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Les chroniques
Les notes de lecture

Stewart Lloyd-Jones & António Costa Pinto (eds), The Last Empire. Thirty Years of Portuguese Decolonization

Bristol/Portland, Intellect, 2003, 156 p.
Victor Pereira
p. 204-205
Référence(s) :

Stewart Lloyd-Jones & António Costa Pinto (eds), The Last Empire. Thirty Years of Portuguese Decolonization, Bristol/Portland, Intellect, 2003, 156 p., ISBN 1-84150-109-3.

Texte intégral

1Le titre aux accents commémoratifs de ce recueil rassemblant des contributions faites à un colloque tenu à Dundee en 2000 peut induire en erreur le potentiel lecteur. Il ne s’agit pas d’un bilan systématique et complet de l’évolution, pendant les trois décennies écoulées, des territoires impliqués par la fin de la domination portugaise. L’œuvre rassemble sans questionnaire cohérent perceptible des textes liés à la colonisation portugaise, aux luttes de libération, aux années 1974-1975, au devenir des anciennes colonies et à leurs rapports avec le Portugal. La nature des contributions est d’ailleurs variée. Aux articles scientifiques ont été ajoutés deux témoignages. Le premier est un rapport de Douglas Wheeler soumis quelques jours avant la Révolution des Œillets au Département d’État américain. L’universitaire rend compte des événements intervenus au Portugal et dans ses colonies, évoquant notamment la répercussion du livre publié par António de Spínola. Il formule quelques hypothèses quant aux capacités portugaises à maintenir les possessions africaines et aux éventuels troubles que pourrait provoquer une partie de l’armée. Au regard du déroulement des événements postérieurs, force est de constater la pertinence des propos de l’historien américain. Le second texte, à caractère autobiographique, est l’œuvre d’António de Figueiredo. L’auteur revient sur son expérience de colon au Mozambique et sur son activité d’opposant au salazarisme tant au Mozambique qu’en exil à Londres.

2Outre ces témoignages, la contribution de Richard Robinson décrit l’influence que possédèrent les colonies africaines sur l’évolution politique de la métropole portugaise à partir de 1961 et notamment sur la transition démocratique. Si de 1961 à 1968, les guerres coloniales permettent à Salazar de renforcer son leadership, largement écorné entre 1958 et 1961, elles fragilisent Marcelo Caetano, confronté au mécontentement des forces armées. Quant à Spínola, il essaiera, en vain, dans sa lutte avec des franges du MFA, de conserver un lien politique entre le Portugal et l’Angola. Ensuite, António Costa Pinto revient sur la transition démocratique et la décolonisation portugaises. Si ces deux articles décrivent la décolonisation sous un prisme essentiellement portugais, les contributions qui suivent se penchent sur le devenir des anciennes colonies et prennent en compte leurs points de vue dans les relations entretenues avec l’ancienne métropole. Étudiant São Tomé e Príncipe entre 1974 et 1990, Malyn Newitt démontre que, malgré la décolonisation, l’autoritarisme a perduré et qu’une oligarchie, les forros, a monopolisé le pouvoir. Arnaldo Gonçalves se penche sur les processus d’indépendance forts contrastés des composantes de l’ancien empire asiatique portugais constitué par Goa, Macau et Timor. Ensuite, trois textes décryptent les rapports entre le Portugal et les Palops. Le premier (Luís António Santos) pondère l’activité de la CPLP, expose ses difficultés et ses insuffisances. Il scrute les méfiances entre ses membres, causées, notamment, par les stratégies paternalistes du Portugal. Le deuxième (Michel Cahen) s’interroge sur les bénéfices que peuvent tirer du Portugal les pays africains et questionne l’existence d’une identité liée à la langue portugaise. Enfin, Martin Eaton présente certains traits de la présence au Portugal d’immigrants provenant des Palops et pointe leur massive relégation à des travaux peu qualifiés dans l’économie informelle.

3S’il n’offre pas de vision claire et raisonnée de l’évolution du Portugal et de ses anciennes possessions trente ans après la décolonisation, ce livre balaie un large éventail de thèmes, de contextes nationaux et continentaux et varie les focales et les perspectives.

4Novembre 2005

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Pour citer cet article

Référence papier

Victor Pereira, « Stewart Lloyd-Jones & António Costa Pinto (eds), The Last Empire. Thirty Years of Portuguese Decolonization »Lusotopie, XIII(1) | 2006, 204-205.

Référence électronique

Victor Pereira, « Stewart Lloyd-Jones & António Costa Pinto (eds), The Last Empire. Thirty Years of Portuguese Decolonization »Lusotopie [En ligne], XIII(1) | 2006, mis en ligne le 10 avril 2016, consulté le 06 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/lusotopie/1532 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.1163/17683084-01301019

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Auteur

Victor Pereira

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