Alors qu’un ouvrage récent s’est occupé de recenser les témoignages de participation des juifs (et des chrétiens) à la vie des cités de l’Empire romain, enquêtant, région après région, sur la réalité de leur inclusion politique, nous voudrions ici porter la focale sur la situation des juifs italiens. Le dossier épigraphique et archéologique le plus fourni est, comme on sait, celui des juifs de Rome et de son port d’Ostie, où l’on trouve des preuves de présence juive remontant au ier siècle avant notre ère. Dans l’Urbs, la présence juive paraît avoir été très importante et, de ce fait, bien visible des autres habitants (nous y reviendrons). En effet, les catacombes urbaines de la Vigna Randanini, de la via Portuense, de la villa Torlonia, de la via Labicana et de la Vigna Cimarra révèlent des épitaphes qui permettent de reconstituer l’existence d’au moins douze communautés synagogales entre la fin du iie-début du iiie et le ve siècle : synagogues des Hérodiens, des Augustes, des Agri...
Le sabbat et les fêtes juives, jours fériés du calendrier romain. Une victoire politique des juifs italiens à la fin de l’Antiquité
Résumés
La constitution impériale du 26 juillet 412, que les médiévaux nomment Die Sabbato, fut un succès politique des juifs italiens. Elle eut pour origine l’offensive de chrétiens italiens qui avaient utilisé une procédure, celle de la citation en justice, pour piéger les juifs qui refusaient de se déplacer en justice les jours de sabbat et de fêtes, les exposant à une condamnation pour contumace. On verra que cette offensive s’inscrivait à un moment – entre le ive et le ve siècle – où les Églises de Rome et d’Italie développaient une pastorale qui donnait une nouvelle visibilité à la célébration dominicale ainsi qu’un calendrier martyrial destiné à combler tous les temps de l’année. Or cette entreprise rencontrait sur son chemin les traditions séculaires, en Occident, du sabbat et des fêtes juives. Enfin, nous examinerons comment le pouvoir impérial arbitra cette matière, en montrant que la décision de 412 renouait avec une ancienne tradition – remontant à des lois d’Auguste et de Constantin – qui avait été temporairement rompue sous le règne de Théodose Ier.
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Référence papier
Capucine Nemo-Pekelman, « Le sabbat et les fêtes juives, jours fériés du calendrier romain. Une victoire politique des juifs italiens à la fin de l’Antiquité », Médiévales, 86 | 2024, 93-109.
Référence électronique
Capucine Nemo-Pekelman, « Le sabbat et les fêtes juives, jours fériés du calendrier romain. Une victoire politique des juifs italiens à la fin de l’Antiquité », Médiévales [En ligne], 86 | 2024, mis en ligne le 02 janvier 2026, consulté le 17 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/medievales/13635 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/12uu7
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