Manuel Pedro Dias, Aquartelamentos de Moçambique. Cabo Delgado 1964-1974
Manuel Pedro Dias, Aquartelamentos de Moçambique. Cabo Delgado 1964-1974, Odivelas (Portugal), éd. de l’auteur, 2006, 138 p., nombreuses photos, préface de Germano de Jesus Barge Rio Tinto, ISBN : 972-99921-0-X.
Texte intégral
1Cet ouvrage fait partie de tous ces livres nostalgiques non point tant de la guerre coloniale, mais du Mozambique colonial. Il n’y a aucune critique envers le Frelimo ni envers les Africains en général (la guerre est finie !), mais le conflit est présenté simplement comme une lutte entre « braves ». Le préfacier présente cependant une vision nettement plus connotée et « légitimante » du conflit : «… a valorosa presença dos militares portugueses em terras macondes, permite evidenciar a nobreza desse Opositor, por excelência não muçulmano, digno herdeiro do contributo missionário católico em terras de Cabo Delgado ». La lutte anticoloniale menée par les « nobles Macondes » – nobles parce que non musulmans ? – est ainsi faite produit de l’action missionnaire catholique (dont le préfacier omet de dire qu’elle fut hollandaise et point portugaise !). Il pousse plus avant le raisonnement, considérant que tous (Portugais et Macondes) luttaient pour leur patrie, mais de patries elles-mêmes « filhas da Mãe-Pátria ». Le planalto maconde, ou même le Mozambique en général, patries filles du Portugal ? La captation d’héritage est plaisante. Elle n’est d’ailleurs pas tout à fait fausse, c’est bien le colonisateur qui a créé l’espace « Mozambique », non pertinent (au moins au départ) pour les peuples africains ! Mais le lien ne vient donc pas du « conteudo criador da presença lusitana », mais à l’inverse de l’opposition à ce « lien créateur » (p. 7) !
2L’ouvrage, après cette envolée lyrique du préfacier lusotropicaliste, passe en revue les casernements et les installations des divers bataillons présents au Cabo Delgado de 1964 à 1974. Il constitue ainsi lui-même une source primaire pour l’histoire technico-militaire. Dommage que l’auteur, qui a travaillé à l’Arquivo Histórico-Militar, n’ait pas utilisé ces sources pour aborder aussi la vie quotidienne des soldats, leur mentalité, leur vision de la guerre et de l’ennemi. Néanmoins, ce « catalogue » des cantonnements portugais au cœur de la terre africaine révoltée n’est pas sans intérêt.
3Mai 2006
Pour citer cet article
Référence papier
Michel Cahen, « Manuel Pedro Dias, Aquartelamentos de Moçambique. Cabo Delgado 1964-1974 », Lusotopie, XIII(2) | 2006, 211-212.
Référence électronique
Michel Cahen, « Manuel Pedro Dias, Aquartelamentos de Moçambique. Cabo Delgado 1964-1974 », Lusotopie [En ligne], XIII(2) | 2006, mis en ligne le 10 avril 2016, consulté le 11 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/lusotopie/1366 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.1163/17683084-01302022
Haut de pageDroits d’auteur
Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés), sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Haut de page