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Thématique

Panorama des institutions d’art contemporain à Turin

Des initiatives fondées sur un partenariat privé-public
A Panorama of the Contemporary Art Institutions of Turin
Emanuela Genesio
p. 61-74

Résumés

Ces dernières années, la ville de Turin s’est consacrée au développement d’une politique culturelle visant le secteur de l’art contemporain. On a pu notamment assister à l’implantation de nouveaux sites d’exposition et à la mise en place de manifestations à vocation internationale. En ce sens, la politique culturelle de Turin apparaît comme un cas exemplaire d’instrumentalisation de l’art contemporain au service de la promotion de la ville sur la scène internationale et de la convergence entre les enjeux de cet art et le processus de mondialisation économique.

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Texte intégral

  • 1 Robert Lumley, « Arte contemporanea e identità urbana a Torino e a Londra », dans Arte contemporane (...)
  • 2 Voir le site www.torino-internazionale.org où l’on précise aussi que « Turin est la première ville (...)

1En dehors du triangle d’or des trois villes fréquentées par des milliers de touristes chaque année (Rome, Florence et Venise), Turin cherche une légitimité en occupant un créneau hors des sentiers battus. Sens dessus-dessous à cause des travaux pour la construction de la première ligne de métro, Turin allie le profond changement de son profil urbain (rendu possible grâce aux financements reçus pour les xxe Jeux Olympiques d’hiver en 2006) à l’édification d’une nouvelle identité fondée sur la gestion de la culture artistique. « Turin est devenue une ville qui réfléchit sur son existence, qui se projette et se réinvente », affirme Robert Lumley lors d’un workshop récent organisé par « Torino Internazionale1 ». Précisons que « Torino Internazionale » est une association qui regroupe 122 membres parmi les institutions publiques et privées, les centres culturels, les usines, les syndicats, etc. et qui a pour but « la définition d’une vision cohérente du développement de la ville, à partager avec tous les acteurs du territoire et utile pour éclaircir les priorités et les lignes d’action de la politique urbaine et métropolitaine jusqu’en 20152 ». Dans ce défi ambitieux, la volonté de donner une nouvelle image à l’ancienne capitale d’Italie passe par la tentative d’apprivoiser les transformations insaisissables et contingentes qui caractérisent l’univers des arts contemporains. Est-ce que le renouvellement et l’amélioration de l’habitat urbain suivront donc les dynamiques capricieuses des transformations de la culture artistique ?

  • 3 Naples et Rome constituent les deux autres pôles importants concernant l’art contemporain pris en c (...)

2À bien regarder, si la « Biennale de Venise » reste sans aucun doute l’événement d’art contemporain italien le plus connu à l’étranger, si à Milan on trouve la concentration la plus dense de galeries d’art contemporain (ainsi que le Miart, salon annuel d’art contemporain très réputé), Turin s’apprête à devenir (si elle ne l’est déjà) le point de repère fondamental pour ce qui concerne l’art et la culture contemporains dans l’espace public3.

  • 4 Luca Introini, Daniele Marchese, « Il settore cultura nelle grandi città italiane. Domanda e offert (...)

3En s’acheminant vers le « processus de modernisation et de réorganisation du système de l’offre des services culturels4 » qui caractérise toute l’Europe, Turin se différencie toutefois des autres villes italiennes par le rôle que les institutions publiques (soutenues par les fondations bancaires) jouent à l’intérieur du système. En produisant une augmentation significative de l’offre culturelle, Turin semble avoir l’intention de récupérer le lustre des années de l’Arte Povera, en proposant cette fois la coopération entre les institutions publiques et le domaine privé.

  • 5 Karsten Schubert, Museo. Storia di un’idea, Milan, Il Saggiatore, 2004 (éd. originale, Londres, One (...)
  • 6 Fiorenzo Alfieri, « Un intervento dell’Assessore Alfieri. Grandi, utili, mostre », dans Torinosette(...)

4L’art contemporain fait bouger Turin. La ville de la fiat a choisi de changer d’image par le moyen de l’art le plus éphémère, qui change du jour au lendemain en attirant un public jeune et à la page. « Aujourd’hui, aux yeux des politiciens, les musées sont le signe extérieur de richesse civique le plus alléchant5 », affirme sans demi-mesure Karsten Schubert. Et l’adjoint à la Culture de la ville semble lui faire écho lorsqu’il parle d’expositions dans l’article « Grandi, utili, mostre » : « Il faut sortir de l’urgence et programmer pour le futur des expositions où la qualité s’associe au grand public6 ». Qualité et grand public, recherche et marketing constituent les éléments de l’histoire contemporaine des musées dans laquelle Turin veut trouver sa place. Dans un panorama italien voué tout entier à l’art de l’Antiquité, à la Renaissance et au Baroque, Turin représente le mouton noir : son musée d’art moderne (gam), son magnifique Castello di Rivoli (musée d’art contemporain), ses fondations pour l’art contemporain (la fondation Sandretto Re Rebaudengo et la toute nouvelle fondation Merz), sans oublier la fondation italienne per la Fotografia et la fondation Palazzo Bricherasio, représentent un patrimoine d’art moderne et contemporain riche et inédit dans l’ensemble du territoire national.

5La synergie créée par ces institutions et par la circulation d’œuvres qui en découle a donné naissance à une constellation d’événements qui, au fil des années, sont devenus des points de référence pour le marché de l’art contemporain en Italie. Le salon « Artissima », les manifestations rattachées à « Novembre Arte contemporanea » (Luci d’artista et Manifesto), la « Biennale Internazionale di Fotografia » se mêlent aux événements consacrés au jeunes artistes, comme « Nuovi Arrivi » et « Proposte ».

6Enfin, la « Biennale Internazionale Giovani Artisti » (big) et le prix « Movin’up » organisé par l’Association pour la Diffusion des Jeunes Artistes Italiens (gai) constituent les initiatives municipales consacrées aux jeunes créateurs qui représentent le mieux Turin sur la scène internationale.

7Le Fondo Artissima (1997) et la Fondazione per l’Arte Moderna e Contemporanea crt (1999-2000) sont vraisemblablement les exemples les plus emblématiques des partenariats entre public et privé. Ces deux institutions privées ont comme finalité l’acquisition d’œuvres achetées pendant le salon « Artissima » pour enrichir les collections publiques de la gam et du musée d’art contemporain de Rivoli. À partir de 2001, grâce à l’initiative de la mairie, ce système de collaboration se dote d’un instrument unitaire de communication : « Novembre Arte Contemporanea » (récemment rebaptisé Torino contemporanea. Luce e Arte). Il s’agit d’un ensemble d’expositions et d’événements artistiques tournés vers les institutions publiques et privées turinoises. « Luci d’artista » (Lumières d’artistes) et « Manifesto » sont les événements-phares de cet « appel aux arts » fondé sur l’union entre le domaine du public et celui du privé.

  • 7 En 2001, Luci d’artista s’inscrit dans le réseau international LUCI, ce qui facilite le lancement d (...)

8« Luci d’artista » est une exposition en plein air qui voit le jour en novembre 1998. Il s’agit d’installations lumineuses créées in situ et destinées à embellir les rues historiques de la ville jusqu’à la fin de l’année. Si la première édition reste strictement nationale, à partir de la deuxième, des artistes comme Daniel Buren, Rebecca Horn et Gilberto Zorio sont invités à changer le profil de la ville à travers des jeux lumineux de signes et de formes7. L’installation de Mario Merz, Volo dei numeri, sur le toit du monument-symbole de Turin (la Mole Antonelliana), pose pour la première fois la question de la permanence de ces œuvres temporaires. La connotation de l’œuvre in situ et le prestige du nom de l’artiste sont, sans aucun doute, les éléments qui détermineront, au cas par cas, le changement de statut de certaines installations.

9Né en 2001, « Manifesto » est un événement à court terme qui implique la collaboration entre quinze galeries d’art moderne et contemporain, la Division à la Culture et la gam. Des artistes sont appelés à créer des affiches qui seront placardées dans la ville et finalement archivées dans les collections du musée d’art moderne. Lors de sa première édition, ce projet a donné naissance à l’association « Turin Art Galleries » (tag), tentative de stabiliser la coopération entre les galeries privées et les institutions publiques.

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Castello di Rivoli

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Fondation Merz

Le projet « Arte Moderna e Contemporanea »

  • 8 Cette fondation peut compter sur un comité scientifique international, composé par Ida Giannelli (p (...)
  • 9 Bilancio sociale , édition 2004 ; trad. de l’auteur.

10Le projet « Arte Moderna e Contemporanea » (de la fondation crt – Caisse d’Épargne de Turin) se base sur le concours des deux principales institutions turinoises qui opèrent dans le système de l’art moderne et contemporain : la gam et le musée d’art contemporain de Rivoli8. Ses objectifs peuvent se résumer dans les quatre points énoncés dans le Bilan Social rédigé en 2004 : « Soutenir les deux institutions pour définir les lignes d’extension des collections ; évaluer chaque proposition d’acquisition financée par la Fondation ; contribuer à la programmation d’expositions de longue haleine ; déterminer les moyens pour enrichir les possibilités de collaborations internationales9 ».

  • 10 En 2003, la Fondation a également soutenu la première rétrospective de Vanessa Beecroft, avec un fi (...)
  • 11 Nicholas Serota, Rudi Fuchs, David Ross, « Dalle mostre alle collezioni — Fondazione crt », dans Ta (...)
  • 12 ibid., « Dalle mostre alle collezioni – fondation crt », dans Tamtam, op. cit. ; trad. de l’auteur.

11La première campagne a permis l’acquisition de quatorze œuvres, presque immédiatement montrées au public à l’exposition « Transavanguardia » fin 2002 début 2003 au Castello di Rivoli. En 2003, deux programmes nouveaux ont vu le jour. Le premier vise à l’acquisition d’œuvres italiennes de la fin des années 1950 au début des années 1960 destinées à la gam (Fontana, Schifano, Scarpitta, etc.). Le deuxième est conçu pour enrichir les collections du Castello di Rivoli d’œuvres italiennes des deux décennies suivantes (Arienti, De Dominicis, Spalletti, etc.)10. Nicholas Serota considère que l’exemple de Turin est significatif : « on sait qu’en Italie les collections d’art moderne sont peu nombreuses. La Fondation crt a enrichi les collections de la gam et du Castello di Rivoli en les rendant plus pointues et en comblant les lacunes […] concernant la génération d’artistes italiens qui a contribué au développement de l’art abstrait en Europe11 ». David Ross, réfléchissant sur le programme 2002 qui permet aux musées turinois l’acquisition d’œuvres de jeunes artistes, soulignait : « il faut s’engager à soutenir les artistes d’aujourd’hui, en achetant des œuvres peu connues afin de les rendre accessibles au public à travers les musées les plus prestigieux […]. Dans ce sens, il faut discerner des modalités de collaboration et d’interaction avec des instituts de crédit […] afin d’assurer un soutien personnel utile à leur carrière12 ».

12Il est clair qu’une des priorités des musées et des institutions d’art moderne et contemporain de Turin tient à la nécessité de créer un dialogue actif et constant entre les protagonistes de la culture artistique. Dans ce but, le conseil municipal du 8 juillet 2002 crée la Fondazione Torino Musei, qui a pour but la valorisation et la gestion du patrimoine culturel des musées de la ville (la gam, le Borgo et Rocca Medievale, le Palazzo Madama). En 2003, les fondations liées aux banques San Paolo et crt adhèrent à ce projet, tandis qu’un représentant de la région du Piémont entre dans le Conseil de direction. Depuis un an, cette fondation gère également le Salon d’art moderne et contemporain « Artissima » et s’apprête à administrer le nouveau Museo d’Arte Orientale.

13Le système des musées de la ville se présente donc au public comme un ensemble plutôt compact, attentif aux demandes du citoyen et prêt à lui offrir de nouveaux services adaptés à ses exigences. La Carta Musei, une carte annuelle qui permet l’accès gratuit aux musées de la ville et à 120 institutions piémontaises ou la prolongation des horaires d’ouverture en nocturne (pour certains musées exclusivement) ne sont que quelques-unes des initiatives mises en œuvre afin de stimuler un public plus accoutumé à l’art ancien qu’à l’art contemporain.

  • 13 Voir Lisa Parola, « Gli spazi museali », le paragraphe Andamento dei consumi e tipologia dei visita (...)

14Les nouveaux musées turinois, la fondation Sandretto Re Rebaudengo et la fondation Merz s’alignent sur la description que Karsten Schubert fait de ce qu’était autrefois la « maison spirituelle de l’artiste ». Dans les deux cas, le musée abandonne son aura de lieu sacré qui le caractérisait jusqu’à l’après-guerre pour se conformer à une politique de marketing de plus en plus pressante. Il est vrai que les visiteurs semblent apprécier ce changement de route car les taux d’affluence dans les musées turinois (et piémontais) sont parmi les plus hauts de l’après-guerre13.

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Fondation Sandretto

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Re Rebaudengo

La Fondation Sandretto Re Rebaudengo

  • 14 Voir Communiqué de presse sur le site www.torinotriennale.it.

15Enfin, dans une ligne de coopération entre les institutions publiques et privées, fin septembre 2005, le Castello di Rivoli, la gam et la Fondazione Sandretto Re Rebaudengo ont présenté publiquement une nouvelle association turinoise pour l’art moderne et contemporain. Cette collaboration inédite aspire à donner naissance à un nouveau rendez-vous international : « T Torino Triennale Tremusei », une exposition qui se propose de dévoiler au public les plus récentes productions dans le domaine des arts visuels14. C’est un événement qui se partage en deux sections distinctes : celle réservée à 75 jeunes artistes et celle en hommage à deux artistes déjà cotés sur le marché international.

  • 15 Voir le site www.fsrr.org ; trad. de l’auteur.

16La Fondation Sandretto Re Rebaudengo (fondée par Patrizia Sandretto en 1995) se donne pour mission de rendre visible le « processus créatif de l’artiste ». Il s’agit de « Créer une trame d’événements dans lesquels les expositions, les performances, la musique et les films se rencontrent, afin de stimuler et inspirer le visiteur en lui offrant un point de vue sur le processus créatif15 ». C’est ainsi que dans les premières années d’activité, la fondation a programmé une série d’expositions ayant le but ambitieux de faire de l’art l’expression des changements culturels et sociaux du temps présent : « Le besoin de rendre accessible et compréhensible à tout le monde le travail des artistes et d’offrir au public une lecture claire du contexte social et culturel de l’art actuel est l’objectif premier de la fondation », affirme-t-elle.

17Il faut remarquer que ce nouveau musée est une institution particulièrement agile : il jouit d’une grande liberté économique qui lui vient de financements privés (à hauteur de 70 %). Le fait que ce soit sa présidente, Patrizia Sandretto, qui octroie le prêt de sa propre collection facilite et simplifie toute démarche administrative mais pose également le problème de l’imprimatur que le collectionneur « impose » à la structure institutionnelle. Ainsi, s’il est vrai que parmi les institutions d’art contemporain en Italie la fondation Sandretto est certainement celle qui rappelle davantage le modèle des Kunsthallen allemandes ou des frac français, l’ensemble de la collection reste très fortement marqué par la personnalité de sa fondatrice.

  • 16 Anna Caterina Bellati, 1995-2005 I primi dieci anni della Fondazione Sandretto Re Rebaudengo, suppl (...)
  • 17 Les « médiateurs » sont des jeunes de moins de trente ans, ayant terminé ou étant sur le point d’ac (...)

18Cette organisation a permis à la fondation de créer des programmes culturels qui correspondent à une typologie précise et ciblée du visiteur. Il s’agit d’un public jeune, informé sur le contexte culturel européen et prêt à suivre les changements rapides et la remise en cause constante que l’art contemporain opère sur lui-même. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’espace éducatif, les rencontres interdisciplinaires, les laboratoires et workshops deviennent des piliers de la politique de la fondation. De ce fait, l’« éducation permanente à l’art, entendue comme instrument de connaissance et de maturation personnelle16 » est manifestement ouverte à tout le monde et organisée en deux départements gérés respectivement par l’artiste Mauro Biffaro, pour le jeune public, et la critique d’art Emanuela De Cecco, pour les parcours d’approfondissement destinés aux adultes. C’est donc dans cet esprit de répartition et de diffusion du savoir que les gardiens de salle deviennent des « médiateurs » ayant la capacité et la responsabilité de dialoguer avec le public17.

  • 18 La vidéothèque de la gam est la première collection italienne de musée consacrée à l’histoire de la (...)

19Cette tendance à penser le musée comme un espace ouvert est d’ailleurs l’une des caractéristiques présentes dans l’ensemble des institutions turinoises pour l’art moderne et contemporain. La gam, avec le soutien de la Compagnia San Paolo, a commandé en 2001 à l’artiste Giulio Paolini la création d’une arène extérieure afin de réaliser des concerts, des performances et quelques-unes des activités didactiques. En septembre 2004, l’arène a été le lieu de la présentation des nouvelles acquisitions (des vidéos de jeunes artistes)18 avec des soirées musicales et des concerts. Pour ce qui concerne les initiatives à l’extérieur du musée, il faut rappeler le projet « Bambini, famiglie, gente in Vanchiglia » que le département éducatif, dirigé par Flavia Barbaro, a réalisé en 2003 en collaboration avec l’association Leone Fantana dans le but de faire partager, par le moyen de l’art, les espaces urbains aux familles.

20De même, le Castello di Rivoli a fortement développé et enrichi les laboratoires et workshops avec les écoles et les visites à thèmes selon les différentes typologies de publics. En 1996, le projet « tapis volant » était organisé par le département éducatif, dont le directeur est Anna Pironti, et avait été réalisé dans le quartier « difficile » de San Salvario. Il a été le premier exemple de « didactisme à l’extérieur du musée » mis en œuvre par une institution d’art moderne et contemporain turinoise et italienne. Le département éducatif du musée a en outre commandé à Enrica Borghi puis Stefano Arienti deux installations « habitables » (La Regina, 1999 et Il tempo considerato come una spirale di pietre semipreziose, 2003), conçues comme des œuvres-clés pour éclairer les enfants et les familles sur certains aspects de l’art contemporain.

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Fondation Merz

Les institutions culturelles et les transformations urbaines

  • 19 Voir le site www.fondazionemerz.org

21Le didactisme et l’intégration-interaction avec le territoire urbain constituent une priorité aussi pour la Fondazione Merz, inaugurée en avril 2005. La volonté de « dialoguer avec la réalité du territoire » pour en intensifier « la stratification culturelle » est effectivement l’un des points principaux du statut de ce nouveau musée. Par conséquent, le département éducatif devient, ici aussi, l’instrument fondamental, « la condition pour réaliser ce processus d’interaction19 ». La collaboration avec les autres institutions turinoises s’explicite dès l’ouverture de ses portes car la première rétrospective consacrée à Mario Merz est conçue en partenariat avec la gam et le Castello di Rivoli ayant, auparavant, proposé deux expositions consacrées au même artiste. Présidé par Beatrice Merz, fort d’un comité scientifique international (Vicente Todolì, directeur de la Tate Modern de Londres, Dieter Schwarz directeur du Kunst­museum de Winterthur et Richard Flood, directeur adjoint du Walker Art Center de Minneapolis), ce musée aspire à devenir un endroit « pour les échanges entre institutions différentes, afin de donner la possibilité aux visiteurs d’admirer […] des œuvres qui viennent du monde entier ».

  • 20 Le bâtiment s’étale sur une surface de 3 200 m2, dont 1 400 sont destinés aux expositions temporair (...)
  • 21 Anna Caterina Bellati, 1995-2005 I primi dieci anni della Fondazione Sandretto Re Rebaudengo, op. c (...)

22Ce qui rapproche la Fondation Merz de la Fondation Sandretto – tout en étant aussi l’une des caractéristiques communes à bien des institutions d’art contemporain nées récemment en Europe – touche à un certain type d’architecture et de site urbain. La Fondazione Merz s’installe dans l’ex-centrale thermique des Officine Lancia des années 1930, située dans le quartier du Borgo San Paolo, une zone industrielle juste au-delà du centre ville. La mairie de Turin, intéressée par une réévaluation urbaine et culturelle de cette zone, donne en concession cet édifice industriel à la Fondation qui, de son côté, s’engage à le restaurer. En réalité, le projet de restructuration est soutenu par le privé mais aussi par des institutions publiques, telles que la mairie et la Région du Piémont20. La Fondation Sandretto associe au palais historique de Guarene un bâtiment commandé à l’architecte Claudio Silvestrin – l’auteur de la galerie White Cube de Londres et de l’espace Pitti Discovery de Florence –, « qui rappelle l’usine typique de l’Italie du Nord21 ». En effet, l’édifice qui se situe dans le même quartier que la Fondation Merz se présente aujourd’hui comme un parallélépipède revêtu de dalles en pierre calcaire. Les murs de l’intérieur et le sol sont en béton armé avec des finitions en bois de cèdre, « rien de grandiloquent ou monumental, mais plutôt un bâtiment qui s’intègre dans le contexte urbain […] ». Dans les deux cas, il s’agit d’une architecture extérieure plutôt « neutre », qui permet à l’intérieur une flexibilité des espaces consacrés aux expositions, performances, spectacles.

23Ainsi, en rattrapant le retard qui l’éloignait des nouveaux musées européens, Turin fait sienne l’idée du musée-créateur de nouveaux espaces urbains ; une « entité » qui change selon les exigences diversifiées du public et qui s’allie fructueusement à la politique de l’administration locale. À présent, la réalisation du métro et des nouveaux sièges sportifs liés aux Jeux Olympiques d’Hiver (mais aussi des bâtiments annexes, comme la nouvelle Bibliothèque et le Village universitaire en cours de réalisation) contribueront probablement à faire grimper le nombre de commandes publiques et à marquer fortement le profil architectural de la ville.

24C’est donc pour terminer cet aperçu sur le rapport entre les institutions publiques, les musées et l’art contemporain à Turin que nous citerons les projets « 11 Artisti per il Passante Ferroviario » (1995) et « Nuovi Committenti » (2001) comme exemples emblématiques de cette rencontre heureuse (commencée il y a une quinzaine d’années) entre renouvellement urbain et art contemporain. Le premier concerne les travaux de couverture du chemin de fer dans une vaste zone limitrophe du centre (contiguë aux grandes avenues Orbassano, Rosselli, Ferrucci). Il s’agit d’une transformation importante qui change le paysage urbain de cette zone et son exploitation publique. Intégrées à ces nouveautés architecturales, onze œuvres d’art monumentales, choisies selon des critères de site specificity, contribueront à modifier complètement la perception d’un quartier de banlieue proche. Actuellement, l’artiste danois Per Kirkeby vient de terminer une grande sculpture qui occupe les jardins entre l’avenue Orbassano et l’avenue Rosselli (tandis que les deux premières interventions urbaines ont été achevées en novembre 2000 par Mario Merz et Giuseppe Penone).

  • 22 Voir le site www.comune.torino.it/urban2
  • 23 Il s’agit plus précisément du projet photographique Cosa vede Mirafiori de Paola di Bello, du labor (...)

25« Nuovi committenti » est un projet né au sein de « Urban2 », un programme d’amélioration de l’habitat urbain soutenu par l’Union Européenne dans le but de relancer le développement des quartiers « difficiles » des métropoles européennes. Turin était parmi les dix villes élues, avec un projet concernant la zone industrielle de Mirafiori Nord. L’un des points essentiels de ce programme prévoit l’amélioration sociale et culturelle par la « création d’opportunités d’expression culturelle et artistique afin de renforcer l’identité et le sens d’appartenance à la communauté22 ». Plus précisément, « Nuovi committenti » est le projet d’intervention publique que le comité d’Urban2 a retenu en 2001 afin de « produire des œuvres d’art pour l’espace public » à Mirafiori Nord. Pour que ce soient les habitants qui modèlent le profil urbain de leur quartier, pour comprendre et formuler leurs demandes, des figures de médiateurs culturels ont été créées, « rendant ainsi possible la participation directe des citoyens dans la conception de l’intervention artistique » sur le territoire. Ce médiateur, un professionnel actif dans le domaine de l’art contemporain, écoute les exigences du public et coordonne le dialogue entre ce dernier, les commanditaires et les artistes. C’est l’association culturelle « a.titolo » qui a obtenu cette charge et qui s’occupe de la réalisation des quatre projets artistiques de Mirafiori Nord désormais activés23.

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Rétrospective Mario Merz, Fondation Merz

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Rétrospective Mario Merz, Fondation Merz

  • 24 Elena del Drago, Il Castello di Rivoli – Arte, educazione, convivenza – Il successo di un museo rac (...)

26Avec ce bref panorama, nullement exhaustif, nous avons tenté de montrer comment la culture artistique en général et les arts visuels contemporains en particulier constituent, depuis une quinzaine d’années, un moteur efficace pour concevoir le nouveau profil, matériel et spirituel, de la capitale piémontaise. « Les musées d’aujourd’hui sont les cathédrales d’hier ; ils expriment un désir fort d’affirmation et pouvoir24 », affirme Ida Giannelli en réfléchissant sur les raisons du succès de son mandat au Castello di Rivoli. Mais si cette institution n’a plus besoin de se faire reconnaître pour être universellement considérée comme un exemple heureux de gestion du musée, il faudra attendre quelques années pour savoir si les autres fondations turinoises pour l’art moderne et contemporain jouiront de la même renommée.

  • 25 Francesca Comisso, Le ragioni della ricerca, dans Giorgina Bertolino, Francesca Comisso, Lisa Parol (...)

27En effet, ce fort engagement institutionnel entre public et privé (« Fondo Artissima » et de la « Fondation per l’arte Moderna e Contemporanea crt » en rapport avec la gam et le Castello di Rivoli notamment) n’arrive pas, pour l’instant, à estomper quelques points faibles évidents dans l’ensemble de la dynamique culturelle turinoise. La plupart des spécialistes qui opèrent dans le domaine de l’art moderne et contemporain remarquent que l’un des points critiques de la situation actuelle réside dans le manque d’une coordination efficace entre les parties qui leur permette de communiquer et prendre des décisions réglées par une logique commune. Ils observent que dans cette prolifération de propositions, c’est souvent la logique de la somme qui prévaut. Plus précisément, à part les exemples célèbres de la Fondation « Torino Musei » et de la toute récente « T Torino Triennale Musei », la vivacité de l’offre culturelle risque de se transformer en une excessive fragmentation du système, c’est-à-dire en une juxtaposition d’événements qui ne va pas forcément dans le sens d’une effective intégration et communication entre les actants. Comme le remarque Francesca Comisso, « une perspective plus rationnelle du système, surtout pour les événements de novembre [« Torino Contemporanea », « Luce e Arte »], réside dans le dépassement de la logique de la somme. Ceci en imaginant la création d’une table de programmation ouverte à tous les intermédiaires publics et privés présents dans la zone métropolitaine25 ». Le fait de se concentrer exclusivement sur les initiatives de qualité et d’ouvrir les portes aux artistes internationaux travaillant sur des œuvres in situ pourrait alors devenir l’un des éléments de cohésion du système de l’art moderne et contemporain turinois.

  • 26 Giampiero Leo, Marziano Marzano, « Prefazione », dans Giovani Artisti a Torino. Catalogo 1984-1989, (...)

28Toutefois, l’attention réservée aux jeunes artistes internationaux (déclarée dans le statut de la Fondation Sandretto et confirmée par les organisateurs de la nouvelle exposition « La sindrome di Pantagruel / The Pantagruel Syndrome ») ne devrait pas impliquer l’oubli de ceux qui opèrent dans le territoire piémontais. Depuis 1989, dans la préface au catalogue Giovani Artisti a Torino, les adjoints à la Culture et à la Jeunesse de Turin soulignent la nécessité de créer : « dans la ville un endroit réservé aux jeunes artistes, un atelier pour des stages et des formations et pas seulement un espace pour les expositions26 ». Jusqu’à présent, cette idée n’a vu le jour, ni à l’occasion de la « Biennale dei Giovani Artisti dell’Europa e del Mediterraneo » en 1996, ni dans les éditions successives de big. Même si la naissance des Fonderie Limone (une vieille usine de Moncalieri, à côté de Turin, convertie en espace expérimental pour le théâtre) s’inscrit sûrement dans la tentative de donner de la visibilité aux jeunes créateurs, une structure permanente pour les jeunes artistes (une sorte de résidence-atelier comme il en existe en France) n’a pas encore été conçue. Il faudrait peut-être que les « nouveaux » musées, comme la Fondation Sandretto ou la Fondation Merz, réservent une partie de leurs locaux pour des « ateliers des idées », dans le but de permettre aux artistes de mûrir leurs projets en gestation en se confrontant les uns aux autres.

29Si cet espoir n’est encore qu’une vague utopie, il est évident que le premier match sera gagné lorsqu’à l’étranger on évoquera Turin pour sa vitalité culturelle et non pour l’image banale et anachronique de ville-usine d’Italie. Et, nous semble-t-il, nous sommes sur la bonne route.

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Notes

1 Robert Lumley, « Arte contemporanea e identità urbana a Torino e a Londra », dans Arte contemporanea a Torino, Turin, Torino Internazionale, 2004, p. 99 ; trad. de l’auteur.

2 Voir le site www.torino-internazionale.org où l’on précise aussi que « Turin est la première ville italienne ayant signé un Plan Stratégique – le 29 février 2000. Un accord pour le développement qui s’articule en 6 Points, 20 Buts et 84 Actions et qui engage les signataires à un parcours partagé et plausible » ; trad. de l’auteur. En collaboration avec la fondation Atrium Torino et l’association a.titolo, Torino Internazionale organisa en novembre 2004 un colloque sur le thème de « la ville qui change avec l’art » dont l’invité d’honneur était la France ; voir le site www.atriumtorino.it.

3 Naples et Rome constituent les deux autres pôles importants concernant l’art contemporain pris en charge par les institutions publiques. Les installations annuelles sur la place du Plibiscito et les nombreux projets d’expositions unissant les arts visuels contemporains et le patrimoine historique ancien font de Naples le centre urbain méridional le plus ouvert à la culture artistique contemporaine. À Rome, on vient d’inaugurer en 2002 le MACRO (Musée d’Art Contemporain de Rome) et on est en attente du vernissage du maxxi (Musée National des Arts du xxie siècle).

4 Luca Introini, Daniele Marchese, « Il settore cultura nelle grandi città italiane. Domanda e offerta culturale », dans R. Grossi, Politiche, strategie e strumenti per la cultura. Secondo rapporto annuale Federculture 2004, Turin, Allemandi & C., 2004, p. 95 ; trad. de l’auteur.

5 Karsten Schubert, Museo. Storia di un’idea, Milan, Il Saggiatore, 2004 (éd. originale, Londres, One-Off Press, 2000), p. 116 ; trad. de l’auteur.

6 Fiorenzo Alfieri, « Un intervento dell’Assessore Alfieri. Grandi, utili, mostre », dans Torinosette, n° 844, 29 juillet – 4 août 2005, p. 4 ; trad. de l’auteur.

7 En 2001, Luci d’artista s’inscrit dans le réseau international LUCI, ce qui facilite le lancement de la ville à l’étranger. En particulier, l’échange avec la ville d’Unna, en 2003, a permis à l’artiste italienne Enrica Borghi d’installer son œuvre lumineuse en Allemagne pendant que celle de Christian Boltanski, Théâtre des ombres, débarquait à Turin.

8 Cette fondation peut compter sur un comité scientifique international, composé par Ida Giannelli (présidente du musée de Rivoli), Giovanni Castagnoli (président de la gam), Rudi Fuchs (directeur du musée de Rivoli), David Ross (ex-directeur du San Francisco Museum of Modern Art et aujourd’hui président de l’Artist Pension Trust) et Nicholas Serota (directeur de la Tate Gallery de Londres).

9 Bilancio sociale , édition 2004 ; trad. de l’auteur.

10 En 2003, la Fondation a également soutenu la première rétrospective de Vanessa Beecroft, avec un financement de 400 000 euros qui a permis la réalisation de deux installations in situ.

11 Nicholas Serota, Rudi Fuchs, David Ross, « Dalle mostre alle collezioni — Fondazione crt », dans Tamtam n° 2, 2005, sans pagination ; trad. de l’auteur.

12 ibid., « Dalle mostre alle collezioni – fondation crt », dans Tamtam, op. cit. ; trad. de l’auteur.

13 Voir Lisa Parola, « Gli spazi museali », le paragraphe Andamento dei consumi e tipologia dei visitatori, p. 32-34, dans Giorgina Bertolino, Francesca Comisso, Lisa Parola, Arte contemporanea a Torino, Turin, Torino-Internazionale, 2004.

14 Voir Communiqué de presse sur le site www.torinotriennale.it.

15 Voir le site www.fsrr.org ; trad. de l’auteur.

16 Anna Caterina Bellati, 1995-2005 I primi dieci anni della Fondazione Sandretto Re Rebaudengo, supplément à la revue Arte, n° 382 juin 2005, p. 11 ; trad. de l’auteur.

17 Les « médiateurs » sont des jeunes de moins de trente ans, ayant terminé ou étant sur le point d’achever des études littéraires ou artistiques à l’université ou à l’Académie des beaux-arts. Formés par Emanuela De Cecco et regroupés dans l’association Entrearte, les vingt « médiateurs » sont particulièrement attentifs à expliquer les problématiques relatives aux installations in situ.

18 La vidéothèque de la gam est la première collection italienne de musée consacrée à l’histoire de la vidéo et du cinéma d’artiste international (elle recueille désormais plus de 1 500 documents), voir le site www.gamtorino.it. Voir le site www.fondazionemerz.org.

19 Voir le site www.fondazionemerz.org

20 Le bâtiment s’étale sur une surface de 3 200 m2, dont 1 400 sont destinés aux expositions temporaires et articulés sur trois étages. La terrasse et le jardin, ainsi que les services (une bibliothèque, un centre d’étude, une librairie et une cafétéria) ouvriront vraisemblablement

à la fin de cette année.

21 Anna Caterina Bellati, 1995-2005 I primi dieci anni della Fondazione Sandretto Re Rebaudengo, op. cit., p. 11 ; trad. de l’auteur. La Fondation Sandretto s’étale sur 3 500 m2, comprenant de grandes salles pour les expositions, une cafétéria et une librairie.

22 Voir le site www.comune.torino.it/urban2

23 Il s’agit plus précisément du projet photographique Cosa vede Mirafiori de Paola di Bello, du laboratoire « Histoires et histoire du quartier » à l’intérieur de la Chapelle Anselmetti avec Massimo Bartolini ; de la création d’un parc dans l’allée Tazzoli avec Lucy Orta et des installations Affacci de Claudia Losi dans les cours des HLM des rues Poma et Scarsellini.

24 Elena del Drago, Il Castello di Rivoli – Arte, educazione, convivenza – Il successo di un museo raccontato da Ida Giannelli, Rome, Luca Sassella editore, 2002, p. 32 ; trad. de l’auteur.

25 Francesca Comisso, Le ragioni della ricerca, dans Giorgina Bertolino, Francesca Comisso, Lisa Parola, op. cit., p. 10, trad. de l’auteur.

26 Giampiero Leo, Marziano Marzano, « Prefazione », dans Giovani Artisti a Torino. Catalogo 1984-1989, Turin, Centro Documentazione Arti Visive, 1989.

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Table des illustrations

Titre Ill. 1
Légende Castello di Rivoli
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Fichier image/png, 752k
Titre Ill. 2
Légende Fondation Merz
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Fichier image/png, 481k
Titre Ill. 3
Légende Gam
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Fichier image/png, 240k
Titre Ill. 4
Légende Fondation Sandretto
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Fichier image/png, 1,3M
Titre Ill. 5
Légende Re Rebaudengo
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Fichier image/png, 2,1M
Titre Ill. 6
Légende Fondation Merz
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/marges/docannexe/image/707/img-6.png
Fichier image/png, 38k
Titre Ill. 7
Légende Rétrospective Mario Merz, Fondation Merz
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/marges/docannexe/image/707/img-7.png
Fichier image/png, 45k
Titre Ill. 8
Légende Rétrospective Mario Merz, Fondation Merz
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Fichier image/png, 79k
Titre Ill. 9
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Pour citer cet article

Référence papier

Emanuela Genesio, « Panorama des institutions d’art contemporain à Turin »Marges, 05 | 2007, 61-74.

Référence électronique

Emanuela Genesio, « Panorama des institutions d’art contemporain à Turin »Marges [En ligne], 05 | 2007, mis en ligne le 15 juin 2008, consulté le 24 mars 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/marges/707 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/marges.707

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Auteur

Emanuela Genesio

Docteur en Esthétique et Arts Plastiques, chargée de cours à Paris 8, critique d’art

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