent réinvestir rapidement dans des changes au détriment des marchands anglais78. En réaction, l’Hosting Act de 1439 place tout marchand étranger sous le contrôle d’un hôte anglais, ce qui n’eut qu’un effet limité. La situation continue de se dégrader, provoquant des vols et le saccage de nombreuses maisons italiennes en 1456-57. Pour réagir, les communautés florentine, génoise, vénitienne et lucquoise décident de quitter Londres et de boycotter son marché, incitant les autres nations italiennes et hispaniques à les suivre79. Cependant, la question de savoir si la menace a été mise à exécution reste débattue.

  • 80 Soldani 2010, p. 302 sqq.
  • 81 Scherman 2016 ; Mueller 1992, p. 56-60.
  • 82 Mueller 1992 p. 58.
  • 83 Scherman 2016, p. 406-407 ; Guidi Bruscoli 2016, p. 21.

36Au milieu du XVe siècle, l’apparition de nouvelles puissances et les retournements d’alliances menacent les positions des Florentins à l’étranger. Alphonse le Magnanime, roi d’Aragon et de Naples déclare d’abord la guerre aux Florentins, qu’il expulse de ses territoires (décembre 1447)80. Ensuite, l’alliance de Côme de Médicis avec Francesco Sforza (1450) renverse les alliances diplomatiques habituelles, dans la mesure où les ennemis du siècle précédent – Milan et Florence – s’allient contre Naples et Venise. Cette dernière décide alors d’expulser les Florentins de juin 1451 à 145481. L’épisode eut des répercussions européennes sur le marché des changes, puisque les Florentins disposaient de 150 000 florins à Venise et de plus de 200 000 florins d’argent comptant dans le royaume de Naples82. D’après la comptabilité des Salviati de Londres recourant à la place vénitienne, aucune lettre n’y fut envoyée en trois ans, tandis que le volume des changes et le nombre des clients diminue fortement après juin 1451. Le volume de marchandises échangées diminua donc aussi, d’autant que les Florentins avaient interdiction d’utiliser les galères vénitiennes. Pour s’adapter, leurs compagnies se déplacent à Ferrare, rentrent à Florence, ou utilisent leurs partenaires commerciaux comme commissionnaires83.

  • 84 Mueller 1992, p. 56-60.

37Pour autant, Venise cherche avant tout à pénaliser les marchands-banquiers et sélectionne les étrangers (in)désirables. Autrement dit, la nation marchande est touchée, mais une partie de la communauté florentine est épargnée. Le Sénat vénitien délivre en effet des dérogations aux Florentins qui contribuent régulièrement à l’économie locale et sont mieux intégrés. D’abord, ceux que le Sénat définit comme de « bons Vénitiens » car ils sont nés dans la Sérénissime, y résident depuis longtemps ou ont été naturalisés : ce groupe correspond aux naturalisés florentins des années 1390-1420, qui vivent à Venise depuis 40 ou 50 ans, ont une femme et une famille vénitienne. Ensuite, les religieux, les soldats et les travailleurs dépendants peuvent aussi rester à Venise, car leur travail dans l’artisanat de la laine bénéficie à l’économie vénitienne, fournit des revenus à leur famille, sans qu’ils aient eu besoin d’acquérir la citoyenneté pour cela84.


38Au final, les formes de l’hospitalité des nations florentines dépendent des avantages obtenus lors des négociations avec les villes d’accueil. Ces nations pratiquent l’aide charitable en s’appuyant sur une confrérie dédiée à Jean-Baptiste, sur une chapelle ou sur une église nationale, qui priment souvent sur les structures marchandes. Que ce soit en raison de l’arrivée tardive des Florentins en Méditerranée, de la possession d’entrepôts et d’hébergements par les compagnies florentines ou en raison du refus des autorités locales, les seuls fondaci attestés sont situés dans les centres de contact entres aires économiques et culturelles.

39En temps normal, les nations reçoivent une délégation de pouvoir pour administrer et encadrer les Florentins, pour qui la sécurisation importe plus que les avantages économiques. Elles se chargent de la sélection des étrangers en définissant le triangle d’or des vertus cardinales : bon comportement, obéissance au consul et préservation de la réputation collective. C’est pourquoi la discrétion de l’arbitrage et de la juridiction consulaire est privilégiée pour maintenir la cohésion interne déjà menacée par les velléités centrifuges des marchands les plus puissants.

40Mais les autorités des villes d’installation reprennent la main lorsque la conjoncture se dégrade. Lors des épisodes de tensions, les Florentins sont présentés comme des cibles idéales, auxquelles il est plus facile de s’attaquer plutôt que de s’en prendre aux souverains. Moins que les privilèges des nations, on les accuse de pratiques marchandes déloyales et d’abus de position dominante. On reproche enfin aux Florentins leur collusion avec des dirigeants qui rompent les digues du protectionnisme en faisant entrer le loup florentin dans la bergerie, au détriment du dynamisme des acteurs locaux. En somme, l’utilité sociale et économique initiale des Florentins s’est transformée en une mise à l’écart vis-à-vis de l’ensemble de la société qui, elle, pâti des échanges inégaux et tente de redéfinir temporairement les étrangers qu’elle tolère.

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Notes

1 Tripodi 2010.

2 Petti Balbi 2007, p. 399.

3 Houssaye Michienzi 2014, p. 301-302.

4 Quertier 2016a.

5 Un registre couvrant la période 1497-1499 est manquant depuis l’inventaire de 1957.

6 Gioanni dans Cammarosano – Gioanni 2013, p. 14-15.

7 Grunzweig 1934, p. 23-28 et n. 1 p. 26.

8 ASFi, Mercanzia, 11303, fol. 18.

9 Cammarosano dans Cammarosano – Gioanni 2013.

10 Grévin 2008, p. 778.

11 Cecherini 2010.

12 Senatore 2009, p. 244.

13 Hayez 1998, p. 70.

14 Quertier 2016a, p. 84-198.

15 Constable 2003.

16 Quertier 2017 ; Quertier 2014, vol. 1, p. 487.

17 Galoppini 2014, p. 317-320.

18 Galoppini 2014, p. 141 ; Masi 1941, p. 17-19.

19 Caselli 2015, n. 33 p. 276.

20 Apellaniz 2015, p. 127.

21 Gaudenzi 1888, p. 8-11 et p. 14-15.

22 ASFi, Mercanzia, 11301, Fol. 9v, 8 décembre 1329 ; ASFi, Mercanzia, 11303, fol. 18r (20 juin 1345), fol. 21v-22v (27 juin 1345), 29v-30v (4 août 1345), 34rv (6 septembre 1345), 34v-35r (6 septembre 1345), 35v-36v (6 septembre 1345). Ses origines furent débattues, voir Hayez, à paraître, n. 19.

23 ASFi, Mercanzia, 11303, fol. 34rv, 25 août 1345.

24 ASFi, Mercanzia, 11305, fol. 7v-8r, 6 décembre 1346.

25 Gioffrè 1973 ; Soldani 2010, p. 61-62.

26 Avant 1435 pour Clarke 2002, p. 391 et p. 399 ; 1438 pour Mueller 1999, p. 178.

27 Galoppini 2014, p. 321-322 ; Masi 1941, cap. 32 p. 113, cap. 37 p. 114 et cap. 41 p. 115.

28 Aglietti 2012, p. 88-89.

29 Figliuolo dans Petti Balbi 2001, p. 197-198.

30 Del Treppo dans Rossetti 1989, n. 122 p. 224.

31 Houssaye Michienzi 2015.

32 Morvan 2018 ; Carta 2015.

33 Voir l’article de C. Troadec dans ce même dossier.

34 Antoni 1973.

35 Sapori 1932, p. 80-99.

36 Quertier 2014, vol. 1, p. 297-369 et p. 448-468.

37 Astorri 1998, p. 157-160 et p. 175-184 ; ASF, Mercanzia, 11299, fol. 38rv, début de l’année 1320, fol. 76r, 26 mars 1320, 76v, 8 avril 1320, 87r, 10 avril 1320.

38 Bautier 1992, p. 78-79 et Racine dans Petti Balbi 2001, p. 108.

39 Quertier 2016a, p. 203-213 et p. 217-219.

40 Quertier 2014, vol. 1, p. 507-520.

41 Masi 1941, rub. 6 p. 8 et rub. 11 p. 10.

42 Masi 1941, rub. 27 p. 18, rub. 49 p. 27 et rub. 53 p. 28.

43 Gaudenzi 1888, p. 9-10.

44 Quertier 2014, vol. 1, p. 443-444 et vol. 2, p. 125, § 21.

45 ASFi, Mercanzia, 11310, fol. 47r, 30 mars 1391.

46 Polverini Rosi, rub. 30 p. 61 et rub. 16 p. 63.

47 Masi 1941, rub. 34, p. 220-221 ; Cassandro dans Rossetti 1989, p. 155.

48 Masi 1941, rub. 8, 9 et 10 p. 9-10 ; Galoppini 2014, p. 76-77.

49 Quertier 2016a, p. 219-230.

50 ASFi, Mercanzia, 153, n. f., 15 décembre 1346.

51 Silva 1908, p. 693-694, § 13 ; ASF, Mercanzia, 11310, fol 27v, 5 mars 1390, fol. 35, 29 juin 1390, fol. 39rv, 28 juillet 1390.

52 Masi 1941, rub. 2, 3 et 5, p. 7-8.

53 Guidi Bruscoli dans Tanzini – Tognetti 2012, p. 38 ; Galoppini dans Tanzini – Tognetti 2012, p. 63.

54 Quertier 2019.

55 ASFi, Mercanzia, 11311, fol. 73v-74r, 5 novembre 1395, ici fol. 74r.

56 Quertier 2014, vol. 1, p. 585 et n. 2399 ; ASF, Mercanzia, 11310, fol. 39rv, 28 juillet 1390 et fol. 41v, 13 août 1390.

57 Guidi Bruscoli dans Tanzini – Tognetti 2012, p. 38, p. 38 et p. 41 ; Guidi Bruscoli 2018, p. 66.

58 Guillemain 1966, p. 600-605.

59 Quertier 2014, vol. 2, p. 141 ; ASF, Mercanzia, 11311, fol. 55v, 31 mars 1395, 56v-57r, 27 avril 1395, 65v, 12 août 1395, 82r, 22 décembre 1395.

60 Mueller 1992, p. 56-60.

61 Voir l’article de C. Troadec dans ce dossier.

62 Houssaye Michienzi 2015, § 29.

63 Abulafia 1981, p. 369.

64 Guidi Bruscoli 2018, p. 66.

65 Gonzales Arevalo 2016, p. 389-390.

66 Holmes 1960, p. 193-198.

67 Scherman 2016, p. 70-71.

68 Milanesi 1886.

69 Réformé en 1390 pour Venise : ASFi, Mercanzia, 11310, fol. 25r-26r, 12 mars 1390 ; réformé en 1395 pour Bologne : ASFi, Mercanzia, 11311, fol. 61v, 15 juin 1395 (2 lettres) et fol. 62r, 15 juin 1395.

70 Melis 1984, p. 189.

71 Masi 1941, rub. 53 p. 28.

72 Galoppini 2014, p. 38.

73 Quertier 2014, vol. 1, p. 297-369 et p. 448-468 ; Quertier 2016b, p. 56.

74 Quertier 2014, vol. 1, p. 227-297.

75 Quertier 2016a ; Mallett 1967.

76 Ait 2014, p. 265-266 ; Esposito dans Rossetti 1989, p. 169.

77 Ait 2014, p. 266.

78 Guidi Bruscoli dans Tanzini – Tognetti 2012, p. 39.

79 Masi 1941, p. 157-164 ; Guidi Bruscoli dans Tanzini – Tognetti 2012, p. 39.

80 Soldani 2010, p. 302 sqq.

81 Scherman 2016 ; Mueller 1992, p. 56-60.

82 Mueller 1992 p. 58.

83 Scherman 2016, p. 406-407 ; Guidi Bruscoli 2016, p. 21.

84 Mueller 1992, p. 56-60.

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Table des illustrations

Titre Fig. 1 – Consulats et nations florentines.
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Pour citer cet article

Référence papier

Cédric Quertier, « Les Florentins, étrangers privilégiés ou alliés encombrants ? »Mélanges de l’École française de Rome - Moyen Âge, 131-2 | 2019, 461-472.

Référence électronique

Cédric Quertier, « Les Florentins, étrangers privilégiés ou alliés encombrants ? »Mélanges de l’École française de Rome - Moyen Âge [En ligne], 131-2 | 2019, mis en ligne le 26 juillet 2019, consulté le 17 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/mefrm/5899 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/mefrm.5899

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Cédric Quertier

LAMOP (UMR 8589), cedric.quertier@gmail.com

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