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Les chroniques
Notes de lecture

Nuno VIDAL & Justino Pinto de ANDRADE (eds), Sociedade civil e política em Angola. Enquadramento regional e internacional

Lisbonne, Edições Firmamento – Media XXI/Luanda, Adra Angola, 2e éd., 2009
René Pélissier
p. 286-287
Référence(s) :

Nuno VIDAL & Justino Pinto de ANDRADE (eds), Sociedade civil e política em Angola. Enquadramento regional e internacional, Lisbonne, Edições Firmamento – Media XXI/Luanda, Adra Angola, 2e éd., 2009, xxxiii + 403 p., ISBN : 972-992-704-9.

Texte intégral

1Même si l’on « oublie » la partie consacrée aux autres pays d’Afrique australe (dont le Mozambique), qui représente presque une centaine de pages, ce livre important met le recenseur dans l’incertitude et l’embarras. Il ne sait comment concilier, d’une part, l’identité de certains des organismes qui le financent (Universidade Cátolica de Angola, Comunidade dos Países de Língua Portuguesa, Acção para o desenvolvimento Rural e Ambiente : ADRA-Angola, Open Society Foundation-Angola, pour se limiter à ceux qui sont installés en Angola ou le représentent) et, d’autre part, la virulence des critiques qui sont adressées au pouvoir en place. De quatre choses l’une. Ou ceux qui ont décidé qu’ils pouvaient patronner sa publication n’ont pas lu tous les textes qu’il contient, ou les Angolais lettrés jouissent d’une liberté d’opinion et d’expression contredisant la féroce diabolisation de ceux que trois auteurs néerlandais désignent comme « les sphinx de Futungo » (p. 258), ou ils brûlent leurs vaisseaux et, coûte que coûte, sont prêts à braver leur vengeance, ou alors ils se sentent intouchables.

2Quoi qu’il en soit, la force et la pertinence des attaques que la bonne quinzaine d’Angolais vivant in situ décochent à leurs politiciens ne sont pas contestables. On croyait ces philippiques réservées aux grincheux, aux atrabilaires et autres opposants en exil qu’engendre toute dictature digne de ce nom. En fait, on s’aperçoit vite que la plupart dépendent d’ONG internationales ou locales, ce qui nous pousse à croire que ces dernières ont acquis assez de poids pour oser contester de l’intérieur les agissements de leurs gouvernants. C’est socialement et économiquement assez courageux dans un pays où près des trois quarts des emplois dans le secteur formel sont fournis par l’État. Il serait d’ailleurs intéressant de savoir si cette pugnacité est antérieure à la fin de la guerre civile ou si la cessation de la répression des bavards a ouvert les vannes d’une longtemps impuissante colère contre le MPLA, parmi les élites qui voudraient se substituer à ses vieux et jeunes crocodiles et à leurs affidés.

3En tout cas, comme dans toute bonne pétrocratie qui se respecte, greed is good en Angola et même, pour certains, greed is God. Dès 2003, avant donc la mise en exploitation de nouveaux blocs pétrolifères, un journal de Luanda, O Angolense, pouvait publier que les 59 Angolais les plus riches détenaient une fortune combinée proche de quatre milliards de dollars (au temps où ils valaient encore quelque chose). Voilà qui aurait fait plaisir aux « Pères fondateurs de la Nation » des années 1960. Tout arrive à qui sait attendre !

4Sur le fond, les contributions mettent l’accent sur le rôle croissant des ONG, sur la pauvreté de l’écrasante majorité du peuple, sur les Églises, la jeunesse, les femmes, les médias, l’aide internationale, les responsabilités sociales et civiques des entreprises. À cet égard, faute de pouvoir détailler davantage ici la richesse du recueil, nous recommandons les résultats d’une enquête sur le terrain d’une Californienne implacable : « Acordar de um pesadelo : a vida na zona petrolífera do Soyo ».

5Qu’aurait-elle écrit si elle avait poussé jusqu’à Cabinda ?

12 mai 2009

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Pour citer cet article

Référence papier

René Pélissier, « Nuno VIDAL & Justino Pinto de ANDRADE (eds), Sociedade civil e política em Angola. Enquadramento regional e internacional »Lusotopie, XVI(2) | 2009, 286-287.

Référence électronique

René Pélissier, « Nuno VIDAL & Justino Pinto de ANDRADE (eds), Sociedade civil e política em Angola. Enquadramento regional e internacional »Lusotopie [En ligne], XVI(2) | 2009, mis en ligne le 12 octobre 2015, consulté le 20 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/lusotopie/245 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.1163/17683084-01602032

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Auteur

René Pélissier

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Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés), sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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