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Les chroniques
Comptes rendus

Donald Burness, Ossobó. Essays on the Literature of São Tomé e Príncipe

Trenton (États-Unis), Asmara (Erythrée), Africa World Press, 2005
Gerhard Seibert
p. 195-200
Référence(s) :

Donald Burness, Ossobó. Essays on the Literature of São Tomé e Príncipe, Trenton (États-Unis), Asmara (Erythrée), Africa World Press 2005, xvi + 160 p., bibl., index., photos, ISBN : 1-592-21372-3.

Notes de la rédaction

[Publié avec l’aimable autorisation de H-Net Book Review, à partir d’une version antérieure un peu différente, publiée originalement en anglais et parue sur H-Luso-Africa (<H-Luso-Africa@h-net.msu.edu >) le 13 juillet 2006. Traduit de l’anglais par Marina Berthet, São Paulo ; révision et adaptation de Michel Cahen.]

Texte intégral

1Selon la 4e de couverture, Donald Burness, un des membres fondateurs de l’African Literature Association, a écrit « le premier livre en anglais consacré exclusivement à la littérature de São Tomé e Príncipe ». Il a identifié trois thèmes considérés comme représentatifs de la littérature africaine de l’archipel : les Angolares marrons, le massacre de février 1953 et l’oiseau mythique appelé Ossobó. Les trois thèmes correspondent, en grande partie, aux genres littéraires suivants : la pièce de théâtre, le roman historique et la poésie, présentés dans les trois chapitres de la première partie du livre. La seconde moitié du livre contient un appendice de vingt-trois poèmes écrits par dix écrivains et présentés en version originale et en traduction anglaise. Introduire la pièce de théâtre et le roman historique est une proposition exceptionnelle, vu que ces deux genres littéraires sont pratiquement inexistants à São Tomé e Príncipe (une colonie portugaise devenue indépendante en 1975, et comptant une population d’environ 150 000 habitants). Ce petit pays appauvri n’a aucun journal quotidien, aucune librairie, à peine un éditeur, et en termes de production littéraire, la poésie domine pratiquement toute la littérature disponible.

  • 1  L. Caetano da Rosa, Die lusographe Literatur der Inseln São Tomé und Príncipe. Versuch einer liter (...)
  • 2  Russel G. Hamilton, Literatura Africana, Literatura Necessária, Lisbonne, Edições 70, 1984, 300 p. (...)
  • 3  Caetano da Rosa, op. cit. : 237.

2Burness prétend être le premier critique à traiter longuement des trois thèmes littéraires précédemment cités. C’est peut-être vrai. Mais en comparaison d’autres livres portant sur la littérature santoméenne, dont certains d’ailleurs sont inclus dans sa bibliographie, son analyse littéraire et sa contextualisation ne sont pas si approfondies. Par exemple, à propos du poète luso-santoméen Francisco Tenreiro (1921-1963), Burness dit que celui-ci « envisage la poésie comme un moyen de véhiculer une conscience qui élève et célèbre le Noir. Aucun Africain de sa génération n’a été autant influencé par les voix d’Harlem [Renaissance] » (p. 77). Caetano da Rosa, pourtant, insiste déjà sur le fait, non négligeable, que Tenreiro a été le premier poète de la négritude en langue portugaise. Ce chercheur explique que « Tenreiro connaissait ce mouvement et était aussi au courant des luttes des Noirs nord-américains. En revanche, dans les postes publics qu’il a occupés, il s’est vu dans l’obligation de soutenir la politique coloniale de l’Estado Novo idéologiquement influencée par le lusotropicalisme de Freyre […] Dans le cas de Tenreiro, celui-ci n’oublie pas une identité, mais possède une forte volonté de conquérir, à titre personnel, une identité africaine »1. Hamilton pour sa part affirme que « Dire que Tenreiro insistait sur la négritude comme mouvement culturel, prise de conscience de l’Afrique et dialogue fraternel entre les Africains et les intellectuels européens, ne signifie pas qu’il souhaitait associer ces deux idéologies apparemment antagoniques. Tout compte fait, il ne serait pas erroné de dire que Tenreiro, le professeur de géographie et le député à l’Assemblée Nationale, usait de ses fonctions pour ouvrir un espace politique libéral au sein d’un système réactionnaire et colonialiste. Occupant une position à la fois contestataire et conciliatrice Tenreiro, en tant qu’Africain, intellectuel et poète, défendait la négritude comme une espèce de métaphore »2. Par ailleurs, Burness surnomme Alda Espírito Santo (1926 -) de « grande poétesse et militante, amante de son peuple » et « champion of her country » (p. 47-48) et dit également qu’« elle est une poétesse conteuse africaine traditionnelle et joue le rôle de voix de la communauté. » (p. 62). Caetano da Rosa explique lui aussi que « la poésie d’Alda Espírito Santo consiste en deux systèmes coordonnés : d’un côté, celui de la protestation contre l’injustice et de l’autre, l’espoir d’un monde meilleur. Les étapes historiques du développement de l’île définissent fréquemment le cadre de ses poèmes. Son discours est déterminé tant par le marxisme que par les éléments folkloriques et leurs influences. Pour utiliser des termes techniques, sa poésie est, en grande partie, basée sur de longues stances accompagnées de vers hétérométriques et libres, à travers lesquels le rythme et la mélodie reposent sur des mécanismes de l’anaphore, et de l’allitération aussi bien que sur une ou autre assonance. »3 Cependant, ce qui prime, dans les positions de Burness, sont ses affirmations et idées, à propos de l’histoire et de la culture de l’archipel. On va donc les examiner plus en détail.

3Le premier chapitre se réfère à la poésie de Fernando Macedo (1927-2006) et à sa pièce de théâtre relative aux Angolares, un groupe linguistiquement et culturellement distinct de São Tomé. Ce chapitre est évidemment très influencé par l’entrevue de Burness avec Macedo dont le travail littéraire est centré, en grande partie, sur le mythe colonial au sujet de l’origine des Angolares. D’après ce mythe, les Angolares sont des descendants de survivants d’un bateau négrier qui aurait échoué au milieu du xvie siècle. Le naufrage aurait eu lieu près des rochers de Sete Pedras qui se trouvent sur la côte est, dans la partie sud de l’île. Étonnamment, Burness confond l’imagination littéraire de Macedo avec l’histoire. Il conte l’histoire de ce naufrage alors qu’il n’ignore pas qu’il s’agit d’un mythe créé au xixe siècle par des auteurs portugais qui se sont basés sur une tradition orale apparue au xviiie siècle. Il n’y a aucun document historique pour fonder cette légende. Dans le courant du xxe siècle, Francisco Tenreiro, poète et géographe, en a popularisé le mythe dans sa monographie A Ilha de São Tomé (Lisbonne, 1961), largement influencée par la vision salazariste dominante de l’époque. Burness répète que le bateau aurait fait naufrage à Sete Pedras ; or ce détail du mythe est apparu seulement dans un livre portugais publié en 1844. Au xixe siècle, les auteurs coloniaux ont inventé des détails supplémentaires, et ce mythe s’est répandu tant dans l’archipel qu’au Portugal. Burness suit encore l’imagination de Macedo en affirmant que l’illustre personnage Amador, leader de la révolte des esclaves de São Tomé de 1595, était le chef des Angolares. C’est un autre mythe rapporté par Tenreiro dans sa monographie, et dans laquelle il affirme par ailleurs qu’au xvie siècle il n’y avait pas d’esclavage à São Tomé mais plutôt une forme de servage. En conséquence, Tenreiro nie l’existence des fuites d‘esclaves et leurs révoltes et réduit le rôle d’Amador à celui de chef des Angolares.

  • 4  Pour un autre point de vue, consulter Gerhard Seibert, « Castaways, Authoctons or Maroons? The deb (...)

4Burness répète aussi l’affirmation de Tenreiro selon laquelle les Angolares sont devenus pêcheurs à la fin du xixe siècle, quand les plantations de cacao en expansion les expulsèrent de la forêt. Toutefois un examen des sources du xixe siècle utilisées par Tenreiro lui-même, montre qu’elles n’associent pas Amador, le dirigeant esclave, aux Angolares. Ces mêmes sources montrent clairement que l’économie des Angolares était basée sur la pêche bien avant que les Portugais ne poussent ceux-ci à s’installer sur le littoral. Macedo a utilisé les « traditions » inventées par Tenreiro pour écrire sa pièce de théâtre et ses poésies, et étonnamment Burness les présente comme des faits historiques. Et ce, en dépit du fait que dès les années 1970, plusieurs chercheurs, y compris des linguistes, des anthropologues, des historiens et des généticiens, ont démontré que les Angolares sont des descendants des esclaves fugitifs des xvi et xviie siècles4. Ils représentent, en fait, la première communauté marron de l’histoire de l’esclavage moderne. Malheureusement, Burness ignore ce fait et se limite à reprendre à son compte le vieux mythe colonial de la fin du xixe siècle. Il affirme également que Fernando Macedo était un Angolar. Il est vrai que Macedo, Portugais blanc né à Lisbonne, prétendait être le petit-fils de la sœur du dernier chef angolar, Simão Andreza. Il n’y a aucun doute qu’émotionnellement parlant, Macedo se sentait lié aux Angolares, devenus le centre de sa créativité littéraire seulement à partir de 1989, alors qu’il avait déjà 62 ans, quand ses premiers poèmes sur les Angolares ont été publiés. Il a régulièrement visité São Tomé, à partir de cette époque là, mais il n’y a jamais vécu de façon permanente. Par conséquent, il serait beaucoup plus exact de considérer Fernando Macedo comme un écrivain de thèmes santoméens plutôt qu’un auteur santoméen.

5Le deuxième chapitre de Burness est intitulé « Réponses littéraires au massacre de 1953 ». En février de cette année-là, sur les ordres du Gouverneur Carlos Gorgulho, la police, soutenue par les colons blancs et des ouvriers africains contratados (« sous contrat », euphémisme colonial pour désigner le travail obligatoire temporaire), provoqua une vague de violence extrême contre la population créole qui avait été le théâtre d’une petite révolte spontanée contre le projet du gouverneur de les forcer à travailler dans les plantations de cacao. Les Créoles, descendants des esclaves affranchis, avaient toujours refusé le travail dans les plantations parce qu’ils considéraient ce travail comme de l’esclavage. Dans son introduction aux événements sanglants, Burness affirme que les premiers ouvriers sous contrat, plus connus sous le nom de serviçais (domestiques), sont arrivés, à São Tomé e Príncipe, après l’abolition du commerce des esclaves en 1836. En réalité, les serviçais sont arrivés seulement après 1875, suite à l’abolition de l’esclavage dans l’archipel. Il associe également la main-d’œuvre sous contrat à la main-d’œuvre forcée. De fait, des conditions de vie inhumaines étaient fréquentes dans les plantations dans un cas comme dans l’autre, mais il s’agissait de statuts légaux différents (du fait de condamnations dans un cas, ou de « contrats » de quelques années dans l’autre).

  • 5  Consulter également : Gerhard Seibert, « Le massacre de février 1953 à São Tomé. Raison d'être du (...)

6D’autres erreurs apparaissent au cours de cette partie du chapitre comme dans la description du massacre. Burness écrit que le sous-lieutenant Fernando Ferreira était « surnommé » Zé Mulato. En réalité, la personne ainsi connue était le fameux garde du corps de Gorgulho, José Joaquim, un ouvrier agricole déjà reconnu coupable de meurtre. Burness écrit, ce qui est exact, que plus d’Africains ont été tués dans ce massacre à São Tomé qu’à Sharpevillle en 1960 ; cependant les nombres qu’il fournit sont suspects. Basé sur ses sources santoméennes, il affirme à deux reprises que 1 000 Africains ont été assassinés pendant le massacre et il cite même une fois le chiffre de 1 032 morts. Étant donné les circonstances de l’époque, de tels chiffres sont très improbables. Burness semble tout simplement adopter la propagande nationaliste et anticolonialiste des années soixante. Le massacre a sans aucun doute été une des actions les plus violentes du colonialisme portugais moderne contre des civils, mais le nombre de tués est plus proche de quelques centaines. Dans une situation de meurtre arbitraire, il est rarement possible de donner des chiffres exacts. Par conséquent, quel que soit le nombre exact de personnes tuées en 1953, le nombre de 1 032 devrait être considéré comme un symbole plus que comme une donnée exacte, puisque les deux derniers chiffres, trois et deux, indiquent le jour et mois du massacre de 1953 (3e jour du 2e mois, février) quand la violence a commencé5.

  • 6  Lisbonne, Vega, 1999, 429 p.
  • 7  São Tomé, édition de l’auteur, 2002, 135 p.

7Le deuxième chapitre est basé sur une nouvelle historique Crónica de Uma Guerra Inventada6 de Sum Marky (1921-2003) et sur l’étude historique História do Massacre de 1953 em São Tomé e Príncipe : Em Busca da Nossa Verdadeira História de José Deus Lima7, un professeur d’histoire santoméen. Cette seconde référence n’est pas une réponse littéraire comme cela est annoncé dans le titre du chapitre, mais un texte fondé sur une recherche historique. Burness affirme que « la plupart des témoignages proviennent d’informations obtenues par Deus Lima dans les années cinquante » (p. 31). Cependant, cela est impossible puisque Deus Lima est né en 1960. Burness confond la fiction avec les faits historiques lorsqu’il dit que Gorgulho a été rappelé au Portugal après qu’un journaliste du New York Times l’a montré agissant à São Tomé : ce journaliste fictif existe seulement dans le roman historique de Sum Marky. Burness affirme que les « médecins, pratiquant des injections, auraient tué un nombre inconnu de prisonniers qui avaient été emmenés à l’hôpital » (p. 52). Cela est encore de la fiction extraite du roman de Sum Marky. Il n’y a rien à ce sujet dans les documents historiques concernant le massacre. Burness qualifie Sum Marky d’« écrivain santoméen blanc », quand « Sum Marky », à savoir, en créole, « Monsieur Marques », est l’un des trois pseudonymes littéraires de José Ferreira Marques, né de parents portugais à São Tomé. Il avait vingt-deux ans lorsqu’il est allé à Lisbonne. En 1948, il est revenu à São Tomé et en 1956, il est rentré définitivement au Portugal où il a passé le reste de sa vie, se rendant seulement trois fois à São Tomé jusqu’à sa mort en 2003. De 1956 à 2001, Sum Marky a publié, au Portugal, sept romans qui ont lieu à São Tomé et dont trois traitent du massacre. Il était membre de l’Association des écrivains portugais. Sa Crónica de Uma Guerra Inventada est le seul livre pour lequel il a trouvé un éditeur – les autres livres ont été publiés à compte d’auteur. Il n’y a aucun doute que Marques a consacré une partie de sa production littéraire à dénoncer l’injustice coloniale et la violence à São Tomé. Cela n’en fait pas pour autant un écrivain santoméen. Tout comme Macedo, il devrait être plutôt considéré comme un écrivain portugais des thèmes santoméens. Inversement, il est lamentable que, trente ans après l’indépendance, Burness inclue ces deux auteurs en détriment d’écrivains santoméens récents qui n’apparaissent pas dans son ouvrage.

  • 8  W. Serle, G.J. Morel & W. hartwig, Londres, Collins 1977, 351 p.
  • 9 René de Naurois, Les Oiseaux des Iles du Golfe de Guinée (São Tomé, Prince et Annobon), Lisbonne, I (...)

8Le troisième et dernier chapitre est consacré à « l’oiseau littéraire », l’Ossobó. Bien que ce chapitre soit le plus court, c’est aussi le plus authentique, que ce soit par rapport en référence aux auteurs locaux ou par rapport au genre littéraire choisi, c’est-à-dire la poésie qui est le genre littéraire dominant de l’archipel. Quand Burness est allé à São Tomé, après avoir consulté A field guide to the Birds of West Africa8, il s’est rendu compte que ce qu’il avait considéré comme étant oiseau mythique était le coucou foliotocol (chrysococcyx cupreus), un oiseau parasite qui préfère les nids des fauvettes et des tisserins, répandu entre Sénégal et Gabon. Probablement Burness aurait été peut-être plus satisfait en consultant d’autres guides ornithologiques sur São Tomé qui considèrent l’Ossobó comme une sous-espèce distincte (insularum) de l’archipel9. Burness découvre alors que le nom créole de l’oiseau vient du verbe portugais assobiar, siffler. Il examine alors plusieurs poèmes sur l’Ossobó de Francisco Stockler (1834-1881), Herculano Levy (1921-1963), Marcelo da Veiga (1892-1976), et Francisco Tenreiro. À propos de Tenreiro, né d’un père portugais et d’une mère africaine en 1921 à São Tomé, Burness informe le lecteur que Tenreiro « a passé la majeure partie de sa vie au Portugal, mais est toujours retourné à São Tomé » (p. 76). Cela est très exagéré : Tenreiro est parti à Lisbonne à l’âge de un an et n’est retourné à São Tomé qu’en 1956, pour une mission de recherche de trois mois réalisée dans le cadre de son doctorat et à sa mort en 1963, à quarante-deux ans à peine, il n’avait passé approximativement qu’une seule année de sa vie adulte à São Tomé. De même, Burness exagère grossièrement quand il soutient qu’« aujourd’hui il y a approximativement 2 000 Nigérians qui vivent à São Tomé » (p. 80). Officiellement, il y a en permanence approximativement cent Nigérians qui résident dans l’archipel. Ce nombre de 1 900 résidents nigérians à São Tomé, non inscrits au consulat, paraît très improbable. Cependant, Burness idéalise encore la situation quand il affirme que « les Santoméens, qui ont une tradition d’accueil des immigrants, reconnaissent que les Nigérians sont, parmi eux, une présence unique » (p. 81). Il serait plus proche de la réalité, de dire que beaucoup de Santoméens sont méfiants de l’habileté et de la concurrence que les négociants nigérians résidents représentent et qu’effectivement ils craignent une domination possible de ces derniers vu le nombre croissant d’immigrants du Nigéria, ce pays voisin géant et très peuplé qui, depuis 2001, est devenu un partenaire important de l’archipel dans le domaine de l’industrie pétrolière émergente.

9Le livre contient d’autres inexactitudes. Forro, par exemple, n’est pas « la langue pidgin » (langue véhiculaire) de São Tomé comme l’affirme Burness (p. 3). C’est une langue créole, qui est la langue maternelle de la majorité des Créoles. Le socopé n’est pas non plus « la danse la plus populaire » de l’archipel (p. 28). C’est un vieux style de danse apparu aux alentours de 1900, et actuellement à peine présenté par quelques groupes culturels à São Tomé. Burness écrit aussi qu’« en 1519, la plupart des esclaves qui étaient à São Tomé venaient d’Elmina, actuel Ghana » (p. 33). En réalité, São Tomé, à cette époque, réexportait des esclaves à Elmina, un marché régional important, connu pour la vente d’esclaves. C’est seulement au xviie siècle, à cause du déclin du commerce de l’or local, qu’Elmina a été transformé en un marché d’exportation d’esclaves.

  • 10 Op. cit.
  • 11 Patrick Chabal et al., The Postcolonial Literature of Lusophone Africa, Londres, Hurst, 1996, 314 p
  • 12 Michel Laban, São Tomé e Príncipe. Encontro com Escritores, Porto, Fundação Eng. António de Almeida (...)

10Enfin, il manque trois titres pertinents sur la littérature du pays dans la bibliographie du livre, à savoir Luciano Caetano da Rosa10, Patrick Chabal11, et Michel Laban12.

11Malgré ses défauts et erreurs ponctuelles, le livre de Burness est intéressant et a le mérite incontestable de divulguer la littérature, en grande partie, inconnue du petit São Tomé e Príncipe auprès des lectorats anglophone et, au-delà, francophone ou d’autres « phonies » non portugaises.

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Notes

1  L. Caetano da Rosa, Die lusographe Literatur der Inseln São Tomé und Príncipe. Versuch einer literaturgeschichtlichen Darstellung, Francfort-sur-le-Main, TFM – Domus Editoria Europaea, 1994, 380 p. : 229-331.

2  Russel G. Hamilton, Literatura Africana, Literatura Necessária, Lisbonne, Edições 70, 1984, 300 p. : 248-249.

3  Caetano da Rosa, op. cit. : 237.

4  Pour un autre point de vue, consulter Gerhard Seibert, « Castaways, Authoctons or Maroons? The debate on the Angolares of São Tomé island », in P. Havik & M. Newitt (eds), Creole Societies in the Portuguese Colonial Empire, Bristol, Bristol University Press, à paraître.

5  Consulter également : Gerhard Seibert, « Le massacre de février 1953 à São Tomé. Raison d'être du nationalisme santoméen », Lusotopie (Paris, Karthala), 1997 : 173-194 ; Gerhard Seibert, « The February 1953 Massacre in São Tomé », Portuguese Studies Review (Peterborough, Trent University, Canada), X (2), 2002 : 53-80 ; René Pélissier, « La "guerre" de Batepá (São Tomé - février 1953) », Revue francaise d'etudes politiques africaines (Paris), 73, 1972  : 74-88.

6  Lisbonne, Vega, 1999, 429 p.

7  São Tomé, édition de l’auteur, 2002, 135 p.

8  W. Serle, G.J. Morel & W. hartwig, Londres, Collins 1977, 351 p.

9 René de Naurois, Les Oiseaux des Iles du Golfe de Guinée (São Tomé, Prince et Annobon), Lisbonne, Instituto de Investigação Científica Tropical (IICT), 1994, 208 p. ; Patrice Christy & William V. Clarke, Guide des oiseaux de São Tomé et Principe, São Tomé, ECOFAC, 1998, 144 p.

10 Op. cit.

11 Patrick Chabal et al., The Postcolonial Literature of Lusophone Africa, Londres, Hurst, 1996, 314 p.

12 Michel Laban, São Tomé e Príncipe. Encontro com Escritores, Porto, Fundação Eng. António de Almeida, 2002, 465 p.

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Pour citer cet article

Référence papier

Gerhard Seibert, « Donald Burness, Ossobó. Essays on the Literature of São Tomé e Príncipe »Lusotopie, XIV(2) | 2007, 195-200.

Référence électronique

Gerhard Seibert, « Donald Burness, Ossobó. Essays on the Literature of São Tomé e Príncipe »Lusotopie [En ligne], XIV(2) | 2007, mis en ligne le 30 novembre 2007, consulté le 18 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/lusotopie/1008 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.1163/17683084-01402015

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