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Quelle(s) collaboration(s) dans les dictionnaires en ligne ? Les cas du Wiktionnaire et du Dictionnaire des francophones

What collaboration(s) in online dictionaries? The cases of Wiktionnaire and of Le Dictionnaire des francophones
Chiara Molinari et Stefano Vicari

Résumés

Dans cet article, nous étudions l’aspect collaboratif de deux dictionnaires numériques de la langue française, le Wiktionnaire et le Dictionnaire des francophones. Pour ce faire, nous analyserons deux axes apparemment différents mais qui parviennent à se croiser : d’un côté, les espaces et les modalités d’interaction entre usagers et modérateurs des dictionnaires, de l’autre, le retentissement de ces outils dans les réseaux sociaux dans le but de montrer les représentations élaborées et diffusées dans ces espaces, dans le cadre théorique de la « linguistique populaire » (Achard-Bayle et Paveau, 2008) et des études sur le Web 2.0 (Cardon, 2019).

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Texte intégral

1. Prémisses

1L’influence que la culture numérique continue d’exercer sur la dimension lexicographique a pris désormais des proportions de moins en moins contrôlables tant et si bien qu’il est légitime de parler d’une révolution numérique. Et cela non seulement pour les changements que le numérique permet d’introduire au niveau de la structure des dictionnaires (absence des limites d’espace, introduction d’hyperliens, d’images, d’extraits sonores ou d’infobulles) mais surtout pour le rapport que les usagers entretiennent avec ces outils et pour les relations que ces derniers établissent avec d’autres dispositifs numériques. Ce sont ces deux dimensions que nous comptons explorer tout au long de cette réflexion.

  • 1 A la suite d’Achard-Bayle et Paveau (2008), nous considérons ces dénominations comme équivalentes. (...)
  • 2 Soulignons aussi que l’introduction et la diffusion du web 2.0 ont favorisé une diffusion important (...)

2Conçus en tant que « bases lexicales en ligne accessibles à tout le monde, édités sur base volontaire et auxquelles chacun peut contribuer en ajoutant de nouveaux articles ou en modifiant ceux qui ont déjà été rédigés » (Dolar, 2017), les dictionnaires collaboratifs (ou participatifs) peuvent être considérés comme l’une des manifestations de la linguistique populaire. Courant qui étudie la façon dont les locuteurs ordinaires expriment leurs opinions sur la langue dans leurs pratiques linguistiques (Paveau, 2007 : 93), la linguistique populaire (ou spontanée, profane, etc.1) reçoit un grand essor à la suite du phénomène connu sous l’étiquette de « tournant du "Web 2.0" » et qui consiste dans la « participation des utilisateurs à la production des contenus » (Cardon, 2011 : 141)2. Ceci a largement contribué à la diversification du paysage lexicographique. Le degré de participation à l’élaboration de ces outils diffère selon les projets. Abel et Meyer distinguent trois catégories : les dictionnaires collaboratifs ouverts (à savoir ceux où la participation des usagers est libre et non contrôlée par des experts), les dictionnaires collaboratifs-institutionnels (les dictionnaires qui naissent d’un projet élaboré par des maison d’édition mais qui sont ouverts à la participation des usagers) et les dictionnaires semi-collaboratifs (où l’apport des lexicographes spécialisés et des usagers profanes se mêlent) (Murano, 2014 : 150). Or, au-delà du degré d’investissement du public dans la rédaction, ces instruments deviennent un espace apte à accueillir les manifestations de la linguistique populaire tant en amont, dans la phase de rédaction, qu’en aval, puisqu’ils font souvent l’objet de commentaires sur les réseaux socio-numériques où les intervenants se sentent autorisés à exprimer leurs opinions.

3Si des études se sont penchées sur la catégorisation de ces ouvrages et sur leur description à partir de critères lexicologiques et lexicographiques ou de l’évaluation du degré de collaboration prévu, leurs effets sur les modes de construction des savoirs linguistiques populaires et sur la façon dont savoirs savants et populaires sont mobilisés – ce qui constitue l’un des objectifs de la linguistique populaire - n’ont pas encore vraiment été explorés. 

4D’autres travaux, et notamment dans le champ des sciences de l’information et de la communication (Sahut, 2014, 2016), ont mis à jour la façon dont le dispositif sociotechnique de Wikipédia permet la construction d’une « communauté de pratiques documentaires » qui loin de s’affranchir de toute nécessité de crédibilisation et de légitimation des dires, repose sur une « vigilance participative » (Pentzold, 2011) partagée par les contributeurs, membres de la communauté. Cette vigilance est favorisée par un architexte constitué d’une panoplie de fonctions éditoriales permettant la mise en place d’une hiérarchie de systèmes semi-automatiques de validation des savoirs, qu’Oger propose d’appréhender par la notion d’« autorité dispositive » (2021 : 119). Celle-ci se manifesterait dans les différentes fonctions éditoriales requises/permises par la plateforme comme le montrent les multiples « sceaux de crédibilité » éparpillés sur les divers niveaux du processus de rédaction et qui seront pris en compte dans les analyses qui suivent.

5Notre objectif consiste donc à suivre la phase embryonnaire qui amène à l’élaboration et/ou à la modification des dictionnaires selon les transformations et les ajustements proposés ainsi que la phase finale, à savoir les retentissements qu’ils produisent dans les réseaux socio-numériques à partir des différentes formes de collaboration envisagées par ces dictionnaires. Comment ces outils permettent-ils de modifier et d’afficher la façon dont les locuteurs négocient et construisent des savoirs linguistiques partagés ? Et, notamment, dans quelle mesure le dispositif favorise-t-il la mise en place de formes collaboratives de validation de ces savoirs ?

6Finalement, la réponse à ces questions devrait nous permettre de mieux saisir et comprendre les différentes facettes de l’aspect collaboratif de cette lexicographie si foisonnante dans le web 2.0.

2. Corpus et méthodologie

  • 3 Les nombreuses ressources lexicales intégrées dans la base de données du DDF sont présentées à l’ad (...)

7Afin de procéder à l’étude des modalités à travers lesquelles les usagers interagissent avec les dictionnaires, que ce soit dans la phase d’élaboration ou dans celle qui suit leur publication, nous comptons focaliser notre regard sur deux outils différents, mais qui affichent leur nature participative, à savoir le Wiktionnaire et le Dictionnaire des francophones (dorénavant DDF). Si en effet de nombreuses entrées du DDF sont tirées du Wiktionnaire, le degré de participation et le rôle que les usagers jouent dans les deux ressources diffèrent sensiblement, comme les analyses le montreront3.

8Les contributions des lexicographes profanes à l’élaboration des dictionnaires seront étudiées à partir notamment du Wiktionnaire, dont le site inclut les pages « Proposer un mot »4, « Questions sur les mots 5» qui offrent la possibilité d’accéder aux représentations profanes du sens linguistique tel qu’il serait susceptible, d’après les locuteurs, d’être entériné par les dictionnaires et de la structuration du lexique (discussions sur les catégories de mots, sur les champs sémantiques, etc.). Le Wiktionnaire est, en effet, l’un des rares dictionnaires collaboratifs qui non seulement permet de suivre les interventions des sujets mais aussi où la collaboration recouvre les différentes phases de rédaction du dictionnaire, du choix de la nomenclature aux contenus de la microstructure, tout en fournissant des outils de partage et de commentaires. L’observation des négociations entre les contributeurs pourra ainsi nous renseigner sur la façon dont les représentations et les savoirs linguistiques sont co-construits dans ce genre d’environnements. D’autres dictionnaires, en revanche, se présentent comme étant des dictionnaires participatifs, mais les phases d’élaboration ne sont pas disponibles pour le public. C’est le cas du Dictionnaire des francophones6 qui se définit en tant que « dictionnaire collaboratif ouvert »7 mais, au moment où nous écrivons, les espaces de discussions ne sont pas encore disponibles en ligne. Pour l’instant, tout usager peut créer un compte et contribuer à l’enrichissement du dictionnaire, sans que le processus de participation ne soit (encore ?) montré8. Nous nous pencherons ensuite sur le retentissement de ces outils dans les réseaux sociaux qui deviennent, à leur tour, des instruments d’élaboration des représentations. C’est ici, en effet, que les sujets s’expriment : leurs opinions peuvent rester sans conséquence ou bien être à l’origine de débats et polémiques qui peuvent influencer les représentations d’autres usagers. Notre propos consiste donc à examiner la façon dont les pages consacrées au Wiktionnaire et au DDF sur Facebook, Twitter et Instagram sont présentées (types de billets, contenus promus, modes d’exhortation à la participation, débats et réactions des internautes), élaborées et diffusées au grand public.

3. La collaboration au cœur du travail lexicographique : le Wiktionnaire

9Le projet collaboratif du Wiktionnaire est bien précisé dans la page d’accueil. Juste en bas du titre, on lira que le Wiktionnaire est le « dictionnaire libre et gratuit que chacun peut améliorer » :

Figure 1 : présentation du Wiktionnaire

3.1 Aperçu sur les outils d’intervention et de collaboration

10Les mots cliquables à droite soulignent sa nature collaborative. Cependant, les participants ne peuvent pas intervenir à leur gré. La page « Communauté » contient plusieurs sections, dont l’une consiste dans la liste des « choses à faire » : l’on y trouve des liens aux mots demandés, aux pages à nettoyer, etc.

  • 9 https://fr.wiktionary.org/wiki/Wiktionnaire:Bienvenue_sur_le_Wiktionnaire
  • 10 L’expression est en italique dans le texte.

11Les nouveaux intervenants y sont accueillis par un mot de bienvenue9 : dans cette section, l’on remarquera encore une fois des détails quant aux tâches demandées mais aussi un paragraphe consacré aux « précautions ». Celui-ci met en garde les apprentis lexicographes et les lecteurs quant à la fiabilité du Wiktionnaire. Cependant, l’on rappelle aussi que le recours aux références linguistiques10 garantit la qualité de l’ouvrage et l’on souhaite que le niveau devienne de plus en plus élevé au fur et à mesure grâce à une participation intense et attentionnée de la part des wiktionnairistes. L’appartenance à la catégorie « dictionnaire » n’est donc pas gage d’autorité : celle-ci n’est que l’aboutissement d’un parcours résultant du croisement de plusieurs facteurs que ce soit l’expertise des participants mais aussi l’apport d’autres outils considérés comme légitimes dans les représentations communes (comme le témoigne, par exemple, le renvoi à la huitième édition du Dictionnaire de l’Académie française).

12Ensuite, la page d’accueil est articulée en plusieurs encadrés : à droite, on présente le projet de façon plus détaillée et on précise que :

Le Wiktionnaire est un dictionnaire francophone (écrit en français), accessible uniquement sur Internet, libre et gratuit, uniquement descriptif (non normatif), que chacun peut construire et qui décrit les mots, locutions, sigles, préfixes, suffixes, proverbes… de toutes les langues ainsi que les symboles et les caractères. Les pages correspondent donc à des graphies (forme écrite).11

13Suivent des indications concernant les modalités de consultation réunies dans la rubrique « Parcourir le Wiktionnaire ». Celle-ci est articulée, à son tour, en deux catégories : « entrées de qualité » et « parcourir les entrées ». Si la deuxième présente des critères traditionnels (par thèmes, par ordre alphabétique, par catégories), la première témoigne, à notre sens, d’un souci visant à faire du Wiktionnaire un outil lexicographique fiable et digne de confiance. Par ailleurs, cette démarche qualitative vise non seulement à valoriser le lexique, mais aussi les contributeurs, ce qui met en valeur la nature collaborative du dictionnaire.

14À gauche, on trouve des encadrés concernant l’entrée du jour, l’entrée étrangère du jour puis trois sections qui exhortent les usagers à intervenir sur des sujets spécifiques : « Travail collaboratif du mois », « Travail collaboratif de la semaine » et « Mot à créer aujourd’hui ». Les propositions sont extrêmement hétérogènes et couvrent des domaines disparates : elles peuvent concerner des lexiques très spécifiques (1), des questions sociolinguistiques (en 2, on renvoie à la féminisation) ou encore les retombées linguistiques d’événements divers (3) :

15(1)

Figure 2 : Lexiques de spécialité

16(2)

Figure 3 : Questions sociolinguistiques

17(3)

Figure 4 : Nouveaux mots

  • 12 Les appels à la participation du public sont nombreux. Au fond de la page d’accueil, la section « m (...)

18Les expressions et mots en rouge sont ceux qui n’ont pas encore été intégrés à la nomenclature et pour lesquels on exhorte le public à participer12.

  • 13 https://fr.wiktionary.org/wiki/Wiktionnaire:Collaboration_de_la_semaine/2020

19Ces pages sont créées par des usagers qui sollicitent la participation d’autres contributeurs et permettent un élargissement de la communauté13 :

Figure 5 : Stimuli à la collaboration

20La réflexion et les commentaires métalinguistiques du public sont donc considérés comme essentiels pour que le Wiktionnaire puisse continuer d’exister. Alors que la plupart des réponses à cet appel portent sur le manque de temps pour se dédier à la rédaction des entrées, un contributeur souligne le « francocentrisme » du Wiktionnaire et suggère la prise en compte d’autres langues ou d’autres variétés de français en tant que voie pour l’enrichissement du dictionnaire.

Figure 6 : Variétés du français

21Non seulement, le Wiktionnaire se présente comme un dictionnaire ouvert aux lexiques qui caractérisent les régions francophones, mais il se définit de plus en plus comme le produit d’un apport communautaire non règlementé par des instances normatives supérieures : il suffit de considérer l’énonciation à la première personne et les récits concernant l’expérience personnelle (chez moi) portés au premier plan, qui témoignent d’une volonté de légitimer les compétences personnelles au détriment des représentations légitimées par l’histoire qui a fait du français une langue « institutionnelle ». Cela dit, une série de règles de collaboration ainsi que de traces de l’identité numérique calculée et déclarative (Alloing, 2014) des usagers – nombre de conversations, historique des interventions, degré de spécialisation, pages profils etc. – permettent l’essor de formes plus « horizontales » de hiérarchisation des informations et de vérification de leur véracité, fondées sur les négociations. Cela est vrai du moins dans la phase de rédaction des entrées : les membres sont en effet appelés à participer à une entreprise commune où le produit final efface toute marque de contribution individuelle pour restituer un texte anonymisé, où domine un régime énonciatif neutre typique des articles du dictionnaire.

3.2 « Proposer un mot » dans le Wiktionnaire

22Parmi les nombreuses pages dédiées aux contributeurs, dans cette étude, nous comptons examiner notamment les pages concernant la possibilité de « Proposer un mot »14 ou de poser des « Questions sur les mots »15. En effet, non seulement celles-ci permettent de repérer au fur et à mesure les représentations des lexicographes plus ou moins profanes, mais aussi elles proposent deux formes différentes mais complémentaires de collaboration : « Proposer un mot » constitue un outil de collaboration directement avec le dictionnaire, en vue de l’élaboration de nouvelles entrées ; « Questions sur les mots » vise à construire une communauté de locuteurs pouvant partager leurs doutes sur les questions linguistiques et s’entraider.

23La page « Proposer un mot » réunit les mots proposés en sections temporelles (mois et années de proposition) et permet de réfléchir à la nature des propositions lexicales. Celles-ci sont, en effet, des plus disparates.

24Une première catégorie de mots est constituée des dérivés, parmi lesquels les dérivés à partir de sigles : c’est le cas de Rdcien pour désigner les habitants de la RDC (République Démocratique du Congo) (août-septembre 2021), de ivégiste de IVG (Interruption volontaire de grossesse) (juillet 2021), puciste de PUC (Paris université club) (juillet 2021), tégéviste de TGV (juillet 2021). On trouve aussi les dérivés obtenus selon les procédés de dérivation morphologique, tels que désinterligner (mai 2021), cyberterroriste (avril 2021), antiabolitionniste (février 2021) ou anti-passe (proposé dans ses variantes graphiques), par exemple, proposition qui reflète des phénomènes récents.

Figure 7 : Exemple d’un dérivé dans la section « Proposer un mot » du Wiktionnaire

25Le procédé des mots valises est aussi mobilisé pour proposer des néologismes :

Figure 8 : Exemple d’un mot-valise dans la section « Proposer un mot » du Wiktionnaire

26Cette section contient aussi de nombreux cas concernent des néologismes sémantiques. Dans niçoise, par exemple, ce n’est qu’un nouveau sens qui est proposé.

Figure 9 : Exemple d’un néologisme de sens dans la section « Proposer un mot » du Wiktionnaire

27Bien que disparates et hétérogènes, ces procédés témoignent, à notre sens, d’une volonté d’insister sur la souplesse de la langue française et sur sa capacité à refléter les phénomènes contemporains. Ils rendent ainsi compte d’une volonté de combler le décalage entre langue représentée et langue parlée effectivement. D’autres lexicographes, plus ou moins profanes, proposent des expressions figées appartenant à d’autres variétés francophones, telles que pleurer avec le berger et manger avec le loup (juin 2021), se bouffer la gueule (novembre 2020, Nouvelle Calédonie) ou à des expressions figées attestées à l’oral et non pas à l’écrit. C’est le cas de aller à la messe de midi moins le quart pour indiquer qu’on va boire un apéro (février 2021).

28Les méthodes mises en œuvre par les lexicographes profanes sont les plus diverses : dans l’article consacré à anti-passe, l’apprenti lexicographe ne propose qu’une définition logique très synthétique, suivie d’une série d’exemples tirés de sources récentes et contemporaines qui l’illustrent (voir figure 7).

29Cependant, il arrive aussi que le syntagme proposé ne soit accompagné d’aucune attestation, comme le signale le lexicographe :

Figure 10 : Chinese plague

30Bien évidemment, les propositions ne sont pas toujours acceptées : la plupart ne reçoit aucune réaction, le plus souvent elles sont rejetées, mais parfois on signale leur acceptation et leur intégration. Voici deux exemples :

Figure 11 : Cosmopoliser

Figure 12 : Télévisuellement

31Il arrive que les apprentis lexicographes possèdent des compétences non seulement sur le plan lexicologique, mais aussi lexicographique et qu’ils aient effectué des recherches avant de proposer un mot. C’est ce qui se produit pour boulotage/boulottage (février 2021) où le proposant renvoie, cette fois-ci, à un autre dictionnaire collaboratif, Bob en l’occurrence :

Figure 3 : Renvoi au dictionnaire collaboratif Bob

32Parfois, en revanche, les propositions ne s’appuient sur aucune source et sont énoncées selon une modalité dialogale où l’énonciateur avoue ses incertitudes, formule des hypothèses et ouvre un dialogue qui reste, toutefois, sans réponse :

Figure 14 : Proposition non sourcée

3.3 « Questions sur les mots » dans le Wiktionnaire

33La page consacrée aux questions ne contient pas non plus de véritables débats concernant le lexique. La dimension interventionniste liée à la proposition de nouveaux mots cède plutôt le pas à des demandes d’éclaircissement sur les emplois des mots et permet ainsi d’observer les sujets qui posent problème aux lecteurs. Cela est bien évident dans les échanges suivants qui portent sur l’orthographe d’un préfixe (dis- ou dys-) :

Figure 15 : Orthographe mot difficile

34La nature collaborative n’aboutit pas toujours à renforcer la représentation du Wiktionnaire en tant qu’ouvrage de référence. La discussion visant à lever les doutes au sujet de la prononciation du s à la fin de catholicos montre que les intervenants s’appuient sur des dictionnaires (Petit Larousse, Dictionnaire encyclopédique de Quillet, Grand Larousse universel) dont la légitimité est bien installée dans la longue tradition lexicographique française :

Figure 16 : Renvois aux dictionnaires non collaboratifs

35Il est intéressant de remarquer que les interventions des collaborateurs sont suivies de leur pseudonyme cliquable et du mot « discussion ». Ces deux mots cliquables permettent d’accéder au profil des scripteurs (et donc à leur présentation personnelle) et à la liste des discussions auxquelles ils ont pris part. Si, d’un côté, cela fournit aux lecteurs des éléments leur permettant de vérifier et en quelque sorte de mesurer la compétence du scripteur par rapport à la question traitée, de l’autre, cette option permet de créer davantage d’esprit communautaire tout en garantissant une plus grande visibilité des questions linguistiques. Et notamment, l’accès au profil des usagers permet de visualiser des données quantitatives (nombre d’interventions, année d’inscription sur la plateforme, etc.) et données qualitatives telles que les interventions elles-mêmes, la participation éventuelle aux échanges et des renseignements de nature déclarative où les scripteurs ont la possibilité de se présenter et d’expliciter leur formation, leur profession, etc.

4. Participation et médias sociaux : le Dictionnaire des francophones

36Les pages dédiées au Wiktionnaire sur les réseaux sociaux existent mais ne contiennent aucune intervention de la part du public. Il s’agit plutôt de pages de diffusion où l’on présente les nouveaux mots insérés dans le Wiktionnaire ou encore où l’on signale des articles de nature linguistique.

  • 16 Le nombre d’abonnés est passé de 340 en mai 2021 à 1035 en juin 2023.

37En revanche, le compte Instagram du DDF permet davantage de montrer les interactions de l’équipe du dictionnaire avec les usagers. Au mois d’août 2022, le compte présente 283 billets et 856 abonnés16. La structure des billets se répète dans presque toutes les publications et se déploie sur trois images en succession : la première propose le mot, la deuxième la marque grammaticale et l’origine géographique et, enfin la troisième, la définition.

Figure 17 : Entrée du DDF

38La partie textuelle qui accompagne les images contient généralement un mot d’esprit ou une courte mise en contexte du mot qui justifie sa proposition en lien avec une célébration ou un évènement particulier (ex : Journée de la destruction des armes légères → mot pistolet, Journée Internationale de la Jeunesse → mot yoyette), mais surtout une invitation à commenter ou à approfondir sur le site du dictionnaire, comme le montrent aussi les exemples suivants :

Aujourd’hui, c’est la journée internationale de l’hambourgeois ! Adopterez-vous cette expression venant de l’@oqlf et de son Grand Dictionnaire terminologique ?🍔 #Journéeinternationaleduburger #mangeunbourgeois

Aujourd’hui, c’est la journée mondiale des #enseignants et des #enseignantes. Rappelons que les casseurs ne font pas les casseurs. Pour plus de sens, c’est par là 👉👉👉https://www.dictionnairedesfrancophones.org/​form/​casseur👈👈👈 #teacherday #fle #happyteacherday @lepetit_fle @agence_fle_fr

En typographie, une coquille c’est le cheveu sur la soupe. A Mada et à la Réunion, c’est une façon d’appeler les coquillages. Vous l’avez déjà entendu par chez vous ?
#vamosalaplaya #coquillagesetcrustacés
@ucmadagh@univ_reunion @univnumreunion

39Dans seulement sept cas on peut observer des interactions autour des mots proposés entre le DDF et les abonnés et, notamment, des cas où les usagers complètent les informations du DDF, comme dans l’exemple suivant :

Dfrancophones Bonjour, comment est votre #truffade @lerobert_com ?

🥔🧀😋 #francophone #fle #dictionnaire #cuisine #gastronomie #dictionnairedesfrancophones

anthony_bonz Appelé comme ça car pomme dans le centre de la France ça se dit Truffe !!

Dfrancophones @anthony_bonz

Dfrancophones @anthony_bonz et ben figure-toi que j’ai vérifié et j’ai pas trouvé dans le DDF ! Tu pourrais l’ajouter.

40Le DDF peut simplement inviter les usagers à intégrer les informations dans le dictionnaire, ou bien en profiter pour mener des micro-sondages à propos des emplois du mot proposé, comme c’est le cas pour l’expression « être dans l’eau chaude ».

prieur_benoit

Se dit aussi au Québec, semble-t-il.

Réponses :

dfrancophones

@prieur_benoit Comme on ne peut ajouter qu’un seul lieu pour la publication, j’ai lancé la pièce et j’ai choisi le Rwanda. 😁 C’est une expression que tu utilises ? Que tu comptes utiliser ?

prieur_benoit

@dfrancophones Pas du tout :) Mais je me souviens de son entrée dans le #Wiktionnaire associé au Quebec.

J’en profite pour vous féliciter pour ces pastilles très divertissantes et instructives. Apprendre en s’amusant. C’est super Continuez.

dfrancophones

@prieur_benoit Oh super merci pour le compliment ! De notre côté, on s’éclate et on s’emmerveille chaque jour de toute la richesse du français et de la créativité de tous quand il s’agit de raconter sa réalité.

41Cet exemple montre aussi la présence de félicitations et de compliments pour le projet du dictionnaire, ce qui est indiqué notamment par l’emploi soit d’icônes comme le pouce levé, soit des clics sur le bouton « j’aime », qui constituent des éléments permettant la construction et la fidélisation progressive d’une communauté discursive en ligne.

42Dans d’autres cas, les réponses aux billets sa caractérisent par leur caractère humoristique, en ayant recours à un exemple comique d’emploi d’un mot ou à des jeux de mots détournant le mot proposé

dfrancophones

Aujourd’hui c’est la #FeteNationale du #Burundi ! Un évènement que les Burundais·e·s ne cochonneront pas.🇧🇮🥳🕺💃
#IndependanceDay #Francophonie
@visit_burundi @tv5monde_afrique @yagaburundi #dictionnairedesfrancophones

etti.it

Hier j’ai bu trop de bières, ce matin j’ai grave cochonné mon rdv

14 sett.Mi piace: 1Rispondi

dfrancophones

@etti.it as-tu appelé Raoul toute la nuit ?

hugs_rfft

On a l’impression qu’on va manger un bourgeois ! Et ça serait pas si mal dans l’idée 🤔😏

dfrancophones

@hugs_rfft Effectivement, si on suit la même logique que celle qui a donné le mot "burger", on pourrait parfaitement, par aphérèse, appelé un "hambourgeois" (au fromage), un "bourgeois" (au fromage) et donc, manger des "bourgeois"

43Ces cas deviennent l’occasion pour montrer des règles de fonctionnement morphologique ou lexical du français visant à expliciter, ne serait-ce que de manière ludique, les procédés de formation des mots. La visée ludique de ce genre d’interactions participe aussi de la construction, en discours, de la maîtrise de l’équipe du DDF, et donc de la création d’un éthos de détenteur des savoirs.

  • 17 C. Bavoux (éd.), Le français des dictionnaires. L’autre versant de la lexicographie française, Brux (...)

44En outre, le caractère éminemment ludique qui se fonde sur des manipulations et des réemplois des mots relevant de différentes variations géographiques côtoie le renforcement, de la part du DDF, du mythe de la richesse lexicale du français dans toutes ses variétés. L’absence d’exemples qui sont censés favoriser la mise en contexte amène en fait à l’élaboration de représentations stéréotypées et non pas à une véritable connaissance du lexique en question et de ses enjeux socioculturels17. Dans les discussions sur Twitter, cet aspect est, par ailleurs, mis en relief par certains contributeurs qu’on aurait du mal à considérer comme profanes (car ils avouent, eux-mêmes, participer à d’autres fils de discussions avec des linguistes, Michel Francard en l’occurrence) :

Figure 20 : Commentaire sur le risque d'alimenter des stéréotypes

45Les tweets du DDF portent souvent sur des mises à jour du dictionnaire et affichent volontiers le processus participatif ayant permis les différents enrichissements du dictionnaire.

46Au fil des tweets, l’affichage du processus participatif de la part du DDF permet à l’équipe éditoriale de montrer cet outil comme étant le produit de la collaboration des usagers et des outils lexicographiques plus traditionnels à la fois. Le recours à ces outils « savants » cautionne ainsi l’entreprise lexicographique, lui fournit un appui scientifique et par là fonctionne comme garantie de sa fiabilité. La collaboration avec les usagers « profanes » ne parait pas intégrée à tous les niveaux de l’élaboration du dictionnaire comme cela arrive avec le Wiktionnaire : si des espaces d’intervention sont prévus, ils ne sont pas montrés. Les échanges avec les utilisateurs se font plutôt en aval des choix lexicographiques et se limitent à des sujets très précis qui ne sont pas forcément liés aux articles du dictionnaire, comme c’est le cas de l’écriture inclusive, à partir du retweet du DDF d’un post d’un linguiste.

47Sur les 17 réponses au tweet, l’opposition à l’écriture inclusive est presque unanime (1 seule réponse parait favorable).

48Sur Twitter, les interactions avec les usagers sont fort limitées, la participation est plutôt affichée dans les posts. Dans cette plateforme, à côté des publications sur les mots, l’équipe du DDF publie les différentes nouvelles concernant l’évolution des fonctionnalités du dictionnaire. Les billets peuvent évoquer soit la collaboration avec les usagers, soit, plus fréquemment, celle avec les autres outils dictionnairiques. Là où elles existent, les interactions se font selon la modalité de la collaboration dialogale. À la question posée par les responsables du DDF, concernant la façon de désigner les personnes qui parlent la même langue que soi, les usagers répondent de la manière suivante :

Figure 23 : Echange DDF Twitter

49Ce court échange montre bien la mise en discours de propos métalinguistiques où des définitions spontanées ou lexicographismes (Paveau, 2006) sont accompagnées de l’explicitation des stratégies linguistiques – dans ce cas morphologiques – de leur formulation tout comme de jugements axiologiques (« Mais ce n’est pas très accueillant ! ») qui permettent d’observer le sentiment linguistique profane tel qu’il s’élabore au fil des discussions.

En guise de conclusion

50Les analyses menées au cours de cette réflexion ont permis de creuser davantage la façon dont se déploie l’aspect collaboratif dans le Wiktionnaire et dans le DDF.

51En effet, bien que le Wiktionnaire soit intégré dans le DDF, le fonctionnement des deux ressources, pour ce qui est de l’interaction avec les usagers obéit à des modalités différentes.

52Dans le DDF, l’on observe le maintien d’une dimension verticale plus évidente, la participation des usagers profanes étant reléguée à certaines phases bien circonscrites, voire limitées, de la création du dictionnaire. Cette participation n’est pas affichée et la décision finale reste dans les mains des lexicographes professionnels. Cela a évidemment des retombées sur les outils collaboratifs mis à disposition ainsi que sur les modalités d’interaction dans les comptes des réseaux sociaux. Tout en invitant à la participation, à la collaboration et au partage des contenus, l’équipe du DDF affiche sa maitrise des savoirs le long des interactions et montre par là l’existence d’une hiérarchie énonciative.

53Du côté de Wiktionnaire, en revanche, on a pu constater que les outils de collaboration et de vérification des informations reposent davantage sur des mécanismes intersubjectifs de validation des savoirs et contribuent, de ce fait, à diluer l’autorité lexicographique parmi ceux qui participent sur une base volontaire au projet.

54Finalement, dans le Wiktionnaire, l’on montre la participation, l’on discute, l’autorité est plus horizontale que dans le DDF, où on intègre les articles mais l’on revient, malgré tout, à une autorité verticale, ce qui parait confirmé par l’exploitation des réseaux sociaux où l'apport du public reste en dehors, du moins pour l'instant, d’une activité vraiment collaborative.

55Au-delà des résultats en termes de comparaison avec les définitions des dictionnaires traditionnels, ces outils permettent aux usagers d’intervenir le long des différentes phases d’élaboration du dictionnaire : de la proposition des entrées de la macrostructure à la rédaction des articles, en passant par des espaces ouverts à la discussion et aux débats sur la langue. Le grand nombre d’interventions montre que ces outils ont du moins le mérite d’alimenter et de favoriser l’expression des savoirs profanes sur la langue dont une étude plus précise et ciblée sur des aspects particuliers pourrait montrer des mécanismes intéressants de co-construction des savoirs linguistiques ordinaires, notamment en ce qui concerne l’évolution éventuelle du discours normatif sur la langue française.

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Bibliographie

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Notes

1 A la suite d’Achard-Bayle et Paveau (2008), nous considérons ces dénominations comme équivalentes. Linguistique populaire est un calque de l’anglais folk linguistics, étiquette utilisée par Niedzielski et Preston (2000) pour appréhender ce que les locuteurs ordinaires savent et disent à propos de la langue. Spontanée et profane mettent davantage l’accent sur le mode de production des connaissances ordinaires sur la langue et permettent de contourner les connotations négatives habituellement associées au terme populaire surtout dans le domaine francophone.

2 Soulignons aussi que l’introduction et la diffusion du web 2.0 ont favorisé une diffusion importante de la linguistique populaire tant et si bien que, de nos jours, la réticence des spécialistes à l’égard de cette appellation (Beacco et Paveau, voir Paveau 2007 : 97) ne nous paraît plus justifiée.

3 Les nombreuses ressources lexicales intégrées dans la base de données du DDF sont présentées à l’adresse suivante : https://www.dictionnairedesfrancophones.org/presentation.

4 https://fr.wiktionary.org/wiki/Wiktionnaire:Proposer_un_mot?fbclid=IwAR2nvM54nOso0Y6M-2ZcujsPK5fyVYrcVVd-SJvLRblLZP3kkjUhY2qLnEU

5 https://fr.wiktionary.org/wiki/Wiktionnaire:Questions_sur_les_mots

6 https://www.dictionnairedesfrancophones.org

7 https://www.dictionnairedesfrancophones.org/presentation

8 A côté de chaque définition, les usagers ont la possibilité d’accéder à la fonction « enrichir le dictionnaire », mais le système ne permet pas l’affichage des propositions. Le processus se fait via e-mail.

9 https://fr.wiktionary.org/wiki/Wiktionnaire:Bienvenue_sur_le_Wiktionnaire

10 L’expression est en italique dans le texte.

11 https://fr.wiktionary.org/wiki/Wiktionnaire:Page_d’accueil

12 Les appels à la participation du public sont nombreux. Au fond de la page d’accueil, la section « mots à créer » renvoie à la liste des mots qui n’ont pas encore été créés.

https://fr.wiktionary.org/wiki/Wiktionnaire:Index_de_mots_manquants_en_français

13 https://fr.wiktionary.org/wiki/Wiktionnaire:Collaboration_de_la_semaine/2020

14 https://fr.wiktionary.org/wiki/Wiktionnaire:Proposer_un_mot?fbclid=IwAR2nvM54nOso0Y6M-2ZcujsPK5fyVYrcVVd-SJvLRblLZP3kkjUhY2qLnEU

15 https://fr.wiktionary.org/wiki/Wiktionnaire:Questions_sur_les_mots

16 Le nombre d’abonnés est passé de 340 en mai 2021 à 1035 en juin 2023.

17 C. Bavoux (éd.), Le français des dictionnaires. L’autre versant de la lexicographie française, Bruxelles, De Boeck-Duculot, 2008.

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Table des illustrations

Légende Figure 1 : présentation du Wiktionnaire
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Légende Figure 2 : Lexiques de spécialité
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Légende Figure 3 : Questions sociolinguistiques
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Légende Figure 4 : Nouveaux mots
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Légende Figure 5 : Stimuli à la collaboration
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Légende Figure 6 : Variétés du français
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Légende Figure 7 : Exemple d’un dérivé dans la section « Proposer un mot » du Wiktionnaire
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Légende Figure 8 : Exemple d’un mot-valise dans la section « Proposer un mot » du Wiktionnaire
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Légende Figure 9 : Exemple d’un néologisme de sens dans la section « Proposer un mot » du Wiktionnaire
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Légende Figure 10 : Chinese plague
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Légende Figure 11 : Cosmopoliser
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Légende Figure 12 : Télévisuellement
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Légende Figure 3 : Renvoi au dictionnaire collaboratif Bob
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Légende Figure 14 : Proposition non sourcée
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Légende Figure 15 : Orthographe mot difficile
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Légende Figure 16 : Renvois aux dictionnaires non collaboratifs
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Légende Figure 17 : Entrée du DDF
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Légende Figure 18 : Catégorie grammaticale du DDF Figure 19 : Définition du DDF
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Légende Figure 20 : Commentaire sur le risque d'alimenter des stéréotypes
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Légende Figure 21 : Suggestion d’un lecteur Figure 22 : Ajout de définitions du GDT (OQLF)
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Légende Figure 23 : Echange DDF Twitter
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Pour citer cet article

Référence électronique

Chiara Molinari et Stefano Vicari, « Quelle(s) collaboration(s) dans les dictionnaires en ligne ? Les cas du Wiktionnaire et du Dictionnaire des francophones »Linx [En ligne], 86 | 2023, mis en ligne le 30 septembre 2023, consulté le 15 mars 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/linx/10393 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/linx.10393

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Auteurs

Chiara Molinari

Università degli Studi di Milano

Stefano Vicari

Università degli Studi di Genova

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Droits d’auteur

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