L’introduction contrainte du célibat clérical dans les pays tchèques au xiie siècle
Résumés
En pays tchèques, le célibat ne fut d’abord exigé que pour les évêques, et seuls des candidats non mariés étaient choisis pour le trône épiscopal. Mais la situation s’avérait différente pour les prêtres. Il resta courant pour eux d’avoir une épouse et des enfants jusqu’au xiie siècle. La curie papale intervint pour la première fois dans l’Église de Bohême au sujet du célibat en 1143, lorsque le légat papal, le cardinal Guido, décida d’interdire le mariage des prêtres. Guido est l’auteur d’un récit assez complet de sa mission, qui révèle un certain nombre de détails intéressants. Toutefois, il fallut attendre au moins un demi-siècle avant que le célibat clérical ne s’impose en Bohême. En 1197 encore, les mariages de clercs n’avaient pas encore été éradiqués. Cependant, à partir du début du xiiie siècle, nous n’avons pas connaissance de mariages cléricaux contractés dans les terres de Bohême. La réforme fut donc couronnée de succès, du moins dans le sens où les prêtres n’avaient plus d’épouses. Le célibat clérical y devint une obligation, comme ce fut le cas, tôt ou tard, dans d’autres pays de l’Europe latine.
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Je remercie Anna Kubišta pour la traduction du tchèque.
1Petr Kubín
- 1 Pierre Damien, De caelibatu sacerdotum (Opusculum 17), PL 145, Paris, 1853, col. 379-388 (col. 385 (...)
- 2 Concilium Lateranense II, can. 7 : in « Ut autem lex continentiae et Deo placens munditia in eccle (...)
- 3 Il existe une littérature abondante consacrée à l’histoire du célibat, compilée de façon complète (...)
2Les circonstances de la mise en place du célibat clérical dans les pays tchèques n’ont pas encore été présentées à l’attention des historiens non tchèques. Bien que les sources ne soient pas nombreuses, elles constituent néanmoins une pièce importante du tableau général de l’introduction du célibat obligatoire dans l’Europe latine. Le christianisme n’est arrivé en Moravie et en Bohême (respectivement) qu’au ixe siècle, à une époque où, depuis plusieurs siècles déjà, il existait une obligation théorique pour le clergé, à partir du rang de sous-diacre, de ne pas avoir d’épouse jusqu’à la mort. Cette obligation était avant tout défendue par les Pères de l’Église, avec à sa tête les quatre grands maîtres, à savoir Ambroise, Augustin, Jérôme et Grégoire le Grand, mais aussi par d’autres. Elle se justifiait principalement par la nécessité de préserver la pureté rituelle permanente pour les prêtres qui servaient quotidiennement à l’autel. Il s’agissait essentiellement d’imposer l’idée encratique de la victoire de l’âme sur le corps. Dans la pratique cependant, cela ne signifiait pas qu’il fallait exclure les hommes mariés de l’ordination supérieure, mais seulement leur demander de se séparer de leur épouse après leur ordination. Or, au début du Moyen Âge, il n’existait pas encore de pouvoir universel dans l’Église capable de faire respecter une exigence aussi stricte. C’est pour cette raison que l’on entend parler de prêtres mariés jusqu’au xiie siècle. En faisant de la papauté la force dominante de l’Église latine, la réforme grégorienne a permis de faire respecter l’obligation du célibat clérical dans tout l’Occident. Le cardinal réformateur Pierre Damien décrivait les prêtres mariés comme des Nicolaïtes commettant la fornication1. La décision du deuxième concile de Latran de 1139 déclarant le mariage des clercs ayant reçu les ordres majeurs non seulement illicite mais invalide constitue un véritable tournant2. Les femmes des prêtres devenaient des concubines et leurs enfants des bâtards. Il fallut néanmoins plusieurs décennies pour que la papauté parvienne à imposer le célibat dans l’ensemble de l’Europe latine3.
La situation initiale dans l’Église de Bohême
- 4 A contrario, il existe peu d’ouvrages consacrés au célibat clérical en pays tchèques au début du M (...)
- 5 D’après Cosmae Pragensis, Chronicon Boemorum, II, 18, 22, 25 (éd. B. Bretholz, MGH SS rer. Germ. N (...)
3Dans les pays tchèques, le célibat ne fut exigé au départ que des évêques. Plus exactement, seuls des candidats non mariés étaient choisis pour le trône épiscopal. L’évêché de Prague (et peut-être aussi celui d’Olomouc) ne fut créé qu’autour de 973, période à laquelle les évêques mariés étaient presque inexistants dans l’Église latine4. À l’origine, la plupart des évêques de Prague et d’Olomouc des xe et xie siècles étaient des moines. Mais le célibat était exigé des évêques qui n’étaient pas des réguliers. Ce fut le cas de saint Adalbert de Prague (982-988, 992-994), destiné manifestement à la carrière ecclésiastique, et de Severus (1030-1067) qui, dit-on, avait été choisi comme évêque à cause de ses talents culinaires au service des ducs. L’exemple le plus explicite est celui de Jaromír, membre de la lignée des Přemyslides (1068-1090), qui, de toute évidence, n’avait aucune attirance pour l’état clérical et que son frère, le duc Vratislav II, fit ordonner diacre quasiment par la force. Bien qu’il ait pris la fuite un certain temps et qu’il n’ait pas accompli ses tâches liturgiques, il put finalement devenir évêque, entre autres parce qu’il n’était pas encore marié5.
- 6 Vita s. Adalberti prior (BHL 37), c. 12 : « Prima et velut principalis causa propter plures uxores (...)
- 7 Vita s. Adalberti altera (BHL 38), c. 11 : « Ipsi clerici palam uxores ducunt, contradicentem epis (...)
- 8 À ce propos, voir par exemple G. Denzler, Das Papstum..., p. 12-46.
4La situation était différente pour les prêtres. Jusqu’au xiie siècle, il était courant pour eux d’avoir femme et enfants. Seul le deuxième évêque de Prague, le réformateur saint Adalbert, était contrarié par cette situation, raison pour laquelle, selon son plus ancien biographe, il quitta son diocèse en signe de protestation à la fin des années 980 pour se réfugier au monastère Saint-Boniface et Saint-Alexis, sur l’Aventin, à Rome6. Il se serait opposé aux ecclésiastiques qui se mariaient publiquement, lesquels l’auraient de ce fait détesté et auraient monté contre lui un grand seigneur, comme le précise le deuxième biographe d’Adalbert, Bruno de Quertfurt († 1009)7. Nous ne pouvons que spéculer sur le fait de savoir si, pour l’évêque, ce ne fut là qu’un prétexte ou bien la raison réelle de son départ du diocèse. La clérogamie était alors courante dans l’Europe latine, même si, en vertu des décisions papales et des recommandations des Pères de l’Église, les clercs n’avaient plus le droit de se marier après leur ordination ; et, dans le cas où ils s’étaient mariés avant d’être ordonnés, il leur était interdit de continuer à vivre avec leur épouse sous le même toit8.
- 9 Legenda Christiani. Vita et passio s. Wenceslai et Ludmile ave eius (BHL 8825) (éd. J. Ludvíkovský (...)
5Le fait que les prêtres tchèques de l’époque avaient des enfants, et qu’ils ne s’en cachaient pas, est attesté par exemple par la Légende de Christian – que l’on fasse remonter celle-ci au xe ou au xiie siècle, selon les hypothèses concurrentes de datation. Son auteur y mentionne Étienne, prêtre de l’église Saint-Guy à Prague, et son fils. Avec la sœur de saint Venceslas, Přibyslava, tous deux auraient dérobé des reliques de la tombe du saint. Ils auraient été guidés en cela par un reclus, un ermite emmuré à côté de l’église. Le fils du prêtre se serait particulièrement « distingué » en arrachant la mâchoire inférieure du crâne de saint Venceslas9.
- 10 Cosmae Pragensis Chronica…, p. 169, 217, 223.
- 11 J. Žemlička, Čechy v době knížecí 1034-1198 [La Bohême au temps des princes 1034-1198], Prague, 19 (...)
6La même situation perdura dans les pays tchèques jusqu’au xiie siècle. Cosmas, doyen du chapitre de Prague qui fut ordonné prêtre à l’âge de 54 ans en 1099 (III, 9), mentionne dans sa chronique la mort de son épouse Božetěcha en 1117 et rapporte sans gêne aucune qu’elle avait été la « compagne inséparable de toutes (ses) destinées » (« rerum cunctarum comes indimota merarum », III, 43). Il évoque également dans ses écrits son fils Henri qui, en 1123, entreprit un pèlerinage à Jérusalem (III, 51)10 et ne serait autre que le futur évêque d’Olomouc Henri Zdík (1126-1150)11.
- 12 Exordium Sazavensis: « Procopius […] in seculo presbyter eximius […] domum uxoremque valedixit […] (...)
7De même, le récit des origines du monastère de Sázava (l’Exordium Sazavensis dans les annales du Moine de Sázava), probablement rédigé au milieu du xiie siècle, présente le fondateur et le premier abbé saint Procope († 1053) comme un prêtre initialement séculier (« in seculo presbyter »), qui avait un fils prénommé Emmeran. Celui-ci succéda plus tard à son père en tant qu’abbé12. L’auteur du récit suppose implicitement que Procope était à l’origine un prêtre marié, bien que cela ne soit pas indiqué dans le texte.
- 13 Cosmae Pragensis Chronica, p. 240-241 : « […] quod nullam ultra cognosceret feminam […]. »
- 14 Cosmae Pragensis Chronica, p. 241 : « […] vicit peccatum, quia mutavit incendium […] ». Cf. Grégoi (...)
- 15 Das Homiliar des Bischofs von Prag : « Et in domo vestra feminas non habeatis ! » (éd. F. Hecht, P (...)
- 16 L’interdiction des femmes cohabitant avec des prêtres (« interdixit [...] subintroductam habere mu (...)
8Même pour les prêtres tchèques, l’usage voulait manifestement qu’après leur ordination, ils ne puissent plus se marier. Cosmas (III, 62) le révèle à la toute fin de sa chronique, dans un texte de 1125, où il rapporte une anecdote humoristique à propos d’un ami prêtre devenu veuf. Après la mort de sa femme – désignée comme presbytera par Cosmas –, il aurait promis de « ne plus jamais connaître d’autre femme13 ». Le temps passant, la tentation de la chair s’empara de lui et il essaya de s’en protéger en s’inspirant de l’exemple de saint Benoît. Il se confectionna une gerbe d’orties, se déshabilla entièrement et se flagella aussi longtemps qu’il le fallait pour faire disparaître son désir. Après quoi il accrocha la gerbe d’orties dans sa chambre afin que tout éventuel retour du désir soit étouffé dans l’œuf. « Il vainquit le péché en changeant d’incendie », écrit Cosmas en s’inspirant des Dialogues de Grégoire le Grand14. A contrario, l’homéliaire d’Opatovice, un recueil de sermons d’un évêque pragois anonyme du xiie siècle, contient dans son sermon à l’intention des prêtres (sermo ad sacerdotibus) un appel explicite à ne pas avoir d’épouse15. Toutefois, il pourrait s’agir de « femmes de ménage de la paroisse » et non d’épouses16.
L’intervention du cardinal Guido en 1143
- 17 Codex diplomaticus et epistolaris regni Bohemiae, I, no 135 (éd. G. Friedrich, Prague, 1904-1907, (...)
- 18 À propos de la bigamie, etc., voir plus en détail V. Bušek, Monogamie...
- 19 1 Tim 3,2.12 ; Tit 1,6.
- 20 C’est ce que rapporte V. Bušek, Monogamie..., p. 338.
- 21 Codex diplomaticus et epistolaris regni Bohemiae (CDB), I, no 135 : « In tota eciam Boemia et Mora (...)
- 22 V. Novotný, České dějiny I/2…, p. 788. À ce propos, voir également J. Krbec, O bezženství kněžském(...)
9La papauté intervint dans l’Église tchèque pour la première fois en 1143, soit à peine quatre ans après que le concile de Latran II eut déclaré invalide le mariage des prêtres. Cette année-là, un légat du pape, le cardinal-diacre Guido, se rendit dans les pays tchèques, entre autres pour y extirper les fautes des prêtres (« ad extirpanda clericorum vitia »), autrement dit afin de mettre fin aux mariages de clercs majeurs. Il écrivit un rapport relativement détaillé de sa mission, où l’on peut lire toute une série de détails intéressants17. Il rendit tout d’abord visite au chapitre de Prague et déposa son prévôt, Jurata, à qui il retira sa prébende au motif qu’il était un simple laïc, non ordonné (« sine omni ordine clericali manens adhuc laicus erat »). En outre, Jurata était marié et ne voulait ni ne pouvait quitter son épouse (« noluit nec potuit dimittere »), car celle-ci s’y opposait. Guido priva également de sa charge, de façon définitive (« in perpetuum »), le doyen du chapitre pragois, le prêtre et archidiacre Pierre. Il le dépouilla même de son ministère sacerdotal parce qu’il était alors déjà marié pour la troisième fois (« trigamus erat »)18. Cela contredisait les exigences les plus conciliantes du Nouveau Testament à l’égard du clergé, énoncées dans les lettres pastorales à Timothée et à Tite, selon lesquelles les évêques, prêtres et diacres pouvaient se marier une fois dans leur vie19. En 1143, le chanoine pragois Sébastien se vit privé à son tour de prébende car, comme le prévôt, c’était un laïc, marié de surcroît. Sur l’autre rive de la Vltava, dans le chapitre collégial de Vyšehrad, le cardinal Guido déposa et priva le prévôt Hugo de son ministère sacerdotal parce qu’il était également laïc et que sa femme avait été mariée deux fois auparavant (« bigamam uxorem habens »)20. Il punit encore plus sévèrement un chanoine de Vyšehrad nommé maître (magister) Henri. Cet étranger était arrivé en Bohême sans autorisation expresse de son évêque (« sine formata in Boemiam venerat ») et il avait caché le fait qu’il était moine (monachus). En outre, il s’était marié à Vyšehrad. C’est pourquoi le cardinal l’expulsa du pays sans autre forme de procès (« de terra expulimus »). La visite du légat Guido eut des effets similaires en Moravie. Au chapitre d’Olomouc, il déposa le doyen Thomas et le maître Milhošť « pour fornication » (« pro fornicacione »), sans davantage de précisions. Pour finir, le cardinal écrit dans son rapport que, « dans toute la Bohême et la Moravie, nous avons déposé et écarté de tout service d’autel les bigames, les maris de veuves et les femmes anciennement mariées. Nous avons privé des rites et offices ecclésiastiques les concubins avérés au rang de sous-diacre, de diacre et de prêtre. Nous avons également privé d’autres ministres de l’autel indisciplinés, à savoir les sous-diacres, les diacres et les prêtres, du ministère sacré de l’autel21 ». Les deux dernières phrases se réfèrent aux clercs ayant reçu les ordres majeurs et qui vivaient avec leur épouse, et non seulement aux bigames et aux maris de veuves. Cependant, le légat ne les a probablement privés de leur fonction que temporairement, le temps qu’ils se séparent de leur épouse, sinon le clergé tchèque aurait perdu la quasi-totalité de ses membres, comme le note avec ironie l’historien Václav Novotný à propos du rapport du cardinal22.
- 23 La parenté est documentée dans le Necrologium bohemicum datant du milieu du xiie siècle : « Obiit (...)
- 24 V. Novotný, České dějiny I/2…, p. 831-833.
- 25 Henri Zdík était l’oncle de Daniel, ainsi qu’on peut le lire dans la lettre d’Hugo de Prémontré à (...)
10Les fils de Magnus, chanoine de Prague, accédèrent aux postes les plus élevés de l’Église de Bohême grâce à l’intervention du légat du pape. Daniel, futur évêque de Prague, prit la tête du chapitre pragois, et son frère Alexandre celle du chapitre de Vyšehrad23. On ignore si le chanoine Magnus avait été ordonné prêtre. Mais il a certainement été à l’origine de la brillante carrière de ses fils24, comme de celle de leur oncle, l’évêque d’Olomouc Henri Zdík25.
- 26 « Chrenoni, filio Iurate, prepositi Melnicensis », CDB I, no 285, p. 250. J. Teige, « Einige Bemer (...)
- 27 CDB I, no 300, p. 270. À ce propos : V. Novotný, České dějiny I/2..., p. 1086.
- 28 Letopis Jarlochův [Les annales de Gerlach], FRB II, p. 478. Selon les Etymologiae Isidori Hispalen (...)
- 29 Letopis Jarlochův : « Sane de occultis ipsius hoc compertum habemus, quia coelibis vitae sicut pro (...)
11D’autres prélats tchèques avaient des enfants à cette époque, tel le prévôt du chapitre de Mělník nommé Jurata, dont le fils (déjà adulte) Chřen est attesté dans un document datant de la seconde moitié des années 117026. Un autre document mentionne en 1183 parmi les témoins un certain Jean, fils d’évêque (« Jan, filius episcopi »). L’éditeur Gustav Friedrich l’écrit avec un « E » majuscule, comme s’il s’agissait d’un nom de famille. Josef Teige pensait pour sa part qu’il s’agissait du fils de l’évêque de Prague, Henri Břetislav, également nommé parmi les témoins27. Mais Henri Břetislav étant encore adolescent (adolescens) à cette époque, bien que coiffé de la mitre épiscopale depuis un an déjà28, il pouvait difficilement avoir un fils adulte à ce moment-là. On ne peut donc pas identifier le fameux Jean. Selon le récit de Gerlach, écrit au début du xiiie siècle, l’évêque Henri Břetislav était lui-même un ardent défenseur du célibat ; mais « il lui était arrivé de tomber, car nous savons que la vertu gagnée dans la bataille est parfois perdue dans la paix29 ».
L’intervention du cardinal Pierre en 1197
- 30 À son propos, cf. W. Maleczek, Petrus Capuanus. Kardinal, Legat am Vierten Kreuzzug, Theologe († 1 (...)
- 31 Letopis Jarlochův : « […] ipse cardinalis a sacerdotibus plebanis ob votum castitatis, quod ab ord (...)
- 32 CDB II, no 131 : « Dilectus filius L. presbyter, plebanus ecclesie de Prascoles, in nostra present (...)
- 33 Cf. Latinitatis medii aevi lexicon Bohemorum, en ligne [http://lb.ics.cas.cz/#cs].
- 34 CDB II, no 132 : « […] pater vester, adhuc in minoribus ordinibus constitutus, matrem vestram virg (...)
12À la fin de l’épiscopat d’Henri Břetislav, devenu duc de Bohême au terme de sa vie, le légat du pape Pierre de Capoue se rendit à nouveau en Bohême pour des questions de discipline cléricale30. C’était au printemps 1197, comme nous l’apprend le chroniqueur Gerlach. Au cours de la semaine des Quatre-Temps, le mercredi 22 mars, le légat assista à une ordination sacerdotale dans la cathédrale de Prague. L’évêque Engelbert d’Olomouc était le consécrateur, car le duc-évêque n’exerçait pas de fonctions liturgiques. De manière apparemment inattendue, avant l’imposition des mains, le cardinal Pierre exigea des futurs prêtres un vœu de chasteté (« votum castitatis »), provoquant une explosion d’indignation parmi les prêtres de paroisse (« sacerdotes plebani »). De toute évidence, il s’agissait de prêtres mariés. Parmi les candidats à l’ordination devaient se trouver peut-être leurs fils : ils se ruèrent sur le cardinal, manquant de le tuer. Même s’ils furent punis pour leur geste, la cérémonie d’ordination s’en trouva gâchée31. À supposer que des fils de prêtres aient participé à la cérémonie, ils n’auraient pas pu recevoir l’ordination supérieure sans dispense pontificale. En novembre 1216, deux dispenses de ce type furent accordées par Honorius III à des clercs de Bohême. La première a été obtenue par un prêtre de paroisse resté anonyme, curé à Praskolesy, près de Beroun. Dans sa demande, transmise en personne à la curie papale, celui-ci précise qu’en Bohême, « depuis les temps anciens jusqu’au concile général [c’est-à-dire le quatrième concile de Latran], il était d’usage que les clercs ordonnés et les prêtres contractent [des unions] et cohabitent [avec des femmes] » et que lui-même « était issu d’une telle union »32. Dans la dispense pontificale, de façon significative, le terme matrimonium n’est pas utilisé, mais seulement celui de contubernium, autrement dit « cohabitation », au sens de concubinage33. La deuxième dispense de 1216 a été accordée aux frères Pierre et Herman, le premier étant déjà chanoine de la cathédrale Saint-Guy à Prague. Leur père s’était marié quand il était clerc mineur. Ensuite, selon la coutume locale, qui n’était pas encore interdite à cette époque comme le souligne le document papal, il fut ordonné diacre et prêtre, et ce n’est qu’alors que lui et sa femme engendrèrent les deux frères en question34.
Victoire formelle du célibat
- 35 CDB IV/1, no 24 : « Maguntinus archiepiscopus, loci metropolitanus, eandem Olomucensem ecclesiam i (...)
13Au xiiie siècle, nous n’avons plus connaissance de mariages sacerdotaux dans les terres de Bohême. La réforme a donc manifestement été couronnée de succès, au moins dans le sens où les prêtres n’avaient plus d’épouses. Néanmoins, ils prirent bientôt des concubines. Le rapport de visite de l’évêque métropolitain Siegfried III d’Eppstein au chapitre d’Olomouc en 1243 en apporte la preuve. L’archevêque déposa et excommunia le doyen du chapitre et d’autres chanoines en raison de leur cohabitation notoire avec des femmes (« pro manifesta cohabitatione mulierum »)35. Ce rapport mentionne de manière significative les mulieres, et non les uxores.
- 36 La victoire du célibat clérical prit parfois encore plus de temps, comme en Suède par exemple, où (...)
14Il a donc fallu au moins un demi-siècle pour que le célibat clérical puisse être imposé dans les pays tchèques : la réforme avait commencé en 1143 et, en 1197, les mariages cléricaux n’avaient toujours pas été éradiqués. Malheureusement, les sources ne nous disent pas quand exactement le clergé de Bohême renonça à convoler en noces. Mais il est clair qu’au début du xiiie siècle, l’affaire était close au profit de la réforme. Le célibat clérical y était devenu une obligation, comme dans les autres pays de l’Europe latine, plus ou moins tôt36.
Notes
1 Pierre Damien, De caelibatu sacerdotum (Opusculum 17), PL 145, Paris, 1853, col. 379-388 (col. 385-386).
2 Concilium Lateranense II, can. 7 : in « Ut autem lex continentiae et Deo placens munditia in ecclesiasticis personis et sacris ordinibus dilatetur, statuimus quatenus episcopi, presbyteri, diaconi, subdiaconi, regulares canonici et monachi atque conversi professi, qui sanctum transgredientes propositum uxores sibi copulare preasumpserint, separentur. Huiusmodi namque copulationem, quam contra ecclesiasticam regulam constat esse contractam, matrimonium non esse censemus » (éd. G. Alberigo et al., Les Conciles œcuméniques II/1, Paris, 1994, p. 434).
3 Il existe une littérature abondante consacrée à l’histoire du célibat, compilée de façon complète par G. Denzler, H.-J. Vogels, H.-U. Wili (éd.), Internationale Bibliographie zum Priesterzölibat (1520-2014). Ein Findbuch für Recherche und Diskussion, Berlin, 2016. Ici, je m’appuie essentiellement sur les études suivantes : J. W. Baldwin, « A Campaign to Reduce Clerical Celibacy at the Turn of the Twelfth and Thirteenth Centuries », dans Études d´histoire du droit canonique dédiées à Gabriel Le Bras, Paris, 1965, vol. 2, p. 1041-1053 ; M. Boelens, « Die Klerikerehe in der kirchlichen Gesetzgebung vom II. Laterankonzil bis zum Konzil von Basel », dans A. Scheuermann éd., Ius sacrum. Festschrift für Klaus Mörsdorf, Paderborn, 1969, p. 593-614 ; G. Denzler, Das Papstum und der Amtszölibat 1 – Die Zeit bis zur Reformation (= Päpste und Papstum 5,1), Stuttgart, 1973 ; C. Cochini, Origines apostoliques du célibat sacerdotal, Paris, 1981 ; A. L. Barstow, Married Priests and the Reforming Papacy. The Eleventh-Century Debates, New York/Toronto, 1982 ; J. A. Brundage, Law, Sex, and Christian Society in Medieval Europe, Chicago/Londres, 1987 ; P. Brown, The Body and Society. Men, Women and Sexual Renunciation in Early Christianity, New York, 1988 ; R. Cholij, Clerical Celibacy in East and West, Leominster, 1988 ; G. Denzler, Geschichte des Zölibats, Fribourg, 1993 ; A.-M. Stickler, Der Klerikerzölibat. Seine Entwicklungsgeschichte und seine theologischen Grundlagen, Abensberg, 1993 ; S. Heid, Zölibat in der früher Kirche, Paderborn, 2003 ; H. Parish, Clerical Celibacy in the West c. 1100-1700, Franham, 2010 ; H. Wolf, Zölibat. 16 Thesen, Munich, 2019.
4 A contrario, il existe peu d’ouvrages consacrés au célibat clérical en pays tchèques au début du Moyen Âge, à l’exception de J. Krbec, O bezženství kněžském v katolické církvi vůbec, a zvláště v Čechách a na Moravě [À propos du célibat des prêtres dans l’Église catholique, et plus particulièrement en Bohême et en Moravie], Prague, 1845, p. 230-285 ; V. Novotný, České dějiny I/2 – Od Břetislava I. do Přemysla I. (1034-1197) [Histoire de la Bohême I/2 – De Břetislav Ier à Přemysl Ier (1034-1197)], Prague, 1913, p. 135, 173, 194-195, 705-706, 1086, 1148 ; Id., České dějiny I/3 – Čechy královské za Přemysla I. a Václava I. (1197-1253) [Histoire de la Bohême I/3 – La Bohême royale sous le règne de Přemysl Ier et Venceslas Ier (1197-1253)], Prague, 1928, p. 139-140 ; V. Bušek, « Monogamie, bigamie, polygamie. Příspěvek k vývoji terminologie se zvláštním zřetelem k zemím uherským a českým do 12. století » [« Monogamie, bigamie, polygamie. Contribution à l’évolution de la terminologie, notamment en Hongrie et en Bohême jusqu’au xiie siècle »], Bratislava. Časopis pro výzkum Slovenska a Podkarpatské Rusi, 9 (1935), p. 325-342 ; M. Vincurský, Klerikálny celibát v Čechách a na Morave v době predhusitskej. Porovnanie so stavom v ďalších krajinách Európy [Le célibat clérical en Bohême et en Moravie avant les hussites. Comparaison avec d’autres régions d’Europe], mémoire de master, Université de Masaryk, Brno, 2017 [https://is.muni.cz/th/sic37/?vysl=21710].
5 D’après Cosmae Pragensis, Chronicon Boemorum, II, 18, 22, 25 (éd. B. Bretholz, MGH SS rer. Germ. N.S. 2, Berlin, 1923).
6 Vita s. Adalberti prior (BHL 37), c. 12 : « Prima et velut principalis causa propter plures uxores unius viri ; secunda propter detestanda coniugia clericorum ; tercia propter captivos et mancipia christianorum, quos mercator Iudeus infelici auro emerat emposque tot episcopus redimere non putuit » (éd. J. Karwasińska, Monumenta Poloniae Historica, s. n. 4/1, Varsovie, 1962, p. 18).
7 Vita s. Adalberti altera (BHL 38), c. 11 : « Ipsi clerici palam uxores ducunt, contradicentem episcopum iniquo odio oderunt et sub quorum tutela quique fuerunt, contra ipsum maiores terrę concitaverunt » (éd. J. Karwasińska, Monumenta Poloniae Historica, s. n. 4/2), Varsovie, 1969, p. 12-13.
8 À ce propos, voir par exemple G. Denzler, Das Papstum..., p. 12-46.
9 Legenda Christiani. Vita et passio s. Wenceslai et Ludmile ave eius (BHL 8825) (éd. J. Ludvíkovský, Prague, 1978, p. 98). La mâchoire inférieure a bel et bien été conservée séparément du reste du crâne pendant des siècles, ou plutôt elle a été considérée comme perdue pendant longtemps, jusqu’à ce qu’elle soit accidentellement découverte en 1911 par le chanoine Antonín Podlaha et l’anthropologue Jindřich Matiegka dans un buste reliquaire de saint Venceslas datant d’environ 1486. Cf. J. Matiegka, « Anthropologické vyšetření ostatků sv. Václava » [« Analyse anthropologique de la dépouille de saint Venceslas »], dans Svatováclavský sborník I, Prague, 1934, p. 116-129 (p. 120). À propos du débat séculaire sur l’authenticité de Christian, voir par exemple en dernier lieu D. Kalhous, Legenda Christiani and Modern Historiography, Leyde/Boston, 2015 ; P. Kubín, « Du cloître au diocèse : la diffusion du culte de sainte Ludmila », Hagiographica, 29 (2022), p. 79-109.
10 Cosmae Pragensis Chronica…, p. 169, 217, 223.
11 J. Žemlička, Čechy v době knížecí 1034-1198 [La Bohême au temps des princes 1034-1198], Prague, 1997, p. 245.
12 Exordium Sazavensis: « Procopius […] in seculo presbyter eximius […] domum uxoremque valedixit […] Qui accersito bone qualitatis nepote Vito et filio suo pie indolis Emmeramo [...] » (éd. V. Chaloupecký, B. Ryba, Středověké legendy prokopské. Jejich historický rozbor a texty [Les légendes médiévales de saint Procope. Analyse historique et textes], Prague, 1953, p. 176, 179. À propos de la datation des textes de saint Procope, cf. P. Kubín, « Saint Procopius of Sázava between Reality and Fiction », Revue Mabillon, 27 (2016), p. 49-82.
13 Cosmae Pragensis Chronica, p. 240-241 : « […] quod nullam ultra cognosceret feminam […]. »
14 Cosmae Pragensis Chronica, p. 241 : « […] vicit peccatum, quia mutavit incendium […] ». Cf. Grégoire le Grand, Dialogues, II, 2, 2, éd. A. de Vogüé, Paris, 1979 (SC 260), p. 138.
15 Das Homiliar des Bischofs von Prag : « Et in domo vestra feminas non habeatis ! » (éd. F. Hecht, Prague, 1863, p. 21). La datation précise de l’homéliaire n’est pas claire. Les travaux anciens le rattachaient à l’évêque de Prague nommé Hermann (1099-1122). À ce propos, voir D. Kalhous, « Sv. Václav Homiliáře opatovického. K české státnosti 12. věku » [« Le saint Venceslas de l’homéliaire d’Opatovice. À propos de l’État tchèque au xiie siècle »], dans H. Krmíčková et al. éd., Querite primum regnum Dei. Sborník příspěvků k poctě Jany Nechutové, Brno, 2006, p. 359-360.
16 L’interdiction des femmes cohabitant avec des prêtres (« interdixit [...] subintroductam habere mulierem ») avait déjà été décidée par le premier concile de Nicée en 325 : Nicenum I, can. 3, Les Conciles oecuméniques. Les Décrets II,1, éd. G Alberigo et al., Paris, 1994, p. 7.
17 Codex diplomaticus et epistolaris regni Bohemiae, I, no 135 (éd. G. Friedrich, Prague, 1904-1907, p. 136-138). Bohemia-Moravia Pontificia (Germania Pontificia V/3, Provincia Maguntienensis VII – Dioceses Pragensis et Olomucensis), no 76 (éd. W. Könighaus, Göttingen, 2011, p. 95-96). Voir V. Novotný, České dějiny I/2…, p. 787-788 ; Id., « K pobytu kardinála Guida v zemích českých r. 1143 » [« À propos du séjour du cardinal Guido en pays tchèques en 1143 »], Český časopis historický, 25 (1919), p. 198-212. On se gardera de confondre le cardinal-diacre Guido avec le cardinal-prêtre Guido de Castello qui devint pape sous le nom de Célestin II le 26 septembre 1143.
18 À propos de la bigamie, etc., voir plus en détail V. Bušek, Monogamie...
19 1 Tim 3,2.12 ; Tit 1,6.
20 C’est ce que rapporte V. Bušek, Monogamie..., p. 338.
21 Codex diplomaticus et epistolaris regni Bohemiae (CDB), I, no 135 : « In tota eciam Boemia et Moravia bigamos et viduarum ac repuditiarum maritos in clero inventos deposuimus et ab omni altaris ministerio semotos permanere statuimus ; concubinarios publicos, in subdyaconatu, dyaconatu, presbiteratu inventos, ecclesiasticis beneficiis et officiis privavimus ; reliquos eciam altaris ministros incontinentes, videlicet subdiaconos, dyaconos, presbiteros, a sacri altaris ministerio alienavimus » (éd. G. Friedrich, Prague, 1904-1907, p. 138).
22 V. Novotný, České dějiny I/2…, p. 788. À ce propos, voir également J. Krbec, O bezženství kněžském..., p. 267-270 ; V. Bušek, Monogamie..., p. 337 ; M. Vincurský, Klerikálny celibát…, p. 66-67.
23 La parenté est documentée dans le Necrologium bohemicum datant du milieu du xiie siècle : « Obiit Magnus canonicus, pater Danihelis episcopi » (F. Graus, « Necrologium bohemicum – Martyrologium pragense a stopy nekosmovského pojetí českých dějin » [« Le martyrologium pragense et les traces d’une vision non cosmasienne de l’histoire tchèque »], Československý časopis historický, 15 (1967), p. 803, et dans les annales de Vincencius de 1146 : « dominus Alexander, frater domini Danielis, Pragensis praepositi » (éd. J. Emler, Fontes rerum Bohemicarum/FRB/II, Prague, 1874, p. 416).
24 V. Novotný, České dějiny I/2…, p. 831-833.
25 Henri Zdík était l’oncle de Daniel, ainsi qu’on peut le lire dans la lettre d’Hugo de Prémontré à Zdík datant probablement de 1150 : « et episcopum, nepotem vestrum » (CDB I, no 164, p. 169-170).
26 « Chrenoni, filio Iurate, prepositi Melnicensis », CDB I, no 285, p. 250. J. Teige, « Einige Bemerkungen zur Genealogie der Přemysliden », Mitteilungen des Vereins für Geschichte der Deutschen in Böhmen, 22 (1884), p. 85-86. À ce propos, V. Novotný, České dějiny I/3…, p. 140.
27 CDB I, no 300, p. 270. À ce propos : V. Novotný, České dějiny I/2..., p. 1086.
28 Letopis Jarlochův [Les annales de Gerlach], FRB II, p. 478. Selon les Etymologiae Isidori Hispalensis (II, 2 – De aetatibus hominis), l’adolescentia était la troisième phase d’évolution de l’homme, entre 14 et 28 ans. Détails sur Henri Břetislav dans P. Hilsch, Die Bischöfe von Prag in der frühen Stauferzeit. Ihre Stellung zwischen Reichs- und Landesgewalt von Daniel I. (1148-1167) bis Heinrich (1182-1197), Munich, 1969, p. 168-216.
29 Letopis Jarlochův : « Sane de occultis ipsius hoc compertum habemus, quia coelibis vitae sicut professor ita fuit et sectator, omni quidem tempore sui pontificatus […] si forte interdum ceciditg, non miramur, scientes, quod virtus, quae in bello acquiritur, in pace quandoque amittitur » (FRB II, p. 479).
30 À son propos, cf. W. Maleczek, Petrus Capuanus. Kardinal, Legat am Vierten Kreuzzug, Theologe († 1214), Vienne, 1988, p. 89-90 à propos de son voyage à Prague.
31 Letopis Jarlochův : « […] ipse cardinalis a sacerdotibus plebanis ob votum castitatis, quod ab ordinandis exigebatur, versis in seditione fere fuerat occisus, et licet pro huiusmodi ausibus condigna sint pena coerciti, tamen ex hac occasione ordines fuerunt impediti » (FRB II, p. 512).
32 CDB II, no 131 : « Dilectus filius L. presbyter, plebanus ecclesie de Prascoles, in nostra presentia constitutus, humili nobis confessione monstravit, quod cum in Boemia usque ad generale concilium consuetudo fuerit ab antiquo, ut tam clerici in sacris ordinibus constituti, quam etiam sacerdotes, de facto contraherent et sic contracto contubernio uterentur, ipseque de tali sit copula procreatus […] », p. 121-122 (copie de la dispense papale dans le registre).
33 Cf. Latinitatis medii aevi lexicon Bohemorum, en ligne [http://lb.ics.cas.cz/#cs].
34 CDB II, no 132 : « […] pater vester, adhuc in minoribus ordinibus constitutus, matrem vestram virginem duxerit in uxorem et iuxta regionis consuetudinem, que nondum illic erat prohibita, se ad sacros fecerit ordines promoveri, vosque iam diaconus seu presbyter susceperat ex eadem […] » (p. 122-123).
35 CDB IV/1, no 24 : « Maguntinus archiepiscopus, loci metropolitanus, eandem Olomucensem ecclesiam iure metropolitano visitavit, et cum inquisitione prehabita decanum et alios canonicos ipsius ecclesie pro manifesta cohabitatione mulierum et aliis diversis excessibus et evidentibus criminibus exigente iustitia suspendisset, tandem eorum succrescente malitia tulit excommunicationis sententiam in eosdem. » (Extrait d’un document d’Innocent IV destiné à l’abbé de Břevnov et prévôt de Prague à propos de la controverse autour de la chaire épiscopale : CDB IV/1, éd. J. Šebánek, S. Dušková, Prague, 1962, p. 99. À ce propos, cf. V. Novotný, České dějiny I/3..., p. 752 et 950.)
36 La victoire du célibat clérical prit parfois encore plus de temps, comme en Suède par exemple, où il ne s’imposa que pendant la seconde moitié du xiiie siècle. Cf. B. Nilson, « A Fight Against Intractable Reality. The Efforts at Implementing Celibacy among the Swedish Clergy During the Middle Ages », dans P. Krafl éd., Sacri canones servandi sunt, Prague 2008, p. 596-617.
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Référence papier
Petr Kubin, « L’introduction contrainte du célibat clérical dans les pays tchèques au xiie siècle », Médiévales, 84 | 2023, 121-132.
Référence électronique
Petr Kubin, « L’introduction contrainte du célibat clérical dans les pays tchèques au xiie siècle », Médiévales [En ligne], 84 | printemps 2023, mis en ligne le 02 janvier 2025, consulté le 17 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/medievales/12480 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/medievales.12480
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