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Des juifs attachés à la glèbe de leur seigneur ? Pour une relecture de la « législation » capétienne, 1223-1254

Jews attached to the soil of their lord? For a rereading of Capetian “legislation”, 1223-1254
Marie Dejoux
p. 29-41

Résumés

Cet article propose une relecture des ordonnances prises par les rois de France contre les usuriers juifs au premier xiiie siècle, celles-ci ayant longtemps été appréhendées comme des législations visant à fixer un statut pérenne à l’ensemble des juifs du royaume, notamment à les attacher durablement, comme les serfs, à la glèbe de leur seigneur. En les réinsérant dans le contexte précis dans lequel elles ont été édictées, des captiones (c’est-à-dire des épisodes de capture des juifs contre rançon), et en repartant des originaux et de leur conservation, nous démontrons ici que ces « ordonnances » étaient moins normatives que prescriptives. Elles n’avaient vocation à contraindre la mobilité des juifs que temporairement, le temps que le roi et ses barons confisquent les créances des usuriers juifs.

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Cairn

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Plan

Le stabilimentum de 1223 et les statuta de Melun, législations pérennes ou conventions seigneuriales ?
Le stabilimentum de 1223 et les statuta de Melun, des accords seigneuriaux opportunistes, passés dans des contextes précis
Face à leurs seigneurs, quelle marge de manœuvre pour les juifs ?

Aperçu du texte

Les corpus législatifs royaux ont longtemps été mobilisés par les études juives pour mettre en valeur l’importance et le poids des interdictions ordonnées contre les juifs et leur inexorable renforcement, notamment à compter des xiie-xiiie siècles : interdictions professionnelles, limitation de leur mobilité, accroissement de leur dépendance personnelle vis-à-vis de leurs seigneurs, port d’un insigne, tel est le cortège des restrictions généralement mises en avant. Dans le même temps et pour les spécialistes des monarchies occidentales, capétienne au premier chef, ces mêmes documents ont généralement été convoqués pour illustrer l’affermissement du pouvoir royal et la renaissance de son pouvoir législatif. L’ordonnance prise par Louis VII en 1144 contre les juifs relaps, parce qu’elle prescrit leur mise à mort « in toto regno nostro » – dans tout le royaume –, est ainsi rituellement désignée comme le premier texte à portée législative édicté par les Capétiens. Si toutefois l’on pren...

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Pour citer cet article

Référence papier

Marie Dejoux, « Des juifs attachés à la glèbe de leur seigneur ? Pour une relecture de la « législation » capétienne, 1223-1254 »Médiévales, 86 | 2024, 29-41.

Référence électronique

Marie Dejoux, « Des juifs attachés à la glèbe de leur seigneur ? Pour une relecture de la « législation » capétienne, 1223-1254 »Médiévales [En ligne], 86 | 2024, mis en ligne le 02 janvier 2026, consulté le 16 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/medievales/13605 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/12uu3

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Auteur

Marie Dejoux

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne,
Laboratoire de médiévistique occidentale de Paris, Institut universitaire de France

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Droits d’auteur

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés), sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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