« Clandestinités », Sigila, 19, 2007
« Clandestinités », Sigila. Revue transdisciplinaire franco-portugaise sur le secret, (GRIS-France, Paris), 19, printemps-été 2007, 235 p.
Texte intégral
- 1 Voir, par exemple, Dominique Pouchin, Mário Soares. Entretien avec Dominique Pouchin, Paris, Flamma (...)
1Dans son exploration du secret, la revue Sigila se penche dans sa 19e livraison sur les clandestinités. Témoignages, articles, entretiens, poèmes, chansons, recensions de livres restituent différents volets de ce phénomène, à plusieurs époques et dans différents contextes. Trois textes traitent plus spécifiquement de l’aire lusophone. Le premier est le témoignage de l’ancien président de la République portugaise, Mário Soares. S’il affirme d’emblée que « clandestin, je ne l’ai jamais été » (p. 19), il narre l’action cachée et publique qu’il a menée sous la dictature salazariste. Néanmoins, Mário Soares ne livre aucun… secret et ce qu’il écrit a déjà été publié ailleurs1. Ensuite, le célèbre médiéviste portugais, José Mattoso, décrit la résistance des habitants de Timor-Est face à l’occupant indonésien. Mattoso, ancien directeur de la Torre do Tombo à Lisbonne, a en effet travaillé à la constitution des archives de la résistance de Timor-Est. Le mot d’ordre donné par Xanana Gusmão était « Taka kapote hamutuk ho inimigo » soit « Cache toi avec le manteau de l’ennemi ». Ainsi, les habitants devaient accepter les postes et les opportunités offertes par l’occupant indonésien et se servir de ces positions pour lui résister. C’est tout un art de la dissimulation que développèrent alors les occupés. Il n’y avait donc pas d’un côté des collaborateurs et de l’autre des résistants. Tous luttaient contre l’occupant, collaboraient – ceux qui travaillaient pour l’armée indonésienne donnaient à la guérilla des munitions volées – et se servaient de tous les moyens disponibles. Enfin un entretien avec Isabel do Carmo restitue l’activité politique et la vie clandestines sous la dictature salazariste. Permanente du Parti Communiste Portugais puis fondatrice, avec Carlos Antunes, des Brigades Révolutionnaires en 1970, Isabel do Carmo raconte le quotidien des clandestins et des clandestines, possédant de faux noms, dissimulant leur véritable activité à leurs voisinages et s’ingéniant à ne pas être repérés par la police politique.
Janvier 2008
Notes
1 Voir, par exemple, Dominique Pouchin, Mário Soares. Entretien avec Dominique Pouchin, Paris, Flammarion, 2002.
Haut de pagePour citer cet article
Référence papier
Victor Pereira, « « Clandestinités », Sigila, 19, 2007 », Lusotopie, XVI(1) | 2009, 253.
Référence électronique
Victor Pereira, « « Clandestinités », Sigila, 19, 2007 », Lusotopie [En ligne], XVI(1) | 2009, mis en ligne le 23 novembre 2015, consulté le 21 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/lusotopie/523 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.1163/17683084-01601035
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