Navigation – Plan du site

AccueilNumérosXVI(2)MiscellanéesLe scrutin municipal d’octobre 20...

Miscellanées

Le scrutin municipal d’octobre 2008 au Brésil

Pour une analyse des résultats électoraux à l’aune des variations de l’offre politique
O escrutíno municipal de outubro de 2008 no Brasil. Para uma análise dos resultados eleitorais pelas variações da oferta política
The October 2008 Municipal Elections in Brazil. Analysis of the Election Results in the Light of Variations in the Political Offering
Marie-Hélène Sa Vilas Boas
p. 11-25

Résumés

Les résultats des élections municipales sont généralement appréhendés, par les chercheurs brésiliens, à partir du score de chacun des partis politiques, sans toutefois qu’une telle démarche ne soit explicitée. L’objectif de cet article est d’interroger la pertinence d’un traitement, par parti politique, des résultats électoraux locaux au Brésil. À partir de l’étude des scrutins municipaux d’octobre 2008, il s’agit de montrer qu’une analyse « partisane » des résultats renseigne moins sur la progression des partis politiques auprès de l’électorat qu’elle ne révèle le caractère mouvant de l’offre électorale locale au Brésil.

Haut de page

Texte intégral

  • 1  Voir ci-après le cadre des sigles des partis politiques brésiliens. Le « PMDB cresce e vira a noiv (...)
  • 2  PMDB (cf. infra) est un parti généralement classé au centre de l’échiquier politique brésilien. Il (...)
  • 3  Les résultats des élections municipales sont présentés en annexe 1.

1« Le PMDB sera la fiancée la plus prisée par le gouvernement et l’opposition », titrait le journal O Estado de São Paulo au lendemain du scrutin municipal d’octobre 20081. En remportant le plus grand nombre de municipalités (21,7 %), de votes nominaux des maires (18,7 %) ainsi que deux nouvelles capitales, Rio de Janeiro et Porto Alegre, le très hétérogène PMDB2 a été unanimement présenté comme le « vainqueur » des scrutins de 2008 par la presse brésilienne. Un tel « verdict électoral », érigeant un parti politique, le PMDB, en acteur victorieux des convocations municipales s’est imposé au lendemain du scrutin et a constitué le point de départ des interprétations multiples et, parfois, contradictoires, énoncées par les médias et les acteurs politiques3.

  • 4  C.R. Jacob, D. Hees, P. Waniez & V. Brustlein, « As Eleições municipais e sua influência nas dispu (...)
  • 5  D.V. Fleischer, « As Eleições Municipais no Brasil : Uma análise comparativa (1982-2000)», Opinião (...)
  • 6  L. Avelar & M.I.M. Telles Walter, « Lentas mudanças: o voto e a política tradicional », Opinião Pú (...)
  • 7  M. OfferlÉ, « Mobilisation électorale et invention du citoyen. L’exemple du milieu urbain à la fin (...)
  • 8  G. Mosca, Elementi di scienza politica, Turin, Fratelli Bocca, 1953, I : 206.

2Le traitement, par partis politiques, des résultats municipaux, est également au cœur des études scientifiques réalisées sur les élections municipales. Ainsi des travaux de géographie électorale4, des comparaisons entre scrutins5 ainsi que des analyses écologiques du vote6, élaborés ces dernières années par des chercheurs des deux côtés de l’Atlantique. Ces analyses appréhendent généralement les évolutions électorales «  par le bas », c’est-à-dire à partir du sens que l’électeur confère à son vote, que ce dernier soit associé aux clivages partisans (les électeurs ont voté pour tel parti), idéologiques (un vote de droite/gauche, progressiste/conservateur) ou que les déterminants du vote soient considérés à partir d’enjeux locaux ou nationaux (un vote sanction/d’adhésion). Or, ce traitement des scrutins locaux, inscrit dans une philosophie politique de la représentation érigeant l’élection en moment privilégié d’expression des préférences des gouvernés, n’est que peu pertinent, en particulier au Brésil où le système partisan est fragmenté, peu institutionnalisé et mal connu de la majorité de l’électorat. Cette interprétation des résultats tend, en outre, à sous-estimer le fait que l’acte électoral constitue un échange politique dont les contours sont en partie maîtrisés par les entrepreneurs politiques7. Comme le rappelle Gaetano Mosca, « lorsque nous disons que les électeurs élisent leur député, nous nous exprimons sans aucune précision. La vérité est que le député se fait élire par ses électeurs »8. Aussi, souhaitons-nous faire l’hypothèse, dans cet article, qu’une analyse partisane des résultats municipaux renseigne moins sur le sens que l’électorat confère au scrutin qu’elle ne révèle le caractère mouvant de l’offre électorale locale au Brésil. Plus précisément, l’on se demandera dans quelle mesure les variations électorales dépendent des usages que les entrepreneurs politiques locaux font du système de partis brésilien.

  • 9 M. OfferlÉ, op. cit. : 161.

3Les élections municipales d’octobre 2008 constituent, à cet égard, un cas particulièrement intéressant : ce que les observateurs ont nommé « victoire du PMDB » repose, en partie, sur l’élection d’entrepreneurs politiques locaux ayant rejoint cette formation à la veille du scrutin de 2008. En partie seulement car il ne s’agit pas, ainsi que le souligne Michel Offerlé, d’« abandonner l’idée naïve du citoyen générant le représenté pour la remplacer par l’idée cynique de l’entrepreneur manipulant le processus de représentation9 ». L’ambition de cet article n’est, toutefois, pas de déterminer l’ensemble des facteurs explicatifs des variations électorales mais davantage de mettre en lumière un aspect peu abordé par l’analyse électorale brésilienne, c’est-à-dire la manière dont les variations de l’offre politique influent sur les résultats des scrutins municipaux.

4Afin d’explorer notre hypothèse, nous nous appuierons sur les données publiées par le Tribunal supérieur électoral (TSE) depuis 2000, veille de l’arrivée au pouvoir de Luiz Inácio Lula da Silva à la Présidence de la République. Après avoir interrogé, dans un premier temps la pertinence d’une analyse « partisane » des scrutins municipaux au Brésil, nous montrerons que les résultats de 2008, et plus particulièrement la progression du PMDB, dépendent en partie du caractère mouvant de l’offre électorale locale.

Sigles des partis politiques brésiliens

PAN, Partido dos Aposentados da Nação, Parti des retraités de la nation
PC do B, Partido Comunista do Brasil, Parti communiste du Brésil
PCB, Partido Comunista Brasileiro, Parti communiste brésilien
PCO, Partido da Causa Operária, Parti de la cause ouvrière
PDT, Partido Democrático Trabalhista, Parti démocrate-travailliste
PFL, Partido da Frente Liberal, Parti du front libéral
PHS, Partido Humanista da Solidariedade, Parti humaniste de la solidarité
PL, Partido Liberal, Parti libéral
PMDB, Partido do Movimento Democrático Brasileiro, Parti du mouvement démocratique brésilien
PMN, Partido da Mobilização Nacional, Parti de la mobilisation nationale
PP, Partido Progressista, Parti progressiste
PPS, Partido Popular Socialista, Parti populaire socialiste
PRB, Partido Republicano Brasileiro, Parti républicain brésilien
PRP, Partido Republicano Progressista, Parti républicain progressiste
Prona, Partido de Reedificação da Ordem Nacional, Parti de la réédification de l’ordre national
PRTB, Partido Renovador Trabalhista Brasileiro, Parti rénovateur travailliste brésilien
PSB, Partido Socialista Brasileiro, Parto socialiste brésilien
PSC, Partido Social Cristão, Parti social-chrétien
PSDB, Partido da Social Democracia Brasileira, Parti de la social-démocratie brésilienne
PSDC, Partido Social Democrata Cristão, Parti social-démocrate chrétien
PSL, Partido Social Liberal, Parti social-libéral
Psol, Partido Socialismo e Liberdade, Parti Socialisme et liberté
PSTU, Partido Socialista dos Trabalhadores Unificado, Parti socialiste unifié des travailleurs
PT, Partido dos Trabalhadores, Parti des travailleurs
PTB, Partido Trabalhista Brasileiro, Parti travailliste brésilien
PTC, Partido Trabalhista Cristão, Parti travailliste chrétien
PT do B, Partido Trabalhista do Brasil, Parti travailliste du Brésil
PTN, Partido Trabalhista Nacional, Parti travailliste national
PV, Partido Verde, Parti vert

Quelle pertinence pour un traitement « partisan » des résultats ?

5Les résultats électoraux sont appréhendés, par la presse et certains analystes, à partir des scores réalisés par chacun des partis politiques. Ce traitement des résultats ne va toutefois pas de soi dans le contexte brésilien. En effet, bien que la loi électorale impose, à tout candidat à l’élection, de se présenter sous une étiquette partisane, le système de parti est faiblement institutionnalisé et ne structure que peu les choix électoraux. Aussi, un traitement des résultats par organisation partisane ne rend que peu compte de la progression des formations politiques au sein de l’électorat, ce que le scrutin de 2008, et plus particulièrement la progression des résultats du PMDB, permettent d’illustrer.

La faible institutionnalisation du système de partis brésilien

6Le traitement des résultats par partis présente plusieurs limites en raison du type de scrutin étudié ainsi que des caractéristiques du système politique brésilien.

  • 10  P. Lehingue, « Mais qui a gagné ? Les mécanismes de production des verdicts électoraux », in J. La (...)

7Plusieurs auteurs soulignent en effet que, dans le cas français, si l’on additionne le nombre de voix et de municipalités remportées par les organisations partisanes, le traitement des données électorales par formations tend à rendre homogène une offre politique dont les déclinaisons locales peuvent être très diversifiées10. De même, cette approche unifie le sens de votes souvent motivés par des déterminants variables.

8Les limites d’une approche « partisane » sont d’autant plus importantes, dans le cas brésilien, que les partis politiques constituent des acteurs peu structurants de la vie politique brésilienne, faiblesse en partie attribuée au mode de scrutin. Au Brésil, l’exécutif municipal est élu au scrutin uninominal à un tour pour les villes de moins de 200 000 habitants et à deux tours pour les villes de plus de 200 000 habitants. Les électeurs sont invités tous les quatre ans à choisir entre les divers « tickets » présentés par les partis ou les coalitions partisanes afin d’élire le maire (prefeito) et le vice-maire (vice-prefeito). Le législatif est, quant à lui, élu au scrutin proportionnel de liste ouverte, les électeurs ayant la possibilité de choisir leur candidat parmi les listes électorales ou de donner leur voix à un parti (voto de legenda).

  • 11  Cf. Le chapitre 7 de l’ouvrage de D. VidalLa politique au quartier, Paris, Éditions de la MSH, 1 (...)
  • 12  D. Samuels, « Determinantes do Voto Partidário em Sistemas Eleitorais Centrados no Candidato: Evid (...)
  • 13  Par exemple, lors des élections présidentielles de 1994, la candidature de Lula recueillit 24,04 % (...)

9Le système de liste ouverte alimente une forte concurrence entre candidats de listes concurrentes mais également au sein d’une même liste11. Les stratégies de campagnes des candidats sont généralement centrées sur l’individu et moins sur l’organisation partisane, les votos de legenda représentant un faible pourcentage des voix12. La personnalisation des campagnes n’est, toutefois, pas un phénomène homogène et varie selon les formations. Ainsi, David Samuels montre que durant les années 1990, les votes de legendas constituaient une part non négligeable des résultats du PT et de la petite formation de droite le Prona13.

10La répartition proportionnelle des sièges, pour l’élection du législatif, ne dépend pas de l’obtention d’un seuil minimal de voix, par partis, favorisant ainsi une fragmentation du système partisan. On comptait, en 2008, 37 partis politiques ayant participé à l’élection, sur l’ensemble du territoire brésilien. La combinaison entre proportionnalité du scrutin et système partisan fragmenté alimente, enfin, la conclusion d’alliances, entre formations partisanes, durant la campagne (les coligações eletorais) pour la définition des « tickets » et des listes électorales, alliances bien souvent redéfinies au lendemain de l’élection, lorsque sont déterminés les gouvernements de coalition.

  • 14  Selon Maria Kinzo, « les électeurs ont des difficultés à identifier les partis comme des acteurs p (...)
  • 15  Selon un sondage Datafolha du 7 octobre 2002, cité par M. d’Alva Gil Kinzoop. cit ; L.F. Veiga, (...)

11La complexité du système électoral explique, selon Maria Kinzo, que le système partisan ne structure que peu le choix des électeurs et que ces derniers ne déclarent que rarement s’identifier à une organisation partisane14 avec, de nouveau, des variations selon les formations. Si le PT et le PMDB suscitaient, sur la période 1989-2002, l’« identification » de 10 à 16 % des personnes interrogées par l’institut Datafolha, d’autres partis d’envergure nationale, tels que le PSDB ou le PFL ne suscitaient que 1 à 5 % d’identification pour le premier et 2 à 6 % pour le second15.

12Le constat de « victoire d’un parti politique » s’avère ainsi peu pertinent au regard de ces caractéristiques, s’il est interprété comme une progression du parti au sein de l’électorat. Le scrutin de 2008 l’illustre puisque la progression proclamée du PMDB correspond principalement à une agrégation de victoires individualisées et localisées dont on peut questionner le caractère « partisan ».

La « victoire du PMDB » : l’agrégation d’élections individualisées et localisées

13Au lendemain de l’élection, les médias et les acteurs politiques se sont livrés au traditionnel jeu de désignation des vainqueurs et des vaincus. Alors que le PMDB a été unanimement proclamé victorieux, le PT, le PSDB et le DEM (anciennement PFL) ont été parfois présenté en recul ou en progression selon les lignes éditoriales et des données mobilisées à l’appui de l’argumentation. Le constat de victoire du PMDB a ainsi consolidé une interprétation du scrutin centrée sur les acteurs partisans. Or, l’on peut se demander dans quelle mesure cette lecture rend compte des dynamiques plurielles de l’élection municipale.

  • 16  P. Lehingue, op cit.

14En effet, ce « verdict électoral », qu’il s’agit, selon Patrick Lehingue, d’interpréter comme partie intégrante de la campagne16, a été construit à partir de l’agrégation de trois types de données : le nombre de mairies conquises par chacun des partis, les capitales gouvernées ainsi que le nombre de voix remportées par les candidats aux mandats exécutifs et législatifs. Or, chacune de ces entrées n’a pas la même portée analytique ; elles ne peuvent être simplement additionnées pour désigner les vainqueurs et les vaincus.

  • 17  J. Nicolau, « Como avaliar quem saiu vencedor nas eleições municipais ? », Veja (Brésil), 16 octob (...)

15Selon Jairo Nicolau, si l’on souhaite évaluer la progression des partis politiques au sein de l’électorat, l’indicateur le plus représentatif, bien que très imparfait, est le nombre de voix accordées aux conseillers municipaux, puisque celui-ci comprend les votos de legendas17. Or, cet indicateur atteste d’une grande stabilité des résultats par comparaison au scrutin de 2004, puisqu’à l’exception du DEM dont les scores sont en baisse de 1,5 point, les résultats du PT, du PMDB et du PSDB restent relativement constants.

Tabl. I. — Votes nominaux et «  partisans » pour les conseillers municipaux

Partis

2000

2004

2008

Nb de voix

% des voix

Nb de voix

% des voix

Nb de voix

% des voix

PDT

5 864 359

6,7

6 124 376

6,3

6732459

6,5

PFL/DEM

10 392 045

12,0

9 203 801

9,4

7 998 671

7,7

PL

4 418 015

5,1

6 121 036

6,2

5 444 058

5,2

PP

7 334 209

7,5

7 930 516

9,1

7 251 598

7,0

PMDB

11 588 047

13,4

11 061 855

11,3

11 968 135

11,6

PSDB

9 867 430

11,4

10 947 044

11,2

10 701 758

10,4

PSB

4 478 449

4,6

3 636 150

4,2

5 994 659

5,8

PT

8 132685

9,3

10 431 898

10,7

10 517 194

10,2

PTB

6 893 295

7,9

6 844 873

7,0

6 319 936

6,1

Par parti, en pourcentage et valeur absolue (1er tour, 2000-2008)

Sources : Site du Tribunal supérieur électoral, <www.tse.gov.br>.

Les principales évolutions électorales, par comparaison avec le scrutin de 2004, concernent le nombre de voix remportées par les candidats à l’exécutif ainsi que le nombre de capitales « gagnées » par les candidats de chacun des partis. En effet, le PMDB a recueilli, en 2008, 18,4 % des votes nominaux des maires. Il progresse ainsi de plus de 3,5 point par rapport à 2004 et ravit la « première place » attribuée au PT, au lendemain de l’élection de 2004. Ce dernier a reçu, en effet, en 2008, 16,4 % des voix contre 17,1 en 2004.

Tabl. II. — Votes nominaux des maires

Partis

2000

2004

2008

Nb de voix

% des voix

Nb de voix

% des voix

Nb de voix

% des voix

PDT

612 065

6,6

6 103 294

6,4

6 095 495

6,1

PFL /DEM

12 958 862

15,3

11 247 438

11,8

9 317 989

9,0

PL/ PR

5 612 065

6,6

5 022 323

5,2

4 274 967

4,3

PP

6 812 860

8,0

6 103 294

6,4

6 144 206

6,1

PMDB

14 249 339

15,7

13 258 521

14,7

18 479 511

18,4

PSDB

13 507 709

16,0

15 735 933

16,5

14 445 415

14,4

PSB

3 506 432

4,2

4 475 295

4,7

5 685 266

5,7

PT

11 938 803

14,1

16 326 047

17,1

16 529 237

16,4

PTB

5 803 558

6,8

5 255 238

5,5

5 066 999

5,0

Par parti, au premier tour en valeur absolue et en pourcentage (2000-2008)

Sources : ibid.

  • 18  Relatif au PMDB.
  • 19  En plus de Rio de Janeiro et Porto Alegre, les quatre maires sortants du PMDB ont été réélus : il (...)
  • 20  Le PT a assisté à la reconduction de ses cinq maires sortants, à Vitória (ES) Rio Branco (AC), For (...)

L’évolution des votes nominaux des maires pmedistes18 repose, en grande partie, sur l’élection de candidats investis par cette même formation dans deux nouvelles capitales, Rio de Janeiro et Porto Alegre. Six capitales sont dorénavant gouvernées par des maires pmdébistes19, à l’égal du PT20. Or, il convient de s’arrêter quelque peu sur la portée de ces résultats. La conquête de Porto Alegre a été assurée par la reconduction du maire sortant José Fogaça, élu sous l’étiquette du PPS en 2004 et investi par le PMDB à la veille de l’élection de 2008. À Rio de Janeiro, le PMDB s’impose avec la victoire du très changeant Eduardo Paes, lequel avait auparavant été élu sous le sigle du PV, PFL, PTB, PSDB et, en 2008, du PMDB. Aussi, ce que la presse a nommé « victoire du PMDB » nous semble moins correspondre à la victoire d’un parti qu’à l’agrégation de victoires de personnalités locales ayant rejoint le PMDB pour le scrutin de 2008, alors que ce dernier constituait une ressource électorale particulièrement attractive pour les candidats locaux.

Une offre électorale locale instable

  • 21  Sur la « mobilité partisane », cf. A.M. Santos, « Sedimentação de lealdades partidárias no Brasil  (...)

16Le système partisan brésilien est complexe et instable : composé de trente-sept partis, dont une dizaine de petites formations sont renommées au gré des élections, il est également caractérisé par des vagues de « migration partisane », c’est-à-dire de changement de partis des élus, en particulier à la veille et au lendemain des consultations électorales21. Les sigles partisans font ainsi l’objet d’usages variés par les entrepreneurs politiques selon la ressource électorale qu’il représente. En 2008, le sigle pmdébiste semble avoir été particulièrement attractif et rétributeur pour les candidats à l’élection municipale.

Les usages variés des étiquettes partisanes par les entrepreneurs politiques locaux

  • 22  S. Diniz, « As migrações partidárias e o calendário eleitoral », Revista Sociologia e Política (Cu (...)
  • 23  L. Avelar & M.I.M. Telles Walter, op. cit.
  • 24  Une vague de changement de partis d’élus fut, en effet, observable au lendemain de la démocratisat (...)
  • 25  A.M. Santos, op  cit.
  • 26  S. Diniz, op. cit.

17Dans leur très grande majorité, les partis politiques brésiliens ne sont pas implantés sur l’ensemble du vaste territoire brésilien. Alors que certains ont une existence principalement régionale, tel que le PSB ou le PDT, d’autres partis d’envergure nationale pourtant, investissent des candidats dans certaines parties du territoire, tout en étant absent de la compétition électorale dans de nombreuses municipalités. Le nombre de candidatures, en particulier au poste de maires, présenté par chacun des partis dépend de la trajectoire propre à chacune des formations, de leur structuration interne mais également de la place qu’occupent ces formations dans les gouvernements estaduais et national. Certains partis sont, en effet, plus ou moins investis par les candidats, à la veille et au lendemain des élections, en fonction de la ressource électorale qu’ils représentent. Selon Simone Diniz, le phénomène de « migrations partisanes » est motivé par le « gain potentiel obtenu » que le changement d’organisation confère au candidat22. On observe, par exemple, au lendemain de l’élection de Lula, une migration d’élus vers le PT, laquelle explique en partie, selon Lucia Avelar et Maria Walter, la progression de cette formation dans certaines villes moyennes, lors des élections municipales de 200423. L’alternance, à l’échelle nationale et estadual, s’accompagne selon ces deux auteurs, d’une redéfinition de la composition locale des partis politiques24 ainsi que de la ressource électorale que représente chacune des étiquettes partisanes. Les entrepreneurs politiques locaux font, ainsi, des usages variés des étiquettes partisanes, en particulier des formations caractérisées par une structuration lâche et un recrutement exogène25 parmi lesquels on compte le PMDB26.

18Aussi est-il intéressant de considérer l’évolution du nombre de candidats présentés par les principaux partis au poste de maire, puisque celle-ci nous renseigne sur la capacité des formations à investir des candidats sur le territoire, laquelle ne dépend pas simplement de facteurs endogènes aux partis, comme nous venons de l’évoquer mais également de la place des partis dans les gouvernements des différents échelons de la fédération.

Tabl. III. — Pourcentage de candidats au poste de maire et de maires élus

Partis

2000

2004

2008

Candidats
(1)

Élus (2)

(2)/(1)

Candidats
(1)

Élus (2)

(2)/(1)

Candidats
(1)

Élus (2)

(2)/(1)

PDT

17,1

5,2

31,9

15,3

5,4

35,5

17,66

6,3

37,4

PFL/DEM

43,2

18,5

44,7

31,5

14,2

45,0

22,2

9,9

41,1

PL/PR

11,4

4,2

38,9

18,6

6,6

36,8

16,4

6,9

38,8

PP

26,7

11,1

43,9

23,6

10,1

43,3

18,5

9,9

47,9

PMDB

54,0

22,6

44,3

44,5

19,0

42,4

48,7

21,7

50,5

PSDB

39,5

17,8

47,7

34,4

15,6

45,1

32,1

14,0

44,1

PSB

8,6

2,4

27,7

11,1

3,0

28,5

15,8

5,6

27,5

PT

24,9

3,3

14,2

35,1

7,4

21,2

29,4

9,9

20,5

Par parti politique (2000-2008)

Source : Ibid.

En 2004, les partis du Président et du Vice-président de la République, le PT et le PL (aujourd’hui PR,) connaissaient une hausse sensible du nombre de leurs candidatures sur l’ensemble du territoire, puisque le premier augmentait de 11 points le nombre de ses compétiteurs (35,1 % de candidats en 2008 contre 24,9 % en 2000) et le second de 7 points (18,6 % en 2008 contre 11,4 en 2000). Le PMDB, à l’inverse, n’investissait que 44,5 % de candidats soit une baisse de plus de 10 points par rapport à 2000.

  • 27  Le taux de reconduction des maires sortants s’élève à 75 % dans l’État du Ceará, 74,3 % dans la Pa (...)

19En 2008, le PMDB et certains petits partis d’implantation régionale, tels que le PSB et le PDT, investissent davantage de compétiteurs. Le PMDB passe, en effet, de 44,5 % de candidats au poste de maire en 2004 à 48,7 % en 2008. Ses candidats sont, en outre, davantage élus puisque 50,5 % accèdent au poste de maire. Ce chiffre permet de renforcer l’hypothèse selon laquelle la progression du PMDB repose sur l’entrée d’élus locaux, à la veille du scrutin. En effet, les élections de 2008 sont caractérisées par un fort taux de reconduction des exécutifs municipaux puisque 67 % des maires sortants ont été reconduits. Ces taux atteignent parfois 70 % dans les États du Nord et du Nordeste27. Or, c’est principalement dans ces deux régions que l’on observe les principales variations de candidatures du PMDB en 2008.

Tabl. IV. — Pourcentage de candidats au poste de maire

Partis

Nord

Nordeste

Centre-ouest

Sudeste

Sud

2000

2004

2008

2000

2004

2008

2008

2004

2008

2000

2004

2008

2000

2004

2008

PDT

X

13,3

14,2

11,1

13,8

17,9

29,6

10,9

10,7

16,4

14,1

15,3

26,7

24,1

24,2

PFL/DEM

25,3

38,9

23,3

52,3

44,8

20,0

36,3

24,7

22,5

36,8

22,6

26,7

29,7

19,2

18,2

PL /PR

16,4

29,4

28,5

13,0

18,9

17,1

8,6

29,4

34,8

14,8

29,4

15,6

1,43

6,3

4,3

PP

29,9

13,5

13,3

18,0

16,6

15,2

21,7

13,5

31,8

17,2

15,5

15,2

47,3

42,1

39,3

PMDB

53,4

40,9

66,1

42,5

34,6

41,9

55,6

41,2

47,7

56,8

42,1

38,0

59,0

65,7

62,6

PSDB

41,8

44,7

24,5

37,3

28,8

25,4

53,6

42,5

36,9

45,8

46,4

47,3

21,3

19,2

21,0

PSB

X

12,9

13,3

7,9

16,7

28,2

3,6

5,1

7,74

9,7

12,9

12,4

5,47

4,9

6,06

PT

25,8

39,3

43,8

14,6

25,4

26,15

16,6

33,7

23,8

22,6

39,8

30,1

37,17

40,4

29,4

Par parti et par région (2000-2008)

Source : Ibid.

La progression régionale des candidatures des principaux partis est, en outre, corrélée aux résultats électoraux. Le PMDB bénéficie d’une sensible progression du nombre de ses maires élus dans le Nord alors qu’il était surtout influent, en 2000, dans le Sud, le Sudeste et le Centre-Ouest. Les résultats du PT augmentent également dans ces mêmes régions depuis le début des années 2000, alors que ce parti était auparavant principalement implanté dans le sud du pays. Enfin, les résultats du DEM régressent sensiblement, en particulier dans le Nordeste, son principal bastion électoral.

Tabl. V. — Pourcentage de maires élus par parti et par région (2000-2008)

Année

Nord

Nordeste

Sudeste

Sud

Centre Ouest

PMDB

2000

18,2

19,9

22,5

28,1

23,6

2004

13,8

14,9

16,8

31,4

14,8

2008

26,7

18,6

14,5

32,5

22,7

PFL-DEM

2000

21,6

24,9

13,3

14,9

18,5

2004

9,4

23,1

21,1

7,2

7,7

2008

8,6

8,3

11,0

6,5

8,8

PSDB

2000

19,6

16,1

20,7

10,9

29,9

2004

19,6

12,9

20,9

7,7

21,7

2008

10,2

10,7

23,2

7,8

14,8

PT

2000

4,7

1,2

4,9

3,0

0,6

2004

12,9

3,5

8,9

7,9

7,5

2008

14,4

7,5

11,0

10,6

8,6

Source : Ibid.

Ainsi, l’étiquette pmdébiste semble avoir constitué une ressource particulièrement attractive pour les entrepreneurs locaux, dont il convient à présent d’analyser les causes.

Le sigle Pmdebiste : une ressource électorale en 2008

  • 28  Relatif aux États fédérés. Nous conservons le terme brésilien estadual (estaduais au pluriel) pour (...)
  • 29  M.H. Tavares de Almeida, « Recentralizando a federaçã ? », Revista de Sociologia e Política, 24 20 (...)
  • 30  G.A. Dillon Soares & S.L. Terron, « Dois Lulas : a geografia eleitoral da reeleição (explorando co (...)
  • 31  M. Mendes & C.A. Amorim Rocha, O que reelege um prefeito ? Brasilia, Senado Federal, Rapport d’exp (...)
  • 32  D. Fleischer, « Elecciones Municipales Brasil, 3 de outubre de 1996 », Boletín Electoral Latinoame (...)
  • 33  C.E. Guzmán Mendoza & E. Sena de Oliveira, « Brasil », in M. Alcántara & F. Freindenberg (eds), Pa (...)
  • 34  A. Marenco & M. Serna, « Por que carreiras políticas na esquerda e na direita não são iguais ? Rec (...)
  • 35  A. Marenco & M. Serna, op. cit. : 110.

20L’évolution des candidatures et des résultats du PMDB, en particulier dans le nord du pays, est un processus difficile à expliquer à partir des seuls résultats électoraux. On peut toutefois faire l’hypothèse que la position centrale qu’occupe ce parti dans le gouvernement de coalition nationale et à l’échelle estadual28, puisqu’il gouverne six États de la fédération, confère à ce parti un rôle pivot dans les jeux politiques et administratifs entre les divers échelons de la fédération, à l’origine d’un « gain potentiel important », pour reprendre les termes de Simone Diniz, pour ses élus. Le processus de « recentralisation de la fédération » suscité par l’introduction de politiques sociales29, parmi lesquelles le programme Bolsa Familia, a accru l’influence du gouvernement national sur l’action publique municipale. Ce même programme, dont la popularité explique en partie la réélection de Lula30, constitue également une ressource électorale pour les élus municipaux puisque l’application de cette politique est du ressort des municipalités, permettant ainsi aux maires d’en revendiquer les fruits. Or, la proximité partisane ou politique entre élus nationaux et locaux facilite les mécanismes de transferts financiers entre divers niveaux de gouvernements, en particulier dans les États les plus dépendants de la fédération, c’est-à-dire dans le nord du pays31. Aussi peut-on supposer que la multi-positionnalité du PMDB, en facilitant l’accès aux ressources estaduais et fédérales, a attiré des acteurs politiques se présentant habituellement sous la bannière d’autres partis, notamment conservateurs. Le déclin des compétiteurs présentés par l’ancien PFL (aujourd’hui DEM), peut ainsi avoir alimenté le rang des candidats du très hétérogène PMDB. Bien entendu, les processus de migrations partisanes reposent également sur une proximité idéologique ou organisationnelle entre formations partisanes, du moins pour les principaux partis. La forte hétérogénéité programmatique du PMDB et la diversité du profil de ses cadres partisans alimentent l’hypothèse selon laquelle ce parti a été le principal bénéficiaire de la mobilité des élus locaux. Cette formation «  arc-en-ciel », selon l’expression de David Fleischer32, regroupe, en effet, des élus s’identifiant tant à la gauche qu’à la droite du champ politique brésilien33, à l’origine d’une malléabilité programmatique facilitant des stratégies d’alliances locales très variables. Le PMDB intègre, en effet, des coalitions à géométrie variable, composées de formations de l’ensemble de l’échiquier politique. La composition sociale de ce parti, généralement classé au centre du paysage politique, est, enfin, relativement semblable à celle de partis de « droite », tel que l’ancien PFL, puisqu’il est investi par une majorité de professions libérales, de chefs d’entreprises mais également de fonctionnaires34. Cette composition sociale est expliquée, par André Marenco et Miguel Serna, par la forte présence d’hommes politiques conservateurs dans le PMDB35.

21Les cas d’Eduardo Paes et de José Fogaça, que nous avons déjà mentionnés, sont enfin, illustrateurs des processus migratoires dont a, sans doute, bénéficié le PMDB, de la part d’élu de « droite » et de la « gauche » du champ politique.

* * *

  • 36  L. Piquet Carneiro & M.H. Tavares de Almeida, « Defining the local political arena : municipal par (...)
  • 37  Je remercie Denis Barbet ainsi que le comité de lecture de Lusotopie pour leurs conseils lors de l (...)

22L’ambition de cet article était double : il s’agissait, dans un premier temps, de questionner le traitement, par partis, des résultats municipaux dans le cas brésilien. Alors qu’elle est bien souvent au cœur des commentaires médiatiques et scientifiques, cette approche n’est que peu explicitée et repose généralement sur une série de présupposés, en particulier de concordance entre les clivages du système partisan et les déterminants du vote de l’électorat. Or, le scrutin de 2008, et plus précisément le caractère localisé des victoires du PMDB, attestent des limites d’une association entre les résultats des partis politiques et le sens que l’électorat confère au scrutin. Par conséquent, nous avons préféré aborder les résultats à partir de l’offre électorale en nous demandant si les variations des résultats des formations politiques dépendent de la manière dont les organisations partisanes investissent et sont investies par les entrepreneurs politiques locaux. L’analyse du scrutin de 2008 nous a ainsi permis d’explorer l’hypothèse selon laquelle la progression des résultats du PMDB est liée à l’entrée d’élus locaux dans cette même formation, en raison de la ressource électorale que constituait l’étiquette pmdebiste. Cette analyse permet ainsi de confirmer qu’il existe des mécanismes de coordination entre systèmes partisans des divers échelons de la fédération36 : l’attractivité du PMDB reposent, en effet, sur le rôle pivot qu’il occupe dans les gouvernements de coalitions estaduais et national. Toutefois notre hypothèse ne peut être pleinement validée par la seule analyse des résultats municipaux et supposerait la réalisation d’un travail plus ample reposant sur des données plus précises. Une étude des déterminants des variations de l’offre électorale municipale et de son impact sur les scrutins municipaux constituerait, ainsi, un axe de recherche particulièrement fécond pour approfondir la connaissance de la vie politique locale brésilienne37.

Haut de page

Annexe

Juillet 2009

Annexe I. – Nombre de municipalités et de votes nominaux des maires remportés

par parti lors du premier tour d’octobre 2008

Nombre de municipalités remportées

% du total des municipalités

Votes nominaux

% du total des voix

DEM

493

8,89

9 317 989

9,3

PC do B

41

3,4

1 767 500

1,7

PCB

0

0,0

63 785

0,1

PCO

0

0,0

9 970

0,0

PDT

350

6,3

6 095 495

6,1

PHS

13

0,2

324 721

0,3

PMDB

1 199

21,6

18 479 511

18,5

PMN

41

0,7

670 982

0,6

PP

553

9,9

6 144 206

6,2

PPS

130

2,3

2 813 975

2,8

PR

383

6,9

4 274 967

4,3

PRB

54

1,0

1 521 641

1,5

PRP

16

0,2

187 674

0,2

PRTB

11

0,2

197 386

0,2

PSB

312

5,6

5 685 266

5,7

PSC

57

1,0

1 019 341

1,0

PSDB

788

14,2

1 444 5415

14,5

PSDC

8

0,1

241 561

0,2

PSL

15

0,3

198 247

0,2

PSOL

0

0,0

795 275

0,8

PSTU

0

0,0

75 573

0,1

PT

554

10,0

16 529 237

16,6

PT do B

8

0,1

214 605

0,2

PTB

412

7,4

5 0669 99

5,0

PTC

13

0,2

190 511

0,2

PTN

16

0,3

182 669

0,2

PV

76

1,4

2 967 047

2,9

Source : Ibid.

Annexe II. — Maires élus dans les capitales aux premier et second tour de l’élection municipale de 2008

Capitales de région

Élus au premier tour*

Élus au second tour*

Maires sortant réélus*

Nord

Belem (PA)

Dulcimar Costa (PTB)

Oui

Boa vista (RR)

Iradilson Sampaio (PSB)

Oui

Manaus (AM)

Amazinho Mendes (PTB)

Oui

Macapa (AP)

Roberto Goes (PDT)

Non

Palmas ( TO)

Raul Filho (PT)

Oui

Porto Velho

Roberto Sobrinho (PT)

Oui

Rio Branco (AC)

Angelim (PT)

Oui

Nordeste

Aracaju (SE)

Edvaldo Nogueira (PCdoB)

Oui

Fortaleza (CE)

Luizianna Lins (PT)

Oui

Joao Pessoa (PB)

Ricardo Coutinho (PSB)

Oui

Maceio (AL)

Cicero Almeida (PP)

Oui

Natal (RN)

Micarla de Souza ( PV)

Non

Recife (PE)

João da Costa (PT)

Non

São Luis (MA)

João Castelo (PSDB)

Non

Teresina (PI)

Silvio Mendes (PSDB)

Oui

Salvador( BA)

João (PMDB)

Oui

Centre ouest

Campo Grande (MS)

Neslinho Trad (PMDB)

Oui

Cuiaba ( MT)

Wilson Santos (PSDB)

Oui

Goiania (GO)

Iris Rezende ( PMDB)

Oui

Sudeste

Belo Horizonte (MG)

Marcio Lacerda (PSB)

Non

Rio de Janeiro (RJ)

Eduardo Paes (PMDB)

Non

Sao Paulo (SP)

Gilberto Kassab (DEM)

Oui

Vitoria (ES)

João Coser(PT)

Oui

Sud

Curitiba (PR)

Beto Richa (PSDB)

Oui

Florianopolis (SC)

Diario (PMDB)

Oui

Porto Alegre (RS)

José Fogaça (PMDB)

Oui

Note : Sont utilisés ici les noms d’usages des candidats. Au Brésil, les hommes et femmes politiques n’utilisent souvent que leur prénom pour se présenter.

Source : Ibid.

Haut de page

Notes

1  Voir ci-après le cadre des sigles des partis politiques brésiliens. Le « PMDB cresce e vira a noiva mais cobiçada por governo e oposição », Estadão, 27 octobre 2008.

2  PMDB (cf. infra) est un parti généralement classé au centre de l’échiquier politique brésilien. Il regroupe des élus s’identifiant tant à la gauche qu’à la droite du champ politique.

3  Les résultats des élections municipales sont présentés en annexe 1.

4  C.R. Jacob, D. Hees, P. Waniez & V. Brustlein, « As Eleições municipais e sua influência nas disputas eleitorais ». Alceu (Rio de Janeiro), V, 2002 : 135- 181.

5  D.V. Fleischer, « As Eleições Municipais no Brasil : Uma análise comparativa (1982-2000)», Opinião Pública (São Paulo), VIII (1), 2002 : 80-105.

6  L. Avelar & M.I.M. Telles Walter, « Lentas mudanças: o voto e a política tradicional », Opinião Pública (São Paulo), 14, 2008 : 102.

7  M. OfferlÉ, « Mobilisation électorale et invention du citoyen. L’exemple du milieu urbain à la fin du xixe siècle », in D. Gaxie (ed.), Explication du vote. Un bilan des études électorales en France, Paris, Presses de la FNSP, 1989 ; A. Garrigou, Une histoire sociale du suffrage universel. 1848-2000, Paris, le Seuil, 2000 (« Point Histoire »).

8  G. Mosca, Elementi di scienza politica, Turin, Fratelli Bocca, 1953, I : 206.

9 M. OfferlÉ, op. cit. : 161.

10  P. Lehingue, « Mais qui a gagné ? Les mécanismes de production des verdicts électoraux », in J. Lagroye, P. Lehingue, & F. Sawicki (eds), Mobilisations électorales. Le cas des élections municipales de 2001, Paris, PUF, 2005 : 323-358.

11  Cf. Le chapitre 7 de l’ouvrage de D. VidalLa politique au quartier, Paris, Éditions de la MSH, 1998 : 173-212.

12  D. Samuels, « Determinantes do Voto Partidário em Sistemas Eleitorais Centrados no Candidato: Evidências sobre o Brasil », Dados (Rio de Janeiro), XL (3), 1997 : 340-365.

13  Par exemple, lors des élections présidentielles de 1994, la candidature de Lula recueillit 24,04 % des voix dont 33 % de votos de legendas. La petite formation de droite, le Prona, reçu cette même année, pour son candidat Eneas, 7,38 % de voix dont 81,7 % de votes partisans, D. Samuels, op. cit.

14  Selon Maria Kinzo, « les électeurs ont des difficultés à identifier les partis comme des acteurs politiques distincts c’est-à-dire comme des acteurs qui structurent le choix électoral et créent une identification. M. d’Alva Gil Kinzo, « Os partidos no eleitorado : percepções públicas e laços partidários no Brasil », Revista brasileira de Cencias Sociais (São Paulo), 2005, XX (57) : 65.

15  Selon un sondage Datafolha du 7 octobre 2002, cité par M. d’Alva Gil Kinzoop. cit ; L.F. Veiga, « Os partidos brasileiros na perspectiva dos eleitores: mudanças e continuidades na identificação partidária e na avaliação das principais legendas após 2002 », Opinião Publica, XIII (2), 2007 : 69.

16  P. Lehingue, op cit.

17  J. Nicolau, « Como avaliar quem saiu vencedor nas eleições municipais ? », Veja (Brésil), 16 octobre 2008. Article consultable à l’adresse suivante : <http://veja.abril.com.br/politica/blogs/eleicoes-2008/120042_comentarios.shtml>.

18  Relatif au PMDB.

19  En plus de Rio de Janeiro et Porto Alegre, les quatre maires sortants du PMDB ont été réélus : il s’agit de Nelsinho Trad à Campo Grande (MS) et Iris Rezende à Goiania (GO), José Fogaça à Porto Alegre (RS), João Pinheiro à Salvador (BA), Diario Berger à Florianopolis (SC).

20  Le PT a assisté à la reconduction de ses cinq maires sortants, à Vitória (ES) Rio Branco (AC), Fortaleza (CE) Raul Palmas (TO) et Porto Velho (RO.). Recife reste également aux mains de ce parti avec l’élection de João Paulo. Il occupe également la vice-présidence des gouvernements municipaux de Belo Horizonte et Aracaju. Cf. annexe 2.

21  Sur la « mobilité partisane », cf. A.M. Santos, « Sedimentação de lealdades partidárias no Brasil : tendências e descompassos », Revista brasileira de Cienciais Sociais (São Paulo), 2001, XVI (45) : 69-83.

22  S. Diniz, « As migrações partidárias e o calendário eleitoral », Revista Sociologia e Política (Curitiba), 15, novembre 2000 : 31-48.

23  L. Avelar & M.I.M. Telles Walter, op. cit.

24  Une vague de changement de partis d’élus fut, en effet, observable au lendemain de la démocratisation du régime, lorsque le PMDB accueillît des membres de l’UDN et du PDS.

25  A.M. Santos, op  cit.

26  S. Diniz, op. cit.

27  Le taux de reconduction des maires sortants s’élève à 75 % dans l’État du Ceará, 74,3 % dans la Paraíba et 73,5 % dans l’Acre, Cf. « Taxa de reeleição em 2008 é a mais elevada da historia », Folha de São Paulo, 10  octobre 2008.

28  Relatif aux États fédérés. Nous conservons le terme brésilien estadual (estaduais au pluriel) pour éviter des confusions avec l’échelon national.

29  M.H. Tavares de Almeida, « Recentralizando a federaçã ? », Revista de Sociologia e Política, 24 2005 : 29-40.

30  G.A. Dillon Soares & S.L. Terron, « Dois Lulas : a geografia eleitoral da reeleição (explorando conceitos, métodos e técnicas de análise geoespacial) », Opinião Publica, XIV (2), 2008 : 269-301.

31  M. Mendes & C.A. Amorim Rocha, O que reelege um prefeito ? Brasilia, Senado Federal, Rapport d’expertise, avril 2004.

32  D. Fleischer, « Elecciones Municipales Brasil, 3 de outubre de 1996 », Boletín Electoral Latinoamericano, XVI, San José de Costa Rica, IIDH-CAPEL,1997 : 11-36.

33  C.E. Guzmán Mendoza & E. Sena de Oliveira, « Brasil », in M. Alcántara & F. Freindenberg (eds), Partidos Políticos de América Latina, Cono Sur, Salamanca, Universidad de Salamanca, IFE, 2001.

34  A. Marenco & M. Serna, « Por que carreiras políticas na esquerda e na direita não são iguais ? Recrutamento legislativo em Brasil, Chile et Uruguai », Revista brasileira de Ciencias Sociais, XXII (64), juin 2007 : 93-113.

35  A. Marenco & M. Serna, op. cit. : 110.

36  L. Piquet Carneiro & M.H. Tavares de Almeida, « Defining the local political arena : municipal party systems in the brazilian federation », Dados, 2008, LI (2) : 403-432.

37  Je remercie Denis Barbet ainsi que le comité de lecture de Lusotopie pour leurs conseils lors de la rédaction de cet article. Mes remerciements également à Sümbül Kaya pour la relecture de ce manuscrit.

Haut de page

Pour citer cet article

Référence papier

Marie-Hélène Sa Vilas Boas, « Le scrutin municipal d’octobre 2008 au Brésil »Lusotopie, XVI(2) | 2009, 11-25.

Référence électronique

Marie-Hélène Sa Vilas Boas, « Le scrutin municipal d’octobre 2008 au Brésil »Lusotopie [En ligne], XVI(2) | 2009, mis en ligne le 23 septembre 2015, consulté le 12 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/lusotopie/138 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.1163/17683084-01602003

Haut de page

Auteur

Marie-Hélène Sa Vilas Boas

Articles du même auteur

Haut de page

Droits d’auteur

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés), sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

Haut de page
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search