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AccueilNuméros135-2Le commerce de l’alun en Occident...La circulation des aluns à Sienne...

Résumés

Le présent ouvrage, à travers de nouveaux documents inédits, décrit les principales étapes de l'essor de l'alun sur le marché siennois entre le XIVe et le XVe siècle. Grâce aux sources fiscales communales, il est tout d'abord possible de mettre en évidence les principaux moments d'accélération et de rupture avec le passé. Ce n'est qu'au moment où l'alun devient une denrée sensible sur le marché siennois que les élites de la ville s'intéressent à ce minéral. D'autre part, la centralisation de plusieurs acteurs économiques, étroitement liés les uns aux autres, au sein d'un marché commercial restreint et politiquement concurrentiel, a mis en évidence l'incapacité des institutions classiques, chargées de résoudre les conflits commerciaux, à remplir efficacement leurs fonctions sans recourir à la dynamique du système politique.

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Texte intégral

  • 1 Singer et al. 1961, p. 265.
  • 2 Ibid., p. 374.
  • 3 Pour une première approche de l’essor bancaire international, cf. Cassandro 1987, p. 109-161 ; Tan (...)
  • 4 Ces efforts sont au cœur de mes recherches menées dans la cadre d’une thèse doctorat dédiée à l’ét (...)

1Bien que l’alun ait été utilisé depuis au moins l’époque romaine1, notamment dans la production des textiles et des cuirs, son usage paraît avoir été plus intense à la fin du Moyen Âge et se maintint tout au cours de l’époque moderne avant d’être remplacé par des produits plus économiques2. Au cours des XIVe et XVe siècles, la cité de Sienne, bien que moins peuplée que vers 1300, restait une ville importante sur le plan économique. Il est possible de l’étudier – plus facilement que d’autres villes de taille comparable – grâce à une abondante documentation. Malgré les faillites bancaires retentissantes du début du XIVe siècle3, la cité s’efforça d’améliorer ses installations productives. Ce n’est pas le lieu d’analyser ici, dans le détail, ces initiatives qui affectèrent essentiellement le secteur lainier4, mais il est certain que la Peste noire et les difficultés politiques de la seconde moitié du siècle rendirent vain les progrès accomplis. Il fallut attendre le XVe siècle, une fois la stabilité politique retrouvée et un environnement économique plus favorable, pour que Sienne relançat son activité manufacturière. L’augmentation des trafics de l’alun manifeste amplement cette reprise.

  • 5 ASS, Diplomatico, Archivio generale, 25 juin 1311.
  • 6 Arcolano, par exemple, fut consul de l’Arte della Lana dans les premiers six mois de 1328 (ASS, Ar (...)
  • 7 Pour de nouvelles perspectives concernant l’étude de la guède, cf. Harsch 2019.

2Dès les premières années du XIVe siècle, l’alun était acheté par d’importants lainiers. En 1311, Ghezzo del fu Buonamico, ainsi que ses deux fils, Arcolano et Aiuto, achetèrent à l’épicier (« pizzicaiolo ») Puccino di Ghezzo, au prix de 100 livres, une quantité de « aluminis rocchi, verçini, robbie ». Le fait que l’alun ait été commercialisé avec de la garance et du bois de sappan (ou de brésil), deux colorants qui permettaient de teindre les draps en rouge, suggère que l’alun servait au mordançage des tissus et qu’il était employé dans le secteur lainier5. Ghezzo et ses fils comptaient parmi les membres les plus influents de l’Art de la Laine6 et leur achat est d’autant plus notable que la production textile siennoise était davantage tournée vers des tissus teints avec de la guède7.

  • 8 Guarducci 1998, p. 102.
  • 9 Ibid., p. 113.

3Aussi bien dans les ateliers (« botteghe ») de l’Art de la Laine, que dans celui de Landoccio di Cecco d’Orso – un teinturier dont nous avons conservé les archives –, les couleurs froides étaient privilégiées. Les livres comptables de Landoccio, qui remontent aux années 1370-1380, révèlent même que certaines teintures effectuées avec du pastel étaient exécutées à la « façon siennoise » (« al modo senese8 »). Malgré l’absence de précision sur ce procédé, il apparaît néanmoins, au travers des registres, que la guède pour les bains de couleurs (« vagelli ») était plus souvent employée à Sienne que dans les autres cités de Toscane (ou d’ailleurs). En raison d’un marché orienté préférentiellement vers des couleurs qui ne nécessitaient aucun mordant, il paraît normal que l’alun ait été peu demandé. De plus, il existait d’autres moyens, utilisés notamment par Landoccio, plus économiques que l’alun, pour fixer les couleurs, par exemple la « scorza » et la « foglia ». L’écorce des teinturiers (« scorza dei tignitori »), riche en tannin, provenait d’arbres comme l’aulne, le bouleau, le châtaignier et, de façon générale, l’ample famille des chênes (chêne rouvre, chêne vert…)9.

  • 10 L’analyse s’est concentrée sur la gabelle des années 1273 et 1298 (ASS, Gabella, 1, fol. 22v-32r, (...)
  • 11 Soit 500 livres de poids.
  • 12 ASS, Gabella, 8, fol. 8r-9r, édité dans Banchi 1871, p. 5 sq.
  • 13 Ces définitions s’appuient sur la reconstruction de l’érudit siennois Mattioli qui décrivit ses pr (...)
  • 14 À l’inverse de Pegolotti qui mentionnait jusqu’à treize différents types (Pegolotti, La pratica de (...)

4L’analyse et la comparaison des tarifs douaniers pour les marchandises qui entraient et sortaient de Sienne et de son contado révèlent les produits textiles auxquels la cité portait une attention toute particulière. L’intérêt pour ce secteur fut croissant puisqu’entre le XIVe et le XVe siècle, les produits taxés passèrent de 27 à 31410 ! En 1311, deux gabelles seulement faisaient référence à de l’alun : « l’allume di Rocca » et « l’allume di cenere di feccia o di terra ». Le premier était taxé à raison de 2 sous par somme11 qui entrait, sortait ou seulement transitait par la cité, et la moitié, soit 1 sous, pour les seconds12. Il existait donc trois types d’alun – de roche, de cendre et de terre – dont l’origine était différente et dont deux étaient taxés de façon identique. Le meilleur, le plus imposé, était l’alun de roche qui venait du traitement de roches alunifères – essentiellement l’alunite – extraites de carrières ou de mines. Le deuxième provenait de la combustion de la lie de vin dont les cendres étaient réduites en pain ; le troisième – que l’on appelait aussi parfois « allume scagliuolo » – s’obtenait par la calcination sur des lamelles de fer de certaines pierres couvertes de pustules qui se trouvaient dans les champs13. La Commune ne s’intéressait pas à l’origine et la provenance de ces différents aluns, qu’elle se contentait de traiter ensemble14.

  • 15 Les marchandises qui étaient moins taxées pour leur « passage » que pour leur entrée – entre 33 et (...)

5Plus éloquentes encore apparaissent les gabelles qui se payaient « per passo », qui transitaient par la cité et n’étaient pas destinées au marché urbain. Encore emballées, elles étaient scellées et déposées dans les magasins de la Commune (« fondaco della gabella ») avant d’être expédiées dans le contado ou vers des ports. Les marchandises les plus taxées étaient celles que la Commune entendait retenir dans la cité et les gabelles révèlent donc les biens les plus sensibles pour l’économie siennoise. L’alun comptait parmi les marchandises dont la taxation était unique – identique pour celles qui transitaient ou demeuraient –, ce qui signifie qu’il ne présentait pas encore une importance majeure pour la cité, à l’inverse de qui se fit quelques années plus tard15.

  • 16 ASS, Gabella, 2, fol. 13r, de 2 à 3 sous.
  • 17 Et si fuerit forensis, les marchands payaient entre 30 et 83 % de plus que les Siennois sur plus d (...)

6En effet, le taux d’imposition sur « l’allume di Rocca » augmenta en 1346 de près de 50 %16. Il ne faut pas y voir une quelconque décision contraire à son commerce, mais une attention plus marquée de la cité à la fiscalité indirecte dans un contexte inflationniste, puisque cette hausse affecta toutes les gabelles. En outre, la même année, d’autres gabelles furent créées pour des biens importés par des marchands étrangers. Cela impliquait une augmentation du prix des produits recherchés par les Siennois – que ce soit des produits manufacturés ou des matières premières – qui n’étaient pas commercialisés par les citadins17. Le fait que les taxes sur l’alun de roche – comme celles sur les laines de Provence, de Majorque, « del Garbo » – n’aient pas été augmentées montrent que la demande était couverte par les acteurs locaux. Durant toute la seconde moitié du XIVe siècle, les monnaies connurent d’importantes dévaluations, ce qui entraîna de continuelles corrections des gabelles pour s’adapter aux fluctuations des prix. Ainsi, le teinturier Landoccio payait 100 livres d’alun de roche : 5 livres en 1367, 8 livres en 1377, 6 livres et 8 sous en 1379. Il convenait que les institutions communales s’adaptassent à ces variations.

  • 18 ASS, Consiglio generale, 180, fol. 135v, 31 octobre 1370.
  • 19 Ibid. Approuvée le 31 octobre 1370, elle fut abandonnée quelques mois plus tard, le 8 avril 1371.
  • 20 Pegolotti distingue les caractéristiques de ce minéral : « Allume Lupai si fae in una terra in Tur (...)
  • 21 Qui n’était pas véritablement de l’alun au sens contemporain de ce terme, cf. supra et Bongrani –  (...)
  • 22 Comme le suggère Del Ventura 1766, p. 18, 120.

7Les taxes augmentèrent jusqu’à atteindre temporairement, en 1371, le montant de 10 sous la somme, pour la gabelle des « aluminis Rocche vel lupay »18. Cette gabelle dura peu, non pas tant parce qu’elle avait trop augmentée, mais parce qu’elle laissait indifférenciés les deux produits19. L’alun de roche était en effet de meilleure qualité que celui de « Lupaio »20 – qui, pour la première fois, apparaît explicitement parmi les produits taxés. En 1388, on modifia, de nouveau le montant de l’imposition. À côté de « l’allume di rocca grosso » (à 30 sous la somme) apparaît « l’allume de feccia » et « l’allume scagliuolo » (à 25 sous la somme)21 puis le « Lupaio minuto » (à 16 sous la somme) et enfin « l’allume di piuma » (à 2 sous la livre). Pour la première fois, la commune distingue la nature et la qualité des aluns, notamment en différenciant « l’allume grosso » de « l’allume minuto ». « L’allume di piuma » était le plus taxé et il se commercialisait en petite quantité : il est probable qu’il servait davantage aux épiciers (« speziali ») qu’aux teinturiers22. La gabelle du « passo » révèle pour sa part que « l’allume de rocca » était le moins taxé de tous les aluns et comptait même parmi les produits de l’industrie textile les plus libres. Le montant de l’imposition était de 3 sous la somme soit 10 %, alors qu’il correspondait généralement au tiers du montant de l’entrée. Il est donc clair que l’on cherchait à faciliter sa circulation.

  • 23 Les colonnes indiquent les gabelles d’entrée et les lignes les gabelles de sortie. Il est à noter, (...)
  • 24 ASS, Gabella, 4, fol. 12r.
  • 25 Banchi 1881 ; Ciatti 1994. Ces travaux doivent être reconsidérés à la lumière d’apports documentai (...)
  • 26 Franceschi 1999, p. 166-188.

8La variété des tarifs de l’alun était étroitement liée à son usage comme mordant pour les produits teints en rouge, comme il apparaît à travers l’étude des gabelles des pigments colorés pour les mêmes années (graph. 1)23. Ce n’est pas un hasard si les produits les plus appréciés étaient les bérets pour homme, faits au crochet, teints avec du kermes ou du cramoisi (7 %)24. Le changement de goût en matière de couleur alla de pair avec la reconversion de la manufacture qui, dans maintes cités – et notamment à Sienne avec des hauts et des bas25 –, se traduisit par l’essor de la production de draps de soie26.

  • 27 Cf. les travaux et la bibliographie dans Boisseuil 2014a, Ait 2014 et Franceschi 2014.
  • 28 Boisseuil 2014a, n. 15.

9Les tarifs des gabelles restèrent inchangés jusqu’à ce qu’un second facteur – probablement plus important encore que la croissance de la demande – ne modifiât les flux commerciaux. La poussée turque en Anatolie et la prise de Constantinople en 1453 eut des répercussions sur le marché de l’alun en pleine expansion, en entravant l’arrivée des produits. Cela suscita des prospections et la découverte d’un vaste gisement d’alunite vers 1460, à Tolfa dans les États pontificaux, permit aux Occidentaux de disposer d’une nouvelle source d’approvisionnement27. Les recherches se déployèrent aussi dans l’État siennois, puisque les prieurs de la cité accordèrent, à partir de 1461, une quinzaine de concessions destinées à découvrir de nouveaux gisements28.

Fig. 1. Gabelle du kermès et du cramoisi en entrée € et en sortie (S) (1273-1478.

Fig. 1. Gabelle du kermès et du cramoisi en entrée € et en sortie (S) (1273-1478.

Fig. 2. Comparaison des gabelle de l’alun et de la guède (1273-1478).

Fig. 2. Comparaison des gabelle de l’alun et de la guède (1273-1478).
  • 29 Il y avait « molta confusione et varietà imperché ne tal cosa che n’è scritto il modo del pagare i (...)
  • 30 ASS, Consiglio generale, 233, fol. 168v, 2 août 1470 : « Allume di Roccho pagava in uno lato soldi (...)
  • 31 Cette stratégie fut essentiellement utilisée pour les draps de soie, de laine ou d’autres fibres.

10Ces efforts s’accompagnèrent d’une remise à plat du montant des gabelles : en 1470, il était admis que la confusion régnait et qu’il existait plusieurs tarifs pour un même produit29. Ainsi, la gabelle de « l’allume di rocca » fut fixée à 50 sous la somme (soit une augmentation des deux tiers par rapport à 1388) 30. Cette augmentation, qui affecta presque toutes les gabelles, était aussi peut-être motivée par le fait qu’entraient en exploitation dans le territoire siennois quelques gisements récemment découverts. Habituellement, la Commune, pour soutenir la production locale, augmentait les taxes sur les produits étrangers ou prohibait parfois leur importation, acceptant même de renoncer à quelques recettes31. Pour l’alun, la politique paraît avoir été différente : dans ce secteur en pleine expansion, la production locale – sans doute encore faible – ne craignait pas la concurrence et la Commune préférait continuer à emplir ses caisses.

11Ainsi, en 1478, la Commune doublait toutes les gabelles des produits – notamment textiles – à l’exportation, dans un but protectionniste, mais laissait la gabelle de l’alun importé inchangé. Il était donc préférable pour les marchands siennois de ne pas exporter tous les aluns qu’ils possédaient, qu’ils soient locaux ou importés. De même, la circulation dans le territoire de « l’allume de rocca » était facilitée, puisque Sienne renonçait à percevoir toute taxe sur son transit alors qu’elle continuait à imposer les aluns « di feccia, scagliuolo, e di piuma ».

  • 32 ASS, Gabella, 8, fol. 8r-9r, dans Banchi 1871, p. 1-71 ; Statuti di Siena, 23, fol. 318v ; Consigl (...)
  • 33 Franceschi 2014.

12Si l’on compare la taxation des aluns à celle de la guède (graph. 2)32, il est possible de constater l’importance croissante de cette matière première du XIIIe au XVe siècle : au début du XIVe siècle, l’alun ne faisait pas partie des préoccupations des Siennois, alors que la guède subissait d’importantes fluctuations, toujours à la hausse. Il faut attendre les trois dernières décennies du siècle et surtout le XVe siècle pour observer un intérêt nouveau pour les aluns – désormais distingués les uns des autres – et une augmentation nette de leur taxation (multipliée par quatre au cours du siècle), alors que l’imposition sur la guède se maintint. Une telle évolution n’était pas propre à l’État siennois, mais s’étendait à l’ensemble de la Toscane33.

  • 34 Boisseuil 2014a, et en particulier n. 1, où sont énumérés les noms de ceux qui en appelèrent à la (...)

13L’alun était devenu un élément d’autant plus sensible qu’il était essentiel à plusieurs groupes sociaux en pleine expansion (lainiers et soyeux) dont les activités entraient en conflit avec les pratiques d’autres acteurs mieux établis (« ritaglieri »). Il était aussi au cœur d’enjeux commerciaux et financiers d’envergure internationale qui intéressaient les Siennois. L’essor de la production d’alun dans le territoire fut une réponse aux velléités pontificales d’imposer l’usage de l’alun de Tolfa34, même si nous savons peu de choses des intentions du groupe d’entrepreneurs qui déployèrent l’industrie minière. Il est pourtant instructif d’esquisser les intérêts qui les unissaient.

  • 35 Tuccio di Tommaso di Francesco di Tuccio di Taddeo était probablement le plus jeune. Son père, Tom (...)
  • 36 Nanni di Domenico di Guido Guidarelli était épicier (« speziale ») comme toute sa famille. En 1453 (...)
  • 37 Les Nini était une famille de banquier influente qui comptait parmi les dix familles les plus rich (...)
  • 38 Une première pétition en 1460 est présentée conjointement par les deux individus ; quatre ans plus (...)
  • 39 La concession remontait au début du XVe siècle ; entre 1453 et 1481, le moulin était aux mains de (...)
  • 40 Francesco di Bartolomeo di Lorenzo appartenait au Monte del Popolo ; il fut actif à Sienne dans le (...)
  • 41 Le 30 août 1471, avec les membres de la compagnie de la « magona » des mines de fer de Boccheggian (...)

14La société créée pour exploiter le gisement découvert auprès de Poggio S. Cecilia en octobre 1461 était composée de quelques-uns des plus riches citoyens siennois : Tuccio di Tommaso35, Nanni Guidarelli 36 et le médecin Giovanni Nini37. Tous appartenaient à des familles qui n’avaient pas d’investissements particuliers dans les activités textiles, mais qui, toutefois, disposaient de biens fonciers dans cette partie du territoire. En revanche, d’autres concessionnaires qui sollicitèrent, à plusieurs reprises38, les autorités siennoises pour créer des alunières étaient étroitement liées au milieu textile. Leonardo di Meo Benvoglienti était le locataire, à perpétuité, d’un moulin à Fontebranda, équipé de « rotte francesche », qui appartenait à l’Art de la Laine de Sienne39. Francesco di Bartolomeo da S. Angelo in Colle était un « ritagliere » aisé, investi dans le commerce des draps de luxe teints à l’écarlate40. Giovanni di Petroccio del Grissa était un soyeux dont la famille commerçait les vêtements usagers et effectuait du prêt sur gage (« ligrittieri »). Après avoir dérobé à Florence les techniques pour tisser la soie, il fonda à Sienne son propre atelier. Son activité dépassait le seul secteur du textile puisqu’il s’intéressa aussi plus largement aux industries minières41.

  • 42 Didier Boisseuil a identifié quatre groupes d’investisseurs relevant de l’élite religieuse, univer (...)
  • 43 Le nom dérivait d’un aïeul, Bartolomeo di Ghinuccio zendadaio qui, s’éloignant de la profession tr (...)
  • 44 Fecini, Cronaca senese, p. 867.
  • 45 Les banquiers Lorenzo et Agostino di Nanni (de ce dernier naquit Mariano, père d’Agostino il Magni (...)

15Parmi les membres des sociétés productrices d’alun42, on trouve aussi quelques membres de familles engagées dans la production textile. Andreoccio Ghinucci, évêque de Sovana, qui fut l’un des fondateurs de l’alunière de l’Accesa en 1470, était le fils d’un soyeux et sa famille construisit sa fortune grâce à la production de draps de soie43. Les Ghinucci étaient aussi auprès des Spannocchi lorsque ces derniers furent appelés au service de la curie pontificale en 145444. Il est difficile de s’attarder sur chacun des autres acteurs, mais retenons que les Boninsegni, Placidi et Colombini étaient aussi liés à l’industrie lainière, et même les Chigi, avant de se dédier à l’activité bancaire, étaient actifs dans la production des draps de lin45. En sorte que les principaux acteurs de l’essor industriel de l’alun à Sienne étaient étroitement liés au monde de la production, unis et parfois en conflits en raison d’intérêts économiques, politiques et familiaux croisés.

  • 46 « Ci troviamo in cierta rata, benché è picola, d’alume a compagnia con Petro Turamini e altri merc (...)

16Un document exceptionnel de 1464 permet de révéler les enjeux liés à l’alun qui animaient ce groupe étroit (cf. appendice). En août 1465, Pietro Turamini et ses frères firent charger dans le port de Civitavecchia par Niccolò Spannocchi – le neveu d’Ambrogio, le banquier pontifical – sur le bateau de messire Eliano Spinola de Gênes une quantité d’alun non précisée. Avant que le Santa Maria degli Angeli ne prît la mer sous le commandement de Leonardo Scotto Cattaneo, ils se tournèrent vers un groupe de citoyens siennois pour établir, au moyen d’un document sous seing privé, un contrat d’assurance. Parmi les assureurs figuraient les lainiers Iacomo di maestro Martino et Andrea di messer Cristofano (Capacci ?), ainsi que ses frères. L’année suivante, ces derniers déclaraient au fisc qu’ils s’étaient portés acquéreurs d’une partie de cet alun au moyen d’un prêt dont la première traite devrait être payée en août 1466, soit un an plus tard46.

  • 47 Les assureurs étaient Accherigi di Francio Tolomei, Niccolò di Checco Bruni, Buonaventura di Checc (...)
  • 48 Senigaglia 1908, p. 259. La nouvelle commission était formée de six citoyens : Iacomo di Guidino, (...)

17Malheureusement, on perdit trace de l’embarcation, ce qui inquiéta les assureurs. D’autant qu’en juillet 1467, comme le bateau n’avait toujours pas reparu, Pietro Turamini et ses frères obtinrent de la cour de la Mercanzia que les assureurs remplissent leurs propres devoirs contractuels avant le mois d’août. Il s’ensuivit un litige dont les traces documentaires nous font connaître la totalité des assureurs et révèlent les relations complexes et tendues entre les acteurs économiques siennois : les rapports de force, les liens de clientèle et personnels au sein de la strate dirigeante. En effet, le noble et puissant Bartolomeo di messer Mignanello Mignanelli, en qualité de procurateur des dix-huit assureurs47, adressa au Consistoire – l’organe suprême du gouvernement siennois – une requête pour réviser la décision des officiers de la cour, arguant qu’ils n’avaient pas été impartiaux. Car les assureurs considéraient que la disparition du bateau était feinte et qu’il s’agissait d’une escroquerie destinée à toucher l’assurance et à encaisser le produit de la vente de l’alun. Le Consistoire nomma une commission pour traiter de l’affaire qui devait se substituer à la Mercanzia, théoriquement seule habilitée à traiter de ce type de conflit48.

  • 49 Gelli 2019, p. 312, n. 344.
  • 50 Tognetti 2004, p. 37-45.

18D’un côté figuraient donc les Turamini et les Spannocchi, impliqués dans le commerce de l’alun de Tolfa. Les liens entre les deux familles étaient forts : Ambrogio, l’oncle de Niccolò, était l’employeur de Pietro Turamini49. De l’autre se trouvaient plusieurs riches familles siennoises impliquées dans la production manufacturière (Colombini, Massaini, Micheli) et liées au monde financier vénitien50. Il ne s’agissait pas de deux groupes étanches, car la vie politique et économique siennoise au XVe siècle – au contraire de celle des XIIIe-XIVe siècles – concernait un monde assez étroit dont les acteurs étaient proches – une dimension à mes yeux importante et sous-évaluée dans l’analyse de la société siennoise. La plupart des individus se connaissaient, entretenaient des relations de voisinage, de parenté et cumulaient ou se succédaient dans de très nombreuses charges ou fonctions publiques (bref, ils formaient un véritable réseau).

  • 51 ASS, Manoscritti, A99, fol. 125v. Les deux autres consuls du deuxième semestre de 1467 étaient Bar (...)
  • 52 Tognetti 2004, p. 65-66. La banque Saracini disposait en 1453 d’un capital d’au moins 3 400 florin (...)
  • 53 Ibid., p. 68-69.

19Ainsi, deux des commissaires choisis par la Commune, Iacomo di Guidino et Nello Cinughi, étaient aussi consuls de la Mercanzia51, ce qui peut paraître étrange. Dans le même temps, il s’agissait de personnages importants qui étaient engagés dans les affaires. Nello était étroitement lié au groupe des assureurs. Depuis 1453 assurément, il comptait au nombre des associés de la banque de Ricciardo Saracini52 ; en 1461, il possédait une entreprise dont les associés étaient Bonventura Colombini et Achille Petrucci (cousin du seigneur de Sienne, Pandolfo Petrucci [1487-1512])53. Il était donc amené à résoudre un conflit qui touchait des familles qui lui étaient proches et qui, même s’il paraissait circonscrit, pouvait avoir des prolongements et ramifications complexes.

  • 54 La classe dirigeante siennoise était divisée en cinq groupes, dits « Monti », qui prenaient le nom (...)
  • 55 Senigaglia 1908, p. 266-267.
  • 56 Le document présente sur son dos une annotation spécifiant que la supplique fut copiée par le nota (...)
  • 57 « Il tempo perduto e la riputazione toltaci dal danno. » ASS, Lira, 173, fol. 10r-11r (éd. dans Ai (...)

20En portant le conflit devant des instances politiques, les assureurs espéraient peut-être déstabiliser leurs adversaires, puisque les Turamini et les Spannocchi appartenaient au « Monte dei Dodici », écarté du pouvoir, alors que tous les autres appartenaient à deux « Monti » puissants, « Riformatori » et « Popolo », en charge des affaires publiques54. C’est peut-être parce que la commission tardait à délibérer que Pietro Turamini réagit. En 1468, il fit réunir de nouveau un conseil de la Mercanzia, en l’absence cependant des deux commissaires, Iacomo di Guidino et Giovanni Martini. On ne sait si la décision de délibérer en l’absence de l’un des plus importants hommes politiques siennois et d’un gros fabricant de drap de laine et de soie fut volontaire. Quoi qu’il en soit, le conseil enjoignit aux assureurs de prouver, dans les deux mois, qu’il s’agissait d’une escroquerie ourdie par les Turamini, sinon il les obligerait à payer dans les quatre mois suivants le montant de l’assurance. Les assureurs protestèrent contre la décision et demandèrent55 – comme les y autorisaient les statuts – la convocation un conseil exceptionnel de douze marchands pour trancher. Bartolomeo Mignanelli, le procurateur des assureurs, fin connaisseur du droit commercial, malgré le bien-fondé de la procédure, préféra une nouvelle fois se tourner vers la Commune pour obtenir l’autorisation de former ce conseil. Toutefois, malgré des demandes répétées, les douze conseillers ne furent jamais désignés et le notaire de la Mercanzia n’enregistra jamais la requête des assureurs56, de sorte que l’on ne connaît pas l’issue du conflit. Toutefois, il semble bien que ces derniers aient été contraints de respecter leur engagement… Néanmoins, Ambrogio Spannocchi, qui était sans doute intéressé par l’affaire de son neveu, déclarait en 1467 que la disparition du bateau lui avait fait perdre 3 500 ducats, sans compter le temps de la procédure et le fait que sa réputation s’en trouvait entachée57.

  • 58 Grunzweig 1931, p. 106-107. Lettre no 40, Tommaso Portinari à Cosimo de’ Medici à Florence. Bruges (...)
  • 59 Ait 2007a, p. 29 ; Grunzweig 1931, p. 107-108, 118.
  • 60 ASS, Mercanzia, 689, liasse non num., 28 novembre 1471.

21Il faut en effet considérer que l’une des raisons de la ténacité des assureurs tient justement au fait que, contrairement à son oncle, Niccolò ne jouissait pas d’une bonne réputation à Sienne, comme à l’étranger. Notamment, sa présence à Bruges en 1464, sur ordre de son oncle et de la Chambre apostolique, afin de surveiller le commerce de l’alun, avait particulièrement déplu à Tommaso Portinari, le vice-directeur de la filiale Médicis58. Tommaso le considérait comme un espion, un marchand de peu d’expérience. Il se réjouissait même que la filiale de Rome ait finalement renoncé à lui confier une cargaison, comme l’avait imaginé, avant de mourir, Roberto Martinelli, responsable des intérêts Médicis dans la Ville éternelle59. L’opposition entre Niccolò et le représentant des Médicis apparaît dans un procès devant la cour de la Mercanzia de Sienne, en mai 1471, qui impliquait aussi le riche marchand florentin, Averardo di Alamanno Salviati60.

  • 61 ASS, Concistoro, 2161, fol. 11r-v.
  • 62 Ibid., fol. 41r.
  • 63 ASS, Mercanzia, 689, liasse non num., 3 septembre 1471. L’inventaire des crédits de Niccolò donne (...)

22Ces tensions peuvent être interprétées comme le signe d’une certaine fébrilité des acteurs autour du commerce de l’alun. Mais quelques années plus tard, en 1477, un nouveau procès témoigne des pratiques commerciales peu orthodoxes de Niccolò, lequel avait cherché à tromper Giovanni di Paolo di Fosco Renaldini, un lainier de Sienne. L’affaire s’éternisa, mettant en difficulté la famille Renaldini61. Une fois encore, la Mercanzia donna raison à Niccolò, de sorte qu’en 1479, les Renaldini en appelèrent au Consistoire, en demandant la possibilité de porter l’affaire devant un autre tribunal. Elle engendra un véritable drame puisque, ne voyant aucune issue, Fabiano, le jeune frère de Giovanni, s’attaqua à Niccolò et le blessa. Condamné à une amende élevée de 2 400 livres, Fabiano dut fuir Sienne et renoncer à ses noces. Par la suite, il obtint du Consistoire un sauf-conduit de vingt-cinq à trente ans, lorsque Niccolò renonça à le poursuivre62. On pourrait supposer que l’inventaire des malversations de Niccolò soit biaisé, puisqu’il n’est fondé que sur des accusations d’acteurs commerciaux qui ne lui étaient pas nécessairement favorables, mais il est conforté, néanmoins, par l’attitude de son oncle même. En 1471, en effet, la Mercanzia obligea Niccolò à verser une certaine somme d’argent à la compagnie d’Ambrogio Spannocchi en guise de dédommagement. Pour sa défense, Niccolò avait rappelé qu’il trafiquait de l’alun avec son oncle depuis les années 1460, et qu’il fallait tenir compte non seulement des dettes, mais aussi des crédits générés par leurs transactions. Ainsi furent comptabilisés pas moins de 1 746 ducats au profit de Niccolò, ce qui signifie que les sommes engagées lors de leurs opérations étaient bien supérieures. La moitié des 1 746 ducats concernait la revente de l’alun et, si l’on considère que le prix de cette matière première était d’environ un ducat par cantare, on peut raisonnablement en déduire que les trafics concernaient au minimum une quarantaine de tonnes d’alun63.

23Il ressort donc que l’alun fut au centre des préoccupations des entrepreneurs et des financiers siennois, lorsque, en raison d’un contexte favorable, ils décidèrent de s’intéresser à leur cité dont ils s’étaient détournés pour s’établir dans des places commerciales étrangères. Leur présence active et les liens complexes qui les unissaient, dans cette ville de taille modeste au regard d’autres cités italiennes, semblent avoir fragilisé les institutions commerciales traditionnelles, dédiées à la résolution des conflits, et nécessité le recours aux instances politiques pour trouver une issue à leurs différends. Cette croissance des activités industrielles, le rôle joué par les acteurs économiques – notamment les Spannocchi – et leurs rivalités contribuèrent peut-être à déstabiliser le régime politique à la fin du siècle.

Appendice

ASS, Concistoro, 2156, fol. 118r-119v, 8 février 1467 (1468)

24Dinançi a voi Magnifici et potenti Signori, Signori Priori, governatori del Comune et Capitano di popolo de la città di Siena, spettabili Gonfalonieri maestri dela città, et Savi consiglieri del prefato Magnifico Capitano et vostra generale audiençia et cetera.

  • 64 Suit un espace vide dans lequel une autre main a ajouté : « di Ysac et Hebram ebrei et figliuoli c (...)
  • 65 En marge gauche : « secondo dicevano ».
  • 66 Suit un espace vide.
  • 67 Effacé : « recati ». En marge droite, à côté de « principali », une seconde main a ajouté « allogh (...)

25Bartholomeo di messer Mignanello de Mignanelli cittadino in nome suo proprio et procuratore et come procuratore di Accherigi di Francio Tolomei, Nicolò di Checco Bruni, Buonaventura di Checco Colombini, Pierantonio di Fatiino da Sticciano, Gabriello di Paolo Acçoni, Nastoccio di Meo Saracini, Cione di Façino da Sticciano, Niccolò d’Antonio de Grania, Nicolò di misser Petro Micheli, Mariano d’Agustino Chigii, Orlando di Simone Saracini, Ricciardo di Giovanni Tegliacci, Ventura d’Antonio di Ventura, Pauolo di Iacomo di ser Agnolo, Mathio di Pauolo di Goro, Massaino di Goro Mass(a)ini Lorenço di Giovanni Tegliacci, Antonio di Paltone Paltoni cittadini senesi64, et per interesse d’esso Bartholomeo et de’ detti sopra nominati et di ciascuno di loro reverentemente dice et expone come nel’anno MCCCCLXV et mese d’agosto havendo Petro Turamini et fratelli banchieri da Siena dacto caricare al porto di Civitavecchia in loro nome et segnio da Nicolò Spannocchi65 certa quantità d’alume sopra la nave di misser Eliano Spinola da Genova, chiamata la nave di Sancta Maria degli Agnioli, patronegiata per Leonardo Scotto Cattanio et volendo detto Petro et fratelli assicurarsi sopra el detto alume, furo asicurati dal detto Bartholomeo et altri suoi principali sopra nominati, cioè da ciascheduno di loro per certe rate et somme et con certi pacti capitoli et conventioni intra loro fati, sì coome appare dele cose predette certa scripta privata scrita di mano66 et subscripta di mano del detto Bartolomeo et di ciascheduno de’ soprascripti suoi principali, ala quale si rimette et referisce et dice anchora che del’anno presente MCCCCLXVII et mese di luglio detti Petro et fratelli overo altri in loro nome, nela corte dela Mercantia dela città di Siena domandaro dette subscriptioni dovere essere ricognosciute da detti Bartholomeo et suoi principali cioè da ciascuno di loro la subscriptione sua et recognosciute che furo domandaro del mese d’agosto proximo passato, nela detta corte, doversi commettare la executione contra di loro per le cose contenute in esse et essendo detti officiali per li detti Bartholomeo et suoi principali67 sospecti, furo per li Magnifici Signori et Capitano di Popolo vostri precessori in luogo de’ detti officiali nela questione predetta, subrogati et delegati Iacomo di Guidino, Lonardo Benvoglenti, Nello Cinughi, Girolamo d’Oratio, Francesco di Bartolomeo di Guglielmo et Giovanni d’Antonio di Neri, cittadini senesi che dovessero detta questione cognoscere, intendere, examinare et decidere ponendoli in luogo de’ detti officiali in tutte le cose dela quale subrogatione et delegatione appare per mano di ser Giovanni d’Agnolo di Minuccio notaio pubblico senese et allora notaio del concestoro de’ detti Magnifici Signori.

  • 68 Rappel dans la marge droite : « cioè quatro di loro absenti gli altri ».
  • 69 « Cioè quatro predetti » suscrit d’une autre main.
  • 70 « Fecero deposito » suscrit d’une autre main.
  • 71 À la suite, effacé : « fecie ».
  • 72 Rappel en marge droite : « giudici et doppo e’lloro tempo e’ presenti offitiali ».
  • 73 Effacé : « detti ».
  • 74 Rappel en marge gauche : « straçiando essi Bartolomeo et suoi principali che etiamdio le loro dima (...)
  • 75 À la suite, en marge droite et corrigé : « expedire et fare expedire le dette cause et ».
  • 76 Rappel en marge droite : « et ciaschuna di per sé ».
  • 77 À la suite, en marge droite : « di detta corte et ».
  • 78 À la suite, effacé : « che ».

26Dice anchora che pendente la detta lite nela detta corte et intra le parti predette dinançi a’ detti giudici subrogati et delegati, e’ detti iudici68 ad instantia de’ detti Petro et fratelli et loro petitione, congregaro nela detta corte certo consiglio di mercatanti et dinançi a loro preposero di detta materia et quello che fusse d’essa da fare e’ quali iudici delegati69 insieme con detti consiglieri absenti però Iacomo di Guidino et Giovanni d’Antonio di Neri del mese di genaio proximamente passato nela questione predetta intra·le·dette parti fecero certa deliberatione cioè che sententiaro et giudicaro che detti Bartholomeo et suoi principali assicuratori predetti dovessero dare et pagare a’ detti Pietro et fratelli, le quantità de’ denari che si contengano in dette subscriptioni di detta scripta, cioè ogniuno la·rata sua contenuta in detta sua subscriptione in questo che detti assicuratori non provassero, infra due mesi alora proximi da venire legitimamente che detta nave per colpa et diffecto di detti Petro et fratelli, o d’altri per loro commissione et di loro volontà, non seguitasse il suo camino et viaggio per la qualcosa essa nave havesse ricevuto impedimento et non fusse potuto seguire il suo camino o vero che p[*]sse per colpa et diffetto d’essi Petro et fratelli et per loro operatione detta nave arestata. Et passati detti due mesi non havessero provato dette cose, havessero termine a pagare detti denari quattro mesi da poi seguenti dappo’ detti due mesi sença alcuna exceptione, con questo anchora che se la nave con dette mercantie de’ Turamini per alcuno tempo giognesse a salvamento a porti et luoghi contenuti nela scripta, che detti Petro et fratelli alora et in quello caso lo debbino rendere detti denaro che pagati havessero secondo la forma d’esse scripte et se infra·detti due mesi provassero le dette cose legitimamente alora et in quello caso essi assicuratori fussero et essere s’intendessero absoluti et liberati dala·domanda d’essi Petro et fratelli absolvendo le detti parti dale·spese facte in·dette cause dela·quale deliberatione et sententia appare per mano di ser Andrea di Francio notaro pubblico senese al quale si riferisce et rimette. Dice anchora che essendo la detta sententia nulla et di niuno valore et caso quo esset aliqua essendo iniusta et iniqua per infinite ragioni parendo a’ detti Bartolomeo et suoi principali havere ricevuto torto et iniustitia et sentendosi gravati dala sententia predetta esse dixero essere nulle et da esse appellaro infra tempi legitimi al Conseglio de’ Dodici sottoposti ala Mercantia70 per tutte altre cose71 le quali fare si·debbano secondo che è disposto per li Statuti dela detta corte sì·come dele·cose predette appare per mano di detto ser Andrea, cioè ancora come la·detta causa per l’apellatione predetta pende d’inançi a’ detti XII sottoposti et desiderando detti Bartolomeo et suoi principali la expeditione di detta materia più volte hanno richiesto che72 […] che debbino congregare73 el Conseglio de’ detti XII o sottoposti dinançi a·loro proporre la·cause predette la qualcosa non hanno voluto né vogliano fare74 et perché detti Bartolomeo et suoi principali desiderano le expeditione di·dette materie et pare a·loro havere ricevuto et ricevere ale vostre Magnificientie et Spectabilità a·quelle suplicando che lo·piaccia fare comandamento et decreto a’detti officiali dela Mercantie che debbino et75 sieno tenuti havere facte electione overo extratione et congregatione deì detti XII sottoposti ala Mercantie a’ detti XII sottoposti così electi et extracti fare commissione et decreto che le cause dela nullità et appellatione predette76 debbino infra tempo di·dì XV havere spacciata et sententiata secondo la forma dela·ragione et Statuti77 del Comune di Siena et maxime di quelli che parlano dela·generale audientia sotto quelle pene che parrà ad esse vostre Magnificientie et Spectabilità, la qualcosa78 facendosi per le Vostre Magnifiche et Spectabilità benché lo·paia cose conveniente et equa da·doversi fare, se la reputaranno ad·gratie singularissime dale Vostre Magnifiche et Spectabilità le quali l’a[l]tissimo Dio feliciti et acrescha quanto desiderano.

27[Le 8 février 1467, la pétition fut rédigée par ser Mattia di Antonio, un notaire public siennois].

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Notes

1 Singer et al. 1961, p. 265.

2 Ibid., p. 374.

3 Pour une première approche de l’essor bancaire international, cf. Cassandro 1987, p. 109-161 ; Tangheroni 1987, p. 23-105.

4 Ces efforts sont au cœur de mes recherches menées dans la cadre d’une thèse doctorat dédiée à l’étude de la manufacture textile siennoise des XIVe-XVe siècles. On peut aussi consulter, malgré quelques erreurs, Tortoli 1976, p. 400-412.

5 ASS, Diplomatico, Archivio generale, 25 juin 1311.

6 Arcolano, par exemple, fut consul de l’Arte della Lana dans les premiers six mois de 1328 (ASS, Arti, 70, fol. 68v, 11 février 1328).

7 Pour de nouvelles perspectives concernant l’étude de la guède, cf. Harsch 2019.

8 Guarducci 1998, p. 102.

9 Ibid., p. 113.

10 L’analyse s’est concentrée sur la gabelle des années 1273 et 1298 (ASS, Gabella, 1, fol. 22v-32r, 32v-35r) ; 1301-1303 (ASS, Gabella, 8, fol. 1r-9r) ; 1333 (ASS, Statuti di Siena, 23, fol. 313v-318v) ; 1342 (ASS, Consiglio generale, 130, fol. 52v-62v) ; 1346 (ASS, Gabella, 2, fol. 7r-15r) ; 1370 (ASS, Consiglio generale, 180, fol. 136r-v) ; 1388 (ASS, Gabella, 4, fol. 10r-32v) ; 1452 (ASS, Gabella, 4, fol. 34v-37v) ; 1470 (ASS, Consiglio generale, 233, fol. 168v-170r) ; 1478 (ASS, Gabella, 10, fol. 2v-25v).

11 Soit 500 livres de poids.

12 ASS, Gabella, 8, fol. 8r-9r, édité dans Banchi 1871, p. 5 sq.

13 Ces définitions s’appuient sur la reconstruction de l’érudit siennois Mattioli qui décrivit ses propres expérimentations (Mattioli 1548, p. 1430).

14 À l’inverse de Pegolotti qui mentionnait jusqu’à treize différents types (Pegolotti, La pratica della mercatura, p. 411-412).

15 Les marchandises qui étaient moins taxées pour leur « passage » que pour leur entrée – entre 33 et 79 % – étaient principalement des matières premières.

16 ASS, Gabella, 2, fol. 13r, de 2 à 3 sous.

17 Et si fuerit forensis, les marchands payaient entre 30 et 83 % de plus que les Siennois sur plus d’une soixantaine de produits, parmi lesquels figuraient principalement des matières premières : lin, guède, teinture variées, laine de Bourgogne, de Perpignan et de Narbonne (mais pas de Provence et « del Garbo ») et des draps (d’outremonts, de Milan, de Florence et draps usés).

18 ASS, Consiglio generale, 180, fol. 135v, 31 octobre 1370.

19 Ibid. Approuvée le 31 octobre 1370, elle fut abandonnée quelques mois plus tard, le 8 avril 1371.

20 Pegolotti distingue les caractéristiques de ce minéral : « Allume Lupai si fae in una terra in Turchia di qua dal mare maggiore, e nel male Maromora, e fa iscala alla marina a una terra, che ha nome Triglia, ed è allume grossetto alquanto più che ‘l grosso d’Altoluogo, o del Coltai », cf. Pegolotti, La pratica della mercatura, p. 370. Il s’agit probablement d’Ulubat (Ulek Abad), cf. Fleet 1999, p. 86.

21 Qui n’était pas véritablement de l’alun au sens contemporain de ce terme, cf. supra et Bongrani – Magnani – Trolli 2000, p. 196-199.

22 Comme le suggère Del Ventura 1766, p. 18, 120.

23 Les colonnes indiquent les gabelles d’entrée et les lignes les gabelles de sortie. Il est à noter, outre la variété des gabelles à partir de 1370, l’augmentation des gabelles de sortie, associée à la nouvelle politique de la Commune. ASS, Gabella, 1, fol. 34v ; Gabella, 2, fol. 22v, 26r ; Gabella, 8, fol. 8r (éd. dans Banchi 1871) ; Statuti di Siena, 23, fol. 313v, 316v ; Consiglio generale, 130, fol. 52v ; Gabella, 2, fol. 7v ; Consiglio generale, 180, fol. 135v ; Gabella, 4, fol. 19v ; Gabella, 10, fol. 5v.

24 ASS, Gabella, 4, fol. 12r.

25 Banchi 1881 ; Ciatti 1994. Ces travaux doivent être reconsidérés à la lumière d’apports documentaires nouveaux : Giacchetto 2016, partiellement exposé dans Giacchetto 2018, p. 110-121.

26 Franceschi 1999, p. 166-188.

27 Cf. les travaux et la bibliographie dans Boisseuil 2014a, Ait 2014 et Franceschi 2014.

28 Boisseuil 2014a, n. 15.

29 Il y avait « molta confusione et varietà imperché ne tal cosa che n’è scritto il modo del pagare in due et in tre modi » (ASS, Consiglio generale, 233, fol. 168r, 2 août 1470). Les modifications apportées en 1452 manifestaient un certain zèle quant à la distinction des différents produits : pour les « birrette ad aco di grania », par exemple, il fut établi cinq diverses gabelles pour le même type et selon la valeur du bien. Pour les trois types de bérets, il était prévu dix taxes différentes (ASS, Gabella, 4, fol. 34v-35r).

30 ASS, Consiglio generale, 233, fol. 168v, 2 août 1470 : « Allume di Roccho pagava in uno lato soldi 6 et in un altro soldi 12 il centinaio. Paghi soldi 10 il centinaio. »

31 Cette stratégie fut essentiellement utilisée pour les draps de soie, de laine ou d’autres fibres.

32 ASS, Gabella, 8, fol. 8r-9r, dans Banchi 1871, p. 1-71 ; Statuti di Siena, 23, fol. 318v ; Consiglio generale, 130, fol. 62v ; Gabella, 2, fol. 13r ; Consiglio generale, 180, fol. 135v ; Gabella, 4, fol. 10v ; Consiglio generale, 233, fol. 168v ; Gabella, 10, fol. 3r-v, 20v.

33 Franceschi 2014.

34 Boisseuil 2014a, et en particulier n. 1, où sont énumérés les noms de ceux qui en appelèrent à la Commune.

35 Tuccio di Tommaso di Francesco di Tuccio di Taddeo était probablement le plus jeune. Son père, Tommaso, était imposé, entre 1453 et 1468, pour 7 062 livres (ASS, Lira, 57, fol. 72v ; ASS, Lira, 64, fol. 111v) ; il figurait dans le deuxième groupe des citoyens les plus taxés de la ville (Catoni – Piccinni 1984, p. 296).

36 Nanni di Domenico di Guido Guidarelli était épicier (« speziale ») comme toute sa famille. En 1453, il déclarait avec son frère Tommaso un patrimoine de 2 025 livres (ASS, Lira, 53, fol. 16r) et, en 1468, une fois séparé de son frère, 1 475 livres (ASS, Lira, 62, fol. 22r). Il était déjà mort en 1481 (ASS, Lira, 186, den. 66, 80, 132).

37 Les Nini était une famille de banquier influente qui comptait parmi les dix familles les plus riches de Sienne en 1453 (ASS, Lira, 56, fol. 70r). Un de ses parents, Costantino Nini, était associé de la compagnie romaine d’Ambrogio Spannocchi, cf. Ait 2007a, p. 32.

38 Une première pétition en 1460 est présentée conjointement par les deux individus ; quatre ans plus tard Francesco se retrouvait seul, cf. Boisseuil 2014a, n. 14.

39 La concession remontait au début du XVe siècle ; entre 1453 et 1481, le moulin était aux mains de la famille Benvoglienti, cf. ASS, Lira, 137, fol. 354r (1453) ; ASS, Lira, 186, den. 120 (1481) ; ASS, Lira, 216, fol. 314r (1488).

40 Francesco di Bartolomeo di Lorenzo appartenait au Monte del Popolo ; il fut actif à Sienne dans les affaires comme en politique de 1426 à 1444 (ASS, Arti, 46, fol. 4r ; ASS, Consiglio generale, 22, fol. 172v).

41 Le 30 août 1471, avec les membres de la compagnie de la « magona » des mines de fer de Boccheggiano, il intenta, devant la cour de la Mercanzia, un procès à l’Allemand Giorgio di Arrigo, procès qu’il perdit (ASS, Mercanzia, 689, liasse non num.). Pour la « magona » de Boccheggiano, cf. Boisseuil 2014a, n. 46.

42 Didier Boisseuil a identifié quatre groupes d’investisseurs relevant de l’élite religieuse, universitaire, politique et économique, cf. Boisseuil 2014a, p. 11.

43 Le nom dérivait d’un aïeul, Bartolomeo di Ghinuccio zendadaio qui, s’éloignant de la profession traditionnelle de la famille de vendeur de peaux, détint avec Agnolo di maestro Vanni zendadaio (chef de la future famille Zondadari) le monopole de la production de voiles de soie entre le XIVe et le XVe siècle.

44 Fecini, Cronaca senese, p. 867.

45 Les banquiers Lorenzo et Agostino di Nanni (de ce dernier naquit Mariano, père d’Agostino il Magnifico) étaient les fils d’un producteur de draps de lin, Nanni di Lorenzo Chigi, du « Monte dei Riformatori ». Avant d’ouvrir sa banque avec son frère Agostino, Lorenzo di Nanni était un « ligrittiere ». ASS, Consiglio generale, 209, fol. 91r (3 janvier 1421) ; ASS, Consiglio generale, 217, fol. 15r (20 janvie 1432) ; ASS, Lira, 56, fol. 155r (1453) ; ASS, Lira, 62, fol. 131r (1468).

46 « Ci troviamo in cierta rata, benché è picola, d’alume a compagnia con Petro Turamini e altri merchatanti. Della quale volontieri voremo essere digiuni perché quello si caricò già circha a uno anno, il quale alume si comprò col credito senza mettarvi alchuno e credavamo de’ rifatti pagare detto alume. Ora non sappiamo che di detto alume si sia che non assai sospetto ne stiamo e massime perché agosto prossimo viene il tempo della prima paga a la quale paga ci bisogna con nostro grave danno provedere. Preghiamo Idio che per sua infinita crementia si degni detta nave e allumi condure a salvamento, perché quando il contradio fusse sarebbe cagione della nostra ruina. » ASS, Lira, 169, fol. 470v. Partiellement dans Tognetti 2004, p. 72. En 1481, ils étaient encore endettés de 3 075 florins auprès des héritiers d’Ambrogio Spannocchi et de 300 florins auprès de messer Gaspare Cattaneo, père de Simonetta Vespucci, qui inspirerait plus tard la Vénus de Botticelli (ASS, Lira, 198, den. 191).

47 Les assureurs étaient Accherigi di Francio Tolomei, Niccolò di Checco Bruni, Buonaventura di Checco Colombini, les frères Pierantonio et Cione di Sozzino da Sticciano, Gabriello di Paolo Azzoni, Nastoccio di Meo Saracini, Orlando di Simone Saracini, Niccolò di Antonio da Grania, Niccolò di messer Pietro Micheli, Mariano di Agostino Chigi, Ricciardo et Lorenzo di Giovanni Tegliacci, Ventura di Antonio di Ventura, Paolo di Iacomo di ser Agnolo, Matteo di Paolo di Goro, Massaino di Goro Massaini, Antonio di Paltone Paltoni. Auxquels s’ajoutent, comme fidéjusseurs, les juifs Isaac et Abraam, fils de Jacob di Consiglio.

48 Senigaglia 1908, p. 259. La nouvelle commission était formée de six citoyens : Iacomo di Guidino, Nello di Checco Cinughi, Leonardo di Benvoglienti, Girolamo di Orazio, Francesco di Bartolomeo di Guglielmo et Giovanni di Antonio di Neri Martini.

49 Gelli 2019, p. 312, n. 344.

50 Tognetti 2004, p. 37-45.

51 ASS, Manoscritti, A99, fol. 125v. Les deux autres consuls du deuxième semestre de 1467 étaient Bartalo di Giovanni Bandinelli et Antonio di messer Cristofano di Antonio, le trésorier était Gabriello di Checco Pacini.

52 Tognetti 2004, p. 65-66. La banque Saracini disposait en 1453 d’un capital d’au moins 3 400 florins, et Nello contribuait à hauteur de 20 % de ce capital.

53 Ibid., p. 68-69.

54 La classe dirigeante siennoise était divisée en cinq groupes, dits « Monti », qui prenaient le nom des différents régimes qui s’étaient succédés à la tête de la République, dans l’ordre : les « Nove » (1287-1355), les « Dodici » (1355-1368), les « Riformatori » (1368-1385), le « Popolo » (1385-1399), avec les nobles regroupés dans le « monte dei Gentiluomini ». En 1403, à la suite d’une conjuration, les « Dodici » furent privés de droits politiques et le gouvernement fut réservé aux membres des autres « monti ». Les « monti » ne sauraient être assimilés à des partis politiques, mais davantage à des groupes de familles qui se partageaient les charges communales, cf. Ascheri 1985, p. 28-35 ; id. 1993, p. xvii. Parmi les assureurs, ceux du « monte dei Riformatori » étaient Paolo di Iacomo di ser Agnolo, Matteo di Paolo di Goro, Massaino Massaini, Mariano Chigi, Niccolò di Checco Bruni ; parmi les commissaires, Iacomo di Guidino et Leonardo Benvoglienti. Les « noveschi », Colombini, Cinughi et Girolamo di Orazio faisaient partie du jury. Parmi les assureurs, appartenaient au « Popolo » les Micheli ; dans la commission de jugement, Francesco di Bartolomeo di Guglielmo et Giovanni Martini.

55 Senigaglia 1908, p. 266-267.

56 Le document présente sur son dos une annotation spécifiant que la supplique fut copiée par le notaire ser Mattia di Antonio, mais rien n’assure qu’elle ait été entendue.

57 « Il tempo perduto e la riputazione toltaci dal danno. » ASS, Lira, 173, fol. 10r-11r (éd. dans Ait 2007a, p. 128-129).

58 Grunzweig 1931, p. 106-107. Lettre no 40, Tommaso Portinari à Cosimo de’ Medici à Florence. Bruges, 15 février 1463 (1464).

59 Ait 2007a, p. 29 ; Grunzweig 1931, p. 107-108, 118.

60 ASS, Mercanzia, 689, liasse non num., 28 novembre 1471.

61 ASS, Concistoro, 2161, fol. 11r-v.

62 Ibid., fol. 41r.

63 ASS, Mercanzia, 689, liasse non num., 3 septembre 1471. L’inventaire des crédits de Niccolò donne 200 ducats larges pour messer Bartolomeo Sozzini, 114 ducats larges pour « verzino », 70 ducats larges pour quatre vêtements, 901 ducats pour de l’alun, 150 ducats larges pour quatre draps fins, 311 ducats larges pour « ritracto di grani », ducats [*] « per ritracto d’allumi di panni 12 hebero da lui a nome di Ambruogio di Iacomo Spannocchi e compagnia, 276 ducati per salario e provvisioni ».

64 Suit un espace vide dans lequel une autre main a ajouté : « di Ysac et Hebram ebrei et figliuoli che furo di Jacob ebreo et habitatori de la città di Siena per li quali < dette > Bartolomeo a cautela dela prome< tta > ».

65 En marge gauche : « secondo dicevano ».

66 Suit un espace vide.

67 Effacé : « recati ». En marge droite, à côté de « principali », une seconde main a ajouté « alloghati ».

68 Rappel dans la marge droite : « cioè quatro di loro absenti gli altri ».

69 « Cioè quatro predetti » suscrit d’une autre main.

70 « Fecero deposito » suscrit d’une autre main.

71 À la suite, effacé : « fecie ».

72 Rappel en marge droite : « giudici et doppo e’lloro tempo e’ presenti offitiali ».

73 Effacé : « detti ».

74 Rappel en marge gauche : « straçiando essi Bartolomeo et suoi principali che etiamdio le loro dimande non ànno voluto si scrivino per lo notaio che non si vidde mai più ».

75 À la suite, en marge droite et corrigé : « expedire et fare expedire le dette cause et ».

76 Rappel en marge droite : « et ciaschuna di per sé ».

77 À la suite, en marge droite : « di detta corte et ».

78 À la suite, effacé : « che ».

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Table des illustrations

Titre Fig. 1. Gabelle du kermès et du cramoisi en entrée € et en sortie (S) (1273-1478.
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Titre Fig. 2. Comparaison des gabelle de l’alun et de la guède (1273-1478).
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Pour citer cet article

Référence papier

Marco Giacchetto, « La circulation des aluns à Sienne à la fin du Moyen Âge »Mélanges de l’École française de Rome - Moyen Âge, 135-2 | 2023, 521-531.

Référence électronique

Marco Giacchetto, « La circulation des aluns à Sienne à la fin du Moyen Âge »Mélanges de l’École française de Rome - Moyen Âge [En ligne], 135-2 | 2023, mis en ligne le 01 mars 2024, consulté le 09 octobre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/mefrm/13006 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/mefrm.13006

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Auteur

Marco Giacchetto

giacchettomarco@hotmail.it

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Droits d’auteur

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